Occurences de l'expression

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pour MARIVAUX

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FÉLICIE (1750)

  1. N'est-ce que d'aujourd'hui que vous êtes bien sûre de cette vérité-là, vous, avec qui je suis dès mon enfance, vous, à qui je dois tout ce que je puis avoir d'estimable dans le coeur et dans l'esprit ! (Acte 1, scène 1, FÉLICIE)
  2. Attendez pourtant, Madame ; des grâces, par exemple, je n'y songeais point ; qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 1, FÉLICIE)
  3. ce n'est assurément que par bonté que vous le dites ? (Acte 1, scène 1, FÉLICIE)
  4. L'industrie de toutes vos réponses m'a fait deviner que vous en viendriez là. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  5. Regardez-moi ; vous rougissez : êtes-vous sincère ? (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  6. Vous voilà pourvue de toutes les grâces imaginables. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  7. Vous n'en êtes pas éloignée non plus ; mais ne vous embarrassez de rien : quoi qu'il en soit, votre coeur va trouver ici tout ce qui peut déterminer son goût. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  8. Oui ; vous êtes extrêmement jolie, et l'endroit où vous voulez vous engager me paraît un pays trop galant. (Acte 1, scène 3, LA-MODESTIE)
  9. Toutes simples. Que peut-il m'arriver dans le canton que vous craignez tant ? (Acte 1, scène 3, FÉLICIE)
  10. Je me suis donc étrangement trompée ; j'ai souhaité d'être aimable, afin qu'on m'aimât dès qu'on me verrait, ce qui est assurément très innocent ; et il se trouverait que, selon vos chicanes, ce serait afin qu'on ne me vît jamais : en vérité, je ne saurai goûter ce que vous me dites. (Acte 1, scène 3, FÉLICIE)
  11. Puisque vous êtes la Modestie, on est bien aise d'avoir votre approbation. (Acte 1, scène 3, FÉLICIE)
  12. Que vous êtes farouche ! (Acte 1, scène 3, FÉLICIE)
  13. J'en fais beaucoup à ce que vous me dites ; mais cela ne me dispense pas de le saluer, puisqu'il me salue. (Acte 1, scène 5, FÉLICIE)
  14. Oui, mais levez-vous donc ; ne faites rien qui lui donne raison. (Acte 1, scène 5, FÉLICIE)
  15. Dites-moi donc le crime que j'ai fait ; car je l'ignore ! (Acte 1, scène 6, FÉLICIE)
  16. De quoi l'êtes-vous ? (Acte 1, scène 6, F?LICIE)
  17. Je ferais ma félicité d'être toujours avec vous : oui, Félicie, vous êtes les délices de mes yeux et de mon coeur. (Acte 1, scène 6, LUCIDOR)
  18. Jamais l'amour offrit-il d'objet aussi charmant que vous l'êtes ? (Acte 1, scène 6, LUCIDOR)
  19. Il signifie que je vais m'en retourner, et que vous n'êtes pas raisonnable. (Acte 1, scène 6, FÉLICIE)
  20. Si vous m'aimez, ne me le dites point. (Acte 1, scène 6, FÉLICIE)
  21. Amis, laissons en paix les hôtes de ces bois ; v.7 (Acte 1, scène 7, CHASSEUR)
  22. Dites-moi le moindre mot consolant. (Acte 1, scène 8, LUCIDOR)
  23. Non, Félicie, ne troublez point un si doux moment par de chagrinantes réflexions ; vous voilà libre, et vous m'avez promis de vous expliquer ; je vous adore, commencez par me dire que vous le voulez bien. (Acte 1, scène 9, LUCIDOR)
  24. vous me faites frémir, et par bonheur ma compagne n'est qu'à deux pas d'ici. (Acte 1, scène 9, FÉLICIE)
  25. Que vous êtes à plaindre ! (Acte 1, scène 10, LA-MODESTIE)
  26. Chère Modestie, chère compagne, où êtes-vous ? (Acte 1, scène 12, FÉLICIE)
  27. Félicie, vous êtes instruite ; je ne vous ai pas perdue de vue, et vous avez mérité notre secours, dès que vous avez eu la force de l'implorer. (Acte 1, scène 13, LA-FEE)

LA DOUBLE INCONSTANCE (1724)

  1. Je ne veux qu'être fâchée, vous haïr tous tant que vous êtes, jusqu'à tant que j'aie vu Arlequin, dont on m'a séparée : voilà mes petites résolutions, et si vous voulez que je devienne folle, vous n'avez qu'à me prêcher d'être plus raisonnable, cela sera bientôt fait. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  2. Songez que c'est sur vous qu'il fait tomber le choix qu'il doit faire d'une épouse entre ses sujettes. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  3. Voyez, depuis deux jours que vous êtes ici, comment il vous traite ; n'êtes-vous pas déjà servie comme si vous étiez sa femme ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  4. Dites-moi, vous et toutes celles qui me parlent, vous a-t-on mis avec moi, vous a-t-on payés pour m'impatienter, pour me tenir des discours qui n'ont pas le sens commun, qui me font pitié ? (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  5. Vous êtes donc bien maladroit. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  6. Mon serviteur, qui me vantez tant les honneurs que j'ai ici, qu'ai-je affaire de ces quatre ou cinq fainéantes qui m'espionnent toujours ? (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  7. Eh non, seigneur, ce sont de petites bagatelles dont le récit vous ennuierait, tendresse pour Arlequin, impatience de le rejoindre, nulle envie de vous connaître, désir violent de ne vous point voir, et force haine pour nous ; voilà l'abrégé de ses dispositions, vous voyez bien que cela n'est point réjouissant ; et franchement, si j'osais dire ma pensée, le meilleur serait de la remettre où on l'a prise. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  8. Non, la loi qui veut que j'épouse une de mes sujettes me défend d'user de violence contre qui que ce soit. (Acte 1, scène 2, LE-PRINCE)
  9. Silvia vous connaît déjà sans savoir que vous êtes le Prince, n'est-il pas vrai ? (Acte 1, scène 2, FLAMINIA)
  10. Je viens recevoir tes ordres, que me veux-tu ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  11. Pourquoi persécutes-tu ma mouche ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  12. Non, elle n'est pas nécessaire : il s'agit ici d'un homme simple, d'un villageois sans expérience, qui s'imagine que nous autres femmes d'ici sommes obligées d'être aussi modestes que les femmes de son village ; oh ! (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  13. la modestie de ces femmes-là n'est pas faite comme la nôtre ; nous avons des dispenses qui le scandaliseraient ; ainsi ne regrette plus tes mouches, et mets-en la valeur dans tes manières ; c'est de ces manières dont je te parle ; je te demande si tu sauras les avoir comme il faut ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  14. Il faut en effacer cela ; tu mets je ne sais quoi d'étourdi et de vif dans ton geste, quelquefois c'est du nonchalant, du tendre, du mignard ; tes yeux veulent être fripons, veulent attendrir, veulent frapper, font mille singeries ; ta tête est légère ; ton menton porte au vent ; tu cours après un air jeune, galant et dissipé ; parles-tu aux gens, leur réponds-tu ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  15. Toutes ces petites impertinences-là sont très jolies dans une fille du monde, il est décidé que ce sont des grâces, le coeur des hommes s'est tourné comme cela, voilà qui est fini : mais ici il faut, s'il te plaît, faire main basse sur tous ces agréments-là ; le petit homme en question ne les approuverait point, il n'a pas le goût si fort, lui. (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  16. Rien : tu laisseras aller tes regards comme ils iraient si ta coquetterie les laissait en repos ; ta tête comme elle se tiendrait, si tu ne songeais pas à lui donner des airs évaporés ; et ta contenance tout comme elle est quand personne ne te regarde. (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  17. Vous êtes bien impertinent d'arrêter votre maître ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  18. Dites, l'honnête homme, de quel côté faut-il tourner ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  19. Mais quand j'y songe, il faut que vous soyez bien bon, bien obligeant pour m'amener ici comme vous faites ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  20. Vous souvenez-vous d'un certain cavalier, qui a rendu cinq ou six visites à Silvia, et que vous avez vu avec elle ? (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  21. Seigneur Arlequin, croyez-moi, faites quelque chose pour votre maître. (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  22. Allez, mon fils, vous n'êtes qu'un butor, gardez vos filles, nous ne nous accommoderons pas, vous êtes trop cher. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  23. On n'a que faire de toutes ces babioles-là, quand on se porte bien, qu'on a bon appétit et de quoi vivre. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  24. Je ne pourrai donc pas les habiter toutes à la fois ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  25. Eh bien, innocent que vous êtes, si je n'ai pas ce secret-là, il est inutile d'avoir deux maisons. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  26. Mais rien ne vous touche, vous êtes bien étrange ! (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  27. Vous êtes un grand nigaud, mon ami, de faire entrer Silvia en comparaison avec des meubles, un carrosse et des chevaux qui le traînent ; dites-moi, fait-on autre chose dans sa maison que s'asseoir, prendre ses repas et se coucher ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  28. N'ai-je pas toutes mes commodités ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  29. Alerte, alerte, paresseux, laissez vos chevaux à tant d'honnêtes laboureurs qui n'en ont point, cela nous fera du pain ; vous marcherez, et vous n'aurez pas les gouttes. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  30. Vous êtes vif : si l'on vous en croyait, on ne pourrait fournir les hommes de souliers ! (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  31. Mais je commence à m'ennuyer de tous vos comptes. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  32. Ce que vous dites là serait plus de mon goût que tout le reste ; car je suis gourmand, je l'avoue : mais j'ai encore plus d'amour que de gourmandise. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  33. Allons, seigneur Arlequin, faites-vous un sort heureux ; il ne s'agira seulement que de quitter une fille pour en prendre une autre. (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  34. C'est donc vous, Monsieur, qui êtes l'amant de Mademoiselle Silvia ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  35. À la bonne heure ; j'entends seulement qu'il a des sujets et des États, et que, tout aimable que vous êtes, vous n'en avez point. (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  36. Pour des États, qu'on en ait ou qu'on n'en ait point, on n'en tient pas plus de place, et cela ne rend ni plus beau ni plus laid : ainsi, de toutes façons, vous étiez surprise à propos de rien ! (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  37. Parce qu'il y a une heure que vous me dites des douceurs, et que vous prenez le tour pour me dire que vous m'aimez. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  38. Allez, allez, vous n'êtes qu'un visionnaire. (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  39. En vérité vous me divertissez, vous me faites rire ! (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  40. Mademoiselle, vous êtes une coquette : voilà de son style. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  41. Quand ils se seront vus, j'ai bien peur que tes moyens n'aillent mal. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  42. Faites donc à votre fantaisie. (Acte 1, scène 8, LE-PRINCE)
  43. Par parenthèse, dites-moi une chose : il y a une heure que je rêve à quoi servent ces grands drôles bariolés qui nous accompagnent partout. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  44. Et dites-moi, ces gens-là qui me suivent, qui est-ce qui les suit, eux ? (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  45. Allons, cela étant, hors d'ici, tournez-moi les talons avec toutes ces canailles-là. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  46. Arrêtez, arrêtez, que faites-vous ? (Acte 1, scène 9, TRIVELIN)
  47. j'ai eu toutes les peines du monde à les congédier. (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  48. Que ne dites-vous les choses comme il faut ? (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  49. Vous me ravissez tous deux, mes chers enfants, et vous êtes bien aimables de vous être si fidèles. (Acte 1, scène 11, FLAMINIA)
  50. C'est que vous êtes un bon coeur. (Acte 1, scène 11, SILVIA)
  51. Je l'ai vue au désespoir, je l'ai vue pleurer de votre absence ; elle m'a touchée moi-même, je mourais d'envie de vous voir ensemble ; vous voilà : adieu, mes amis, je m'en vais, car vous m'attendrissez ; vous me faites tristement ressouvenir d'un amant que j'avais, et qui est mort ; il avait de l'air d'Arlequin, et je ne l'oublierai jamais. (Acte 1, scène 11, FLAMINIA)
  52. Allez, Mademoiselle, vous êtes une fille de bien ; je suis votre ami aussi, moi ; je suis fâché de la mort de votre amant, c'est bien dommage que vous soyez affligée, et nous aussi ! (Acte 1, scène 11, ARLEQUIN)
  53. Oui ; mais je devinerai que vous l'êtes ; il faut me promettre que vous ne le serez plus. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  54. Silvia, je suis votre amant, vous êtes ma maîtresse, retenez-le bien, car cela est vrai, et tant que je serai en vie, cela ira toujours le même train, cela ne branlera pas, je mourrai de compagnie avec cela. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  55. Ah çà, dites-moi le serment que vous voulez que je vous fasse ? (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  56. Voilà qui va bien, je ne sais point de serments ; vous êtes un garçon d'honneur, j'ai votre amitié, vous avez la mienne, je ne la reprendrai pas. (Acte 1, scène 12, SILVIA)
  57. N'êtes-vous pas le plus joli garçon qu'il y ait ? (Acte 1, scène 12, SILVIA)
  58. Vous êtes libres de vous voir autant qu'il vous plaira, c'est moi qui vous en assure, vous savez bien que je ne voudrais pas vous tromper. (Acte 1, scène 13, FLAMINIA)
  59. Oh non ; vous êtes de notre parti, vous. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  60. Je crois qu'elle dînera avec sa mère ; vous êtes le maître pourtant : mais je vous conseille de les laisser ensemble, n'est-il pas vrai ? (Acte 1, scène 13, FLAMINIA)
  61. Je n'ai jamais vu de femmes si civiles, des hommes si honnêtes, ce sont des manières si douces, tant de révérences, tant de compliments, tant de signes d'amitié, vous diriez que ce sont les meilleures gens du monde, qu'ils sont pleins de coeur et de conscience ; point du tout, de tous ces gens-là, il n'y en a pas un qui ne vienne me dire d'un air prudent : Mademoiselle, croyez-moi, je vous conseille d'abandonner Arlequin, et d'épouser le Prince. (Acte 2, scène 1, SILVIA)
  62. Pardi, voilà de vilains hommes, de trahir comme cela leur pensée pour plaire à ces sottes-là. (Acte 2, scène 1, SILVIA)
  63. Je leur ai dit : Vous faites ce que vous pouvez pour faire renvoyer Silvia et pour plaire au Prince ; et si elle voulait, il ne daignerait pas vous regarder. (Acte 2, scène 1, FLAMINIA)
  64. Sous prétexte de venir saluer Silvia, vous lui faites une insulte ! (Acte 2, scène 2, LE-PRINCE)
  65. Quel mal faites-vous ? (Acte 2, scène 3, FLAMINIA)
  66. Que vous êtes obligeante, Silvia ! (Acte 2, scène 3, LE-PRINCE)
  67. Franchement, il a raison, Silvia, vous êtes charmante, et à sa place je serais tout comme il est. (Acte 2, scène 3, FLAMINIA)
  68. Bonjour, Arlequin ; dites-moi donc de quoi vous riez, afin que j'en rie aussi ? (Acte 2, scène 5, FLAMINIA)
  69. C'est que mon valet Trivelin, que je ne paye point, m'a mené par toutes les chambres de la maison, où l'on trotte comme dans les rues ; où l'on jase comme dans notre halle, sans que le maître de la maison s'embarrasse de tous ces visages-là, et qui viennent chez lui sans lui donner le bonjour, qui vont le voir manger, sans qu'il leur dise : Voulez-vous boire un coup ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  70. Vous êtes gai, j'aime à vous voir comme cela ; avez-vous bien mangé depuis que je vous ai quitté ? (Acte 2, scène 5, FLAMINIA)
  71. Il n'y a pas moyen de tenir contre sa cuisine ; j'ai tant bu à la santé de Silvia et de vous, que si vous êtes malades, ce ne sera pas ma faute. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  72. Vous vous êtes encore ressouvenu de moi ? (Acte 2, scène 5, FLAMINIA)
  73. Je ne suis point ingrate, il n'y a rien que je ne fisse pour vous rendre contents tous deux ; et d'ailleurs vous êtes si estimable, Arlequin, quand je vois qu'on vous chagrine, je souffre autant que vous. (Acte 2, scène 6, FLAMINIA)
  74. Toutes les fois que vous me plaignez, cela m'apaise, je suis la moitié moins fâché d'être triste. (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  75. Ne vous ai-je pas dit qu'il était fait comme vous, que vous êtes son portrait ? (Acte 2, scène 6, FLAMINIA)
  76. Je n'ai vu personne répondre si doucement que vous, votre amitié se met partout ; je n'aurais jamais cru être si joli que vous le dites ; mais puisque vous aimiez tant ma copie, il faut bien croire que l'original mérite quelque chose. (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  77. Non, Monsieur, vous ne me faites ni bien ni mal, en vérité. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  78. Je vous crois, puisque vous le dites. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  79. Mais ne me faites point de compliments, ce serait autant de perdu, car je n'en sais point rendre. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  80. Quand ces amis-là s'en iraient aussi avec vous, il n'y aurait pas grand mal ; car dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  81. À vous voir si humbles, vous autres, on ne croirait jamais que vous êtes si glorieux. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  82. Dites-le au Prince, mon dessein me conciliera ses bonnes grâces. (Acte 2, scène 7, LE-SEIGNEUR)
  83. Ah, m'amour, elles ne sont pas si habiles que vous êtes bien faite. (Acte 2, scène 9, ARLEQUIN)
  84. Si je suis bien faite, Arlequin, vous n'êtes pas moins honnête. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  85. Ne faites point tant de révérences, Madame, cela m'exemptera de vous en faire ; je m'y prends de si mauvaise grâce, à votre fantaisie ! (Acte 2, scène 10, SILVIA)
  86. Vous soupirez à cause d'une petite villageoise, vous êtes bien de loisir ; et où avez-vous mis votre langue de tantôt, Madame ? (Acte 2, scène 10, SILVIA)
  87. Marchez, marchez, je ne sais pas seulement si vous êtes au monde. (Acte 2, scène 10, SILVIA)
  88. Vous êtes bien émue ! (Acte 2, scène 11, FLAMINIA)
  89. Écoutez, si vous ne faites taire tous ces gens-là, il faut vous cacher pour toute votre vie. (Acte 2, scène 11, FLAMINIA)
  90. Vous me faites rêver à une chose, ne trouvez-vous pas qu'il est un peu négligent depuis que nous sommes ici, Arlequin ? (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  91. Je l'ai remarqué comme vous ; mais ne me trahissez pas au moins ; nous nous parlons de fille à fille : dites-moi, après tout, l'aimez-vous tant, ce garçon ? (Acte 2, scène 11, FLAMINIA)
  92. Si je vous dis : Allez-vous en, vous croirez que je vous hais ; si je vous dis de vous taire, vous croirez que je ne me soucie pas de vous ; et toutes ces croyances-là ne seront pas vraies ; elles vous affligeront ; en serai-je plus à mon aise après ? (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  93. Vos discours me pénètrent, Silvia, vous êtes trop touchée de ma douleur ; ma tendresse, toute grande qu'elle est, ne vaut pas le chagrin que vous avez de ne pouvoir m'aimer. (Acte 2, scène 12, LE-PRINCE)
  94. Silvia, conservez-moi seulement les bontés que vous avez pour moi : le Prince vous a fait préparer un spectacle, permettez que je vous y accompagne, et que je profite de toutes les occasions d'être avec vous. (Acte 2, scène 12, LE-PRINCE)
  95. Je présume beaucoup du rapport singulier que vous m'en faites. (Acte 3, scène 1, FLAMINIA)
  96. Dans la première conversation, je l'instruirai de l'état de ses petites affaires avec moi, et ce penchant qui est incognito chez lui, et que je lui ferai sentir par un autre stratagème, la douceur avec laquelle vous lui parlerez, comme nous en sommes convenus, tout cela, je pense, va vous tirer d'inquiétude, et terminer mes travaux dont je sortirai, seigneur, victorieuse et vaincue. (Acte 3, scène 1, FLAMINIA)
  97. Dites-moi, qui est-ce qui me nourrit ici ? (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  98. Dites-moi, à présent, comment s'appelle celui qui rend compte au Prince de ses affaires ? (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  99. Halte-là, dites Monseigneur. (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  100. Et vous, ma mie, que dites-vous de cela ? (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  101. Vous êtes votre maîtresse : mais si vous aviez un amant, vous l'aimeriez peut-être ; cela gâterait la bonne amitié que vous me portez, et vous m'en feriez ma part plus petite : Oh ! (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  102. Le moyen, après tout ce que vous dites, de rester votre amie ? (Acte 3, scène 3, FLAMINIA)
  103. Comme vous voudrez : mais il ne faut pas l'envoyer, il faut venir toutes deux. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  104. Non, le présent dont il s'agit est dans ma poche ; ce sont des lettres de noblesse dont le Prince vous gratifie comme parent de Silvia, car on dit que vous l'êtes un peu. (Acte 3, scène 4, LE-SEIGNEUR)
  105. Donnez-vous comme cela de jolis noms à toutes les sottises, vous autres ? (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  106. Dites-moi votre dernier mot. (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  107. Êtes-vous gentilhomme, vous ? (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  108. Mardi, vous êtes bienheureux ; sans cela je vous dirais de bon coeur ce que vous méritez : mais votre honneur voudrait peut-être faire son devoir, et après cela, il faudrait vous tuer pour vous venger de moi. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  109. Prenez que je suis pauvre, et que tout mon bien est un liard ; vous qui êtes riche de plus de mille écus, vous vous jetez sur ma pauvreté et vous m'arrachez mon liard ; cela n'est-il pas bien triste ? (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  110. Il a raison, et ses plaintes me touchent. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  111. Je sais bien que vous êtes un bon prince, tout le monde le dit dans le pays, il n'y aura que moi qui n'aurai pas le plaisir de le dire comme les autres. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  112. Allons, Monseigneur, dites-vous comme cela : Faut-il que je retienne le bonheur de ce petit homme parce que j'ai le pouvoir de le garder ? (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  113. Vous prenez cela pour argent comptant ; et puis vous avez beau être bon, vous avez beau être brave homme, c'est autant de perdu, cela ne vous fait point de profit ; sans ces gens-là, vous ne me chercheriez point chicane, vous ne diriez pas que je vous manque de respect parce que je vous représente mon bon droit : allez, vous êtes mon prince, et je vous aime bien ; mais je suis votre sujet, et cela mérite quelque chose. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  114. Il faut que je m'en aille, vous êtes trop fâché d'avoir tort, j'aurais peur de vous donner raison. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  115. Non, il est juste que tu sois content ; tu souhaites que je te rende justice ; sois heureux aux dépens de tout mon repos. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  116. Adieu, Arlequin, je t'estime malgré tes refus. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  117. J'admire tes sentiments. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  118. Arlequin, ne m'en dites pas davantage, je m'enfuis. (Acte 3, scène 7, FLAMINIA)
  119. Je pars pour parler au Prince ; ne dites pas à Silvia que je vous aime, elle croirait que je suis dans mon tort, et vous savez que je suis innocent ; je ne ferai semblant de rien avec elle, je lui dirai que c'est pour sa fortune que je la laisse là. (Acte 3, scène 7, ARLEQUIN)
  120. En vérité, le Prince a raison ; ces petites personnes-là font l'amour d'une manière à ne pouvoir y résister. (Acte 3, scène 8, FLAMINIA)
  121. Vous n'êtes guère vindicative. (Acte 3, scène 8, FLAMINIA)
  122. Ne voyez-vous pas bien que je badine, et que vous n'êtes que louable ? (Acte 3, scène 8, FLAMINIA)
  123. Il mourrait de tristesse, et c'est encore pis. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  124. Cependant j'ai peur qu'Arlequin ne s'afflige trop, qu'en dites-vous ? (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  125. Vous avez bien affaire de me dire cela ; vous êtes cause que je redeviens incertaine, avec votre désespoir. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  126. Eh bien, il vous aime encore, et vous en êtes fâchée ; que vous faut-il donc ? (Acte 3, scène 8, FLAMINIA)
  127. Vous devenez triste toutes les fois que je vous aborde ; j'ai toujours le chagrin de penser que je vous suis importun. (Acte 3, scène 9, LE-PRINCE)
  128. Je sais que vous êtes résolue à me refuser votre coeur, et c'est là savoir ce que vous pensez. (Acte 3, scène 9, LE-PRINCE)
  129. Hom, vous n'êtes pas si savant que vous le croyez, ne vous vantez pas tant. (Acte 3, scène 9, SILVIA)
  130. Mais, dites-moi, vous êtes un honnête homme, et je suis sûre que vous me direz la vérité : vous savez comme je suis avec Arlequin ; à présent, prenez que j'aie envie de vous aimer : si je contentais mon envie, ferais-je bien ? (Acte 3, scène 9, SILVIA)
  131. Est-ce que vous êtes le Prince ? (Acte 3, scène 9, SILVIA)
  132. À présent que vous me connaissez, vous êtes libre d'accepter ma main et mon coeur, ou de refuser l'un et l'autre. (Acte 3, scène 9, LE-PRINCE)
  133. Belle Silvia, souffrez que des fêtes qui vous sont préparées annoncent ma joie à des sujets dont vous allez être la souveraine. (Acte 3, scène 10, LE-PRINCE)

LE PÈRE PRUDENT ET ÉQUITABLE (1712)

  1. Cher Cléandre, avec vous ne partage vos craintes ? v.45 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  2. De nos communs chagrins je ressens les atteintes; v.46 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  3. Puisque de ma vertu vous n'êtes point jaloux. v.76 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  4. Adieu, Philine, adieu ; vous êtes sans pitié, v.87 (Acte 1, scène 3, CLÉANDRE)
  5. Faites la paix tous deux. v.101 (Acte 1, scène 3, CRISPIN)
  6. Que vous êtes enfants ! v.117 (Acte 1, scène 3, TOINETTE)
  7. Vaines terreurs, chansons. Vous, vous êtes certain v.163 (Acte 1, scène 3, CRISPIN)
  8. Vous dites au futur : Ca, tu seras payé ; v.205 (Acte 1, scène 4, CRISPIN)
  9. Biau-père, dites-moi, n'est-elle pas rêveuse ? v.240 (Acte 1, scène 5, MAITRE JACQUES)
  10. Vous ne me dites mot ! v.293 (Acte 1, scène 6, TOINETTE)
  11. Je vous croyais poli, mais vous n'êtes qu'un sot. v.294 (Acte 1, scène 6, TOINETTE)
  12. Vous êtes goguenard ; je suis pourtant charmé v.397 (Acte 1, scène 12, DÉMOCRITE)
  13. Dites-moi, pourrai-je en être aimé ? v.398 (Acte 1, scène 12, CRISPIN)
  14. Et de ce que je veux faites-vous une loi. v.418 (Acte 1, scène 13, CRISPIN)
  15. Je suis perdu, Monsieur, si vous n'êtes discret. v.482 (Acte 1, scène 15, CRISPIN)
  16. Vous êtes donc Monsieur de la Boursinière ? v.515 (Acte 1, scène 18, DÉMOCRITE)
  17. Vous êtes aujourd'hui d'une humeur chagrinante : v.559 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  18. Je le veux. Dites-moi v.561 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  19. Elle est riche, papa : mais vous n'en dites rien ; v.566 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  20. Vous le dites. v.569 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  21. Faites venir ici l'objet de mes amours. v.574 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  22. Et vous l'êtes aussi, papa, ne vous déplaise. v.576 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  23. Dites, avec cela peut-on faire l'amour ? v.590 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  24. Dites, en vérité, puis-je être plus modeste ? v.604 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  25. Vous êtes, dit-on, un homme de mérite ; v.616 (Acte 1, scène 21, CRISPIN)
  26. Vous êtes interdit ! que prétendiez-vous faire ? v.671 (Acte 1, scène 22, DÉMOCRITE)
  27. En fait de tours d'esprit, vous êtes fort habile, v.748 (Acte 1, scène 24, DÉMOCRITE)
  28. Mon père, et dites-moi ce qu'il faut que je fasse. v.752 (Acte 1, scène 24, PHILINE)
  29. Mon père, faites-moi grâce, et mon coeur est tout prêt v.769 (Acte 1, scène 25, PHILINE)

LES ACTEURS DE BONNE FOI (1757)

  1. Allons, il en faut convenir, c'est la meilleure de toutes les tantes du monde, et vous avez raison ; il n'y aurait pas plus de profit à l'avoir pour mère. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  2. Non, il n'est pas de mon ressort ; les génies comme le mien ne connaissent pas le médiocre ; tout ce qu'ils font est charmant ou détestable ; j'excelle ou je tombe, il n'y a jamais de milieu. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  3. De votre côté, vous vous êtes tu. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  4. Et qui sont tes acteurs ? (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  5. J'oublie encore à vous dire une finesse de ma pièce ; c'est que Colette qui doit faire mon amoureuse, et moi qui dois faire son amant, nous sommes convenus tous deux de voir un peu la mine que feront Lisette et Blaise à toutes les tendresses naïves que nous prétendons nous dire ; et le tout, pour éprouver s'ils n'en seront pas un peu alarmés et jaloux ; car vous savez que Blaise doit épouser Colette, et que l'amour nous destine, Lisette et moi, l'un à l'autre. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  6. Allez, allez, Mademoiselle Lisette ; il n'y a rien à appriander pour vous ; car vous êtes plus jolie que moi ; Monsieur Merlin le sait bien. (Acte 1, scène 2, COLETTE)
  7. Courage, friponne ; vous y êtes, c'est dans ce goût-là qu'il faut jouer votre rôle. (Acte 1, scène 2, MERLIN)
  8. Vous êtes si savante qu'il n'y a pas moyen de vous instruire. (Acte 1, scène 3, MERLIN)
  9. Ne vous êtes-vous pas aperçu du plaisir que j'ai à vous voir ? (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  10. Il est vrai, m'amie, que vous êtes plaisante de vouloir que nous nous en allions. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  11. Pourquoi te hâtes-tu tant d'être amoureuse de Monsieur Merlin ? (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  12. Blaise et toi, vous êtes de grands innocents tous deux ; ne voyez-vous pas qu'elle s'explique mal ? (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  13. J'attendrai, Monsieur Merlin ; faites vite. (Acte 1, scène 4, COLETTE)
  14. Que vous êtes aimable, Colette, et que j'envie le sort de Blaise, qui doit être votre mari ! (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  15. On dit pourtant qu'vous en êtes amoureux, Monsieur Merlin, et ça me chagrine, entendez-vous ? (Acte 1, scène 5, BLAISE)
  16. Le bruit que vous faites va amasser tout le monde ici, et voilà déjà Madame Argante qui accourt, je pense. (Acte 1, scène 5, MERLIN)
  17. Non, laissons là tes dispositions moins tragiques, et supprimons ce divertissement-là. (Acte 1, scène 6, MADAME-ARGANTE)
  18. Vous avez trois fois plus de bien qu'Angélique : vous êtes veuve, et encore jeune. (Acte 1, scène 8, MADAME-AMELIN)
  19. Vous n'avez qu'à vous conformer à ce que je vais faire : voici mon neveu, et c'est ici la première scène, êtes-vous prête ? (Acte 1, scène 8, MADAME AMELIN)
  20. À propos de quoi en êtes-vous si charmée, Madame ? (Acte 1, scène 9, ÉRASTE)
  21. Cela me paraîtrait assez convenable ; qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 9, ARAMINTE)
  22. En êtes-vous en peine ? (Acte 1, scène 9, MADAME-AMELIN)
  23. Vous êtes trop sérieuse pour moi. (Acte 1, scène 10, MADAME-AMELIN)
  24. Qu'on la joue, Madame ; qu'à cela ne tienne ; et si ce n'est pas assez, qu'on y joigne l'opéra, la foire, les marionnettes, et tout ce qu'il vous plaira, jusqu'aux parades. (Acte 1, scène 10, MADAME-ARGANTE)
  25. Il n'en sera rien, s'il vous plaît vous-même, et je vous le dis tout franc, vous avez là un très mauvais procédé, Madame ; vous êtes de nos amis, nous vous invitons au mariage de ma fille, et vous prétendez en faire le vôtre et lui enlever son mari, malgré toute la répugnance qu'il en a lui-même ; car il vous refuse, et vous sentez bien qu'il ne gagnerait pas au change ; en vérité, vous n'êtes pas concevable : à quarante ans lutter contre vingt ! (Acte 1, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  26. Retirez-vous, puisque vous n'êtes pas de cette scène-ci ; vous paraîtrez quand il sera temps ; continuez, vous autres. (Acte 1, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  27. À quoi sert tout ce que vous faites là, Madame ? (Acte 1, scène 12, LISETTE)
  28. Faites comme si c'était le vôtre. (Acte 1, scène 13, MADAME-AMELIN)
  29. Vous êtes toutes deux de méchantes personnes. (Acte 1, scène 13, MADAME-ARGANTE)
  30. Nous nous régalions nous-mêmes dans ma parade pour jouir de toutes vos tendresses. (Acte 1, scène 13, MERLIN)

ANNIBAL (1727)

  1. Verser dans votre coeur la tristesse et l'ennui ! v.4 (Acte 1, scène 1, EGINE)
  2. Sans doute, à votre tour, vous surprîtes le coeur. v.44 (Acte 1, scène 1, EGINE)
  3. D'où naîtraient dans mon coeur de si promptes alarmes ! v.73 (Acte 1, scène 1, LAODICE)
  4. De mes tristes soupirs vous présenter l'hommage : v.90 (Acte 1, scène 2, ANNIBAL)
  5. Voilà ce qui nourrit ses prudentes alarmes : v.106 (Acte 1, scène 2, ANNIBAL)
  6. Et puisque avec ma foi vous reçûtes la sienne, v.133 (Acte 1, scène 2, LAODICE)
  7. Et n'êtes-vous pas roi ! v.187 (Acte 1, scène 3, ANNIBAL)
  8. L'ai-je bien entendu ! De quel oeil, dites-moi, v.223 (Acte 1, scène 3, ANNIBAL)
  9. De combien cependant êtes-vous au-dessus v.247 (Acte 1, scène 3, ANNIBAL)
  10. Nos aigles, en un mot, trop fréquemment défaites v.357 (Acte 2, scène 1, FLAMINIUS)
  11. Par ce même ennemi qui trouve des retraites, v.358 (Acte 2, scène 1, FLAMINIUS)
  12. Obtenez sa faveur, faites ce qu'il lui plaît ; v.427 (Acte 2, scène 2, FLAMINIUS)
  13. Dites, Flaminius, quelle fut leur ressource ! v.497 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  14. Ô Rome ! Tes destins ont pris une autre face. v.505 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  15. Je laissai respirer ton peuple dans tes murs. v.508 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  16. Et vous avez raison quand vous en faites gloire. v.534 (Acte 2, scène 2, FLAMINIUS)
  17. Si vous êtes enfin à l'abri de ses coups, v.591 (Acte 2, scène 3, FLAMINIUS)
  18. Ne dites pas son nom : il n'en est pas besoin. v.736 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  19. Arbitre de l'amant dont vous êtes chérie, v.790 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  20. N'êtes-vous pas Romaine avec tant de vertus ! v.820 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  21. Que dites-vous, Seigneur ! v.849 (Acte 3, scène 4, PRUSIAS)
  22. Qu'y faites-vous enfin ! v.863 (Acte 3, scène 4, FLAMINIUS)
  23. Je blesse ici vos yeux, dites-vous : je le crois ; v.867 (Acte 3, scène 4, ANNIBAL)
  24. Qu'en dites-vous, Seigneur ! v.873 (Acte 3, scène 4, FLAMINIUS)
  25. Le refus d'obéir à ses augustes lois v.927 (Acte 3, scène 4, FLAMINIUS)
  26. Tristes réflexions, qu'il n'est plus temps de faire ! v.985 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  27. Impitoyable honneur, examinons tes droits. v.996 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  28. Abjure tes souhaits, mon coeur ; qu'il te souvienne v.1039 (Acte 4, scène 1, LAODICE)
  29. Mais, dites-moi, de grâce, aimez-vous cet époux ! v.1098 (Acte 4, scène 2, ANNIBAL)
  30. Vous faites-vous pour moi la moindre violence ! v.1099 (Acte 4, scène 2, ANNIBAL)
  31. Et jusqu'où sont portés leurs augustes destins. v.1194 (Acte 4, scène 3, FLAMINIUS)
  32. Voulûtes allumer de mutuelles flammes ; v.1256 (Acte 4, scène 3, LAODICE)
  33. Justes dieux ! Dans mon coeur vous l'avez défendu. v.1258 (Acte 4, scène 3, LAODICE)
  34. Rome est donc le jouet de tes transports honteux ! v.1274 (Acte 4, scène 4, FLAMINIUS)
  35. A quoi donc à présent êtes-vous résolu ! v.1285 (Acte 4, scène 5, FLAMINIUS)
  36. Laodice est à moi, si vous êtes jaloux v.1293 (Acte 4, scène 6, ANNIBAL)
  37. Vous jurâtes alors d'avoir soin de ma gloire, v.1303 (Acte 4, scène 6, ANNIBAL)
  38. Des fautes du hasard êtes-vous responsable ! v.1339 (Acte 5, scène 1, HIÉRON)
  39. Depuis que dans ces lieux vous êtes arrivé, v.1345 (Acte 5, scène 2, PRUSIAS)
  40. De toutes parts sur moi mes ennemis vont fondre ; v.1351 (Acte 5, scène 2, PRUSIAS)
  41. De ces périls, Seigneur, vous seul êtes la cause. v.1363 (Acte 5, scène 2, PRUSIAS)
  42. Oui, Seigneur, vous êtes pardonnable. v.1372 (Acte 5, scène 2, ANNIBAL)
  43. Non, je vous connais mieux, et vous vous faites tort. v.1449 (Acte 5, scène 4, ANNIBAL)
  44. Tes devoirs tant vantés, ministre des Romains, v.1461 (Acte 5, scène 5, LAODICE)
  45. Vous l'êtes, Annibal, et l'aveu m'en est doux. v.1525 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  46. Digne de l'ennemi que vous vous êtes fait, v.1529 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  47. Vous invitant à fuir des retraites peu sûres, v.1531 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  48. A des malheurs sans fin vous vous êtes livré. v.1574 (Acte 5, scène 10, ANNIBAL)

LE TRIOMPHE DE PLUTUS (1739)

  1. Apparemment que la petite contestation que nous avons eue l'autre jour vous a piqué ; vous n'en voulez pas avoir le démenti, c'est fort bien fait. (Acte 1, scène 2, APOLLON)
  2. Dites-moi, votre maîtresse est-elle aimable ? (Acte 1, scène 2, APOLLON)
  3. Franchement, vous n'êtes pas fait pour me disputer un coeur. (Acte 1, scène 2, APOLLON)
  4. J'ai un écrin plein de bijoux qui se moque de toutes ces dispositions-là ; laissez-moi faire. (Acte 1, scène 2, PLUTUS)
  5. Oui, on m'a dit que c'était un si honnête homme, et j'aime tous les honnêtes gens, moi. (Acte 1, scène 3, PLUTUS)
  6. Soit, vous êtes le maître. (Acte 1, scène 3, APOLLON)
  7. Vous êtes bien le maître de prouver tant qu'il vous plaira, et s'il ne s'agit que de douter du fait, je douterai de reste. (Acte 1, scène 4, SPINETTE)
  8. Si vous demandiez à vous en faire aimer pour l'épouser, riche comme vous êtes, et de la meilleure pâte d'homme qu'il y ait, à ce qu'il me paraît, je ne doute pas que vous ne vinssiez à bout de votre projet, avec mes soins, à condition que les preuves iront leur chemin, quand j'en aurai besoin. (Acte 1, scène 4, SPINETTE)
  9. Fort bien, je vous sers de bon coeur à ce prix-là ; mais Monsieur Ergaste, votre ami, avec qui vous êtes venu, est amoureux d'Aminte, et je crois même qu'il ne lui déplaît pas ; il parle de mariage aussi, il est d'une figure assez aimable, beaucoup d'esprit, et il faudra lutter contre tout cela. (Acte 1, scène 4, SPINETTE)
  10. Tenez ; moi d'abord, en vous voyant, je vous trouvais la physionomie assez commune, et l'esprit à l'avenant ; mais depuis que je vous connais, vous êtes tout un autre homme, vous me paraissez presque aimable, et dès demain je vous trouverai charmant ; du moins il ne tiendra qu'à vous. (Acte 1, scène 4, SPINETTE)
  11. Bonjour, Spinette, comment te portes-tu ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  12. Et tes gages sont-ils bons ? (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  13. Si Ergaste ne te paie pas tes gages, je te les paierai, moi. (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  14. Monsieur, faites-lui votre compliment. (Acte 1, scène 5, SPINETTE)
  15. Monsieur, vous me faites bien de l'honneur ; le compliment est singulier. (Acte 1, scène 6, ARMIDAS)
  16. J'y vais rondement, comme vous voyez ; mais franchise vaut mieux que politesse, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 6, PLUTUS)
  17. Monsieur, mon amitié est due à tous les honnêtes gens ; et quand j'aurai l'honneur de vous connaître... (Acte 1, scène 6, ARMIDAS)
  18. Tenez, dans les compliments on s'embrouille, et il y a mille honnêtes gens qui n'en savent point faire. (Acte 1, scène 6, SPINETTE)
  19. Dites-m'en les moyens. (Acte 1, scène 6, ARMIDAS)
  20. Mais, Monsieur, peut-on vous demander de quelle profession vous êtes ? (Acte 1, scène 6, ARMIDAS)
  21. Vraiment, si j'épouse Mademoiselle Aminte, je prétends bien que dans six mois vous soyez plus en chair que vous n'êtes. (Acte 1, scène 6, PLUTUS)
  22. Voilà mes galanteries, à moi ; je ne sais point chercher mes phrases, Mademoiselle : vous êtes belle comme un astre, et le tout sans compliment. (Acte 1, scène 7, PLUTUS)
  23. Tenez, que dites-vous de cette bague-là ? (Acte 1, scène 8, SPINETTE)
  24. À tes menus plaisirs. (Acte 1, scène 8, ARMIDAS)
  25. Mais, mon oncle, le rival que vous lui substituez est bien grossier ; cela m'arrête, car je me pique de quelque délicatesse. (Acte 1, scène 8, AMINTE)
  26. Mais comment faites-vous donc ? (Acte 1, scène 10, PLUTUS)
  27. Vous êtes encore plus belle que vous n'étiez tout à l'heure. (Acte 1, scène 10, PLUTUS)
  28. Goûtez-en un peu, mon adorable ; je suis le meilleur garçon du monde ; j'apprendrai à faire des sornettes, des vaudevilles, des couplets ; j'ai bon esprit, mais je n'aime pas à le gêner, il n'y a que mon coeur que je laisse aller. (Acte 1, scène 10, PLUTUS)
  29. Là, dites-moi comment vous me trouvez. (Acte 1, scène 10, PLUTUS)
  30. Il est plusieurs sortes de mérites, et vous avez le vôtre, Monsieur ; mais que deviendrait Ergaste ? (Acte 1, scène 10, AMINTE)
  31. Qu'en dites-vous, ma reine ? (Acte 1, scène 11, PLUTUS)
  32. Êtes-vous de leur avis ? (Acte 1, scène 11, PLUTUS)
  33. Qu'on puisse échapper à tes armes ; v.2 (Acte 1, scène 12, CHANTEURS)
  34. Je voudrais bien savoir de quoi tu te mêles ; sont-ce là tes affaires ? (Acte 1, scène 13, APOLLON)
  35. Allez porter toutes ces musiques-là chez Monsieur Armidas. (Acte 1, scène 13, PLUTUS)
  36. Hé bien, Mademoiselle, qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 13, PLUTUS)
  37. Vous ne dites rien. (Acte 1, scène 13, APOLLON)
  38. Qui vous aurait cru de ce caractère, ingrate que vous êtes ! (Acte 1, scène 13, APOLLON)
  39. Êtes-vous de moitié dans l'affront que l'on me fait ? (Acte 1, scène 14, APOLLON)
  40. Tenez, vous êtes aujourd'hui de mauvaise humeur ; nous aurons le temps de nous revoir. (Acte 1, scène 14, ARMIDAS)
  41. Vous me faites perdre ici mon temps ; le dîner est prêt ; est-ce que vous n'en êtes point ? (Acte 1, scène 15, SPINETTE)
  42. Si vous le voyez, dites-lui que je me recommande à lui. (Acte 1, scène 16, ARLEQUIN)
  43. Vous êtes de bonnes gens ; vous m'avez fait gagner la gageure, et je vais bien faire rire l'Olympe de cette aventure. (Acte 1, scène 18, PLUTUS)
  44. Tout l'Univers encense tes autels. v.10 (Acte 1, scène 19, SUIVANT-DE-PLUTUS)
  45. Tes attraits sur tes pas font voler la victoire, v.11 (Acte 1, scène 19, SUIVANT DE PLUTUS)

LA SECONDE SUPRISE DE L'AMOUR (1728)

  1. Cela ne fait qu'augmenter leur tristesse. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Ma tristesse me plaît. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  3. Vous devez, dites-vous ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  4. Vous ne payerez jamais cette dette-là ; vous êtes trop jeune, elle ne saurait être sérieuse. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  5. Vous me faites trembler : est-ce que tous les hommes sont morts ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  6. Madame, que dites-vous là ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  7. Voilà une pensée qui n'est pas de ce monde ; mais vous êtes bien fraîche pour une personne qui se fatigue tant. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  8. Que vous êtes folle ! (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  9. Car vous avez le teint bien reposé ; mais vous êtes un peu trop négligée, et je suis d'avis de vous arranger un peu la tête. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  10. Savez-vous bien que vous me faites peur ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  11. Votre amour-propre ne dit plus mot, et vous n'êtes pas à l'extrémité ! (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  12. Je vous disais que vous étiez plus belle qu'à l'ordinaire ; mais la vérité est que vous êtes très changée, et je voulais vous attendrir un peu pour un visage que vous abandonnez bien durement. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  13. Ce sont de bons hypocrites : que l'ennemi vienne, il verra beau jeu. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  14. La voilà qui soupire, et c'est toi qui en es cause, butor que tu es ; nous avons bien affaire de tes pleurs. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  15. Mais ce que vous me dites là est merveilleux ; je ne savais pas que mes beaux yeux enseignassent la rhétorique. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  16. Faites entrer. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
  17. Je vous demande pardon, Madame, d'une visite, sans doute, importune ; surtout dans la situation où je sais que vous êtes. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  18. Que me dites-vous là ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  19. En vérité, il semble dans le monde que les afflictions ne soient faites que pour les honnêtes gens. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  20. Je devrais retenir ma douleur, Madame, vous n'êtes que trop affligée vous-même. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  21. Il n'y a plus de moeurs, plus de sentiment dans le monde ; moi qui vous parle, on trouve étonnant que je pleure depuis six mois ; vous passerez aussi pour un homme extraordinaire, il n'y aura que moi qui vous plaindrai véritablement, et vous êtes le seul qui rendra justice à mes pleurs ; vous me ressemblez, vous êtes né sensible, je le vois bien. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  22. Voici une lettre que je ne saurais lui faire tenir, et qu'elle ne recevrait point de ma part ; vous allez incessamment à votre campagne, qui est voisine du lieu où elle est, faites-moi, je vous supplie, le plaisir de la lui donner vous-même ; la lire est la seule grâce que je lui demande ; et si, à mon tour, Madame, je pouvais jamais vous obliger... (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  23. Dès que vous êtes capable d'une vraie tendresse, vous êtes né généreux, cela s'en va sans dire ; je sais à présent votre caractère comme le mien ; les bons coeurs se ressemblent, Chevalier : mais la lettre n'est point cachetée. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  24. Mais cela est étonnant : ce que vous dites là, Chevalier, je l'ai pensé mot pour mot dans mon affliction ; peut-on se rencontrer jusque-là ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  25. Adieu, Angélique, ma tendresse ne finira qu'avec ma vie, et je renonce à tout engagement ; j'ai voulu que vous fussiez contente de mon coeur, afin que l'estime que vous aurez pour lui excuse la tendresse dont vous m'honorâtes." (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  26. Allez, Chevalier, avec cette façon de sentir là, vous n'êtes point à plaindre ; quelle lettre ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  27. Mais effectivement, faites-vous bien de partir ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  28. peut-être que vous me sauvez la raison, mon désespoir se calme, vous avez dans l'esprit une douceur qui m'était nécessaire, et qui me gagne : vous avez renoncé à l'amour et moi aussi ; et votre amitié me tiendra lieu de tout, si vous êtes sensible à la mienne. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  29. Sérieusement, je m'y crois presque obligée, pour vous dédommager de celle du Marquis : allez, Chevalier, faites vite vos affaires ; je vais, de mon côté, donner quelque ordre aussi ; nous nous reverrons tantôt. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  30. J'étais sous le berceau pendant votre conversation avec Madame la Marquise, et j'en ai entendu une partie sans le vouloir ; votre voyage est rompu, ma maîtresse vous a conseillé de rester, vous êtes tous deux dans la tristesse, et la conformité de vos sentiments fera que vous vous verrez souvent. (Acte 1, scène 10, LISETTE)
  31. Mais, Lisette, ne me dites-vous pas que Madame la Marquise voit le Comte sans répugnance ? (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  32. Et qu'elle reçoit vos visites. (Acte 1, scène 10, LISETTE)
  33. Mais, vraiment, ces petits mots-là doivent faire un grand effet, et vous êtes entre de bonnes mains, Monsieur_le_Comte. (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  34. Faites entendre raison aux gens, voilà ce qui en arrive ; assurément, cela est original, il me quitte aussi froidement que s'il quittait un rival. (Acte 1, scène 11, LE CHEVALIER)
  35. C'est ma foi bien dit, il faut être honnête homme pour l'épouser, il n'y a que les malhonnêtes gens qui ne l'épouseront point. (Acte 1, scène 11, LUBIN)
  36. Je ne vous blâme pas ; vous avez perdu votre maîtresse, vous vous êtes voué aux langueurs, vous avez fait voeu d'en mourir ; c'est fort bien fait, cela édifiera le monde : on parlera de vous dans l'histoire, vous serez excellent à être cité, mais vous ne valez rien à être vu ; ayez donc la bonté de nous édifier de plus loin. (Acte 1, scène 11, LISETTE)
  37. Mon voyage est rompu ; on ne change pas à tout moment de résolution, et je ne partirai point ; à l'égard de Monsieur_le_Comte, je parlerai en sa faveur à votre maîtresse ; et s'il est vrai, comme je le préjuge, qu'elle ait du penchant pour lui, ne vous inquiétez de rien, mes visites ne seront pas fréquentes, et ma tristesse ne gâtera rien ici. (Acte 1, scène 11, LE CHEVALIER)
  38. Chère Angélique, s'il y a quelque chose au monde qui puisse me consoler, c'est de sentir combien vous êtes au-dessus de votre sexe, c'est de voir combien vous méritez mon amour. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  39. Je vais m'enfermer chez moi ; je ne verrai que tantôt la Marquise, je n'ai plus que faire ici si elle se marie : suis-je en état de voir des fêtes ? (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  40. À purger l'âme de toutes ses passions. (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  41. Tant mieux ; faites-moi prendre un doigt de cette médecine-là, contre ma mélancolie. (Acte 1, scène 14, LUBIN)
  42. Il faut fuir de toutes ses forces. (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  43. vous pleurez une maîtresse, faites-en une autre. (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  44. Elle va se marier, dites-vous ? (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  45. Êtes-vous bien sûr de ce que vous me dites ? (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  46. À telles enseignes, que Lisette nous a ensuite proposé de nous retirer, parce que nous sommes tristes, et que vous êtes un peu pédant, à ce qu'elle dit, et qu'il faut que la Marquise se tienne en joie. (Acte 1, scène 14, LUBIN)
  47. Vous êtes donc le libraire et la boutique tout à la fois ? (Acte 2, scène 1, LUBIN)
  48. Et qu'est-ce que vous faites de tout cela dans votre tête ? (Acte 2, scène 1, LUBIN)
  49. Quand verrai-je finir toutes ces folies-là ? (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  50. Non, Madame, le choix ne m'en paraît pas docte ; dans dix tomes, pas la moindre citation de nos auteurs grecs ou latins, lesquels, quand on compose, doivent fournir tout le suc d'un ouvrage ; en un mot, ce ne sont que des livres modernes, remplis de phrases spirituelles ; ce n'est que de l'esprit, toujours de l'esprit, petitesse qui choque le sens commun. (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  51. Ce que vous dites est probable. (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  52. Vous tenez là de jolis discours ; avec vos passions ; il est vrai que vous êtes assez propre à leur faire peur, mais je n'ai que faire de vous pour les combattre. (Acte 2, scène 4, LA MARQUISE)
  53. En vérité, vous êtes burlesque. (Acte 2, scène 4, LA MARQUISE)
  54. Ce que vous dites est sans faute. (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  55. On parle aussi de Monsieur_le_Comte, et les comtes sont d'honnêtes gens ; je les considère beaucoup ; mais, si j'étais femme, je ne voudrais que des chevaliers pour mon mari : vive un cadet dans le ménage ! (Acte 2, scène 5, LUBIN)
  56. Eh bien, Monsieur, qu'en dites-vous ? (Acte 2, scène 5, LA MARQUISE)
  57. Je viens de donner vos ordres, Madame : on dira là-bas que vous n'y êtes pas, et un moment après... (Acte 2, scène 6, LISETTE)
  58. Vous êtes donc la confidente des passions qu'on a pour moi, et que je ne connais point ? (Acte 2, scène 6, LA MARQUISE)
  59. Monsieur s'informe comment le Comte est auprès de vous ; comment vous le recevez ; on lui dit que vous souffrez ses visites, que vous ne le recevez point mal. (Acte 2, scène 6, LISETTE)
  60. Qu'en dites-vous, Monsieur ? (Acte 2, scène 6, LA MARQUISE)
  61. Pour moi, Madame, je ne sais pas où vous prenez toutes vos alarmes, on dirait que j'ai renversé le monde entier. (Acte 2, scène 6, LISETTE)
  62. Je ne saurais durer comme cela ; j'aime mieux me retirer, du moins je ne verrai point votre tristesse, et l'envie de vous en tirer ne me fera point faire d'impertinence. (Acte 2, scène 6, LISETTE)
  63. Je ne savais pas que vous le connussiez beaucoup ; il vient ici quelquefois, et c'est presque le seul des amis de feu Monsieur_le_Marquis que je voie encore ; il m'a paru mériter cette distinction-là ; qu'en dites-vous ? (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  64. Vous me faites un étrange compliment. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  65. Je n'avais garde ; le Comte est un amant, vous m'aviez dit que vous ne les aimiez point ; mais vous êtes la maîtresse. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  66. Vous êtes bien particulier ! (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  67. Vous êtes l'homme du monde le plus estimable, quand vous voulez ; et je ne sais par quelle fatalité vous sortez aujourd'hui d'un caractère naturellement doux et raisonnable ; laissez-moi finir... (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  68. On ne plaît pas à tout le monde ; or, comme elle a cru que vous me conveniez, elle vous a proposé ma main, comme si cela dépendait d'elle, et il est vrai que souvent je lui laisse assez de pouvoir sur moi ; vous vous êtes, dit-elle, révolté avec dédain contre la proposition. (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  69. Est-ce que vous êtes fâchée contre moi ? (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  70. non, certes ; et pourquoi me fâcherais-je ? (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  71. Chevalier, vous êtes le maître de rester si ma lecture vous convient ; mais vous êtes bien triste, et je veux tâcher de me dissiper. (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  72. Pour moi, Madame, je n'en suis point encore aux lectures amusantes. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  73. Vous êtes bien taciturne ! (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  74. Je m'aperçois, Madame, que je faisais une impolitesse de me retirer, et je vais rester, si vous le voulez bien. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  75. "La raison est d'un prix à qui tout cède ; c'est elle qui fait notre véritable grandeur ; on a nécessairement toutes les vertus avec elle ; enfin le plus respectable de tous les hommes, ce n'est pas le plus puissant, c'est le plus raisonnable." (Acte 2, scène 8, HORTENSIUS)
  76. N'êtes-vous pas exceptée ? (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  77. Non, Chevalier, vous ne me rebutez point ; ne cédez point à votre douleur : tantôt vous partagiez mes chagrins, vous étiez sensible à la part que je prenais aux vôtres, pourquoi n'êtes-vous plus de même ? (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  78. Peut-on de reproche plus injuste que celui que vous me faites ? (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  79. Représentez-vous cette action-là de sang-froid ; vous êtes galant homme, jugez-vous ; où est l'amitié dont vous parlez ? (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  80. Car, encore une fois, ce n'est pas de l'amour que je veux, vous le savez bien, mais l'amitié n'a-t-elle pas ses sentiments, ses délicatesses ? (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  81. Eh bien, voilà qui change tout, je ne me plains plus, je suis contente ; ce que vous me dites là, je l'éprouve, je le sens ; c'est là précisément l'amitié que je demande, la voilà, c'est la véritable, elle est délicate, elle est jalouse, elle a droit de l'être ; mais que ne me parliez-vous ? (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  82. Que n'êtes-vous venu me dire : Qu'est-ce que c'est que le Comte ? (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  83. Vos doctes interprètes ont de la peine à vivre ; bientôt je n'aurai plus d'asile : j'ai vu la Marquise irritée contre le Chevalier ; mais incontinent je l'ai vue dans le jardin discourir avec lui de la manière la plus bénévole. (Acte 3, scène 1, HORTENSIUS)
  84. Pourquoi me faites-vous cette question-là ? (Acte 3, scène 2, HORTENSIUS)
  85. Et vous qui êtes honnête, vous ne refuserez rien aux prières de Madame. (Acte 3, scène 2, LUBIN)
  86. Finis tes sottises. (Acte 3, scène 2, LISETTE)
  87. Dites à Madame que je me conformerai à ses ordres. (Acte 3, scène 2, HORTENSIUS)
  88. Non, Monsieur_le_Comte, je ne sais que mon amour pour Lisette : voilà toutes mes nouvelles. (Acte 3, scène 4, LUBIN)
  89. Que dites-vous là ? (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  90. Je le sais, mais êtes-vous dans les mêmes sentiments ? (Acte 3, scène 6, LE COMTE)
  91. Eh bien, débarrassez-vous de cela ; dites-moi oui ou non. (Acte 3, scène 6, LE COMTE)
  92. Etes-vous content ? (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  93. Vous êtes distrait. (Acte 3, scène 6, LE COMTE)
  94. Ce qui m'en plaît, c'est que vous le dites sans jalousie. (Acte 3, scène 6, LE COMTE)
  95. Parbleu, si cela vous plaît, vous êtes servi à souhait ; car je vous dirai que j'en suis charmé, que je vous en félicite, et que je vous embrasserais volontiers. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  96. Comte, finissons : vous autres amants, vous n'avez que votre amour et ses intérêts dans la tête, et toutes ces folies-là n'amusent point les autres. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  97. Dites-moi, mon cher, auriez-vous renoncé au mariage ? (Acte 3, scène 6, LE COMTE)
  98. Parbleu, Madame, je suis donc cet ami qui devait vous tenir lieu de tout : vous m'avez joué, femme que vous êtes ; mais vous allez voir combien je m'en soucie. (Acte 3, scène 7, LE CHEVALIER)
  99. Les larmes me coulent des yeux ; je me sens saisie de la tristesse la plus profonde, et je ne sais pourquoi. (Acte 3, scène 11, LA MARQUISE)
  100. Madame, je vous avertis qu'on vient de renvoyer Madame_la_Comtesse, mais elle a dit qu'elle repasserait sur le soir ; voulez-vous y être ? (Acte 3, scène 12, LISETTE)
  101. Êtes-vous indisposée ? (Acte 3, scène 12, LISETTE)
  102. Laisse-moi, Lisette, tu me persécutes aussi ! (Acte 3, scène 12, LA MARQUISE)
  103. Il faudrait donner un peu plus d'étendue à ce que vous dites là, Chevalier ; je ne vous entends pas bien. (Acte 3, scène 15, LA MARQUISE)
  104. Je ne puis deviner, si vous ne me le dites. (Acte 3, scène 15, LA MARQUISE)
  105. A propos de billet, vous me faites ressouvenir que l'on m'en a apporté un quand vous êtes venu. (Acte 3, scène 15, LA MARQUISE)
  106. Faites, je ne me mêle plus de rien. (Acte 3, scène 17, LA MARQUISE)

L'HÉRITIER DE VILLAGE (1729)

  1. Eh eh eh ; dis donc, Nicaise, avec tes cinq sols de monnaie ! (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  2. Eh que dites-vous ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  3. Cela est juste ; tenez, mon bel ami, faites itou manigancer cela par un maltôtier. (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  4. Ils sont encore plus bêtes que moi, profitons-en. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  5. Laissez-moi faire, Monsieur ; je suis admirable pour élever une fille ; je sais lire et écrire dans le latin, dans le français, je chante gros comme un orgue, je fais des compliments ; d'ailleurs, je verse à boire comme un robinet de fontaine, j'ai des perfections charmantes. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  6. Je sis votre maître, et ous êtes mon sarviteur. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  7. Tians, par exemple, prends que je ne sois pas ton homme, et que t'es la femme d'un autre ; je te connais, je vians à toi, et je batifole dans le discours ; je te dis que t'es agriable, que je veux être ton amoureux, que je te conseille de m'aimer, que c'est le plaisir, que c'est la mode : Madame par-ci, Madame par-là ; ou êtes trop belle ; qu'est-ce qu'ou en voulez faire ? (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  8. Et pis des petits mots charmants, des pointes d'esprit, de la malice dans l'oeil, des singeries de visage, des transportements ; et pis : Madame, il n'y a, morgué, pas moyen de durer ! (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  9. S'il t'attrape queuque baiser sur le chignon, voire sur la face, il n'y aura point de mal à ça ; attrape qui peut, c'est autant de pris, ça ne te regarde point ; ça viant jusqu'à toi, mais ça te passe ; qu'il te lorgne tant qu'il voudra, ça aide à passer le temps ; car, comme je te dis, la vartu du biau monde n'est point hargneuse ; c'est une vartu douce que la politesse a bouté à se faire à tout ; alle est folichonne, alle a le mot pour rire, sans façon, point considérante ; alle ne donne rian, mais ce qu'on li vole, alle ne court pas après. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  10. Que dites-vous de ce discours, Chevalier ? (Acte 1, scène 3, MADAME-DAMIS)
  11. Tenez, je vous parle à tous deux, car vous ne savez pas ce que vous dites, vous ne savez pas le tu autem. (Acte 1, scène 3, CLAUDINE)
  12. Mais, Blaise, faites donc réflexion que je vous parle. (Acte 1, scène 4, MADAME-DAMIS)
  13. Noute laquais, dites à ces enfants qu'ils se carrint. (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  14. Ah çà, vous dites comme ça, Madame, que Madame vous a dit des impartinences. (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  15. Qu'en dites-vous, petite folle ? (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  16. Monsieur, je suis votre serviteur, je vous fais réparation ; vous êtes sage, judicieux et respectable. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  17. Allons, enfants, tirez le pied, faites voute révérence avec un petit compliment de rencontre. (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  18. Vous vous moquez, vous êtes trop modestes, et si vous me fâchez, je vous compare aux astres tous tant que vous êtes. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  19. Allons, vous n'êtes qu'un badin. (Acte 1, scène 4, CLAUDINE)
  20. Cette canaille a cent mille francs ; vous êtes veuve, je suis garçon ; voici un fils, voilà une fille ; vous n'êtes pas riche, mes finances sont modestes : les légitimes de la Garonne, vous les connaissez ; proposons d'épouser. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  21. Il est vrai que vous êtes noble ; moi, je le suis depuis le premier homme ; mais les premiers hommes étaient pasteurs ; prenez donc le pastoureau, et moi la pastourelle. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  22. Ils ont cinquante mille francs chacun, cousine, cela fait de belles houlettes. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  23. De ces petites hontes qui vous arrêtent. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  24. Vous y êtes, et la cousine rougit. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  25. En vérité, Chevalier, vous êtes un indiscret. (Acte 1, scène 5, MADAME-DAMIS)
  26. Je vous disais donc que Madame a regardé Monsieur Colin, qu'elle le parcourait en le regardant, et semblait dire : Que n'êtes-vous à moi, le petit homme ; que vous seriez bien mon fait ! (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  27. Homme d'honneur, ce que vous dites est touchant ; mais il est un moyen. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  28. Madame, êtes-vous d'avis que nous les guarissions ? (Acte 1, scène 5, BLAISE)
  29. Cousine, répondez ; faites voir la modestie de vos sentiments. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  30. Madame Claudine, menez-les boire cheux nous, et dites à noute laquais qu'il arrive pour me parler ; je l'attends ici. (Acte 1, scène 5, BLAISE)
  31. Faites itou avartir les violoneux, car je veux de la joie. (Acte 1, scène 5, BLAISE)
  32. Les petites gens sont bianheureux. (Acte 1, scène 6, BLAISE)
  33. Stapendant il m'est avis que je faisons un métier de fous, nous autres honnêtes gens... (Acte 1, scène 6, BLAISE)
  34. Il vous est permis d'en prêter, dites-vous ? (Acte 1, scène 7, LE-FISCAL)
  35. Effectivement le privilège est noble, et d'ailleurs il vous convient mieux qu'à un autre ; car j'ai toujours remarqué que vous êtes naturellement généreux. (Acte 1, scène 7, LE-FISCAL)
  36. Faut nous cajoler, nous autres gros monsieurs ; j'avons en effet de grands mérites, et des mérites bian commodes ; car ça ne nous coûte rian ; an nous les baille, et pis je les avons sans les montrer ; velà toute la çarimonie. (Acte 1, scène 7, BLAISE)
  37. Ah, ah, ah, l'original homme, avec ses mérites qui ne lui coûteront rien ! (Acte 1, scène 7, LE-FISCAL)
  38. J'ai sifflé plus de vingt linottes en ma vie, et vos enfants auront bien autant de mémoire. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  39. Dites : Monsieur, et non papa. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  40. N'importe, petit garçon, faites ce qu'on vous dit. (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  41. Écoutez tous deux ce qu'il vous dira auparavant, et pis venez, quand vous saurez la politesse ; car je vous marie tous deux, voyez-vous! (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  42. Commencez la leçon et faites vite. (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  43. Prenez, Monsieur Colin, que vous êtes l'amant de Mademoiselle Colette ; parlez-lui d'amour, et elle vous répondra ; voyons. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  44. Qu'est-ce qu'ou dites à ça ? (Acte 1, scène 9, COLIN)
  45. Quand les révérences seront faites, vous aurez une certaine modestie, qui sera relevée d'une certaine coquetterie... (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  46. Ma foi, vous y êtes. (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  47. Que vous êtes aimable ! (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  48. N'êtes-vous pas la receleuse ? (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  49. Ne vous effrayez point ; sans crier au meurtre, je trouve un expédient ; vous m'avez maltraité le coeur, faites les frais de sa guérison ; j'attendrai, je suis accommodant, le vôtre me servira de nantissement, je m'en contente. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  50. Vous êtes bian fin ! (Acte 1, scène 12, COLETTE)
  51. Une légion de coeurs, si je vous les donnais, ne paierait pas cette expression affectueuse ; mais achevez ; vous êtes naïve, développez-vous sans façon, dites le vrai ; vous m'aimez ? (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  52. Faites donc vite, car il me prend. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  53. Je vous entends, mon âme, ce regard-là décide ; je triomphe, je suis vainqueur ; mais faites doucement, la victoire m'étourdit, je m'égare, la tête me tourne ; ménagez-moi, je vous prie. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  54. Le papa vous donne à moi ; signez, paraphez la donation, dites que je vous plais. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  55. Vous me ravissez sans me surprendre ; mais voici Madame Damis et le beau-frère ; nos affaires sont faites ; ils viennent convenir des leurs. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  56. Je sis riche, ous êtes belle, je vous aime bian, tout ça rime ensemble ; comment me trouvez-vous ? (Acte 1, scène 14, COLIN)
  57. Bian entendu ; mais avec la parmission de votre éducation, dites-moi, suis-je pas aimable ? (Acte 1, scène 14, COLIN)
  58. Dites-moi de la douceur. (Acte 1, scène 14, COLIN)
  59. Eh bien mes amis, êtes-vous tous d'accord ? (Acte 1, scène 15, LE CHEVALIER)
  60. Oui, c'est une petite politesse que je faisons à ma bru, comme un reste de collation. (Acte 1, scène 15, BLAISE)
  61. Tenez, mon gendre, dites-moi l'écriture. (Acte 1, scène 15, BLAISE)
  62. J'ai cru devoir vous avertir que Monsieur Rapin fit hier banqueroute, et que l'état dans lequel il laisse ses affaires fait juger qu'il passe en pays étranger ; il doit à plusieurs personnes, et ne laisse pas un sol ; j'ai pris toutes les mesures convenables en pareil cas, j'y suis intéressé moi-même ; mais je ne vois nulle espérance. (Acte 1, scène 15, LE CHEVALIER)
  63. C'est une accordée de pardue ; tu me quittes, je te quitte, et vive la joie ! (Acte 1, scène 15, COLIN)

L'ÃŽLE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES (1727)

  1. Tu plaisantes. (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  2. Toute notre indulgence, tous nos éloges, toutes nos admirations, toute notre justice, est pour l'étranger ; enfin notre amour-propre n'en veut qu'à notre nation ; celui de tous les étrangers n'en veut qu'à nous, et le nôtre ne favorise qu'eux. (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  3. Saluons la Comtesse, qui arrive avec tous ses agréments. (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  4. Bonjour, Chevalier ; êtes-vous venu avec des dames ? (Prologue, scène 2, LA COMTESSE)
  5. Je suis curieuse de toutes les nouveautés : comment appelle-t-on celle qu'on va jouer ? (Prologue, scène 2, LA COMTESSE)
  6. Toutes les dames disent que cela ne promet rien. (Prologue, scène 2, LE MARQUIS)
  7. Assurément, le titre est rebutant ; qu'en dites-vous, Monsieur le Conseiller ? (Prologue, scène 2, LA COMTESSE)
  8. Nous ne voulions point vous tromper ; nous vous disons ce que c'est, et vous êtes venus sur l'affiche qui vous promet des petits hommes ; d'ailleurs, nous avons mis aussi l'Ile de la Raison. (Prologue, scène 3, L'ACTEUR)
  9. Tenez, petites créatures, mettez-vous là en attendant que le gouverneur vienne vous voir : vous n'êtes plus à moi ; je vous ai donné à lui, adieu ; je vous reverrai encore, avant de m'en retourner chez moi. (Acte 1, scène 1, L'INSULAIRE)
  10. Ils m'appeliont noute ami quatre pattes ; ils preniont mes mains pour des pattes de devant, et mes pieds pour celles de darrière. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  11. Pourquoi nous dites-vous cela ? (Acte 1, scène 2, LE PHILOSOPHE)
  12. Je vois bian que vous êtes aplatis itou ; mais me voyez-vous comme je vous vois, vous autres ? (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  13. Ou êtes de la taille d'un goujon. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  14. Monsieur, bous êtes mon maîtré, hommé de cour et grand seigneur ; bous mé démandez cé qué bous êtes ; mais jé né bous bois pas ; mettez-bous dans un microscope. (Acte 1, scène 2, FONTIGNAC)
  15. Je ne saurais croire que notre petitesse soit réelle : il faut que l'air de ce pays-ci ait fait une révolution dans nos organes, et qu'il soit arrivé quelque accident à notre rétine, en vertu duquel nous nous croyons petits. (Acte 1, scène 2, LE PHILOSOPHE)
  16. Quelle petitesse ! (Acte 1, scène 3, LE GOUVERNEUR)
  17. Et cependant ces petits animaux ont parfaitement la figure d'homme, et même à peu près nos gestes et notre façon de regarder. (Acte 1, scène 3, LE GOUVERNEUR)
  18. Mon petit mignon, que vous êtes aimable ! (Acte 1, scène 3, FLORIS)
  19. Que me dites-vous là ? (Acte 1, scène 4, LE GOUVERNEUR)
  20. Leur petitesse n'était donc que l'effet d'un charme, ou bien qu'une punition des égarements et de la dégradation de leur âme ? (Acte 1, scène 4, LE GOUVERNEUR)
  21. Si leur petitesse n'est qu'un charme, essayons de le dissiper, en les rendant raisonnables : c'est toujours faire une bonne action que de tenter d'en faire une. (Acte 1, scène 4, LE GOUVERNEUR)
  22. Et nous reprendrons nos petites marionnettes, s'il n'y a point d'espérances qu'elles changent. (Acte 1, scène 4, FLORIS)
  23. Jolies petites marmottes, écoutez-moi ; nous soupçonnons que vous êtes des hommes. (Acte 1, scène 7, BLECTRUE)
  24. En doutant que nous soyons des hommes, vous nous faites douter si vous en êtes. (Acte 1, scène 7, LE PHILOSOPHE)
  25. Point de colère, vous y êtes sujet : ce sont des mouvements de quadrupèdes que je n'aime point à vous voir. (Acte 1, scène 7, BLECTRUE)
  26. vous qui parlez, savez-vous bian que si vous êtes noute prouchain, que c'est tout le bout du monde ? (Acte 1, scène 7, BLAISE)
  27. Doucement, petits singes ; apaisez-vous, je ne demande qu'à sortir d'erreur ; et le parti que je vais prendre pour cela, c'est de vous entretenir chacun en particulier, et je vais vous laisser un moment ensemble pour vous y déterminer : calmez-vous, nous ne vous voulons que du bien ; si vous êtes des hommes, tâchez de devenir raisonnables : on dit que c'est pour vous le moyen de devenir grands. (Acte 1, scène 7, BLECTRUE)
  28. Jé dis donc qué plus jé bous régarde, et plus jé mé fortifie dans l'idée dé cé rustré ; notré pétitessé, sandis, n'est pas uniformé ; rémarquez, Messieurs, qu'ellé va par échélons. (Acte 1, scène 8, FONTIGNAC)
  29. Tenez, philosophe, vous qui parlez, voute taille est la plus malingre de toutes. (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  30. Vous n'êtes pas chanceux en aubarges. (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  31. Et qu'actuellement il s'enfuyait pour un petit livre dé science, dé petits mots hardis, dé petits sentiments ; et franchement tant dé pétitesses pourraient bien nous aboir produit lé petit hommé à qui jé parle. (Acte 1, scène 8, FONTIGNAC)
  32. Vous nous faites là de beaux contes ! (Acte 1, scène 8, LE MÉDECIN)
  33. Et moi, je ne veux plus paraître ; je suis las de toutes ces façons. (Acte 1, scène 9, LE PHILOSOPHE)
  34. Seigneur Blectrue, laissons là l'instinct, il n'est fait que pour les bêtes ; il est vrai que nous sommes petits. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  35. Ou du moins vous nous croyez tels, et nous aussi ; mais cette petitesse réelle ou fausse ne nous est venue que depuis que nous avons mis le pied sur vos terres. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  36. En êtes-vous bien sûr ? (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  37. Qui vous a donc mis dans l'état où vous êtes ? (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  38. Je crois vous reconnaître à travers le déguisement humiliant où vous êtes : oui, la petitesse de votre corps n'est qu'une figure de la petitesse de votre âme. (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  39. C'est le disciple des dieux, quand il est raisonnable ; c'est le compagnon des bêtes quand il ne l'est point. (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  40. Je ne saurais me voir définir le compagnon des bêtes. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  41. Je ne dis pas encore que ma définition vous convienne ; mais voyons : que faisiez-vous dans le pays dont vous êtes ? (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  42. Quel pot pourri de crimes admirables, de vertus coupables et de faiblesses augustes ! (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  43. Ce que vous dites là peut se penser. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  44. N'êtes-vous pas de mon sentiment ? (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  45. Allez, mon fils, allez ; faites de sérieuses réflexions sur vous ; tâchez de vous mettre au fait de toute votre sottise. (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  46. Faites-moi voir la plus grande de ces petites créatures. (Acte 1, scène 12, BLECTRUE)
  47. Vous savez qu'on les a toutes mises chacune dans une cage. (Acte 1, scène 12, MÉGISTE)
  48. Vous n'êtes, dit-on, devenus petits qu'en entrant dans notre île. (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  49. Il y a deux siècles qu'on prit ici de petites créatures comme vous autres. (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  50. Dites-moi ce qu'il faut faire. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  51. Apparemment qu'elle ne l'était pas ; et sans doute vous êtes de même ? (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  52. Mon petit ami, vous êtes dans le bon chemin. (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  53. Prenez garde ; l'aveu que vous faites de manquer de raison n'est peut-être pas comme il faut : peut-être ne le faites-vous que dans la seule vue de rattraper votre figure ? (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  54. Je ne saurais ; car je n'ai presque point l'idée de ce que vous êtes. (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  55. Voyez la douceur et la tranquillité qui règnent parmi nous ; n'en êtes-vous pas touché ? (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  56. Ça est vrai ; vous m'y faites penser. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  57. Vous avez des faces d'une bonté, des physolomies si innocentes, des coeurs si gaillards... (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  58. Vous n'aimez pas plus tôt la raison, que vous en êtes récompensé. (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  59. J'avons un tas de fautes qui est trop grand pour en venir à bout : mais, quant à ce qui est de cette ivrognerie, j'ons toujours fricassé tout mon argent pour elle : et pis, mon ami, quand je vendions nos denrées, combian de chalands n'ons-je pas fourbé, sans parmettre aux gens de me fourber itou ! (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  60. Que dites-vous là, mon cher ? (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  61. Mais dites-moi, j'ons piquié de mes pauvres camarades ; je prends de la charité pour eux. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  62. C'est vous qui êtes le soleil, et je ne sis pas tant seulement la leune auprès de vous, moi : mais je ferons de mon mieux, à moins qu'ils me rebutiont à cause de ma chétive condition. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  63. Il n'y a qu'à être bian persuadé qu'ou êtes une bête, et déclarer en quoi. (Acte 1, scène 17, BLAISE)
  64. Sans doute, puisqu'ou êtes Gascon ; mais est-ce par couteume ou par occasion ? (Acte 1, scène 17, BLAISE)
  65. Jé mé détesté. (Acte 1, scène 17, FONTIGNAC)
  66. j'ons bian de la satisfaction de tout ça : j'ons guari Monsieu de Fontignac, et pis Monsieu de Fontignac vous a guarie ; et par ainsi, de guarison en guarison, je me porte bian, il se porte bian, vous vous portez bian : et velà trois malades qui sont devenus médecins ; car vous êtes itou médeceine envars les autres, Mademoiselle Spinette. (Acte 3, scène 1, BLAISE)
  67. Comme on deviant honnêtes gens avec cette raison ! (Acte 3, scène 1, BLAISE)
  68. Allons, ou êtes purgé à fond. (Acte 3, scène 1, BLAISE)
  69. Dites-lui ce qu'il faut qu'il fasse pour redevenir comme il était. (Acte 3, scène 2, SPINETTE)
  70. Sans douté ; l'honnur vous appartient ; vous êtes lé doyen dé tous. (Acte 3, scène 2, FONTIGNAC)
  71. Morgué, pus d'honneur, je n'en voulons pus tâter ; et je sais bian que je ne sis qu'un pauvre réchappé des Petites-Maisons. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  72. c'est à moi à me taire où vous êtes. (Acte 3, scène 2, SPINETTE)
  73. Ça vous passe, mon mignon ; et j'allons, pisque ma compagnée l'ordonne, vous apprenre à devenir grand garçon, et le tu autem de voute petitesse : mais je vas être brutal, je vous en avartis ; faut que j'assomme voute rapetissement avec des injures : demandez putôt aux camarades. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  74. Gardez donc vos quatre pattes. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  75. Premièrement, faut commencer par vous dire qu'on êtes un sot d'être médecin. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  76. Dites-moi, sans vous fâcher, étiez-vous en ménage, aviez-vous femme là-bas ? (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  77. ne dites-vous pas qu'ou êtes riche ? (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  78. Encore est-ce, quand c'est la pauvreté qui oblige à tuer les gens ; mais quand en est riche, ce n'est pas la peine ; et je continue toujours à dire qu'ou êtes un sot, et que, si vous voulez grandir, faut laisser les gens mourir tout seuls. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  79. Et moi, je les rends aux dieux de l'état où vous êtes. (Acte 3, scène 3, BLECTRUE)
  80. Mais à propos de soleil, dites-moi, papa Blectrue : tantôt, en passant, j'ons rencontré une jeune poulette du pays, tout à fait gentille, ma foi, qui m'a pris la main, et qui m'a dit : Vous velà donc grand ! (Acte 3, scène 3, BLAISE)
  81. Et pis vous êtes venu, et j'en avons resté là. (Acte 3, scène 3, BLAISE)
  82. Allons, allons, vous êtes un gausseux. (Acte 3, scène 3, BLAISE)
  83. Non, certes, je parle sérieusement. (Acte 3, scène 3, BLECTRUE)
  84. Allez mes enfants, ce n'est pas la raison, c'est le vice qui les a faites ; il a bien entendu ses intérêts. (Acte 3, scène 3, BLECTRUE)
  85. Morgué, faites donc vite. (Acte 3, scène 3, BLAISE)
  86. Vous êtes bien pressante. (Acte 3, scène 3, FONTIGNAC)
  87. Tatigué, Mademoiselle Spinette, qu'en dites-vous ? (Acte 3, scène 4, BLAISE)
  88. Mon beau garçon, je vous retrouve ; et vous, Mademoiselle, je suis bien ravie de vous voir comme vous êtes. (Acte 3, scène 5, L'INSULAIRE)
  89. Mais, Mademoiselle, parlez-moi, dans queulle intention est-ce que vous me dites que je sis biau ? (Acte 3, scène 5, BLAISE)
  90. Ne savez-vous pas que vous êtes jeune, belle, et fille de condition ? (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  91. Ça fait les femmes si sottes !... (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  92. Ce n'est pas pour des preunes qu'ou êtes si petite. (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  93. Enfin, Spinette, je veux croire que tout ceci est de bonne foi ; mais je ne vois rien en moi qui ressemble à ce que vous dites. (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  94. Encore n'en attrapâtes-vous que la moitié de ce que vous en vouliez ; car, quoique ce fût un regard doux, il s'agissait aussi d'y mêler quelque chose de fier : il fallait qu'un quart de fierté y tempérât trois quarts de douceur ; cela n'est pas aisé. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  95. N'allais-je pas répéter toutes vos contorsions ? (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  96. Les couleurs sont si bornées, toutes variées qu'elles sont ! (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  97. Mais toutes les femmes tirent dessus, et toutes le manquent. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  98. Mais de cette manière-là, vous autres femmes dans le monde qui tirez sur les gens, je comprends qu'ou êtes comme des fusils. (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  99. Les voilà bêtes. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  100. Toutes sortes d'acabits de rubans, du vart, du gris, du jaune, qui n'ont pas d'amiquié pour une face ; une coquetterie qui n'a pas de quoi vivre avec des couleurs ; des bras qui s'impatientont ; et pis de la vanité qui leur dit : Courage ! (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  101. Pus de petitesse ; je l'ons tuée toute roide. (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  102. Il ne faut plus nous exposer ; les rechutes, chez nous autres femmes, sont bien plus faciles que chez les hommes. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  103. Ainsi, ma chère amie, si vous aimiez mon frère, ne faites point de façon de lui en parler. (Acte 3, scène 7, FLORIS)
  104. Prenez garde, j'ai pensé retomber avec ces petites façons-là. (Acte 3, scène 7, SPINETTE)
  105. Les lois de mon pays sont bien différentes des vôtres. (Acte 3, scène 8, LA COMTESSE)
  106. Faites pourtant réflexion que je suis étrangère, comme on vous l'a dit. (Acte 3, scène 8, LA COMTESSE)
  107. Vous êtes aussi généreux qu'aimable. (Acte 3, scène 8, LA COMTESSE)
  108. Et vous, aussi aimée que vous êtes digne de l'être. (Acte 3, scène 8, PARMENÈS)
  109. Rien ne lui sera plus précieux que l'état où vous êtes, et que la durée de cet état par votre séjour ici. (Acte 3, scène 8, PARMEN?S)
  110. Sortez de cet état indigne de vous, où vous êtes comme enseveli. (Acte 4, scène 1, FLORIS)
  111. Jé lé crois : la raison et vous, dans lé fond, vous n'êtes vrouillés qué faute dé vous entendre. (Acte 4, scène 2, FONTIGNAC)
  112. Est-il vrai que ma soeur est convenue de toutes les folies dont elle parle ? (Acte 4, scène 2, LE COURTISAN)
  113. Il est venu des larmes, un peu dé découragément, dé pétites colères brochant sur le tout. (Acte 4, scène 2, FONTIGNAC)
  114. Jé vous fais excuse ; vous êtes fourni ; votre emvarras né peut vénir qué dé l'avondancé du sujet. (Acte 4, scène 2, FONTIGNAC)
  115. Tu m'inquiètes. (Acte 4, scène 2, LE COURTISAN)
  116. Actuellément vous préludez par une petitesse. (Acte 4, scène 2, FONTIGNAC)
  117. Retirez-vous, insolent que vous êtes, retirez-vous. (Acte 4, scène 2, LE COURTISAN)
  118. C'est qu'ou êtes un maladroit ; il a bian fait de retirer le bras. (Acte 4, scène 3, BLAISE)
  119. Quand vous êtes vénu, jé né faisais que peloter ; jé lé préparais. (Acte 4, scène 3, FONTIGNAC)
  120. Ne faites donc semblant de rian. (Acte 4, scène 3, BLAISE)
  121. Sans doute ; mais il était trop généreux pour payer ses dettes. (Acte 4, scène 3, FONTIGNAC)
  122. Velà de sottes gens que ces sots-là ! (Acte 4, scène 3, BLAISE)
  123. Qu'en dites-vous ? (Acte 4, scène 3, BLAISE)
  124. Êtes-vous assez robuste pour ça ? (Acte 4, scène 3, BLAISE)
  125. Ne dites mot ; regardez aller sa taille, alle court la poste. (Acte 4, scène 3, BLAISE)
  126. Il faut que les dieux soient bien ennemis de ces deux petites créatures-là ; car ils ne veulent rien faire pour elles. (Acte 4, scène 4, BLECTRUE)
  127. Pourquoi donc nous en faites-vous ? (Acte 4, scène 4, LE COURTISAN)
  128. Point du tout ; ce sont des idées qui viennent et qui sont plaisantes ; il faut que cela sorte ; cela se fait tout seul. (Acte 4, scène 4, LE POÈTE)
  129. Vous dites que vous n'êtes pas fou, pauvre rêveux : qu'en savez-vous si vous ne l'êtes pas ? (Acte 4, scène 4, BLAISE)
  130. Emmenez ce marchand de çarvelle, et fourrez-moi ça aux Petites-Maisons ou bian aux Incurables. (Acte 4, scène 4, BLAISE)
  131. Un poète aux Petites-Maisons ! (Acte 4, scène 4, LE POÈTE)
  132. Que vous êtes aimable de cette façon-là ! (Acte 4, scène 5, FLORIS)
  133. Dites, Madame ; je m'arrête ici pour voir comment ça fera. (Acte 4, scène 5, BLAISE)
  134. Mais en vérité, Madame, j'aurais bien honte de suivre vos lois là-dessus : quand elles ont été faites, vous n'y étiez pas ; si on vous avait vue, on les aurait changées. (Acte 4, scène 5, LE COURTISAN)
  135. Souvenez-vous que vous êtes un homme, et qu'il n'y aurait rien de si indécent qu'un abandon si subit à vos mouvements. (Acte 4, scène 5, FLORIS)
  136. Que ne dites-vous que vous en serez bien aise ? (Acte 4, scène 5, BLAISE)
  137. Monsieur de Fontignac, ou êtes un fin marle, vous voulez me prendre sans vart. (Acte 4, scène 7, BLAISE)
  138. Il n'y a donc pus de répit ; ou êtes bian pressée, ma mie ? (Acte 4, scène 7, BLAISE)
  139. Vous n'êtes pas encore si malade. (Acte 4, scène 8, BLAISE)
  140. Faites-moi la grâce de me répondre. (Acte 4, scène 8, FLORIS)
  141. Vous lui faites honneur, et je suis charmé que vous l'aimiez. (Acte 4, scène 9, LE GOUVERNEUR)
  142. Que dites-vous à ça ? (Acte 4, scène 9, BLAISE)
  143. Quand on a de la raison, toutes les conventions sont faites. (Acte 4, scène 9, LE GOUVERNEUR)
  144. Que des fêtes à présent annoncent la joie que nous avons de vous voir devenus raisonnables. (Acte 4, scène 9, LE GOUVERNEUR)
  145. La Raison, dont les lois sont prudentes et sages, v.4 (Acte 4, scène 10, LEGRAND)
  146. Tes grands airs, ta dépense, v.23 (Acte 4, scène 10, DUFRESNE)
  147. On voit ta petitesse, v.27 (Acte 4, scène 10, DUFRESNE)
  148. Malgré son air grotesque v.58 (Acte 4, scène 10, LEGRAND)
  149. Je vois dans toutes vos façons, v.89 (Acte 4, scène 10, QUINAULT)

LA JOIE IMPRÉVUE (1760)

  1. Il y a quinze jours que vous êtes à Paris... (Acte 1, scène 1, PASQUIN)
  2. Votre conduite, vous la voyez, elle est détestable ; mes conseils, vous les avez méprisés, vos fonds sont entamés, la moitié de votre argent est partie, et voilà mon dépôt dans le plus déplorable état du monde : il faut pourtant que j'en rende compte, et c'est ce qui fait ma douleur. (Acte 1, scène 1, PASQUIN)
  3. Non, Pasquin, on ne perd pas toujours, je veux me remettre en état d'acheter la charge en question, afin que mon père ne sache rien de ce qui s'est passé : au surplus, c'est dans ce jardin que j'ai connu l'aimable Constance ; c'est ici où je la vois quelquefois, où je crois m'apercevoir qu'elle ne me hait pas, et ce bonheur est bien au-dessus de toutes mes pertes. (Acte 1, scène 1, DAMON)
  4. Quant à votre amour pour elle, j'y consens, j'y donne mon approbation ; je vous dirai même que le plaisir de voir Lisette qui la suit a extrêmement adouci les afflictions que vous m'avez données, je n'aurais pu les supporter sans elle ; il n'y a qu'une chose qui m'intrigue : c'est que la mère de Constance, quand elle se promène ici avec sa fille, et que vous les abordez, ne me paraît pas fort touchée de votre compagnie, sa mine s'allonge, j'ai peur qu'elle ne vous trouve un étourdi ; vous êtes pourtant un assez joli garçon, assez bien fait mais, de temps en temps, vous avez dans votre air je ne sais quoi... qui marquerait... une tête légère... (Acte 1, scène 1, PASQUIN)
  5. Et ces têtes-là ne sont pas du goût des mères. (Acte 1, scène 1, PASQUIN)
  6. Je ne joue jamais qu'argent comptant, et vous me dites hier que vous n'en aviez plus. (Acte 1, scène 2, LE CHEVALIER)
  7. Je dis qu'il perdra, vous êtes un si habile homme, que vous jouez à coup sûr. (Acte 1, scène 2, PASQUIN)
  8. Liste des articles et commissions recommandés par Monsieur Orgon à Monsieur Damon son fils aîné, sur les déportements, faits, gestes, et exactitude duquel il est enjoint à moi Pasquin, son serviteur, d'apporter mon inspection et contrôle. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  9. Nous n'en avons plus que les débris ; vous ne vous êtes que trop ressouvenu d'elle, et voilà l'article de mon mémoire le plus maltraité. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  10. Mais, ma mie, je ne comprends pas votre scrupule ; n'êtes-vous pas convenue avec moi que je suis aimable ? (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  11. Il y a quelques jours qu'il lui échappa qu'elle avait des vues, et c'est sur quoi nous raisonnions tantôt, Constance et moi, de façon qu'elle est fort inquiète, et de temps en temps, nous sommes toutes deux tentées de vous laisser là. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  12. M'amour, un peu de politesse dans vos réflexions. (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  13. Pour ce qui est de nos parents, nous ne leur avons, depuis notre arrivée, écrit que deux petites lettres, où il n'a pu être question de vous, ma fille : à la première, nous ne savions pas seulement que vos beautés étaient au monde ; nous ne l'avons su qu'une heure avant la seconde ; mais à la troisième, on mandera qu'on les a vues, et à la quatrième, qu'on les adore. (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  14. Comme vous êtes ici, pour ainsi dire, en fraude, je vous prenais pour une copie de vous-même... (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  15. Oui, je les sais, oui, il y a quinze jours que vous êtes ici, et il y en a autant que j'y suis ; je partis le lendemain de votre départ, je vous ai rattrapé en chemin, je vous ai suivi jusqu'ici, et vous ai fait observer depuis que vous y êtes ; c'est moi qui ai dit au banquier de ne délivrer à mon fils qu'une partie de l'argent destiné à l'acquisition de sa charge, et de le remettre pour le reste ; on m'a appris qu'il a joué, et qu'il a perdu. (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  16. Monsieur, si vous saviez les remontrances que je lui ai faites ! (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  17. Ce jardin-ci m'en est témoin, il m'a vu pleurer, Monsieur : mes larmes apparemment ne sont pas touchantes ; car votre fils n'en a tenu compte, et je conviens avec vous que c'est un étourdi, un évaporé, un libertin qui n'est pas digne de vos bontés. (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  18. Monsieur, il ne les mérite pas non plus ; et je ne les lui donnais que par complaisance pour votre colère et pour ma justification : mais la vérité est que c'est un fort estimable jeune homme, qui n'a joué que par politesse, et qui n'a perdu que par malheur. (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  19. Et moi, vous m'y verrez à six heures frappantes. (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  20. Ma foi, Monsieur, vous êtes bien servi ; sans doute qu'on vous aura parlé aussi de ma tendresse... (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  21. Ah, que vous êtes charmant ! (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  22. Oui, Monsieur : voilà ce qui le réjouit, il n'est plus permis à Constance de vous dire le moindre mot, on vous prie de la laisser en repos, vous êtes proscrit, tout entretien nous est interdit avec vous, et même, en vous parlant, je fais actuellement un crime. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  23. Vous êtes bien hardi, mon ami ; allez, passez votre chemin. (Acte 1, scène 10, MADAME DORVILLE)
  24. Lisette, dites-lui qu'il se retire. (Acte 1, scène 10, MADAME DORVILLE)
  25. Je me persuade que non, vous êtes trop bien née pour cela. (Acte 1, scène 10, MADAME DORVILLE)
  26. Monsieur, vous êtes instruit de mes intentions, et j'espérais que vous y auriez plus d'égard. (Acte 1, scène 11, MADAME DORVILLE)
  27. Voilà la première fois que vous me le dites. (Acte 1, scène 11, CONSTANCE)
  28. Vous êtes jolie ! (Acte 1, scène 13, CONSTANCE)
  29. Faites vos réflexions à part, et point de conversation ensemble. (Acte 1, scène 14, CONSTANCE)
  30. À la bonne heure, mais je n'aime point le silence, je vous en avertis ; si je ne parle, je m'en vais, vous ne pourrez rester seule, il faudra que vous vous retiriez, et vous ne verrez point Damon ; ainsi, discourons, faites-vous cette petite violence. (Acte 1, scène 14, LISETTE)
  31. Vous dites que vous m'aimez, vous ne savez pas encore que j'y suis sensible ; mais le temps nous presse, et je vous l'avoue. (Acte 1, scène 15, CONSTANCE)
  32. Sur tout ce que vous m'avez dit, vous êtes un parti convenable ; votre père a sans doute quelques amis à Paris, allez les trouver, engagez-les à parler à ma mère. (Acte 1, scène 15, CONSTANCE)
  33. Depuis que vous y êtes : figurez-vous qu'il n'est pas arrivé un moment plus tôt ni plus tard. (Acte 1, scène 15, LISETTE)
  34. Me loges-tu toujours aux Petites-Maisons ? (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  35. Il m'a révélé un secret de mince valeur, car tout est changé ; votre lettre est venue trop tard ; Madame Dorville ne peut plus tenir parole, et Constance et moi nous sommes toutes deux arrêtées pour d'autres. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  36. Adieu, vous êtes à nous, vos personnes nous appartiennent ; il faut qu'on nous en fasse la délivrance, ou que le diable vous emporte, et nous aussi. (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  37. Vous êtes bien alerte, vous. (Acte 1, scène 17, PASQUIN)
  38. Du bonheur ; ce n'est pas là votre fort, vous êtes trop sage pour en avoir affaire. (Acte 1, scène 17, PASQUIN)
  39. Je crois que tu m'insultes. (Acte 1, scène 17, MONSIEUR ORGON)
  40. Non, il va venir, et vous m'êtes consigné ; j'ai ordre de vous tenir compagnie, en attendant qu'il vienne. (Acte 1, scène 19, PASQUIN)
  41. Et vous, Monsieur le Chevalier, êtes-vous bien riche ? (Acte 1, scène 19, PASQUIN)
  42. Laisse là tes contes ; ton maître ne vient point, et cela m'impatiente. (Acte 1, scène 19, LE CHEVALIER)
  43. Qui êtes-vous, masque ? (Acte 1, scène 21, DAMON)
  44. Vous êtes jeune, vous dépendez apparemment d'un père ; je me reprocherais de profiter de l'étourdissement où vous êtes, et d'être, pour ainsi dire, le complice du désordre où vous voulez vous jeter ; j'ai même regret d'avoir tant joué ; votre âge et la considération de ceux à qui vous appartenez devaient m'en empêcher : croyez-moi, Monsieur ; vous me paraissez un jeune homme plein d'honneur, n'altérez point votre caractère par une aussi dangereuse habitude que l'est celle du jeu, et craignez d'affliger un père, à qui je suis sûr que vous êtes cher. (Acte 1, scène 21, MONSIEUR ORGON)
  45. Vous m'arrachez des larmes, en me parlant de lui ; mais je veux savoir avec qui j'ai joué : êtes-vous digne du discours que vous me tenez ? (Acte 1, scène 21, DAMON)
  46. J'oublie tout, mon fils ; si cette scène-ci vous corrige, ne craignez rien de ma colère ; je vous connais, et ne veux vous punir de vos fautes qu'en vous donnant de nouveaux témoignages de ma tendresse ; ils feront plus d'effet sur votre coeur que mes reproches. (Acte 1, scène 21, MONSIEUR ORGON)
  47. Non, ma mère, vous êtes trop bonne pour me le donner ; et je suis obligée de dire naturellement à Monsieur que je n'aimerai point son fils. (Acte 1, scène 22, CONSTANCE)
  48. Non, certes, c'est à quoi Madame Dorville voudra bien que je ne consente jamais. (Acte 1, scène 22, MONSIEUR ORGON)

L'ÉPREUVE (1740)

  1. De ma figure, qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  2. Ma foi, Monsieur, je soutiens que vous êtes encore plus aimable qu'elle. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  3. Allons, je ressemblerai, voilà tout, mais dites-moi, Monsieur, souffririez-vous un petit mot de représentation ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  4. Quoique à la fleur de votre âge, vous êtes tout à fait sage et raisonnable, il me semble pourtant que votre projet est bien jeune. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  5. Doucement, vous êtes le fils d'un riche négociant qui vous a laissé plus de cent mille livres de rente, et vous pouvez prétendre aux plus grands partis ; le minois dont vous parlez là est-il fait pour vous appartenir en légitime mariage ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  6. Riche comme vous êtes, on peut se tirer de là à meilleur marché, ce me semble. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  7. Non, il n'a pas encore été question du mot d'amour entre elle et moi ; je ne lui ai jamais dit que je l'aime ; mais toutes mes façons n'ont signifié que cela ; toutes les siennes n'ont été que des expressions du penchant le plus tendre et le plus ingénu. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  8. Ni bon, ni mauvais ; au surplus, comme je crois que Madame Argante a peu de bien, que vous êtes fermier de plusieurs terres, fils de fermier vous-même... (Acte 1, scène 2, LUCIDOR)
  9. Vous me faites là un vilain tour avec voute avisement, Monsieur Lucidor ; velà qui m'est bian rude, bian chagrinant et bian traître. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  10. Dites-moi, roi que vous êtes, si, par aventure, Angélique me chérit, j'aurons donc la femme et les douze mille francs avec ? (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  11. Oui, de queul avis êtes-vous touchant ça, belle brunette, m'amie ? (Acte 1, scène 3, MAÎTRE BLAISE)
  12. Pus vous allez, mieux vous dites. (Acte 1, scène 3, MAÎTRE BLAISE)
  13. Vous me faites rire avec votre air joyeux. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  14. Le biau brin de fille que vous êtes ! (Acte 1, scène 3, MAÎTRE BLAISE)
  15. Vous êtes un très grand devin ! (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  16. Que vous êtes agriable ! (Acte 1, scène 4, MAÎTRE BLAISE)
  17. Que vous êtes original avec votre agréable ! (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  18. C'est se moquer que de vous entendre ; on dirait que vous m'en contez ; je sais bien que vous êtes un fermier à votre aise, et que je ne suis pas pour vous, de quoi s'agit-il donc ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  19. Vous ne me dites rien d'intelligible. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  20. Jusqu'ici vous n'avez pas pris garde si je l'étais ou non, croirai-je que vous êtes tombé subitement amoureux de moi ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  21. Que dites-vous donc ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  22. Je ne vous dis pas que je ne vous aime point ; ni l'un ni l'autre, vous m'en êtes témoin ; j'ons donné ma parole, je marche droit en besogne, voyez-vous, il n'y a pas à rire à ça ; je ne dis rien, mais je pense, et je vais répétant que vous êtes agriable ! (Acte 1, scène 4, MAÎTRE BLAISE)
  23. Je vous regarde à mon tour et, si je me figurais pas que vous êtes timbré, en vérité, je soupçonnerais que vous ne me haïssez pas. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  24. Je le crois bien, ce serait là un beau mystère, vous n'êtes qu'un homme des champs, vous. (Acte 1, scène 5, ANGÉLIQUE)
  25. Bon ça ; velà qui se comprend ; c'est pourtant fâcheux, voyez-vous, ça me chagraine ; mais n'importe, ne vous gênez pas, je reviendrai tantôt pour savoir si vous désirez que j'en parle à Madame Argante, ou s'il faudra que je m'en taise ; ruminez ça à part vous, et faites à votre guise, bonjour. (Acte 1, scène 5, MAÎTRE BLAISE)
  26. Que vous êtes avenante ! (Acte 1, scène 5, MA?TRE BLAISE)
  27. c'est un conteur de sornettes qui ne convient pas à une fille comme vous. (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  28. Y a-t-il longtemps que vous êtes ici, Angélique ? (Acte 1, scène 7, LUCIDOR)
  29. Je ne me souciais d'aucun quand vous êtes venu ici, et je ne m'en soucie pas davantage depuis que vous y êtes, assurément. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  30. Êtes-vous aussi indifférente pour maître Blaise, ce jeune fermier qui veut vous demander en mariage, à ce qu'il m'a dit ? (Acte 1, scène 8, LUCIDOR)
  31. Quand vous êtes revenue, je suis content. (Acte 1, scène 8, LUCIDOR)
  32. Oui, mais malheureusement vous n'êtes pas de notre village, et vous retournerez peut-être bientôt à votre Paris, que je n'aime guère. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  33. Mademoiselle, êtes-vous instruite ? (Acte 1, scène 9, LISETTE)
  34. À lui, dites-vous ? (Acte 1, scène 9, LISETTE)
  35. Je reviens, belle Angélique ; en allant chez votre mère, j'ai trouvé Monsieur qui arrivait, et j'ai cru qu'il n'y avait rien de plus pressé que de vous l'amener ; c'est lui, c'est ce mari pour qui vous êtes si favorablement prévenue, et qui, par le rapport de nos caractères, est en effet un autre moi-même ; il m'a apporté aussi le portrait d'une jeune et jolie personne qu'on veut me faire épouser à Paris. (Acte 1, scène 10, LUCIDOR)
  36. Êtes-vous contente ? (Acte 1, scène 10, LUCIDOR)
  37. Vraiment, il n'y a rien là de surprenant ; dès qu'on se ressemble, on a le même son de voix, et volontiers les mêmes inclinations ; il vous aimait, dites-vous, et je ferais comme lui, sans l'extrême distance qui nous sépare. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  38. Je sais garder un secret ; Monsieur, dites-moi si c'est toi... (Acte 1, scène 12, LISETTE)
  39. Je m'y suis pris de toutes façons, et ce n'est pas lui sans doute, mais il n'y a jamais rien eu de pareil. (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  40. Ne me direz-vous point ce que peut signifier le tant pis que vous dites en riant ? (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  41. Vous m'impatientez avec vos tant mieux si tristes, vos tant pis si gaillards, et le tout en m'appelant ma grande fille et mon poulet ; il faut, s'il vous plaît, que j'en aie le coeur net, Monsieur Blaise : pour la dernière fois, est-ce que vous m'aimez ? (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  42. En vérité, dans l'incertitude où vous me tenez de vos sentiments, que voulez-vous que je réponde aux douceurs que vous me dites ? (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  43. Car si vous êtes de bonne foi, si effectivement vous m'aimez... (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  44. Allez, Lisette, dites-lui que je lui ordonne de venir tout à l'heure. (Acte 1, scène 14, MADAME-ARGANTE)
  45. Vous avez beau dire, on a eu tort de m'exposer à cette aventure-ci ; il est fâcheux à un galant homme, à qui tout Paris jette ses filles à la tête, et qui les refuse toutes, de venir lui-même essuyer les dédains d'une jeune citoyenne de village, à qui on ne demande précisément que sa figure en mariage. (Acte 1, scène 14, FRONTIN)
  46. Approchez, Mademoiselle, approchez, n'êtes-vous pas bien sensible à l'honneur que vous fait Monsieur, de venir vous épouser, malgré votre peu de fortune et la médiocrité de votre état ? (Acte 1, scène 15, MADAME-ARGANTE)
  47. Point de ton d'autorité, sinon je reprends mes bottes et monte à cheval. (Acte 1, scène 15, FRONTIN)
  48. Vous êtes trop heureuse, Mademoiselle, il faut que vous soyez née coiffée. (Acte 1, scène 15, LISETTE)
  49. Vous n'en êtes que plus rare ; allons, Mademoiselle, reprenez haleine, et prononcez. (Acte 1, scène 15, FRONTIN)
  50. Étourdie, ingrate que vous êtes ! (Acte 1, scène 15, MADAME-ARGANTE)
  51. A cette heure que ma mère n'y est plus, et que je suis un peu plus hardie, il est juste que je parle à mon tour, et je commence par vous, Lisette ; c'est que je vous prie de vous taire, entendez-vous ; il n'y a rien ici qui vous regarde ; quand il vous viendra un mari, vous en ferez ce qu'il vous plaira, sans que je vous en demande compte, et je ne vous dirai point sottement, ni que vous êtes née coiffée, ni que vous êtes trop heureuse, ni que vous attendez un prince, ni d'autres propos aussi ridicules que vous m'avez tenus, sans savoir ni quoi, ni qu'est-ce. (Acte 1, scène 16, ANGÉLIQUE)
  52. Vous êtes honnête homme, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 16, ANGÉLIQUE)
  53. Comme vous me le dites ? (Acte 1, scène 16, FRONTIN)
  54. Vous êtes bien honnête ; quand il vous plaira, je ne vous retiens point, il est tard, à cette heure, mais il fera beau demain. (Acte 1, scène 16, ANGÉLIQUE)
  55. Dites-moi de quoi vous vous plaignez. (Acte 1, scène 17, LUCIDOR)
  56. Vous m'offrez des maris tant que j'en voudrai ; vous m'en faites venir de Paris sans que j'en demande : y a-t-il rien là de plus obligeant, de plus officieux ? (Acte 1, scène 17, ANGÉLIQUE)
  57. C'est-à-dire que vous ne voulez pas que je songe à vous marier, et que, malgré ce que vous m'avez dit tantôt, il y a quelque amour secret dont vous me faites mystère. (Acte 1, scène 17, LUCIDOR)
  58. Êtes-vous sourd, Maître Blaise ? (Acte 1, scène 18, LISETTE)
  59. Je ne croirai jamais ce que vous dites là ; Angélique pleurait par amitié pour moi ? (Acte 1, scène 18, LUCIDOR)
  60. Mais en vérité, Angélique, vous n'êtes pas raisonnable ; ne voyez-vous pas que ce sont nos petites conversations qui ont donné lieu à cette folie qu'on a rêvée, et qu'elle ne mérite pas votre attention ? (Acte 1, scène 18, LUCIDOR)
  61. Oui, c'est vous, malhonnête que vous êtes ! (Acte 1, scène 18, ANGÉLIQUE)
  62. Je dis qu'ous êtes toujours bian jolie, mais que ces vingt mille francs vous font grand tort. (Acte 1, scène 19, MAÎTRE BLAISE)
  63. On ne m'a point entendue me vanter que vous m'aimiez, quoique je l'eusse pu croire aussi bien que vous, après toutes les amitiés et toutes les manières que vous avez eues pour moi, depuis que vous êtes ici, je n'ai pourtant pas abusé de cela ; vous n'en avez pas agi de même, et je suis la dupe de ma bonne foi. (Acte 1, scène 21, ANGÉLIQUE)
  64. Vous dites que je vous hais, n'ai-je pas raison ? (Acte 1, scène 21, ANGÉLIQUE)
  65. Qu'en ferai-je, si vous n'y êtes plus ? (Acte 1, scène 21, ANGÉLIQUE)
  66. Vous êtes aux genoux de ma fille, je pense ? (Acte 1, scène 22, MADAME-ARGANTE)

LES SINCÈRES (1747)

  1. Dites-lui qu'actuellement elle achève une lettre qu'elle voudrait bien qu'il envoyât à Paris porter avec les siennes, entendez-vous ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Coiffée comme vous l'êtes, vous aurez de la peine à me le persuader. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  3. Vous pouvez vous vanter que vous êtes pour moi tout comme si vous n'étiez pas au monde. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  4. Vous êtes jolie, dit-on. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  5. Vous êtes mon homme ; voilà ce que je demandais. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  6. Dubois, que Monsieur Dorante a laissé à Paris, et auprès de qui vous n'êtes qu'un magot, a toute mon inclination ; prenez seulement garde à vous. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  7. Assez sensible à l'amitié, pourvu qu'elle y prime : il faut que son amie soit sa sujette, et jouisse avec respect de ses bonnes grâces : c'est vous qui l'aimez, c'est elle qui vous le permet ; vous êtes à elle, vous la servez, et elle vous voit faire. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  8. Lisette, finis donc, me disait-elle, tu y regardes de trop près, tes scrupules m'ennuient. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  9. Aussi me brusquait-elle ; je la trouvais aigre, acariâtre : Que vous êtes gauche ! (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  10. Laissez-moi ; vous ne savez ce que vous faites. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  11. Mais : Etes-vous étonné de moi ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  12. C'est-à-dire que vous êtes né menteur ; chacun a ses talents. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  13. Toujours de la sincérité ; mais avant que je vous quitte, dites-moi, je vous prie, à quoi vous rêvez tant ; serait-ce à moi, par hasard ? (Acte 1, scène 3, ARAMINTE)
  14. Ne m'en faites point mystère. (Acte 1, scène 3, ARAMINTE)
  15. Non ; mais vous êtes si gracieuse, si polie ! (Acte 1, scène 3, ERGASTE)
  16. Oui ; car votre douceur naturelle et votre politesse m'auraient trompé, elles ressemblent à de l'inclination. (Acte 1, scène 3, ERGASTE)
  17. Je n'ai pas cette politesse et cet air de douceur avec tout le monde. (Acte 1, scène 3, ARAMINTE)
  18. j'ai le coeur affadi des douceurs de Dorante que je quitte ; je me mourais déjà des sots discours de cinq ou six personnes d'avec qui je sortais, et qui me sont venues voir ; vous êtes bien heureux de ne vous y être pas trouvé. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  19. que de petitesse ! (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  20. Eh bien, vous êtes l'homme dont je vous parle ; aussi m'avez-vous prévenue d'une estime pour vous, d'une estime... (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  21. Quand je dis vous, Marquise, c'est sans faire réflexion que vous êtes là ; je vous le dis comme je le dirais à un autre. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  22. Vous qui parlez, faites-vous autre chose que de vous critiquer sans cesse ? (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  23. Les sottes gens ! (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  24. L'un était un jeune homme de vingt-huit à trente ans, un fat toujours agité du plaisir de se sentir fait comme il est ; il ne saurait s'accoutumer à lui ; aussi sa petite âme n'a-t-elle qu'une fonction, c'est de promener son corps comme la merveille de nos jours ; c'est d'aller toujours disant : Voyez mon enveloppe, voilà l'attrait de tous les coeurs, voilà la terreur des maris et des amants, voilà l'écueil de toutes les sagesses. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  25. Remarquez mes gestes et mes attitudes ; voyez mes grâces dans tout ce que je fais, dans tout ce que je dis ; voyez mon air fin, mon air leste, mon air cavalier, mon air dissipé ; en voulez-vous du vif, du fripon, de l'agréablement étourdi ? (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  26. Il a parlé d'un mariage qui a pensé se conclure pour lui ; mais que trois ou quatre femmes jalouses, désespérées et méchantes, ont trouvé sourdement le secret de faire manquer : cependant il ne sait pas encore ce qui arrivera ; il n'y a que les parents de la fille qui se soient dédits, mais elle n'est pas de leur avis. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  27. Madame, a-t-il repris, vous n'êtes pas reconnaissable ? (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  28. Oui, Madame, à je ne sais quoi de noble et d'aisé qui ne pouvait appartenir qu'à vous ; et puis vous ôtâtes un gant ; et comme, grâce au ciel, nous avons une main qui ne ressemble guère à d'autres, en la voyant je vous nommai. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  29. Il est constant qu'il est de certaines têtes sur lesquelles elles en imposent. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  30. Mais dites sérieusement, vous êtes donc un peu content de moi ? (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  31. Vous êtes un homme admirable : vous me diriez que je suis parfaite que je n'en appellerais pas : je ne parle pas de la figure, entendez-vous ? (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  32. À propos, vous envoyez à Paris ; dites à votre homme qu'il vienne chercher une lettre que je vais achever. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  33. Toutes réflexions faites, je conclus qu'il faut d'abord commencer par nous brouiller tous deux. (Acte 1, scène 6, FRONTIN)
  34. Allez, Lisette ; vous êtes une impertinente avec vos airs méprisants contre un homme dont je prends le parti, et votre maîtresse elle-même me fera raison du peu de respect que vous avez pour moi. (Acte 1, scène 7, ARAMINTE)
  35. Que vous êtes à plaindre ! (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  36. Dorante, vous n'êtes pas indigne qu'on vous aime ; vous avez de tout, de l'honneur, de la naissance, de la fortune, et même des agréments ; je dirai même que vous m'auriez peut-être plu ; mais je n'ai jamais pu me fier à votre amour ; je n'y ai point de foi, vous l'exagérez trop ; il révolte la simplicité de caractère que vous me connaissez. (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  37. Faites-vous semblant de m'aimer ? (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  38. Le moyen d'en juger mieux, à travers toutes les emphases ou toutes les impostures galantes dont vous l'enveloppez ? (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  39. Je ne sais plus que soupirer, dites-vous. (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  40. Vous n'y verrez, ni que vous m'adorez, car c'est parler en poète ; ni que vous êtes désespéré, car il faudrait vous enfermer ; ni que je suis cruelle, car je vis doucement avec tout le monde ; ni peut-être que je suis belle, quoique à tout prendre il se pourrait que je la fusse ; et je demanderai à Ergaste ce qui en est ; je compterai sur ce qu'il me dira ; il est sincère : c'est par là que je l'estime ; et vous me rebutez par le contraire. (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  41. Toutes vos nouvelles sont donc vraies ? (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  42. Sans difficulté ; mais, dites-moi, Ergaste, vous êtes homme vrai : qu'est-ce que c'est que votre amour ? (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  43. Mais ce sont des grâces différentes ; elle en avait infiniment. (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  44. Vous me faites bien de la grâce ; quand vous en rabattriez, je ne m'en plaindrais pas. (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  45. Franchement, c'est que vous êtes un mauvais connaisseur, et qu'à dire vrai, nous ne sommes belles ni l'une ni l'autre. (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  46. Vous me faites pitié ! (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  47. Oui, Monsieur, du baroque ; mais on s'y accoutume, et voilà tout ; et quand je vous accorde que nous n'avons pas plus de beauté l'une que l'autre, c'est que je ne me soucie guère de me faire tort ; mais croyez que tout le monde la trouvera encore plus éloignée d'être belle que moi, tout effroyable que vous me faites. (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  48. Je puis m'être trompé, cela m'arrive souvent ; je réponds de la sincérité de mes sentiments, mais je n'en garantis pas la justesse. (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  49. Oui, Madame ; sur quoi Frontin dit donc que vous êtes arrivé, Monsieur ; que vous avez demandé à Dorante de quoi il se plaignait, et que, l'ayant su, vous avez extrêmement loué son avis, je dis l'avis de Frontin ; que vous y avez applaudi, et déclaré que Dorante était un flatteur ou n'y voyait goutte ; voilà ce que cet effronté publie, et j'ai cru qu'il était à propos de vous informer d'un discours qui ne vous ferait pas honneur, et qui ne convient ni à vous ni à Madame. (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  50. C'est un sot, il en a dit beaucoup trop : il est faux que je l'aie applaudi ou loué : mais comme il ne s'agissait que de la beauté, qu'on ne saurait contester à Araminte, je me suis contenté de dire froidement que je ne voyais pas qu'il eût tort. (Acte 1, scène 13, ERGASTE)
  51. Dès que vous pardonnez à mes désagréments, il est juste que je pardonne à la petitesse de votre mérite. (Acte 1, scène 14, MARQUISE)
  52. Que dites-vous d'Ergaste ? (Acte 1, scène 15, LISETTE)
  53. Toute la terre s'accorde à dire que vous êtes une des plus jolies femmes de France, je vous épargne le mot de belle, et toute la terre en a menti. (Acte 1, scène 15, LISETTE)
  54. J'ai interrogé un homme vrai pour achever de vous connaître, j'ai vu Ergaste ; allez savoir ce qu'il pense de moi ; il vous dira si je dois être contente du sot amour-propre que vous m'avez supposé par toutes vos exagérations. (Acte 1, scène 16, MARQUISE)
  55. Oui, laide, c'est une nouvelle découverte ; à la vérité, cela ne se voit qu'avec les lunettes d'Ergaste. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  56. Et moi, Madame, je vous déclare que ce n'est plus ni vous ni vos grâces que je défends ; vous êtes fort libre de penser de vous ce qu'il vous plaira, je ne m'y oppose point ; mais je ne suis ni un adulateur ni un visionnaire, j'ai les yeux bons, j'ai le jugement sain, je sais rendre justice ; et je soutiens que vous êtes une des femmes du monde la plus aimable, la plus touchante, je soutiens qu'il n'y aura point de contradiction là-dessus ; et tout ce qui me fâche en le disant, c'est que je ne saurais le soutenir sans faire l'éloge d'une personne qui m'outrage, et que je n'ai nulle envie de louer. (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  57. Parlez, Madame, car je suis piqué ; c'est votre sincérité que j'interroge : vous êtes-vous jamais présentée nulle_part, au spectacle, en compagnie, que vous n'ayez fixé les yeux de tout le monde, qu'on ne vous y ait distinguée ? (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  58. Taisez-vous, vous êtes un fripon ; peu s'en faut que je ne me redresse aussi, moi. (Acte 1, scène 16, MARQUISE)
  59. Est-il permis, par exemple, avec une figure aussi distinguée que la vôtre, et faite au tour, est-il permis de vous négliger quelquefois autant que vous le faites ? (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  60. Marquise, je viens rire avec vous d'un discours sans jugement, qu'un valet a tenu, et dont je sais que vous êtes informée. (Acte 1, scène 17, ARAMINTE)
  61. Je vous dirais bien que je le désavoue, mais je pense qu'il n'en est pas besoin ; vous me faites apparemment la justice de croire que je me connais, et que je sais à quoi m'en tenir sur pareille folie. (Acte 1, scène 17, ARAMINTE)
  62. Je croirais assez la moitié de ce que vous dites. (Acte 1, scène 17, ARAMINTE)
  63. C'est que mon peu de mérite et ma mauvaise façon m'intimident ; car je sais toutes mes vérités, on me les a dites. (Acte 1, scène 18, ERGASTE)
  64. Vous êtes un homme si particulier ! (Acte 1, scène 18, ARAMINTE)
  65. Dites-lui que je les lui rends dans la salle où je suis. (Acte 1, scène 19, ERGASTE)
  66. Vous n'êtes pas au fait de mon caractère ; je ne suis peut-être pas mieux au fait du vôtre ; quittons-nous, Monsieur, actuellement nous n'avons point d'autre parti à prendre. (Acte 1, scène 19, ERGASTE)
  67. mais vous êtes bien hardi ; vous avez donc compté que je vous pardonnerais ? (Acte 1, scène 20, ARAMINTE)

LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD (1730)

  1. C'est que j'ai cru que, dans cette occasion-ci, vos sentiments ressembleraient à ceux de tout le monde ; Monsieur votre père me demande si vous êtes bien aise qu'il vous marie, si vous en avez quelque joie : moi je lui réponds qu'oui ; cela va tout de suite ; et il n'y a peut-être que vous de fille au monde, pour qui ce oui-là ne soit pas vrai ; le non n'est pas naturel. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. On dit que votre futur est un des plus honnêtes du monde, qu'il est bien fait, aimable, de bonne mine, qu'on ne peut pas avoir plus d'esprit, qu'on ne saurait être d'un meilleur caractère ; que voulez-vous de plus ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  3. Que tu es folle avec tes expressions ! (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  4. C'est la douceur, la raison, l'enjouement même, il n'y a pas jusqu'à leur physionomie qui ne soit garante de toutes les bonnes qualités qu'on leur trouve. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  5. Je gèle au récit que vous m'en faites ; mais Tersandre, par exemple ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  6. Moi, Monsieur, vous savez qui je suis, essayez de m'en conter, et manquez de respect, si vous l'osez ; à cette contenance-ci, voilà un échantillon des bons airs avec lesquels je vous attends, qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  7. Qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 4, MONSIEUR-ORGON)
  8. Monsieur, vous me faites trop d'honneur. (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  9. Ma foi, je n'étais pas venu dans ce dessein-là, je te l'avoue ; tout valet que je suis, je n'ai jamais eu de grandes liaisons avec les soubrettes, je n'aime pas l'esprit domestique ; mais à ton égard c'est une autre affaire ; comment donc, tu me soumets, je suis presque timide, ma familiarité n'oserait s'apprivoiser avec toi, j'ai toujours envie d'ôter mon chapeau de dessus ma tête, et quand je te tutoie, il me semble que je jure ; enfin j'ai un penchant à te traiter avec des respects qui te feraient rire. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  10. Le fils d'honnêtes gens qui n'étaient pas riches. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  11. Ahi, je me fâcherai, tu m'impatientes, encore une fois laisse là ton amour. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  12. Que dites-vous là à mon valet, la belle ? (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  13. Et ma femme aussi, je vous prie ; mais avant que de partir, dites-moi une chose, vous qui êtes si jolie, n'êtes-vous pas la soubrette de l'hôtel ? (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  14. Vous êtes bien modeste de vous en contenter, mais je vous quitte, il faut qu'on ait oublié d'avertir votre beau-père, car assurément il serait venu, et j'y vais. (Acte 1, scène 8, SILVIA)
  15. Dites-lui que je l'attends avec affection. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  16. Tu m'avais tant promis de laisser là tes façons de parler sottes et triviales, je t'avais donné de si bonnes instructions, je ne t'avais recommandé que d'être sérieux. (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  17. Je ferai encore mieux dans les suites, et puisque le sérieux n'est pas suffisant, je donnerai du mélancolique, je pleurerai, s'il le faut. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  18. Mon cher Monsieur, je vous demande mille pardons de vous avoir fait attendre ; mais ce n'est que de cet instant que j'apprends que vous êtes ici. (Acte 1, scène 10, MONSIEUR-ORGON)
  19. Vous êtes le maître, et moi votre serviteur. (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  20. Monsieur, on a de la peine à se louer soi-même, mais malgré toutes les règles de la modestie, il faut pourtant que je vous dise que si vous ne mettez ordre à ce qui arrive, votre prétendu gendre n'aura plus de coeur à donner à Mademoiselle votre fille ; il est temps qu'elle se déclare, cela presse, car un jour plus tard, je n'en réponds plus. (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  21. J'ai de la peine à croire qu'il vous en coûte tant d'attendre, Monsieur, c'est par galanterie que vous faites l'impatient, à peine êtes-vous arrivé ! (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  22. Vous vous trompez, prodige de nos jours, un amour de votre façon ne reste pas longtemps au berceau ; votre premier coup d'oeil a fait naître le mien, le second lui a donné des forces et le troisième l'a rendu grand garçon ; tâchons de l'établir au plus vite, ayez soin de lui puisque vous êtes sa mère. (Acte 2, scène 3, ARLEQUIN)
  23. Allons, arrêtez-vous, vous êtes trop avide. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  24. Faites, faites. (Acte 2, scène 4, LISETTE)
  25. Dites-moi un petit brin que vous m'aimez ; tenez, je vous aime, moi, faites l'écho, répétez, Princesse. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  26. Puis-je me flatter que vous êtes de même à mon égard ? (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  27. Pour les fortifier de part et d'autre, jurons-nous de nous aimer toujours, en dépit de toutes les fautes d'orthographe que vous aurez faites sur mon compte. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  28. Ah, les sottes gens que nos gens ! (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  29. Êtes-vous folle avec votre examen ? (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  30. Apparemment que mon père n'approuve pas la répugnance qu'il me voit, car il me fuit, et ne me dit mot ; dans cette conjoncture, c'est à vous à me tirer tout doucement d'affaire, en témoignant adroitement à ce jeune homme que vous n'êtes pas dans le goût de l'épouser. (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  31. Je crois qu'il est homme à vous avoir conté des histoires maladroites, pour faire briller son bel esprit. (Acte 2, scène 7, LISETTE)
  32. Qu'est-ce que c'est que le ton dont vous dites cela vous-même ? (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  33. Je dis, Madame, que je ne vous ai jamais vue comme vous êtes, et que je ne conçois rien à votre aigreur. (Acte 2, scène 7, LISETTE)
  34. Elle a des façons de parler qui me mettent hors de moi ; retirez-vous, vous m'êtes insupportable, laissez-moi, je prendrai d'autres mesures. (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  35. Tiens, Bourguignon, une bonne fois pour toutes, demeure, va-t'en, reviens, tout cela doit m'être indifférent, et me l'est en effet, je ne te veux ni bien ni mal, je ne te hais, ni ne t'aime, ni ne t'aimerai, à moins que l'esprit ne me tourne. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  36. Mon malheur est inconcevable, tu m'ôtes peut-être tout le repos de ma vie. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  37. Mais, à propos de tes adieux, il me reste encore une chose à savoir : vous partez, m'as-tu dit, cela est-il sérieux ? (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  38. Allez, et tâchez de parler de votre maître avec un peu plus de ménagement que vous ne faites. (Acte 2, scène 10, MONSIEUR-ORGON)
  39. Quelque chose dans votre tête, à la bonne heure, mon frère ; mais, pour dans la mienne, il n'y a que l'étonnement de ce que vous dites. (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  40. Avec quel air mystérieux vous me dites cela, mon frère ! (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  41. Dans quelle humeur es-tu, ma soeur, comme tu t'emportes ! (Acte 2, scène 11, MARIO)
  42. Arrête donc, Lisette, j'ai à te parler pour la dernière fois, il s'agit d'une chose de conséquence qui regarde tes maîtres. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  43. L'état où sont toutes les choses me force à te le dire, je suis trop honnête homme pour n'en pas arrêter le cours. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  44. Tais-toi, Lisette ; tes excuses me chagrinent, elles me rappellent la distance qui nous sépare, et ne me la rendent que plus douloureuse. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  45. y ajoutes-tu encore la noblesse avec laquelle tu me parles ? (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  46. Je suivrai tes conseils. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  47. Comment reçoit-elle ce que vous lui dites ? (Acte 3, scène 2, MARIO)
  48. C'est apparemment avec ces petites délicatesses-là que vous attaquez Lisette ; cela imite l'homme de condition. (Acte 3, scène 2, MARIO)
  49. Oui, je crois que je suis au fait ; et sur ce pied-là vous êtes aimé sans doute ? (Acte 3, scène 2, DORANTE)
  50. Ne faites point dépense d'embarras ; je serais bien effronté, si je n'étais modeste. (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  51. D'où vient me dites-vous cela ? (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  52. Vous m'inquiétez : est-ce que vous n'êtes pas ?... (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  53. En un mot, qui êtes-vous ? (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  54. Pardi oui, en changeant de nom, tu n'as pas changé de visage, et tu sais bien que nous nous sommes promis fidélité en dépit de toutes les fautes d'orthographe. (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  55. Eh bien, tu quittes la fille d'Orgon, lui as-tu dit qui tu étais ? (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  56. Quelle sotte histoire me contes-tu là ? (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  57. Vos petites manières sont un peu aisées, mais c'est la grande habitude qui fait cela : adieu, quand j'aurai épousé, nous vivrons but à but. (Acte 3, scène 7, ARLEQUIN)
  58. Que vous êtes aimable d'être si bien au fait ! (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  59. Ce n'est pas la peine, je ne suis qu'une suivante, et vous me le faites bien sentir. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  60. Vous êtes sensible à son amour, je l'ai vu par l'extrême envie que vous aviez tantôt que je m'en allasse ; ainsi, vous ne sauriez m'aimer. (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  61. Vous ne craignez que mon indifférence, et vous êtes trop heureux que je me taise. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  62. Jugez donc de l'état où je resterais, ayez la générosité de me cacher votre amour : moi qui vous parle, je me ferais un scrupule de vous dire que je vous aime, dans les dispositions où vous êtes. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  63. Ma chère Lisette, que viens-je d'entendre : tes paroles ont un feu qui me pénètre, je t'adore, je te respecte ; il n'est ni rang, ni naissance, ni fortune qui ne disparaisse devant une âme comme la tienne. (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  64. Non, Lisette ; Mario ne m'alarme plus, vous ne l'aimez point, vous ne pouvez plus me tromper, vous avez le coeur vrai, vous êtes sensible à ma tendresse : je ne saurais en douter au transport qui m'a pris, j'en suis sûr, et vous ne sauriez plus m'ôter cette certitude-là. (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  65. Quoi, vous m'épouserez malgré ce que vous êtes, malgré la colère d'un père, malgré votre fortune ? (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  66. Après cela, je n'ai plus rien à vous dire ; vous m'aimez, je n'en saurais douter, mais à votre tour jugez de mes sentiments pour vous, juger du cas que j'ai fait de votre coeur par la délicatesse avec laquelle j'ai tâché de l'acquérir. (Acte 3, scène 9, SILVIA)
  67. Vous avez perdu votre rang, mais vous n'êtes point à plaindre, puisque Arlequin vous reste. (Acte 3, scène 9, ARLEQUIN)

LA PROVINCIALE (1750)

  1. Vous me dîtes aussi d'envoyer La Ramée le lendemain à votre hôtel, à l'heure de votre dîner, sous prétexte de savoir à quelle heure je pourrais vous voir aujourd'hui. (Acte 1, scène 1, LE CHEVALIER)
  2. Allons, La Ramée, on récompensera bien tes services, je te le promets. (Acte 1, scène 3, MADAME LÉPINE)
  3. Et en quelle qualité êtes-vous avec elle ? (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  4. Voilà un mariage qu'il faut gagner de vitesse, de peur que le remboursement ne change de place, et ne soit stipulé dans le contrat. (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  5. Cela serait trop difficile, et puis j'irais directement contre mes préceptes : je lui ai déjà dit que, pour le bon air, il était indécent d'aimer son mari, et qu'il ne fallait garder l'amour que pour la galanterie, et non pas pour le mariage : ainsi il n'y a pas moyen. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  6. Vous êtes si fort au-dessus de cette puérile délicatesse-là ; vous êtes si serviable !... (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  7. À l'égard de votre papier, faites-lui votre commission vous-même, puisque la voilà qui vient ; et puis, partez pour rejoindre votre maître. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  8. Je ne cours pourtant pas trop fort ; et vous me contez des fleurettes, Monsieur. (Acte 1, scène 5, CATHOS)
  9. N'est-ce pas Cathos que vous dites, charme de ma vie ? (Acte 1, scène 5, LA RAMÉE)
  10. Madame sait les belles compagnies sur le bout de son doigt ; elle nous apprend toutes les pratiques galantes, et la coutume des marquises, comtesses et duchesses : voyez si cela peut gâter le monde. (Acte 1, scène 6, CATHOS)
  11. Vous êtes en de bonnes mains à ce qui me semble, et vous me paraissez déjà fort avancée. (Acte 1, scène 6, MONSIEUR LORMEAU)
  12. Il s'ensuit donc que vous êtes la veuve Riquet. (Acte 1, scène 7, MONSIEUR LORMEAU)
  13. Mais, de grâce, ne changez rien aux manières que vous aviez il n'y a pas plus de huit jours ; et laissez là les pratiques galantes, et la coutume des comtesses, marquises et duchesses... (Acte 1, scène 7, MONSIEUR LORMEAU)
  14. Les pratiques galantes et la coutume des comtesses, marquises et duchesses : les plaisantes expressions !... (Acte 1, scène 8, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  15. Au moment où nous parlons, vous faites peut-être plus de bruit que vous ne pensez. (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  16. Vous n'en revenez point, vous êtes noyée. (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  17. Eh bien, Marquise, êtes-vous contente du style du Chevalier ? (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  18. Êtes-vous comme moi, Marquise ? (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  19. Je n'ai fait que vous voir, et je me meurs ; je ne saurais plus vivre ; dites, ma reine, en quel état êtes-vous ? (Acte 1, scène 8, MADAME L?PINE)
  20. Que dites-vous de cette étoile qui veut que je l'aime ? (Acte 1, scène 8, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  21. Vous êtes bien galant, Monsieur... (Acte 1, scène 9, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  22. Monsieur en veut à ma main, et le Chevalier ne poursuit que mon coeur ; ce sont deux choses différentes, et qui n'ont point de rapport. (Acte 1, scène 9, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  23. Mais qu'en dites-vous, Madame Lépine ? (Acte 1, scène 10, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  24. Dites-lui Madame, entendez-vous ? (Acte 1, scène 11, MADAME LÉPINE)
  25. Qui êtes-vous d'abord ?... (Acte 1, scène 11, VALET-COLIN)
  26. Il va me prendre pour la plus sotte, pour la plus pécore de toutes les femmes. (Acte 1, scène 12, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  27. Madame Lépine a sans doute eu la bonté de vous remettre certain billet pressant ; et cependant vous êtes en arrière ; il ne m'est pas venu de revanche. (Acte 1, scène 13, LE CHEVALIER)
  28. Mais au surplus, le billet est charmant, il m'a réjouie, il m'a plu, vous me plaisez vous-même plus que vous ne méritez dans ce moment-ci, petit mutin que vous êtes ! (Acte 1, scène 13, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  29. Pardon à mon tour : votre conduite est d'une aisance incontestable ; on ne saurait moins disputer le terrain que vous ne le faites, ni se présenter de meilleure grâce à une affaire de coeur ; et je vais, en réparation de mes soupçons, annoncer à la ville et aux faubourgs que vous êtes la beauté de l'Europe la plus accessible et la plus légère de scrupules et de modestie populaire. (Acte 1, scène 13, LE CHEVALIER)
  30. Griffonnez, brunette ; je vous donne vingt minutes pour m'exprimer vos transports. (Acte 1, scène 15, LA RAMÉE)
  31. Vivez, Chevalier, vivez, lui dirai-je, vous me faites peur, mon cher enfant ; je vous défends de mourir : il faut m'aimer. (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  32. Qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDI?RE)
  33. Elles sont toutes en l'air. (Acte 1, scène 17, CATHOS)
  34. Oui, certes ; vous préserve le ciel de n'y être pas ! (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  35. Vous n'y êtes plus ? (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  36. On sait bien qu'une provinciale ou qu'une petite bourgeoise ne s'en accommoderait pas ; et vous n'avez qu'à voir si vous voulez qu'on dise que vous fuyez le Chevalier ; qu'une intrigue vous fait peur ; que vous vous en faites un monstre. (Acte 1, scène 17, MADAME L?PINE)
  37. Vous me faites trembler ! (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  38. Si on ne dit pas que vous êtes amoureuse, c'est tant pis pour votre honneur... (Acte 1, scène 17, CATHOS)
  39. Mais, êtes-vous bien sûre qu'il se vantera de son amour ? (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  40. Hé, dites-moi, Madame Lépine, dans la conversation, faut-il un peu de folies aussi ? (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  41. Vous êtes encore plus belle que vous ne l'étiez il y a une heure ; un coeur ne sait que devenir avec vous, vous ne le ménagez pas, vous l'excédez ; il en faudrait une douzaine pour y suffire. (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  42. Êtes-vous de bonne foi ? (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  43. M'aimez-vous autant que vous le dites ? (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDI?RE)
  44. Doucement, vous n'y êtes plus. (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  45. Avec une politesse aisée, tranquille et riante, qui ravalera ses charmes, qui marquera le peu de souci que vous en avez, et la supériorité des vôtres. (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  46. Vous dites que tous vos enseignements à Madame me regardent aussi. (Acte 1, scène 18, CATHOS)
  47. La politesse glorieuse avec mes rivales, la folie des paroles en devisant, et les mains qu'on baise ?... (Acte 1, scène 18, CATHOS)
  48. Oui, suivant tes moyens. (Acte 1, scène 18, MADAME LÉPINE)
  49. Il n'y a nulle différence, sinon qu'il te sera permis d'être jalouse jusqu'à décoiffer tes rivales. (Acte 1, scène 18, MADAME LÉPINE)
  50. Tu me les donnes à si bon marché que je les prendrai toutes deux. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  51. Il ne tient qu'à moi de les ruiner toutes. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  52. Le coquin n'a pas, à ses deux pattes, un seul doigt qui ne soit plus gros que ta main. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  53. Vous êtes-vous fait annoncer ? (Acte 1, scène 20, LA RAMÉE)
  54. Vous êtes si dangereuse que je ne sais plus qu'en penser. (Acte 1, scène 22, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  55. Et c'est vous qui êtes obligée de le venir enlever de chez moi, le petit fuyard ! (Acte 1, scène 22, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  56. Et vous, n'insistez point, Comtesse. (Acte 1, scène 22, LE CHEVALIER)
  57. N'êtes-vous pas honteux de me mettre en parallèle avec une femme qui parle de marchander un régiment comme on marchande une pièce de toile ? (Acte 1, scène 22, L'INCONNUE)
  58. Il y en a de différentes sommes, et plus qu'il n'en faut. (Acte 1, scène 22, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  59. Et que faites-vous de ce portefeuille ? (Acte 1, scène 23, MONSIEUR LORMEAU)
  60. Fripons que vous êtes ! (Acte 1, scène 23, MONSIEUR LORMEAU)

LE PRINCE TRAVESTI (1727)

  1. Ma chère Hortense, depuis un an que vous êtes absente, il m'est arrivé une grande aventure. (Acte 1, scène 2, LA-PRINCESSE)
  2. Hier au soir en arrivant, quand j'eus l'honneur de vous revoir, vous me parûtes aussi tranquille que vous l'étiez avant mon départ. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  3. Que ne dites-vous : J'aime, voilà mon plaisir ? (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  4. Car elle est faite comme un plaisir, cette peine que vous dites. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  5. Mais vous êtes aimée, sans doute ? (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  6. Vous êtes toujours badine. (Acte 1, scène 2, LA-PRINCESSE)
  7. Mais, ma chère Hortense, vous parlez de vos descendants ; vous n'avez été qu'un an avec votre mari, qui ne vous a pas laissé d'enfants, et toute jeune que vous êtes, vous ne voulez pas vous remarier ; où prendrez-vous votre postérité ? (Acte 1, scène 2, LA-PRINCESSE)
  8. Les autres amants auprès de lui rampaient comme de mauvaises copies d'un excellent original, c'était une chose admirable, c'était une passion formée de tout ce qu'on peut imaginer en sentiments, langueurs, soupirs, transports, délicatesses, douce impatience, et le tout ensemble ; pleurs de joie au moindre regard favorable, torrent de larmes au moindre coup d'oeil un peu froid ; m'adorant aujourd'hui, m'idolâtrant demain ; plus qu'idolâtre ensuite, se livrant à des hommages toujours nouveaux ; enfin, si l'on avait partagé sa passion entre un million de coeurs, la part de chacun d'eux aurait été fort raisonnable. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  9. Être aimée d'un homme autant que je l'étais, c'est faire son bonheur et ses délices ; c'est être l'objet de toutes ses complaisances, c'est régner sur lui, disposer de son âme ; c'est voir sa vie consacrée à vos désirs, à vos caprices, c'est passer la vôtre dans la flatteuse conviction de vos charmes ; c'est voir sans cesse qu'on est aimable : ah ! (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  10. Lui parlez-vous, toutes ses réponses sont des monosyllabes, oui, non ; car le dégoût est laconique. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  11. Que vous êtes riches, vous autres Princes ! (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  12. Les mauvaises mazettes ! (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  13. Que veux-tu dire avec ta connaissance et tes compliments ? (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  14. Elle me demandait si nous nous trouvions bien ensemble, comment s'appelaient votre père et votre mère, de quel métier ils étaient, s'ils vivaient de leurs rentes ou de celles d'autrui. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  15. Je ne sais pas quelle mine ils ont, s'ils sont nobles ou vilains, gentilshommes ou laboureurs : mais que vous aviez l'air d'un enfant d'honnêtes gens. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  16. Et moi je lui ai dit : Vous me faites trop de grâces. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  17. Au moins vous êtes un bohémien de bon compte. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  18. Tenez, d'un autre côté, je m'imagine quelquefois que vous êtes quelque grand seigneur ; car j'ai entendu dire qu'il y a eu des princes qui ont couru la prétantaine pour s'ébaudir, et peut-être que c'est un vertigo qui vous a pris aussi. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  19. Je ne serais pas assez modeste si je vous disais que vous l'êtes trop, mais de quoi s'agit-il ? (Acte 1, scène 6, HORTENSE)
  20. Le chagrin que vous eûtes en me quittant ? (Acte 1, scène 6, HORTENSE)
  21. Qu'est-ce que c'était que votre tristesse ? (Acte 1, scène 6, HORTENSE)
  22. Faites comme vous pourrez, je ne suis pas mal intentionnée... (Acte 1, scène 6, HORTENSE)
  23. Vous me faites honneur. (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  24. Vous y dites donc beaucoup de bien de moi ? (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  25. Oui, vous soutenez cela à merveille ; l'admirable homme de cour que vous êtes ! (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  26. J'ignore si vous avez craint la confiance dont elle m'honore ; mais depuis que je suis ici, vous n'avez rien oublié pour lui donner de moi des idées désavantageuses, et vous tremblez tous les jours, dites-vous, que je ne sois un espion gagé de quelque puissance, ou quelque aventurier qui s'enfuira au premier jour avec de grandes sommes, si on le met en état d'en prendre. (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  27. Puisque vous êtes si bien instruit, je vous avouerai franchement que mon zèle pour l'État m'a fait tenir ces discours-là, et que je craignais qu'on ne se repentît de vous avancer trop ; je vous ai cru suspect et dangereux ; voilà la vérité. (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  28. Vous êtes louable, Monsieur, et votre zèle est digne de récompense ; il me servira d'exemple. (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  29. Vous êtes fâché. (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  30. Vous êtes jeune, la Princesse vous estime, et j'ai une fille aimable, qui est un assez bon parti. (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  31. Ne vous flattez pas tant ; on peut tomber de plus haut que vous n'êtes, et la Princesse verra clair un jour. (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  32. Vous êtes de ces personnes que les souverains doivent s'attacher ; il ne tiendra pas à moi que vous ne vous fixiez ici, et j'espère que vous accepterez l'emploi de mon premier secrétaire d'État, que je vous offre. (Acte 1, scène 11, LA-PRINCESSE)
  33. Vous faites mieux qu'un autre tout ce que vous voulez faire ; et quand votre présence sera nécessaire à l'armée, vous choisirez pour exercer vos fonctions ici ceux que vous en jugerez les plus capables : ce que vous ferez n'est pas sans exemple dans cet État. (Acte 1, scène 11, LA-PRINCESSE)
  34. Madame, les fêtes ne me conviennent plus. (Acte 1, scène 11, FRÉDÉRIC)
  35. Le brave conseiller que vous êtes ! (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  36. C'est comme s'il avait gagné aux cartes. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  37. Vous avez l'air d'un bon homme ; mais vous êtes trop vieux. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  38. Tu me cites là de beaux avantages ! (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  39. Ma prudence dit que vous avez raison ; je suis debout, et vous me faites asseoir ; cela vaut mieux. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  40. Acquitte-toi d'abord de ce que je te dis ; pourquoi hésites-tu ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  41. Par la mardi, vous êtes bien méchant, d'avoir été trouver l'invention de cette fille. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  42. De me donner quelques instructions innocentes sur le chapitre d'un homme inconnu, qui demain tombera peut-être, et qui te laissera sur le pavé. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  43. Vous êtes vieux comme le père à trétous, et moi je m'appelle le cadet Arlequin. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  44. Dis ce que tu veux ; tes longueurs me tuent. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  45. Allons, présentez-moi votre requête, appelez-moi un peu Monseigneur, pour voir comment cela fait ; je suis Frédéric à cette heure, et vous, vous êtes Arlequin. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  46. Quand j'étais Arlequin, vous faisiez le gros dos avec moi ; à cette heure que c'est vous qui l'êtes, je veux prendre ma revanche. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  47. Dites-moi sans façon ; faites-moi bien de la honte, ne m'épargnez pas. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  48. M'amie, vous n'êtes point assez rude, mais je sais mon devoir. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  49. Vous êtes délicieuse. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  50. Vous me faites mourir d'aise. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  51. Vous êtes tout à moi ? (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  52. Vous passâtes dans ce moment-là, et on me dit : Voyez-vous ce joli brunet qui passe ? (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  53. C'est que le seigneur Frédéric m'a promis tout plein mes poches d'argent, si je lui contais un peu ce que vous êtes, et tout ce que je sais de vous ; il m'a bien recommandé le secret, et je suis obligé de le garder en conscience ; ce que j'en dis, ce n'est que par manière de parler. (Acte 2, scène 2, ARLEQUIN)
  54. Voulez-vous que je lui rapporte toutes les babioles qu'il demande ? (Acte 2, scène 2, ARLEQUIN)
  55. Oui, reçois son argent ; je veux bien que tu lui rapportes ce que je t'ai dit que j'étais, et ce que tu sais. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  56. Quant à moi, je ne suis point tranquille ; le rapport que vous me faites de Lélio ne me satisfait pas. (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  57. Vous êtes femme d'esprit ; lui avez vous senti quelque surprise agréable ? (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  58. Vous êtes fort contente de lui, Hortense ; N'y aurait-il rien d'équivoque là-dessous ? (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  59. Je crains tout, je soupçonne tout ; je crois que j'ai été jalouse de vous, oui de vous-même, qui êtes la meilleure de mes amies, qui méritez ma confiance, et qui l'avez. (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  60. Vous êtes aimable, Lélio l'est aussi ; vous vous êtes vu tous deux ; vous m'avez fait un rapport de lui qui n'a pas rempli mes espérances ; je me suis égarée là-dessus ; j'ai vu mille chimères ; vous étiez déjà ma rivale. (Acte 2, scène 5, LA PRINCESSE)
  61. C'est que je vous vois en train de remarquer, et si je réponds, j'ai peur que vous ne remarquiez encore quelque chose dans ma réponse ; cependant je n'y gagne rien, car vous faites une remarque sur mon silence. (Acte 2, scène 5, HORTENSE)
  62. Encore une fois, je me condamne ; mais vous n'êtes pas mon amie pour rien ; vous êtes obligée de me supporter ; j'ai de l'amour, en un mot, voilà mon excuse. (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  63. Non, ma chère Hortense, vous ne me quitterez point ; je ne veux point vous perdre, je veux vous aimer, je veux que vous m'aimiez ; j'abjure toutes mes faiblesses ; vous êtes mon amie, je suis la vôtre, et cela durera toujours. (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  64. Non, ma chère ; je vais faire arrêter tous vos équipages, vous ne vous servirez que des miens ; et, pour plus de sûreté, à toutes les portes de la ville vous trouverez des gardes qui ne vous laisseront passer qu'avec moi. (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  65. Toute cette vivacité-là ne me fait point de peur ; je vous connais : vous êtes bonne, mais impatiente ; et quelque jour, vous et moi, nous rirons de ce qui nous arrive aujourd'hui. (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  66. Oserai-je espérer que vous consentiez aux mesures promptes et nécessaires ?... (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  67. Vous êtes arrivé à la cour ; vous avez plu à la Princesse, elle vous aime ; vous dépendez d'elle, j'en dépends de même ; elle est jalouse de moi : voilà ce que vous avez fait, Monsieur, et il n'y a point de remède à cela, puisque je n'en trouve point.. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  68. Vous êtes un ingrat ; vous devriez me remercier de mes refus, vous ne les méritez pas. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  69. Dites-moi, qu'est-ce qui m'empêche de vous aimer ? (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  70. N'êtes-vous pas aimable ? (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  71. Vous n'êtes pas raisonnable. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  72. Arrêtez, Lélio ; j'envisage un malheur qui me fait frémir ; je ne sache rien de si cruel que votre obstination ; il me semble que tout ce que vous me dites m'entretient de votre mort. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  73. Je vous avais prié de laisser mon coeur en repos, vous n'en faites rien ; voilà qui est fini ; poursuivez, je ne vous crains plus. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  74. La seule espérance d'être uni pour jamais avec vous m'arrêtait encore ici ; je m'étais flatté, je l'avoue ; mais c'est bien peu de chose que l'intérêt que l'on prend à un homme à qui l'on peut parler comme vous le faites. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  75. Je n'en sais rien ; vous êtes au désespoir, vous m'y mettez, je ne sais encore que cela. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  76. Vous dites que vous m'aimez ; non, je n'en crois rien, si vous ne partez. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  77. Vous êtes né prince ? (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  78. Et moi, je ne crains plus rien ; je me sens l'imprudence la plus tranquille du monde ; vous me l'avez donnée, je m'en trouve bien ; c'est à vous à me la garantir, faites comme vous pourrez. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  79. Vous n'ignorez pas les justes droits que les rois de Castille prétendent avoir sur une partie de cet État, par les alliances... (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  80. Point du tout ; il en aurait été de cette guerre comme de toutes les autres. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  81. Vous ne vous êtes soutenus que par des secours étrangers. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  82. Etes-vous sûr, Monsieur, qu'ils voudront bien passer sous une domination étrangère, et peut-être se soumettre aux coutumes d'une nation qui leur est antipathique ? (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  83. Vous êtes le maître. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  84. Vous êtes ici dans une belle situation, et vous craignez d'en sortir, si la Princesse se marie ; mais le Roi mon maître est assez grand seigneur pour vous dédommager, et j'en réponds pour lui. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  85. Quand nous faisons parler les princes, Monsieur, que ce soit toujours d'une manière noble et digne d'eux ; c'est un respect que nous leur devons, et vous me faites rougir pour le roi de Castille. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  86. On a prévu les difficultés que vous faites, et l'on prétend que vous avez vos raisons pour les faire, raisons si hardies que je n'ai pu les croire, et qui sont fondées, dit-on, sur la confiance dont la Princesse vous honore. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  87. Ne les expliquez point ; je crois savoir ce que c'est ; on me les a dites aussi, et j'en ai ri comme d'une chimère. (Acte 2, scène 8, FRÉDÉRIC)
  88. S'il ne s'achève pas, si vous en détournez la Princesse par des motifs qu'elle ne sait pas, faites du moins qu'à son tour ce prince ignore les secrètes raisons qui s'opposent en vous à ce qu'il souhaite ; la vengeance des princes peut porter loin ; souvenez-vous-en. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  89. Encore une fois, je ne rejette point votre proposition, nous l'examinerons plus à loisir ; mais si les raisons secrètes que vous voulez dire étaient réelles, Monsieur, je ne laisserais pas que d'embarrasser le ressentiment de votre prince. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  90. Laissez là ce que vous êtes, et soyez sûr que vous me devez respect. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  91. Soit ; et moi je n'ai, si vous le voulez, que mon coeur pour tout avantage ; mais les égards que l'on doit à la seule vertu sont aussi légitimes que les respects que l'on doit aux princes ; et fussiez-vous le roi de Castille même, si vous êtes généreux, vous ne sauriez penser autrement. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  92. Cependant je continuerai à vous respecter, puisque vous dites qu'il le faut, sans pourtant en examiner moins si le mariage dont il s'agit est vraiment convenable. (Acte 2, scène 8, L?LIO)
  93. Que dites-vous de cet homme-là ? (Acte 2, scène 9, FRÉDÉRIC)
  94. Toutes actions sont généreuses, quand elles tendent au bien général. (Acte 2, scène 9, FRÉDÉRIC)
  95. Monsieur le conseiller, il y a longtemps que je galope après vous ; vous êtes plus difficile à trouver qu'une botte de foin dans une aiguille. (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  96. Vous êtes honnête homme, et votre bague aussi. (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  97. Oui ; mais ne dis rien de tes engagements avec moi. (Acte 2, scène 10, FRÉDÉRIC)
  98. Je n'aurais pas cru qu'il dût penser comme vous le dites. (Acte 2, scène 11, LA-PRINCESSE)
  99. Que faites-vous de son valet ici ? (Acte 2, scène 11, LA-PRINCESSE)
  100. Quand vous êtes arrivée, Madame, il venait, disait-il, me déclarer quelque chose qui vous concerne, et que le zèle qu'il a pour vous l'oblige de découvrir. (Acte 2, scène 11, FRÉDÉRIC)
  101. Toutes ces paroles-là ont mauvaise mine ; mon patron songe à la malice, et il faut avertir cette pauvre Princesse à qui on en ferait passer quinze pour quatorze. (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  102. Vous qui êtes une princesse, si on vous donnait tant d'argent, de pensions, de bagues, et un joli garçon, est-ce que vous y pourriez tenir ? (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  103. Je verrai ce que je dois faire de vous, Frédéric ; mais vous êtes le plus indigne et le plus lâche de tous les hommes. (Acte 2, scène 11, LA PRINCESSE)
  104. Oui-da, Monsieur, faut-il demander qu'on vous ôte la vie, pour vous délivrer du malheur d'être détesté de tous les hommes ? (Acte 2, scène 12, HORTENSE)
  105. Vous savez bien le privilège que vous m'avez donné tantôt ; eh bien ce privilège est ma perdition : pour deux ou trois petites miettes de paroles que j'ai lâchées de vous à la Princesse, elle veut que je garde la chambre ; et j'allais faire mes fiançailles. (Acte 2, scène 13, ARLEQUIN)
  106. Que signifient les paroles qu'il a dites, Madame ? (Acte 2, scène 13, LÉLIO)
  107. Car enfin, vous avez la faveur de la Princesse, vous êtes jeune et aimable, tranchons le mot, vous pouvez lui plaire, et jeter dans son coeur de quoi lui faire oublier ses véritables intérêts et les nôtres, qui étaient qu'elle épousât le roi de Castille. (Acte 2, scène 13, FRÉDÉRIC)
  108. Peut-être êtes-vous digne qu'ils réussissent, et la manière dont vous en userez avec moi dans l'état où je suis, l'usage que vous ferez de votre crédit auprès de la Princesse, enfin la destinée que j'éprouverai, décidera de l'opinion que je dois avoir de vous. (Acte 2, scène 13, FR?D?RIC)
  109. Je vous sauverai si je puis, Frédéric ; vous me faites du tort ; mais l'honnête homme n'est pas méchant, et je ne saurais refuser ma pitié aux opprobres dont vous couvre votre caractère. (Acte 2, scène 13, LÉLIO)
  110. Lui dire qui vous êtes !... (Acte 2, scène 14, HORTENSE)
  111. Je vous le défends ; c'est une âme violente, elle vous aime, elle se flattait que vous l'aimiez, elle vous aurait épousé, tout inconnu que vous lui êtes ; elle verrait à présent que vous lui convenez. (Acte 2, scène 14, HORTENSE)
  112. Vous êtes dans son palais sans secours, vous m'avez donné votre coeur, tout cela serait affreux pour elle ; vous péririez, j'en suis sûre ; elle est déjà jalouse, elle deviendrait furieuse, elle en perdrait l'esprit ; elle aurait raison de le perdre, je le perdrais comme elle, et toute la terre le perdrait. (Acte 2, scène 14, HORTENSE)
  113. Oui ; mais il n'aura pas besoin de lunettes pour le lire ; c'est encore une attrape qu'on me fait. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  114. Votre amitié pour moi vous fournit des motifs de consolation bien faibles, ou vous êtes bien distraite ! (Acte 3, scène 5, LA-PRINCESSE)
  115. Je crains, à mon tour, que votre ménagement pour moi n'ait été plus loin que vous ne dites ; peut-être ne l'avez-vous pas entretenu de mes sentiments ; peut-être l'avez-vous trouvé prévenu pour une autre ; et vous, qui prenez à mon coeur un intérêt si tendre, si généreux, vous m'avez fait un mystère de tout ce qui s'est passé ; c'est une discrétion prudente, dont je vous crois très capable. (Acte 3, scène 5, LA-PRINCESSE)
  116. Vous lui avez dit que je l'aimais, et il ne vous a pas entendue, dites-vous ? (Acte 3, scène 5, LA-PRINCESSE)
  117. Je suis prête à partir tout à l'heure, indiquez-moi l'endroit où vous voulez que j'aille, ôtez-moi la liberté, s'il est nécessaire, rendez-la ensuite à Lélio, faites-lui un accueil obligeant, rejetez sa détention sur quelques faux avis ; montrez-lui dès aujourd'hui plus d'estime, plus d'amitié que jamais, et de cette amitié qui le frappe, qui l'avertisse de vous étudier ; et dans trois jours, dans vingt-quatre heures, peut-être saurez-vous à quoi vous en tenir avec lui. (Acte 3, scène 5, HORTENSE)
  118. Calmez-vous, j'attends des preuves incontestables de votre innocence. (Acte 3, scène 5, LA-PRINCESSE)
  119. Souvenez-vous que vous êtes généreuse. (Acte 3, scène 6, HORTENSE)
  120. Arlequin est le seul par qui je puisse vous avertir de ce que j'ai à vous dire, tout dangereux qu'il est peut-être de s'y fier ; il vient de me donner une preuve de fidélité, sur laquelle je crois pouvoir hasarder ce billet pour vous, dans le péril où vous êtes. (Acte 3, scène 6, LA-PRINCESSE)
  121. Très aisée, seigneur Frédéric ; vous avez raison ; dès que vous me renvoyez à votre conscience, tout est dit ; je sais quelle espèce de devoirs sa délicatesse peut vous dicter. (Acte 3, scène 7, HORTENSE)
  122. Je serais curieuse, seigneur Frédéric, de savoir par quelles voies vous rendriez Lélio suspect ; voyons, de grâce, jusqu'où l'industrie de votre iniquité pourrait tromper la Princesse sur un homme aussi ennemi du mal que vous l'êtes du bien ; car voilà son portrait et le vôtre. (Acte 3, scène 7, HORTENSE)
  123. Vous êtes du sang de nos souverains ; Lélio travaillait à se rendre maître de l'État ; son malheur vous consterne : tout cela amènerait des réflexions qui pourraient vous embarrasser. (Acte 3, scène 7, FRÉDÉRIC)
  124. Allez, Frédéric, je ne vous demande plus rien ; vous êtes trop méchant pour être à craindre ; votre méchanceté vous met hors d'état de nuire à d'autres qu'à vous-même ; à l'égard de Lélio, sa destinée, non plus que la mienne, ne relèvera jamais de la lâcheté de vos pareils. (Acte 3, scène 7, HORTENSE)
  125. La prière que vous me faites aurait suffi, Monsieur, pour m'engager à rendre la liberté à Lélio, quand même je n'y aurais pas été déterminée ; mais votre recommandation doit hâter mes résolutions, et je ne l'envoie chercher que pour vous satisfaire. (Acte 3, scène 10, LA-PRINCESSE)
  126. J'ai grande idée d'un prince qui sait se choisir des ministres aussi estimables que vous l'êtes, et son coeur... (Acte 3, scène 11, LA-PRINCESSE)

LES FAUSSES CONFIDENCES (1738)

  1. Voyez, Monsieur, n'en faites pas de façon : nous avons ordre de Madame d'être honnête, et vous êtes témoin que je le suis. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  2. Laissons cela, Monsieur ; tenez, en un mot, je suis content de vous ; vous m'avez toujours plu ; vous êtes un excellent homme, un homme que j'aime ; et si j'avais bien de l'argent, il serait encore à votre service. (Acte 1, scène 2, DUBOIS)
  3. Quand pourrai-je reconnaître tes sentiments pour moi ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  4. Tournez-vous un peu, que je vous considère encore ; allons, Monsieur, vous vous moquez, il n'y a point de plus grand seigneur que vous à Paris : voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles, et notre affaire est infaillible, absolument infaillible ; il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l'appartement de Madame. (Acte 1, scène 2, DUBOIS)
  5. Vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont sous la remise. (Acte 1, scène 2, DUBOIS)
  6. Je m'en charge, je le veux, je l'ai mis là ; nous sommes convenus de toutes nos actions ; toutes nos mesures sont prises ; je connais l'humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu'on est ; on vous épousera, toute fière qu'on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-vous ? (Acte 1, scène 2, DUBOIS)
  7. Marton a d'ailleurs une vieille parente asthmatique dont elle hérite, et qui est à son aise ; vous allez être tous deux dans la même maison ; je suis d'avis que vous l'épousiez : qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 3, MONSIEUR REMY)
  8. Vous n'avez rien, mon neveu, je dis rien qu'un peu d'espérance. Vous êtes mon héritier ; mais je me porte bien, et je ferai durer cela le plus longtemps que je pourrai, sans compter que je puis me marier : je n'en ai point d'envie ; mais cette envie-là vient tout d'un coup : il y a tant de minois qui vous la donnent ; avec une femme on a des enfants, c'est la coutume ; auquel cas, serviteur au collatéral. (Acte 1, scène 3, MONSIEUR REMY)
  9. Ainsi, mon neveu, prenez toujours vos petites précautions, et vous mettez en état de vous passer de mon bien, que je vous destine aujourd'hui, et que je vous ôterai demain peut-être. (Acte 1, scène 3, MONSIEUR REMY)
  10. C'est de lui dont j'ai parlé à Madame pour intendant, et je suis charmé qu'il vous revienne : il vous a déjà vue plus d'une fois chez moi quand vous y êtes venue ; vous en souvenez-vous ? (Acte 1, scène 4, MONSIEUR REMY)
  11. Êtes-vous convenue du parti que vous lui faites ? (Acte 1, scène 6, MARTON)
  12. Vous êtes au fait des affaires apparemment ; vous y avez travaillé ? (Acte 1, scène 7, ARAMINTE)
  13. C'est-à-dire que vous êtes un homme de très bonne famille, et même au-dessus du parti que vous prenez ? (Acte 1, scène 7, ARAMINTE)
  14. Vous trouverez ici tous les égards que vous méritez ; et si, dans les suites, il y avait occasion de vous rendre service, je ne la manquerai point. (Acte 1, scène 7, ARAMINTE)
  15. Il est vrai que je suis toujours fâchée de voir d'honnêtes gens sans fortune, tandis qu'une infinité de gens de rien et sans mérite en ont une éclatante. (Acte 1, scène 7, ARAMINTE)
  16. Arlequin, vous êtes à présent à Monsieur ; vous le servirez ; je vous donne à lui. (Acte 1, scène 8, ARAMINTE)
  17. Êtes-vous arrêté, Monsieur ? (Acte 1, scène 10, MADAME ARGANTE)
  18. Mais Madame_la_Comtesse_Dorimont aurait un rang si élevé, irait de pair avec des personnes d'une si grande distinction, qu'il me tarde de voir ce mariage conclu ; et, je l'avoue, je serai charmée moi-même d'être la mère de Madame_la_Comtesse_Dorimont, et de plus que cela peut-être ; car Monsieur_le_Comte_Dorimont est en passe d'aller à tout. (Acte 1, scène 10, MADAME ARGANTE)
  19. Le beau nom de Dorimont et le rang de comtesse ne la touchent pas assez ; elle ne sent pas le désagrément qu'il y a de n'être qu'une bourgeoise. (Acte 1, scène 10, MADAME ARGANTE)
  20. Vous n'y êtes point ; ce n'est pas là ce qu'on vous dit ; on vous charge de lui parler ainsi, indépendamment de son droit bien ou mal fondé. (Acte 1, scène 10, MADAME ARGANTE)
  21. Tenez, Mademoiselle_Marton, vous êtes la plus aimable fille du monde ; mais ce n'est que faute de réflexion que ces mille écus vous tentent. (Acte 1, scène 11, DORANTE)
  22. Faites toujours de même, et ne vous choquez point de ce que ma mère vous a dit ; je la désapprouve : a-t-elle tenu quelque discours désagréable ? (Acte 1, scène 12, ARAMINTE)
  23. Mais que signifient tes exclamations ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  24. Il n'y a point de plus brave homme dans toute la terre ; il a, peut-être, plus d'honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  25. Madame, ce fut un jour que vous sortîtes de l'Opéra, qu'il perdit la raison ; c'était un vendredi, je m'en ressouviens ; oui, un vendredi ; il vous vit descendre l'escalier, à ce qu'il me raconta, et vous suivit jusqu'à votre carrosse ; il avait demandé votre nom, et je le trouvai qui était comme extasié ; il ne remuait plus. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  26. Allons, je patienterai quelques jours, en attendant que j'en aie un autre ; au surplus, ne crains rien, je suis contente de toi ; je récompenserai ton zèle, et je ne veux pas que tu me quittes, entends-tu, Dubois. (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  27. Ce ne sont pas là tes affaires : je suis les ordres de Madame. (Acte 1, scène 17, MARTON)
  28. Allons faire jouer toutes nos batteries. (Acte 1, scène 17, DUBOIS)
  29. N'êtes-vous pas un peu trop prévenu contre le mariage, et par conséquent contre Monsieur_le_Comte ? (Acte 2, scène 1, ARAMINTE)
  30. Vous ne savez ce que vous dites. (Acte 2, scène 2, MONSIEUR REMY)
  31. Le sot coeur, mon neveu ; vous êtes un imbécile, un insensé ; et je tiens celle que vous aimez pour une guenon, si elle n'est pas de mon sentiment, n'est-il pas vrai, Madame, et ne le trouvez-vous pas extravagant ? (Acte 2, scène 2, MONSIEUR REMY)
  32. Dorante, sais-tu bien qu'il n'y a pas de fou aux Petites-Maisons de ta force ? (Acte 2, scène 3, MONSIEUR REMY)
  33. Dites-nous un peu votre sentiment ; que pensez-vous de quelqu'un qui n'a point de bien, et qui refuse d'épouser une honnête et fort jolie femme, avec quinze mille livres de rente bien venants ? (Acte 2, scène 3, MONSIEUR REMY)
  34. Assurément vous êtes fort jolie, mais vous ne le disputerez point à un pareil établissement ; il n'y a point de beaux yeux qui vaillent ce prix-là. (Acte 2, scène 3, MONSIEUR REMY)
  35. Tout juste, et vous êtes trop généreuse pour le souffrir. (Acte 2, scène 3, MONSIEUR REMY)
  36. Je ne fais que vous le montrer, et vous en êtes déjà coiffée ! (Acte 2, scène 3, MONSIEUR REMY)
  37. Vous me charmez : que de délicatesse ! (Acte 2, scène 3, MARTON)
  38. Il n'y a encore rien de si tendre que ce que vous me dites. (Acte 2, scène 3, MARTON)
  39. Que vous êtes aimable, Dorante ! (Acte 2, scène 8, MARTON)
  40. Si vous êtes instruite, dites-nous donc de quoi il est question ; car je veux le savoir. (Acte 2, scène 9, ARAMINTE)
  41. Un très aimable homme qui m'aime, qui a de la délicatesse et des sentiments, et qui me recherche ; et puisqu'il faut vous le nommer, c'est Dorante. (Acte 2, scène 9, MARTON)
  42. Vous faites le fâché, l'étonné, Monsieur_le_Comte ; il y a eu quelque malentendu dans les mesures que vous avez prises ; mais vous ne m'abusez point ; c'est à vous qu'on apportait le portrait. (Acte 2, scène 9, ARAMINTE)
  43. Dans les termes où vous en êtes avec ma fille, ce n'est pas là un si grand crime ; allons, convenez-en. (Acte 2, scène 9, MADAME ARGANTE)
  44. Que vous êtes aveugle ! (Acte 2, scène 11, MADAME ARGANTE)
  45. Il vous déplaira ; je ne vous en dis pas davantage, en attendant de plus fortes preuves. (Acte 2, scène 11, MADAME ARGANTE)
  46. Ma mère et Monsieur_le_Comte s'attendent que tu vas m'en apprendre des choses étonnantes ; quel rapport leur ferai-je à présent ? (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  47. Êtes-vous prêt à écrire ? (Acte 2, scène 13, ARAMINTE)
  48. N'attribuez point cette résolution à la crainte que Madame pourrait avoir des suites d'un procès douteux. (Acte 2, scène 13, ARAMINTE)
  49. Vous avez offert en différentes occasions de me marier, Madame ; et jusqu'ici je ne me suis point trouvée disposée à profiter de vos bontés. (Acte 2, scène 14, MARTON)
  50. Je suis hors d'état de donner mon coeur à personne : je l'ai perdu pour jamais, et la plus brillante de toutes les fortunes ne me tenterait pas. (Acte 2, scène 15, DORANTE)
  51. Mais dans la situation où vous êtes, quel intérêt aviez-vous d'entrer dans ma maison, et de la préférer à une autre ? (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  52. Elle ignore que vous l'aimez, dites-vous, et vous lui sacrifiez votre fortune ? (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  53. Oubliez-vous que vous êtes ici ? (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  54. Elle vous a vu, vous dis-je : laissez-moi, allez-vous-en : vous m'êtes insupportable. (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  55. Vous êtes bien assuré qu'Arlequin ne connaît pas ce quartier-là ? (Acte 3, scène 1, DUBOIS)
  56. Êtes-vous en état de juger de rien ? (Acte 3, scène 1, DUBOIS)
  57. J'aimerais mieux que le diable eût emporté toutes les rues, que d'en savoir une par le moyen d'un malotru comme lui. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  58. Vous êtes une fille de bonne amitié, Mademoiselle. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  59. Vous êtes bien bonne d'épargner de la peine à ce fainéant-là. (Acte 3, scène 3, DUBOIS)
  60. Oui, je vous recommande l'exactitude à cause de Monsieur Dorante, qui mérite toutes sortes de fidélités. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  61. Si vous le rencontrez, ne lui dites point qu'un autre galope à ma place. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  62. Nous en avons les présomptions les plus fortes ; et ne fût-ce que par bienséance, il faudra bien qu'elle le chasse. (Acte 3, scène 4, MADAME ARGANTE)
  63. Et de quoi vous êtes-vous avisé, je vous prie, de nous embarrasser d'un intendant de votre façon ? (Acte 3, scène 5, MADAME ARGANTE)
  64. Madame, s'il n'est pas à votre goût, vous êtes bien difficile. (Acte 3, scène 5, MONSIEUR REMY)
  65. Que vous me connaissiez ou non, il n'est pas si peu essentiel que vous le dites que notre neveu plaise à Madame. (Acte 3, scène 5, LE COMTE)
  66. Il y a donc cinquante ans que vous ne savez ce que vous dites. (Acte 3, scène 5, MADAME ARGANTE)
  67. Vous êtes-vous aperçue qu'il ait manqué de probité ? (Acte 3, scène 6, MONSIEUR REMY)
  68. Vous dites que vous le garderez : vous n'en ferez rien. (Acte 3, scène 6, MADAME ARGANTE)
  69. Quand je vous dis qu'il vous aime, j'entends qu'il est amoureux de vous, en bon français ; qu'il est ce qu'on appelle amoureux ; qu'il soupire pour vous ; que vous êtes l'objet secret de sa tendresse. (Acte 3, scène 6, MADAME ARGANTE)
  70. En vérité, ma mère, vous seriez la première à vous moquer de moi, si ce que vous dites me faisait la moindre impression ; ce serait une enfance à moi que de le renvoyer sur un pareil soupçon. (Acte 3, scène 6, ARAMINTE)
  71. Vous lui trouvez l'air galant, dites-vous ? (Acte 3, scène 6, ARAMINTE)
  72. Mais seulement du peu que je vaux auprès d'elle, tout honoré que je suis de l'estime de tant d'honnêtes gens. (Acte 3, scène 8, LE COMTE)
  73. Vous êtes à la veille de vous embarquer, et je suis déterminé à vous suivre. (Acte 3, scène 8, LE COMTE)
  74. C'est de l'amour qu'il a ; ce n'est pas d'aujourd'hui que les belles personnes en donnent et, tel que vous le voyez, il n'en a pas pris pour toutes celles qui auraient bien voulu lui en donner. (Acte 3, scène 8, MONSIEUR REMY)
  75. Vous êtes le maître d'interpréter, Monsieur ; mais je n'en veux point. (Acte 3, scène 8, ARAMINTE)
  76. En un mot, vous en êtes quitte, et cela par le moyen de cette lettre qu'on vous a lue et que Mademoiselle_Marton a tirée d'Arlequin par mon avis ; je me suis douté qu'elle pourrait vous être utile, et c'est une excellente idée que j'ai eue là, n'est-ce pas, Madame ? (Acte 3, scène 9, DUBOIS)
  77. Est-ce que vous êtes fâchée de vous en aller ? (Acte 3, scène 10, ARAMINTE)
  78. Va, je prétends bien te faire oublier tous tes chagrins. (Acte 3, scène 10, ARAMINTE)
  79. Demain, dites-vous ! (Acte 3, scène 12, ARAMINTE)
  80. Mais vous n'êtes pas raisonnable. (Acte 3, scène 12, ARAMINTE)
  81. Si j'apprenais cela d'un autre que de vous, je vous haïrais sans doute ; mais l'aveu que vous m'en faites vous-même dans un moment comme celui-ci, change tout. (Acte 3, scène 12, ARAMINTE)
  82. Ce trait de sincérité me charme, me paraît incroyable, et vous êtes le plus honnête homme du monde. (Acte 3, scène 12, ARAMINTE)
  83. Voici le Comte avec ma mère, ne dites mot, et laissez-moi parler. (Acte 3, scène 12, ARAMINTE)
  84. Vous êtes bien généreux ; envoyez-moi quelqu'un qui en décide, et ce sera assez. (Acte 3, scène 13, ARAMINTE)

LE LEGS (1736)

  1. Je suis sûre qu'il a de l'inclination pour la Comtesse ; d'ailleurs, il est déjà assez riche par lui-même ; voilà encore une succession de six cent mille francs qui lui vient, à laquelle il ne s'attendait pas ; et vous croyez que, plutôt que d'en distraire deux cent mille, il aimera mieux m'épouser, moi qui lui suis indifférente, pendant qu'il a de l'amour pour la Comtesse, qui peut-être ne le hait pas, et qui a plus de bien que moi ? (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  2. Mais à quoi jugez-vous que la Comtesse ne le hait pas ? (Acte 1, scène 1, LE CHEVALIER)
  3. À mille petites remarques que je fais tous les jours ; et je n'en suis pas surprise. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  4. La Comtesse est une femme brusque, qui aime à primer, à gouverner, à être la maîtresse. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  5. Le Marquis est un homme doux, paisible, aisé à conduire ; et voilà ce qu'il faut à la Comtesse. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  6. Ce n'est pas un petit objet que deux cent mille francs qu'il faudra qu'on vous donne si l'on ne vous épouse pas ; et puis, quand le Marquis et la Comtesse s'aimeraient, de l'humeur dont ils sont tous deux, ils auront bien de la peine à se le dire. (Acte 1, scène 1, LE CHEVALIER)
  7. Depuis le temps que nous sommes à cette campagne chez la Comtesse, il ne me dit rien. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  8. Vous n'êtes point assez riche pour m'épouser avec deux cent mille francs de moins ; je suis bien aise de vous les apporter en mariage. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  9. Je suis persuadée que la Comtesse et le Marquis ne se haïssent pas. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  10. Rien que vous ne puissiez me dire sans blesser la fidélité que vous devez, vous au Marquis, et vous à la Comtesse. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  11. Oui, Madame ; de toutes ses pensées, incontinent j'en ai copie ; il n'en sait pas le compte mieux que moi. (Acte 1, scène 2, LÉPINE)
  12. Vous, Lisette, vous êtes sur le même ton avec la Comtesse ? (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  13. Dites-moi, Lépine, je me figure que le Marquis aime la Comtesse ; me trompé-je ? (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  14. Et vous, Lisette, quel est votre sentiment sur la Comtesse ? (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  15. Vous, Lépine, voudriez-vous exciter le Marquis à le déclarer à la Comtesse ? (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  16. Et vous, Lisette, disposer la Comtesse à se l'entendre dire. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  17. Et vous êtes jolie, sandis, oh ! (Acte 1, scène 3, LÉPINE)
  18. Ma foi, Monsieur de Lépine, vous êtes galant, oh ! (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  19. À mon exemple, envisagez-moi, je vous prie ; faites-en l'épreuve. (Acte 1, scène 3, LÉPINE)
  20. Remarquons d'abondance que la Comtesse se plaît avec mon maître, qu'elle a l'âme joyeuse en le voyant. (Acte 1, scène 3, LÉPINE)
  21. Le Marquis, homme tout simple, peu hasardeux dans le discours, n'osera jamais aventurer la déclaration ; et des déclarations, la Comtesse les épouvante ; femme qui néglige les compliments, qui vous parle entre l'aigre et le doux, et dont l'entretien a je ne sais quoi de sec, de froid, de purement raisonnable. (Acte 1, scène 3, L?PINE)
  22. Parlez, êtes-vous d'accord ? (Acte 1, scène 3, L?PINE)
  23. En peu de mots vous dites beaucoup ; mais considérez l'occurrence. (Acte 1, scène 3, LÉPINE)
  24. Ma maîtresse, comme vous dites fort habilement, tient l'amour au-dessous d'elle ; et j'aurai soin de l'entretenir dans cette humeur, attendu qu'il n'est pas de mon petit intérêt qu'elle se marie. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  25. Il n'y a point d'apparence que la Comtesse y gagne, et moi j'y perdrais beaucoup. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  26. Êtes-vous un peu de nos amis ? (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  27. Vous me faites plaisir, Lisette ; je fais beaucoup de cas de vous aussi. (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  28. Vous me paraissez une très bonne fille, et vous êtes à une maîtresse qui a bien du mérite. (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  29. Je payerai bien tes peines ; et si ce garçon-là... (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  30. Adieu, mon pauvre Lépine ; vous êtes peut-être de tous les fous de la Garonne le plus effronté, mais aussi le plus divertissant. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  31. Tenez, Lisette, dites qu'on porte cette lettre à la poste ; en voilà dix que j'écris depuis trois semaines. (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  32. Pourquoi me dites-vous cela ? (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  33. Y êtes-vous ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  34. Mais de qui tiens-tu ce que tu me contes de son amour ? (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  35. Ne faites pas semblant de le savoir. (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  36. C'est un fort honnête homme, un homme dont je fais cas, qui a d'excellentes qualités ; et j'aime encore mieux que ce soit lui qu'un autre. (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  37. Voulez-vous être sa femme par politesse, lui qui doit épouser Hortense ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  38. Il demande s'il n'y a point de mal qu'il approche ; il a le désir de vous consulter, mais il se fait le scrupule de vous êtes importun. (Acte 1, scène 8, LÉPINE)
  39. Dites-lui que je l'attends, Lépine ; qu'il vienne. (Acte 1, scène 8, LA COMTESSE)
  40. D'où vient donc la cérémonie que vous faites, Marquis ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  41. Vous ne comptez pas assez sur vos amis ; car vous êtes si réservé, si retenu ! (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  42. Vous y êtes ; elle songe trop à ses grâces. (Acte 1, scène 10, LE MARQUIS)
  43. Je conviens qu'elle en a un peu ; mais presque toutes les femmes sont de même. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  44. Vous ne savez pas seulement que vous êtes aimable ; mais d'autres le savent pour vous. (Acte 1, scène 10, LE MARQUIS)
  45. Je vous suis obligée du petit compliment que vous me faites en passant. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  46. Est-ce que vous n'êtes pas le mien ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  47. Je veux pourtant croire que je suis aimable, puisque vous le dites. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  48. Et vous êtes-vous doutée de la personne ? (Acte 1, scène 10, LE MARQUIS)
  49. Je n'en sais rien ; vous n'êtes pas un homme à dédaigner. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  50. Mais en êtes-vous encore là ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  51. Ne perdez point cela de vue, étrange homme que vous êtes, et achevez hardiment. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  52. Vous dites qu'elle est sensée ; que craignez-vous ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  53. Que vous êtes heureuse de n'aimer rien, et de mépriser l'amour ! (Acte 1, scène 10, LE MARQUIS)
  54. Non, certes, et il y a tel homme à qui je pardonnerais de m'aimer s'il me l'avouait avec cette simplicité de caractère que je louais tout à l'heure en vous. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  55. Mais savez-vous bien que vous me dites des douceurs sans y penser ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  56. Est-ce une déclaration d'amour que vous me faites ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  57. Je ne me trompe pas : c'est moi que vous aimez, vous me le dites en termes exprès. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  58. Vous êtes bien singulier. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  59. Je ne dirai plus mot ; êtes-vous contente ? (Acte 1, scène 10, LE MARQUIS)
  60. Adieu, Comtesse ; n'en soyons pas moins bons amis, et du moins ayez la bonté de m'aider à me tirer d'affaire avec Hortense. (Acte 1, scène 10, LE MARQUIS)
  61. Avez-vous oublié qu'il y a un testament qui nous regarde ? (Acte 1, scène 11, HORTENSE)
  62. Oui, je me souviens du testament. (Acte 1, scène 11, LE MARQUIS)
  63. Je ne vous cache point que vous avez un rival ; c'est le Chevalier, qui est parent de Madame, que je ne vous préfère pas, mais que je préfère à tout autre, et que j'estime assez pour en faire mon époux si vous ne devenez pas le mien ; c'est ce que je lui ai dit jusqu'ici ; et comme il m'assure avoir des raisons pressantes de savoir aujourd'hui même à quoi s'en tenir, je n'ai pu lui refuser de vous parler. (Acte 1, scène 11, HORTENSE)
  64. Vous me faites bien de la grâce ; je la prends, Mademoiselle. (Acte 1, scène 11, LE MARQUIS)
  65. N'êtes-vous pas assez aimable pour cela ? (Acte 1, scène 11, LE MARQUIS)
  66. Vous êtes bien modeste. (Acte 1, scène 11, HORTENSE)
  67. que ne m'avertissiez-vous, Comtesse ? (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  68. J'en suis fâché, mais mettez-vous à ma place ; il y a un testament, vous le savez bien ; je ne peux pas faire autrement. (Acte 1, scène 12, LE MARQUIS)
  69. Sans le testament, vous n'aimeriez peut-être pas autant que moi. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  70. Vous m'excuserez ; vous n'êtes pas convaincu, vous ne l'êtes pas ; et comme il faut, m'avez-vous dit, que vous alliez demain à Paris pour y prendre des mesures nécessaires en cette occasion-ci, vous voudriez, avant que de partir, savoir bien précisément s'il ne vous reste plus d'espoir ? (Acte 1, scène 12, HORTENSE)
  71. Dites qu'oui. (Acte 1, scène 12, HORTENSE)
  72. Mais il me paraît que vous lui faites accroire qu'il la demande ; je suis persuadée qu'il ne s'en soucie pas. (Acte 1, scène 12, LA COMTESSE)
  73. Oui, Comtesse, un notaire me ferait plaisir. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  74. Vous aurez la bonté d'attendre à demain, Monsieur le Chevalier ; vous n'êtes pas si pressé ; votre fantaisie n'est pas d'une espèce à mériter qu'on se gêne tant pour elle ; ce serait ce soir ici un embarras qui nous dérangerait. (Acte 1, scène 12, LA COMTESSE)
  75. Comtesse, de grâce. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  76. Est-ce que vous êtes mort aussi ? (Acte 1, scène 14, LISETTE)
  77. Dites-lui qu'il parte, Marquis. (Acte 1, scène 14, LE CHEVALIER)
  78. Partageons le différend en deux ; il y a deux cent mille francs sur le testament ; prenez-en la moitié, quoique vous ne m'aimiez pas, et laissons là tous les notaires, tant vivants que morts. (Acte 1, scène 17, LE MARQUIS)
  79. L'odieuse contestation ! (Acte 1, scène 17, LA COMTESSE)
  80. C'est s'égorger que se marier comme vous faites, et je ne prêterai jamais ma maison pour une si funeste cérémonie ; vos fureurs iront se passer ailleurs, si vous le trouvez bon. (Acte 1, scène 17, LA COMTESSE)
  81. Comtesse, la Marquise est votre voisine ; nous irons chez elle. (Acte 1, scène 17, HORTENSE)
  82. Vous qui êtes né généreux, Chevalier, et qui avez du pouvoir sur elle, retenez-la ; faites-lui, par pitié, entendre raison, si ce n'est par amour. (Acte 1, scène 18, LA COMTESSE)
  83. Que voulez-vous que j'y fasse, Comtesse ? (Acte 1, scène 18, LE MARQUIS)
  84. Que dites-vous ? (Acte 1, scène 18, LA COMTESSE)
  85. Et par quel trait d'esprit me prouverez-vous la justesse de ce petit raisonnement-là ? (Acte 1, scène 18, LA COMTESSE)
  86. Oui, vous êtes digne d'elle ; vos coeurs sont bien assortis. (Acte 1, scène 18, LA COMTESSE)
  87. Vous êtes mon parent malheureusement, mais je ne m'en vanterai point. (Acte 1, scène 18, LA COMTESSE)
  88. Pour vous, Comtesse, quand vous y penserez bien sérieusement, vous excuserez votre parent et vous lui rendrez plus de justice. (Acte 1, scène 18, LE CHEVALIER)
  89. Voyez donc comment vous ferez ; car enfin, est-ce une nécessité que je vous épouse à cause de la situation désagréable où vous êtes ? (Acte 1, scène 19, LA COMTESSE)
  90. je ne dis pas que ce soit une nécessité ; vous me faites plus ridicule que je ne le suis. (Acte 1, scène 19, LE MARQUIS)
  91. Je sais bien que vous n'êtes obligée à rien. (Acte 1, scène 19, LE MARQUIS)
  92. Vous faites fort bien, Monsieur ; votre discrétion est tout à fait raisonnable ; je m'y attendais, et vous avez tort de croire que je vous fais plus ridicule que vous ne l'êtes. (Acte 1, scène 19, LA COMTESSE)
  93. Adieu, Comtesse. (Acte 1, scène 19, LE MARQUIS)
  94. Puis-je prendre la licence de m'approcher de Madame_la_Comtesse ? (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  95. Tout estimé que je suis de la plus aimable Comtesse, elle verra qu'on me supprime. (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  96. Elle prétend que votre état de veuve lui rapporte davantage que ne ferait votre état de femme en puissance d'époux, que vous lui êtes plus profitable, autrement dit, plus lucrative. (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  97. Cette prudence ne vous rit pas, elle vous répugne ; votre belle âme de comtesse s'en scandalise ; mais tout le monde n'est pas comtesse ; c'est une pensée de soubrette que je rapporte. (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  98. En un mot, je le déteste, je suis furieuse contre son amour ; voilà d'où il part ; moyennant quoi je ne saurais le désabuser sans lui dire : Monsieur, vous ne savez ce que vous dites. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  99. On dit que vous souhaitez me parler, Comtesse ? (Acte 1, scène 24, LE MARQUIS)
  100. Il n'a voulu que vous rendre service ; il craint que vous ne le congédiiez, et vous m'obligerez de le garder ; c'est une grâce que vous ne me refuserez pas, puisque vous dites que vous m'aimez. (Acte 1, scène 24, LA COMTESSE)
  101. Que vous êtes impatientant avec votre haine ! (Acte 1, scène 24, LA COMTESSE)
  102. Toutes visions que vous prenez, je ne sais comment, dans votre tête, et que vous vous figurez venir de moi ; visions que vous grossissez, que vous multipliez à chaque fois que vous me répondez ou que vous croyez me répondre ; car vous êtes d'une maladresse ! (Acte 1, scène 24, LA COMTESSE)
  103. Tenez ; vous dites que vous m'aimez, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 24, LA COMTESSE)
  104. Quelle chicane vous me faites ! (Acte 1, scène 24, LE MARQUIS)
  105. Je respire, Comtesse, donnez-moi votre main, que je la baise. (Acte 1, scène 24, LE MARQUIS)
  106. Mais vous baisez la main de la Comtesse, ce me semble ? (Acte 1, scène 25, HORTENSE)
  107. Comtesse, voilà le dénouement que nous attendions. (Acte 1, scène 25, LE CHEVALIER)

LA RÉUNION DES AMOURS (1732)

  1. C'est-à-dire que vous n'avez fui que parce que vous étiez glorieux : et vous êtes un héros fuyard. (Acte 1, scène 1, CUPIDON)
  2. Vous me dites des injures : mais votre état me désarme. (Acte 1, scène 1, CUPIDON)
  3. Ils ne disent point : Faites-moi grâce, ils la prennent. (Acte 1, scène 1, CUPIDON)
  4. Allez, petit libertin que vous êtes, votre audace ne m'offense point, et votre empire touche peut-être à sa fin. (Acte 1, scène 1, L'AMOUR)
  5. Tremblez des suites que peut avoir cette aventure. (Acte 1, scène 1, L'AMOUR)
  6. Vous êtes un coureur qu'on ne saurait attraper. (Acte 1, scène 3, MERCURE)
  7. La plupart sont des coquettes, qui en demeurent là, ou bien qui ne se retirent que pour agacer ; qui n'oublient rien pour exciter l'envie du chasseur, qui lui disent : Mirez-moi. (Acte 1, scène 3, CUPIDON)
  8. Vous y êtes ; et il faut avouer que la poésie galante a bien plus de prise en pareil cas. (Acte 1, scène 5, APOLLON)
  9. Aussi n'a-t-on jamais vu tant de poètes. (Acte 1, scène 5, APOLLON)
  10. Mais vous êtes bien hardi d'interroger la Vérité. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  11. C'est que vous flattez, que vous mentez, et que vous êtes un corrupteur des âmes humaines. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  12. Du métier vénal et mercenaire que vous faites. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  13. Tenez, de toutes les eaux de votre Hippocrène, de votre Parnasse et de votre bel esprit, je n'en donnerais pas un fétu ; non plus que de vos neuf Muses, qu'on appelle les chastes soeurs, et qui ne sont que neuf vieilles friponnes que vous n'employez qu'à faire du mal. (Acte 1, scène 6, LA V?RIT?)
  14. Si vous êtes le dieu de l'éloquence, de la poésie, du bel esprit, soutenez donc ces grands attributs avec quelque dignité. (Acte 1, scène 6, LA V?RIT?)
  15. Vous êtes si accoutumé à mentir que, lorsque vous louez la vertu, vous n'avez plus d'esprit, vous ne savez plus où vous en êtes. (Acte 1, scène 6, LA V?RIT?)
  16. Il vous fait un monceau de toutes les vertus, et puis vous les jette à la tête : Tiens, prends, enivre-toi d'impertinences et de chimères. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  17. Faites-lui grâce là-dessus. (Acte 1, scène 6, MERCURE)
  18. Il me les faut pourtant en nombre égal, ou bien vous n'êtes pas un dieu d'honneur. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  19. Faites tout ce qu'il vous plaira ; la Sagesse et moi, nous remplirons son âme d'un si grand amour pour les vertus, que vos flatteurs seront réduits à parler de lui comme j'en parlerai moi-même. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  20. Tôt ou tard ils deviennent honnêtes gens. (Acte 1, scène 7, MERCURE)
  21. L'un de vous deux doit avoir quelque droit sur son coeur, mais la raison doit primer sur tout ; et vous êtes accusé de ne la ménager guère. (Acte 1, scène 9, MINERVE)
  22. Vous me faites plaisir. (Acte 1, scène 9, MINERVE)
  23. Vous êtes l'ancien, vous ; parlez le premier. (Acte 1, scène 10, MINERVE)
  24. Qui êtes-vous, pour oser me disputer quelque chose ? (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  25. Je vous en atteste vous-même. (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  26. C'était une vertu, Déesse ; c'était du moins l'origine de toutes les vertus ensemble. (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  27. Vous ne savez pas cela, vous ; vous n'êtes point philosophe. (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  28. Un conteur de fades sornettes ? (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  29. Mais, dites-vous, vous êtes le dieu du vice ? (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  30. Dites-moi, Déesse, ne vaudrait-il pas mieux que nous vous tirassions chacun un petit coup de dard ? (Acte 1, scène 12, CUPIDON)
  31. Vous regardez ceci comme une feinte ; mais vous êtes trop aimable ; et mon coeur pourrait s'y méprendre. (Acte 1, scène 12, CUPIDON)
  32. Déesse, pour m'expliquer comme lui, vous plaît-il d'écouter encore deux ou trois petites périodes de conséquence ? (Acte 1, scène 12, CUPIDON)
  33. Vous me donnez des épithètes ! (Acte 1, scène 13, CUPIDON)
  34. Mais qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 13, CUPIDON)
  35. Vous êtes un étourdi. (Acte 1, scène 13, MERCURE)
  36. Vous êtes trop remuant. (Acte 1, scène 13, MERCURE)
  37. Il fait souvent des coeurs ridicules ; vous n'en faites que de méprisables. (Acte 1, scène 14, MINERVE)

LA FEMME FIDÈLE (1750)

  1. Le certificat, dites-vous ? (Acte 1, scène 2, LE MARQUIS)
  2. Dites-moi, braves gens, ce pauvre Frontin qui s'embarquit de compagnie avec noute maître, que lui est-il arrivé ? (Acte 1, scène 2, COLAS)
  3. Est-ce qu'ous êtes Frontin ? (Acte 1, scène 2, COLAS)
  4. Il n'y a barbe qui tienne ; à cette heure que j'y regarde, je vais parier que vous êtes le défunt du grand-oncle. (Acte 1, scène 2, COLAS)
  5. Mais... oui... tout doucement, à condition qu'ous êtes mort. (Acte 1, scène 2, COLAS)
  6. Oh ! si vous êtes défunt, tenez-vous-y. (Acte 1, scène 2, COLAS)
  7. Colas, avec qui êtes-vous ? (Acte 1, scène 3, LA MARQUISE)
  8. Dorante, n'êtes-vous pas pénétré de ce qu'il dit là ? (Acte 1, scène 3, LA MARQUISE)
  9. Tout ceci n'aboutira qu'à vous replonger dans vos tristesse, ma fille. (Acte 1, scène 4, MADAME ARGANTE)
  10. Ce n'est point un amant, c'est un époux que je regrette ; vous l'avez connu, vous m'avez avoué vous-même qu'il méritait mes regrets ; ne lui enviez point mes larmes, elles ne prennent rien sur les sentiments que j'ai pour vous : vous êtes peut-être le seul homme du monde à qui je puisse consentir de me donner après avoir été à lui, et vous devez être content. (Acte 1, scène 4, LA MARQUISE)
  11. D'autant que le vin du cabaret est détestable. (Acte 1, scène 5, FRONTIN)
  12. Toutes ses infortunes ont été les miennes, et je ne puis même jeter les yeux sur vous, Madame, sans me sentir pénétré de toutes les tendresses dont il m'a chargé en mourant de vous assurer. (Acte 1, scène 5, LE MARQUIS)
  13. Non, Monsieur, que rien ne vous retienne ; ne m'épargnez point, répétez-moi tous les discours du Marquis, toutes ses tendresses qui me seront éternellement chères, et pardonnez à l'amitié que ma mère a pour moi la répugnance qu'elle a à vous entendre. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
  14. Monsieur, dites à ce vieux valet de se taire. (Acte 1, scène 6, MADAME ARGANTE)
  15. Ah ça, Monsieur, après tout, vous avez l'air d'un galant homme ; à votre âge, on a eu le temps de le devenir, et je crois que vous l'êtes. (Acte 1, scène 6, MADAME ARGANTE)
  16. Ne vous reprocheriez-vous pas d'être venu nous troubler pour satisfaire aux injustes fantaisies d'un mort ? (Acte 1, scène 6, MADAME ARGANTE)
  17. Monsieur, n'êtes-vous pas l'homme d'Alger ? (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  18. Oui, oui, ça est juste : faut pas que les gens du dehors sachiont les petites broutilles du ménage ; j'allons nous jeter de côté, Jeannot et moi. (Acte 1, scène 9, COLAS)
  19. Ah çà, dites-nous, mon bonhomme, votre maître prétend-il rester longtemps ici ? (Acte 1, scène 13, MADAME ARGANTE)
  20. Vous avez pourtant su nous taxer d'honnêtes gens. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  21. Approchez, Monsieur, vous n'êtes point de trop : votre valet nous parlait du Marquis qu'il a vu mort. (Acte 1, scène 14, MADAME ARGANTE)
  22. Vous êtes un fripon, Scapin. (Acte 1, scène 14, LE MARQUIS)
  23. J'aime votre sensibilité, et je la respecte, mais vous n'êtes pas instruit ; c'est l'ami de mon mari même que je vais prendre pour juge : ne vous imaginez pas que mon coeur soit coupable ; que le vôtre ne gémisse point, le Marquis n'est point trompé. (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  24. La moindre de toutes : je l'ai plaint, il m'a fait pitié, voilà tout. (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  25. Dites donc que j'y consens, ce qui est bien différent, et que j'y consens tourmentée par une mère à qui je suis chère, qui me doit l'être, qui n'a jamais rien aimé tant que moi, et que mes refus désolent. (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  26. Mais vous n'êtes donc sûr de rien, il a donc pu en revenir ? (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  27. Vous êtes son ami, Monsieur, l'abandonnerez-vous ? (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  28. Vous êtes après lui ce qui me sera le plus cher. (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  29. Qui êtes-vous ? (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  30. Mon ami le défunt, commençons par aller boire sur votre testament. (Acte 1, scène 17, COLAS)

L'ÉCOLE DES MÈRES (1732)

  1. Je crois que vous devez être content du zèle avec lequel je vous sers : je m'expose à tout, et ce que je fais pour vous n'est pas trop dans l'ordre ; mais vous êtes un honnête homme ; vous aimez ma jeune maîtresse, elle vous aime ; je crois qu'elle sera plus heureuse avec vous qu'avec celui que sa mère lui destine, et cela calme un peu mes scrupules. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Très tendrement, mais voici un domestique de la maison qui vient ; c'est Frontin, qui ne me hait pas, faites bonne contenance. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  3. Un de tes parents, dis-tu ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  4. Si fait, cela nous regarderait un peu, si cette petite conversation nocturne que nous leur ménageons dans la salle était découverte ; d'autant plus qu'une des portes de la salle aboutit au jardin, que du jardin on va à une petite porte qui rend dans la rue, et qu'à cause de la salle où nous les mettrons, nous répondrons de toutes ces petites portes-là, qui sont de notre connaissance. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  5. Comme on ne sait encore qui vous êtes, en cas qu'on vous fît quelques questions, au lieu d'être mon parent, soyez celui de Frontin, et retirez-vous dans sa chambre, qui est à côté de cette salle, et d'où Frontin pourra vous amener, quand il faudra. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  6. Allez tout à l'heure ; car il faut que je prévienne Angélique, qui assurément sera charmée de vous voir, mais qui ne sait pas que vous êtes ici, et à qui je dirai d'abord qu'il y a un domestique dans la chambre de Frontin qui demande à lui parler de votre part : mais sortez, j'entends quelqu'un qui vient. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  7. Vous avez de sottes idées, Lisette ; les inspirez-vous à ma fille ? (Acte 1, scène 4, MADAME-ARGANTE)
  8. C'est qu'elle ne sera point de l'humeur dont vous dites, cette humeur-là n'existe nulle_part. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  9. Ils seront donc bien modestes. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  10. Voyez, n'êtes-vous pas satisfaite de votre sort ? (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  11. Je vous dispense des révérences ; dites-moi ce que vous pensez. (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  12. Est-ce que vous n'êtes point de mon sentiment ? (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  13. Etes-vous plus sage que moi ? (Acte 1, scène 5, MADAME ARGANTE)
  14. Il n'est pas nécessaire ; vous faites encore mieux d'être comme vous êtes ; de vous laisser conduire, et de vous en fier entièrement à moi. (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  15. Aussi voyez-vous que vous en êtes récompensée ; je ne vous donne pas un jeune extravagant qui vous négligerait peut-être au bout de quinze jours, qui dissiperait son bien et le vôtre, pour courir après mille passions libertines ; je vous marie à un homme sage, à un homme dont le coeur est sûr, et qui saura tout le prix de la vertueuse innocence du vôtre. (Acte 1, scène 5, MADAME ARGANTE)
  16. Eh bien, Mademoiselle, à quoi en êtes-vous ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  17. Il est encore temps ; vous êtes d'une vivacité étonnante avec moi, et vous tremblez devant votre mère. (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  18. Tu as raison : mais quand ma mère me parle, je n'ai plus d'esprit ; cependant je sens que j'en ai assurément ; et j'en aurais bien davantage, si elle avait voulu ; mais n'être jamais qu'avec elle, n'entendre que des préceptes qui me lassent, ne faire que des lectures qui m'ennuient, est-ce là le moyen d'avoir de l'esprit ? (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  19. Il y a des petites filles de sept ans qui sont plus avancées que moi. (Acte 1, scène 6, ANG?LIQUE)
  20. Cela est vrai ; mais qu'il appartienne à ce qu'il voudra, je ne m'en soucie guère ; chacun a le sien ; il n'y a que vous, Mademoiselle Lisette, qui n'avez celui de personne, car vous êtes plus jolie que tout le monde : il n'y a rien de si aimable que vous. (Acte 1, scène 9, CHAMPAGNE)
  21. Vous êtes le maître, Monsieur ; au reste, il n'appartient point à une mère de vanter sa fille ; mais je crois vous faire un présent digne d'un honnête homme comme vous. (Acte 1, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  22. Il est vrai que les avantages que vous lui faites... (Acte 1, scène 11, MADAME ARGANTE)
  23. Madame, n'en parlons point, je vous prie ; c'est à moi à vous remercier toutes deux, et je n'ai pas dû espérer que cette belle personne fît grâce au peu que je vaux. (Acte 1, scène 11, MONSIEUR-DAMIS)
  24. Que me dites-vous là ! (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-DAMIS)
  25. Toujours par politesse ? (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-DAMIS)
  26. Du tout ; je ne saurais ; et ce n'est pas par malice, c'est naturellement : et vous, qui êtes, à ce qu'on dit, un si honnête homme, si, en faveur de ma sincérité, vous vouliez ne me plus aimer et me laisser là, car aussi bien je ne suis pas si belle que vous le croyez, tenez, vous en trouverez cent qui vaudront mieux que moi. (Acte 1, scène 12, ANGÉLIQUE)
  27. Ce que vous dites là est bien raisonnable, et je ferai grand cas de vous si vous continuez. (Acte 1, scène 12, ANGÉLIQUE)
  28. Que vous êtes bon et obligeant ! (Acte 1, scène 12, ANGÉLIQUE)
  29. N'allez pourtant pas dire à ma mère que je vous ai confié que je ne vous aime point, parce qu'elle se mettrait en colère contre moi ; mais faites mieux ; dites-lui seulement que vous ne me trouvez pas assez d'esprit pour vous, que je n'ai pas tant de mérite que vous l'aviez cru, comme c'est la vérité ; enfin, que vous avez encore besoin de vous consulter : ma mère, qui est fort fière, ne manquera pas de se choquer, elle rompra tout, notre mariage ne se fera point, et je vous aurai, je vous jure, une obligation infinie. (Acte 1, scène 12, ANG?LIQUE)
  30. Non, Angélique, non, vous êtes trop aimable ; elle se douterait que c'est vous qui ne voulez pas, et tous ces prétextes-là ne valent rien ; il n'y en a qu'un bon ; aimez-vous ailleurs ? (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-DAMIS)
  31. Je résisterais à ce que vous dites, mais ce que vous tenez m'entraîne, et je me rends. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  32. Mettez-vous là et ne remuez pas ; voilà les lumières éteintes, bonsoir. (Acte 1, scène 14, FRONTIN)
  33. Je n'y comprends donc rien ; mais vous me rassurez, puisque vous me dites que vous m'aimez ; daignez me le répéter encore. (Acte 1, scène 17, ÉRASTE)
  34. Vous qui sans cesse à vos fillettes v.1 (Acte 1, scène 20, CHANTEURS DU VAUDEVILLE)
  35. Mamans, de l'erreur où vous êtes v.3 (Acte 1, scène 20, CHANTEURS DU VAUDEVILLE)

LE PRÉJUGE VAINCU (1746)

  1. Il me le faut, te dis-je, et bien complet avec toutes ses circonstances ; je veux dire avec ta main et toute ta personne, je veux que tu m'épouses. (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  2. Procureur fiscal, dites-vous ? (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  3. Incomparable fille de fiscal, tes paroles ont de grandes douceurs ! (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  4. Vous l'aimez, dites-vous ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  5. Mais, Lisette, suivant ce que tu me rapportes là, je pourrais donc risquer l'aveu de mes sentiments ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  6. Que me contes-tu là ? (Acte 1, scène 3, ANGÉLIQUE)
  7. Ce sont ses petites façons doucereuses et soumises que nous avons prises pour de l'amour. (Acte 1, scène 3, ANGÉLIQUE)
  8. Vos expressions sont trop fortes, vous parlez de cela comme du plus grand des malheurs ! (Acte 1, scène 4, ANGÉLIQUE)
  9. Consolez-vous donc par politesse, et changeons de matière. (Acte 1, scène 4, ANGÉLIQUE)
  10. Vous montrez une tristesse mortelle, parce que je vous empêche de répéter ce que Lisette m'a déjà dit. (Acte 1, scène 4, ANGÉLIQUE)
  11. Croyez-moi, Dorante, vous estimez trop les biens : et le bon usage que vous faites des vôtres vous excuse. (Acte 1, scène 4, ANGÉLIQUE)
  12. Mais, de grâce, satisfaites ma juste curiosité. (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  13. Il aime tendrement Angélique, dites-vous ? (Acte 1, scène 5, LE MARQUIS)
  14. Ici, dites-vous ? (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  15. Sans son inclination pour le Baron, je suis persuadé qu'Angélique vous rendrait justice dans cette occurrence-ci ; mais il ne me reste plus que l'autorité de père, et vous n'êtes pas homme à vouloir que je l'emploie. (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  16. C'est une qualité qui, de toutes façons, aurait fait le bonheur de ma vie, mais qui n'aurait pu rien ajouter à l'attachement que j'ai pour vous. (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  17. Dites, Monsieur, que faut-il faire ? (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  18. De quoi n'êtes-vous pas le maître avec moi ? (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  19. Sait-elle qu'ous êtes l'homme ? (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  20. sans doute ; mais cela n'a produit qu'un peu plus de douceur et de politesse. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  21. Est-ce qu'ous êtes obligée d'honorer cet homme, à cause qu'il vous aime ? (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  22. Ça est biau et mêmement vénérable, mais vote père est bonhomme ; il ne voudrait pas vous bailler de petites gens en mariage. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  23. Que vous êtes haïssable ! (Acte 1, scène 9, ANGÉLIQUE)
  24. Êtes-vous folle de ne pas prendre cet homme-là ? (Acte 1, scène 9, ANG?LIQUE)
  25. Plaisante délicatesse ! (Acte 1, scène 9, ANGÉLIQUE)
  26. Et vous êtes un méchant homme de vouloir vous en aller, pour la faire bouder par son père. (Acte 1, scène 11, LISETTE)
  27. Souvenez-vous que vous languissez, n'oubliez pas que vous êtes mourant. (Acte 1, scène 11, LÉPINE)
  28. Voilà la complaisance à laquelle vous vous êtes engagé : vous ne pouvez vous en dédire. (Acte 1, scène 12, LE-MARQUIS)
  29. Laissons cela, Angélique ; il n'est pas question ici de consulter mon goût, vous êtes destinée à un autre : c'est au Baron ; vous l'aimez, et voilà qui est fini. (Acte 1, scène 13, LE-MARQUIS)
  30. Dites, Angélique ? (Acte 1, scène 13, LE-MARQUIS)
  31. Il faut avouer que vous vous êtes bien mal conduit dans tout ceci. (Acte 1, scène 15, ANGÉLIQUE)

LE TRIOMPHE DE L'AMOUR (1732)

  1. Mais, Princesse, faites-moi la grâce tout entière ; si vous voulez me donner un régal bien complet, laissez-moi le plaisir de vous interroger moi-même à ma fantaisie. (Acte 1, scène 1, HERMIDAS)
  2. Laissez-moi dire : quand ces copies sont finies, vous faites courir le bruit que vous êtes indisposée, et qu'on ne vous voit pas ; ensuite vous m'habillez en homme, vous en prenez l'attirail vous-même ; et puis nous sortons incognito toutes deux dans cet équipage-là, vous, avec le nom de Phocion, moi, avec celui d'Hermidas, que vous me donnez ; et après un quart_d_heure de chemin, nous voilà dans les jardins du philosophe Hermocrate, avec la philosophie de qui je ne crois pas que vous ayez rien à démêler. (Acte 1, scène 1, HERMIDAS)
  3. Voilà, certes, une aventure bien singulière. (Acte 1, scène 1, HERMIDAS)
  4. Parlez donc, vous autres hommes, vous êtes donc des femmes ? (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  5. Mes mignonnes, avant que de vous en aller, il faudra bien, s'il vous plaît, que nous comptions ensemble : je vous ai d'abord pris pour deux fripons ; mais je vous fais réparation : vous êtes deux friponnes. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  6. Et par-dessus le marché, un honnête homme, qui n'a jamais laissé passer de contrebande ; ainsi vous êtes une marchandise que j'arrête, je vais faire fermer les portes. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  7. Pour avoir toutes ses commodités. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  8. Vous avez perdu votre coeur ; faites vos diligences pour en attraper un autre ; si on trouve le mien, je le donne. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  9. Ce n'est pas par ici qu'on entre ; noute maître m'a enchargé à ce que parsonne ne se promène dans le jardrin ; par ainsi, vous n'avez qu'à vous en retorner par où vous êtes venus, pour frapper à la porte du logis. (Acte 1, scène 3, DIMAS)
  10. Je ne leur baillons pas cette parmission-là, nous ; je n'entendons pas qu'on vianne comme ça sans dire gare : ne tiant-il qu'à enfiler des portes ouvartes ? (Acte 1, scène 3, DIMAS)
  11. Je vous demande pardon, Seigneur, de l'accueil rustique de cet homme-là ; Hermocrate lui-même vous en fera ses excuses ; et vous êtes d'une physionomie qui annonce les égards qu'on vous doit. (Acte 1, scène 4, AGIS)
  12. Il est vrai, Seigneur, que ce jardinier m'a traité brusquement ; mais vos politesses m'en dédommagent ; et si ma physionomie, dont vous parlez, vous disposait à me vouloir du bien, je la croirais en effet la plus heureuse du monde ; et ce serait, à mon gré, un des plus grands services qu'elle pût me rendre. (Acte 1, scène 4, PHOCION)
  13. Il est vrai, Seigneur, qu'à vous voir, vous paraissez bien digne de cette hospitalité vertueuse que vous avez reçue ailleurs ; mais il ne sera pas possible à Hermocrate de s'honorer du plaisir de vous l'offrir ; d'importantes raisons, qu'Agis sait bien, nous en empêchent ; je voudrais pouvoir vous les dire, elles nous justifieraient auprès de vous. (Acte 1, scène 5, LÉONTINE)
  14. J'ai besoin d'une raison moins austère que compatissante ; j'ai besoin d'un caractère de coeur qui tempère sa sévérité d'indulgence, et vous êtes d'un sexe chez qui ce doux mélange se trouve plus sûrement que dans le nôtre ; ainsi, Madame, écoutez-moi, je vous en conjure par tout ce que vous avez de bonté. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  15. On ne saurait s'empêcher de l'aimer, mais d'un amour timide, et comme effrayé du respect qu'elle imprime ; elle est jeune, non de cette jeunesse étourdie qui m'a toujours déplu, qui n'a que des agréments imparfaits, et qui ne sait encore qu'amuser les yeux, sans mériter d'aller au coeur : non, elle est dans cet âge vraiment aimable, qui met les grâces dans toutes leurs forces, où l'on jouit de tout ce que l'on est, dans cet âge où l'âme, moins dissipée, ajoute à la beauté des traits un rayon de la finesse qu'elle a acquise. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  16. Cette dame s'entretenait avec quelqu'un, elle souriait de temps en temps, et je démêlais dans ses gestes je ne sais quoi de doux, de généreux et d'affable, qui perçait à travers un maintien grave et modeste. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  17. Figurez-vous, Madame, un coeur tremblant et confondu devant elle, dont elle a sans doute aperçu la tendresse et la douleur, et qui du moins espérait de lui inspirer une pitié généreuse ; tout m'est refusé, Madame ; et dans cet état accablant, c'est à vous à qui j'ai recours, je me jette à vos genoux, et je vous confie mes plaintes. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  18. Que faites-vous, Seigneur ? (Acte 1, scène 6, LÉONTINE)
  19. Phocion, vous aimez la vertu, dites-vous ; est-ce l'aimer que de venir la surprendre ? (Acte 1, scène 6, LÉONTINE)
  20. Car enfin vous me flattez en vain ; vous êtes jeune, vous êtes aimable, et je ne suis plus ni l'un ni l'autre. (Acte 1, scène 6, LÉONTINE)
  21. Peut-être me les faites-vous regretter ! (Acte 1, scène 6, LÉONTINE)
  22. De quoi sert ce que vous dites là, Léontine ? (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  23. Oui, j'y consens, toute charmante que vous êtes, votre jeunesse va se passer, et je suis dans la mienne ; mais toutes les âmes sont du même âge. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  24. Vous savez ce que je vous demande ; je vais en presser Hermocrate, et je mourrai de douleur si vous ne m'êtes pas favorable. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  25. Je vous rends grâces, Seigneur, de l'honneur que vous me faites : un disciple tel que vous ne me paraît pas avoir besoin d'un maître qui me ressemble ; cependant, pour en mieux juger, j'aurais confidemment quelques questions à vous faire. (Acte 1, scène 7, HERMOCRATE)
  26. Ou je me trompe, Seigneur, ou vous ne m'êtes pas inconnu. (Acte 1, scène 8, HERMOCRATE)
  27. Vous dites vrai, Seigneur. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  28. Ne me parlez donc plus d'Agis ; je ne songe point à lui, je le répète : en voulez-vous des preuves incontestables ? (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  29. Vous êtes instruit, Seigneur. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  30. Haïssez, méprisez l'amour, j'y consens ; mais faites que je vous ressemble. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  31. J'ai des charmes, dites-vous ? (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  32. Venez çà, vous dis-je ; depis que ces nouviaux venus sont ici, il n'y a pas moyan de vous parler ; vous êtes toujours à chuchoter à l'écart avec ce marmouset de valet. (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  33. Qu'ou'êtes hasardeux ! (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  34. Vous dites ça comme s'il en pleuvait ; avez-vous bian de quoi ? (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  35. Vous êtes un fin marle ; mais, morgué ! (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  36. Ca ne vous conviant pas, à vous qui êtes un apprentif docteux ; mais tenez, velà qu'alles viannent ; faites avancer l'espèce. (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  37. Alles n'osont approcher, dites-leur que je sis savant sur leus parsonnes. (Acte 2, scène 2, DIMAS)
  38. Je ne saurais si tôt quitter ces lieux, d'importantes raisons, que vous saurez quelque jour, m'en empêchent ; mais vous, Phocion, qui êtes le maître de votre sort, attendez ici que je puisse décider du mien ; demeurez près de nous pour quelque temps ; vous y serez dans la solitude, il est vrai ; mais nous y serons ensemble, et le monde peut-il rien offrir de plus doux que le commerce de deux coeurs vertueux qui s'aiment ? (Acte 2, scène 3, AGIS)
  39. Vous êtes toujours le mien, Seigneur, mais je ne suis plus le vôtre ; je ne suis qu'un des objets de cette haine dont vous parliez tout à l'heure. (Acte 2, scène 3, PHOCION)
  40. J'appris que, sur mes refus, elle devait me faire enlever sous de faux prétextes ; et je n'ai trouvé d'autre ressource contre cette violence, que de me sauver sous cet habit qui me déguise. (Acte 2, scène 3, PHOCION)
  41. Non, vous dis-je, arrêtez, Aspasie ; vous êtes dans un état que je plains : je me reprocherais de n'y avoir pas été sensible ; et je presserai moi-même Hermocrate, s'il le faut, de consentir à votre séjour ici, vos malheurs m'y obligent. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  42. Et parce que vous êtes désolé, il faut que je vous aime ? (Acte 2, scène 5, LÉONTINE)
  43. Dites-lui qu'il se retire, Madame, je vous en prie. (Acte 2, scène 6, PHOCION)
  44. Va-t'en, Arlequin ; il n'est pas nécessaire que tu restes ici. (Acte 2, scène 6, LÉONTINE)
  45. Que vous êtes heureux d'être ici !... (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  46. Les honnêtes gens que vos maîtres !... (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  47. dites-moi, a-t-elle eu des amants ?... (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  48. Je vous apporte ce que vous m'avez demandé, Seigneur ; voyez si vous en êtes content ; il serait encore mieux si j'avais travaillé d'après la personne présente. (Acte 2, scène 7, HERMIDAS)
  49. Donnez, Seigneur, j'observerai ce que vous dites là. (Acte 2, scène 7, HERMIDAS)
  50. Ne me promettez point votre coeur ; dites que je l'ai, Léontine. (Acte 2, scène 7, PHOCION)
  51. Velà le philosophe qui se pourmène envars ici tout rêvant ; faites-nous de la marge, et laissez-nous le tarrain, pour à celle fin que je l'y en baille encore d'une venue. (Acte 2, scène 8, DIMAS)
  52. Morgué, qu'ou êtes heureux ; car tous ces charmes-là, devinez leur intention ? (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  53. Velà qui est fait, Corine ; il n'y a pus de guarison pour moi, ma mie ; je l'aime trop, cet homme-là, je ne saurais pu que faire ni que dire : Eh mais pourtant, Madame, vous êtes si belle ! (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  54. Mais en parlant par similitude, n'y aurait-il pas moyen, par votre moyen, de me recommander à l'affection de la femme de chambre, à cause que je savons toutes ces fredaines-là, et que je n'en sonnons mot ? (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  55. Cela ne vous est pas difficile ; quand vous êtes venue ici, vous savez que je n'aimais rien. (Acte 2, scène 11, AGIS)
  56. Je n'en sais pas le mot ; dites-moi à quoi j'en suis moi-même ; car je suis dans le même cas pour quelqu'un que j'aime. (Acte 2, scène 11, PHOCION)
  57. Il est vrai que vous n'aviez point encore aimé quand vous êtes arrivée. (Acte 2, scène 11, AGIS)
  58. D'ailleurs, vous n'êtes déjà que trop tendre, que trop embarrassé de votre tendresse, et si je vous disais mon secret, ce serait encore pis. (Acte 2, scène 11, PHOCION)
  59. Vous avez parlé de mes yeux ; il semble que les vôtres m'apprennent que vous n'êtes pas insensible. (Acte 2, scène 11, AGIS)
  60. Différentes affaires m'ont retenu, Aspasie ; mais il ne s'agit plus de penchant ; votre séjour ici est désormais impraticable ; il vous ferait tort ; Dimas sait qui vous êtes. (Acte 2, scène 12, HERMOCRATE)
  61. Vous dites que vous n'êtes point sage ! (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  62. Vous parlez de ma gloire : en est-il qui vaille celle de vous avoir causé le moindre des mouvements que vous dites ? (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  63. Non, c'en est fait, Seigneur, je ne vous demande plus le repos de mon coeur ; vous me le rendez par l'aveu que vous me faites ; vous m'aimez, je suis tranquille et charmée. (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  64. Les dieux détesteront cette même sagesse conservée aux dépens d'un jeune coeur que vous avez trompé, dont vous avez trahi la confiance, dont vous n'avez point respecté les intentions vertueuses, et qui n'a servi que de victime à la férocité de vos opinions. (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  65. Que veut dire le bruit que vous faites ? (Acte 2, scène 13, HERMOCRATE)
  66. Tenez, regardez la mine que vous faites là-dedans. (Acte 2, scène 13, ARLEQUIN)
  67. Vous me faites trop d'honneur. (Acte 2, scène 14, HERMOCRATE)
  68. Que dites-vous, Aspasie ? (Acte 2, scène 14, HERMOCRATE)
  69. N'en demandez pas davantage, Hermocrate, faites-moi la grâce d'ignorer le reste. (Acte 2, scène 14, PHOCION)
  70. Brisons là-dessus ; vous me faites rougir. (Acte 2, scène 14, PHOCION)
  71. C'est l'instant où je triomphe, dites-vous ; ne le laissons pas perdre, il est précieux : vos yeux me regardent avec une tendresse que je voudrais bien qu'on recueillît, afin d'en conserver l'image. (Acte 2, scène 14, PHOCION)
  72. Lui avez-vous découvert qui vous êtes, et m'abuseriez-vous ? (Acte 2, scène 16, HERMOCRATE)
  73. Seigneur, vous me comblez de joie : Vous m'avez dit que vous aviez été jaloux ; il ne me restait plus que le plaisir de le voir moi-même, et vous me le donnez : mon coeur vous remercie de l'injustice que vous me faites. (Acte 2, scène 16, PHOCION)
  74. À quoi en êtes-vous avec Phocion ? (Acte 2, scène 17, LÉONTINE)
  75. Êtes-vous toujours dans le dessein de le renvoyer ? (Acte 2, scène 17, L?ONTINE)
  76. Vous avez raison ; on y a des moments de tristesse. (Acte 2, scène 17, LÉONTINE)
  77. Et vous, qui êtes aimable et plus jeune que moi, je ne suis pas en peine de vous non plus. (Acte 2, scène 17, HERMOCRATE)
  78. Non, on ne saurait croire combien l'amour égare ces têtes qu'on appelle sages ; et il a fallu tout écouter, parce que je n'ai pas encore terminé avec Agis. (Acte 3, scène 1, PHOCION)
  79. Mais vous n'êtes pas quitte de Léontine ; la voilà qui vous cherche. (Acte 3, scène 1, HERMIDAS)
  80. Je vous ai dit que c'est un spectacle que je ne voulais pas donner ici, mais les mesures que nous avons prises ne me paraissent pas décentes ; vous avez envoyé chercher un équipage, qui doit nous attendre à quelques pas de la maison, n'est-il pas vrai ? (Acte 3, scène 2, LÉONTINE)
  81. Oui, je venons ici tant seulement pour régler nos comptes. (Acte 3, scène 4, DIMAS)
  82. Faites vite, car je suis pressée. (Acte 3, scène 4, PHOCION)
  83. Faites marché avec nous, ou bian je rompons tout. (Acte 3, scène 4, DIMAS)
  84. Mes enfants, vous êtes des insolents. (Acte 3, scène 4, PHOCION)
  85. C'est que, si vous me nuisez, si vous n'êtes pas discrets, je vous ferai expier votre indiscrétion dans un cachot. (Acte 3, scène 4, PHOCION)
  86. Si au contraire vous gardez le silence, je tiendrai toutes les promesses que je vous ai faites. (Acte 3, scène 4, PHOCION)
  87. Que vous êtes aimable, Aspasie, et qu'il m'est doux de vous aimer ! (Acte 3, scène 5, AGIS)
  88. Mais, dites-moi ; cette tendresse, dont la naïveté me charme, est-elle à l'épreuve de tout ? (Acte 3, scène 5, PHOCION)
  89. C'est elle-même ; mais n'en dites mot. (Acte 3, scène 7, HERMOCRATE)
  90. Vous l'épousez, dites-vous ? (Acte 3, scène 8, LÉONTINE)
  91. Ce que vous me dites là est-il possible, Aspasie ? (Acte 3, scène 9, AGIS)
  92. On n'a donc jamais tant aimé que vous le faites. (Acte 3, scène 9, AGIS)
  93. Et celui-ci, fourbe que vous êtes ? (Acte 3, scène 10, LÉONTINE)
  94. Qui êtes-vous ? (Acte 3, scène 10, HERMOCRATE)
  95. Vous, Hermocrate, et vous, Léontine, qui d'abord refusiez tous deux de me garder, vous sentez le motif de mes feintes : je voulais rendre le trône à Agis, et je voulais être à lui. (Acte 3, scène 11, PHOCION)
  96. Au reste, vous n'êtes point à plaindre, Hermocrate ; je laisse votre coeur entre les mains de votre raison. (Acte 3, scène 11, PHOCION)

LA SURPRISE DE L'AMOUR (1723)

  1. Est-ce que toutes les filles n'aimont pas à devenir la femme d'un homme ? (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  2. Oh, c'est pis qu'un Turc, à cause d'une dame de Paris qui l'aimait beaucoup, et qui li a tourné casaque pour un autre galant plus mal bâti que li : noute monsieur a fait du tapage ; il li a dit qu'alle devait être honteuse ; alle lui a dit qu'alle ne voulait pas l'être ; et voilà bian de quoi ; Ç'a-t-elle fait, et pis des injures, ous êtes cun indeigne, et voyez donc cet impertinent ; et je me vengerai, et moi, je m'en gausse ; tant y a qu'à la parfin, alle li a farmé la porte sur nez, l'i qui est glorieux a pris ça en mal, et il est venu ici pour vivre en harmite, en philosophe, car velà comme il dit, et depuis ce temps, quand il entend parler d'amour, il semble qu'en l'écorche comme une anguille ; son valet Arlequin fait itou le dégoûté, quand il voit une fille à droite, ce drôle de corps se baille les airs d'aller à gauche, à cause de queuque mijaurée de chambrière qui li a, à ce qu'il dit, vendu du noir. (Acte 1, scène 1, JACQUELINE)
  3. Tu n'as donc point de tristesse. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  4. Es-tu fou, si tu n'es pas malade, comment trouves-tu donc que tu ne te portes pas bien ? (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  5. C'est pour ne pas voir sur cet arbre deux petits oiseaux qui sont amoureux ; cela me tracasse, j'ai juré de ne plus faire l'amour, mais quand je le vois faire, j'ai presque envie de manquer de parole à mon serment, cela me raccommode avec ces pestes de femmes, et puis c'est le diable de me refâcher contre elles. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  6. Eh, mon cher Arlequin, me crois-tu plus exempt que toi de ces petites inquiétudes-là, je me ressouviens qu'il y a des femmes au monde, qu'elles sont aimables, et ce ressouvenir-là ne va pas sans quelques émotions de coeur ; mais ce sont ces émotions-là qui me rendent inébranlable dans la résolution de ne plus voir de femmes. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  7. Et moi, Monsieur, je vous assure que je vous aime cent fois plus aussi que de coutume, à cause que vous avez la bonté de m'aimer tant : je ne veux plus voir de femmes, non plus que vous ; cela n'a point de conscience, j'ai pensé crever de l'infidélité de Margot, les passe-temps de la campagne, votre conversation et la bonne nourriture m'ont un peu remis, je n'aime plus cette Margot, seulement quelquefois son petit nez me trotte encore dans la tête : mais quand je ne songe point à elle, je n'y gagne rien, car je pense à toutes les femmes en gros, et alors les émotions de coeur, que vous dites viennent me tourmenter ; je cours, je saute, je chante, je danse, je n'ai point d'autre secret pour me chasser cela, mais ce secret-là n'est que de l'onguent miton-mitaine ; je suis dans un grand danger, et puisque vous m'aimez tant, ayez la charité de me dire comment je ferai, pour devenir fort quand je suis faible. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  8. Voyez ces ajustements, jupes étroites, jupes en lanterne, coiffure en clocher, coiffure sur le nez, capuchon sur la tête, et toutes les modes les plus extravagantes, mettez-les sur une femme, dès qu'elles auront touché sa figure enchanteresse, c'est l'Amour et les Grâces qui l'ont habillée, c'est de l'esprit qui lui vient jusques au bout des doigts. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  9. Oh, cela est vrai ; il n'y a mardi pas de livre qui ait tant d'esprit qu'une femme, quand elle est en corset et en petites pantoufles. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  10. Sans l'aiguillon de la jalousie et du plaisir notre coeur à nous autres est un vrai paralytique, nous restons là comme des eaux dormantes, qui attendent qu'on les remue pour se remuer. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  11. Le coeur d'une femme se donne sa secousse à lui-même, il part sur un mot qu'on dit, sur un mot qu'on ne dit pas, sur une contenance : elle a beau vous avoir dit qu'elle aime, le répète-t-elle vous l'apprenez toujours, vous ne le saviez pas encore : ici par une impatience, par une froideur, par une imprudence, par une distraction, en baissant les yeux, en les relevant, en sortant de sa place, en y restant, enfin c'est de la jalousie, du calme, de l'inquiétude, de la joie, du babil, et du silence de toutes couleurs, et le moyen de ne pas s'enivrer du plaisir que cela donne ; le moyen de se voir adorer sans que la tête vous tourne, pour moi, j'étais tout aussi sot que les autres amants ; je me croyais un petit prodige, mon mérite m'étonnait : ah, qu'il est mortifiant d'en rabattre, c'est aujourd'hui ma bêtise qui m'étonne, l'homme prodigieux a disparu, et je n'ai trouvé qu'une dupe à la place. (Acte 1, scène 2, L?LIO)
  12. Eh bien, Monsieur, queussi, queumi, voilà mon histoire, j'étais tout aussi sot que vous : vous faites pourtant un portrait qui fait venir l'envie de l'original. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  13. Le tigre enfin paraît après les perles, et ce tigre, c'est un caractère perfide retranché dans l'âme de ta maîtresse, il se montre, il t'arrache son coeur, il déchire le tien, adieu tes plaisirs, il te laisse aussi misérable, que tu croyais être heureux. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  14. Quand tu seras tenté de revoir des femmes, souviens-toi toujours du tigre, et regarde tes émotions de coeur, comme une envie fatale d'aller sur sa route et de te perdre. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  15. Oh, voilà qui est fait, je renonce à toutes les femmes, et à tous les trésors du monde, et je m'en vais boire un petit coup, pour me fortifier dans cette bonne pensée. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  16. Bon, voilà de biaux contes qu'ous li faites-là, Monsieur. (Acte 1, scène 3, JACQUELINE)
  17. Est-ce que vous croyez que je sommes comme vos girouettes de Paris, qui tournent à tout vent. (Acte 1, scène 3, JACQUELINE)
  18. Allons-nous-en, Jacqueline, Madame_la_Comtesse fera mieux que nous. (Acte 1, scène 4, PIERRE)
  19. Vous avez entendu parler de cette comtesse qui a acheté depuis un an cette belle maison près de la vôtre ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  20. Eh bien, on m'a dit que cette comtesse est ici, et qu'elle veut vous parler : j'ai mauvaise opinion de cela. (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  21. Voilà, Monsieur, tout ce que j'avais à vous dire quand vous vous êtes retiré. (Acte 1, scène 7, LA COMTESSE)
  22. Madame, j'aurai tous les égards que mérite votre recommandation, et je vous prie de m'excuser si j'ai fui ; mais je vous avoue que vous êtes d'un sexe avec qui j'ai cru devoir rompre pour toute ma vie : cela vous paraîtra bien bizarre. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  23. Je ne chercherai point à me justifier ; car il me reste un peu de politesse, et je craindrais d'entamer une matière qui me met toujours de mauvaise humeur, et si je parlais, il pourrait, malgré moi m'échapper des traits d'une incivilité qui vous déplairait, et que mon respect vous épargne. (Acte 1, scène 7, L?LIO)
  24. Oui, Madame, c'est une infidélité, mais affreuse, mais détestable. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  25. Vous eûtes un successeur ? (Acte 1, scène 7, LA COMTESSE)
  26. On voit bien que vous êtes fâchée, Madame. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  27. Monsieur, vous êtes bien curieux d'être humilié dans vos confrères. (Acte 1, scène 7, LA COMTESSE)
  28. Fiez-vous à moi, Monsieur, vous ne connaissez pas votre misère, j'oserai vous le dire : vous voilà bien irrité contre les femmes ; je suis peut-être, moi, la moins aimable de toutes. (Acte 1, scène 7, LA COMTESSE)
  29. Tout hérissé de rancune que vous croyez être, moyennant deux ou trois coups d'oeil flatteurs qu'il m'en coûterait, grâce à la tournure grotesque de l'esprit de l'homme, vous m'allez donner la comédie. (Acte 1, scène 7, LA COMTESSE)
  30. Madame, peu de femmes sont aussi aimables que vous, vous l'êtes tout autant que je suis sûr que vous croyez l'être ; mais s'il n'y a que la comédie dont vous parlez qui puisse vous réjouir, en ma conscience, vous ne rirez de votre vie. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  31. Eh morbleu, pourquoi prêcher la fin du monde, cela coupe la gorge à tout : soyons raisonnables, condamnez les amants déloyaux, les conteurs de sornettes, à être jetés dans la rivière, une pierre au col, à merveille : enfermez les coquettes entre quatre murailles ; fort bien, mais les amants fidèles, dressez-leur de belles et bonnes statues pour encourager le public ; vous riez adieu, pauvres brebis égarées : pour moi, je vais travailler à la conversion d'Arlequin. (Acte 1, scène 7, COLOMBINE)
  32. Ne me trompé-je point, est-ce vous que je vois, Madame_la_Comtesse ? (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  33. Songez-vous à tous les millions de femmes qu'il y a dans le monde, au couchant, au levant, au septentrion, au midi, Européennes, Asiatiques, Africaines, Américaines, blanches, noires, basanées, de toutes les couleurs ? (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  34. Nos propres expériences, et les relations de nos voyageurs, nous apprennent que partout la femme est amie de l'homme, que la nature l'a pourvue de bonne volonté pour lui : la nature n'a manqué que Madame : le soleil n'éclaire qu'elle chez qui notre espèce n'ait point rencontré grâce, et cette seule exception de la loi générale se rencontre avec un personnage unique, je te le dis en ami ; avec un homme qui nous a donné l'exemple d'un fanatisme tout neuf ; qui seul de tous les hommes n'a pu s'accoutumer aux coquettes qui fourmillent sur la terre, et qui sont aussi anciennes que le monde ; enfin qui s'est condamné à venir ici languir de chagrin de ne plus voir de femmes, en expiation du crime qu'il a fait quand il en a vu. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  35. Ah,ah, je te pardonne toutes tes injures, en faveur de ces coquettes qui fourmillent sur la terre, et qui sont aussi anciennes que le monde. (Acte 1, scène 8, LÉLIO)
  36. Pour ne point tomber dans vos pattes, race de chats que vous êtes ; si vous étiez de bonnes gens, nous ne serions pas venus nous rendre ermites. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  37. Il n'y a plus de bon temps pour moi et c'est vous qui en êtes la cause, et malgré tout cela il ne s'en faut de rien que je ne t'aime. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  38. Mademoiselle Colombine, vos fades railleries ne me plaisent point du tout ; je vois bien les petites idées que vous avez dans l'esprit. (Acte 2, scène 1, LA COMTESSE)
  39. Je me retire, faites votre commission. (Acte 2, scène 1, LA COMTESSE)
  40. Pourquoi donc Madame_la_Comtesse se retire-t-elle en me voyant ? (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  41. Eh bien, Monsieur, faites-vous réponse ? (Acte 2, scène 2, COLOMBINE)
  42. Vous êtes distrait, Monsieur, vous me dites que vous courez faire réponse, et vous voilà encore ? (Acte 2, scène 2, COLOMBINE)
  43. C'est-à-dire que vous êtes bien charmé du parti que prend ma maîtresse. (Acte 2, scène 2, COLOMBINE)
  44. Les plus courtes folies sont les meilleures : l'homme est faible, tous les philosophes du temps passé nous l'ont dit, et je m'en fie bien à eux : vous vous croyez leste et gaillard, vous n'êtes point cela ; ce que vous êtes est caché derrière tout cela : si j'avais besoin d'indifférence et qu'on en vendît, je ne ferais pas emplette de la vôtre, j'ai bien peur que ce ne soit une drogue de charlatan, car on dit que l'Amour en est un, et franchement vous m'avez tout l'air d'avoir pris de son Mithridate. (Acte 2, scène 4, COLOMBINE)
  45. Vous vous agitez, vous allez et venez, vous riez du bout des dents, vous êtes sérieux tout de bon : tout autant de symptômes d'une indifférence amoureuse. (Acte 2, scène 4, COLOMBINE)
  46. Je pars ; mais mon avis est que vous avez la vue trouble ; attendez qu'elle s'éclaircisse, vous verrez mieux votre chemin ; n'allez pas vous jeter dans quelque ornière, vous embourber dans quelque pas : quand vous soupirerez, vous serez bien aise de trouver un écho qui vous réponde : n'en dites rien, ma maîtresse est étourdie du bateau, la bonne dame bataille, et c'est autant de battu ; motus, Monsieur, je suis votre servante. (Acte 2, scène 4, COLOMBINE)
  47. Parbleu, Madame_la_Comtesse, vos manières sont tout à fait de mon goût, je les trouve pourtant un peu sauvages ; car enfin, l'on n'écrit pas à un homme de qui l'on n'a pas à se plaindre : je ne veux plus vous voir, vous me fatiguez, vous m'êtes insupportable, et voilà le sens du billet, tout mitigé qu'il est. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  48. Dites-moi, Monsieur, j'ai fait un gros serment de n'être plus amoureux ; mais si Colombine m'ensorcelle, je n'ai pas mis cet article dans mon marché, mon serment ne vaudra rien, n'est-ce pas ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  49. Ce qui m'arrive avec la Comtesse ne suffirait-il pas pour jeter des étincelles de passion dans le coeur d'un autre ? (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  50. Point du tout, cela n'est pas fini, j'ai maintenant affaire à des caprices, à des fantaisies ; équipages d'esprit que toute femme apporte en naissant : Madame_la_Comtesse se met à rêver, et l'idée qu'elle imagine en se jouant serait la ruine de mon repos si j'étais capable d'y être sensible. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  51. D'une petite fantaisie magique qui prend à une femme, et qui plus est, ce n'est pas sa faute à elle : la nature a mis du poison pour nous dans toutes ses idées : son esprit ne peut se retourner qu'à notre dommage, sa vocation est de nous mettre en démence : elle fait sa charge involontairement. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  52. Que je suis heureux, dans cette occasion-ci, d'être à l'abri de tous ces périls : le voilà, ce billet insultant, malhonnête ; mais cette réflexion-là me met de mauvaise humeur ; les mauvais procédés m'ont toujours déplu, et le vôtre est un des plus déplaisants, Madame_la_Comtesse ; je suis bien fâché de ne l'avoir pas rendu à Colombine. (Acte 2, scène 5, L?LIO)
  53. Pardi non, c'est de la Comtesse. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  54. Oh qu'il ne t'arrive plus de faire de ces méprises-là, car j'étais certain que tu n'avais rien remarqué pour moi dans la Comtesse. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  55. Vous : il n'y a qu'un moment, mais c'est que la mémoire vous faille, comme à moi : voulez-vous que je vous dise, il est bien aisé de voir que le coeur vous démange ; vous parlez tout seul, vous faites des discours qui ont dix lieues de long, vous voulez vous en aller en Turquie, vous mettez vos bottes, vous les ôtez, vous partez, vous restez, et puis du noir, et puis du blanc : pardi, quand on ne sait ni ce qu'on dit ni ce qu'on fait, ce n'est pas pour des prunes : et moi, que ferai-je après, quand je vois mon maître qui perd l'esprit ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  56. Je te dis qu'il ne me reste plus qu'une simple curiosité, c'est de savoir s'il ne se passerait pas quelque chose dans le coeur de la Comtesse, et je donnerais tout à l'heure cent écus pour avoir soupçonné juste. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  57. Monsieur, si je deviens amoureux, je veux avoir la consolation que vous le soyez aussi, afin qu'on dise toujours : tel valet, tel maître : je ne m'embarrasse pas d'être un ridicule, pourvu que je vous ressemble ; si la comtesse vous aime, je viendrai vitement vous le dire, afin que cela vous achève : par bonheur que vous êtes déjà bien avancé, et cela me fait un grand plaisir. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  58. Je prierai pourtant la Comtesse d'ordonner à Colombine de laisser ce malheureux en repos : mais peut-être elle est bien aise elle-même que l'autre travaille à lui détraquer la cervelle, car Madame_la_Comtesse n'est pas dans le goût de m'obliger. (Acte 2, scène 6, LÉLIO)
  59. Vous me laissez, faites comme il vous plaira, j'ai la tête remplie de femmes et de tendresses : ces maudites idées-là me suivent partout, elles m'assiègent, Arlequin d'un côté, les folies de la Comtesse de l'autre, et toi aussi. (Acte 2, scène 6, LÉLIO)
  60. Ne te presse pas, nous verrons ce que dira la Comtesse. (Acte 2, scène 6, LÉLIO)
  61. La voilà, cette Comtesse. (Acte 2, scène 6, JACQUELINE)
  62. Hélas Monsieur, je ne vous voyais pas : après cela, quand je vous aurais vu, je ne me ferais pas un grand scrupule d'approcher de l'endroit où vous êtes, et je ne me détournerais pas de mon chemin à cause de vous, je vous dirai cependant que vous outrez les termes de mon billet, il ne signifiait pas, haïssons-nous, soyons-nous odieux : si vos dispositions de haine ou pour toutes les femmes, ou pour moi vous l'ont fait expliquer comme cela, et si vous le pratiquez comme vous l'entendez, ce n'est pas ma faute. (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  63. Vous êtes bien difficile, Monsieur, et vos expressions sont bien naïves ! (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  64. Mais du ton dont vous le dites, il semble que vous vous imaginez m'annoncer une mauvaise nouvelle ? (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  65. J'espérais que vous me divertiriez en m'aimant : vous avez pris un autre tour, je ne perds point au change, et je vous trouve très divertissant comme vous êtes. (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  66. Ma foi, Madame, nous ne nous ennuierons donc point ensemble, si je vous réjouis, vous n'êtes point ingrate : vous espériez que je vous divertirais, mais vous ne m'aviez pas dit que je serais diverti. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  67. Vous êtes injuste, je ne suis pas sans discernement : Mais à quoi bon faire cette supposition, que si vous m'aimiez je vous traiterais plus mal qu'un autre ? (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  68. Morbleu, Madame, vous êtes une dame raisonnable, à la bonne heure, mais accordez donc cette lettre avec vos premières honnêtetés et avec vos offres d'amitié : cela est inconcevable, aujourd'hui votre ami, demain rien. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  69. Un moment : vous êtes de toutes les dames que j'ai vues celle qui vaut le mieux, je sens même que j'ai du plaisir à vous rendre cette justice-là : Colombine vous en a dit davantage ; c'est une visionnaire, non seulement sur mon chapitre, mais encore sur le vôtre:: Madame, je vous en avertis, ainsi n'en croyez jamais au rapport de vos domestiques. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  70. Que dites-vous, Monsieur ? (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  71. Tous les diamants y sont, rien n'y manque, hors le portrait que Monsieur_Lélio a gardé : c'est un grand bonheur que vous ayez trouvé cela ; je vous rends la boîte, il est juste que vous la donniez vous-même à Madame_la_Comtesse : adieu, je suis pressée. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  72. Eh bien, dites à cette heure ce que vous pensez de moi, hé, hé, hé. (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  73. Me dire comment je me porte : par exemple, me faire de petites questions. (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  74. Tu mériterais que je te fisse expirer de pur chagrin, mais je suis généreuse : tu as méprisé toutes les suivantes de France en ma personne, je les représente. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  75. Demande-lui à genoux pardon de toutes tes impertinences, et la grâce t'est accordée. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  76. N'oublions rien pour les conduire à s'avouer qu'ils s'aiment : quand tu rendras la boîte à la Comtesse, ne manque pas de lui dire pourquoi ton maître en garde le portrait ? (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  77. Vous êtes donc aveugle ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  78. Vous êtes une grande raisonneuse ! (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  79. Vous êtes faite aujourd'hui pour m'impatienter. (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  80. Dites-moi, sur un pareil rapport, qui est-ce qui ne croira pas qu'un homme est amoureux ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  81. Oh vous croyez que cela va comme votre tête, avec votre tant mieux : il serait à souhaiter qu'il m'aimât, pour justifier le reproche que je lui en ai fait, je suis désolée d'avoir accusé un homme d'un amour qu'il n'a pas : mais si vous vous êtes trompée, pourquoi Lélio m'a-t-il fait presque entendre qu'il m'aimait ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  82. Allez, allez, vous ne savez ce que vous dites, c'est de l'amour que ce sentiment-là. (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  83. Cela posé, examinons ce qu'il vous dit : vous ne m'aimez pas, Madame, j'en suis convaincu, et je vous avouerai que cette conviction m'est absolument nécessaire ; c'est-à-dire pour rester où vous êtes, j'ai besoin d'être certain que vous ne m'aimez pas, sans quoi je décamperais, c'est une pensée désobligeante, entortillée dans un tour honnête, cela me paraît assez net. (Acte 3, scène 2, COLOMBINE)
  84. Non, Colombine, cela ne se peut pas, tu n'y étais point ; tu ne lui as pas vu prononcer ces paroles-là, je t'assure qu'il les a dites d'un ton de coeur attendri. (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  85. Et s'il ne m'aime pas, je fais voeu de détester son caractère ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  86. Il vous aimait peut-être, et je lui avais dit que vous pourriez l'aimer ; mais vous vous êtes fâchée, et j'ai détruit mon ouvrage : j'ai dit tantôt à Arlequin que vous ne songiez nullement à lui : que j'avais voulu flatter son maître pour me divertir, et qu'enfin Monsieur_Lélio était l'homme du monde que vous aimeriez le moins. (Acte 3, scène 2, COLOMBINE)
  87. Tu fais là d'impertinentes questions ! (Acte 3, scène 3, COLOMBINE)
  88. La voilà, Madame, un autre que vous ne la verrait pas, mais vous êtes une femme de bien. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  89. Colombine, où est Madame_la_Comtesse ? (Acte 3, scène 4, LÉLIO)
  90. Madame_la_Comtesse va, je pense, partir tout à l'heure pour Paris. (Acte 3, scène 4, COLOMBINE)
  91. Monsieur, Madame_la_Comtesse ne part pas, elle attend pour se déterminer qu'elle sache si vous l'aimez, ou non ; mais dites-moi naturellement vous-même ce qui en est, c'est le plus court ? (Acte 3, scène 4, COLOMBINE)
  92. Mais, Madame_la_Comtesse est aimable, et ce serait une grossièreté. (Acte 3, scène 4, LÉLIO)
  93. Eh bien, dites que vous l'aimez. (Acte 3, scène 4, COLOMBINE)
  94. Mais en vérité c'est une tyrannie que cette alternative-là ; si je vais dire que je l'aime, cela dérangera peut-être Madame_la_Comtesse ? (Acte 3, scène 4, LÉLIO)
  95. Dites-lui que je suis plein d'estime, de considération et de respect pour elle. (Acte 3, scène 4, LÉLIO)
  96. Vous me faites pitié. (Acte 3, scène 4, COLOMBINE)
  97. Oui, et vous êtes un étrange homme, de ne m'avoir pas confié que vous l'aimiez. (Acte 3, scène 4, COLOMBINE)
  98. C'est maintenant qu'il faut dire : va comme je te pousse : vive l'amour, mon cher maître, et faites chorus, car il n'y a pas deux chemins : il faut passer par là, ou par la fenêtre. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  99. Vous dites une chanson, et je l'accompagne : ne vous fâchez pas, j'ai de bonnes nouvelles à vous apprendre ; cette Comtesse vous aime, et la voilà qui vient vous donner le dernier coup à vous. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  100. Vous ne savez ce que vous dites. (Acte 3, scène 6, LÉLIO)
  101. Madame_la_Comtesse ! (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  102. Eh, Madame, je vous assure que je ne lui veux aucun mal, il faut qu'il ait l'esprit troublé : retire-toi et ne nous romps plus la tête de tes sots discours. (Acte 3, scène 6, LÉLIO)
  103. Moi, Madame : vous êtes la maîtresse. (Acte 3, scène 6, LÉLIO)
  104. Non, Madame, condamnez-moi, ou faites-moi grâce. (Acte 3, scène 6, LÉLIO)

L'ILE DES ESCLAVES (1725)

  1. Je t'en prie, je t'en prie ; comme vous êtes civil et poli ; c'est l'air du pays qui fait cela. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  2. Adieu, mon ami, je vais trouver mes camarades et tes maîtres. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  3. Misérable, tu ne mérites pas de vivre. (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  4. Doucement ; tes forces sont bien diminuées, car je ne t'obéis plus, prends-y garde. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  5. Que le ciel vous tienne gaillard, brave camarade que vous êtes ! (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  6. Arlequin, votre aventure vous afflige, et vous êtes outré contre Iphicrate et contre nous. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  7. Ne vous gênez point, soulagez-vous par l'emportement le plus vif ; traitez-le de misérable, et nous aussi, tout vous est permis à présent : mais ce moment-ci passé, n'oubliez pas que vous êtes Arlequin, que voici Iphicrate, et que vous êtes auprès de lui ce qu'il était auprès de vous : ce sont là nos lois, et ma charge dans la République est de les faire observer en ce canton-ci. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  8. Remerciez le sort qui vous conduit ici ; il vous remet en nos mains, durs, injustes et superbes ; vous voilà en mauvais état, nous entreprenons de vous guérir ; vous êtes moins nos esclaves que nos malades, et nous ne prenons que trois ans pour vous rendre sains ; c'est-à-dire, humains, raisonnables et généreux pour toute votre vie. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  9. Ah ça, ma compatriote ; car je regarde désormais notre île comme votre patrie ; dites-moi aussi votre nom. (Acte 1, scène 3, TRIVELIN)
  10. Impertinente que vous êtes ! (Acte 1, scène 3, EUPHROSINE)
  11. Faites cela, je le veux ; taisez-vous, sotte ! (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  12. Mais comme vous êtes d'un sexe naturellement assez faible, et que par là vous avez dû céder plus facilement qu'un homme aux exemples de hauteur, de mépris et de dureté qu'on vous a donnés chez vous contre leurs pareils ; tout ce que je puis faire pour vous, c'est de prier Euphrosine de peser avec bonté les torts que vous avez avec elle, afin de les peser avec justice. (Acte 1, scène 3, TRIVELIN)
  13. S'il faut que j'excuse toutes ses mauvaises manières à mon égard, il faudra donc qu'elle excuse aussi la rancune que j'en ai contre elle ; car je suis femme autant qu'elle, moi : voyons, qui est-ce qui décidera. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  14. Partout, à toute heure, en tous lieux ; je vous ai dit de m'interroger ; mais par où commencer, je n'en sais rien, je m'y perds ; il y a tant de choses, j'en ai tant vu, tant remarqué de toutes les espèces, que cela me brouille. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  15. Madame se tait, Madame parle ; elle regarde, elle est triste, elle est gaie : silence, discours, regards, tristesse et joie, c'est tout un, il n'y a que la couleur de différente ; c'est vanité muette, contente ou fâchée ; c'est coquetterie babillarde, jalouse ou curieuse ; c'est Madame, toujours vaine ou coquette l'un après l'autre, ou tous les deux à la fois : voilà ce que c'est, voilà par où je débute, rien que cela. (Acte 1, scène 3, CL?ANTHIS)
  16. Cependant on se mire, on éprouve son visage de toutes les façons, rien ne réussit ; des yeux battus, un teint fatigué ; voilà qui est fini, il faut envelopper ce visage-là, nous n'aurons que du négligé, Madame ne verra personne aujourd'hui, pas même le jour, si elle peut, du moins fera-t-il sombre dans la chambre. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  17. Vous en êtes aux deux tiers ; et j'achèverai, pourvu que cela ne vous ennuie pas. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  18. Cette femme-là est aimable, disiez-vous ; elle a les yeux petits, mais très doux ; et là-dessus vous ouvriez les vôtres, vous vous donniez des tons, des gestes de tête, de petites contorsions, des vivacités. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  19. Vous réussîtes pourtant, le cavalier s'y prit ; il vous offrit son coeur. (Acte 1, scène 3, CL?ANTHIS)
  20. À moi ? lui dîtes-vous. (Acte 1, scène 3, CL?ANTHIS)
  21. Continuez, folâtre, continuez, dites-vous, en ôtant vos gants sous prétexte de m'en demander d'autres. (Acte 1, scène 3, CL?ANTHIS)
  22. Vous êtes des barbares. (Acte 1, scène 4, EUPHROSINE)
  23. Nous sommes d'honnêtes gens qui vous instruisons ; voilà tout : il vous reste encore à satisfaire à une petite formalité. (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  24. Convenez-vous de tous les sentiments coquets, de toutes les singeries d'amour-propre qu'elle vient de vous attribuer ? (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  25. On espérera que, vous étant reconnue, vous abjurerez un jour toutes ces folies qui font qu'on n'aime que soi, et qui ont distrait votre bon coeur d'une infinité d'attentions plus louables. (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  26. Monsieur, faites donc comme si j'étais convenue de tout. (Acte 1, scène 4, EUPHROSINE)
  27. Êtes-vous content d'Arlequin ? (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  28. Oh n'importe, je vois bien que vous n'êtes point méchant. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  29. Eh bien, faites. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  30. Car encore une fois nous sommes d'honnêtes gens à cette heure ; il faut songer à cela, il n'est plus question de familiarité domestique. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  31. Monsieur, vous êtes galant, vous vous promenez avec moi, vous me dites des douceurs ; mais finissons, en voilà assez, je vous dispense des compliments. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  32. Vous m'allez dire que vous m'aimez, je le vois bien ; dites, Monsieur, dites ; heureusement on n'en croira rien. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  33. Vous êtes aimable, mais coquet, et vous ne persuaderez pas. (Acte 1, scène 6, CL?ANTHIS)
  34. Ah, ah, par ma foi, vous êtes bien aimable, et moi aussi. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  35. Mais que dites-vous de ma suivante ? (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  36. Inspirez à Arlequin de s'attacher à moi ; faites-lui sentit l'avantage qu'il y trouvera dans la situation où il est ; qu'il m'épouse, il sortira tout d'un coup d'esclavage ; cela est bien aisé, au bout du compte. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  37. Ils le veulent, si vous voulez ; car dans le grand monde on n'est pas si façonnier ; et sans faire semblant de rien, vous pourriez lui jeter quelque petit mot bien clair à l'aventure pour lui donner courage, à cause que vous êtes plus que lui ; c'est l'ordre. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  38. Effectivement, dans le cas où je suis, il pourrait y avoir de la petitesse à m'assujettir à de certaines formalités qui ne me regardent plus ; je comprends cela à merveille ; mais parlez-lui toujours, je vais dire un mot à Cléanthis ; tirez-vous à quartier pour un moment. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  39. Vous êtes si belle, il faut bien vous donner son coeur, aussi bien vous le prendriez de vous-même. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  40. Quelles mains ravissantes ! (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  41. Je ne le serai jamais tant que vous en êtes digne. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  42. Vous êtes digne de toutes les dignités imaginables : un Empereur ne vous vaut pas ni moi non plus ; mais me voilà, moi, et un Empereur n'y est pas ; et un rien qu'on voit, vaut mieux que quelque chose qu'on ne voit pas. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  43. Qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  44. As-tu encore quelques nouvelles insultes à me faire ? (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  45. On m'avait promis que mon esclavage finirait bientôt, mais on me trompe, et c'en est fait, je succombe ; je me meurs, Arlequin, et tu perdras bientôt ce malheureux maître qui ne te croyait pas capable des indignités qu'il a souffertes de toi. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  46. De ton audace et de tes mépris envers ton maître : rien ne m'a été si sensible, je l'avoue. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  47. Tu disais bien que tu m'aimais, toi, quand tu me faisais battre ; est-ce que les étrivières sont plus honnêtes que les moqueries ? (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  48. D'ailleurs, ne fallait-il pas te corriger de tes défauts ? (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  49. Va, tu n'es qu'un ingrat ; au lieu de me secourir ici, de partager mon affliction, de montrer à tes camarades l'exemple d'un attachement qui les eût touchés, qui les eût engagés peut-être à renoncer à leur coutume ou à m'en affranchir, et qui m'eût pénétré moi-même de la plus vive reconnaissance. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  50. Je parlerai en ta faveur à mes camarades, je les prierai de te renvoyer, et s'ils ne le veulent pas, je te garderai comme mon ami ; car je ne te ressemble pas, moi, je n'aurais point le courage d'être heureux à tes dépens. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  51. Ne dites donc point comme cela, mon cher patron , si j'avais été votre pareil, je n'aurais peut-être pas mieux valu que vous : c'est à moi à vous demander pardon du mauvais service que je vous ai toujours rendu. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  52. Dites plutôt quel exemple pour nous, Madame, vous m'en voyez pénétré. (Acte 1, scène 10, IPHICRATE)
  53. Ah vraiment, nous y voilà, avec vos beaux exemples ; voilà de nos gens qui nous méprisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, qui nous regardent comme des vers de terre, et puis, qui sont trop heureux dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnêtes gens qu'eux. (Acte 1, scène 10, CLÉANTHIS)
  54. Entendez-vous, Messieurs les honnêtes gens du monde ? (Acte 1, scène 10, CL?ANTHIS)
  55. À de pauvres gens que vous avez toujours offensés, maltraités, accablés, tout riches que vous êtes, et qui ont aujourd'hui pitié de vous, tout pauvres qu'ils sont. (Acte 1, scène 10, CL?ANTHIS)
  56. Estimez-vous à cette heure, faites les superbes, vous aurez bonne grâce ! (Acte 1, scène 10, CL?ANTHIS)
  57. Mais voilà qui est fait, je veux bien oublier tout ; faites comme vous voudrez ; si vous m'avez fait souffrir, tant pis pour vous ; je ne veux pas avoir à me reprocher la même chose, je vous rends la liberté ; et s'il y avait un vaisseau, je partirais tout à l'heure avec vous : voilà tout le mal que je vous veux ; si vous m'en faites encore, ce ne sera pas ma faute. (Acte 1, scène 10, CLÉANTHIS)
  58. Êtes-vous contente, Madame ? (Acte 1, scène 10, IPHICRATE)
  59. Vous ne voyez rien, nous sommes admirables ; nous sommes des Rois et des Reines ; enfin finale, la paix est conclue, la vertu a arrangé tout cela ; il ne nous faut plus qu'un bateau et un batelier pour nous en aller : et si vous nous les donnez, vous serez presque aussi honnêtes gens que nous. (Acte 1, scène 11, ARLEQUIN)
  60. Et vous, Cléanthis, êtes-vous du même sentiment ? (Acte 1, scène 11, TRIVELIN)
  61. Vous avez été leurs maîtres, et vous en avez mal agi ; ils sont devenus les vôtres, et ils vous pardonnent ; faites vos réflexions là-dessus. (Acte 1, scène 11, TRIVELIN)

LA MÈRE CONFIDENTE (1735)

  1. Vous êtes tous deux aimables, l'amour s'est mis de la partie, cela est naturel ; voilà sept ou huit entrevues que nous avons avec vous, à l'insu de tout le monde ; la mère, à qui vous êtes inconnu, pourrait à la fin en apprendre quelque chose, toute l'intrigue retomberait sur moi : terminons ; Angélique est riche, vous êtes tous deux d'une égale condition, à ce que vous dites ; engagez vos parents à la demander pour vous en mariage ; il n'y a pas même de temps à perdre. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Ce n'est pas le bien d'Angélique qui me fait envie : si je ne l'avais pas rencontrée ici, j'allais, à mon retour à Paris, épouser une veuve très riche et peut-être plus riche qu'elle, tout le monde le sait, mais il n'y a plus moyen : j'aime Angélique ; et si jamais tes soins m'unissaient à elle, je me charge de ton établissement. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  3. Vous êtes séduisant ; voilà une façon d'aimer qui commence à m'intéresser, je me persuade qu'Angélique serait bien avec vous. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  4. Vous lui ferez donc sa fortune aussi bien qu'à moi, mais, Monsieur, vous n'avez rien, dites-vous ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  5. d'où vient me faire peur avec vos tristes récits, pendant que vous en avez de si consolants à faire ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  6. Monsieur, vous m'impatientez avec votre situation ; en vérité, vous êtes insupportable, tout est désolant avec vous, de quelque côté qu'on se tourne. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  7. Vous êtes tous deux les plus aimables enfants du monde, car il refuse aussi, à cause de vous, une veuve très riche, à ce qu'on dit. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  8. Rappelez-vous votre aventure : nous nous promenons toutes deux dans les allées de ce bois. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  9. Ne l'êtes-vous pas pour vous deux ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  10. Oui, il va venir, il ne tardera pas deux minutes, il est exact. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  11. Pourquoi ne saurait-il pas que vous êtes charmée que tout le monde l'aime et l'estime ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  12. Je vous baille donc la parfarence ; redites voute chance, alle sera pu bonne ce coup-ci que l'autre, d'abord c'est une rencontre, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 4, LUBIN)
  13. Ceci est sérieux ; mais vous êtes bien hardi, Lubin, de vous charger d'une pareille commission. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  14. Je consens même que tu les avertisses quand j'arriverai, pourvu que tu me rapportes tout fidèlement, et il ne te sera pas difficile de le faire, puisque tu ne t'éloignes pas beaucoup d'eux. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  15. Dites glacé, taciturne, mélancolique, rêveur et triste. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  16. Je n'ai point d'ordre à vous donner, ma fille ; je suis votre amie, et vous êtes la mienne, et si vous me traitez autrement, je n'ai plus rien à vous dire. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  17. Viens donc que je t'embrasse : te voici dans un âge raisonnable, mais où tu auras besoin de mes conseils et de mon expérience ; te rappelles-tu l'entretien que nous eûmes l'autre jour ; et cette douceur que nous nous figurions toutes deux à vivre ensemble dans la plus intime confiance, sans avoir de secrets l'une pour l'autre ; t'en souviens-tu ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  18. Il est difficile d'espérer ce que vous dites là. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  19. Tu rêves encore, avec tes pardons, tu me prends pour ta mère. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  20. Vous me faites trembler. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  21. Ma fille, vois ce que tu as fait, te serais-tu crue capable de tromper ta mère, de voir à son insu un jeune étourdi, de courir les risques de son indiscrétion et de sa vanité, de t'exposer à tout ce qu'il voudra dire, et de te livrer à l'indécence de tant d'entrevues secrètes, ménagées par une misérable suivante sans coeur, qui ne s'embarrasse guère des conséquences, pourvu qu'elle y trouve son intérêt, comme elle l'y trouve sans doute ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  22. Je pourrais bien avoir tort, voilà des réflexions que je n'ai jamais faites. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  23. Ce n'est pas un domestique payé pour te trahir, non plus qu'un amant qui met tout son bonheur à te séduire ; tu ne consultes que tes ennemis ; ton coeur même est de leur parti, tu n'as pour tout secours que ta vertu qui ne doit pas être contente, et qu'une véritable amie comme moi, dont tu te défies : que ne risques-tu pas ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  24. Est-ce que vous me faites itou voute rapporteux auprès d'elle ? (Acte 2, scène 1, LUBIN)
  25. Attendez pourtant ; puisque vous êtes là, je serai bien aise que vous sachiez ce que j'ai à vous dire : vous m'avez écrit, vous avez lié conversation avec moi, vous pourriez vous en vanter, cela n'arrive que trop souvent, et je serais charmée que vous appreniez ce que j'en pense. (Acte 2, scène 3, ANGÉLIQUE)
  26. Me vanter, moi, Madame, de quel affreux caractère me faites-vous là ? (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  27. Dites-moi, il n'a pas tenu à vous que je n'eusse des dispositions favorables pour Monsieur, c'est par vos soins qu'il a eu avec moi toutes les entrevues où vous m'avez amenée sans me le dire, car c'est sans me le dire, en avez-vous senti les conséquences ? (Acte 2, scène 3, ANGÉLIQUE)
  28. Si, de votre côté, vous êtes de ces filles intéressées qui ne se soucient pas de faire tort à leurs maîtresses pourvu qu'elles y trouvent leur avantage, que ne risquerais-je pas ? (Acte 2, scène 3, ANGÉLIQUE)
  29. Je répondrai, moi, je n'ai pas perdu la parole : si Monsieur est un homme d'honneur à qui vous faites injure, si je suis une fille généreuse, qui ne gagne à tout cela que le joli compliment dont vous m'honorez, où en est avec moi votre reconnaissance, hem ? (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  30. Gagez, Madame, faites-moi cette galanterie-là, vous perdrez, et ce sera une manière de donner tout à fait noble. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  31. J'entre dans votre douleur, Monsieur, mais faites comme moi, je n'avais que de bonnes intentions : j'aime ma maîtresse, tout injuste qu'elle est, je voulais unir son sort à celui d'un homme qui lui aurait rendu la vie heureuse et tranquille, mes motifs lui sont suspects, et j'y renonce ; imitez-moi, privez-vous de votre côté du plaisir de voir Angélique, sacrifiez votre amour à ses inquiétudes, vous êtes capable de cet effort-là. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  32. Adieu, Madame ; je vous quitte, puisque vous le voulez ; dans l'état où vous me jetez, la vie m'est à charge, je pars pénétré d'une affliction mortelle, et je n'y résisterai point, jamais on n'eut tant d'amour, tant de respect que j'en ai pour vous, jamais on n'osa espérer moins de retour ; ce n'est pas votre indifférence qui m'accable, elle me rend justice, j'en aurais soupiré toute ma vie sans m'en plaindre, et ce n'était point à moi, ce n'est peut-être à personne à prétendre à votre coeur ; mais je pouvais espérer votre estime, je me croyais à l'abri du mépris, et ni ma passion ni mon caractère n'ont mérité les outrages que vous leur faites. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  33. C'est vous qui êtes cause que je me suis accoutumée à le voir. (Acte 2, scène 5, ANGÉLIQUE)
  34. Que vous êtes méchante ! (Acte 2, scène 5, ANGÉLIQUE)
  35. Quelle perte vous faites ! (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  36. Angélique, vous êtes toute mon espérance. (Acte 2, scène 6, DORANTE)
  37. Vous me faites trembler. (Acte 2, scène 6, ANGÉLIQUE)
  38. Mais, Dorante, êtes-vous raisonnable ? (Acte 2, scène 6, ANGÉLIQUE)
  39. Et si vous m'aimez un peu, n'êtes-vous pas effrayée vous-même de l'idée de n'être jamais à moi ? (Acte 2, scène 6, DORANTE)
  40. Et parce que vous êtes vertueuse, en avez-vous moins de droit d'éviter un malheur ? (Acte 2, scène 6, DORANTE)
  41. Vous êtes plus belle que jamais. (Acte 2, scène 8, ERGASTE)
  42. Vous êtes bien modeste. (Acte 2, scène 8, ERGASTE)
  43. Faites, Monsieur, ne vous gênez pas. (Acte 2, scène 8, ANGÉLIQUE)
  44. Je n'en doute pas ; allez, je connais votre fidélité, Lisette, je ne m'y trompe pas, et je compte bien vous en récompenser comme il faut ; dites à ma fille que je l'attends. (Acte 2, scène 10, MADAME-ARGANTE)
  45. Pisque vous êtes pressée, je mettrons tout en un tas. (Acte 2, scène 11, LUBIN)
  46. N'importe, je m'en fie à tes réflexions, elles te donneront bien du mépris pour lui. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  47. Il l'ignorait quand il m'a vue, et c'est ce qui devrait l'empêcher de m'aimer, il sait bien que quand une fille est riche, on ne la donne qu'à un homme qui a d'autres richesses, toutes inutiles qu'elles sont ; c'est, du moins, l'usage, le mérite n'est compté pour rien. (Acte 2, scène 12, ANGÉLIQUE)
  48. Souffre à ton tour que mon amitié te parle pour elle ; lequel aimes-tu le mieux, ou de cette mère qui t'a inspiré mille vertus, ou d'un amant qui veut te les ôter toutes ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  49. Dites-lui qu'elle ne craigne rien de sa fille, dites-lui que rien ne m'est plus cher qu'elle, et que je ne verrai plus Dorante, si elle me condamne à le perdre. (Acte 2, scène 12, ANGÉLIQUE)
  50. Y a-t-il longtemps que vous êtes ici ? (Acte 3, scène 2, ERGASTE)
  51. Cette ressemblance, ne faut pas que vous l'aperceviez de près, si vous êtes honnête. (Acte 3, scène 2, LUBIN)
  52. Oui, parce que vous le saviez ; mais transportez-vous plus loin, faites-li place, et gardez le secret, Monsieur, ça est de conséquence. (Acte 3, scène 2, LUBIN)
  53. Bon, vous êtes homme de parole, mais dites-moi, avez-vous souvenance de connaître un certain Monsieur Ergaste, qui a l'air d'être gelé, et qu'on dirait qu'il ne va ni ne grouille, quand il marche ? (Acte 3, scène 3, LUBIN)
  54. Point du tout, allez votre chemin, ma façon d'aimer est plus tranquille que la vôtre, j'en suis plus le maître, et je me sens touché de ce que vous me dites. (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  55. Liberté tout entière, continuez, vous dis-je, faites comme si vous ne m'aviez pas vu, et ne dites ici à personne qui je suis, je vous le défends bien. (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  56. Vous dites que le temps presse, et vous faites des questions inutiles ! (Acte 3, scène 6, ANGÉLIQUE)
  57. À vous montrer à une dame de mes parentes. (Acte 3, scène 6, ANGÉLIQUE)
  58. De vos parentes ? (Acte 3, scène 6, DORANTE)
  59. Est-ce que vous êtes itou la tante de voute fille ? (Acte 3, scène 8, LUBIN)
  60. Pour vous, Madame, ne vous faites pas un monstre de votre fuite. (Acte 3, scène 9, LISETTE)
  61. Monsieur, ma nièce m'a tout conté, rassurez-vous : il me paraît que vous êtes inquiet. (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  62. Prenez garde, Monsieur ; votre désespoir de la perdre pourrait être suspect d'intérêt ; et quand vous dites que non, faut-il vous en croire sur votre parole ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  63. L'amour seul vous fait agir, soit ; mais vous êtes, m'a-t-on dit, un honnête homme, et un honnête homme aime autrement qu'un autre ; le plus violent amour ne lui conseille jamais rien qui puisse tourner à la honte de sa maîtresse, vous voyez, reconnaissez-vous ce que je dis là, vous qui voulez engager Angélique à une démarche aussi déshonorante ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  64. Madame, je me livre à vous, à vos conseils, conduisez-moi, ordonnez, que faut-il que je devienne, vous êtes la maîtresse, je fais moins cas de la vie que des lumières que vous venez de me donner ; et vous, Dorante, tout ce que je puis à présent pour vous, c'est de vous pardonner une proposition qui doit vous paraître affreuse. (Acte 3, scène 11, ANGÉLIQUE)
  65. Dorante, apprenez qu'elle les savait toutes, que je l'ai instruite de votre amour, du mien, de vos desseins, de mes irrésolutions. (Acte 3, scène 11, ANGÉLIQUE)
  66. Quel respectable portrait me faites-vous d'elle ! (Acte 3, scène 11, DORANTE)
  67. Ma mère, lui dirai-je qui vous êtes ? (Acte 3, scène 11, ANGÉLIQUE)
  68. Madame, quelques affaires pressantes me rappellent à Paris. (Acte 3, scène 12, ERGASTE)
  69. Il n'est pas riche, mais il vient de me montrer un caractère qui me charme, et qui fera le bonheur d'Angélique ; Dorante, je ne veux que le temps de savoir qui vous êtes. (Acte 3, scène 12, MADAME-ARGANTE)

LA COMMÈRE (1741)

  1. De belles et bonnes rentes sont bonnes, je ne dis pas que non, et on aime toujours à avoir de quoi ; mais tout cela n'est rien en comparaison de votre personne. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  2. Finalement, je vous dois mon nom, ma braverie, ma parenté, mon beau langage, ma politesse, ma bonne mine ; et puis vous m'allez prendre pour votre homme comme si j'étais un bourgeois de Paris. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  3. Dites que je vous épouse, La Vallée, et non pas que je vous prends pour mon homme ; cette façon de parler ne vaut rien. (Acte 1, scène 1, MADEMOISELLE HABERT)
  4. Êtes-vous revenue ? (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  5. Dites, qu'en pensez-vous, Monsieur_de_la_Vallée ? (Acte 1, scène 2, AGATHE)
  6. Vous faites fort bien, car Monsieur_Dumont y songe. (Acte 1, scène 2, AGATHE)
  7. Dites-moi donc, gros garçon, qu'est-ce qu'elle me conte là ? (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  8. Vous avez tant dit que mon humeur et mes manières vous revenaient, vous êtes toujours si folâtre autour de moi que cela s'entend de reste. (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  9. Que vous vous portez si bien, que vous êtes si fraîche... (Acte 1, scène 3, LA VALLEE)
  10. Vous n'êtes qu'un enfant qui a grandi. (Acte 1, scène 3, LA VALLEE)
  11. Je suis franche et je vous avoue que vous êtes fort à mon gré aussi ; ne vous en êtes-vous pas aperçu ? (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  12. Si vous aviez seulement dix ans de plus, cependant, tout n'en irait que mieux ; car vous êtes bien jeune. (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  13. J'ai sept ou huit parents robustes et en bonne santé, dont j'aurai infailliblement la succession quand ils seront morts. (Acte 1, scène 3, LA VALLEE)
  14. Dites-vous pas que votre cousine vous épouse ? (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  15. Vous vîtes encore hier Madame_Remy ici. (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  16. Contez-moi vos petites affaires de coeur. (Acte 1, scène 4, MADAME ALAIN)
  17. Vous êtes toujours sur le qui-vive. (Acte 1, scène 4, MADAME ALAIN)
  18. Taisez-vous et faites attention à ce qu'on vous dit, sans tant de raisonnements. (Acte 1, scène 7, MADAME ALAIN)
  19. S'il vient ici quelque femme vous demander, je commencerai par dire : "Êtes-vous sa soeur ou non ?" (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  20. C'est que vous ne l'êtes pas du tout. (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  21. Les reproches, les plaintes. (Acte 1, scène 8, MADEMOISELLE HABERT)
  22. En vertu de ce qu'ils diront que vous faites une folie, que la tête vous baisse, que sais-je ? (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  23. Je sais bien que vous êtes sage. (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  24. Je signerai que vous l'êtes. (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  25. Je vous reconnais pour telle, mais pour preuve que vous ne l'êtes pas, ils apporteront vos amours, qu'ils traiteront de ridicules ; votre dessein d'épouser qu'ils traiteront d'enfance ; ils apporteront une quarantaine d'années qui, malheureusement, en paraissent cinquante ; ils allégueront son âge à lui et mille mauvaises raisons que vous êtes en danger d'essuyer comme bonnes. (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  26. Vous n'êtes encore qu'au berceau par rapport à elle, afin que vous le sachiez ; oui, au berceau, mon mignon, il est inutile de se flatter là-dessus. (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  27. Toutes les contradictions viendraient uniquement de ce que Monsieur_de_la_Vallée est un cadet qui n'a point de bien... (Acte 1, scène 8, MADEMOISELLE HABERT)
  28. Je vous dirai une autre fois ce que c'est ; faites m'en souvenir. (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  29. Dites-lui que j'aurais passé chez lui si je ne m'étais pas proposé d'aller chez Monsieur_Thibaut et un autre notaire que je vais chercher pour un acte qui presse. (Acte 1, scène 9, MADAME ALAIN)
  30. Vous êtes la maîtresse, ma mère. (Acte 1, scène 9, AGATHE)
  31. Vous êtes bien en humeur de complimenter, ce me semble. (Acte 1, scène 9, MADAME ALAIN)
  32. Que Monsieur_Remy attende que je sois de retour ; au reste, que je l'en prie, que je reviens dans moins de dix minutes. (Acte 1, scène 9, MADAME ALAIN)
  33. Un petit mot : ne lui dites point que c'est pour servir de témoin. (Acte 1, scène 9, MADEMOISELLE HABERT)
  34. Vous êtes un honnête homme. (Acte 1, scène 9, AGATHE)
  35. Vous n'en êtes pas capable... (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE HABERT)
  36. Je n'entends rien à ses politesses. (Acte 1, scène 12, MADEMOISELLE HABERT)
  37. Monsieur_Remy, y a-t-il longtemps que vous êtes ici ? (Acte 1, scène 14, MADAME ALAIN)
  38. Raisonnablement parlant, vous dites assez vrai. (Acte 1, scène 14, MADAME ALAIN)
  39. Faites donc vite. (Acte 1, scène 14, MADAME ALAIN)
  40. Dites-leur de venir. (Acte 1, scène 15, MADAME ALAIN)
  41. Vous n'êtes pas d'ici apparemment. (Acte 1, scène 16, MONSIEUR-THIBAUT)
  42. et je conclus que vous n'êtes pas son ami autant que vous le dites. (Acte 1, scène 18, MADAME ALAIN)
  43. Profitez au contraire de l'occasion qu'elle vous offre de rendre service à d'honnêtes gens et ne vous prêtez plus à un mariage aussi ridicule et aussi disproportionné que l'est celui-ci. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  44. Son véritable est Jacques Giroux, petit berger, venu depuis sept ou huit mois de je ne sais quel village de Bourgogne, et c'est de lui-même que mes tantes le savent. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  45. Pouvez-vous nier que vous êtes arrivé à Paris avec un voiturier, frère de votre mère ? (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  46. Jugez, Madame, vous qui êtes une femme respectable, et qui savez ce que c'est que des gens de famille... (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  47. Vous êtes notre ressource et nous nous reposons sur vos soins, Madame. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  48. Si vous êtes Mademoiselle_Habert, je connais votre neveu. (Acte 1, scène 22, L-AUTRE-NOTAIRE)
  49. Ce neveu qui paraît vous aimer est d'une tristesse... (Acte 1, scène 23, MADAME ALAIN)
  50. Remplie de sens commun comme vous l'êtes. (Acte 1, scène 23, LA VALLEE)
  51. Vous ne vous êtes pas défendu. (Acte 1, scène 23, MADAME ALAIN)
  52. Mais vraiment, des vignes, comtes, marquis, princes, ducs, tout le monde en a, et j'en ai aussi. (Acte 1, scène 23, MADAME ALAIN)
  53. Vous êtes donc une vigneronne. (Acte 1, scène 23, LA VALLEE)
  54. Vous me faites grand plaisir. (Acte 1, scène 25, MADAME ALAIN)
  55. Ma fille, faites compagnie à Monsieur ; je reviens. (Acte 1, scène 25, MADAME ALAIN)
  56. Vous êtes fâchée. (Acte 1, scène 25, MONSIEUR-THIBAUT)
  57. On voit bien à la colère où vous êtes que vous ne vous souciez pas de lui. (Acte 1, scène 25, MONSIEUR-THIBAUT)
  58. Allez, vous êtes une sotte, ma fille. (Acte 1, scène 26, MADAME ALAIN)
  59. Retirez-vous ; tenez-vous là-bas et renvoyez toutes les visites. (Acte 1, scène 26, MADAME ALAIN)
  60. Vous me devez mille écus que je vous prêtai il y a six mois ; depuis quinze jours ils sont échus ; je vous en ai accordé six autres, mais comme j'en ai besoin, je vous avertis que, sans vous incommoder, sans débourser un sol, vous êtes en état de me payer à présent. (Acte 1, scène 28, MONSIEUR-THIBAUT)
  61. Et je vous paierai, Monsieur, je vous paierai, mais priez Madame_Alain de vous garder mieux le secret qu'elle n'a fait à ma femme, et qu'elle ne dise pas à d'autres qu'à moi que vous faites accroire à Monsieur_Constant, dont vous allez épouser la fille, que votre charge est à vous, pendant que vous vous disposez à la payer des deniers de la dot. (Acte 1, scène 28, MONSIEUR REMY)
  62. Il me reste encore quelque chose de la mienne et vous n'en êtes pas quitte, Monsieur_Remy. (Acte 1, scène 28, MONSIEUR-THIBAUT)
  63. Dites aussi à Madame_Alain de ne pas divulguer les présents ruineux que vous faites à de jolies femmes. (Acte 1, scène 28, MONSIEUR THIBAUT)
  64. Je ne sais qui vous êtes. (Acte 1, scène 29, LA VALLEE)
  65. Je te déteste. (Acte 1, scène 29, MADEMOISELLE HABERT)
  66. Pardi, Monsieur_Thibaut, vous êtes une franche commère avec vos quatre mille livres que vous êtes venu nous dégoiser là si mal à propos. (Acte 1, scène 29, MADAME ALAIN)

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L'HEUREUX STRATAGÈME (1733)

  1. Comme ce dit l'autre, ou en êtes bian capable. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  2. Dont je savons qu'ou êtes consentant, à cause qu'alle est femme de chambre de Madame_la_Comtesse qui va vous prendre itou pour son homme. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  3. Par ainsi, si par voute moyen auprès de Madame_la_Comtesse, qui m'avancerait queuque six-vingts francs sur mon office de jardinier... (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  4. Je t'entends, Maître Blaise ; mais j'aime mieux te les donner, que de les demander pour toi à la Comtesse, qui ne ferait pas aujourd'hui grand cas de ma prière. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  5. C'est noute enfant que la Comtesse ; c'est défunte noute femme qui l'a norrie : noute femme avait de la conscience ; faut que sa norriture tianne d'elle. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  6. Une Comtesse que j'ons vue marmotte ! (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  7. Qu'une bouteille de vin qu'on avait oubliée, et que j'achevais d'y boire, quand j'ai entendu la Comtesse qui allait y entrer avec le Chevalier. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  8. Et tu as vu la Comtesse avec le Chevalier dans la salle ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  9. Tu ne peux donc pas être sûr que ce fût la Comtesse ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  10. Ce qui me désespère, c'est que je n'y vois point de remède ; car la Comtesse m'évite. (Acte 1, scène 3, DORANTE)
  11. De la fidélité, morguienne ; baille cette confusion-là à la Comtesse, n'est-ce pas, Monsieur ? (Acte 1, scène 3, BLAISE)
  12. Car on dira que vous l'êtes. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  13. Madame, que dites-vous là ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  14. Comme vous êtes aguerrie là-dessus ! (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  15. Va, va, parle à Dorante, et laisse là tes scrupules. (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  16. Je me sauve de ses plaintes qui m'attendent ; saisis ce moment pour m'en débarrasser. (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  17. Qu'êtes-vous devenue pour moi ? (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  18. Faut-il que je vous aime encore, après d'aussi cruelles réponses que celles que vous me faites ! (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  19. Ingrate que vous êtes ! (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  20. Tenez, Monsieur, vos tristesses sont si contagieuses qu'elles ont gagné jusqu'à votre valet : on l'entend qui soupire. (Acte 1, scène 5, LA-COMTESE)
  21. Soupirez, Monsieur, vous êtes le maître, je n'ai pas droit de vous en empêcher ; mais n'exigez pas que je soupire. (Acte 1, scène 5, LA-COMTESE)
  22. En vérité, voilà un petit coeur de Comtesse bien édifiant ! (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  23. De très fortes, Monsieur ; il faut en convenir. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  24. C'est sans doute de la Comtesse dont il est question, Dorante ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  25. Dites à votre valet de se tenir à l'écart, afin de nous avertir si quelqu'un vient. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  26. Nous voilà tous trois sur le pavé : car vous y êtes aussi, vous, Madame. (Acte 1, scène 7, ARLEQUIN)
  27. Votre Chevalier ne vaut pas mieux que notre Comtesse et notre Lisette, et nous sommes trois coeurs hors de condition. (Acte 1, scène 7, ARLEQUIN)
  28. La réponse n'est pas flatteuse, mais vous me la devez dans l'état où vous êtes. (Acte 1, scène 8, LA MARQUISE)
  29. Vous êtes aimable, sans doute, il n'est pas difficile de le voir, et j'ai regretté cent fois de n'y avoir pas fait assez d'attention ; cent fois je me suis dit... (Acte 1, scène 8, DORANTE)
  30. Non, Dorante, je sais une manière de nous venger qui nous sera plus commode à tous deux. Je veux bien punir la Comtesse, mais, en la punissant, je veux vous la rendre, et je vous la rendrai. (Acte 1, scène 8, LA MARQUISE)
  31. La Comtesse reviendrait à moi ? (Acte 1, scène 8, DORANTE)
  32. De tout mon coeur, je tiendrai toutes les conditions que vous voudrez. (Acte 1, scène 8, DORANTE)
  33. Lui laisserons-nous le temps d'être aimé de la Comtesse ? (Acte 1, scène 8, DORANTE)
  34. Si la Comtesse croit l'aimer, elle se trompe : elle n'a voulu que me l'enlever. (Acte 1, scène 8, LA MARQUISE)
  35. C'est un garçon adroit et fin, tout valet qu'il est, et dont j'ai fait mon espion auprès de son maître et de la Comtesse : voyons ce qu'il nous dira ; car il est bon d'être extrêmement sûr qu'ils s'aiment. (Acte 1, scène 10, LA MARQUISE)
  36. De la Comtesse et du Chevalier. (Acte 1, scène 12, LA MARQUISE)
  37. Dès que je vous eus promis, Madame, d'observer ce qui se passerait entre mon maître et la Comtesse, je me mis en embuscade... (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  38. Il n'en reste pas vestige, il ne sait pas qui vous êtes. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  39. Et sans doute il aime la Comtesse ? (Acte 1, scène 12, LA MARQUISE)
  40. Et la Comtesse ne le hait pas apparemment ? (Acte 1, scène 12, DORANTE)
  41. Non, non, la vérité est à plus de mille lieues de ce que vous dites. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  42. Elle n'y répond plus : toutes ses réponses sont faites, ou plutôt dans cette affaire-ci, il n'y a eu ni demande ni réponse, on ne s'en est pas donné le temps. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  43. Figurez-vous deux coeurs qui partent ensemble ; il n'y eut jamais de vitesse égale : on ne sait à qui appartient le premier soupir, il y a apparence que ce fut un duo. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  44. Hier, la Comtesse... (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  45. Hier, la Comtesse et mon maître s'en allaient au jardin. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  46. s'écriait le Chevalier, qui d'une main tenait un portrait et de l'autre la main de la Comtesse. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  47. Or, ce portrait, Madame, dont je ne voyais que le menton avec un bout d'oreille, était celui de la Comtesse. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  48. Allons, allons, vous me flattez, disait la Comtesse, en le regardant d'un oeil étincelant d'amour-propre ; vous me flattez. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  49. Aucune expression n'y peut atteindre ; vous n'êtes fidélément rendue qué dans mon coeur. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  50. N'y sommes-nous pas toutes deux, la Marquise et moi ? (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  51. répliquait la Comtesse. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  52. Quand la Comtesse retirait la main, il se jetait sur la peinture ; quand elle redemandait la peinture, il reprenait la main : lequel mouvement, comme vous voyez, faisait cela et cela, ce qui était tout à fait plaisant à voir. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  53. Mais, Comtesse... (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  54. Jé m'en fais responsable, c'est moi qui lé prends ; vous né faites qué m'accorder dé lé prendre... (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  55. C'est la Comtesse qui fait un soupir... (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  56. Oui. C'est que ces deux soupirs-là sont plaisants, et je les contrefais ; contrefaites aussi, Marquise. (Acte 1, scène 12, DORANTE)
  57. Faites-le finir ; je n'y tiendrais pas. (Acte 1, scène 12, DORANTE)
  58. On dit qué tu aimes la Comtessé ; moi, jé n'en crois rien, et c'est entré lé oui et lé non qué gît lé petit cas dé conscience qué jé t'apporte. (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  59. Tu l'as dit ; ma délicatessé sé fait bésoin dé ton indifférence pour elle : j'aime cetté dame. (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  60. Tu épouseras la Comtesse ? (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  61. j'ai hâte dé réjoindre ma Comtesse. (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  62. Tu lui as confié qué j'aimé la Comtesse, et qu'ellé m'aime ; qu'en dit-ellé ? (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  63. Monsieur, vous n'y songez pas ; il faut revoir la Marquise, entretenir son amour, sans quoi vous êtes un homme mort, enterré, anéanti dans sa mémoire. (Acte 1, scène 17, FRONTIN)
  64. Jé meurs dans une mémoire, jé ressuscite dans une autre ; n'ai-je pas la mémoire dé la Comtesse où jé révis ? (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  65. Non ; lé caprice qui lé tue, lé voilà ; c'est moi qui l'expédie, j'en ai bien expédié d'autres, Frontin : né t'inquiète pas ; la Comtesse m'a reçu dans son coeur, il faudra qu'ellé m'y garde. (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  66. Vous avez raison, votre aventure a bonne mine : la Comtesse vous aime ; vous êtes Gascon, moi Manceau, voilà de grands titres de fortune. (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  67. Non, mais je te défends d'en parler jamais à Lisette, je veux même que tu l'évites ; je veux que tu la quittes, que tu rompes avec elle. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  68. C'est que les choses ont changé ; c'est que la Comtesse pourrait me soupçonner d'être curieux de ses démarches, et de me servir de toi auprès de Lisette pour les savoir : ainsi, laisse-la en repos ; je te récompenserai du sacrifice que tu me feras. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  69. À propos, garde le secret sur la défense que je te fais de voir Lisette : comme c'était de mon consentement que tu l'épousais, ce serait avoir un procédé trop choquant pour la Comtesse, que de paraître m'y opposer ; je te permets seulement de dire que tu aimes mieux Marton, que la Marquise te destine. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  70. Ne craignez rien, il n'y aura là-dedans que la Marquise et moi de malhonnêtes : c'est elle qui me fait présent de Marton, c'est moi qui la prends ; c'est vous qui nous laissez faire. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  71. Cela pourra n'être pas inutile ; ce petit article-là touchera la Comtesse, si elle l'apprend. (Acte 2, scène 2, LA MARQUISE)
  72. Je l'attends aux larmes : êtes-vous contente ? (Acte 2, scène 2, DORANTE)
  73. Ne m'en parlez point ; tâchons de le perdre, et qu'il devienne ce qu'il voudra : mais j'ai chargé un des gens de la Comtesse de savoir si je pouvais la voir, et je crois qu'on vient me rendre réponse. (Acte 2, scène 2, LA MARQUISE)
  74. Je n'ai pourtant qu'une question à vous faire, et comme vous êtes naturellement vraie, que vous êtes la franchise, la sincérité même, nous aurons bientôt terminé. (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  75. Vous me rassurez ; ce n'est pas qu'il n'ait tort ; vous êtes si aimable qu'il ne devait plus avoir des yeux pour personne : mais peut-être vous était-il moins attaché qu'on ne l'a cru. (Acte 2, scène 3, LA-COMTESE)
  76. Non, il me l'était beaucoup ; mais je l'excuse : quand je serais aimable, vous l'êtes encore plus que moi, et vous savez l'être plus qu'une autre. (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  77. Vous n'êtes point si charmée, Marquise ; je vous disais bien que vous me manqueriez de parole : vos éloges baissent. (Acte 2, scène 3, LA-COMTESE)
  78. Ce sont de ces choses qui se trouvent dites avant qu'on y rêve. (Acte 2, scène 3, LA-COMTESE)
  79. Mais, de bonne foi, ne l'êtes-vous pas un peu ? (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  80. Je réussirai quand je voudrai, Comtesse ; vous le verrez, cela n'est pas difficile ; et le Chevalier ne vous serait peut-être pas resté, sans le peu de cas que j'ai fait de son coeur. (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  81. Pas mal ; mais je vais l'aimer davantage, afin qu'il vous résiste mieux. On a besoin de toutes ses forces avec vous. (Acte 2, scène 3, LA-COMTESE)
  82. Dorante vaut son prix, Comtesse. (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  83. Il mé paraît qué ma Comtesse rêve, qu'ellé tombé dans lé récueillément. (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  84. Jé vous gagne dé marché fait : cé soir vous êtes mienne. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  85. Il vous dit vrai. J'ai tantôt rencontré Dorante, jé lui ai dit : J'aime la Comtessé, j'ai passion pour elle. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  86. Vous êtes son rival, Monsieur ; voulez-vous qu'il aille vous faire confidence de sa douleur ? (Acte 2, scène 7, LA-COMTESE)
  87. Laisse là tes appointements. (Acte 2, scène 7, LA-COMTESE)
  88. Pardon, Comtesse, si j'interromps un entretien sans doute intéressant ; mais je ne fais que passer. (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  89. Concluez, Comtesse, plutôt aujourd'hui que demain ; c'est moi qui vous en sollicite. (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  90. Attendez donc, Marquise ; dites-moi s'il est vrai que vous vous aimiez, Dorante et vous, afin que je m'en réjouisse. (Acte 2, scène 8, LA-COMTESE)
  91. Oui, Comtesse ; hâtez-vous de finir. (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  92. Ce qu'il me dit là me fait venir une idée : les petites finesses de la Marquise méritent d'être punies. (Acte 2, scène 9, LA-COMTESE)
  93. Comtesse, je vous écoute, l'oreille vous entend, l'esprit né vous saisit point ; jé né vous conçois pas. (Acte 2, scène 10, LE CHEVALIER)
  94. N'êtes-vous pas éprise dé Frontin ? (Acte 2, scène 10, LE CHEVALIER)
  95. Dites-moi donc de tout votre coeur de quoi elle s'avise aujourd'hui ? (Acte 2, scène 11, LA-COMTESE)
  96. Vous êtes un opiniâtre louangeur ! (Acte 2, scène 11, LA-COMTESE)
  97. Monsieur, cette femme que vous louez tant, jalouse de moi parce que le Chevalier la quitte, comme si c'était ma faute, va, pour m'attaquer pourtant, chercher de petits détails qui ne sont pas en vérité dignes d'une incomparable telle que vous la faites, et ne croit pas au-dessous d'elle de détourner un valet d'aimer une suivante. (Acte 2, scène 11, LA COMTESE)
  98. Non, Comtesse. (Acte 2, scène 11, DORANTE)
  99. Songez-vous à ce que vous faites ? (Acte 2, scène 11, LA-COMTESE)
  100. Cadédis, laissons cé trio dé valets et dé soubrettes. (Acte 2, scène 11, LE CHEVALIER)
  101. Prénez et né rendez pas, Comtesse. (Acte 2, scène 11, LE CHEVALIER)
  102. Doucément, diviné Comtesse, jé tombe en délire ! (Acte 2, scène 11, LE CHEVALIER)
  103. Comtesse, votre jardiner m'apprend que vous êtes fâchée contre moi : je viens vous demander pardon de la faute que j'ai faite sans le savoir ; et c'est pour la réparer que je vous amène ce garçon-cI. Arlequin, quand je vous ai promis Marton, j'ignorais que Madame pourrait s'en choquer, et je vous annonce que vous ne devez plus y compter. (Acte 2, scène 12, LA MARQUISE)
  104. C'est vous, Monsieur le Chevalier, qui êtes cause de tout ce tapage-là ; vous avez mis tous nos amours sens dessus dessous. (Acte 2, scène 12, ARLEQUIN)
  105. Si vous n'étiez pas ici, moi et mon maître, nous aurions bravement tous deux épousé notre Comtesse et notre Lisette, et nous n'aurions pas votre Marquise et sa Marton sur les bras. (Acte 2, scène 12, ARLEQUIN)
  106. Si ses extravagances vous amusent, dites-lui qu'il approche ; il parle de trop loin. (Acte 2, scène 12, LA-COMTESE)
  107. Comtesse, sommes-nous bonnes amies à présent ? (Acte 2, scène 12, LA MARQUISE)
  108. Les meilleures du monde, assurément, et vous êtes trop bonne. (Acte 2, scène 12, LA-COMTESE)
  109. Marquise, je vous apprends une chose, c'est que la Comtesse et le Chevalier se marient peut-être ce soir. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  110. Allons, Comtesse, que je vous embrasse avant de partir. (Acte 2, scène 12, LA MARQUISE)
  111. Vous êtes fort regretté, à ce que je vois, on faisait grand cas de vous. (Acte 2, scène 13, LA-COMTESE)
  112. Non ; faites plutôt comme moi, Monsieur, ne m'aimez pas. (Acte 3, scène 1, LISETTE)
  113. En êtes-vous curieux ? (Acte 3, scène 1, LISETTE)
  114. Adieu donc, soubrette ennemie ; adieu, mon petit coeur fantasque ; adieu, la plus aimable de toutes les girouettes. (Acte 3, scène 1, FRONTIN)
  115. Il me sera inutile d'avoir oublié tes impertinences ; le diable a entrepris de me faire épouser Marton ; il n'en démordra pas ; il me la garde. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  116. Je suis tout engourdi de tristesse. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  117. C'est apparemment de la part de la Comtesse ? (Acte 3, scène 4, LA MARQUISE)
  118. Ne vous y trompez point, les mouvements qu'on se donne sont encore équivoques ; il n'est pas sûr que ce soit de l'amour ; j'ai peur qu'on ne soit plus jalouse de moi que de votre coeur ; qu'on ne médite de triompher de vous et de moi, pour se moquer de nous deux. Toutes nos mesures sont prises ; allons jusqu'au contrat, comme nous l'avons résolu ; ce moment seul décidera si on vous aime. (Acte 3, scène 4, LA MARQUISE)
  119. Monsieur, quelle est donc cette conjoncture où vous êtes avec elle ? (Acte 3, scène 5, LISETTE)
  120. Que vous êtes changé ! (Acte 3, scène 5, LISETTE)
  121. Vous ressouvenez-vous que j'appartiens à Madame_la_Comtesse, Monsieur ? (Acte 3, scène 5, LISETTE)
  122. C'est que tes exclamations sur les hommes sont si mal placées, que j'en rougis pour ta maîtresse. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  123. Ce sont tes affaires. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  124. Quant à moi, Lisette, dites à Madame_la_Comtesse que je la conjure de vouloir bien remettre notre entretien ; que j'ai, pour le différer, des raisons que je lui dirai ; que je lui en demande mille pardons ; mais qu'elle m'approuvera elle-même. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  125. Et voici moi qui vous en supplie à deux genoux. Allez, Monsieur, cette bonne dame est amendée ; je suis persuadé qu'elle vous dira d'excellentes choses pour le renouvellement de votre amour. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  126. En un mot, Lisette, je ne saurais, tu le vois bien ; c'est une entrevue qui inquiéterait la Marquise ; et Madame_la_Comtesse est trop raisonnable pour ne pas entrer dans ce que je dis là : d'ailleurs, je suis sûr qu'elle n'a rien de fort pressé à me dire. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  127. Que Madame_la_Comtesse m'ait abandonné, qu'elle ait cessé de m'aimer, comme vous me l'avez dit vous-même, passe : je n'étais pas digne d'elle ; mais qu'elle cherche de gaieté de coeur à m'engager dans une démarche qui me brouillerait peut-être avec la Marquise, ah ! (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  128. Que dites-vous ? (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  129. Êtes-vous folle ? (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  130. Essayez, faites quelques démarches, puisqu'il a droit d'être fâché, et que vous êtes dans votre tort. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  131. Oui, je les avais ; je ne m'embarrassais ni de ses plaintes ni de ses jalousies ; je riais de ses reproches ; je défiais son coeur de me manquer jamais ; je me plaisais à l'inquiéter impunément ; c'était là mon idée ; je ne le ménageais point. (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  132. Calmez-vous donc, Madame ; vous êtes dans une désolation qui m'afflige. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  133. Qu'est-ce que vous dites de ça, Madame ? (Acte 3, scène 7, BLAISE)
  134. Il n'est plus question de Dorante ; tu sens bien que je le déteste : mais on m'insulte. (Acte 3, scène 7, LA-COMTESE)
  135. Vous dites que vous le haïssez ! (Acte 3, scène 7, LISETTE)
  136. Faites, Madame. (Acte 3, scène 7, LISETTE)
  137. Donc, ma Comtessé, qué devient l'amour ? (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  138. Ma Comtessé, finissons ; point dé badinage avec un coeur qui va périr d'épouvante. (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  139. Partirai-jé, Comtessé ? (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  140. Ce que je vais leur dire va vous mettre au fait, Chevalier ; ce ne sera point ma faute, si vous n'êtes pas content. (Acte 3, scène 9, LA-COMTESE)
  141. Quand il vous plaira, Madame ; c'est à vous à qui je le demande ; son bonheur est entre vos mains ; vous en êtes l'arbitre. (Acte 3, scène 10, LA-COMTESE)
  142. Moi, Comtesse ? (Acte 3, scène 10, LA MARQUISE)
  143. Oui, Comtesse, Madame me fait l'honneur de me donner sa main ; et comme nous sommes chez vous, nous venons vous prier de permettre qu'on nous y unisse. (Acte 3, scène 10, DORANTE)
  144. Nous avons changé votre économie : jé tombé dans lé lot dé Madame la Marquise, et Madame la Comtessé tombé dans lé tien. (Acte 3, scène 10, LE CHEVALIER)
  145. Quant à vous, Dorante, vous m'avez assez mal payée d'une épreuve aussi tendre : la délicatesse de sentiments qui m'a persuadée de la faire, n'a pas lieu d'être trop satisfaite ; mais peut-être le parti que vous avez pris vient-il plus de ressentiment que de médiocrité d'amour : j'ai poussé les choses un peu loin ; vous avez pu y être trompé ; je ne veux point vous juger à la rigueur ; je ferme les yeux sur votre conduite, et je vous pardonne. (Acte 3, scène 10, LA-COMTESE)
  146. Il né tient qu'à moi d'user dé réprésailles, et dé dire à Madame_la_Comtesse : Vous mé trompiez, jé vous trompais. (Acte 3, scène 10, LE CHEVALIER)
  147. Voici lé compte juste ; vous avez contrefait dé l'amour, dites-vous, Madame ; jé n'en valais pas davantage ; mais votre estime a surpassé mon prix. Né rétranchez rien du fatal honneur qué vous m'avez fait : jé vous aimais, vous mé lé rendiez cordialement. (Acte 3, scène 10, LE CHEVALIER)
  148. Laisse là l'histoire qu'on té fait, mon ami ; il fâche Madame qué tu la désertes, qué ses appas restent inférieurs ; sa gloire crie, té rédémande, fait la sirène ; qué son chant té trouve sourd. (Acte 3, scène 10, LE CHEVALIER)
  149. Dé toutes les épouses, la plus estimable, la plus digne dé respect et d'amour, c'est toi qui la tiens ; dé toutes les pertes, la plus immense, c'est moi qui la fais ; dé tous les hommes, lé plus ingrat, lé plus déloyal, en même temps lé plus imbécile, c'est lé malheureux qui té parle. (Acte 3, scène 10, LE CHEVALIER)
  150. Je ne daigne pas répondre à ce que vous dites sur mon comte, Chevalier : c'est le dépit qui vous l'arrache, et je vous ai dit mes intentions, Dorante ; qu'il n'en soit plus parlé, si vous ne les méritez pas. (Acte 3, scène 10, LA-COMTESE)
  151. Nous nous aimons de bonne foi : il n'y a plus de remède, Comtesse, et deux personnes qu'on oublie ont bien droit de prendre parti ailleurs. (Acte 3, scène 10, LA MARQUISE)
  152. Ma chère Comtesse ! (Acte 3, scène 10, DORANTE)
  153. Rendez-vous à présent ; vous êtes aimé, Dorante. (Acte 3, scène 10, LA MARQUISE)
  154. C'est elle à qui je devrai votre coeur, si vous me le rendez, Comtesse ; elle a tout conduit. (Acte 3, scène 10, DORANTE)
  155. La voilà, Comtesse. (Acte 3, scène 10, LA MARQUISE)

LE PETIT MAÎTRE CORRIGÉ (1739)

  1. Eh bien, Madame, quand sortirez-vous de la rêverie où vous êtes ? (Acte 1, scène 1, MARTON)
  2. Vous m'avez appelé, me voilà, et vous ne me dites mot. (Acte 1, scène 1, MARTON)
  3. Laisse-là tes idées. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  4. Je lui trouve de si sottes façons avec moi, on dirait qu'il dédaigne de me plaire, et qu'il croit qu'il ne serait pas du bon air de se soucier de moi parce qu'il m'épouse... (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  5. Mais à propos de fantaisie, savez-vous bien que votre minois en est une, et des plus piquantes ? (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  6. Elle est d'une ingénuité charmante ; écoutez, nos maîtres vont se marier ; vous allez venir à Paris, je suis d'avis de vous épouser aussi ; qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  7. Ecoutez, il n'en est pas de Paris comme de la province, les coutumes y sont différentes. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  8. Différentes ? (Acte 1, scène 3, MARTON)
  9. À Paris c'est de même ; mais la fidélité de Paris n'est point sauvage, c'est une fidélité galante, badine, qui entend raillerie, et qui se permet toutes les petites commodités du savoir-vivre ; vous comprenez bien ? (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  10. Je trouve sur mon chemin une personne aimable ; je suis poli, elle me goûte ; je lui dis des douceurs, elle m'en rend ; je folâtre, elle le veut bien, pratique de politesse, commodité de savoir-vivre, pure amourette que tout cela dans le mari ; la fidélité conjugale n'y est point offensée ; celle de province n'est pas de même, elle est sotte, revêche et tout d'une pièce, n'est-il pas vrai ? (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  11. Il y a dans son coeur un étonnement qui pourrait devenir très sérieux ; au surplus, ne vous inquiétez pas, dans les amourettes on n'aime qu'en passant, par curiosité de goût, pour voir un peu comment cela fera ; de ces inclinations-là, on en peut fort bien avoir une demi-douzaine sans que le coeur en soit plus chargé, tant elles sont légères. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  12. Que non, les agréments l'y accoutumeront ; les amourettes en passant sont amusantes ; mon maître passera, votre maîtresse de même, je passerai, vous passerez, nous passerons tous. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  13. J'entre si bien dans ce que vous dites, que mon coeur a déjà passé avec vous. (Acte 1, scène 3, MARTON)
  14. Je voulais vous demander ses sentiments, dites-les-moi, vous les savez sans doute, et vous me les apprendrez plus librement qu'elle ; sa politesse me les cacherait, peut-être, s'ils n'étaient pas favorables. (Acte 1, scène 4, LA-MARQUISE)
  15. Car vous n'êtes pas folle, et vous ne les imaginez pas sur-le-champ. (Acte 1, scène 4, LA-MARQUISE)
  16. Vous êtes un sot, taisez-vous ; vous pensez bien, Marton, que mon fils n'a nulle_part à de pareilles extravagances ; il a de l'esprit, il a des moeurs, il aimera Hortense, et connaîtra ce qu'elle vaut ; pour toi, je te recommanderai à ton maître, et lui dirai qu'il te corrige. (Acte 1, scène 4, LA-MARQUISE)
  17. J'en veux à ton coeur, et non pas à tes éloges. (Acte 1, scène 5, FRONTIN)
  18. Tu es encore trop convalescent, j'ai peur des rechutes. (Acte 1, scène 5, MARTON)
  19. Souvent ces coquins-là sont plus heureux que d'honnêtes gens. (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  20. C'est de ma folle de comtesse... (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  21. Vous êtes une étourdie, Comtesse. (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  22. Que dites-vous là, vous autres ? (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  23. Tout ce que je puis pour votre service, c'est de régaler Hortense de l'honneur que vous lui faites de vous ressouvenir d'elle. (Acte 1, scène 6, MARTON)
  24. Si je n'avais dit que la vérité, il aurait peut-être fallu les supprimer toutes. (Acte 1, scène 7, FRONTIN)
  25. Nous le tenons, Madame, et mes observations sont justes. (Acte 1, scène 9, MARTON)
  26. Marquis, je disais à Hortense que mon frère tarde beaucoup, et que nous nous impatienterons à la fin, qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 11, CHRISANTE)
  27. Vous avez raison, oui, j'ai chargé Frontin de vous prier, de ma part, de revenir ici ; mais comme vous n'êtes pas revenu sur-le-champ, parce qu'apparemment on ne vous a pas trouvé, je ne m'en ressouvenais plus. (Acte 1, scène 12, HORTENSE)
  28. Y êtes-vous bien déterminée ? (Acte 1, scène 12, ROSIMOND)
  29. Si vous saviez combien le séjour de Paris et de la cour nous gâtent sur les formalités, en vérité, Madame, vous m'excuseriez ; c'est une certaine habitude de vivre avec trop de liberté, une aisance de façons que je condamne, puisqu'elle vous déplaît, mais à laquelle on s'accoutume, et qui vous jette ailleurs dans les impolitesses que vous voyez. (Acte 1, scène 12, ROSIMOND)
  30. De la beauté, des grâces, avec ce caractère d'esprit-là, et cela dans l'âge où vous êtes ? (Acte 1, scène 12, ROSIMOND)
  31. C'est que sérieusement vous êtes belle avec excès ; vous l'êtes trop, le regard le plus vif, le plus beau teint ; ah ! (Acte 1, scène 12, ROSIMOND)
  32. Remerciez-moi, vous êtes charmante, et je n'en dis presque rien ; la parure la mieux entendue ; vous avez là de la dentelle d'un goût exquis, ce me semble. (Acte 1, scène 12, ROSIMOND)
  33. Quelqu'un vient ; faites réflexion à ce que je vous dit, Monsieur. (Acte 1, scène 12, HORTENSE)
  34. Vous voilà, Comtesse. (Acte 1, scène 13, ROSIMOND)
  35. Où avez-vous pris ce garçon-là, Comtesse ? (Acte 1, scène 13, ROSIMOND)
  36. Venez, Marquis, donnez-moi la main, vous êtes mon chevalier. (Acte 1, scène 14, DORIMÈNE)
  37. Non, vous dis-je, point d'amour et beaucoup de folies ; mais puisque vous êtes pressée, nous en parlerons tantôt. (Acte 1, scène 15, MARTON)
  38. Avançons encore quelques pas, Monsieur, pour être plus à l'écart, j'aurais un mot à vous dire ; vous êtes l'ami de mon fils, et autant que j'en puis juger, il ne saurait avoir fait un meilleur choix. (Acte 2, scène 1, LA-MARQUISE)
  39. Sa conduite est ridicule, elle peut choquer Hortense, et je vous conjure, Monsieur, de l'avertir qu'il en change ; les avis d'un ami comme vous lui feront peut-être plus d'impression que les miens ; vous êtes venu avec Dorimène, je la connais fort peu ; vous êtes de ses amis, et je souhaiterais qu'elle ne souffrît pas que mon fils fût toujours auprès d'elle ; en vérité, la bienséance en souffre un peu ; elle est alliée de la maison où nous sommes, mais elle est venue ici sans qu'on l'y appelât ; y reste-t-elle ? (Acte 2, scène 1, LA-MARQUISE)
  40. Il y a deux heures que je n'ai pas le sens commun, Dorante, pas le sens commun ; deux heures que je m'entretiens avec une Marquise qui se tient d'un droit, qui a des gravités, qui prend des mines d'une dignité ; avec une petite Baronne si folichonne, si remuante, si méthodiquement étourdie ; avec une Comtesse si franche, qui m'estime tant, qui m'estime tant, qui est de si bonne amitié ; avec une autre qui est si mignonne, qui a de si jolis tours de tête, qui accompagne ce qu'elle dit avec des mains si pleines de grâces ; une autre qui glapit si spirituellement, qui traîne si bien les mots, qui dit si souvent, mais Madame, cependant Madame, il me paraît pourtant ; et puis un bel esprit si diffus, si éloquent, une jalouse si difficile en mérite, si peu touchée du mien, si intriguée de ce qu'on m'en trouvait. (Acte 2, scène 2, DORIMÈNE)
  41. Qui m'a déclaré des sentiments qu'il n'osait me dire ; mais des sentiments d'une délicatesse assaisonnée d'un respect que j'ai trouvé d'une fadeur ! (Acte 2, scène 2, DORIM?NE)
  42. Ma façon de vivre, jusqu'ici, m'a rendu fort suspect de cette petitesse. (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  43. En vérité vous me faites pitié ! (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  44. Dites-vous vrai ? (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  45. Êtes-vous bien sûr au moins que je pense comme il faut ? (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  46. Là-dessus, toutes les permissions du monde au suppliant, si elles pouvaient lui être bonnes à quelque chose. (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  47. Monsieur, à qui le dites-vous ? (Acte 2, scène 5, MARTON)
  48. Je suis persuadée qu'elles sont toutes des meilleures : mais, tenez, malgré cela je vous avoue moi-même que je ne pourrais pas m'empêcher d'en rire si je ne me retenais pas, tant elles nous paraissent plaisantes à nous autres provinciales ; c'est que nous sommes des ignorantes. (Acte 2, scène 5, MARTON)
  49. Ne dites mot, je vous prie. (Acte 2, scène 5, MARTON)
  50. Dites-moi, que voulez-vous qu'on fasse ? (Acte 2, scène 6, ROSIMOND)
  51. Le terme est court, on aurait de la peine à faire ce que vous dites là ; je désespère d'en venir à bout, moi, et vous en parlez bien à votre aise. (Acte 2, scène 6, ROSIMOND)
  52. Nous sommes à Paris, je vous perds deux jours de vue ; et dans cet intervalle, j'apprends que vous êtes parti avec votre mère pour aller vous marier, pendant que vous m'aimez, pendant qu'on vous aime, et qu'on vient tout récemment, comme vous le savez, de congédier là-bas le Chevalier, pour n'avoir de liaison de coeur qu'avec vous ? (Acte 2, scène 6, DORIMÈNE)
  53. Je ne suis pas de cette humeur-là, je ne saurais ; vous êtes un étourdi, pourquoi vous jetez-vous dans cet inconvénient ? (Acte 2, scène 6, DORIM?NE)
  54. Faites-moi donc la grâce d'observer que je suis la victime des arrangements de ma mère. (Acte 2, scène 6, ROSIMOND)
  55. Vous m'édifiez beaucoup, vous êtes un petit garçon bien obéissant. (Acte 2, scène 6, DORIMÈNE)
  56. Voilà qui va fort bien ; mais vous ressouvenez-vous que vous êtes en province, où il y a des règles, des maximes de décence qu'il ne faut point choquer ? (Acte 2, scène 6, ROSIMOND)
  57. Plaisantes maximes ! (Acte 2, scène 6, DORIMÈNE)
  58. Marquis, faites parler ce faquin-là. (Acte 2, scène 7, DORIMÈNE)
  59. Faites comme moi, j'aime à présent de tout mon coeur, et je le dis tant qu'on veut : suivez mon exemple ; Hortense vous plaît, je l'ai remarqué, ce n'est que pour être joli homme, que vous la laissez là, et vous ne serez point joli, Monsieur. (Acte 2, scène 7, FRONTIN)
  60. Vous êtes là, Madame ? (Acte 2, scène 8, HORTENSE)
  61. Mais point du tout, Comtesse ! (Acte 2, scène 8, ROSIMOND)
  62. Taisez-vous, Marquis ; votre politesse ici consiste à garder le silence ; imaginez-vous que vous n'y êtes point. (Acte 2, scène 8, DORIMÈNE)
  63. Je vous dis qu'il n'est pas question de politesse, et que ce n'est pas là ce que je pense. (Acte 2, scène 8, ROSIMOND)
  64. Je ne me souviens point de cela, et vous êtes un étourdi, qui me ferez des affaires avec Hortense. (Acte 2, scène 8, ROSIMOND)
  65. Madame, faites-vous quelque attention à ce qu'on dit là ? (Acte 2, scène 8, ROSIMOND)
  66. Je le veux, Frontin, je le veux, je suis convenu avec Marton qu'elle dirait que je n'ai su ce que c'était ; ainsi, imaginez, faites comme il vous plaira, mais tirez-moi d'intrigue. (Acte 2, scène 10, ROSIMOND)
  67. Dans la conjoncture où vous êtes, il est juste qu'on soit instruit là-dessus ; parlez-nous naturellement, le style en est un peu libre sur Hortense ; mais on ne s'en prend point à vous. (Acte 2, scène 11, LA-MARQUISE)
  68. Non, non, on vous y parle à vous positivement, le nom de Marquis y est répété deux fois, et on y signe la Comtesse pour tout nom, ce qui pourrait convenir à Dorimène. (Acte 2, scène 11, LE-COMTE)
  69. Mais, oui, je me rappelle du Marquis dans cette lettre ; elle est, dites-vous, signée la Comtesse ? (Acte 2, scène 11, FRONTIN)
  70. Oui, Monsieur, c'est cela même, Comtesse et Marquis, voilà l'histoire. (Acte 2, scène 11, FRONTIN)
  71. Je ne savais pas que Frontin fût un Marquis déguisé, ni qu'il fût en commerce de lettres avec des Comtesses. (Acte 2, scène 11, LE-COMTE)
  72. On y signe Comtesse ? (Acte 2, scène 11, FRONTIN)
  73. De sa grâce, je suis un Marquis de la promotion de Lisette, comme elle est Comtesse de la promotion de Frontin, et cela est ordinaire. (Acte 2, scène 11, FRONTIN)
  74. Pour vous, Marquis, croyez-moi, ne donnez plus dans ces façons, elles ne sont pas dignes de vous ; je vous parle déjà comme à mon gendre ; vous avez de l'esprit et de la raison, et vous êtes né avec tant d'avantages, que vous n'avez pas besoin de vous distinguer par de faux airs ; restez ce que vous êtes, vous en vaudrez mieux ; mon âge, mon estime pour vous, et ce que je vais vous devenir me permettent de vous parler ainsi. (Acte 2, scène 11, LE-COMTE)
  75. Dites à ma fille de venir. (Acte 2, scène 11, LE-COMTE)
  76. Dites la vérité ? (Acte 2, scène 12, HORTENSE)
  77. Je me rappelle même que Monsieur, en ouvrant le billet que Frontin lui donnait, s'est écrié : c'est de ma folle de comtesse ! (Acte 2, scène 12, MARTON)
  78. J'ai vu qu'on pleurait de ses pertes, mais je n'en ai jamais vu rire ; il n'y a pourtant plus d'Hortense. (Acte 2, scène 13, FRONTIN)
  79. Ce qui m'en fâche, c'est que me voilà pourtant obligé d'épouser cette folle de comtesse ; il n'y a point d'autre parti à prendre ; car, à propos de quoi Hortense me refuserait-elle, si ce n'est à cause de Dorimène ? (Acte 2, scène 13, ROSIMOND)
  80. Marton, je suis bien aise de la désabuser ; allez lui dire qu'il n'en est pas question, que je n'y songe point, qu'elle peut venir avec Dorante même, si elle veut, pour plus de sûreté ; dites-lui qu'il ne s'agit que de Dorimène, et que c'est une grâce que j'ai à lui demander pour elle, rien que cela ; allez, ah ! (Acte 3, scène 3, ROSIMOND)
  81. Dites-les-moi en deux mots. (Acte 3, scène 4, DORIMÈNE)
  82. Donnez-m'en la moindre idée, ne faites rien sans conseil : vous avez quelquefois besoin qu'on vous conduise, Marquis ; voyons le parti que vous prenez. (Acte 3, scène 4, DORIMÈNE)
  83. Que vous êtes entêté ! (Acte 3, scène 4, DORIMÈNE)
  84. J'avais à vous parler de son billet qu'on a trouvé, et je venais vous protester que je n'y ai point de part ; que j'en ai senti tout le manque de raison, et qu'il m'a touché plus que je ne puis le dire. (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  85. J'avais cru pourtant vous avoir donné quelque preuve de délicatesse de sentiment. (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  86. Oui, Madame, de délicatesse. (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  87. Il n'y a qu'à suivre ma conduite ; toutes vos attentions ont été pour Dorante, songez-y ; à peine m'avez-vous regardé : là-dessus, je me suis piqué, cela est dans l'ordre. (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  88. Et fit-on jamais aux gens les reproches que vous me faites, Madame ? (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  89. Mais, restez donc, Madame, vous ne me dites mot ; convenons de quelque chose. (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  90. Vous êtes un petit emporté. (Acte 3, scène 7, DORIMÈNE)
  91. Êtes-vous content, petit ingrat ? (Acte 3, scène 7, DORIMÈNE)
  92. Le moment m'a paru favorable ; présentez-vous, Madame, et venez par vos politesses achever de la déterminer ; ce sont des pas que la bienséance exige que vous fassiez. (Acte 3, scène 7, LE-COMTE)
  93. Voilà comme vous m'aviez appris à faire, et cela me fatiguait ; au lieu qu'à présent je suis si à mon aise : Bonjour, Marton, comment te portes-tu ? (Acte 3, scène 8, FRONTIN)
  94. C'en est trop ; ce trait me pousse à bout : Allez, Marton, dites à votre maîtresse que son procédé est injurieux, et que Dorante, pour qui elle veut que je parle, me répondra de l'affront qu'on me fait aujourd'hui. (Acte 3, scène 9, ROSIMOND)
  95. Oui, Monsieur, dites toujours : je l'adore ; ce mot-là vous portera bonheur. (Acte 3, scène 9, FRONTIN)
  96. J'ouvre les yeux ; je me déteste, et il n'est plus temps ! (Acte 3, scène 9, ROSIMOND)
  97. Me promettez-vous de rester comme vous êtes ? (Acte 3, scène 9, MARTON)
  98. Continuerez-vous d'être aussi aimable que vous l'êtes actuellement ? (Acte 3, scène 9, MARTON)
  99. Levez-vous, Rosimond ; ne vous troublez pas, et dites-moi ce que cela signifie. (Acte 3, scène 10, HORTENSE)
  100. Vous ne me dites rien, Hortense ? (Acte 3, scène 11, ROSIMOND)
  101. Vous n'avez rien à me reprocher, Dorante ; vous vouliez profiter des fautes de votre ami, et ce dénouement-ci vous rend justice. (Acte 3, scène 12, HORTENSE)

LA MÉPRISE (1739)

  1. C'est que vous ne savez pas ce que je vaux, mais une fille ne s'y trompera pas : j'ai vu la friponne jeter sur moi de certains regards, qui n'en demeureront pas là, qui auront des suites, vous le verrez. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  2. Du mien, vous n'en avez pas fait à deux fois, vous me l'avez expédié d'un coup d'oeil ; en un mot, ma charmante, je t'adore : nous reviendrons demain ici, mon maître et moi, à pareille heure, ne manque point d'y mener ta maîtresse, afin qu'on donne la dernière main à cet amour-ci, qui n'a peut-être pas toutes ses façons ; moi, je m'y rendrai une heure avant mon maître, et tu entends bien que c'est t'inviter d'en faire autant ; car il sera bon de nous parler sur tout ceci, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  3. Tu sais bien que notre conversation fut courte ; je lui rendis le gant qu'elle avait laissé tomber ; elle me remercia d'une manière très obligeante de la vitesse avec laquelle j'avais couru pour le ramasser, et se démasqua en me remerciant. (Acte 1, scène 1, ERGASTE)
  4. Vous êtes aussi galant que familier. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  5. Tu ne doutes pas que je ne t'aime, dis-tu ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  6. Premièrement, qui êtes-vous, vous autres ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  7. Mais voyons, mes enfants, qui êtes-vous à votre tour ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  8. Continuons : vous êtes belles, après ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  9. Expliquons-nous ; l'amour en fait quelquefois, des orphelins ; êtes-vous de sa façon ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  10. Vous êtes assez aimables pour cela. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  11. Ils ont eu pour héritières deux filles qui vivent ensemble dans un accord qui va jusqu'à s'habiller l'une comme l'autre, ayant toutes deux presque le même son de voix, toutes deux blondes et charmantes, et qui se trouvent si bien de leur état, qu'elles ont fait serment de ne point se marier et de rester filles. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  12. Quoi qu'il en soit, nous protestons contre l'un ou l'autre de ces deux serments-là ; celle que nous aimons n'a qu'à choisir, et voir celui qu'elle veut rompre ; comment s'appelle-t-elle ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  13. Clarice, fille de qualité, d'un côté, Lisette, fille de condition, de l'autre, cela est bon : la race des Frontins et des Ergastes ne rougira point de leur devoir son entrée dans le monde, et de leur donner la préférence. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  14. Oui, Monsieur, la vérité toute pure est que je suis adoré, parce qu'avec moi cela va un peu vite, et que vous êtes à la veille de l'être ; et je vous le prouve, car voilà votre future idolâtre qui vous cherche. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  15. Vos expressions sont vives et pressantes, assurément, il est difficile de rien dire de plus fort. (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  16. Vous m'êtes inconnu, Monsieur, attendez donc que je vous connaisse. (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  17. Le comte de Belfort, dites-vous ? (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  18. Nos maisons sont voisines, apparemment qu'il nous viendra voir ; et c'est donc chez lui que vous êtes actuellement, Monsieur ? (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  19. Je le laissai hier donner quelques ordres après dîner, et je vins me promener dans les allées de ce petit bois, où j'aperçus du monde, je vous y vis, vous vous y démasquâtes un instant, et dans cet instant vous devîntes l'arbitre de mon sort. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  20. Non, Madame, mes réflexions sont faites, et je le répète encore, je ne vivrai que pour vous, ou je ne vivrai pour personne ; trouver grâce à vos yeux, voilà à quoi j'ai mis toute ma fortune, et je ne veux plus rien dans le monde, si vous me défendez d'y aspirer. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  21. Vous ne m'y souffrirez donc que par politesse ? (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  22. Vous aspirez, dites-vous, à me rendre sensible ? (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  23. Il ne vient par aucun côté, car il ne bouge, et c'est moi qui viens pour lui, afin de savoir où vous êtes. (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  24. Lui dirai-je que vous êtes ici, ou bien ailleurs ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  25. Ne lui dites pas que vous m'avez vue. (Acte 1, scène 6, HORTENSE)
  26. vous êtes pourtant bien reconnaissable ; et de l'air dont il vous lorgna hier, je vais gager qu'il vous voit encore ; ainsi prenons par là. (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  27. Mais vous êtes bien hardie de me le dire ! (Acte 1, scène 7, CLARICE)
  28. Lui dirai-je que vous n'êtes pas de cet avis-là ? (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  29. Je crois vous l'avoir déjà dit, Madame, je n'ai su ce que je faisais, oubliez une faute échappée à la violence d'une passion qui m'a troublé, et qui me trouble encore toutes les fois que je vous parle. (Acte 1, scène 9, ERGASTE)
  30. Vous êtes mon homme ; c'est vous que je cherche. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  31. Dites vos injures à ma commission, c'est elle qui est insolente, et non pas moi. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  32. N'êtes-vous pas un homme d'hier ? (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  33. J'entends que vous êtes ici d'hier. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  34. Il est tout de son long dans ces tablettes-ci. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  35. Morbleu, Monsieur, laissez là ces tablettes, et n'y répondez que sur le dos du porteur. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  36. Grand merci ; quand je parle de chanson, c'est que j'en vais chanter une ; faites à votre aise, mon cavalier ; je n'ai jamais vu de fourbe si honnête homme que vous. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  37. Voilà de jolies paroles que tu chantes là. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  38. Aimes-tu les contes des fées ? (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  39. Non, je ne me soucie ni de comtes ni de marquis. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  40. Dites en conscience. (Acte 1, scène 14, FRONTIN)
  41. Ma foi, Monsieur, si vous n'entendez rien à ce que je vous dis, je ne vois pas plus clair dans ce que vous me dites. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  42. Dites-moi seulement si vous n'avez pas vu la soeur de Madame, et puis c'est tout. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  43. Ma foi, vous êtes sujet à des vapeurs, ou bien auriez-vous, par hasard, de l'antipathie pour le mot de soeur ? (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  44. C'est que moi, qui sors de la mêlée, je vous en apporte d'un peu différentes. (Acte 1, scène 18, FRONTIN)
  45. Ce que vous me dites là ne vaut pas le diable, ne vous fiez point à ce calme-là, vous en serez la dupe, Monsieur ; nous revenons houspillés, votre billet et moi : allez-vous-en, sauvez le corps de réserve. (Acte 1, scène 18, FRONTIN)
  46. Qui êtes-vous ? (Acte 1, scène 18, FRONTIN)
  47. Madame, que votre beauté ait pour agréable de m'entendre ; je parle pour un homme à demi mort, et peut-être actuellement défunt, qu'un petit nègre est venu de votre part assassiner dans des tablettes : et voici les mourantes lignes que vous adresse dans ce papier son douloureux amour. (Acte 1, scène 18, FRONTIN)
  48. Je pleurais moi-même en lui tenant ces propos lugubres, on eût dit que vous étiez enterré, et que c'était votre testament que j'apportais. (Acte 1, scène 18, FRONTIN)
  49. Vous devez, dites-vous, accompagner ce soir, au logis, le comte de Belfort : silence, s'il vous plaît, sur nos entretiens dans ce lieu-ci ; vous sentez bien qu'il faut que ma soeur et lui les ignorent. (Acte 1, scène 19, CLARICE)
  50. Et ces agréables tablettes où nos soupirs sont traités de farce, et qui sont chargées d'un congé à notre adresse. (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  51. Violer le droit des gens en ma personne, attaquer la joue d'un orateur, la forcer d'esquiver une impolitesse ! (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  52. Ergaste, je ne vous crois pas un insensé ; mais tout ce que vous me dites là ne peut être que l'effet d'un rêve ou de quelque erreur dont je ne sais pas la cause. (Acte 1, scène 19, CLARICE)
  53. Oubliez-vous les tablettes ? (Acte 1, scène 20, FRONTIN)
  54. Êtes-vous confondu ? (Acte 1, scène 22, HORTENSE)
  55. Retournons-nous-en, ma soeur, et soyons discrètes. (Acte 1, scène 22, CLARICE)
  56. Le soufflet et les tablettes sont sans doute sur votre compte, Madame. (Acte 1, scène 22, FRONTIN)
  57. L'aventure a bien fait de finir, j'allais vous croire échappés des Petites-Maisons. (Acte 1, scène 22, LISETTE)

LA FAUSSE SUIVANTE OU LE FOURBE PUNI (1729)

  1. Comment te portes-tu, mon cher ami ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  2. Dis-moi, mon ami : qu'est-ce que c'est que ce paquet-là que tu portes ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  3. C'est le triste bagage de ton serviteur ; ce paquet enferme toutes mes possessions. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  4. Tantôt maître, tantôt valet ; toujours prudent, toujours industrieux, ami des fripons par intérêt, ami des honnêtes gens par goût ; traité poliment sous une figure, menacé d'étrivières sous une autre ; changeant à propos de métier, d'habit, de caractère, de moeurs ; risquant beaucoup, réussissant peu ; libertin dans le fond, réglé dans la forme ; démasqué par les uns, soupçonné par les autres, à la fin équivoque à tout le monde, j'ai tâté de tout ; je dois partout ; mes créanciers sont de deux espèces : les uns ne savent pas que je leur dois ; les autres le savent et le sauront longtemps. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  5. J'ai logé partout, sur le pavé ; chez l'aubergiste, au cabaret, chez le bourgeois, chez l'homme de qualité, chez moi, chez la justice, qui m'a souvent recueilli dans mes malheurs ; mais ses appartements sont trop tristes, et je n'y faisais que des retraites ; enfin, mon ami, après quinze ans de soins, de travaux et de peines, ce malheureux paquet est tout ce qui me reste ; voilà ce que le monde m'a laissé, l'ingrat ! (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  6. L'article de ton récit qui m'a paru le plus désagréable, ce sont les retraites chez la justice ; mais ne parlons plus de cela. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  7. Comme j'avais besoin d'un prompt secours, et qu'il n'y avait point de temps à perdre, un de mes amis que je rencontrai me proposa de me mener chez un honnête particulier qui était marié, et qui passait sa vie à étudier des langues mortes ; cela me convenait assez, car j'ai de l'étude : je restai donc chez lui. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  8. Nous avons encore de lui le fort belles satires ; et mon maître l'aimait beaucoup, lui et tous les honnêtes gens de son temps, comme Virgile, Néron, Plutarque, Ulysse et Diogène. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  9. Tu m'écartes de mon sujet ; mais n'importe. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  10. Moi, pour gagner son amitié, je me mis à admirer tout ce qui me paraissait ancien ; j'aimais les vieux meubles, je louais les vieilles modes, les vieilles espèces, les médailles, les lunettes ; je me coiffais chez les crieuses de vieux chapeaux ; je n'avais commerce qu'avec des vieillards : il était charmé de mes inclinations ; j'avais la clef de la cave, où logeait un certain vin vieux qu'il appelait son vin grec ; il m'en donnait quelquefois, et j'en détournais aussi quelques bouteilles, par amour louable pour tout ce qui était vieux. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  11. Non ; tu avais observé toutes les règles de la prudence humaine. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  12. Faites venir ce domestique que vous avez arrêté ; dans un instant j'irai voir si vous êtes parti. (Acte 1, scène 2, LE CHEVALIER)
  13. Il me tarde d'en être chamarré sur toutes les coutures. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  14. Laissez là vos politesses. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  15. La délicatesse est singulière ! (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  16. Je vous avertis, moi, que je vous renvoie, et que vous ne m'êtes bon à rien. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  17. Ce que vous dites là ne peut pas être sérieux. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  18. Continuez, vous n'y êtes pas ; j'en viendrai jusqu'aux soupirs ; vos rigueurs me l'annoncent. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  19. Il me prend envie de te traiter comme tu le mérites. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  20. Voyons ; pourquoi êtes-vous dans cet équipage-là ? (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  21. Je t'avoue que j'avais envie de te cacher la vérité, parce que mon déguisement regarde une dame de condition, ma maîtresse, qui a des vues sur un Monsieur Lélio, que tu verras, et qu'elle voudrait détacher d'une inclination qu'il a pour une, comtesse à qui appartient ce château. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  22. Ma charge, sous cet habit-ci, est d'attaquer le coeur de la Comtesse ; je puis passer, comme tu vois, pour un assez joli cavalier, et j'ai déjà vu les yeux de la Comtesse s'arrêter plus d'une fois sur moi ; si elle vient à m'aimer, je la ferai rompre avec Lélio ; il reviendra à Paris, on lui proposera ma maîtresse qui y est ; elle est aimable, il la connaît, et les noces seront bientôt faites. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  23. Tiens, voilà déjà six louis d'or d'avance pour ta discrétion, et en voilà déjà trois pour tes services. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  24. Mon air ne vous ment pas d'un mot, et vous êtes fort bon physionomiste. (Acte 1, scène 6, TRIVELIN)
  25. Êtes-vous mon ami ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  26. Vous méritez que je vous dise non, puisque vous me faites cette question-là. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  27. Petit traître, vous êtes bien heureux d'avoir de si brillantes indignités sur votre compte. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  28. Tu as fait là des découvertes bien singulières ! (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  29. Tu traites ces matières-là avec une légèreté qui m'enchante. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  30. Tu es beau et bien fait ; devine à quel dessein je t'ai engagé à nous suivre avec tous tes agréments ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  31. Il s'agit de te faire aimer de la Comtesse, et d'arriver à la conquête de sa main par celle de son coeur. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  32. Tu badines : ne sais-je pas que tu l'aimes, la Comtesse ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  33. J'aimais la Comtesse, parce qu'elle est aimable ; je devais l'épouser, parce qu'elle est riche, et que je n'avais rien de mieux à faire ; mais dernièrement, pendant que j'étais à ma terre, on m'a proposé en mariage une demoiselle de Paris, que je ne connais point, et qui me donne douze mille livres de rente ; la Comtesse n'en a que six. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  34. Faut-il tant de cérémonie pour quitter la Comtesse ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  35. Madame_la_Comtesse aurait déjà reçu la mienne, s'il ne tenait plus qu'à cette politesse-là ; mais il y a une petite épine qui m'arrête : c'est que, pour achever l'achat que j'ai fait d'une nouvelle terre il y a quelque temps, Madame_la_Comtesse m'a prêté dix mille écus, dont elle a mon billet. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  36. Madame_la_Comtesse croit qu'elle va m'épouser ; elle n'attend plus que l'arrivée de son frère ; et, outre la somme de dix mille écus dont elle a mon billet, nous avons encore fait, antérieurement à cela, un dédit entre elle et moi de la même somme. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  37. Voici ce que c'est : si je donne de l'amour à la Comtesse, tu crois qu'elle aimera mieux payer le dédit, en te rendant ton billet de dix mille écus, que de t'épouser ; de façon que tu gagneras dix mille écus avec elle ; n'est-ce pas cela ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  38. Elles sont très ingénieuses, très lucratives, et dignes de couronner ce que tu appelles tes espiègleries. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  39. En effet, l'honneur que tu as fait à la Comtesse, en soupirant pour elle, vaut dix mille écus comme un sou. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  40. Mais crois-tu que je puisse surprendre le coeur de la Comtesse ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  41. Parce que je ne pourrai jamais avoir de l'amour pour la Comtesse ; si elle ne voulait que de l'amitié, je serais à son service ; mais n'importe. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  42. Voilà qui est fait ; me voilà prêt à exécuter ce que tu souhaites. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  43. Si j'épouse la Comtesse, j'irai me fortifier avec le brave Lélio dans le dédain qu'on doit à son épouse. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  44. L'âme se tranquillise beaucoup dans une solitude : on y jouit d'une certaine mélancolie, d'une douce tristesse, d'un repos de toutes les couleurs ; elle n'aura qu'à choisir. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  45. Mais j'aperçois la Comtesse. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  46. Vous êtes trop cher, Monsieur Lélio, et j'aurai mieux que cela au même prix. (Acte 1, scène 8, LE CHEVALIER)
  47. Je suis en train, continuons pour me divertir et punir ce fourbe-là, et pour en débarrasser la Comtesse. (Acte 1, scène 8, LE CHEVALIER)
  48. Chevalier, vous prenez de pareils prétextes pour nous quitter ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  49. Mes véritables raisons, Comtesse ? (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  50. Ma foi, Lélio vous les a dites. (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  51. En vérité, Chevalier, vous êtes bien à plaindre, et je ne savais pas que j'étais si dangereuse. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  52. Comtesse, vous m'obligeriez beaucoup de me donner votre façon de voir ; car, avec la mienne, il n'y a pas moyen de vous rendre justice. (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  53. Vous êtes bien galant. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  54. À l'égard de l'ennui ; si vous saviez l'art de m'en donner auprès de vous, ne me l'épargnez pas, Comtesse ; c'est un vrai présent que vous me ferez ; ce sera même une bonté ; mais cela vous passe, et vous ne donnez que de l'amour ; voilà tout ce que vous savez faire. (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  55. Si je disais au seigneur Lélio que le coeur de la Comtesse commence à capituler pour le Chevalier, il se dépiterait plus vite, et partirait pour Paris où on l'attend. (Acte 2, scène 1, TRIVELIN)
  56. Je lui ai déjà témoigné que je souhaiterais avoir l'honneur de lui parler ; mais le voilà qui s'entretient avec la Comtesse ; attendons qu'il ait fait avec elle. (Acte 2, scène 1, TRIVELIN)
  57. Non, Madame ; mais il marque que vous êtes un peu trop persuadée du mérite du Chevalier. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  58. Oh il a tort, et le procès que vous lui faites est raisonnable, mais vous m'avouerez qu'il n'y a pas de mal à sentir suffisamment le mérite d'un homme, quand le mérite est réel ; et c'est comme j'en use avec le Chevalier. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  59. Madame, faites grâce à mon amour. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  60. Arrêtez, Comtesse ; vous m'avez fait l'honneur d'accorder quelque retour à ma tendresse. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  61. Vous êtes jaloux, premièrement. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  62. Le compliment que vous me faites est digne de l'entretien dont vous me régalez depuis une heure ; et après cela vous me demanderez en quoi vous me déplaisez ! (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  63. Non, Monsieur, on n'a jamais dit à une femme ce que vous me dites là ; et je n'ai vu que vous dans la vie qui m'ayez trouvé si ridicule. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  64. Ce n'est pas délicatesse chez vous ; c'est mauvaise humeur naturelle, c'est précisément caractère. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  65. Vous êtes en colère, mais vous reviendrez, car vous m'estimez dans le fond. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  66. Vous m'êtes chère ; le Chevalier vous aime ; ayez pour lui un peu plus de froideur ; insinuez-lui qu'il nous laisse, qu'il s'en retourne à Paris. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  67. L'équipage où je suis ne prévient pas en ma faveur ; cependant, tel que vous me voyez, il y a là dedans le coeur d'un honnête homme, avec une extrême inclination pour les honnêtes gens. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  68. Moi-même, et je le dis avec un souvenir modeste, moi-même autrefois, j'ai été du nombre de ces honnêtes gens ; mais vous savez, Monsieur, à combien d'accidents nous sommes sujets dans la vie. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  69. Tu m'obligerais de retrancher tes réflexions et de venir au fait. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  70. Que vous êtes différent de lui ! (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  71. Vous y êtes ; les âmes généreuses ont cela de bon, qu'elles devinent ce qu'il vous faut et vous épargnent la honte d'expliquer vos besoins ; que cela est beau ! (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  72. Vous croyez que la Comtesse vous aime toujours ? (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  73. La Comtesse ne vous aime plus, le Chevalier vous a escamoté son coeur : il l'aime, il en est aimé, c'est un fait ; je le sais, je l'ai vu, je vous en avertis ; faites-en votre profit et le mien. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  74. Par exemple, tantôt, pendant que vous vous amusiez dans le jardin à cueillir des fleurs pour la Comtesse, je raccommodais près d'elle une palissade, et je voyais le Chevalier, sautillant, rire et folâtrer avec elle. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  75. Que vous êtes badin ! (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  76. Que vous êtes aimable dans vos façons ! (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  77. Et moi, tout en raccommodant ma palissade, j'expliquais ce vous n'y songez pas, et ce laissez-moi donc ; et je voyais que cela voulait dire : Courage, Chevalier, encore un baiser sur le même ton ; surprenez-moi toujours, afin de sauver les bienséances ; je ne dois consentir à rien ; mais si vous êtes adroit, je n'y saurais que faire ; ce ne sera pas ma faute. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  78. Alors la Comtesse de s'embarrasser, le Chevalier de la regarder tendrement ; elle de rougir ; lui de s'animer ; elle de se fâcher sans colère ; lui de se jeter à ses genoux sans repentance ; elle de pousser honteusement un demi-soupir ; lui de riposter effrontément par un tout entier ; et puis vient du silence ; et puis des regards qui sont bien tendres ; et puis d'autres qui n'osent pas l'être ; et puis... (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  79. Le procès en était là quand vous êtes venu, mais je crois maintenant les parties d'accord : Qu'en dites-vous ? (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  80. Que dites-vous de la Comtesse ? (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  81. Oh ces coups de bâton que tu mérites, ma bonté te les épargne ; je ne dirai mot. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  82. De toutes les grimaces que m'a fait la fortune, voilà certes la plus comique ; me payer en exemption de coups de bâton ! (Acte 2, scène 4, TRIVELIN)
  83. Tes réflexions sont de riche étoffe. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  84. Dis-moi, mon ami, où as-tu pris toutes ces pistoles que je t'ai vu tantôt tirer de ta poche pour la bouteille de vin que nous avons bu au cabaret du bourg ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  85. Ils se disent : Comment te portes-tu ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  86. Mon ami, je tombe à tes pieds pour te supplier, en toute humilité, de me montrer seulement la face royale de cette incomparable fille, qui donne un coeur et des louis d'or du Pérou avec ; peut-être me fera-t-elle aussi présent de quelque échantillon ; je ne veux que la voir, l'admirer, et puis mourir content. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  87. Cela ne se peut pas, mon enfant ; il ne faut pas régler tes espérances sur mes aventures ; vois-tu bien, entre le baudet et le cheval d'Espagne, il y a quelque différence. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  88. Où êtes-vous donc, petit louis d'or de mon âme ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  89. Je voudrais bien savoir de quoi vous vous mêlez, d'aller dire à Monsieur Lélio que j'aime la Comtesse ? (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  90. Vous me faites plaisir de m'en avertir ; pour payer mon avis, il avait promis de se taire ; il a parlé, la dette subsiste. (Acte 2, scène 6, TRIVELIN)
  91. Voici La Comtesse ; je la crois dans de bonnes dispositions pour moi ; achevons de la déterminer. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  92. Ne dites point que j'ordonne. (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  93. Madame, je ne vaux pas la peine que vous vous excusiez, et vous êtes trop bonne. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  94. Non, vous dis-je ; et si vous voulez rester, en vérité vous êtes le maître. (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  95. Rayez le peut-être ; ce que vous dites en sera plus doux. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  96. Oui, Comtesse, je vous aime ; et de tous les hommes qui peuvent aimer, il n'y en a pas un dont l'amour soit si pur, si raisonnable, je vous en fais serment sur cette belle main, qui veut bien se livrer à mes caresses ; regardez-moi, Madame ; tournez vos beaux yeux sur moi, ne me volez point le doux embarras que j'y fais naître. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  97. Vous me faites oublier ce que j'avais à vous dire : je suis venue tout exprès, et vous m'amusez toujours. (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  98. Moi, je le suis de lui ; nous voilà quittes. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  99. Hé que faites-vous donc de mieux, si vous ne m'aimez pas ? (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  100. Mais vous êtes bien impatient, Chevalier ! (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  101. Je suis vif, et je vous adore, me voilà tout entier ; mais trouvons un expédient qui vous mette à votre aise : si je vous déplais, dites-moi de partir, et je pars, il n'en sera plus parlé ; si je puis espérer quelque chose, ne me dites rien, je vous dispense de me répondre ; votre silence fera ma joie, et il ne vous en coûtera pas une syllabe. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  102. Tout beau, Monsieur Le Chevalier, tout beau ; laissons là Lélio, dites-vous ! (Acte 2, scène 9, LÉLIO)
  103. Que dites-vous de lui, Madame ? (Acte 2, scène 9, L?LIO)
  104. En êtes-vous étonné, si Madame n'a pas la complaisance de s'enfermer pour vous ; vos étonnements ont tout l'air d'être fréquents, et il faudra bien que vous vous y accoutumiez. (Acte 2, scène 9, LE CHEVALIER)
  105. À cause de ma tristesse. (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  106. Arlequin, fais trêve à tes larmes. (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  107. Ce qu'il me dit là me fait naître une pensée que toutes mes réflexions fortifient ; le Chevalier a de certains traits, un certain minois... (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  108. Tu m'impatientes, et je commence à me fâcher ; tiens-toi là ; écoute, et me réponds. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  109. Je crois que tu jures entre tes dents ? (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  110. Oui-da, comme il convient à d'honnêtes gens. (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  111. N'êtes-vous pas comme moi, Monsieur ? (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  112. Vous êtes clair. (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  113. Mon ami, la Comtesse écrit actuellement des lettres pour Paris ; elle descendra bientôt, et veut se promener avec moi, m'a-t-elle dit. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  114. Mais je voudrais que toutes tes espérances fussent remplies, et j'ai songé à une chose : le dédit que tu as d'elle est-il bon ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  115. Tâchons de le démasquer si mes soupçons sont justes. (Acte 3, scène 3, LÉLIO)
  116. Songes-tu encore à me faire épouser quelque autre femme avec la Comtesse ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  117. Quand tu te mêles du sérieux, tu le traites à fond ; et que t'a fait ta gorge pour la couper ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  118. Oui, vous êtes aussi poltron qu'une femme. (Acte 3, scène 3, LÉLIO)
  119. Lélio, je vous crois malade ; tant pis pour vous si vous ne l'êtes pas. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  120. Vous êtes plus poltron qu'une femme. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  121. Parce qu'étant seul il m'avait entendu dire quelque chose de notre projet, qu'il pouvait rapporter à la Comtesse ; voilà pourquoi, Monsieur. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  122. Qui êtes-vous ? (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  123. Qu'êtes-vous venue faire ici ? (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  124. Par cette mission-là, c'est une tendre brebis qui échappe au loup, et douze mille livres de rente de sauvées, qui prendront parti ailleurs ; petites, bagatelles qui valaient bien la peine d'un déguisement. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  125. Non ; vous manquez votre proie ; voilà tout ; il est vrai qu'elle était assez bonne ; mais aussi pourquoi êtes-vous loup ? (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  126. Là-dessus on vous suit, on sait que vous êtes au bal ; j'ai de l'esprit et de la malice, on m'y envoie ; on m'équipe comme vous me voyez, pour me mettre à portée de vous connaître ; j'arrive, je fais ma charge, je deviens votre ami, je vous connais, je trouve que vous ne valez rien ; j'en rendrai compte ; il n'y a pas un mot à redire. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  127. Vous êtes donc la femme de chambre de la demoiselle en question ? (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  128. Mais, dites-moi, vous repentez-vous du mal que vous vouliez faire, ou de celui que vous n'avez pas fait ? (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  129. Pourquoi votre malice m'a-t-elle encore ôté le coeur de la Comtesse ? (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  130. Pourquoi consentir à jouer auprès d'elle le personnage que vous y faites ? (Acte 3, scène 5, L?LIO)
  131. Pour d'excellentes raisons. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  132. Oh mon projet était fort bien entendu ; moi payée, crac, je décampais avec mon petit gain, et le portrait qui m'aurait encore valu quelque petit revenant-bon auprès de ma maîtresse ; tout cela joint à mes petites économies, tant sur mon voyage que sur mes gages, je devenais, avec mes agréments, un petit parti d'assez bonne défaite sauf le loup. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  133. J'ai manqué mon coup, j'en suis bien fâchée ; cependant vous me faites pitié, vous. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  134. Je vous ouvre aussi mon coeur ; je ne crains pas de scandaliser le vôtre, et nous ne nous soucierons pas de nous estimer ; ce n'est pas la peine entre gens de notre caractère ; pour conclusion, faites ma fortune, et je dirai que vous êtes un honnête homme ; mais convenons de prix pour l'honneur que je vous fournirai ; il vous en faut beaucoup. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  135. Je veux deux mille écus, je n'en rabattrai pas un sou ; moyennant quoi, je vous laisse ma maîtresse, et j'achève avec la Comtesse. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  136. Madame_la_Comtesse va venir, et je ne veux point finir avec elle que je n'aie toutes mes sûretés. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  137. Voici la Comtesse. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  138. J'allais vous trouver, Comtesse. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  139. Vous n'êtes qu'un étourdi, Chevalier ; vous n'avez pas de raison. (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  140. Est-ce qu'il vous en reste encore de la raison, Comtesse ? (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  141. Vous voilà dans vos petites folies ; Vous savez qu'elles sont aimables, et c'est ce qui vous rassure ; il est vrai que vous m'amusez. (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  142. Est-ce que je mérite tout ce que vous me dites ? (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  143. Où est l'homme plus chéri que vous l'êtes ? (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  144. Comment vivre avec cela, dites-moi donc ? (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  145. C'en est fait, Comtesse ; votre douleur me rend mon repos et ma joie. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  146. C'est que vous êtes plus aimable qu'un autre, apparemment. (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  147. Faites-y réflexion. (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  148. Non, ma chère Comtesse, vous ne le renverrez pas. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  149. Il me suffit que vous y consentiez ; votre amour est à toute épreuve, et je dispense votre politesse d'aller plus loin ; c'en serait trop ; c'est à moi à avoir soin de vous, quand vous vous oubliez pour moi. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  150. M'aimer, cela n'est pas assez, Comtesse ; distinguez-moi un peu de Lélio ; à qui vous l'avez dit peut-être aussi. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  151. Un je vous adore ; aussi bien il vous échappera demain ; avancez-le-moi d'un jour ; contentez ma petite fantaisie, dites. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  152. Vous êtes attendrie, profitez de l'instant ; je ne veux qu'un mot ; voulez-vous que je vous aide ? (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  153. Dites comme moi : Chevalier, je vous adore. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  154. Non, vous ne les perdrez point, si vous faites ce que je vais vous dire. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  155. Remettez-vous, Lélio, et dites-moi tranquillement ce que vous voulez. (Acte 3, scène 7, LA COMTESSE)
  156. Vous êtes vif, Lélio ; mais la cause de votre vivacité est pardonnable, et je vous veux plus de bien que vous ne pensez. (Acte 3, scène 7, LA COMTESSE)
  157. Elle me prend au mot ; que dites-vous de ce qui se passe là ? (Acte 3, scène 8, LÉLIO)
  158. Ah, que dites-vous là ! (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  159. Ce que nous voyons là peut venir d'une chose : pendant que nous nous parlions, elle me soupçonnait d'avoir quelque inclination à Paris ; je me suis contenté de lui répondre galamment là-dessus ; elle a tout d'un coup pris son sérieux ; vous êtes entré sur le champ ; et ce qu'elle en fait n'est sans doute qu'un reste de dépit, qui va se passer ; car elle m'aime. (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  160. Depuis quand êtes-vous si délicat ? (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  161. Vous êtes un excellent comédien ; et le dédit, qu'en ferons-nous, Monsieur ? (Acte 3, scène 9, LA COMTESSE)
  162. Ma métamorphose n'est pas du goût de vos tendres sentiments, ma chère Comtesse. (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)
  163. Voyez-la, puisque vous êtes ici. (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)

LES SERMENTS INDISCRETS (1732)

  1. Ma physionomie ne sait ce qu'elle dit ; je me sens un fonds de délicatesse et de goût qui serait toujours choqué dans le mariage, et je n'y serais pas heureuse. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  2. Il ne faut que deux ou trois mois de commerce avec un mari pour expédier votre délicatesse ; allez, déchirez votre lettre. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  3. Je te dis que mon parti est pris, et je veux que tu la portes. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  4. Que vous êtes une déesse raisonnable ! (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  5. Dites-nous, Monsieur le personnage, vous qui jugez cet entretien si important, vous en savez donc le sujet ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  6. Que vous êtes aimable d'avoir si mauvaise opinion de notre esprit ! (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  7. Je vous dis que vous êtes un homme admirable. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  8. Que le ciel vous le rende ; mais peut-on se fier à ce que vous dites là ? (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  9. Tenez, votre départ sera de toutes vos grâces celle qui nous touchera le plus ; êtes-vous content ? (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  10. Ce sera comme vous voudrez ; vous savez mon secret ; vous êtes un honnête homme ; expédions. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  11. Nous ne barguignons pas, comme vous voyez ; nous allons rondement ; faites-vous de même ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  12. Faites-vous de même ?... (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  13. Le goût d'un homme seul ne décide rien là-dessus ; et de quelque façon qu'il se tourne, on n'en vaut ni plus ni moins ; les agréments n'y perdent ni n'y gagnent ; cela ne signifie rien ; ainsi, Monsieur, point d'excuse ; au reste, pourtant, si vous en voulez faire, si votre politesse a quelque remords qui la gêne, qu'à cela ne tienne, vous êtes bien le maître. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  14. Il ne s'agit pas de compliments, Madame ; vous êtes bien au-dessus de cela, et il serait difficile de vous en faire. (Acte 1, scène 6, DAMIS)
  15. Celui-là est très fin, par exemple, et vous aviez raison de ne le vouloir pas perdre ; mais restons-en là, je vous prie ; car à la fin, tant de politesses me supposeraient un amour-propre ridicule, et ce serait une étrange chose qu'il fallût me demander pardon de ce qu'on ne m'aime point. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  16. Madame, oubliez un discours que je n'ai tenu tantôt qu'en plaisantant ; je suis de tous les hommes celui à qui il est le moins permis d'être vain, et vous de toutes les dames celle avec qui il serait le plus impossible de l'être ; vous êtes d'une figure qui ne permet ce sentiment-là à personne ; et si je l'avais, je serais trop méprisable. (Acte 1, scène 6, DAMIS)
  17. Ma foi, si vous le prenez sur ce ton-là, tous deux, vous ne tenez rien ; je n'aime point ce verbiage-là ; ces yeux pacifiques, ces apostrophes galantes à la figure de Madame, et puis des vanités, des excuses, où cela va-t-il ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  18. Vous l'épouserez par respect ; car ce n'est que du galimatias que toutes ces raisons-là ; j'en reviens à vous, Madame. (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  19. Il se plaint, dites-vous ! (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  20. Il nous fait là de beaux contes, avec son amour imperceptible ! (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  21. Où en êtes-vous ? (Acte 2, scène 2, FRONTIN)
  22. Dites-moi confidemment, que pense-t-il sur le mariage en question ? (Acte 2, scène 2, ORGON)
  23. Que veux-tu dire avec tes cruautés ? (Acte 2, scène 2, ORGON)
  24. De mon maître, et des peines secrètes qu'il souffre de la part de Mademoiselle votre fille. (Acte 2, scène 2, FRONTIN)
  25. Quant à ma fille, dites-lui, Lisette, que je serais très fâché d'avoir à me plaindre d'elle : c'est sur sa parole que j'ai fait venir Damis et son père ; depuis qu'elle a vu le fils, il ne lui déplaît pas, à ce qu'elle dit ; cependant ils se fuient, et je veux savoir qui des deux a tort ; car il faut que cela finisse. (Acte 2, scène 2, ORGON)
  26. J'étudie tes sentiments sur mon compte. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  27. Je pense que tu n'es qu'un sot ; voilà tes études faites. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  28. Or, il s'agit de conserver nos postes ; les pères de nos jeunes gens sont attaqués de vieillesse, maladie incurable et qui menace de faire bientôt des orphelins ; ces orphelins-là nous reviennent, ils tombent dans notre lot ; ils sont d'âge à entrer dans leurs droits, et leurs droits nous mettront dans les nôtres. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  29. Je ne sais plus ce que sont devenues toutes les laideurs du tien. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  30. Fort bien, je gage que ce que vous me dites là me pronostique quelque coup d'étourdie. (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  31. De quelle humeur êtes-vous donc aujourd'hui, Madame ? (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  32. Vous êtes une sotte. (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  33. Là-dessus elle est partie avec des appas révoltés, qui se promettent bien de l'emporter sur les vôtres ; qu'en dites-vous ? (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  34. Vous faites le malheur de sa vie, si elle y tombe ; vous êtes donc méchante ? (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  35. Ce sont deux destinées que je rends funestes. (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  36. Voilà ce que c'est ; parce que vous ne savez plus que dire, les coeurs à donner ne vous coûtent plus rien, vous en faites bon marché, Lisette ! (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  37. Vous êtes donc aveugle, impertinente que vous êtes ? (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  38. Vous êtes bien hardie de mettre l'exception à la place de la règle générale. (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  39. Dispute de délicatesse que tout cela ; rendez-vous plus de justice à tous deux. (Acte 2, scène 7, ORGON)
  40. Quelque chose de plus net, de plus positif, de plus clair ; nous verrons ne signifie rien ; nous verrons qu'on nous mariera, voilà ce que nous verrons : êtes-vous curieux de voir cela ? (Acte 2, scène 8, LUCILE)
  41. Je m'y tromperais sans difficulté ; car ils ne voient point ce que vous dites là. (Acte 2, scène 8, DAMIS)
  42. Non, Madame, ils ne sauraient le voir ; cela n'est pas possible ; il y a de certaines figures, de certaines physionomies qu'on ne saurait soupçonner d'être indifférentes. (Acte 2, scène 8, DAMIS)
  43. Car, que signifient, je vous prie, ces physionomies qu'on ne saurait soupçonner d'être indifférentes ? (Acte 2, scène 8, LUCILE)
  44. Tenez, j'en suis aussi peu que vous, qui vous divertissez à faire semblant d'en être ; et vous voyez ce que deviennent ces sortes de compliments quand on les presse. (Acte 2, scène 8, LUCILE)
  45. Il vous est fort aisé de les réduire à rien, parce que je vous laisse dire, et que moyennant quoi, vous en faites ce qui vous plaît ; mais je me tais, Madame, je me tais. (Acte 2, scène 8, DAMIS)
  46. Vous y êtes aussi intéressé que moi. (Acte 2, scène 8, LUCILE)
  47. Mais dans le fond, si vous m'aimiez avec cet air dégagé que vous avez, vous seriez assurément le plus grand comédien du monde, et ce caractère-là n'est pas des plus honnêtes à porter, entre vous et moi. (Acte 2, scène 8, LUCILE)
  48. Mais mon père sait bien que je ne joue jamais qu'à contrecoeur ; dites-lui que je le prie de m'en dispenser. (Acte 2, scène 9, LUCILE)
  49. Que la compagnie attende ; dites que vous ne me trouvez pas. (Acte 2, scène 9, LUCILE)
  50. Moi, je ne connais pas les cartes. (Acte 2, scène 9, DAMIS)
  51. Allez, dites à mon père que je vais dans mon cabinet, et que je ne me montrerai qu'après que les parties seront commencées. (Acte 2, scène 9, LUCILE)
  52. Vous êtes bien galant. (Acte 2, scène 10, LUCILE)
  53. Oui, certes ; car il s'était engagé à se taire aussi bien que moi. (Acte 2, scène 10, DAMIS)
  54. Vous vous amusez, je pense, vous en avez tout l'air ; en vérité, vous êtes admirable ! (Acte 2, scène 10, LUCILE)
  55. Non, Monsieur, je vous l'avoue, je ne saurais plus souffrir le personnage que vous jouez auprès de moi, et je le trouve inconcevable : vous n'êtes venu que pour épouser ma soeur ; elle est aimable et vous ne lui parlez point ; ce n'est qu'à moi que vos conversations s'adressent. (Acte 3, scène 1, PHÉNICE)
  56. Quoi qu'il en soit, ces façons-là ne me conviennent point ; je l'ai déjà marqué, je vous l'ai fait dire, et je vous demande en grâce de cesser vos poursuites ; car enfin vous n'avez pas dessein de me désobliger, je pense. (Acte 3, scène 1, PHÉNICE)
  57. Mais, dites-moi, est-ce que vous n'aimez point ma soeur ? (Acte 3, scène 1, PHÉNICE)
  58. Ecoutez-moi toutes deux. (Acte 3, scène 2, ORGON)
  59. Nous y voilà ; je savais votre réponse avant que vous me la fissiez ; je vous connais toutes deux : l'une, de peur de me fâcher, épouserait ce qu'elle n'aime pas ; l'autre, par retenue pour sa soeur, refuserait d'épouser ce qu'elle aime. (Acte 3, scène 2, ORGON)
  60. Je vous attends ; faites. (Acte 3, scène 3, ORGON)
  61. Je remarque que ce n'est qu'en baissant le ton que vous prononcez le terrible mot de déshériter ; vous en êtes effrayé vous-même ; la tendresse paternelle est admirable ! (Acte 3, scène 4, FRONTIN)
  62. Faquin, on a bien affaire de tes réflexions ! (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  63. Je ne vois donc de tous côtés pour nous que des diètes. (Acte 3, scène 5, FRONTIN)
  64. Voilà notre tort ; c'est de n'avoir pas prévu l'infaillible effet de nos mérites. (Acte 3, scène 5, FRONTIN)
  65. Ma commission ne porte point qu'on vous oblige ; on n'attaque point votre liberté, voyez-vous ; vous êtes le maître d'opter entre Phénice ou votre ruine, et l'on s'en rapporte à votre choix. (Acte 3, scène 6, FRONTIN)
  66. Je vous l'avoue, Lisette, tout ce que vous me dites là, si vous êtes sincère, pourrait m'être d'un bon augure ; et si j'osais soupçonner la moindre des dispositions dans son coeur... (Acte 3, scène 6, DAMIS)
  67. Le premier ou le dernier ; je vous donne la préférence : êtes-vous si pressé ? (Acte 3, scène 7, LUCILE)
  68. Que vous êtes sotte ! (Acte 3, scène 7, LUCILE)
  69. Voilà à quoi je mettrais ma gloire, et non pas à me tenir douloureusement sur mon quant-à-moi, comme vous faites, et à me dire : Voyons ce qu'il dit, voyons ce qu'il ne dit pas ; qu'il parle, qu'il commence ; c'est à lui, ce n'est pas à moi ; mon sexe, ma fierté, les bienséances, et mille autres façons inutiles avec Monsieur qui tremble, et qui a la bonté d'avoir peur que son amour ne vous alarme et ne vous fâche. (Acte 3, scène 7, LISETTE)
  70. Mort de ma vie, Monsieur, fâchez hardiment ; faites-nous cet honneur-là ; courage, attaquez-nous ; cette cérémonie-là fera votre fortune, et vous vous entendrez : car jusqu'ici on ne voit goutte à vos discours à tous deux ; il y a du oui, du non, du pour, du contre ; on fuit, on revient, on se rappelle, on n'y comprend rien. (Acte 3, scène 7, LISETTE)
  71. Je vais vous dire où elle est, moi ; vous la trouverez dans la règle des égards qu'on doit aux dames ; vous y verrez qu'il n'est pas bien de vous divertir avec un peut-être, qui ne fera pas fortune chez moi, qui ne m'intriguera pas ; car je sais à quoi m'en tenir : c'est en badinant que vous le dites ; mais c'est un badinage qui ne vous sied pas ; ce n'est pas là le langage des hommes ; on n'a pas mis leur modestie sur ce pied-là. (Acte 3, scène 8, LUCILE)
  72. Car j'ai tout lieu de soupçonner que vous en êtes cause, puisque c'est vous qui m'avez d'abord proposé de l'aimer ; au reste, Madame, ne vous inquiétez point d'elle, j'aurai soin de son sort plus sincèrement que vous ; elle le mérite bien. (Acte 3, scène 8, DAMIS)
  73. Et moi, Madame, si vous lui dites que je ne l'aime point ; si vous exécutez un dessein qui ne tend qu'à me faire sortir d'ici avec la haine et le courroux de tout le monde ; si vous l'exécutez, trouvez bon qu'en revanche je retire toutes mes paroles avec vous, et que je dise à Monsieur Orgon que je suis prêt de vous épouser quand on le voudra, dès aujourd'hui, s'il le faut. (Acte 3, scène 8, DAMIS)
  74. vous m'épouserez, dites-vous, vous m'épouserez ! (Acte 3, scène 8, LUCILE)
  75. Souvenez-vous que j'ai servi vos dégoûts pour moi avec un honneur, une fidélité surprenante, avec une fidélité que je ne vous devais point, que tout autre, à ma place, n'aurait jamais eu, et ce procédé si louable, si généreux, mérite bien que vous laissiez en repos un homme qui peut avoir porté la vertu jusqu'à se sacrifier pour vous ; je ne veux pas dire que je vous aime ; non, Lucile, rassurez-vous ; mais enfin vous ne savez pas ce qui en est, vous en pourriez douter ; vous êtes assez aimable pour cela, soit dit sans vous louer ; je puis vous épouser, vous ne le voulez pas, et je vous quitte. (Acte 3, scène 8, DAMIS)
  76. Monsieur, à quoi en êtes-vous ? (Acte 3, scène 9, FRONTIN)
  77. Pour toi, sois sûr que je n'oublierai pas tes impertinences. (Acte 4, scène 2, ERGASTE)
  78. À vous préparer à la liberté que je vais prendre, Madame, en vous disant que vous êtes une de ces personnes privilégiées pour qui ce mouvement sympathique m'est venu. (Acte 4, scène 3, FRONTIN)
  79. Vous n'en êtes pas quitte à si bon marché. (Acte 4, scène 3, FRONTIN)
  80. Si vous dites vrai, votre bonheur est sûr ; je vous promets que je n'y mettrai point d'obstacle. (Acte 4, scène 4, PHÉNICE)
  81. Encore une fois, faites-y vos réflexions ; vous comptez peut-être que je vous tirerai d'affaire, et vous vous trompez : n'attendez rien de mon coeur, il vous prendra au mot, je ne suis que trop disposé à vous le donner. (Acte 4, scène 4, DAMIS)
  82. Damis, que dites-vous de cette aventure-ci ? (Acte 4, scène 6, PHÉNICE)
  83. Il me semble que vous en êtes devenu tout triste. (Acte 4, scène 6, PHÉNICE)
  84. Il me paraît que vous n'en êtes pas trop gaie. (Acte 4, scène 6, DAMIS)
  85. Jamais sujet de réjouissance ne le fut moins pour moi, et vous ne savez ce que vous faites, sans compter qu'il ne sied pas tant à une fille de se réjouir de ce qu'elle se marie. (Acte 4, scène 7, LUCILE)
  86. Voilà une petite narration de bon goût que vous me faites là ; je ne vous conseille pas de la faire à d'autres qu'à moi. (Acte 4, scène 7, LUCILE)
  87. Lisette, dites sans façon ce que vous pensez : nous parlons de Damis ; croyez-vous qu'il aime ma soeur ? (Acte 4, scène 8, LUCILE)
  88. Non, certes, je ne le crois pas ; car je sais le contraire, et vous aussi, Madame. (Acte 4, scène 8, LISETTE)
  89. Vous n'êtes pas mal fière, ma soeur. (Acte 4, scène 8, LUCILE)
  90. Mais il ne s'agit pas de cela ; je veux avoir raison de l'impertinent orgueil de ma soeur ; et je le puis, s'il est vrai que Damis m'aime, comme vous m'en êtes garant. (Acte 4, scène 9, LUCILE)
  91. Au reste, je ne vous indique rien de ce qui peut appuyer cette fausse confidence : vous êtes fille d'esprit, vous pénétrez les mouvements des autres ; vous lisez dans les coeurs ; l'art de les persuader ne vous manquera pas, et je vous prie de m'épargner une instruction plus ample. (Acte 4, scène 9, LUCILE)
  92. Cependant persuadez Damis ; dites-lui qu'il vienne ; qu'il avoue hardiment qu'il m'aime ; que vous sentez que je le souhaite ; que les paroles qu'il m'a données ne sont rien : comme en effet ce ne sont que des bagatelles ; que je les traiterai de même ; et le reste. (Acte 4, scène 9, LUCILE)
  93. Vous n'êtes point méchante ; mais, croyez-moi, ne vous attachez jamais à personne ; car vous n'êtes bonne qu'à nuire. (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  94. Eh pourquoi donc vous êtes-vous efforcée de me persuader que je l'aimais ? (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  95. Dites-moi ce que c'était, à mon âge, que l'idée de rester fille ? (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  96. Mais malheureusement vous êtes au monde ; et la destination de votre vie est d'être le fléau de la mienne. (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  97. Oui, je l'aime, Mademoiselle ; êtes-vous contente ? (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  98. Non, il est certain que je n'ai point de part aux bontés de votre coeur ; ma soeur en emporte toutes les tendresses. (Acte 5, scène 3, LUCILE)
  99. Enfin, je n'ai rien à dire, et vous êtes le maître ; mais je devais l'épouser. (Acte 5, scène 3, LUCILE)
  100. Je vous croyais à toutes deux plus de respect pour moi. (Acte 5, scène 4, ORGON)
  101. Je crois, Monsieur, que vous êtes bien persuadé du désir extrême que j'avais de voir terminer notre mariage ; mais vous savez l'obstacle qu'y a apporté Madame ; et plutôt que de jeter le trouble dans une famille... (Acte 5, scène 5, DAMIS)
  102. Je ne m'attendais pas à ce discours-là ; car vous me promîtes alors de rompre notre mariage. (Acte 5, scène 7, LUCILE)
  103. Cette extrémité-là serait terrible ; mais dites-moi, ma soeur sait donc que vous m'aimez ? (Acte 5, scène 7, LUCILE)
  104. Êtes-vous d'accord de ce qu'on dit là, ma fille ? (Acte 5, scène 8, ORGON)

LA COLONIE (1750)

  1. Ah çà, Madame Sorbin, ou plutôt ma compagne, car vous l'êtes, puisque les femmes de votre état viennent de vous revêtir du même pouvoir dont les femmes nobles m'ont revêtue moi-même ; donnons-nous la main, unissons-nous et n'ayons qu'un même esprit toutes les deux. (Acte 1, scène 1, ARTHÉNICE)
  2. Et quand même nous ne réussirions pas, nos petites-filles réussiront. (Acte 1, scène 1, ARTHÉNICE)
  3. Ah çà, vous savez bien que les hommes vont dans un moment s'assembler sous des tentes, afin d'y choisir entre eux deux hommes qui nous feront des lois ; on a battu le tambour pour convoquer l'assemblée. (Acte 1, scène 1, MADAME SORBIN)
  4. Dites-moi, Timagène, où allez-vous tous deux d'un air si pensif ? (Acte 1, scène 2, ARTHÉNICE)
  5. Tais-toi avec tes femmes, il est bien question de rire ! (Acte 1, scène 2, MONSIEUR SORBIN)
  6. Pardi, Monsieur Sorbin, vous êtes un petit élu du peuple bien impoli ; mais par bonheur, cela se passera avec une Ordonnance, je dresserai des lois aussi, moi. (Acte 1, scène 2, MADAME SORBIN)
  7. Ah bien tant mieux, faites, amusez-vous, jouez une farce ; mais gardez-nous votre drôlerie pour une autre fois, cela est trop bouffon pour le temps qui court. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR SORBIN)
  8. Écartez ce jeune homme, Madame Sorbin, les circonstances présentes nous obligent de rompre avec toute son espèce. (Acte 1, scène 4, ARTHÉNICE)
  9. Que faites-vous là, Persinet ? (Acte 1, scène 4, MADAME SORBIN)
  10. Écoutez à présent ce que toutes les femmes que nous représentons vous jurent à leur tour. (Acte 1, scène 6, UNE-DES-DEPUTEES)
  11. Avec plaisir, mais n'y touchez pas, vos petites mains sont trop délicates, laissez-moi faire. (Acte 1, scène 8, PERSINET)
  12. L'oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n'en est pas devenue plus raisonnable ; n'attendons pas que les hommes se corrigent d'eux-mêmes ; l'insuffisance de leurs lois a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu'ils nous doivent, ils ont oublié qu'ils nous la refusent. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  13. On nous crie dès le berceau, vous n'êtes capables de rien, ne vous mêlez de rien, vous n'êtes bonnes à rien qu'à être sages ; on l'a dit à nos mères qui l'ont cru, qui nous le répètent ; on a les oreilles rebattues de ces mauvais propos ; nous sommes douces, la paresse s'en mêle, on nous mène comme des moutons. (Acte 1, scène 9, UNE DES FEMMES)
  14. Il faut qu'il y ait en nous une défiance bien louable de nos lumières pour avoir adopté ce jargon-là ; qu'on me trouve des hommes qui en disent autant d'eux ; cela les passe ; revenons au vrai pourtant : vous n'êtes qu'une femme, dites-vous ? (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  15. Si vous entendiez Persinet là-dessus, c'est lui qui est pénétré suivant nos mérites. (Acte 1, scène 9, LINA)
  16. Cela est incontestable. (Acte 1, scène 9, UNE DES FEMMES)
  17. Absolument incontestable. (Acte 1, scène 9, UNE AUTRE FEMME)
  18. Dites les délices. (Acte 1, scène 9, UNE FEMME)
  19. Je recommence ; regardez-la, c'est le plaisir des yeux : les grâces et la beauté, déguisées sous toutes sortes de formes, se disputent à qui versera le plus de charmes sur son visage et sur sa figure. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  20. Et ce qui est encore incomparable, c'est de vivre avec toutes ces belles choses-là, comme si de rien n'était ; voilà le surprenant, mais ce que j'en dis n'est pas pour interrompre, paix. (Acte 1, scène 9, MADAME SORBIN)
  21. Ou bien, c'est à savoir prononcer sur des ajustements, c'est à les réjouir dans leurs soupers, c'est à leur inspirer d'agréables passions, c'est à régner dans la bagatelle, c'est à n'être nous-mêmes que la première de toutes les bagatelles ; voilà toutes les fonctions qu'ils nous laissent ici-bas ; à nous qui les avons polis, qui leur avons donné des moeurs, qui avons corrigé la férocité de leur âme ; à nous, sans qui la terre ne serait qu'un séjour de sauvages, qui ne mériteraient pas le nom d'hommes. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  22. Il est vrai qu'on nous traite de charmantes, que nous sommes des astres, qu'on nous distribue des teints de lis et de roses, qu'on nous chante dans les vers, où le soleil insulté pâlit de honte à notre aspect, et comme vous voyez, cela est considérable ; et puis les transports, les extases, les désespoirs dont on nous régale, quand il nous plaît. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  23. Que par simplicité nous nous entêtons du vil honneur de leur plaire, et que nous nous amusons bonnement à être coquettes, car nous le sommes, il en faut convenir. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  24. Sans doute ; mais ce qu'il y a d'admirable, c'est que la supériorité de notre âme est si invincible, si opiniâtre, qu'elle résiste à tout ce que je dis là, c'est qu'elle éclate et perce encore à travers cet avilissement où nous tombons ; nous sommes coquettes d'accord, mais notre coquetterie même est un prodige. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  25. Tant d'esprit n'aboutit qu'à renverser de petites cervelles qui ne sauraient le soutenir, et qu'à nous procurer de sots compliments, que leurs vices et leur démence, et non pas leur raison, nous prodiguent ; leur raison ne nous a jamais dit que des injures. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  26. Allons, point de quartier ; je fais voeu d'être laide, et notre première ordonnance sera que nous tâchions de l'être toutes. (Acte 1, scène 9, MADAME SORBIN)
  27. Oui, afin qu'ils soupirent plus que jamais à nos genoux, et qu'ils meurent de douleur de se voir rebutés ; voilà ce qu'on appelle une indignation de bon sens, et vous êtes dans le faux, Madame Sorbin, tout à fait dans le faux. (Acte 1, scène 9, UNE AUTRE FEMME)
  28. Dites donc, vous autres pimbêches, est-ce que vous croyez être jolies ? (Acte 1, scène 9, MADAME SORBIN)
  29. Que c'est bien dit ; oui, gardez tous vos affiquets, corsets, rubans, avec vos mines et vos simagrées qui font rire, avec vos petites mules ou pantoufles, où l'on écrase un pied qui n'y saurait loger, et qu'on veut rendre mignon en dépit de sa taille, parez-vous, parez-vous, il n'y a pas de conséquence. (Acte 1, scène 9, MADAME SORBIN)
  30. Me voilà un peu revenu, dites-moi le reste à présent, mais parlez-moi de plus près, et non pas en mon absence. (Acte 1, scène 11, PERSINET)
  31. Qu'il sera enjoint d'être laides et mal faites avec eux, de peur qu'ils n'aient du plaisir à nous voir, et le tout par le moyen d'un placard au son de la trompe. (Acte 1, scène 11, LINA)
  32. Et moi je défie toutes les trompes et tous les placards du monde de vous empêcher d'être jolie. (Acte 1, scène 11, PERSINET)
  33. Maudites lois, faisons ma plainte à ces Messieurs. (Acte 1, scène 11, PERSINET)
  34. C'est une émeute, une ligue, un tintamarre, un charivari sur le gouvernement du royaume ; vous saurez que les femmes se sont mises tout en un tas pour être laides, elles vont quitter les pantoufles, on parle même de changer de robes, de se vêtir d'un sac, et de porter les cornettes de côté pour nous déplaire ; j'ai vu préparer un grand colloque, j'ai moi-même approché les bancs pour la commodité de la conversation, je voulais m'y asseoir, on m'a chassé comme un gredin, le monde va périr, et le tout à cause de vos lois, que ces braves Dames veulent faire en communauté avec vous, et dont je vous conseille de leur céder la moitié de la façon, comme cela est juste. (Acte 1, scène 12, PERSINET)
  35. Qu'on nous donne des armes, nous serons plus méchantes que vous ; je veux que dans un mois, nous maniions le pistolet comme un éventail, je tirai ces jours passés sur un perroquet, moi qui vous parle. (Acte 1, scène 13, MADAME SORBIN)
  36. Des femmes avocates ? (Acte 1, scène 13, UN HOMME)
  37. C'est que notre esprit manque à la terre dans l'institution de ses lois, c'est que vous ne faites rien de la moitié de l'esprit humain que nous avons, et que vous n'employez jamais que la vôtre, qui est la plus faible. (Acte 1, scène 13, ARTHÉNICE)
  38. Comment dites-vous cela, Madame la cornette ? (Acte 1, scène 14, MONSIEUR SORBIN)
  39. Doucement, Madame Sorbin, sied-il bien à une femme aussi sensée que vous l'êtes, de perdre jusque-là les égards qu'elle doit à son mari ? (Acte 1, scène 14, TIMAGÈNE)
  40. Vous dites que je lui dois, mais il me doit de même ; quand il me paiera, je le paierai, c'est de quoi je venais l'accuser exprès. (Acte 1, scène 14, MADAME SORBIN)
  41. Vous êtes, vous êtes... (Acte 1, scène 14, MADAME SORBIN)
  42. Vous êtes l'élu des hommes, et moi l'élue des femmes ; vous êtes mon mari, je suis votre femme ; vous êtes le maître, et moi la maîtresse ; à l'égard du chef de famille, allons bellement, il y a deux chefs ici, vous êtes l'un, et moi l'autre, partant quitte à quitte. (Acte 1, scène 14, MADAME SORBIN)
  43. Cependant le respect est un sot ; finissons, Monsieur Sorbin, qui êtes élu, mari, maître et chef de famille ; tout cela est bel et bon ; mais écoutez-moi pour la dernière fois, cela vaut mieux ; nous disons que le monde est une ferme, les Dieux là-haut en sont les Seigneurs, et vous autres hommes, depuis que la vie dure, en avez toujours été les fermiers tout seuls, et cela n'est pas juste, rendez-nous notre part de la ferme ; gouvernez, gouvernons ; obéissez, obéissons ; partageons le profit et la perte ; soyons maîtres et valets en commun ; faites ceci, ma femme ; faites ceci, mon homme ; voilà comme il faut dire, voilà le moule où il faut jeter les lois, nous le voulons, nous le prétendons, nous y sommes butées ; ne le voulez-vous pas ? (Acte 1, scène 14, MADAME SORBIN)
  44. Allons, Lina, approchez, j'ai fait mon office, faites le vôtre, dites votre avis sur les affaires du temps. (Acte 1, scène 14, MADAME SORBIN)
  45. La pauvre enfant tremble de ce que vous lui faites faire. (Acte 1, scène 15, TIMAGÈNE)
  46. Vous en dites la raison, c'est que ce n'est qu'une enfant : courage, ma fille, prononcez bien et parlez haut. (Acte 1, scène 15, MADAME SORBIN)
  47. Allons, Lina, faites la dernière révérence à Monsieur Sorbin, que nous ne connaissons plus, et retirons-nous sans retourner la tête. (Acte 1, scène 15, MADAME SORBIN)
  48. J'aime ces extravagantes-là plus que je ne pensais, il faudrait battre, et ce n'est pas ma manière de coutume. (Acte 1, scène 16, MONSIEUR SORBIN)
  49. C'est vous qui êtes le plus mutin de la bande, Seigneur Hermocrate ; car voilà Monsieur Sorbin qui est le meilleur_acabit d'homme ; voilà moi qui m'afflige à faire plaisir ; voilà le Seigneur Timagène qui le trouve bon ; personne n'est tigre, il n'y a que vous ici qui portiez des griffes, et sans vous, nous partagerions la ferme. (Acte 1, scène 16, PERSINET)
  50. Vous l'emportez, Madame, vous triomphez d'une résistance qui nous priverait du bonheur de vivre avec vous, et qui n'aurait pas duré longtemps si toutes les femmes de la Colonie ressemblaient à la noble Arthénice ; sa raison, sa politesse, ses grâces et sa naissance nous auraient déterminés bien vite ; mais à vous parler franchement, le caractère de Madame Sorbin, qui va partager avec vous le pouvoir de faire les lois, nous a d'abord arrêtés, non qu'on ne la croie femme de mérite à sa façon, mais la petitesse de sa condition, qui ne va pas ordinairement sans rusticité, disent-ils... (Acte 1, scène 17, HERMOCRATE)
  51. Et moi de même ; il y en a un qui me déplaît, et que je retranche, c'est la gentilhommerie, je la casse pour ôter les petites conditions, plus de cette baliverne-là. (Acte 1, scène 17, MADAME SORBIN)
  52. Pardon, Madame, j'ai deux petites raisons pour cela, je suis bourgeois et philosophe. (Acte 1, scène 17, HERMOCRATE)
  53. Dites le vôtre, Madame l'élue, la noble. (Acte 1, scène 17, MADAME SORBIN)
  54. Voyez-vous, nous autres petites femmes, nous ne changeons ni d'amant ni de mari, au lieu que des Dames, il n'en est pas de même, elles se moquent de l'ordre et font comme les hommes ; mais mon règlement les rangera. (Acte 1, scène 17, MADAME SORBIN)

LE DÉNOUEMENT IMPRÉVU (1727)

  1. Et c'est vous qui en êtes cause. (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  2. Vous avez une bonne métairie ici ; vous êtes un joli garçon, une bonne pâte d'homme, d'une belle et bonne profession ; vous plaidez pour le monde. (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  3. Il est bian vrai quou n'êtes pas chanceux, vous pardez vos causes ; mais que faire à ça ? (Acte 1, scène 1, MAITRE PIERRE)
  4. Oui, le songerons toujours à cinquante pistoles ; mais touchez-moi un petit mot de l'expédient quou dites. (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  5. Dites à la franquette quou voudriais qu'alle fît la folle. (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  6. C'est-à-dire, maître Pierre, que vous n'êtes pas content de ce que j'ai congédié Dorante ? (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ARGANTE)
  7. Il n'y a que les coquins qui ne sont pas honnêtes gens. (Acte 1, scène 2, MAITRE-PIERRE)
  8. Tu m'impatientes. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ARGANTE)
  9. Me quitter tout d'un coup dans l'embarras où je suis, et le jour même que je marie ma fille ; vous prenez bien votre temps, après toutes les bontés que j'ai eues pour vous ! (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ARGANTE)
  10. Que dites-vous de ça ? (Acte 1, scène 2, MAITRE-PIERRE)
  11. Cà, faites vos réflexions. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  12. Qu'est-ce que c'est que la société entre nous autres honnêtes gens, s'il vous plaît ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  13. La manière les prendre est très aisée ; une face large, massive, en fait l'affaire ; et en moins d'un an vous aurez toutes ces mignardises convenables. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  14. Vous irez vous promener avec eux, la petite canne à la main, le manteau troussé de peur des crottes : ils vous aideront à sauter le fossé, vous diront que vous êtes adroite, remplie de charmes et d'esprit, avec tout plein d'équivoques spirituelles, qui brocheront sur le tout. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  15. Qu'en dites-vous ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  16. Chemin faisant je rencontre de certains visages qui me remuent, et celui de Pierrot ne me remue point ; n'êtes-vous pas comme moi. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  17. Oui, et s'il m'en veut croire, il fera son testament drès ce soir ; car s'il allait trapasser sans le dire au tabellion, j'aimerais autant qu'il ne mourît pas : ce ne serait pas la peine, et ça me fâcherait trop ; en lieu que, s'il me laissait queuque chouse, ça ferait que je me lamenterais plus agriablement sur li. (Acte 1, scène 5, MAITRE-PIERRE)
  18. Allons, allons, nigaud, avec ton testament et tes nippes : il n'y a rien que je haïsse tant que des dernières volontés. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  19. Remettez-vous, j'extravaguerai ; la comédie va commencer ; êtes-vous content ? (Acte 1, scène 6, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  20. Que faites-vous là, Mademoiselle ? (Acte 1, scène 7, MONSIEUR-ARGANTE)
  21. Les petites filles n'obéissent point, mon père ; et puisque j'en suis une, je ferai ma charge, et me gouvernerai, s'il vous plaît, suivant l'épithète que vous me donnez. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  22. Continuez, allez votre train, mon père ; continuez, n'écoutez pas mes dégoûts, tenez ferme, point de quartier, courage ; dites : je veux ; grondez ; menacez, punissez ne m'abandonnez pas dans l'état où je suis : je vous charge de tout ce qui m'arrivera. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  23. Va, mon enfant, je suis content de tes dispositions, et tu peux t'en fier à moi ; je te donne à un homme avec qui tu seras heureuse ; et la campagne, au bout du compte, a ses charmes aussi bien que la ville. (Acte 1, scène 7, MONSIEUR-ARGANTE)
  24. Vous êtes une impertinente ; il vous épousera, je le veux, et vous obéirez. (Acte 1, scène 7, MONSIEUR-ARGANTE)
  25. Soit, vous êtes plus vieux que moi ; je ne chicane point là-dessus ; j'aurai votre âge un jour ; car nous vieillissons tous dans notre famille. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  26. Je suis Monsieur Argante ; et vous êtes ma fille. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE ARGANTE)
  27. Vous êtes jeune, étourdie, vive, charmante, comme moi. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE ARGANTE)
  28. Je vous ai donné des maîtres de clavecin, vous avez un gosier de rossignol, vous dansez comme à l'Opéra, vous avez du goût, de la délicatesse ; moi du souci et de l'avarice ; vous lisez des romans, des historiettes et des contes de fées ; moi des édits, des registres et des mémoires. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  29. Me répondez-vous (car vous êtes civile et bien élevée ) : Je vous marie, ma fille. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE ARGANTE)
  30. À cette épithète de friponne, vous prenez votre sérieux ; vous vous armez de fermeté, et vous me dites : Vous êtes le maître, distinguo : pour les choses raisonnables, oui ; pour celles qui ne le sont pas, non. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE ARGANTE)
  31. Tenez, vous avez une philosomie de bonne apparence : j'esteme qu'ou êtes un bon compère ; velà ma pensée, parmettez la libarté. (Acte 1, scène 10, MAITRE-PIERRE)
  32. De queu vacation êtes-vous avec cet habit noir ? (Acte 1, scène 10, MAITRE-PIERRE)
  33. Vous êtes donc médecin ? (Acte 1, scène 10, MAITRE-PIERRE)
  34. Acoutez : êtes-vous bian son ami à cet épouseux de fille ? (Acte 1, scène 10, MAITRE-PIERRE)
  35. Dites-lui qu'il ait la bonté d'attendre : dans deux ans je lui rendrai réponse, s'il ne m'arrive pas d'accident. (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  36. Mais pourquoi en êtes-vous si fâché ? (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  37. Dites à Eraste que je l'attends, si vous n'avez pas besoin de sortir pour cela. (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  38. Dites ce que c'est, et vous ne l'aurez plus. (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  39. Vous demeurez à la campagne, et je ne l'aimais pas avant que je vous eusse connu ; il y a quatre ans que je connais Dorante ; l'habitude de le voir me l'avait rendu plus supportable que les autres hommes ; il me convenait, il aspirait à m'épouser, et dans tout ce que j'ai fait, je me gardais moins à lui, que je ne me sauvais du malheur imaginaire d'être à vous : voilà tout, êtes-vous content ? (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  40. Ou êtes contente. (Acte 1, scène 12, MAITRE-PIERRE)

LA DISPUTE (1747)

  1. Je n'y comprends rien ; qu'est-ce que c'est que cette maison où vous me faites entrer, et qui forme un édifice si singulier ? (Acte 1, scène 1, HERMIANE)
  2. Oui, vous en êtes par pure galanterie, je l'ai bien remarqué. (Acte 1, scène 1, HERMIANE)
  3. Carise, et vous, Mesrou, partez, et quand il sera temps que nous nous retirions, faites le signal dont nous sommes convenus. (Acte 1, scène 1, LE PRINCE)
  4. Il est vrai que vous êtes belle. (Acte 1, scène 3, CARISE)
  5. Le ruisseau fait toutes mes mines, et toutes me plaisent. (Acte 1, scène 3, EGLÉ)
  6. En vérité, vous êtes aussi belle que moi. (Acte 1, scène 4, EGLÉ)
  7. Tenez, le mien vous les donne ; êtes-vous plus contente ? (Acte 1, scène 4, EGLÉ)
  8. Vous êtes si mignonne, si délicate ! (Acte 1, scène 4, AZOR)
  9. Dites-moi, où étiez-vous quand je ne vous connaissais pas ? (Acte 1, scène 4, EGLÉ)
  10. Dans un monde à moi, où je ne retournerai plus, puisque vous n'en êtes pas, et que je veux toujours avoir vos mains ; ni moi ni ma bouche ne saurions plus nous passer d'elles. (Acte 1, scène 4, AZOR)
  11. Je ne m'étonne point qu'il vous aime et que vous l'aimiez, vous êtes faits l'un pour l'autre. (Acte 1, scène 5, CARISE)
  12. Ils me l'ont dit, vous êtes fait exprès pour moi, moi faite exprès pour vous, ils me l'apprennent : voilà pourquoi nous nous aimons tant, je suis votre Eglé, vous mon Azor. (Acte 1, scène 6, EGLÉ)
  13. Vraiment, je le crois bien, cela peut vous être bon à vous autres qui êtes tous deux si noirs, et qui avez dû vous enfuir de peur la première fois que vous vous êtes vus. (Acte 1, scène 6, EGLÉ)
  14. Non, mais vous cesserez de sentir que vous l'êtes. (Acte 1, scène 6, CARISE)
  15. Adieu, nous reviendrons vous trouver dans quelque temps, mais, de grâce, songez aux petites absences. (Acte 1, scène 6, CARISE)
  16. Êtes-vous une personne ? (Acte 1, scène 9, ADINE)
  17. Mais n'êtes-vous pas charmée de moi ? (Acte 1, scène 9, ADINE)
  18. Vous n'êtes pas bien aise de me voir ? (Acte 1, scène 9, ADINE)
  19. Et moi je sais que je suis si belle, si belle, que je me charme moi-même toutes les fois que je me regarde, voyez ce que c'est. (Acte 1, scène 9, ADINE)
  20. Il est vrai que vous êtes passable, et même assez gentille, je vous rends justice, je ne suis pas comme vous. (Acte 1, scène 9, ADINE)
  21. Les eaux du ruisseau, qui se moquent de vous, m'apprendront qu'il n'y a rien de si beau que moi, et elles me l'ont déjà appris, je ne sais ce que c'est qu'un Mesrin, mais il ne vous regarderait pas s'il me voyait ; j'ai un Azor qui vaut mieux que lui, un Azor que j'aime, qui est presque aussi admirable que moi, et qui dit que je suis sa vie ; vous n'êtes la vie de personne, vous ; et puis j'ai un miroir qui achève de me confirmer tout ce que mon Azor et le ruisseau assurent ; y a-t-il rien de plus fort ? (Acte 1, scène 9, EGLÉ)
  22. Passez votre chemin : dès que vous refusez de prendre du plaisir à me considérer, vous ne m'êtes bonne à rien, je ne vous parle plus. (Acte 1, scène 9, ADINE)
  23. Et moi, j'ignore que vous êtes là. (Acte 1, scène 9, EGLÉ)
  24. Que faites-vous donc là toutes deux éloignées l'une de l'autre, et sans vous parler ? (Acte 1, scène 10, CARISE)
  25. Doucement, ne vous emportez point ; profitez plutôt du hasard qui vous a fait faire connaissance ensemble, unissons-nous tous, devenez compagnes, et joignez l'agrément de vous voir à la douceur d'être toutes deux adorées, Eglé par l'aimable Azor qu'elle chérit, Adine par l'aimable Mesrin qu'elle aime ; allons, raccommodez-vous. (Acte 1, scène 10, CARISE)
  26. Si vous êtes belle ! (Acte 1, scène 12, MESRIN)
  27. Si vous êtes divine ! (Acte 1, scène 12, MESRIN)
  28. Elle-même ; en vous quittant, j'ai trouvé une nouvelle personne qui est d'un autre monde, et qui, au lieu d'être étonnée de moi, d'être transportée comme vous l'êtes et comme elle devrait l'être, voulait au contraire que je fusse charmée d'elle, et sur le refus que j'en ai fait, m'a accusée d'être laide. (Acte 1, scène 12, ADINE)
  29. Vous êtes pareille à moi, ce me semble ? (Acte 1, scène 13, AZOR)
  30. Vous êtes donc un homme ? (Acte 1, scène 13, AZOR)
  31. Oui, je les connais toutes, deux noires et une blanche. (Acte 1, scène 13, AZOR)
  32. Ni vous non plus ; je ne me soucie pas de vous, sinon que vous êtes bonhomme. (Acte 1, scène 13, MESRIN)
  33. Je le crois, camarade, car vous n'êtes rien du tout, ni moi non plus, auprès d'une autre mine que je connais, que nous mettrons avec nous, qui me transporte, et qui a des mains si douces, si blanches, qu'elle me laisse tant baiser ! (Acte 1, scène 13, MESRIN)
  34. Est-ce que ma blanche n'en a pas aussi qui sont célestes, et que je caresse tant qu'il me plaît ? (Acte 1, scène 13, AZOR)
  35. Vous êtes en effet de bien mauvaise humeur ; mais que vous a fait Azor ? (Acte 1, scène 15, CARISE)
  36. Vous ne dites pas son véritable tort, encore une fois. (Acte 1, scène 15, CARISE)
  37. Tenez, votre dégoût pour Azor ne vient pas de tout ce que vous dites là, mais de ce que vous aimez mieux à présent son camarade que lui. (Acte 1, scène 15, CARISE)
  38. Dites-moi, ne rougissez-vous pas un peu de votre inconstance ? (Acte 1, scène 15, CARISE)
  39. Je gagerais bien que vous n'en êtes pas contente. (Acte 1, scène 15, CARISE)
  40. Retirons-nous, vous n'êtes pas encore sûre qu'il vous aime. (Acte 1, scène 16, CARISE)
  41. Faites. (Acte 1, scène 16, MESRIN)
  42. À sa contenance, on dirait qu'il devine le tort que vous lui faites. (Acte 1, scène 17, CARISE)
  43. Êtes-vous bien fâché, Azor ? (Acte 1, scène 17, EGLÉ)
  44. Passez ici, Mesrin, que faites-vous là, vous extravaguez, je pense. (Acte 1, scène 19, ADINE)
  45. Qu'est-ce que c'est que toutes ces figures-là, qui arrivent en grondant ? (Acte 1, scène 20, EGLÉ)

ARLEQUIN POLI PAR L'AMOUR (1723)

  1. Le jeune homme que vous avez enlevé à ses parents est un beau brun, bien fait ; c'est la figure la plus charmante du monde ; il dormait dans un bois quand vous le vîtes, et c'était assurément voir l'Amour endormi ; je ne suis donc point surpris du penchant subit qui vous a pris pour lui. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  2. Cela devient sérieux ; et entre nous, c'est prendre la nature un peu trop à la lettre ; cependant passe encore ; le pis qu'il en pouvait arriver, c'était d'être infidèle ; cela serait très vilain dans un homme, mais dans une femme, cela est plus supportable : quand une femme est fidèle, on l'admire ; mais il y a des femmes modestes qui n'ont pas la vanité de vouloir être admirées ; vous êtes de celles-là, moins de gloire, et plus de plaisir, à la bonne heure. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  3. C'est bien dit, poursuivons : vous portez le jeune homme endormi dans votre palais, et vous voilà à guetter le moment de son réveil ; vous êtes en habit de conquête, et dans un attirail digne du mépris généreux que vous avez pour la gloire, vous vous attendiez de la part du beau garçon à la surprise la plus amoureuse ; il s'éveille, et vous salue du regard le plus imbécile que jamais nigaud ait porté : vous vous approchez, il bâille deux ou trois fois de toutes ses forces, s'allonge, se retourne et se rendort : voilà l'histoire curieuse d'un réveil qui promettait une scène si intéressante. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  4. À ce cri galant, vous rentrez ; l'Amour se frottait les yeux : que voulez-vous, beau jeune homme, lui dites-vous ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  5. Mais n'êtes-vous point surpris de me voir, ajoutez-vous ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  6. Depuis quinze jours qu'il est ici, sa conversation a toujours été de la même force ; cependant vous l'aimez, et qui pis est, vous laissez penser à Merlin qu'il va vous épouser, et votre dessein, m'avez-vous dit, est, s'il est possible, d'épouser le jeune homme ; franchement, si vous les prenez tous deux, suivant toutes les règles, le second mari doit gâter le premier. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  7. Ce n'est pas ma faute, je sais bien que toutes nos bergères ont chacune un berger qui ne les quitte point ; elles me disent qu'elles aiment, qu'elles soupirent ; elles y trouvent leur plaisir. (Acte 1, scène 4, SILVIA)
  8. Pour moi, je suis bien malheureuse : depuis que vous dites que vous soupirez pour moi, j'ai fait ce que j'ai pu pour soupirer aussi, car j'aimerais autant qu'une autre à être bien aise ; s'il y avait quelque secret pour cela, tenez, je vous rendrais heureux tout d'un coup, car je suis naturellement bonne. (Acte 1, scène 4, SILVIA)
  9. Toutes les fois qu'il me parle, je suis toute de méchante humeur. (Acte 1, scène 5, SILVIA)
  10. Vous êtes bien pressée ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  11. Que vous êtes jolie ! (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  12. Vous êtes bien obligeant. (Acte 1, scène 5, SILVIA)
  13. Vous êtes bien joli aussi, vous. (Acte 1, scène 5, SILVIA)
  14. Qu'est-ce que vous en faites ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  15. Si cela était, Trivelin, toutes ces postures-là seraient peut-être de bon augure. (Acte 1, scène 7, LA FÉE)
  16. Et ce n'est pas de moi qu'il tient toutes ces grâces-là ! (Acte 1, scène 8, LA FÉE)
  17. Il a déjà de la délicatesse de sentiment, il s'est retenu, il n'ose me dire à qui appartient le mouchoir, il devine que j'en serais jalouse ; ah ! (Acte 1, scène 8, LA F?E)
  18. J'étais plus contente que si on m'avait donné tous les moutons du hameau : vraiment je ne m'étonne pas si toutes nos bergères sont si aises d'aimer ; je voudrais n'avoir fait que cela depuis que je suis au monde, tant je le trouve charmant ; mais ce n'est pas tout, il doit revenir ici bientôt ; il m'a déjà baisé la main, et je vois bien qu'il voudra me la baiser encore. (Acte 1, scène 9, SILVIA)
  19. Êtes-vous bien aise de me voir ? (Acte 1, scène 11, ARLEQUIN)
  20. Allez, vous êtes une trompeuse. (Acte 1, scène 11, ARLEQUIN)
  21. Le coeur me bat quand je baise votre main et que vous dites que vous m'aimez, et c'est marque que ces choses-là sont bonnes à mon amitié. (Acte 1, scène 11, ARLEQUIN)
  22. Cela se peut bien, car la mienne en va de mieux en mieux aussi ; mais n'importe, puisqu'on dit que cela ne vaut rien, faisons un marché de peur d'accident : toutes les fois que vous me demanderez si j'ai beaucoup d'amitié pour vous, je vous répondrai que je n'en ai guère, et cela ne sera pourtant pas vrai ; et quand vous voudrez me baiser la main, je ne le voudrai pas, et pourtant j'en aurai envie. (Acte 1, scène 11, SILVIA)
  23. Je n'ai pu paraître aimable à tes yeux, je n'ai pu t'inspirer le moindre sentiment, malgré tous les soins et toute la tendresse que tu m'as vue ; et ton changement est l'ouvrage d'une misérable bergère ! (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  24. Tenez, dans le fond, je vois bien que j'ai tort ; vous êtes belle et brave cent fois plus que l'autre, mais j'enrage. (Acte 1, scène 14, ARLEQUIN)
  25. Oui ; mais vous êtes bien fine, si vous êtes là quand elle me parlera, vous lui ferez la grimace, elle vous craindra, et elle n'osera me dire rondement sa pensée. (Acte 1, scène 14, ARLEQUIN)
  26. Vous êtes une sorcière, vous nous jouerez un tour comme tantôt, et elle s'en doutera : vous êtes au milieu du monde, et on ne voit rien. (Acte 1, scène 14, ARLEQUIN)
  27. je ne veux point que vous trichiez ; faites un serment que vous n'y serez pas en cachette. (Acte 1, scène 14, ARLEQUIN)
  28. Faites venir ici cette bergère, je veux lui parler ; et vous, prenez cette bague. (Acte 1, scène 16, LA FÉE)
  29. Mon amie, dites franchement, cette coquine de fée n'est point ici, car elle en a juré. (Acte 1, scène 18, ARLEQUIN)
  30. Là, là, remettez-vous, mon petit coeur : dites, êtes-vous une perfide ? (Acte 1, scène 18, ARLEQUIN)
  31. Je vais chercher la Fée qui m'attend, à qui je dirai que vous vous êtes parfaitement acquittée de ce qu'elle vous avait ordonné : elle sera témoin de votre retraite. (Acte 1, scène 18, TRIVELIN)
  32. Taisez-vous donc, mon ami, ne nous caressons pas à cette heure, afin de pouvoir nous caresser toujours : on vient, dites-moi bien des injures, pour avoir la baguette. (Acte 1, scène 19, SILVIA)
  33. Faites-la sortir, Trivelin. (Acte 1, scène 20, LA FÉE)
  34. Allez, allez, à présent je vois bien que vous êtes une bonne personne. (Acte 1, scène 21, ARLEQUIN)
  35. Tenez, cela m'avait fâché d'abord, mais à présent je donnerais toutes les bergères des champs pour une mauvaise épingle. (Acte 1, scène 21, ARLEQUIN)
  36. Vous êtes notre maîtresse, que voulez-vous de nous ? (Acte 1, scène 22, ESPRIT)
  37. Vous n'êtes donc plus si méchante ? (Acte 1, scène 22, SILVIA)

Dans les 1895 textes du corpus, il y a 35 textes (soit une présence dans 1,85 % des textes) dans lesquels il y a 2540 occurences de la forme recherchée, soit une moyenne de 72,57 occurences par texte.

Titres Acte 1 Acte 2 Acte 3 Acte 4 Acte 5 Prologue Total
1 F?LICIE260000026
2 FÉLICIE1000001
3 LA DOUBLE INCONSTANCE603439000133
4 LE PÈRE PRUDENT ET ÉQUITABLE290000029
5 LES ACTEURS DE BONNE FOI300000030
6 ANNIBAL98101011048
7 LE TRIOMPHE DE PLUTUS420000042
8 LE TRIOMPHE DE PLUTUS3000003
9 LA SECONDE SUPRISE DE L'AMOUR463624000106
10 L'H?RITIER DE VILLAGE630000063
11 L'?LE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES570443508144
12 LA JOIE IMPR?VUE480000048
13 L'?PREUVE660000066
14 LES SINC?RES670000067
15 LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD19272100067
16 LA PROVINCIALE600000060
17 LE PRINCE TRAVESTI466614000126
18 LES FAUSSES CONFIDENCES28263000084
19 LE LEGS10700000107
20 LA R?UNION DES AMOURS370000037
21 LA FEMME FID?LE300000030
22 L'?COLE DES M?RES330000033
23 L'ÉCOLE DES MÈRES2000002
24 LE PR?JUGE VAINCU310000031
25 LE TRIOMPHE DE L'AMOUR31461900096
26 LA SURPRISE DE L'AMOUR373334000104
27 L'ILE DES ESCLAVES610000061
28 LA M?RE CONFIDENTE23262000069
29 LA COMM?RE660000066
30 L'HEUREUX STRATAG?ME664544000155
31 LE PETIT MA?TRE CORRIG?374222000101
32 LA M?PRISE570000057
33 LA FAUSSE SUIVANTE OU LE FOURBE PUNI545059000163
34 LES SERMENTS INDISCRETS18362216120104
35 LA COLONIE540000054
36 LE D?NOUEMENT IMPR?VU400000040
37 LA DISPUTE450000045
38 ARLEQUIN POLI PAR L'AMOUR370000037
39 L'ÎLE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES0005005
  Total1566475402662382540

 

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