PREMIER EN ANGLAIS

1894. Tous droits réservés.

de GEORGES COURTELINE.

PARIS, ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR, 26, rue RACINE, près l'Odéon.

ÉMILE COLIN - Imprimerie de Lagny.


Texte établi par Paul FIÈVRE, décembre 2021

Publié par Paul FIEVRE, janvier 2022

© Théâtre classique - Version du texte du 30/11/2022 à 23:08:06.


PERSONNAGES.

TOTO.

L'AMI.

Extrait de COURTELINE, Georges, "Ombres parisiennes", Paris, Ernest Flammarion, 1894. pp 121-124


PREMIER EN ANGLAIS

TOTO.

Moi, comme j'ai été le premier en anglais, maman a dit comme ça : « Comme cet enfant, qu'elle a dit, a été le premier en anglais, pendant les vacances de Pâques, on le mènera voir la comédie, puisqu'il a été le premier en anglais. »

L'AMI.

Ah ?

TOTO.

Oui. Alors papa est allé louer des places. Ça fait qu'il est rentré mardi en disant : « Je viens de louer des places. - Pour où que tu as loué des places ? » dit maman. Papa a dit qu'il avait loué des places pour aller au Théâtre-Français voir Le Supplice d 'une femme. Alors, maman s'est fichue en colère ; elle a dit que papa était un imbécile qu'il ne faisait que des bêtises.   [ 1 Le Supplice d'une femme est un drame en trois acte de ]

L'AMI.

Ah ?

TOTO.

Oui, Elle criait : « Est-ce que tu perds la tête, de mener cet enfant à une pièce pareille ? Tu veux donc lui donner des idées ? » Et papa baissait le nez parce qu'il ne savait pas quoi lui répondre. À la fin, maman a dit que papa ne savait pas ce qu'il faisait, mais qu'elle aimait encore mieux que j'aie des mauvaises idées que de laisser perdre des places qui avaient coûté vingt-cinq francs. Alors on a été tout de même voir jouer Le Supplice d 'une femme.

L'AMI.

Ah ?

TOTO.

Oui. En voilà une pièce bête !... Mon vieux, on n'y comprends rien ! C'est rien que des gens qui parlent à tort et à travers et qui disent tout ce qui leur passe pas la tête. T'as jamais rien vu de plus bête. Et tout le temps maman me disait : « N'écoute pas ce qu'ils disent, Toto ; c'est des mensonges » ; et elle disait à papa ; Il faut être aussi fou que tu l'es, pour avoir amené cet enfant à une pièce aussi immorale. » À la fin, on a rentré et maman a dit comme ça : « Je ne veux pas que cet enfant reste sous le coup de mauvaises idée ; demain soir, on ira voir jouer Michel Strogoff. »

L'AMI.

Ah ?

TOTO.

Oui. Ça fait que le lendemain on a été au Châtelet. Mon vieux, c'est ça qui est rupin ! Pour sûr, alors, c'est rupin !... Si tu savais !...

Les yeux hors de la tête.

Mon vieux, il y a des dames toutes nues !... C'est joli !... On voit tous leurs estomacs !... À un moment, y en a qui dansent ; des fois elles relèvent leurs jupes et font voir leurs derrières... Tu ne peux pas te faire une idée comme c'est chic !... Crénom, j'ai rudement rigolé ! Maman aussi. Tout le temps elle disait : « Tu t'amuses, Toto ? » Et elle disait à papa : « Hein ? Voilà un vrai spectacle à faire voir à des enfants. Au moins, ça ne leur donne pas de mauvaises idées » Je serai toi, je dirais à ta mère de te mener voir Michel Strogoff. C'est pas comme Le Supplice d 'une femme où on ne sait pas ce que ça veut dire. On comprend, mon vieux !... On comprend...

 



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Notes

[1] Le Supplice d'une femme est un drame en trois acte de

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