Occurences de l'expression

[sans rime]

pour FEYDEAU, Georges

Options de recherche : partie de mot et insensible à la casse

NOTRE FUTUR (1882)

Ainsi, vous avez bien compris ? Des bougies partout, des lumières... beaucoup de lumières ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Enfin, que tout soit pour le mieux. (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Oh ! oui, beaucoup de lumières, je les adore, moi !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
C'est étonnant comme cela sied à mon visage ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Bien, mais savez-vous madame, que vous êtes tout simplement ravissante. (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Ce costume vous va à ravir !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Et je me trompe fort ou bien vous allez faire encore quelque nouvelle conquête !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Toutes ces dames vont être furieuses ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
C'est si jaloux, les femmes !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Quant à ces messieurs, par exemple... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Bien, là, franchement, il y a des moments où je comprends les hommes ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Huit heures un quart... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Allons, j'ai encore une heure devant moi, une grande heure d'ennui !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
C'est effrayant comme le temps vous paraît long quand on attend... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Malgré moi je me sens inquiète, agitée... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Dame, l'idée d'un mariage peut bien vous émouvoir un peu... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Surtout lorsqu'il s'agit d'un jeune homme et que l'on est la veuve d'un vieux général !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
C'est qu'en fait d'amour, mon pauvre mari n'était pas la prodigalité même ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Je ne le lui reproche pas !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Le cher homme ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Je sais bien que ce n'était pas de sa faute !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Mais c'est égal, franchement, il était un peu trop... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Comment dirai-je ? (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Un peu trop... économe... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Mais, avec Monsieur de Neyriss, cela n'est pas à craindre ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Il est jeune lui ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Il est du midi, lui ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Et quand on est du midi, Dieu sait !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Enfin cela n'est pas à craindre !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Pourvu qu'il vienne seulement, c'est qu'il y a déjà quelque temps qu'il n'a donné signe de vie... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Bah ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Je l'ai invité, il viendra ; d'ailleurs il m'aime !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Il a l'intention de m'épouser, j'en suis sûre... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Il profitera de cette soirée pour... et déjà l'autre jour, dans le petit salon, lorsque j'étais assise sur mon joli divan havane, s'il s'est mis à mes genoux, c'était, bien sûr, pour me faire sa demande... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Ce n'était pas l'envie qui lui en manquait, et si l'on ne nous avait interrompu !... (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Tiens ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
L'on a sonné ! (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Neuf heures moins vingt. (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Qui peut venir si tôt ? (Acte 1, scène 1, HENRIETTE)
Thank you very much, miss Alice ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
You may go now ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Thank you ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Valentine ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Moi-même, cousine ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bonjour ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Comme tu arrives de bonne heure ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Est-ce un reproche ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Enfant, va ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est que, vois-tu, j'ai désiré venir un peu avant le bal... parce que j'avais à t'entretenir de choses sérieuses ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Très sérieuses ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu comprends, il est des choses que je n'oserais dire à maman, et que je puis te dire à toi. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Voyez-vous ça, Mademoiselle ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oui, je viens te demander conseil !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais d'abord, laisse-moi te faire tous mes compliments. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Dieu ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Que tu es belle ce soir ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Le "ce soir" est aimable. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu es toujours restée taquine, toi... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Je veux dire : "Quelle jolie toilette tu as ce soir...", là !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu trouves ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais c'est-à-dire que j'ai l'air d'une petite Cendrillon à côté de toi, avec ma robe blanche, toute simple. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Toi ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu es cent fois charmante, comme cela ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et des diamants ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
En as-tu assez ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
C'est moi qui aimerais ça, des diamants ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu sais bien qu'une jeune fille n'en porte pas. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oui, tandis qu'une veuve !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Dieu ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Que cela doit être agréable d'être veuve ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Bien, c'est gentil pour ton futur mari ce que tu dis là ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tiens ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
C'est vrai ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
J'ai dit une bêtise ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
C'est ennuyeux ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Je ne fais que cela... ou bien je ne dis rien du tout, et alors je deviens bête... de peur de dire des bêtises ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Gamine, va ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais aussi, je te l'ai dit, je compte sur toi pour me donner quelques conseils... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
D'abord, quand un jeune homme vous parle, qu'est-ce qu'il faut faire ?... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Moi, je suis toujours très embarrassée !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ainsi, tiens, à ton dernier bal, Monsieur de Mercourt est venu à moi et m'a dit comme ça : (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
« Ah ! Mademoiselle, vous êtes vraiment charmante ! » (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Sais-tu ce que je lui ai répondu ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Non. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
« Et vous aussi, monsieur ! » (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu vois l'effet d'ici !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Alors il a cru que je me moquais de lui et il est parti. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Pauvre enfant, voilà ce que c'est que l'innocence. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oui, l'innocence, voilà une vertu que j'admire beaucoup... chez les autres !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Que je voudrais en savoir autant que toi ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Valentine ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Encore une bêtise... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu vois, c'est plus fort que moi !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Aussi il faut absolument que tu me dises... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Pardon, mais d'abord, de quoi s'agit-il ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est que c'est très difficile à expliquer !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Il s'agit de... d'un... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu rougis ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu baisses les yeux ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je comprends, c'est un jeune homme ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Hein ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Comment le sais-tu ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Est-ce que je n'ai pas été jeune fille, moi ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Est-ce que je n'ai pas rougi, moi... dans le temps ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Va, chère petite, je ne m'y trompe pas ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bien, oui, là, c'est un jeune homme. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Je le savais bien !... et il se nomme ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ça, je te le dirai plus tard. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Du mystère, c'est parfait ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Est-il bien, au-moins ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Lui ? Oh ! très bien ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Très bien ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu me le montreras ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu le verras ce soir !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et tu me diras alors si j'ai bon goût ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tiens, vraiment, tu m'amuses !... et... il t'aime ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oui, il m'aime !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Il m'a même dit l'autre jour qu'il serait bien heureux si je consentais à l'épouser. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ce n'est pas une preuve. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais pour lui, c'est sérieux ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Figure-toi qu'à ton dernier bal, j'ai dansé avec lui... et sans en avoir l'air, tout en valsant, il m'a emmenée dans le petit salon, tu sais, le petit salon ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oui, oui. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il paraît que c'est l'endroit ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il n'y avait justement personne... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Alors il m'a fait asseoir sur ton divan havane... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Sur mon divan havane ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oui ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Cela t'étonne ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Moi ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Non, du tout. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ces hommes, tous les mêmes !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Apporte-moi mes laines ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et puis, lorsque j'ai été assise, monsieur de... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Monsieur de... ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ce monsieur-là enfin m'a pris les deux mains, et s'est mis à genoux devant moi... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Comme cela, tiens ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
C'est étonnant comme c'est agréable de voir un homme à ses genoux ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Cela n'est pas précisément l'opinion de messieurs nos maris... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Enfin ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Continue. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bien donc, il s'est mis à genoux devant moi et, avec une voix tendre, il m'a dit des choses, oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais des choses ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Je ne comprenais pas toujours, mais je sentais que cela me faisait plaisir ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais c'est égal ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Je t'assure que j'étais très embarrassée ; aussi, de peur de dire des bêtises, je me contentais de répondre « oui » à tout ce qu'il disait. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu disais oui ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Malheureuse enfant ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Est-ce que j'ai eu tort ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Avec les hommes, c'est si dangereux ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais je ne savais que répondre, moi ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Si tu l'avais entendu : « Ah ! mademoiselle, vous êtes belle et je vous aime ». (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
- Oui ? « Ah ! Valentine » (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
- Il m'a appelée Valentine. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
« Ah ! Valentine, réalisez le rêve de ma vie ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mon coeur est consumé par l'ardeur de ses flammes et seule vous pouvez éteindre l'incendie que... que vos beaux yeux ont allumé. » (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ça je n'ai pas très bien compris ce que cela voulait dire ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
« Enfin vous êtes ma reine, mon ange, Valentine, voulez-vous être ma femme ? » (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et tu as répondu ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oui !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Dame, j'étais si troublée, je ne savais que dire. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Les hommes sont si entreprenants ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oui ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
« Oh ! oui ! » (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ah çà ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Comment le sais-tu ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais cousine ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il n'y a pas de « mais cousine ! » (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et je vois bien que tu me caches quelque chose ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais je ne te tiens pas quitte comme cela, entends-tu bien, et tu vas m'expliquer... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bien, oui, là, j'aime mieux tout te dire !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
À maman je n'aurais jamais osé, avec toi je sens que j'aurai plus de courage. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ma chère Henriette, si tu savais ce qu'il a fait ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est donc bien grave ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oui, c'est grave ; c'est-à-dire que, maintenant, il faut qu'on nous marie. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Est-il possible ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Pauvre enfant ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Pauvre enfant ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il m'a embrassée ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu m'avais fait peur. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu ne trouves donc pas cela grave, toi ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Si j'étais ton confesseur, je te dirais : « C'est très grave ! » (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais moi, ma pauvre enfant, je n'ai pas le courage de t'en blâmer. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je connais trop bien les hommes ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Est-il possible ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et si l'on devait se marier pour si peu de chose, je crois qu'il y aurait bien peu de femmes sur la terre qui coifferaient Sainte-Catherine. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Elle reprend sa tapisserie. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Alors, cousine, tu ne m'en veux pas ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Moi, chère petite... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Pas du tout !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mon pauvre général me le disait souvent : « L'amour est la meilleure des excuses ! ». (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et j'étais bien de son avis ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais alors... si ce soir il veut m'emmener... est-ce qu'il faudra ?... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Garde-t'en bien !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Les hommes sont toujours plus entreprenants la seconde fois que la première ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais alors comment faire ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
S'il me demande de danser avec lui, je ne puis pourtant pas lui refuser... puisqu'il m'a promis de m'épouser ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je vois ce que tu veux !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Voyons, fillette, alors tu l'aimes ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Je ne sais pas ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bon ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je comprends ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ça veut dire beaucoup !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et lui, est-ce qu'il t'aime ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il m'adore. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Bien donc, c'est parfait !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Puisqu'il en est ainsi je parlerai à ta mère et, si elle y consent, tu l'épouseras ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je l'épouserai ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ma chère Henriette ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Hein ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Comme il y a des moments où l'on vous aime !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ah çà ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu serais donc bien heureuse de te marier, toi ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Me marier, cousine ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais c'est ce que je rêve ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Se faire appeler Madame ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Porter des diamants !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Aller au Palais Royal !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu as une manière de comprendre tes devoirs conjugaux toi ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je t'en fais mes compliments ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais cousine... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Enfin, vous vous aimez, c'est l'essentiel ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et puisqu'il t'a promis de t'épouser, je parlerai à ta mère... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais au moins serait-il bon pour cela que je connusse le nom de ton... prétendu ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est juste... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
D'ailleurs je n'ai plus de raisons pour te le cacher !... C'est Monsieur de Neyriss. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Monsieur de Neyriss ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oui ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Qu'y a-t-il là qui t'étonne ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Non ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est impossible ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Comment impossible ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais je t'assure que c'est la pure vérité. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je te dis qu'il ne t'aime pas... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
J'en suis sûre. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais puisqu'il me l'a dit ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu crois à ces choses-là, toi ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et pourquoi ne m'aimerait-il pas, après tout ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Parce que... parce qu'il ne t'aime pas. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais puisqu'il doit m'épouser, là ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et moi aussi, là ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il doit t'épouser ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oui. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il a demandé ta main ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est tout comme. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il va me la demander ce soir ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais, moi, c'est déjà fait, voilà la différence. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Qu'est-ce que cela prouve ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Pour ces messieurs le mariage n'est-il pas le pseudonyme de l'amour ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et puis, d'abord, il ne te convient pas du tout ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu es bien trop jeune pour lui. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Comment ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais c'est un jeune homme... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Lui ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Un jeune homme ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il a trente ans, c'est tout au plus un homme jeune ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Voilà tout ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Va, je te dis qu'il ne te convient pas du tout ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Enfin, que veux-tu ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Cela me regarde et comme tu m'as promis de demander à maman... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Moi ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Demander à ta mère ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Non, par exemple !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je ne veux pas que tu puisses me reprocher un jour d'avoir fait ton malheur. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mon malheur ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais, dame ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu vois bien qu'il ne t'aime pas sérieusement. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Comment cela ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Puisqu'il me fait aussi la cour, à moi ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et qui te dit qu'il n'agit pas de même avec toutes les femmes ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et cet homme-là serait un mari fidèle ?... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Allons donc ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Bien, pourquoi veux-tu l'épouser, alors ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Pourquoi je veux l'épouser... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Dame ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Il en sera pour toi comme pour moi ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et je suppose que ce n'est pas pour l'unique agrément d'avoir un mari volage que... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
D'abord, il n'est pas question de moi en ce moment... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et puis, je te dirai que ce n'est pas du tout la même chose... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Une veuve a sur cette matière plus d'expérience qu'une petite fille. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et d'ailleurs, toi non plus tu ne l'aimes pas !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais non ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Si tu veux l'épouser, c'est par caprice... pour aller au Palais-Royal. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais quand je te dis... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Bah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tout cela ce sont des amours de petite fille ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Un feu de paille ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Cela brûle, mais ne dure pas... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Va, ma chère enfant, je sais très bien comme on est à cet âge. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Aperçoit-on un jeune homme ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Aussitôt, l'on en devient folle ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
S'avise-t-il de vous faire un compliment, le moindre brin de cour ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Alors, c'est évident ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
On croit tout de suite qu'il va vous épouser... et pour peu que l'on ait lu des romans, l'on s'étonne toujours que le beau jeune homme ne vous demande pas la permission de vous enlever !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oui, voilà comme vous êtes, à votre âge ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Des amourettes, voilà tout ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais un amour sérieux ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Allons donc ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Non ! non ! non ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mille fois, non ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu ne parlais pas précisément comme cela tout à l'heure ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
C'est que j'ai réfléchi ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Bien rapidement, alors ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Car ce n'est que depuis que j'ai prononcé le nom de monsieur de Neyriss, que... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Je veux dire que je sais bien pourquoi tu parles de la sorte... et que les meilleurs avocats sont toujours ceux qui défendent leur propre cause. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Là ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je m'y attendais ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
De l'aigreur !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Parce que je te dis des vérités sur monsieur de Neyriss, alors cela te fâche ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Bien, veux-tu que je te dise : épouse-le ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu pourras te vanter d'avoir un mari charmant,... trop charmant même,... surtout avec les autres ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est ça, moque-toi de moi à présent : tiens, vrai ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu n'es pas gentille ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Voyons, Valentine ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Laisse-moi tranquille ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tu veux bouder ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
À ton aise ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Seulement, quand tu auras fini, tu auras la bonté de me le dire. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mon_Dieu, que vois-je ?... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Monsieur de Neyriss !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Monsieur de Neyriss ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Qu'y a-t-il ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Le perfide ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il se marie. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Il se marie ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tiens, lis plutôt ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
On annonce le mariage de Monsieur Raoul de Neyriss avec Mademoiselle de Stainfeld ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Cette toute charmante personne. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Toute charmante, est-il possible ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Elle louche ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Cette toute charmante personne apporte à son mari la jolie dot de deux cent mille livres de rente ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Hâtons-nous de dire que Monsieur de Neyriss, qui est un galant homme. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Un galant homme, lui ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Qui est un galant homme n'a vu dans ce mariage qu'un mariage d'amour ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Le traître ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Qui aurait jamais pu s'attendre à cela, mon_Dieu ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Les hommes ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Les hommes ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Les voilà bien ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et il me disait qu'il m'aimait ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Non, tenez ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ils ne valent pas la corde pour les pendre ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et c'est là l'homme que tu voulais épouser !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et tu crois que je t'aurais laissé faire cette bêtise ?... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ah non, par exemple ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Hélas ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Cousine... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oui, tu pousses des soupirs à présent, tu me dis : « Hélas, cousine ». (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais tout à l'heure, lorsque je cherchais à te dissuader de ce mariage, lorsque je te disais que tu faisais une sottise, tu te fâchais et tu m'en voulais, j'en suis sûre, de prendre ainsi ton intérêt contre toi-même ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Bien, tu reconnais à présent combien j'avais raison ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais non, tu ne voulais rien entendre ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et si je t'avais écoutée, j'aurais été demander à ta mère !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et j'aurais, moi, participé à ton malheur futur. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Tiens ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Valentine, tu ne mérites pas qu'on te plaigne. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Henriette, tu me fais de la peine. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Cela t'apprendra à m'écouter à l'avenir ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Hélas ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Cousine, comment pouvais-je savoir ?... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
C'est vrai !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Le perfide, moi aussi, je m'y étais laissé prendre !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais, va, maintenant, je ne le regrette pas ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ni moi non plus, certes ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Et pourtant, je ne sais pas, il me semble que cela me fait quelque chose. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Que vois-je, tu pleures ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Moi ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Non, cousine ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Enfant ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
À quoi bon me cacher tes larmes ? (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Va, tu n'as pas à en rougir... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
La honte n'est pas pour celui qui les verse. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais pour celui qui les fait couler. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
N'importe cousine, je ne pleurerai pas ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Ces larmes, il ne les mérite pas. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Hélas ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ma pauvre chérie, tu n'as pas été heureuse pour ton premier amour !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Mais qu'une chose te console : dis-toi bien que tu aurais pu être bien plus malheureuse en devenant sa femme ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
C'est vrai, cousine, aussi, je ne veux plus penser à lui, et je l'oublierai, je te le promets ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
C'est ce que tu feras de mieux, fillette ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et je le haïrai ! (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Cela garde t'en bien, ma pauvre enfant,... tu l'adorerais. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Moi... l'adorer ? (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Toi, tout comme une autre ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Va ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Nous sommes toutes les mêmes, nous autres femmes ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Aussi ne cherche pas à le haïr, n'essaie même pas de le juger, car si ta douleur le condamnait, ton amour trouverait encore une excuse pour le justifier. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Oublie-le, voilà tout ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et quand l'oubli sera peu à peu entré dans ton coeur, quand l'amour ne sera plus là pour excuser cet homme, alors tu verras comme tu le mépriseras et comme tu remercieras le ciel des pleurs qu'il t'aura fait verser. (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Ma chère Henriette !... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu es bonne, toi,... (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Tu cherches à me consoler, tu ne veux pas que je pleure. (Acte 1, scène 2, VALENTINE)
Mais certainement non, je ne veux pas que tu pleures ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Eh ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Que diraient nos invités s'ils te voyaient de la sorte ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Je veux que tu sois gaie au contraire, que tu ries, que tu danses, que tu t'amuses enfin !... (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Allons, fillette, embrasse-moi ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)
Et maintenant, Mademoiselle de Stainfeld, vous pouvez épouser « Notre futur » ! (Acte 1, scène 2, HENRIETTE)

L'HOMME INTÃˆGRE (1886)

Vous n'avez jamais vu d'idiots, vous ? (Acte 1, scène 1, RÉCITANT)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Regardez-moi !... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
J'en ai vu comme vous n'en verrez jamais ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Hier, je vais au Théâtre-Français... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
On jouait Hernani ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
C'était très bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Aussi moi, pour marquer mon contentement j'ai fait « ffuie » ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Quand je suis content, je fais « ffuie » ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Moi... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Ça veut dire : « Ah ! que c'est bien ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
« Ffuie ! ffuie ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Le public a cru que je sifflais ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il a crié : « À la porte ! Au vestiaire ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Et l'on m'a mis dehors... sous prétexte que j'apportais le désordre dans le théâtre ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Quels idiots ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
C'est injuste ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je réclamerai ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Et j'ai réclamé ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Aujourd'hui, je passe devant la gare_Saint_Lazare ; je vois sur une porte vitrée : « Bureau des Réclamations » ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je me dis : « Voilà mon affaire ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je trouve un vieil employé grincheux qui me demande ce que j'ai à réclamer ? (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Alors je me soulage le coeur ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je lui dis que je viens réclamer parce qu'on m'a expulsé hier du théâtre sous prétexte que j'ai fait « ffuie » ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
- Il me répond : « Qu'est-ce que ça me fait à moi ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Et il m'appelle « fumiste ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je vous demande un peu ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il est donc idiot cet employé... idiot ou sourd ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Car enfin je ne lui ai pas parlé de cheminées !... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
À moins que ce ne soit une malice de l'administration qui prend des employés durs d'oreille, pour être sûre qu'ils restent sourds aux réclamations. C'est comme cela qu'on crée des sinécures ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Mais je ne me suis pas tenu quitte pour cela ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Le soir, j'ai été au bois_de_Boulogne. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il y avait quelque part une petite maison avec quelque chose d'écrit en argot : Octroi. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Et à côté, une grande grille, en plein dans le passage... comme un fait exprès, quand il y avait tant de place à côté, où ça ne gênerait pas la circulation ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Là, une espèce de sergent de ville me demande si je n'ai rien à déclarer ? (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je lui réponds que je ne suis pas mouchard ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
- « Je vous demande si vous n'avez pas de déclarations à faire ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Parce qu'ici, mon bonhomme, nous ne laissons pas escamoter les droits ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
J'ai compris qu'il était là pour les faire respecter, les droits ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Alors j'ai fait : « Ah ! Je crois bien que j'en ai des déclarations à faire ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il a pris aussitôt son carnet, et moi je lui ai tapé sur l'épaule et je lui ai dit : « J'ai à déclarer... qu'ici on a presque toujours affaire à des crétins ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il m'a dressé procès-verbal, pour insulte envers les agents de l'octroi. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
J'ai eu beau m'expliquer, il n'a rien voulu entendre ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il m'a mené à la grille et m'a dit : « Adressez-vous au barreau ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je les ai regardés longtemps, les barreaux, et je ne suis pas plus avancé qu'auparavant. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Vous comprenez si ça me révolte, tout ça, avec mes principes de justice... car je suis juste avant tout... calme et juste. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je ne m'emballe jamais, moi ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
L'emballage je réserve cela pour mes malles. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il y a des gens qui le sont toujours, emballés... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Aujourd'hui ils sont Blluit ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Et le lendemain Beuh ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Qu'est-ce que vous voulez, alors, il n'y a pas d'équilibre... et vous savez : équilibre, balance... et balance, justice ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Avec équilibre, balance sans équilibre, balançoire ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Vlan ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Tenez, pour vous donner une idée de ma justice : autrefois je faisais la critique dramatique au Journal_d_Auteuil, n'est-ce pas ?... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Eh bien ? (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Quand j'avais le compte rendu d'une pièce à faire, je n'allais jamais la voir... pour qu'on ne puisse pas dire que je m'étais laissé influencer par la pièce. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il est vrai qu'on ne me faisait de service nulle part ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
- Et pas de parti pris avec ça, quand j'éreintais... toujours moyen de s'arranger avec moi... et le lendemain j'insérais carrément le contraire... pour bien prouver que mon journal était indépendant. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Voilà ce que c'est que la justice. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Non, mais, d'abord la première condition de justice, c'est l'égalité. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Tout le monde doit avoir le même rang dans la société !... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Ainsi, je ne vois pas pourquoi un monsieur qui est plus que moi, me traiterait... comme je traite mon domestique. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Et puis je n'admets pas, par exemple, qu'il n'y ait que les riches qui aient de l'argent ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Enfin c'est trop bête ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Puisqu'ils sont riches, ça devrait leur suffire ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Ils pourraient bien donner tout leur argent aux pauvres qui en ont besoin. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
D'ailleurs, j'ai fait un article là-dessus ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Je disais qu'on devrait avoir le droit de dépouiller quiconque a plus que soi. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Vous ne le croiriez pas, le lendemain un vagabond me volait tout dans la maison... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Oh ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Mais ce que je l'ai fait mettre en prison, celui-là ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Rendez donc service aux gens après ça ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Il est vrai qu'à Paris, la reconnaissance, ça n'est pas un sentiment qui vient tout seul ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Vous ne croiriez pas qu'il y a des marchands qui en vendent. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Ma parole, j'ai vu un magasin où il y avait écrit en toutes lettres : « Achat de reconnaissances, plus cher que partout ailleurs ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
On raconterait ça, on ne le croirait pas ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Ah ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Tenez, la France est un pays perdu. (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
D'ailleurs un pays qui n'a pas le sentiment de la justice, vous savez... ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Ainsi, tenez, dernièrement n'a-t-on pas condamné à mort un malheureux garçon... qui avait coupé un petit enfant en morceaux... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Oui ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Autrefois... (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Le grand Salomon, est-ce qu'il n'avait pas voulu faire couper un mioche en morceaux, lui aussi ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Oui, mais, de lui, on dit : « C'est un grand roi ! » (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Cependant vous m'avouerez que tout le monde ne peut pas être roi... pour couper les enfants en morceaux ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Mais faites donc comprendre cela aux tribunaux ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Ah ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Les tribunaux ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Si l'on veut la justice, voilà ce qu'il faudrait supprimer ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Voulez-vous que je vous dise ? Ce sont eux qui font les scélérats ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)
Car si les tribunaux n'existaient pas, eh bien, on n'aurait pas besoin de scélérats pour les faire vivre ! (Acte 1, scène 1, R?CITANT)

UN MONSIEUR QUI EST CONDAMNÃ‰ Ã€ MORT (1899)

Je suis condamné à mort !... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMNÉ)
À mon âge ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Moi si jeune... si intelligent, si beau... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Quand on va mourir on doit la vérité à Dieu (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Je suis condamné à mort... pour toujours !... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
J'en appelle à la postérité. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et qui est-ce qui m'a condamné, je vous demande un peu ! LES JURÉS !... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Un tas d'inconnus, des serruriers, des épiciers... des fournisseurs, quoi !... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Si vous aviez seulement un compte chez eux, ils seraient les premiers à prononcer l'acquittement... pour rentrer dans leur argent... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
C'est dégoûtant ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et alors parce qu'il a plu à ces messieurs de savoir quelle tête j'aurais... quand je n'en aurais plus... un de ces matins, dès l'aube, on viendra me réveiller, pour aller mourir... et l'on dit que c'est bon pour la santé de se lever de bonne heure ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
On me dira : « Vous pouvez fumer une pipe... » et l'on me conduira à la guillotine, moi si jeune, si intelligent, si beau... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ah ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
J'en perdrai la tête. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Mon avocat m'a fait signer un recours en grâce, en me disant : « Vous n'avez plus d'espoir qu'en la Providence... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
qu'en la Présidence ; si vous n'êtes pas condamné à mort, vous serez condamné à vie... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Alors comme j'ai toujours préféré la vie à la mort... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- C'est de naissance, - j'ai signé. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Mais il paraît que mon cas est monstrueux : « J'aurais assassiné ma tante par une nuit de lune, et après mon crime, je lui aurais coupé la mamelle gauche... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je vous demande un peu, si j'avais assassiné ma tante, ce que j'aurais pu faire de sa mamelle gauche... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Enfin celui de vous, messieurs, qui a assassiné sa tante a-t-il jamais eu l'idée de lui couper la mamelle gauche ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Eh ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Bien, pourtant un homme a fait cela et je suis, moi, victime d'une erreur judiciaire auprès de laquelle le Courrier de Lyon, est une véritable gnognotte. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Depuis bientôt trente ans j'habite Pontarlier, ma ville natale,... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
C'est ma ville natale, mais je n'y suis pas né... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
C'est là que j'ai été déclaré... parce qu'à proprement parler c'est pendant une traversée de Folkestone à Boulogne que j'ai été mis au monde... par une mer grosse. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Vous me croirez si vous voulez, c'était la première fois que je mettais les pieds sur l'Océan... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ça m'a fait un effet ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
J'ai été malade... là v'lan ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
D'intuition ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Si jeune j'avais déjà reconnu la mer... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Mon père malheureusement n'en fit jamais autant pour moi. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Cette naissance me désignait naturellement pour la carrière maritime... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je devins marchand de couleurs à Pontarlier... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Fournisseur attitré des cours... des cours de dessin et de peinture. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Un beau jour l'idée me vint de voir Paris : je me dis : je n'ai qu'un moyen : c'est d'y aller !... et le treize du mois d'août me voilà parti, en pensant : « J'en profiterai pour aller embrasser ma tante Églantine qui habite boulevard du Palais en face le Palais de Justice... et qui sera bien heureuse en me voyant moi, si jeune, si intelligent, si beau... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
J'arrive à Paris !... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
En descendant de la gare, je demande : « Par où faut-il prendre pour aller Boulevard du Palais ? » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
On me répond : « Vous avez un omnibus qui vous y mène tout droit. » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Au détour d'une rue, je vois en effet un omnibus tout noir... qui attendait devant une boutique où il y avait une lanterne rouge avec écrit : « Commissaire de Police ». (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Comme il y avait un tas de monde qui discutait à côté de l'omnibus, je demande à quelqu'un : « Est-ce que cet omnibus mène au Palais de Justice ? » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Il me répond : « Je vous crois... c'est le panier à salade ! » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je me dis : « Voilà mon affaire... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je monte dans l'omnibus... sans qu'on me remarque parce que je ne savais pas trop si tout ce monde n'attendait pas aussi pour monter et alors je n'aurais plus trouvé de place... et j'attends. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Pendant ce temps-là, les gens continuaient à discuter... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je les entendais qui disaient : « Il paraît qu'il a tué sa tante par une nuit de lune et qu'il lui a coupé la mamelle gauche !... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je me dis : « Ce sont des gens qui se racontent des histoires de brigands. » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Tout_à_coup, grand remue-ménage, on court, on crie : (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
« Arrêtez-le ! Arrêtez-le ! Arrêtez-le ! » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Ah ! ça, fais-je, qu'est-ce qu'il y a donc ? " (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et je passe ma tête à la portière. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Le conducteur de l'omnibus - un homme en uniforme bleu, avec des aiguillettes en laine rouge et un coupe-choux m'aperçoit et s'écrie en me voyant : « Mais non, voyons, il est monté dans le panier à salade !... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
J'ai su plus tard que ce conducteur d'omnibus était un soldat de la garde municipale ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Il faut vraiment que Paris regorge de soldats pour aller recruter ses conducteurs d'omnibus dans la garde municipale ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Le calme s'étant rétabli, on se dispose à se mettre en route ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Au moment de partir, moi comme ça se fait, pas vrai, je dis au conducteur : « Vous aurez la complaisance d'arrêter un peu avant le Palais de Justice... pour que je descende ! » et je lui donne six sous... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Il n'y avait pas là de quoi fouetter un chat, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ah ! Bien, ce que ça a fait un potin... ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Un inspecteur arrive, le conducteur déclare que j'ai voulu l'acheter à prix d'or... - pour six sous, je vous demande un peu. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- On dresse procès-verbal contre moi... « tentative de corruption !... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
L'inspecteur félicite le conducteur pour son intégrité... sa noble conduite, est-ce que je sais moi, et voilà un homme qui va avoir de l'avancement... parce que je lui ai offert six sous en lui disant : « Vous arrêterez un peu avant le Palais de Justice ! » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
C'est dégoûtant ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Vous croyez peut-être qu'ils m'ont laissé descendre devant chez ma tante... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ah ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Bien oui ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ils m'ont dit : « Vous irez l'attendre au dépôt, votre tante. » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et v'lan ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
On me conduit chez le juge d'instruction qui avant même que j'aie ouvert la bouche me dit : « Inutile de nier, je sais tout ! Vous avez assassiné votre tante par une nuit de lune, et vous lui avez coupé la mamelle gauche ! » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Non ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Vous voyez ma tête ? « Et maintenant me dit le juge, vous allez nous dire comment vous l'avez assassinée, votre tante ? » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Oh ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
C'est trop fort, mais je ne la connais pas, cette femme. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Vous ne connaissez pas votre tante ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Ma tante ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Mais ça n'est pas ma tante. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Comment savez-vous que ce n'est pas votre tante, puisque vous dites que vous ne le connaissez pas ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Tiens ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Parce que je la connais, ma tante. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Alors pourquoi venez-vous de dire que vous ne la connaissez pas ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Vous voyez comme vous vous contredisez... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Nierez-vous aussi lui avoir coupé la mamelle gauche ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Mais encore bien plus ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Pourquoi encore bien plus ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Vous ne niez donc pas autant le reste ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Mais si ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Seulement pour les mamelles de ma tante, je déclare que je n'aurais pas pu les couper pour une bonne raison, c'est qu'elle les a en crin. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Ah ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et qu'est-ce qui vous permet de dire que ces objets appartenant à Madame votre tante sont en crin ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Parce que c'est de famille... tout le monde les a en crin dans ma famille... côté des dames seulement. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Eh ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Bien non, monsieur ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ils ne sont pas en crin ceux de madame votre tante ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ils sont en chair... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Vous n'allez pas en remontrer aux médecins légistes ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je comprends votre système : « Vous voudriez faire croire que vous les avez coupés parce que vous pensiez qu'ils étaient en crin... » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Mais... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Allons, ça suffit ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et là-dessus... on fait entrer un témoin... qui me reconnaît - naturellement ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
- Car, il est à remarquer qu'il y a toujours des témoins pour reconnaître les gens quand ils sont arrêtés... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et v'lan voilà le bonhomme qui me charge. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
À la fin, voyant que je niais toujours, le juge me dit : "C'est bien, tant que vous n'aurez pas avoué le crime vous resterez en prison." (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Alors n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Comme il n'y avait pas d'autre moyen j'ai avoué le crime. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
« Allons donc, s'est écrié le juge, je le savais bien !... Et maintenant vous allez nous dire ce que vous en avez fait... de la mamelle gauche de votre tante ! » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Alors ma foi, je ne sais ce qui m'a pris, la moutarde m'est montée au nez et je lui ai répondu : (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
« Je l'ai mangée ! » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
C'est cette parole qui m'a perdu ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Désormais il n'y avait plus à y revenir ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
J'avais mangé la mamelle gauche de ma tante. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
La cour d'assises m'attendait ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Mon avocat, un garçon très gai, me dit : « Mon cher... Inutile de plaider l'innocence, on n'y croirait pas ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Je vais plaider les circonstances atténuantes... comme ça, eh ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Bien nous pouvons espérer les travaux forcés à perpétuité ! » (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Comme c'est consolant ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et j'y ai passé aux assises... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Il y avait un monde fou... l'avocat général, un bonhomme qui n'y va pas de main morte, a tout simplement requis contre moi la peine de mort... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
C'est étonnant comme ces gens-là disposent facilement des choses qui ne leur appartiennent pas... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Mon avocat alors m'a défendu... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Il a dit que je n'étais pas un si grand criminel puisque je n'avais mangé qu'une seule mamelle quand j'aurais pu en manger deux ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
À quoi l'avocat général a répliqué que cela ne prouvait pas que j'étais pas un grand criminel, que cela prouvait simplement que j'étais un petit estomac... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et v'lan ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
On m'a condamné trois fois à mort : primo pour avoir assassiné ma tante ; secundo pour lui avoir coupé la mamelle gauche ; tertio pour l'avoir mangée... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Cependant mon avocat m'a assuré que je ne subirais la peine qu'une fois. (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Et maintenant mon sort est entre les mains du président de la République ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Oh ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Félix ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Sauve une victime de la fatalité... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Songe que tu peux être un jour comme moi condamné à mort pour avoir mangé la mamelle gauche de ta tante... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Ne prive pas la société d'un homme si jeune, si intelligent... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Si beau... (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Grâce, grâce, oh ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Félix ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Félix ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)
Félix ! (Acte 1, scène 1, LE CONDAMN?)

LE POTACHE (1883)

Hein ? (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Vous croyez que je ris ? (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je suis furieux ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Ces professeurs, quels crétins ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Si jamais je suis ministre, je les supprime ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Vous ne savez pas ce qui m'arrive ? (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Mon professeur me demande ma leçon ; je n'en savais pas un mot ; il me flanque un zéro. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Quelle injustice ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Est-ce que je pouvais la savoir... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je ne l'avais pas apprise. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'ai réclamé... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Il m'a mis à la porte. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Alors je lui ai dit un mot, mais un mot ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Eh bien, il n'a pas bronché, le lâche ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
6 Il est vrai qu'il n'a pas pu l'entendre, je l'ai dit tout bas. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
C'est que ce matin j'avais bien autre chose à faire que d'apprendre des leçons. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'ai dormi moi !... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
parce que, avant hier, j'ai été en soirée... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Oh ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Une soirée étonnante ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Il y avait des hommes, des femmes et deux députés... dont un Auvergnat. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
L'Auvergnat a voulu prendre la parole, mais on s'y est opposé... à cause de l'autre. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Ils n'étaient pas du même avis ; cela aurait pu faire du grabuge. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Quand je suis arrivé, il y avait peu de monde ; dans le vestibule, j'ai trouvé un monsieur très aimable... avec des favoris : on m'a dit que c'était le maître d'hôtel ; Ah ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Il a un bien bel hôtel ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
- Je lui ai serré la main, il a eu l'air très flatté... et il m'a demandé mon paletot. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Vrai, pour un propriétaire aussi riche, il n'est pas fier. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Moi, vous comprenez, j'ai refusé et j'ai donné mon caban à un monsieur qui avait l'air beaucoup moins bien, mais qui devait être quelque chose dans la maison, car tous les invités lui serraient la main en l'appelant « mon cher ». (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je suis entré dans le salon ; la maîtresse de la maison est venue à moi et m'a serré la main... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Et je crois même..., à la façon dont elle m'a regardé, que... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Enfin passons, pauvre enfant ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
- Elle a voulu me présenter à son mari, mais je lui ai dit que j'avais eu l'honneur de lui serrer la main dans le vestibule. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
- Je me suis assis. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
À côté de moi, il y avait une jeune fille... qui me regardait... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Et je crois même..., à la façon dont elle me regardait, que... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Enfin passons, pauvre enfant ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
? Voyant qu'elle n'osait me parler la première, j'ai pris la parole et je lui ai dit : « Mademoiselle, il ne fait pas encore très chaud ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Mais, tout à l'heure il fera beaucoup plus chaud. » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Elle a commencé à rougir... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Pauvre enfant ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Alors j'ai ajouté : « Mademoiselle, on dansera tout à l'heure, si vous voulez bien, nous danserons la première polka ? » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Elle me répond : « Je suis invitée. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
? Oh ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Pour ça, faut pas me la faire, ai-je repris, il n'y a encore personne, on n'a pas pu vous inviter. » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Alors elle m'a accordé la première valse. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'aurais mieux aimé la polka... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Parce que moi, la valse, je la danse à quatre temps, et je n'ai encore trouvé aucune danseuse qui pût aller en mesure. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Quand il y a eu beaucoup de monde, on a donné une petite pièce. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
C'était joué par deux artistes, deux frères de beaucoup de talent... dont l'un ? c'est très curieux ! ? était plus vieux que l'autre. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Seulement je ne pourrais pas vous dire quel était l'aîné ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'ai demandé à mon voisin, il m'a répondu : « Vous voyez ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
C'est celui qui ressemble le plus à l'autre ! » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'ai cherché longtemps ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'hésite encore, pourtant je crois que ce doit être le plus vieux. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Après la petite pièce nous avons entendu une joueuse de flûte... très forte... qui nous a joué de la clarinette. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Pendant tout son morceau, elle ne m'a pas quitté des yeux ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Et je crois même, à la façon dont elle me regardait que... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Enfin passons ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Pauvre enfant ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Par exemple, je me suis fait un ami ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Oh ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Un homme charmant ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Un vaudevilliste qui a fait fortune... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
En vendant du savon ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Tenez, pour vous donner une idée de son esprit ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Nous parlions de la sottise des gens ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Tout-à-coup, il se tourne vers moi et me dit : « Voulez-vous que je vous donne un exemple de la bêtise humaine. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'ai devant moi un imbécile n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je le lui dis en face ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Eh ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
bien, il ne comprend pas et il éclate de rire ! » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je me suis tordu... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Et tout le monde aussi. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je suis bien heureux d'avoir fait sa connaissance. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Après le concert, on s'est mis à danser. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'ai été chercher ma valseuse... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Il n'y a pas eu moyen. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Elle dansait à trois temps et moi à quatre. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Au bout d'un tour, elle m'a prié de la conduire au buffet. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Là j'ai cru le moment venu de lui faire un compliment ; je lui ai dit : « Mademoiselle, nous avons au collège une concierge qui est bien jolie, mais vous êtes encore plus jolie qu'elle ! » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
C'était très délicat... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Elle est devenue toute rouge et m'a demandé de la reconduire à sa place. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Elle était émue ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Pauvre enfant ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Pendant le lancier, je suis resté assis... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
J'étais à côté d'une dame... assez âgée !... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Nous avons causé. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Tout_à_coup, elle m'a montré une jeune fille qui dansait : (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
« Voyons ! Jeune homme, comment trouvez-vous cette grande demoiselle, là-bas ? » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Moi, je réponds : « Peuh ! Elle a l'air d'une asperge ! » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
C'était sa fille ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Elle a fait une tête ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je n'y suis plus revenu. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Enfin, vers cinq heures du matin, j'ai pris congé de la maîtresse de maison. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Dans le vestibule, j'ai retrouvé le riche propriétaire, si aimable ; il ne l'avait quitté de la soirée. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
En échange d'un petit numéro, il m'a rendu mon caban, et nous avons fait un brin la causette. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Je lui ai dit : « Monsieur, cette soirée a été charmante ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Et je suis heureux d'avoir fait votre connaissance ! » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Alors, il m'a emmené à la cuisine ? je ne sais pas trop pourquoi - et il m'a présenté à la cuisinière. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Entre nous - faudrait pas le dire à sa femme - mais il a l'air d'être très bien avec la cuisinière. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Il lui a dit : « Justine, je te présente Monsieur ! » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
et nous avons bu un litre. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Pendant ce temps, la cuisinière me regardait (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Et je crois bien... à la façon dont elle me regardait que... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Enfin je l'ai entendue qui disait tout bas au propriétaire : « C'est égal, c'est malheureux qu'il ait une si vilaine livrée, il est gentil, ce petit groom ! » (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Eh ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Bien, vrai, je ne suis pas fat... (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Mais ça m'a fait plaisir. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Une bien charmante personne que cette cuisinière ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Quant au propriétaire si aimable, nous sommes intimes. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Ainsi, maman donne une soirée dimanche. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Eh ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Bien, je l'ai invité. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Il a accepté tout de suite ; il m'a même offert de passer les rafraîchissements. (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Quel excellent homme ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)
Voilà une connaissance qui fera plaisir à maman ! (Acte 1, scène 1, UN JEUNE HOMME)

AUX ANTIPODES (1883)

Té ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Voilà bien ma chance ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Le train est parti ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'en étais sûre ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'est la faute à mon cocher, je lui dis tout à l'heure : « Allez à la gare ! » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il me demande laquelle ? (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je lui réponds : « Ça m'est égal ! la plus proche ! » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Et il me conduit à la gare du Nord. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je demande un billet pour Avignon. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
On me répond qu'il n'y en a pas et l'on me renvoie à cette autre gare. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Voilà comment le service est fait à Paris. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Naturellement j'arrive trop tard ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Les trains partent toujours avant que l'on arrive. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Eh ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Té, depuis deux jours, je joue vraiment de malheur ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Juge un peu ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Mon oncle, qui était donc le mari de ma tante, meurt à Marseille ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Jusque-là tout va bien ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Mais voilà que mon mari qui a la goutte - entre nous, c'est bien sa faute, il avait pour ami intime un monsieur qui avait des rhumatismes - mon mari me dit : « Tu iras seule à son enterrement. » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'achète une magnifique couronne d'immortelles, et je prends le train pour Marseille ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Le lendemain, j'arrive !... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'étais à Paris ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Aux Antipodes ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je m'étais trompée de train et j'avais dormi tout le temps ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Quelle aventure ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Heureusement, je suis une femme de caractère ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je ne me suis pas du tout découragée : j'ai pris mes paquets, ma couronne d'immortelles... qui était pour mon oncle de Marseille et je suis descendue de wagon. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'ai pris un fiacre, un fiacre tout jaune, avec un cocher très aimable, qui avait une figure !... toute jaune... comme le fiacre ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
D'ailleurs, il m'a dit qu'il revenait des pays chauds... de Nouméa... pour sa santé, bien sûr ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
- Enfin, je l'ai prié de me conduire chez un cousin de mon mari, Monsieur Lecrevé, qui habite Paris... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Seulement, le malheur, c'est que le cocher ni moi ne savions son adresse ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Enfin en cherchant !... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Nous voilà donc partis ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Bientôt nous passons devant un grand monument, avec de hautes murailles ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Aspect imposant ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je demande ce que c'est. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Le cocher me répond que c'est une prison... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Et la preuve, c'est qu'il y avait écrit sur tous les murs : « Liberté - Egalité - Fraternité. » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Eh ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Pécaïre ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Moi, figurez-vous, j'avais pris cela pour la Chambre des députés. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
De là peu à peu, nous arrivons sur les boulevards. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
- Tout_à_coup mon cocher se rappelle qu'il connaît un porteur d'eau dont le frère est concierge d'un certain monsieur qui a un nom comme celui de mon cousin, et il m'arrête devant une grande maison en me disant : « Je crois que c'est là. » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je descends et j'entre dans la maison. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Là, je vois sur une pancarte : « Parlez au concierge ! » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il paraît que cela se fait à Paris ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'entre donc chez le concierge ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je m'assieds, je lui demande des nouvelles de sa femme, de ses enfants... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Ça m'était fort indifférent, mais c'était pour entamer la conversation. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il paraît très flatté et m'adresse avec intérêt les mêmes questions. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je lui réponds que je vais bien, mais que mon mari a la goutte. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Alors il me dit : « Puisque vous me parlez de goutte, voulez-vous me permettre de vous l'offrir ? » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il apporte un litre, appelle madame la concierge, tous les petits concierges, et verse une tournée en buvant à la prospérité de la France. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Cela fait, après avoir causé un temps suffisant pour m'être amplement conformée aux usages parisiens, je demande à quel étage demeure mon cousin Lecrevé ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
- On me répond qu'on ne le connaît pas ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Celui dont avait voulu me parler le cocher, ne s'appelait pas Lecrevé, il se nommait Leclaqué ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'est toujours dans le même ordre d'idées. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Voyant mon erreur, je prends congé du concierge qui voulait absolument me garder à dîner et qui me charge de tous ses hommages pour « Messieurs, mesdames et mesdemoiselles ma famille » et je remonte en voiture. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Bientôt nous arrivons sur une grande place. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Au milieu il y avait une grande colonne. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Vous savez... l'Obélisque !... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Ce monument qui sert à faire des thermomètres. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Et en face, alors, se trouvait la Chambre des députés. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'est un grand bâtiment carré, avec des statues devant. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Mon cocher m'a dit que c'étaient les statues des anciens présidents de la Chambre. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Le soir, n'ayant pas trouvé le cousin, je suis allée au théâtre. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'ai pris un billet et je suis entrée... avec ma couronne d'immortelles qui était pour mon oncle de Marseille. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Entre nous, elle commençait un peu à m'embarrasser... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'ai vu jouer une pièce charmante ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il y avait une chanteuse qui avait un succès fou. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
- À la fin de la soirée, on lui a jeté des fleurs ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Alors, ma foi, j'ai fait comme les autres : j'ai pris ma couronne d'immortelles et je l'ai lancée sur la scène. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
- Il y a eu un tumulte alors ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
On a applaudi ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
On a crié ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'était effrayant... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'est égal, ça m'en a débarrassé de ma couronne. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Pendant le spectacle, j'ai fait connaissance avec un monsieur très bien... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il m'a dit qu'il avait beaucoup connu mon mari... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'était une heureuse rencontre ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Après la représentation, il m'a offert de m'emmener au bal de l'Élysée. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il appelait ça l'Élysée-Montmartre, je ne sais pas pourquoi ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
J'ai accepté tout de suite. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Pensez donc, à la présidence ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Ce devait être un gros personnage que l'ami de mon mari. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Malheureusement je n'étais pas en robe de bal, mais il m'a assuré que, depuis la République, on n'en mettait plus... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Non, vous savez, je m'étais fait une autre idée du bal de l'Élysée. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Si vous aviez vu ce monde... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Et les danses donc ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Les femmes levaient la jambes, les hommes faisaient la culbute. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
- À la préfecture d'Avignon, on ne danse pas du tout comme cela ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Tout_à_coup j'ai demandé à voir le Président de la République ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
On m'a répondu qu'il était couché et tout le monde s'est mis à rire ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Je ne vois pas ce qu'il y a de risible là-dedans. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
- Enfin, vers trois heures du matin, nous sommes partis, mon cavalier et moi, et nous sommes allés au Grand-Hôtel, pour louer une chambre pour moi ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Mais, le plus drôle, c'est qu'une fois là il ne voulait plus s'en aller, ce monsieur ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'est vrai ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il me disait : « Nous causerons de votre mari ! » (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Et j'ai eu toutes les peines du monde pour le faire partir... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
C'est égal, quand je raconterai cela à mon mari, si ça ne lui fait pas plaisir... (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)
Il ne pourra pas dire que ce n'est pas un ami, celui-là. (Acte 1, scène 1, UNE FEMME)

LE VOLONTAIRE (1881)

Excusez ! C'est moi.... L'on prétend v.1 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Que le ministre de la guerre v.2 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Est ici ? C'est vrai ? - Justement v.3 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
J'ai plus d'une plainte à lui faire... v.4 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Depuis trois jours, de mon état, v.5 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Monsieur, si parmi nous vous êtes, v.6 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Apprenez que je suis soldat... v.7 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Quel métier ! Mille baïonnettes ! v.8 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Vous dire à quel point j'en suis las ! v.9 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
... Comme ministre de la guerre, v.10 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Nous ne savez peut-être pas v.11 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Bien ce que c'est qu'un militaire ? v.12 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Affreux ! - J'ai pincé dans trois jours v.13 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Vingt jours de salle de police ; v.14 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Si cela doit durer toujours, v.15 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
J'en aurai dix fois mon service. v.16 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
... Lundi j'arrive ; un vieux sergent v.17 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Me dit: « Holà ! cré mill'tonnerre, v.18 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
C'qu'on salu'donc plus maintenant ? v.19 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
- Pardon, Monsieur le militaire v.20 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Fais-je alors, mais je ne crois pas v.21 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Avoir l'honneur de vous connaître ; v.22 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Et je vous vois du haut en bas v.23 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Sans parvenir à vous remettre. v.24 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
- F'rez deux jours sall'polic' crebleu ! v.25 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
C'est qu'ça donc ? Vot'nom un peu vite ? » v.26 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Tout abasourdi, voyant bleu, v.27 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Je tends ma carte de visite : v.28 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
« C'qui m'a donné pareil crétin ? v.29 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
F'rez deux jours ! M'entendez ? Tonnerre ! v.30 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Cretin ! Oui... t-a-i-n tin ! » v.31 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Et j'ai mes quatre jours à faire. v.32 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Non, c'est révoltant, quoi qu'on dise, v.33 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
De s'entendre à tous les moments v.34 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Punir à la moindre bêtise v.35 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Par de vulgaires ignorants ; v.36 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Par des gens qui, soir et matin, v.37 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Dans un style de télégraphe v.38 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Viennent vous traiter de « crétin ! » v.39 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Sans même y mettre l'orthographe. v.40 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
... Enfin avant-hier, c'est plus fort ! v.41 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
L'on nous commande à l'exercice v.42 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
- Vous allez voir si j'avais tort. - v.43 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
« Portez arme ! » Belle malice 1 v.44 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Moi qui ne suis pas un gogo, v.45 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Tout seul je reste l'arme à terre. v.46 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
« Eh bien ! hurle-t-on, grand nigaud v.47 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Pour quand ? - Oui, bernick ! Petit père ! v.48 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Je n'aurai pas porté plus tôt v.49 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
L'arme, que, la chose est certaine, v.50 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Il me faudra, tout aussitôt v.51 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
La reposer ! C'est pas la peine. » v.52 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Bien v'lan ! Autre punition. v.53 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Oui ! - Tenez, on nous crie en face v.54 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Plus tard : « droite conversion ! » v.55 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Et chacun de tourner sur place. v.56 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Quant à moi, je ne bronche pas. v.57 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Honte ! Est-ce ainsi que l'on débauche, v.58 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Que l'on débauche des soldats ! v.59 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Mon père est député de gauche, v.60 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Honneur à son opinion ! v.61 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
À son parti je me rallie. v.62 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
« Qui ? moi ! Faire conversion v.63 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
À droite ? Jamais de la vie ! » v.64 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Ça m'a valu ni plus ni moins, v.65 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Deux jours de salle de police ! v.66 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Je les ferai ! Mais néanmoins, v.67 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Je crierai haut à l'injustice... v.68 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Avant d'entrer au régiment v.69 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Je m'étais fait, plein de prudence, v.70 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Au colonel sournoisement v.71 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Recommander avec instance. v.72 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Sitôt l'exercice fini, v.73 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Couvant dans mon coeur ma colère, v.74 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Je demande à monter chez lui v.75 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Pour lui détailler mon affaire. v.76 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Il me reçoit d'un air grognon : v.77 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
- D'ailleurs c'est toujours de la sorte, - v.78 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
« C'est vous qu'on nomme Potiron ? v.79 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
- Pruneau ! Mon colonel. - N'importe ! v.80 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Pruneau, Potiron, c'est tout un. v.81 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
C'est toujours chose qui se mange, v.82 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Et faut pas faire le malin v.83 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Savez, orénom ! Ou je vous range 1 v.84 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Vous m'êtes recommandé vous !... v.85 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Par chose !... Que je me rappelle ! v.86 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Un de vos parents ?... Vertuchoux ! v.87 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Ce crétin !... Comment qu'on l'appelle ? v.88 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Un nom en «off» ? Ah ! Oui : «Trucard» - v.89 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
- Non, mon colonel : « La Rusée ». v.90 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
- Là dessus le voilà qui part, v.91 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Qui monte comme une fusée v.92 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
« Crénom ! « La Rusée » ou « Trucard » v.93 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
C'est peut-être pas même chose ? v.94 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Me prenez donc pour un jobard ? v.95 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Faut pas nous la faire à la pose ! v.96 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Quand vous m'aurez bien regardé ? v.97 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Coucherez ce soir à la caisse ! v.98 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Allez !... M'êtes recommandé, v.99 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Vous !... Soignerai! Faut que ça cesse ! » v.100 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Moi j'écumais : « Ah ! C'est cela ? v.101 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
J'irai me plaindre ! » II devient bistre : v.102 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
« Crénom !... Prison ! Ce crétin-là !... v.103 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Et pouvez vous plaindre au ministre !... v.104 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Mais certainement que j'irai ! v.105 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Ah ! Bien, si vous croyez me faire v.106 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Peur ! » Et sans plus hésiter, j'ai v.107 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Couru bien vite au ministère v.108 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Et me voilà ! - Vous savez tout v.109 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Monsieur, et voyez mes supplices, v.110 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Comprenez-vous qu'on soit à bout v.111 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Devant toutes ces injustices. v.112 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Bien non ! C'est trop d'obsession ! v.113 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Assez du métier militaire, v.114 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Acceptez ma démission. v.115 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)
Et ramenez-moi chez ma mère. v.116 (Acte 1, scène 1, UN SOLDAT)

C'EST UNE FEMME DU MONDE (1890)

Voyons !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Combien mettrai-je de couverts à cette table ? (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Deux, trois ou quatre ?... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Çà, c'est un jeu auquel je m'amuse souvent... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Je me fais, des paris à moi-même, des sommes énormes !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Qu'est-ce que ça me coûte ?... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Puisque ça me rentre... et c'est très amusant... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Voyons !... deux... c'est pour les rendez-vous d'amour... trois pour les ménages à trois... et quatre pour les parties carrées... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Allons, ce soir nous mettrons la partie carrée... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
D'abord, ça rapporte plus à la maison. Les tête-à-tête, ça n'est que la moitié et puis ça ne consomme pas !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Ils sont toujours pressés d'arriver au café... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
On pourrait même dire au pousse-café... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Mettons quatre ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Dix mille francs que ce sera quatre ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Voilà les hors-d'oeuvre. (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Philomèle !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Arrive ici !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Veux-tu bien te taire !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
C'est lâche ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Tu vois que j'ai les mains prises ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
J'ai les miennes libres et j'en profite !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Assez, voyons !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Si le patron nous voyait ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Tu sais qu'il ne badine pas sur le... badinage ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Quoi, badinage ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Qu'est-ce qu'il a à dire ? (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Est-ce que le nôtre n'est pas légitime ? (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Est-ce que tu n'es pas ma femme ? (Acte 1, scène 1, ALFRED)
C'est possible !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Mais ici je suis caissière et il dit qu'une caissière, ça n'est pas fait pour son mari, mais pour les clients ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Ouais !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Eh bien, qu'il fourre donc sa femme à la caisse, il verra si c'est fait pour les clients !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Oh ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Sa femme !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Tout le monde se sauverait ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Ça, c'est vrai ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
C'est une basilique ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Et les basiliques, c'est si peu fréquenté ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
En attendant, que je t'y prenne à badiner avec le client. (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Oh ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Pas de danger ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Tu as vu l'autre jour le gommeux qui m'a fait des avances !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Je lui ai allongé une de ces gifles !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Tu as bien fait ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Seulement ce qui m'étonne, c'est que le patron ne t'ait rien dit ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Le patron ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Au contraire ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Il m'a augmentée ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Allons donc ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Parfaitement !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Il m'a dit : une gifle ! ça excite les hommes... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Continuez ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Oui ? (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Tu vois donc que tu peux dormir sur les deux oreilles ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Sans transpercer mes oreillers !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
C'est tout ce qu'il me faut. (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Ah ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Alfred ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Tu sais bien que je n'aime que toi ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Ma petite Philomèle ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Comme toi aussi, tu ne dois aimer que moi. (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Comment donc ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Tu les as bien aimées, dis, tes deux premières femmes ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Mais non ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Mais non ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
C'est ça qui me fait enrager : quand je pense qu'une autre, que deux autres... sans compter le casuel... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Le casuel !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Ont été, comme ça, entre tes bras !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Non, ça me fait un effet ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Voyons ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Tu es enfant !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
D'abord, je ne les ai pas aimées tant, tant que ça ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Oh ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
On dit cela !... (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Et puis enfin, puisque je suis veuf, doublement veuf !... (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Ce qui n'est plus n'est plus ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
N'en parlons plus ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Oh ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Bien, oui ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
N'en parlons plus ! (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Seulement tu m'aimeras bien, dis, Alfred ? (Acte 1, scène 1, PHILOMELE)
Mais oui ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Et encore davantage ! (Acte 1, scène 1, ALFRED)
Oh ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Pardon ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 2, PHILOMELE)
Un client ! (Acte 1, scène 2, PHILOMELE)
Je m'en vais ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Je m'en vais ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Mais non ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Du tout !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Restez, monsieur, restez ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Le maître d'hôtel ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Toi, file !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Oui... (Acte 1, scène 2, PHILOMELE)
Monsieur ! (Acte 1, scène 2, PHILOMELE)
Eh bien, ne vous gênez pas, mon ami ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Qu'est-ce que vous faisiez là ? (Acte 1, scène 2, PATURON)
Je vais vous dire, monsieur... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
C'était pour occuper mes loisirs... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Je vois bien ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Et puis, comme c'était un cabinet neuf, le patron m'a dit : "Vois si tout est bien en état pour le confort du client". (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Oui !... (Acte 1, scène 2, PATURON)
Vous fatiguiez les ressorts. (Acte 1, scène 2, PATURON)
Monsieur exagère ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Et... qu'est-ce qui nous vaut la visite de monsieur Paturon ? (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Tiens ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Vous me connaissez donc ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Moi, monsieur ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Je connais mon Paris ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
C'est moi Alfred. (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Ah ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
C'est vous Alfred ? (Acte 1, scène 2, PATURON)
Oui ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Oui !... (Acte 1, scène 2, PATURON)
Seulement je connais beaucoup d'Alfred ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Alfred ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
L'ancien maître d'hôtel de la Maison d'Or !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Oh !... (Acte 1, scène 2, PATURON)
C'est juste !... (Acte 1, scène 2, PATURON)
Je me disais aussi : j'ai vu cette binette-là quelque part ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Monsieur me flatte ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Et alors, c'est comme ça que vous trompez votre femme avec la caissière ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Du tout, Monsieur !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
La caissière, c'est ma femme ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Comment ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Je croyais qu'autrefois vous m'aviez dit qu'elle était dans les téléphones ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Ce n'est pas la même, Monsieur ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Celle-ci, c'est ma troisième femme ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Mâtin ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Quel gaillard ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Monsieur !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Quand on ne les mène pas de front !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Ce n'est pas de la gaillardise ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Eh bien, qu'est-ce que vous avez fait de la seconde ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Qu'est-ce que vous voulez, Monsieur !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Elle a succombé ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Oh ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
La pauvre femme ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Elle a succombé à quelque enjôleur ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Aïe ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Elle a fait comme ma première !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Elle s'est fait enlever et depuis, je ne l'ai pas revue ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Eh bien, dites donc ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Vous n'avez pas de chance avec vos femmes ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Non, Monsieur ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
J'ai toujours eu la bosse du mariage, elles n'ont jamais eu la bosse de la fidélité ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Ah ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Bien, qu'est-ce que vous voulez ? (Acte 1, scène 2, PATURON)
Ça aurait fait trop de bosses dans le ménage ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Mais si je ne me trompe, vous étiez déjà divorcé d'avec votre première femme ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Parfaitement !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
C'est même ce qui m'a permis d'épouser la seconde. (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Et j'ai également divorcé d'avec la seconde, ce qui m'a permis d'épouser la troisième. (Acte 1, scène 2, ALFRED)
D'où il résulte que vous avez trois femmes sur le pavé de Paris ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
C'est-à-dire qu'à vraiment parler... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Je n'en ai qu'une, mais il y en a trois qui se croient chacune ma femme ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Parce que les deux premières, elles, ne savent rien du divorce !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Quand elles ont filé, j'ai fait constater la disparition et le divorce a été prononcé en leur absence. (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Vraiment ? (Acte 1, scène 2, PATURON)
Les deux premières ignorent... (Acte 1, scène 2, PATURON)
Les trois, même ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Parce que j'ai trouvé inutile de dire à ma dernière femme que j'étais divorcé : ça embête toujours les femmes, ces choses-là ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Je lui ai dit que j'étais veuf, c'était bien plus simple ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Et même, si vous la voyez, je vous prierai de ne pas faire d'allusion ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Soyez tranquille ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Je vous dis ça à vous, parce que vous êtes un ami, mais motus ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Entendu ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Mais sans vouloir vous êtes désagréable, je vous avouerai que je ne suis pas venu exprès pour entendre vos histoires conjugales ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
C'est juste, Monsieur !... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Je me laissais aller à mes effusions. (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Voilà ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
J'aurais besoin d'un cabinet. (Acte 1, scène 2, PATURON)
Je vois ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Eh bien, celui-ci... (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Il ne vous va pas ? (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Si, parfaitement ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Gardez-le moi ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Maintenant, pour le menu... (Acte 1, scène 2, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Rapportez-vous en à moi ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Je connais vos goûts ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Vous serez content. (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Bon ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Combien êtes-vous ? (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Bêta !... (Acte 1, scène 2, PATURON)
Je suis deux ! (Acte 1, scène 2, PATURON)
Toujours, alors ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Eh bien, j'enlève deux couverts ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
J'ai perdu mon pari ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
C'est dix mille francs que je me dois ! (Acte 1, scène 2, ALFRED)
Garçon ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Monsieur ! (Acte 1, scène , ALFRED)
Tiens ! (Acte 1, scène , PATURON)
Gigolet ! (Acte 1, scène , PATURON)
Paturon ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène , ALFRED)
Bien, nous sommes en pays de connaissance ! (Acte 1, scène , ALFRED)
Ah çà ! (Acte 1, scène , PATURON)
Par quel hasard vous trouve-t-on ici ? (Acte 1, scène , PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Sans doute par le même que vous ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Partie fine ? (Acte 1, scène , GIGOLET)
Hein ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Partie fine ! (Acte 1, scène , PATURON)
Partie fine ! (Acte 1, scène , ALFRED)
Merci, mon ami ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Mais voilà des éternités que nous ne nous sommes vus ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Deux ans, mon cher ! (Acte 1, scène , PATURON)
Comme ça passe ! (Acte 1, scène , PATURON)
On m'a dit que vous aviez une liaison ? (Acte 1, scène , GIGOLET)
C'est vrai ! (Acte 1, scène , PATURON)
Eh bien, et vous, on m'a dit que vous étiez marié ? (Acte 1, scène , PATURON)
Marié ? (Acte 1, scène , GIGOLET)
Oh ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Une liaison comme vous ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Moi, j'ai toujours été pour le ménage, seulement, que voulez-vous, j'ai toujours été gaucher. (Acte 1, scène , GIGOLET)
C'est ce qu'on appelle des ménages de la main gauche. (Acte 1, scène , ALFRED)
Merci, mon ami. (Acte 1, scène , GIGOLET)
Il est familier, ce maître d'hôtel. (Acte 1, scène , GIGOLET)
Oh ! (Acte 1, scène , PATURON)
C'est Alfred, l'ancien maître d'hôtel de la Maison d'Or ! (Acte 1, scène , PATURON)
C'est un ami pour les clients ! (Acte 1, scène , PATURON)
Monsieur Gigolet. (Acte 1, scène , PATURON)
Alfred ! (Acte 1, scène , PATURON)
Enchanté, Monsieur. (Acte 1, scène , ALFRED)
Eh bien, Alfred, mon ami ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Il me faudrait un cabinet... un cabinet mystérieux. (Acte 1, scène , GIGOLET)
Pour abriter un premier amour ? (Acte 1, scène , ALFRED)
Voilà ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Eh bien, j'ai votre affaire !... (Acte 1, scène , ALFRED)
J'ai un petit nid par là. (Acte 1, scène , ALFRED)
Bien ! (Acte 1, scène , GIGOLET)
Quant au menu... (Acte 1, scène , GIGOLET)
Oh ! (Acte 1, scène , PATURON)
Rapportez-vous en à lui ! (Acte 1, scène , PATURON)
Il connaît mes goûts ! (Acte 1, scène , PATURON)
Oui, mais pas les miens. (Acte 1, scène , GIGOLET)
Si ! Si ! (Acte 1, scène , ALFRED)
Vous serez content !... (Acte 1, scène , ALFRED)
Je vais !... (Acte 1, scène , ALFRED)
Seulement, je n'ai pas de veine... (Acte 1, scène , ALFRED)
J'avais aussi parié pour la partie carrée !... (Acte 1, scène , ALFRED)
C'est encore dix mille francs que je me dois... (Acte 1, scène , ALFRED)
Je me ruinerai ! (Acte 1, scène , ALFRED)
Je vais mettre le couvert ! (Acte 1, scène , ALFRED)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ce cher Gigolet !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ça fait plaisir de se retrouver ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Je crois bien ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
On s'est connu dans une fredaine, on se retrouve dans une fredaine. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
C'est le mot ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Car je vous avouerai que, ce soir, je trompe ma main gauche. (Acte 1, scène 4, PATURON)
Parbleu ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mais moi aussi ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
En plein coup de canif ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Oui ? (Acte 1, scène 4, PATURON)
Absolument ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Moi, je trouve qu'on doit avoir les mêmes égards pour une maîtresse que pour sa légitime. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Par conséquent, je la trompe !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Dame !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Sans ça, autant se marier ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est évident !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Et puis, mon cher, il faut la voir, ma nouvelle conquête ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
C'est une découverte !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Vraiment ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mon cher ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
C'est une merveille ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Et... quoi ?... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Cocotte ?... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Oh ! Là là !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Est-ce que je fréquente ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Non ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
C'est une femme du monde ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Comme vous avez raison ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Les femmes du monde, mais il n'y a que ça ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est le mystère ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Les rendez-vous discrets !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est la perspective d'un mari ridicule, jaloux !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est le flagrant délit qui menace !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Partout le danger ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
La crainte !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Quel piment dans l'amour ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Tandis que les cocottes, c'est la banalité, sans l'imprévu !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Sans le péril !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est l'amour à prix fixe ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
L'amour dans un bazar, entrée libre !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Non ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Non !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
La femme du monde, la femme du monde et rien que la femme du monde !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
D'où je dois conclure que votre conquête n'est pas une cocotte ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Parbleu ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est aussi une femme du monde ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ce qui fait que nos deux bonnes fortunes... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Sont des femmes du monde ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET, PATURON)
La mienne est la toute jeune veuve d'un colonel d'artillerie. (Acte 1, scène 4, PATURON)
Oui ?... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Et... il paraît qu'il est mort au premier feu. (Acte 1, scène 4, PATURON)
Honneur aux braves ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Et pas d'autre escarmouche depuis ? (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Aucune !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Je serai sa première !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
La pauvre enfant !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Elle vit retirée avec sa tante ; je l'ai rencontrée hier, au moment où elle allait la rejoindre. (Acte 1, scène 4, PATURON)
Il pleuvait tellement fort, et elle m'a vu si mouillé, si mouillé, qu'elle m'a dit : "Monsieur, voulez-vous la moitié de mon parapluie ?" (Acte 1, scène 4, PATURON)
Charmante enfant ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
N'est-ce pas ?... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Et quelle touchante inconséquence !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Est-ce qu'une roublarde aurait fait ça ?... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Tandis qu'une femme du monde, ça ne voit pas le danger et ça s'y jette !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Voilà comment j'ai pu arriver, avec une peine infinie, à la décider à accepter ce soir ce premier rendez-vous ? (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Bien, mon cher, j'ai eu bien plus de peine que vous encore !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Parce que la mienne, elle est mariée ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Très tentant ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Et son mari la tient !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Il est au Canada ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Il la tient de loin !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Oui !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mais il l'a confiée à sa mère ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Une de ces femmes austères qui ne transigent pas sur les principes ; elle n'a qu'une chose pour elle, elle est sourde. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est une compensation ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Elles étaient là toutes les deux, l'autre soir, aux Bouffes-Parisiens. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Aux Bouffes-Parisiens !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
C'est léger pour une femme austère. (Acte 1, scène 4, PATURON)
Oui, mais comme elle est sourde !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
La petite lui avait fait croire qu'elle était à l'Opéra-Comique ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Allons donc ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
"Prenez garde ! Prenez garde ! v.1 (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
La dame blanche vous regarde !" v.2 (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Parfaitement !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Et même dans les entractes, petit amour-propre de sourde, pour avoir l'air d'avoir entendu, la mère chantonnait : (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Et vous preniez garde ? (Acte 1, scène 4, PATURON)
À ce que la vieille ne me regarde ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Parfaitement ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Et quant à la petite, très sans façon d'allures car c'est à remarquer combien les femmes du monde sont quelquefois sans façon d'allures, elle m'empruntait mon programme, ma lorgnette, et puis elle me racontait la pièce... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
C'était la huitième fois qu'elle la voyait !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Sa mère aime la Dame blanche. (Acte 1, scène 4, PATURON)
Et puis, quand elle m'a eu raconté la pièce, elle m'a raconté toute sa vie, son mariage, son mari au Canada, sa mère sévère et sourde. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Eh bien, et vous ? (Acte 1, scène 4, PATURON)
Moi ? (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Je lui ai raconté que je connaissais ici un petit restaurant où les femmes mariées, dont les maris étaient au Canada, venaient très souvent, en laissant leurs mères sévères et sourdes à la maison. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Comment, vous lui avez dit ça ? (Acte 1, scène 4, PATURON)
Pas comme ça ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Vous pensez bien, n'est-ce pas, que cela aurait été cousu de fil blanc ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Elle m'aurait envoyé promener. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Evidemment ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Une femme du monde ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
La preuve que je ne lui ai pas dit ça comme ça, c'est qu'elle va venir ici sans sa mère, à laquelle elle aura menti aujourd'hui pour la première fois. (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Heureux coquin ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Va ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Seulement, le diable, c'est que j'avais l'autre !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ma main gauche !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Elle me tient !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Elle me tient ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Vous comprenez que, comme elle est très fidèle, elle n'admettrait pas que je ne le sois pas ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Elle est fidèle ? (Acte 1, scène 4, PATURON)
À en être crampon !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Mon cher, elle ne peut pas l'être plus que la mienne !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Eh bien, il y a vraiment un Dieu pour les amoureux !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Au moment où je me cassais la tête pour trouver une craque à lui faire avaler, la voilà qui m'apporte une dépêche qui lui disait que sa tante était au plus mal et l'obligeait d'aller passer la nuit auprès d'elle ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Bien, voilà qui est curieux !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ma main gauche aussi ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Aussi ? (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Oui !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
La même chose ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Sa tante, malade ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Obligée d'aller à son chevet ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Et elle m'a abandonné en toute confiance ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Comme moi ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Les femmes sont d'une imprudence ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Folle, mon ami ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Folle !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Et en ce moment, elle est chez sa tante à Passy. (Acte 1, scène 4, PATURON)
À Passy ? (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mais la mienne aussi ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Aussi !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Que c'est curieux ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mais alors, c'est peut-être la même tante !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Nos deux mains gauches seraient donc parentes ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Evidemment ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Ça ne peut être que ça ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Mais alors, nous-mêmes, nous serions parents... par alliance ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Tiens ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mais oui !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Par alliance gauche !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mon cher cousin ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Mon cher cousin ! (Acte 1, scène 4, PATURON)
Mais sapristi ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Je bavarde !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Sept heures cinq !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Elle doit m'attendre !... (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Je lui ai donné rendez-vous en voiture au coin de la rue, à sept heures ! (Acte 1, scène 4, GIGOLET)
Allez !... (Acte 1, scène 4, PATURON)
Moi, je m'étonne... (Acte 1, scène 4, PATURON)
La mienne devait me rejoindre ici à sept heures également. (Acte 1, scène 4, PATURON)
Messieurs, votre couvert est mis. (Acte 1, scène 5, ALFRED)
Dites-moi !... (Acte 1, scène 5, PATURON)
Une dame n'est pas venue me demander ? (Acte 1, scène 5, PATURON)
Non, Monsieur ! (Acte 1, scène 5, ALFRED)
Allons ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Je vous quitte ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Bonne chance ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Dites donc ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Il me vient une idée ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Savez-vous ce qui serait gentil ? (Acte 1, scène 5, PATURON)
Quoi ? (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Si nous réunissions nos parties fines ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Tiens ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Oui, si nous fusionnions ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Comment ? (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Vous voulez... (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Mais oui, mon cher ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
C'est bien plus amusant ! au lieu de deux tête-à-tête, une bonne partie carrée !... (Acte 1, scène 5, PATURON)
C'est ça qui rompt la glace !... (Acte 1, scène 5, PATURON)
Supposez qu'au dernier moment, une de nos femmes du monde ait des remords ; en tête-à-tête, elle fait sa tête !... (Acte 1, scène 5, PATURON)
Tandis qu'en partie carrée, (Acte 1, scène 5, PATURON)
il y a l'émulation, l'entraînement général ; elles finissent par y mettre de l'amour-propre ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
C'est la victoire assurée !... (Acte 1, scène 5, PATURON)
Est-ce que ça ne serait pas plus gentil ? (Acte 1, scène 5, PATURON)
Mais oui !... (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Seulement, voilà !... (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Voudront-elles ? (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
C'est vrai ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Des femmes du monde ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
On ne peut pas agir avec elles comme avec celles du demi ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Elles auront peut-être peur de se compromettre ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Écoutez ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Je vais demander à la mienne ! (Acte 1, scène 5, PATURON)
Eh bien ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Moi aussi, et si elles acceptent... (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Elles accepteront !... (Acte 1, scène 5, PATURON)
Au fond, la mienne est bonne fille. (Acte 1, scène 5, PATURON)
Et la mienne n'a pas de volonté ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Alors, c'est entendu !... (Acte 1, scène 5, PATURON)
Sauf avis contraire, la partie carrée. (Acte 1, scène 5, PATURON)
La partie carrée ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Mais c'est beaucoup plus gai !... (Acte 1, scène 5, ALFRED)
C'est ça ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Et si nous nous grisons, tant pis ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Je me sens d'une humeur !... (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
J'ai envie d'embrasser toutes les femmes ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Tiens ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Tu es gentille, toi ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Oh ! (Acte 1, scène 5, PHILOMELE)
Aïe ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
C'est ma femme, Monsieur ! (Acte 1, scène 5, ALFRED)
Ah ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Pardon ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Enchanté !... (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
À tout à l'heure ! (Acte 1, scène 5, GIGOLET)
Eh bien, mâtin ! (Acte 1, scène 6, PATURON)
Elle a la main leste, votre femme ! (Acte 1, scène 6, PATURON)
Hein ! (Acte 1, scène 6, PHILOMELE)
Tu as vu ? (Acte 1, scène 6, PHILOMELE)
Eh bien, si une femme t'en fait autant, tu feras comme moi ! (Acte 1, scène 6, PHILOMELE)
Si tous les ménages étaient comme le nôtre, ça irait mieux dans le monde ! (Acte 1, scène 6, PHILOMELE)
C'est parler d'or. (Acte 1, scène 6, PATURON)
Maintenant, Alfred, vous allez ajouter deux couverts ! (Acte 1, scène 6, PATURON)
Tout de suite, monsieur. (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Philomèle, mets deux couverts. (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Alors, c'est la partie carrée ! (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Oui ! (Acte 1, scène 6, PATURON)
Eh bien ! (Acte 1, scène 6, ALFRED)
J'ai gagné mon pari ! (Acte 1, scène 6, ALFRED)
C'est dix mille francs que je me dois !... (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Mais je suis bête !... (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Quand je perds, je me dois dix mille francs, et quand je gagne, je me dois aussi dix mille francs... (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Mais alors, je joue un jeu de dupe !... (Acte 1, scène 6, ALFRED)
C'est bien ! (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Je ne payerai pas ! (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Le couvert est mis ! (Acte 1, scène 6, PHILOMELE)
C'est bien ! (Acte 1, scène 6, PATURON)
Vous avez commandé le dîner ? (Acte 1, scène 6, PATURON)
Non ! (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Je descends à la cuisine !... (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Toi, Philomèle, à la caisse ! (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Vous avez peur de la laisser avec moi ? (Acte 1, scène 6, PATURON)
On ne sait jamais ce qui peut arriver. (Acte 1, scène 6, ALFRED)
Merci de votre confiance ! (Acte 1, scène 6, PATURON)
Je suis décoiffé ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ma mèche, ma mèche ne tient pas ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Sans cela le reste va. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Je suis en beauté ce soir ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Sapristi ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Elle est inexacte !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est le défaut des femmes du monde : elles sont inexactes ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Si vous voulez entrer, Madame... (Acte 1, scène 7, PHILOMELE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
La voici ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est donc des femmes qui font le service ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Le maître d'hôtel est à la cuisine, Madame ! (Acte 1, scène 7, PHILOMELE)
C'est charmant ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Elle croit que ce sont des femmes qui font le service ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Vous voilà, Monsieur ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Monsieur !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ne m'appelez pas monsieur ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est que je vous connais si peu ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Mais si ce n'est pas pour moi, que ce soit au moins pour le personnel, qu'il croie que c'est un mari avec sa femme ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Monsieur, que dites-vous là ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Mais oui ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est pour ne pas vous compromettre ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
À la bonne heure ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Je suis si émue de cette folie que je fais ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Dans la rue, je me figurais que tout le monde me regardait, je m'enfonçais dans mon fiacre ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Il me semblait que je n'arriverais jamais ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Et moi donc ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est pour ça que je suis arrivée si en avance ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Vous savez ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ce n'est pas si... si en avance que ça !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Allons donc ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Non ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est juste !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Le rendez-vous était pour sept heures, il est sept heures un quart ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Bah ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Monsieur ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Si ma tante me voyait, elle me tuerait ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Bah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Vous trouveriez quelque chose à lui raconter. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Oui, mais il y en a un à qui on n'en raconte pas ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Qui ça ? (Acte 1, scène 7, PATURON)
Lui ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Là-haut ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Il y a quelqu'un au-dessus ? (Acte 1, scène 7, PATURON)
Mon pauvre mari qui me voit de là-haut !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Bon, le... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Bien, ne parlons pas de lui, hein ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ne parlons pas de lui ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Non, n'est-ce pas ?... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
N'en parlons pas ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
N'en parlons pas !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Dites-moi que vous n'abuserez pas de la situation ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Mais non ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Mais non ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Monsieur ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Et puis ne m'appelez pas Monsieur ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Appelez-moi : Paturon ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Potiron ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Pas Potiron ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Paturon ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ça se ressemble ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Mais non ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ça ne se ressemble pas ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Allons, voyons, soyons gais ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Nous allons faire un bon petit dîner !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Il y aura du champagne ! Avez-vous déjà bu du champagne ? (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Je te crois ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Hein ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Pardon ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Je me suis laissée aller à vous tutoyer ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Mais laissez-vous aller ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est que je ne me reconnais pas, voyez-vous... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Moi toujours si réservée !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Vrai, je ne puis me défendre d'une étrange sympathie pour vous ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Je vous connais à peine et cependant je me demande pourquoi. (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Non ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ne vous demandez pas ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Regardez-moi... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Oui, ça doit être ça ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Vous avez le nez de mon pauvre mari. (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Du colonel ?... (Acte 1, scène 7, PATURON)
J'ai ?... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Bien non ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Bien non ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Il l'avait beau ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Eh bien, oui, je ne vous dis pas, mais nous avions promis que nous ne parlerions pas de lui, n'en parlons pas... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Oui, oui, je vous demande pardon ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Voyons, nous sommes en tête-à-tête, soyons à notre tête-à-tête. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Vous avez raison... quand le vin est versé... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Il faut le boire... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Elle a de l'esprit. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Et tenez, je vais vous faire une proposition. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Quoi ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Il faut d'abord que je vous dise que moi, je suis un dilettante. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Vous voulez faire de la musique ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Dieu m'en garde !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Je veux dire que je suis un artiste, un raffiné ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Eh bien, quand j'ai un plaisir, j'aime à le faire durer, à le retarder, à le contrarier même quelquefois, pour le goûter plus pleinement après. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Je ne vous comprends pas. (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ne cherchez pas à approfondir... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Il y a un peu de dépravation là-dedans... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ce sont là de ces subtilités auxquelles on arrive qu'après avoir quitté le bel âge où l'on est simplement gourmand pour entrer dans celui où l'on est gourmet... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Enfin, quoi, nous voilà en tête-à-tête : aucun obstacle entre nous, n'ayant qu'à étendre la main pour arriver à ce dénouement auquel il faut bien qu'on arrive, mais qui gagne tellement à être différé... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Il me fait l'effet d'un homme qui ne se sent pas en voix ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ces obstacles qui nous manquent, qu'est-ce qui nous empêche de nous les créer ?... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Qu'est-ce qui nous empêche de dîner ensemble, mais entre des indifférents dont la présence nous gênera n'ayant qu'une perspective : le moment où nous en serons débarrassés ? (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Non, voyez-vous, il n'y a que ça de vrai ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Et n'en déplaise au philosophe qui a dit : " Ousqu'y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir", je lui dis moi : " Ousqu'y a pas de gêne, il n'y a pas de plaisir !" (Acte 1, scène 7, PATURON)
Enfin, où voulez-vous en venir ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Nous ne pouvons pas dîner à table d'hôte ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Écoutez ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Je viens de rencontrer un ancien ami à moi ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Il est comme moi en partie fine... (Acte 1, scène 7, PATURON)
J'ai pensé qu'au lieu de dîner tous les deux ensemble, nous pourrions dîner tous les quatre... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Permettez !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Mais quelle est la femme ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Qu'est-ce que c'est ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Une femme du monde !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Sans cela je ne vous en aurais même pas parlé ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Une femme du monde ?... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Alors oui... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Ça m'amusera de dîner avec une femme du monde ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Et vous savez !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est un garçon charmant, spirituel !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Il est riche ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Très riche !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Mais il a une grue qui le dévore ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Une grue ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Pardon ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Une courtisane ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Ah !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Fi !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Fi !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Ne m'en parlez pas ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Riche ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Je le lui soufflerai, à sa grue ! (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Alors, c'est entendu ? (Acte 1, scène 7, PATURON)
C'est entendu !... (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Mais je voudrais bien me débarrasser de mon manteau. (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Attendez !... (Acte 1, scène 7, PATURON)
Monsieur ? (Acte 1, scène 7, PHILOMELE)
C'est Madame qui veut se débarrasser de son manteau. (Acte 1, scène 7, PATURON)
Si madame veut entrer là... (Acte 1, scène 7, PHILOMELE)
Parfaitement. (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Venez-vous ? (Acte 1, scène 7, PERVENCHE)
Voilà, chère Madame ! (Acte 1, scène 7, PATURON)
Qu'est-ce que c'est que celle-là ?... (Acte 1, scène 8, PHILOMELE)
Une femme du monde, ou une cocotte ?... (Acte 1, scène 8, PHILOMELE)
Aujourd'hui, il n'y a plus moyen de s'y reconnaître. (Acte 1, scène 8, PHILOMELE)
Venez !... (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
C'est ici, madame !... (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Vous voyez... (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Très gentil !... (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Très gentil !... (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
C'est çà qu'on appelle un cabinet particulier, alors ? (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Tout simplement !... (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Mais c'est grand !... (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Moi, je me figurais qu'un cabinet particulier, c'était tout petit, tout petit, comme un sleeping-car ! (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Charmante innocence ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Madame n'a besoin de rien ?... (Acte 1, scène 8, PHILOMELE)
Non merci !... (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Alors c'est entendu, n'est-ce pas, pour la partie carrée ? (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Oui, mais vous me promettez que c'est une femme du monde ? (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Naturellement !... (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Et lui... qu'il est discret ? (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Mon ami ?... (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
C'est une tombe ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Ce n'est pas gai !... (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
C'est une tombe gaie ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
J'ai tellement peur d'être compromise !... (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Je connais ma mère ! (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Si elle apprenait jamais mon équipée, elle me tuerait. (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Voyons ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Voyons ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Ne pensez pas à cela ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Tenez, entrez par là et débarrassez-vous de votre chapeau. (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Allons, puisqu'il le faut !... (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Monsieur, je suis bien coupable ! (Acte 1, scène 8, GIBOULETTE)
Mais non ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Mais non ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Ça se fait tous les jours ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Allez !... (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Moi, je vais jeter un coup d'oeil sur le menu ! (Acte 1, scène 8, GIGOLET)
Voyons, où est Alfred ? (Acte 1, scène O, GIGOLET)
Tiens ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Gigolet ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Vous êtes revenu ? (Acte 1, scène O, PATURON)
Oui. (Acte 1, scène O, GIGOLET)
Et votre conquête ? (Acte 1, scène O, PATURON)
Elle est là ! (Acte 1, scène O, GIGOLET)
La mienne est là ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Ah ? (Acte 1, scène O, GIGOLET)
Je vais jeter un coup d'oeil sur le menu... (Acte 1, scène O, GIGOLET)
Venez-vous ? (Acte 1, scène O, GIGOLET)
Je vous suis ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Vous permettez ? (Acte 1, scène O, PATURON)
Un moment !... (Acte 1, scène O, PATURON)
Je vais jeter un coup d'oeil sur le menu. (Acte 1, scène O, PATURON)
Allez, Monsieur ! (Acte 1, scène O, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Encore ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Non !... (Acte 1, scène O, PERVENCHE)
Euh !... (Acte 1, scène O, PERVENCHE)
Poti... Potu... (Acte 1, scène O, PERVENCHE)
Paturon ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Merci !... (Acte 1, scène O, PERVENCHE)
Allez, Paturon !... (Acte 1, scène O, PERVENCHE)
Elle est charmante ! (Acte 1, scène O, PATURON)
Une femme du monde !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Je vais dîner avec une femme du monde !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Si ce pauvre Gigolet me voyait !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Faut-il que les hommes soient bêtes ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Dire que la tante malade, c'est vieux comme le monde, et ça prend toujours ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Elle s'arrange les cheveux devant la glace. (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Me voilà prête !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Et dire que ce pauvre Paturon ne se doute de rien !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Une dame ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Tiens !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
C'est la femme du monde ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
C'est la femme du monde ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Madame !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Madame !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Une femme du monde, soignons le style. (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Je suis heureuse, Madame, de l'éventualité qui me vaut l'heur d'entrer en relations avec vous. (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Là ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Là ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Comme ça parle, les femmes du monde ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Madame, l'heur est tout entier pour votre serviteuse... trice ; on dit les deux, je crois. (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Les femmes comme nous disent comme elles veulent !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
C'est une des prérogative de notre monde. (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Evidâmment !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Evidâmment !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Qui m'eût dit cependant que j'eusse eu, moi... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
"J'eusse eu !..." (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
La joie grande de collationner ce soir avec vous !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Mais je l'eusse-t-y cru moi-même, Madame ?... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Je vois, madame, que vous être très peu sortie cet hiver ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh très peu, très peu ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
En effet !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
J'eus beaucoup de bals cet hiver, dans la haute ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Evidâmment !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Evidâmment !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Nous n'allons que là... dans la haute ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Et il ne me souvient pas que je vous y rencontrasse. (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Madame, je suis si casernière. (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Vraiment ?... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Très casernière ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
C'est le mot ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Je serais bien allée dans le grand monde, mais j'avais toujours peur qu'on ne s'y embêtasse ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Et vous allez beaucoup aux courses ? (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Mais très souvent, ma toute chère ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
... Seulement, j'ai un guignon ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Ah bien, pas plus que moi !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Dimanche on m'avait donné un tuyau... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Qui vous l'avait donné ? (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
C'est le palefrenier du marquis... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
De mon ami le marquis Desgranges. (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Eh bien, ma chère... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Je colle ce que j'avais sur moi chez Potrimson, le bookmaker. (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
L'amant à Zizi ? (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Précisément ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Eh bien, ma bonne, quand j'ai voulu me faire payer, il avait filé !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Hein ? (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Qu'est-ce que vous dites de ça ? (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
C'est pignouf ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Absolument pignouf ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Mais que je le rattrape ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Ce monde des bookmakers ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Quel monde ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Ne m'en parlez pas !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Heureusement que nous n'en sommes pas !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Et qui vous coiffe, ma toute belle ? (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Virot ? (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Virot !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Tignasson ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Il coiffe bien ? (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
C'est-à-dire qu'il faut être sa cliente... moi je lui ai dit : "vous savez, Tignasson, je veux bien que ce soit vous qui me coiffassiez, mais il faudra soigner ça !" (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Tenez ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Vous ne vîtes pas le chapeau que j'ai ce soir ?... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Non ! (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Je ne vis pas !... (Acte 1, scène 10, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Ma chère, épatant !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Vous allez voir ça !... (Acte 1, scène 10, GIBOULETTE)
Elle est charmante ! (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Et quel genre !... (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Quelle distinction ! (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Ne vous impatientez pas !... (Acte 1, scène 11, PATURON)
On apporte le dîner. (Acte 1, scène 11, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 11, PATURON)
Je vais vous présenter mon ami. (Acte 1, scène 11, PATURON)
Avec plaisir ! (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Où est-il donc ? (Acte 1, scène 11, PATURON)
Mais venez donc ! (Acte 1, scène 11, PATURON)
Venez donc ! (Acte 1, scène 11, PATURON)
Voilà ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Voilà ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Ma chère amie, je vous présente... (Acte 1, scène 11, PATURON)
Gigolet ! (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Pervenche ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Ils se connaissent ? (Acte 1, scène 11, PATURON)
Qu'est-ce que vous faites ici ? (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
C'est moi qui vous le demande !... (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Ah ! (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
C'est trop fort ! (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
C'est comme ça que vous soignez votre tante ? (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Hein ? (Acte 1, scène 11, PATURON)
Oui !... (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Je vous engage à parler de moi !... (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
C'est vous qui soupez avec la femme du monde ! (Acte 1, scène 11, PERVENCHE)
Il ne s'agit pas de la femme du monde ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Vous êtes ici avec Monsieur ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Mais non, mais non, mais non ! (Acte 1, scène 11, PATURON)
Il n'y a pas de non !... (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Vous marchez sur mes plates-bandes, vous !... (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Vous me prenez ma maîtresse ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Eh bien, vous m'en rendrez raison ! (Acte 1, scène 11, GIGOLET)
Mais voyons !... (Acte 1, scène 11, PATURON)
Vous n'y pensez pas ! (Acte 1, scène 11, PATURON)
Voilà mon chapeau ! (Acte 1, scène 12, GIBOULETTE)
Giboulette ! (Acte 1, scène 12, PATURON)
Paturon ! (Acte 1, scène 12, GIBOULETTE)
Hein ! (Acte 1, scène 12, GIGOLET, PERVENCHE)
Qu'est-ce que vous faites ici, malheureuse ? (Acte 1, scène 12, PATURON)
Qu'est-ce que vous faites ici ? (Acte 1, scène 12, PATURON)
Misérable !... (Acte 1, scène 12, GIBOULETTE)
Vous me trompez avec Madame ! (Acte 1, scène 12, GIBOULETTE)
Et vous, vous me trompez avec monsieur ! (Acte 1, scène 12, PATURON)
Cela ne se passera pas comme ça, Monsieur, vous m'en rendrez raison ! (Acte 1, scène 12, PATURON)
Mais oui, Monsieur ! (Acte 1, scène 12, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 12, GIBOULETTE)
Tu me prends Paturon, toi ! (Acte 1, scène 12, GIBOULETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 12, PERVENCHE)
Tu me prends Gigolet ! (Acte 1, scène 12, PERVENCHE)
Qu'est-ce qu'il y a ? (Acte 1, scène 13, ALFRED, PHILOMELE)
Messieurs !... (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Mesdames !... (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Voyons, Madame... (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Ma femme ! (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Mon mari ! (Acte 1, scène 13, PERVENCHE)
Hein ! (Acte 1, scène 13, PHILOMELE)
Ah ! (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Ma femme ! (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Mon mari ! (Acte 1, scène 13, GIBOULETTE)
Encore ! (Acte 1, scène 13, PHILOMELE)
Mes deux femmes !... (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Filons !... (Acte 1, scène 13, ALFRED)
Alfred !... (Acte 1, scène 13, PHILOMELE)
Veux-tu m'expliquer !... (Acte 1, scène 13, PHILOMELE)
Alfred !... (Acte 1, scène 13, PHILOMELE)
Alfred !... (Acte 1, scène 13, PHILOMELE)
Ah çà ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Qu'est-ce que ça veut dire ? (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Ah ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Quelle aventure ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Et dire que nous allions être assez bêtes pour aller sur le terrain en leur honneur ! (Acte 1, scène 14, PATURON)
Vous savez, ça n'a jamais été une femme du monde. (Acte 1, scène 14, GIGOLET)
Mais la mienne non plus ! (Acte 1, scène 14, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Sommes-nous bêtes ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Elles ne sont plus ici. (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Ah ! (Acte 1, scène 14, PATURON)
Çà ! (Acte 1, scène 14, PATURON)
Qu'est-ce qui vous a pris de filer comme ça ? (Acte 1, scène 14, PATURON)
Oh ! (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Oui ! (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Demandez-lui, monsieur. (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Tu connais donc Giboulette ? (Acte 1, scène 14, PATURON)
Tu connais donc Pervenche ? (Acte 1, scène 14, GIGOLET)
Hélas ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Messieurs, ce sont mes deux femmes ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Oh ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Mon pauvre Alfred ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET, PATURON)
Mais, sacripant ! (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu étais deux fois divorcé ? (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Ah ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
C'est que tu es tellement jalouse !... (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Je me suis dit : elle sera moins jalouse d'un passé mort, que d'un passé vivant ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Grande bête ! (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Au contraire... (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Je me disais : il est veuf ! (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Ça ne prouve pas qu'il l'ait désiré ; mais du moment que tu es divorcé, c'est que tu l'as bien voulu ! (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Alors je n'ai pas à être jalouse ! (Acte 1, scène 14, PHILOMELE)
Ah ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Si j'avais su ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Mais avec tout ça, nous n'avons pas dîné, nous ! (Acte 1, scène 14, PATURON)
Servez ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET)
Voilà, Monsieur !... (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Potage à la bisque ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
De la poudre aux moineaux ! (Acte 1, scène 14, PATURON)
Aux moineaux ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET)
Allons donc ! (Acte 1, scène 14, GIGOLET)
Nous les retrouverons, les belles. (Acte 1, scène 14, GIGOLET)
Ah ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Ces messieurs ont l'intention de revoir ces dames. (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Ça ne vous fâche pas ? (Acte 1, scène 14, PATURON)
Pas du tout !... (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Mais si j'ai un conseil à donner à ces messieurs : tenez-les bien ! (Acte 1, scène 14, ALFRED)
Car, je les connais, elles vous lâcheraient !... (Acte 1, scène 14, ALFRED)

LE JURÃ‰ (1887)

Oui, eh bien, vous entendez, je n'y suis pour personne !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
... pour personne, sauf pour les reporters de journaux et les parents de criminels ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Voilà ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Quand on accomplit une mission comme la mienne, on s'y concentre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Juré je suis, juré je reste ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
À quinzaine les autres affaires !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et dire qu'il y a trois jours, j'étais un simple bijoutier inoffensif, et du jour au lendemain, parce que le sort me désigne, me voilà le maître souverain des destinées humaines... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
souverain au douzième bien entendu..., puisque nous sommes douze ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais enfin - tout ça au prorata - je puis à mon gré, suivant que j'ai bien ou mal dîné, suivant que la tête du sujet me plaît ou ne me plaît pas, faire vivre ou mourir tel individu qui tremble devant moi. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je suis juré aux assises de la Seine ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est beau la Justice ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais aussi je sais quelle responsabilité m'incombe et je ne livre rien à ma fantaisie ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ainsi, tenez, je fais ce qu'aucun juré ne fait. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Pour chaque crime que je peux avoir à juger, je convoque tous les parents du criminel ; je prétends une chose, c'est que le meilleur moyen d'être renseigné, c'est d'aller puiser ses renseignements à la source même. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je vous prie de croire que si les autres jurés consultaient comme moi les parents des criminels, ils auraient acquis cette certitude, c'est que la justice ne fait que condamner des innocents ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
c'est ce qu'il ne faut pas ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais voilà, en général, les jurés ne sont pas assez imbus de la gravité de leurs fonctions... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ils font ça à la légère ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Hier, j'en entendais deux près de moi qui se consultaient : "Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Qu'en pensez-vous ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Me condamnerez-vous ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
- Oh ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Moi, ça m'est égal, je ferai ce que vous ferez. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
- Oh ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non, après vous ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
- Je n'en ferai rien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Ça aurait pu durer longtemps comme ça, quand, à ce moment, ils entendent dans l'auditoire une personne qui disait à une autre : "Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Parlez-moi de celui-là, voilà un criminel qui a véritablement mérité la guillotine ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Ça a tranché la difficulté ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mes deux jurés ont voté pour la peine de mort... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et savez-vous de qui la personne parlait !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
De Troppmann !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ce n'est pas sérieux ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est comme ce qui manque aussi la plupart du temps au jury, c'est la logique ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est le raisonnement dans le jugement ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin, l'autre jour, mes collègues n'ont-ils pas condamné à une bagatelle de trois ans de réclusion un scélérat qui avait défoncé et mis au pillage la vitrine de trois bijoutiers ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et vous trouvez que c'est suffisant ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On aurait dû le condamner à mort comme exemple pour les autres ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin, je suis bijoutier, moi ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il aurait dévalisé une boulangerie, mon_Dieu, je dirais... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais des vitrines de bijoutiers, ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ou bien alors, qu'est-ce qui me protège ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
À côté de ça, ils ont condamné à la peine de mort un pauvre habitant de Saint-Denis, qui avait la mauvaise habitude de chouriner dans sa commune toutes les femmes de soixante ans... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un manique, quoi ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vraiment la peine est exagérée ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin, qu'est-ce que ça me fait à moi qu'il chourine des femmes de soixante ans qui habitent Saint-Denis ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je ne suis pas femme, moi, je n'ai pas soixante ans, je n'habite pas Saint-Denis ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien, alors ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non, voyez-vous, pour bien juger un crime, il faut se poser cette question : De quel ordre est ce crime ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Est-il social ou est-il individuel ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Fait-il du tort à la société ou bien n'en fait-il pas ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un monsieur tue sa femme ou sa belle-mère, il est évident que ça ne fait aucun tort à la société. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On peut se dire : "Demain, je rencontre ce monsieur, me fera-t-il du mal ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
- Non ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Eh bien alors, montrons de l'indulgence. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tandis que le dévaliseur de bijouteries, au contraire... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Moi, je suis bijoutier, n'est-ce pas, je me dis : "Halte-là, demain il me dévalisera à mon tour ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Celui-là, je ne le manque pas, par exemple ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et c'est la cause sociale que je défends. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Supposez maintenant qu'au lieu d'un bijoutier, ce même homme détrousse un banquier, un capitaliste ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est tout à fait autre chose, parce que là, au contraire, il prend en main l'intérêt social ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et je le prouve : qu'est-ce qui fait les crises financières ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est l'immobilisation de l'argent ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
La stagnation des capitaux ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Qu'est-ce que fait cet homme en dépouillant le banquier, le capitaliste ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il déplace des capitaux qui dorment ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il remet de l'argent en circulation ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Donc, c'est un scélérat utile, et il faut le condamner légèrement, afin qu'il ait l'occasion de recommencer. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ce sont ces nuances-là qui échappent aux jurés ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est comme je les vois la plupart du temps : ils ont un crime à juger, est-ce que vous croyez qu'ils savent d'avance s'ils condamneront ou s'ils acquitteront ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ils attendent pour se fixer qu'ils aient assisté aux débats ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est funeste ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Est-ce qu'à l'audience il y a moyen d'y reconnaître quelque chose ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est toujours le dernier qui a parlé qui a raison ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Alors quoi ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On finirait par condamner le président. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tandis qu'avec mon système, rien de ça à craindre. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Moi voilà ce que je fais : je me bâtis une bonne opinion sur l'opinion moyenne de tous les journaux, ce qui représente bien par conséquent l'opinion générale... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et alors, c'est fait ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
J'ai ma décision bien arrêtée : Quand j'arrive aux assises, mon criminel peut me prouver tout ce qu'il veut, je suis inflexible ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est comme ça qu'on fait de la justice indépendante ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Sans quoi, qu'est-ce qui arrive ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Le premier accusé venu vous démontre par A + B qu'il est innocent, ses arguments sont irréfutables : vous voilà troublé, vous vous laissez aller ; vous oubliez que cet homme est condamné par l'opinion publique, ce qui est le point de vue supérieur auquel on doit toujours se placer et vlan ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous l'acquittez ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est déplorable ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais ceci est tellement vrai, tenez, qu'hier, on jugeait un crime sans retentissement. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Les journaux n'en avaient pas parlé, impossible d'appliquer mon système ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
donc bien m'a fallu me contenter des débats ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
J'étais perdu ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
"Fallait-il condamner, fallait-il acquitter ?..." Et ce qu'il y a de mieux, c'est que tous les autres jurés étaient un peu comme moi ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Nous nous consultions du regard dans la salle des délibérations : la première moitié était pour la condamnation, l'autre pour l'acquittement ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il fallait se décider ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Alors un des jurés a fait cette proposition : "Puisqu'il y a ballotage, que ceux qui ne sont pas absolument fixés sur leur opinion passent à l'autre bord ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Après le second vote, ça a été absolument la même chose ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Seulement, cette fois, c'était la première moitié qui était pour l'acquittement et la deuxième pour la condamnation. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Alors, ma foi pour trancher la difficulté, on a décidé de s'en remettre au hasard ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Nous avons joué le verdict, à l'écarté... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
En cinq sec. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Si je gagnais, c'était la condamnation ; si je perdais, c'était l'acquittement. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
L'accusé peut se vanter d'avoir eu de la chance : si mon adversaire n'avait pas eu le roi à la retourne, le bonhomme était frit : j'avais le point en main. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais aussi, maintenant, je suis bien décidé à ne plus être pris sans vert. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Demain j'ai à juger un crime passionnel : "un mari outragé a résolu de tuer l'amant de sa femme ; il l'attend sous la porte cochère, et vlan ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Quand l'autre arrive, il lui plonge son poignard dans le coeur !..." C'est parfait ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Seulement voilà le malheur : une fois le poignard dans la poitrine de l'individu, le mari se met à contempler sa victime et s'écrie brusquement : "Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mon_Dieu, ça n'est pas lui ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Et en effet le monsieur qui avait le poignard dans la poitrine n'était pas du tout l'amant, mais un brave huissier, locataire de la maison... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et qui rentrait pour dîner ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il y a des gens qui ont la rentrée malheureuse. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ce qui prouve bien néanmoins qu'un mari devrait toujours tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de tuer l'amant de sa femme. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Le pauvre meurtrier s'excuse de son mieux : "Oh ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Pardon, monsieur, je vous avais pris pour un autre ! " (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bien oui, l'huissier meurt sans proférer une parole, mais son regard exprime clairement cette phrase : "C'est possible, monsieur, mais vous vous en apercevez un peu tard ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" À moins que cela n'ait voulu signifier : "Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
vraiment, ce n'est pas de chance, moi qui avais justement du monde à dîner ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Vous savez, avec les regards, on peut interpréter de tant de façons différentes ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Voilà l'homme que j'ai à juger demain. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Le condamnerai-je, ou non ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
À cet effet, ce matin j'ai tenu conseil... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Avec ma femme, ma belle-mère, le cousin de ma femme, et mon valet de chambre. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
D'abord, ma belle-mère, qui est acariâtre, a commencé par m'exaspérer : "Vous ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bien, je vous connais ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous êtes tellement niole ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous n'oserez jamais le condamner ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
- Moi ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tellement niole ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bien, ne continuez pas, vous savez... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Sans ça je le condamne à mort, moi !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Pour vous faire voir si je suis niole ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Heureusement ma femme m'a calmé... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Seulement, elle, elle trouve que le mari doit être condamné, rien que parce qu'il a voulu tuer l'amant de sa femme... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et le cousin de ma femme aussi est de cet avis... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Maintenant, c'est peut-être pour faire plaisir à sa cousine... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il l'aime beaucoup ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
N'importe, il m'a dit : "Je suis pour la condamnation... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Car si tous les maris devaient tuer l'amant de leur femme, ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bien, où serions-nous ?..." Mon valet de chambre, lui, c'est tout le contraire. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
"Moi, m'a-t-il dit, j'acquitterais ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Parce qu'un mari qui pour se venger de l'amant de sa femme ne regarde pas à tuer un huissier, je trouve ça très crâne ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est mon valet de chambre qui a raison. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
D'abord, un huissier ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Est-ce que vous croyez que l'on sera vraiment bien malheureux parce qu'il y aura un huissier de moins sur la terre ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Quant à ce mari, pourquoi est-ce qu'on lui prenait sa femme ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
S'il y tenait, lui, à sa moitié ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Nous serions au temps de Salomon, parbleu ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On lui aurait coupé sa femme en deux ; on en aurait donné une partie à l'amant, une partie au mari et on lui aurait dit : " Voilà, vous tenez à conserver votre moitié, eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Emportez votre moitié ; et laissez-nous tranquilles ! " (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Le mari n'aurait rien eu à réclamer, mais aujourd'hui ce genre de jugement n'est plus dans les moeurs. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Aussi je déclare que ce mari n'est pas condamnable et, si j'étais l'avocat, je le prouverais au tribunal. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
" Non, messieurs, leur dirais-je, vous ne pouvez pas condamner cet homme comme criminel, car qu'est-ce que le crime ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un homicide volontaire. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Envisagez la situation. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
D'un côté cet homme a voulu tuer l'amant de sa femme ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Oui !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais il ne l'a pas tué ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Donc il n'y a pas crime. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
De l'autre côté, cet homme a tué un huissier, oui !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais il ne voulait pas le tuer. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Donc, il n'y a pas crime non plus ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Donc, cet homme n'est pas condamnable." (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Aussi moi, dans mon âme et conscience, celui que je frapperais, c'est celui qui est cause de tout. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Celui sans lequel un mari outragé n'aurait pas songé à se faire justice, celui sans lequel il n'y aurait pas un huissier de moins en France !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Si l'on veut venger la mort de l'huissier, celui qu'il faut condamner à mort, c'est l'amant ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)

LES CÃ‰LÃˆBRES (1884)

Les hommes sont bêtes, bêtes, bêtes, ne m'en parlez pas ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tenez, je souffre. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Pascal a bien dit : « L'homme est un roseau ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Oui, un roseau, c'est-à-dire une chose bête, bête, bête. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est que Pascal était un homme crâne, lui, avec son air de bon apôtre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je ne sais pas pourquoi l'on dit toujours « l'Agneau Pascal ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ne vous y fiez pas ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Oui, l'homme est bête, bête, bête ; enfin, regardez-le, lui, être faible, il juge les autres, il fait des célébrités ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et qui choisit-il pour cela ?... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Toujours des gens connus ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est bien malin ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Comme cela on n'a pas la peine de les chercher ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin, quelles sont-elles ses célébrités ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est Franklin, Gutenberg, Christophe Colomb... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Christophe Colomb, je vous demande un peu ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un monsieur qui n'a d'autre mérite, que d'avoir fait tenir un oeuf sur la pointe... et ça, en le cassant ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais il suffit de manger des oeufs à la coque pour ça ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je l'ai fait vingt fois moi... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je vous le ferai tenir, l'oeuf sur la pointe... et sans le casser encore... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous en doutez ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Donnez-moi un oeuf... et un coquetier, et vous allez voir... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais n'importe quel équilibriste vous fera dix fois plus fort que ça ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il vous fera tourner une boule au bout d'une baguette, lui... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ce n'est pas Christophe Colomb qui aurait fait ça ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous voyez que ça ne l'empêche pas d'être célèbre... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Oui, je sais bien qu'il a aussi découvert l'Amérique !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais quoi ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Puisqu'elle existait, il n'avait qu'à y aller ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous croyez que je ne l'aurais pas découverte, moi ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bien, comme c'est malin ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il y a des paquebots qui vous y mènent tout droit. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Oui, mais alors, vous trouvez des gens qui vous disent : « Permettez ; c'est que pour Colomb, l'Amérique était inconnue : alors c'est une découverte ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Quoi ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous croyez peut-être que je la connais, moi ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Alors avec ce raisonnement, si j'y allais... ce serait une découverte ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est stupide ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Oui, je sais bien que l'on me répondra : (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
« Oh ! pardon ! Mais Colomb est le premier Européen qui ait mis le pied en Amérique ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bien alors, le premier Américain qui a été ramené en France... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il a donc découvert l'Europe à ce compte-là ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous voyez que cela ne supporte pas le raisonnement. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Les hommes sont bêtes, bêtes, bêtes ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ne m'en parlez pas, tenez ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je souffre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est comme Parmentier... un nom de potage ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Pourquoi est-il connu, je vous demande un peu ? Parce qu'il a rapporté des pommes de terre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est bien malin ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais mon concierge en fait autant chaque fois qu'il va à la halle ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et puis quoi ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Qu'est-ce que ça prouve ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est qu'il les aimait ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Alors il en a rapporté ; c'est tout naturel ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est comme moi quand je vais à Carpentras, je rapporte des berlingots, et je ne demande pas qu'on me dresse des statues pour ça ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est étonnant comme il y a des gens qui sont célèbres pour peu de chose. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Figurez-vous, je parlais de ça dernièrement avec un de mes amis... un botaniste qui est à l'école de médecine, eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il trouvait que Parmentier était un grand homme ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Encore un malin ce botaniste ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Croiriez-vous qu'il ne connaît même pas les différentes espèces de pommes de terre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je lui ai demandé quelle différence il y avait entre les pommes sautées et les pommes frites... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il n'a jamais pu me le dire... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et on appelle ça un botaniste !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non, mais, tenez, pour en revenir à ce que nous disions... encore un intrigant : c'est Franklin... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin pourquoi est-il célèbre ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Parce qu'il a inventé le paratonnerre ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bon ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Qu'est-ce que c'est que le paratonnerre ?... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un machin qui a pour but de vous garantir du tonnerre. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Prenez trois maisons... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mettez un paratonnerre sur l'une d'elles... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Faites tomber le tonnerre... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est toujours sur le paratonnerre qu'il tombera ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Hein ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et vous croyez que ce n'est pas se moquer du monde ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non, les hommes sont bêtes ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bêtes ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Bêtes ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ne m'en parlez pas, tenez, je souffre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ainsi, par exemple, les peintres... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On leur fait des célébrités, pourquoi ?... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Parce qu'ils savent bien peindre !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non mais ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il ne manquerait plus que cela qu'ils ne sussent pas peindre !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et puis quoi ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Qu'est-ce que ça prouve ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est qu'ils ont eu de bons professeurs !... et de bons professeurs... tout le monde peut en avoir ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Suffit d'y mettre le prix ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tenez, moi si j'avais étudié, j'avais de grandes dispositions : Un jour j'ai fait Capoul dans Paul et Virginie ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tout le monde s'est écrié : « C'est craché ! c'est craché !... Littré en costume de bain ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On l'a montré à un peintre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il s'est écrié : « Voilà un impressionniste !... » et il m'a fait entrer chez un photographe. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais moi, je n'y suis pas resté parce qu'en fait d'art, j'ai mes principes ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ainsi mon fils voulait être auteur... je l'en ai empêché. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je lui ai dit : « Mon fils, je ne comprends que l'on fasse du théâtre... que lorsqu'on s'appelle Augier, Labiche ou Dumas ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous ne savez pas ce qu'il m'a répondu : « Mais, mon père, ils ne se sont pas toujours appelés Augier, Labiche ou Dumas ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est d'un naïf ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
« Mais toujours mon fils !... depuis leur naissance ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Alors il a cru me coller en me disant : « Cependant, si leurs parents les avaient empêchés d'écrire... ? » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais je lui ai répondu : « Mon fils, soyez persuadé que leurs parents les auraient empêchés d'écrire... s'ils ne s'étaient pas appelés Augier, Labiche ou Dumas ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ça l'a cloué ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
V'lan ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est égal, si j'avais seulement un nom... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
J'en ai bien un, je m'appelle Mercure ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais si j'avais un nom connu... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Vous verriez comme je serais célèbre... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je l'ai frôlée tant de fois, moi, la célébrité !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ainsi, tenez... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Les chemins de fer ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est à moi qu'on les doit ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un jour... j'étais jeune !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
J'étais allé dîner à la campagne, chez des amis !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il y avait Stephenson. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je dis pendant le dîner : « Dieu ! que c'est fatigant, les diligences ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On devrait bien trouver quelque chose de plus commode et de plus rapide !... » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Trois ans plus tard, Stephenson inventait la locomotive ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et voilà ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Comme c'est malin ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'était moi qui lui en avais donnée l'idée... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
L'idée première ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il est célèbre lui ; et moi rien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On m'a même refusé mon parcours gratuit sur toutes les lignes ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On m'a dit : « Quand vous serez député ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je vous demande un peu le rapport ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est bien là l'ingratitude humaine ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Aussi voyez-vous, je sais bien ce que je ferai désormais ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je ne dirai plus rien... ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je n'inventerai plus rien... ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
L'on ne pourra plus rien me prendre, et vous verrez le progrès !!! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non, les hommes sont trop bêtes, bêtes, bêtes, ne m'en parlez pas ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tenez, je souffre. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)

Warning: simplexml_load_string() [function.simplexml-load-string]: Entity: line 2: parser error : Start tag expected, '<' not found in /htdocs/pages/programmes/rechercheAuteur.php on line 97

Warning: simplexml_load_string() [function.simplexml-load-string]: LES AVENTURES DU ROI PAUSOLE in /htdocs/pages/programmes/rechercheAuteur.php on line 97

Warning: simplexml_load_string() [function.simplexml-load-string]: ^ in /htdocs/pages/programmes/rechercheAuteur.php on line 97

UN MONSIEUR QUI N'AIME PAS LES MONOLOGUES (1882)

Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! v.1 (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie !... v.2 (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! v.3 (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! ah ! ah ! v.4 (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ! v.5 (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! ah ! ah ! v.6 (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je m'en vais ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Cela m'agace ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il y a là, à côté, ce grand blond, vous savez, ce grand blond qui dit des monologues... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il en dit un en ce moment !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Des monologues ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
A-t-on idée de cela ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Si j'étais la préfecture de police, je les défendrais ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est faux ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Archi-faux ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un homme raisonnable ne parle pas tout seul ; il pense, et alors il ne parle pas ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est ce qui le distingue des fous qui parlent et qui ne pensent pas. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Admettre le monologue, c'est rabaisser l'humanité ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
On devrait le défendre ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Cela me rend malade ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Moi, je n'admets le monologue... qu'à plusieurs ; parce qu'alors ce n'est plus un monologue ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ce sont des gens qui se parlent ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et nous, qui les écoutons, dans la salle, nous sommes comme des indiscrets ; mais ils ne s'occupent pas de nous. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tandis que celui qui vient nous débiter un monologue... de quel droit ? Qui est-ce qui lui demande quelque chose ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin, c'est comme si je venais vous en dire un, moi ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Hein ! Qu'est-ce que vous diriez ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est faux, archi-faux, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Nous sommes du même avis. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Quand on a une excuse, bon, je comprends : c'est autre chose ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ainsi, moi, tenez, j'ai un concierge... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est très curieux... pas d'avoir un concierge, c'est une infirmité !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Non, c'est qu'il parle toujours seul. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais lui, cela ne m'agace pas, parce qu'il a une excuse : il est sourd ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Il parle, c'est une façon de s'entendre penser. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais, tenez, pour vous prouver que je ne suis pas de parti pris : la chanson, la romance, je comprends très bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Parce qu'il y a la musique ; c'est faux, archi-faux, mais il y a la musique. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Voilà l'excuse. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est une façon de vous dire : « Vous savez, n'en croyez pas un mot ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tandis que le monologue, on dirait toujours que c'est arrivé. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ainsi, dans les tragédies de Corneille, c'en est rempli ; chaque fois qu'il y en a un, je quitte la salle ; ça m'agace ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et je ne rentre que lorsqu'un second personnage rentre aussi. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est pour cela que vous me voyez toujours aux strapontins ; c'est plus commode pour sortir ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Malheureusement, on les a supprimés. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin, je vous demande un peu, quoi de plus ridicule qu'un homme qui a bien autre chose à faire que de bavarder tout seul, et qui se met à déclamer, par exemple : (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est idiot !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Encore s'il y avait de la musique ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ce serait tolérable : il y aurait une excuse ! mais sans cela il n'y en a pas. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
L'autre jour, j'étais en chemin de fer ; dans le même compartiment, il y avait un monsieur. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Nous n'étions que deux... lui et moi ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'était un Anglais... ou, du moins, il en avait l'accent... quand ilparlait... mais il ne parlait pas. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tout_à_coup, entre deux stations, il se met à remuer, à se tortiller, avec un flegme britannique ; puis, soudain, il desserre les dents... des dents britanniques, comme le flegme ; et je l'entends murmurer : « Oh ! yes, yes, water-closet ! oh ! là ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
J'ai compris que c'était de l'anglais. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un monologue en anglais, passe encore ; je ne pouvais pas lui en vouloir, au moins celui-là, il avait ses raisons ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
L'autre jour, j'étais à l'exposition : il y avait des dames, beaucoup de dames ; j'en avais une devant moi... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Elle était très bien ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Elle parlait toute seule et j'entendais tout ce qu'elle disait : (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
« Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je suis bien fatiguée !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Si je prenais une voiture... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
J'irais dîner avec plaisir au restaurant... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Un bon buisson d'écrevisses, du champagne, oh ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ce serait bon !... » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et ainsi de suite ; c'était un monologue ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais là, soit, il y avait une excuse ; je pouvais pas lui en vouloir ;... je ne lui en ai même pas voulu du tout... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin c'est un monologue qui m'a coûté très cher... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Passons ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tenez ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ma femme !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Elle est bien bonne !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Pas ma femme, l'aventure. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Elle était dans sa chambre, un soir, étendue sur son divan. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je rentre doucement ; elle parlait toute seule, elle disait des bêtises : (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
« Auguste !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Viens !... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
N'aie pas peur, l'autre est sorti ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Tu n'as rien à craindre... » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Auguste ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Je vous demande un peu ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et je m'appelle Ernest. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Elle faisait du monologue ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Mais je n'ai pas pu lui en vouloir : c'était inconscient... elle dormait ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Enfin, celui-là, je le comprends, mais les autres... (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est faux, archi-faux. (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Ah ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Si jamais je venais comme cela, à propos de rien, vous raconter mes petites affaires, je voudrais que chacun de vous se levât et me criât : « Allez-vous-en ! allez-vous-en ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
Et tenez ! (Acte 1, scène 1, UN HOMME)
C'est une idée, si le grand blond n'a pas encore fini son monologue, je vais rentrer dans la salle, et je lui crierai : « Allez-vous-en ! allez-vous-en ! allez-vous-en ! » (Acte 1, scène 1, UN HOMME)

AMOUR ET PIANO (1887)

Ah bravo !... (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Je demande pardon à Mademoiselle, mais Mademoiselle fait l'ouragan d'une manière !... (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Comment "l'ouragan" ? (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Ce sont des gammes. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Moi, j'appelle ça l'ouragan, Mademoiselle... (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Ça représente mieux à l'imagination ! (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Tandis que "gamme", c'est bête, Mademoiselle. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
C'est le vent à la campagne à travers les portes. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
C'est tout à fait ça. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
C'est possible, mais à Paris, on appelle ça des gammes. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Cela ne m'étonne pas ! (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
On a la manie de traduire tout en anglais. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Allons, ne commence pas... (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Dis-moi, maman est-elle déjà partie ? (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Il y a un bon quart_d_heure. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
C'est égal, en voilà une corvée ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Tu ne sais pas où est allée maman ? (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Non. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Devine !... (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Elle est allée "comparoir"... (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Comparoir ? (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Oui, devant le Tribunal de la 9e Chambre correctionnelle. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Madame en police correctionnelle ?... (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Rassure-toi, comme témoin seulement. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Une affaire de cocher ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Insulte aux agents, je ne sais quoi, et impossible de remettre encore. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Enfin, voilà comment elle est allée comparoir, maman. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
C'est moi qui aimerais cela, à comparoir. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
En voilà une idée !... (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Tiens, laisse-moi étudier mon piano. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Tu me fais perdre mon temps avec tes réflexions. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
L'aimes-tu, au moins, le piano ? (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Quand c'est Mademoiselle qui en joue, je crois bien. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Quand c'est moi, non. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Comment, tu connais le piano ? (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Oui, Mademoiselle. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Ma mère en avait un vieux au village. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Allons donc ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Et tu t'en servais ? (Acte 1, scène 1, LUCILE)
De garde-manger, oui, Mademoiselle. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Au pays, nous n'avons pas les moyens de gâcher des pianos pour en faire des instruments de musique. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Ah ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
À propos de musique, il viendra tout à l'heure un monsieur. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
C'est un professeur de piano pour moi. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Un professeur très célèbre. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Un maestro, comme l'on dit, "un maestro di primo cartello". (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Encore de l'anglais. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Et original, paraît-il, comme on n'en voit pas. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Il s'appelle... (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Ma foi, je ne sais pas son nom, mais c'est un nom très connu. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Molière ? (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Mais non. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
C'est vrai, Molière, c'est un fabricant de fontaines en fonte, Molière. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Enfin, n'importe ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Ce monsieur demandera si Madame est chez elle. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Je répondrai que Madame est sortie. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Non. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Tu le feras entrer, c'est moi qui le recevrai. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Comment, Mademoiselle, quand Madame n'est pas là ? (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Oui, c'est convenu avec maman. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Il n'y a pas moyen de faire autrement. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Pense donc, un maestro ! (Acte 1, scène 1, LUCILE)
On ne peut pas le prier de repasser comme un petit coureur de cachets. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Quand on a rendez-vous avec un maestro, il faut être exact. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Il n'y a qu'eux qui peuvent ne point l'être. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Tout le contraire d'un domestique. (Acte 1, scène 1, BAPTISTE)
Enfin, c'est bien entendu ? (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Quand ce monsieur viendra, tu le feras entrer ; et maintenant, laisse-moi faire mes gammes. (Acte 1, scène 1, LUCILE)
Do ré mi fa sol la si do, do si la sol fa mi ré do ré mi. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Ouf ! (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Que c'est aride ! (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Et dire qu'il faut apprendre !... (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Aujourd'hui on ne vous épouse que lorsque vous savez jouer du piano. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Il me semble pourtant que ce n'est pas pour cela qu'on se marie. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Do ré mi fa sol la si do. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Les gammes surtout. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Dieu ! (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Que c'est ennuyeux !... (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Mais il paraît qu'elles délient les doigts... (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Comme si l'on ne pouvait pas être une bonne épouse sans avoir les doigts déliés. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Je vous demande un peu !... (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Si les jeunes filles pouvaient parler librement... (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Je dirais tout simplement à celui qui voudrait m'épouser : "Monsieur, me voilà ! (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Je vais avoir 20 ans, je ne sais pas jouer du piano, mais je ne vous demande pas de savoir jouer de la flûte. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Le mariage n'est pas un concert... c'est... c'est je ne sais pas bien ce que c'est... mais enfin l'on ne se marie pas pour faire de la musique ! (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Si vous voulez m'épouser sans piano, voici ma main ! (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Si vous ne voulez pas, j'ai bien l'honneur de vous saluer..." (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Et voilà !... (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Seulement, nous autres jeunes filles, il faut toujours nous sacrifier. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
Mademoiselle, c'est le monsieur ! (Acte 1, scène 3, BAPTISTE)
Le maestro, comme Mademoiselle dit, "qui prime l'eau, carpe à l'eau" (Acte 1, scène 3, BAPTISTE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LUCILE)
Le professeur ! (Acte 1, scène 3, LUCILE)
Voici sa carte. (Acte 1, scène 3, BAPTISTE)
Édouard Lorillot. (Acte 1, scène 3, LUCILE)
Tiens, c'est un drôle de nom. (Acte 1, scène 3, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LUCILE)
C'est bien ! (Acte 1, scène 3, LUCILE)
Fais-le entrer. (Acte 1, scène 3, LUCILE)
À propos, est-on venu de chez Brandus ? (Acte 1, scène 3, LUCILE)
Je ne crois pas, Mademoiselle. (Acte 1, scène 3, BAPTISTE)
Passes-y tout de suite. (Acte 1, scène 3, LUCILE)
Si Monsieur veut, prendre la peine d'entrer ! (Acte 1, scène 4, BAPTISTE)
Mademoiselle prie Monsieur de l'attendre un instant. (Acte 1, scène 4, BAPTISTE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, ÉDOUARD)
Mademoiselle prie Monsieur d'att... (Acte 1, scène 4, ?DOUARD)
Elle me prie de..., alors, vous lui avez remis ma carte ? (Acte 1, scène 4, ?DOUARD)
C'est très bien, mais, dites-moi, quand elle a vu mon nom, oui, qu'est-ce qu'elle a dit ? (Acte 1, scène 4, ?DOUARD)
Elle a dit : Tiens, c'est un drôle de nom !... (Acte 1, scène 4, BAPTISTE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, ÉDOUARD)
Et voilà tout ?... (Acte 1, scène 4, ?DOUARD)
C'est tout ce que j'ai entendu. (Acte 1, scène 4, BAPTISTE)
Je vous remercie. (Acte 1, scène 4, ÉDOUARD)
Allons, décidément, je me lance. (Acte 1, scène 5, ÉDOUARD)
Je suis à Paris depuis quinze jours, j'arrive de Toulouse, mais je ne sens pas du tout ma province. (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Ainsi pas d'accent, c'est peut-être parce que j'ai été élevé à Dunkerque. (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Je suis jeune, élégant, millionnaire... (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Oui, j'ai quinze mille livres de rente... (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
En province, cela suffit pour être millionnaire. (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Bref, cette fortune me permet d'avoir des amis qui me disent que je suis le plus parisien des parisiens ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Je le crois. (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Je m'habille chez le premier tailleur, mon coiffeur est le coiffeur à la mode ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
J'ai des princes que je tutoie ; un duc que je conduis ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
J'ai tout, enfin, tout sauf l'essentiel. (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Une liaison qui me pose ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Alors je me suis dit : allons voir la Dubarroy !... (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Tout le monde m'en parle comme d'une des femmes les plus "chics" de Paris ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Je ne la connais pas, mais elle ne peut être que très bien et puis c'est une de ces actrices qui vous posent tout de suite un homme ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Je m'enquiers de son adresse et me voilà ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
C'est très bien ici... (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Voilà le salon... (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Très chic, et cette porte ?... (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Elle donne sans doute sur la... (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Hum ! (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Nous verrons cela plus tard. (Acte 1, scène 5, ?DOUARD)
Je vous demande pardon, Monsieur, de vous avoir fait attendre. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Mais je ne trouvais pas ma musique. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Vous ne trouviez pas... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Mais, ça ne fait rien, Mademoiselle. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Mais moi, je ne peux pas me passer de musique. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Prenez donc la peine de vous asseoir. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Le fait est que la musique est un bien bel art, Mademoiselle. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Le plus beau de tous, monsieur. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Je veux qu'il ait bonne opinion de moi. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Je l'adore, moi ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Je flatte ses goûts. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Les commencements, par exemple, sont bien pénibles. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ma foi, je ne me souviens pas d'avoir jamais commencé. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Il est très fat ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Mais c'est comme tous les artistes. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Aimez-vous beaucoup Wagner, Monsieur ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Wagner ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Le pharmacien ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Le pharmacien ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Le pharmacien de Toulouse ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Mais non, le musicien. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Le musicien ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oui, Wagner. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
J'en ai entendu parler... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oui, il paraît qu'il fait de la musique. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Comment, il paraît... (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Oui, parfaitement, j'en ai entendu parler. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Si j'abordais la question. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Pardon, Mademoiselle. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Et Mozart, qu'en pensez-vous ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Mon_Dieu, je n'y pense pas, Mademoiselle, mais pardon, je... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Mais alors, Monsieur, quel est votre compositeur favori ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Hein ?... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
C'est... Cordillard. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Cordillard, qui est-ce ça ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
C'est un de mes amis. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Oui ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Un musicien de talent. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
C'est l'auteur du "Chicard de Chicago". (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Je ne connais pas ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Qu'on a du chic à Chicago v.1 (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
À Chicago, loin du Congo. v.2 (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Il épate tous les gogos v.3 (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Voilà l' chicard de Chicago ! v.4 (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
C'est très bien. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
C'est très gentil... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Mais pardon, Mademoiselle, nous parlons, nous parlons, et pendant ce temps-là, je ne vous explique pas... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Quoi donc, monsieur ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
La raison de ma présence ici. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Je l'avais devinée tout de suite ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Vous l'avez... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Mais oui. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Les femmes de Paris sont d'une perspicacité ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
En un mot, Monsieur, je vous attendais. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Vous m'att'... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Vous me connaissez donc ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Moi ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Pas du tout ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Mais qu'importe, on fait connaissance. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
C'est vrai l'on... l'on... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Cela ira tout seul... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
On dit que vous êtes très à la mode. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
J'ai un assez bon tailleur. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Mais non, je veux dire que vous êtes très lancé. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Parfaitement. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Vous avez sans doute passé par le Conservatoire. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Le Conservatoire ?... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oui, Faubourg Poissonnière ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Parfaitement... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
J'ai passé devant ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Pourquoi me parle-t-elle du Conservatoire ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Ne m'a-t-on pas dit que vous aviez eu un premier prix ?... (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Hein ?... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Il y a si longtemps ; j'avais neuf ans, et puis, c'était un prix d'orthographe ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Cela ne vaut vraiment pas la peine d'en parler. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Quelle drôle de conversation. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Il est un peu original. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Mademoiselle ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Je m'appelle Édouard Lorillot. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Je suis âgé de vingt-cinq ans. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
C'est un bel âge. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
C'est un très bel âge ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Cependant, pour ce qui nous intéresse, l'âge fait peu de chose. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Vous trouvez ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Certes. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Vous trouvez que... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Cependant vous m'avouerez que les jeunes sont préférables. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Eh ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Eh ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Les vieux ont plus d'expérience. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Plus d'expérience, soit ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Mais enfin, cela ne suffit pas. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Je sais bien que l'on dit : "Si vieillesse pouvait !" mais le proverbe dit aussi : "Si jeunesse savait !" (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Mais moi, mademoiselle, je sais. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Je ne parle pas pour vous, Monsieur. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
On n'ignore pas que vous avez fait vos preuves. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Vous savez ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Bah ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Ne parlons pas de cela ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
D'ailleurs, j'espère bien que vous me le prouverez ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Moi ?... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Certainement. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Mais... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Mais avec bonheur ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Mais quand vous voudrez. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Mais n'est-ce pas pour cela que je suis venu ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Si je vous le prouverai ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Je suis aux anges ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Eh ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Bien, Monsieur, qu'est-ce que vous avez ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ce que j'ai Mademoiselle ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Mademoiselle, j'ai de la fortune. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oh, alors, c'est uniquement pour l'amour de l'art que... (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Et de l'artiste, Mademoiselle, et de l'artiste. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Monsieur ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Il est très galant. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
En un mot, Mademoiselle, je tiens à vous dire... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
En passant que je serai très facile sur toutes les questions, comment dirai-je ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Sur toutes les questions pécuniaires. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Mais, monsieur, on a dû vous dire, je suppose, quelles sont les conditions. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Les conditions ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Oui. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Du tout, on ne m'a rien dit. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Elle va m'écorcher. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Mon_Dieu, monsieur, c'est quatre cent francs par mois à quatre séances par semaine. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
C'est... c'est à la séance ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oui, Monsieur. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Quatre cent francs par mois. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Et voilà tout ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Quoi, monsieur, vous ne trouvez pas cela suffisant ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Et l'on dit que la vie est chère à Paris. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Il semblerait que vous n'êtes pas satisfait ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
C'est qu'en vérité, je suis étonné... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Vous m'aviez promis, monsieur, de vous montrer facile et puis, vous savez, si tout va bien ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Je puis vous dire que l'on ne refusera pas une petite gratification à la fin du mois. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Bon !... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Très bien !... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Je me disais aussi... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oui, oui, oui, (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
connu, les petites gratifications. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Enfin, voilà, monsieur ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Au reste, ce n'est pas moi qui m'occupe de ces détails d'intérieur et, si vous ne trouvez pas que soit suffisant, eh bien ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Vous parlerez à ma mère. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Aïe ! aïe ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Vous avez une mère ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Plaît-il ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Je dis, vous avez une mère... une vraie ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Je ne vous comprends pas, Monsieur ; vous avez bien dû la voir, je suppose, sans cela vous ne seriez pas ici. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Oui, oui, en effet. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Je n'ai rien vu du tout. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Eh bien ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Alors, Monsieur, vous pourrez vous entendre avec elle. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Aïe ! Aïe ! ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Pourtant, je doute qu'elle consente à la moindre modification. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Elle ne consentira pas, vous croyez ? (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
J'en suis même à peu près sûre. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Alors, puisqu'il le faut, Mademoiselle, je me résigne. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Va pour quatre cents francs par mois. (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Et à quatre séances par semaine. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
À quatre séances. (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Allons, voilà qui est bien, Monsieur. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Et maintenant, si vous le permettez, nous allons commencer. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Hein !... (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Nous allons... (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Comme ça, tout de suite ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Oui, si vous voulez bien. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
C'est étrange ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Qu'est-ce que j'ai pu en faire ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Ah çà ! (Acte 1, scène 6, ÉDOUARD)
Qu'est-ce qu'elle cherche ? (Acte 1, scène 6, ?DOUARD)
Allons, je l'aurai laissée dans ma chambre. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Je suis à vous, monsieur. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
Hum ! (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
Cela n'a pas été long ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Cela se fait militairement dans cette maison. (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Sapristi ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Une, deux, en avant, marche ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Voilà le progrès ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Comme on est en retard en province... (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Enfin, voilà une petite aventure qui va joliment me lancer. (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Elle est sortie... par là... (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Voici, Monsieur. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Qu'est-ce que c'est que cela ? (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
C'est un livre que mademoiselle appelle comme ça : "Les sonnettes de bête à veine" et que mademoiselle a dit de remettre à Monsieur. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Les sonnettes des bêtes à veine ? (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
Oui. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Ça doit être de la botanique. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
"Les sonates de Beethoven". (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Monsieur croit ? (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
C'est possible ; seulement, ça ne signifie plus rien, alors. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Mais qu'est-ce qu'elle veut que j'en fasse ? (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
C'est sans doute pour que Monsieur fasse la lecture. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Ah ? (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
Merci. (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Je demande pardon à Monsieur, mais Monsieur sait-il où il va ? (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Mais oui, mon ami, mais oui. (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
C'est que cette chambre... (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
Quoi ? (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Est-ce que par hasard ? (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Parle... (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Parle donc, voyons. (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Un louis ! (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
C'est... c'est la chambre à coucher. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
Oui, la chambre, le temple de Vénus, le sanctuaire discret... (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Où repose la mère de Mademoiselle, oui, monsieur. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Hein ! (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
Quoi ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
C'est la mère ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
C'est la mère qui..., mais c'est impossible ! (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Eh bien ! (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Et ma pièce. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Pardon, Monsieur. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
C'est juste... (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Voilà vingt francs. (Acte 1, scène 7, ?DOUARD)
Mais, monsieur, c'est vingt sous. (Acte 1, scène 7, BAPTISTE)
Oui, cela ne fait rien ; gardez-les tout de même. (Acte 1, scène 7, ÉDOUARD)
C'est la mère, c'est la mère qui..., et moi qui croyais que... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Et voilà le renseignement que je paie au poids de l'or !... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Voici monsieur tout ce que j'ai pu trouver. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Qu'est-ce que c'est que ça ? (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
C'est le bâton ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Et c'est pour ?... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Oui, je trouve qu'il n'y a pas moyen de bien jouer sans cela. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Cela, c'est une drôle d'idée, par exemple. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Tenez, mettez-vous là ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Prenez une chaise, et battez ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Il faut que... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Elle veut me faire battre les meubles à présent ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Allons, tenez ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je ne suis pas très forte, je vous en préviens. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
C'est une épreuve, comme dans la franc-maçonnerie. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Allons, commençons ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Battez ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je veux bien, moi. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais je vous préviens que cela fera peut-être un peu de poussière. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Comment, de la poussière ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Allons, voyons ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
C'est égal, c'est humiliant ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Enfin. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Eh bien, Monsieur, vous n'allez pas en mesure ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais je fais comme je peux ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Monsieur, quelle poussière ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais que faites-vous ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais, vous voyez, je bats. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais qui est-ce qui vous a dit ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais c'est vous, Mademoiselle. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Moi ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Vous m'avez dit de battre. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Eh bien ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oui, la mesure ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
La mesure ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
C'est la mesure qu'il faut battre ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mais oui ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Quel drôle de professeur ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
La, la, la, la la ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Allons, recommençons ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Quelle aventure, mon_Dieu ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Tout n'est pas rose dans le rôle de protecteur d'actrices. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Être obligé de battre la mesure quand on n'entend rien à la musique... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Si mes amis me voyaient, comme ils riraient !... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je ne lui ai pas demandé de la musique, moi... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Eh bien ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Me voilà obligé d'avaler un morceau ennuyeux... qu'elle ne joue pas bien, après tout. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Ce n'est pas pour cela que je suis venu, moi !... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Enfin, je me lance. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Eh bien ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Monsieur, qu'est-ce que vous faites ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Vous voyez, je bats la mesure. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais il y a longtemps que je ne joue plus. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Pardon. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Allons, il est très distrait. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mademoiselle, vous devez être fatiguée ? (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Moi ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Pas du tout, monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Voyez-vous, la musique est une belle chose, mais il ne faut pas en abuser. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais je ne fais que commencer. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Comment, elle ne fait que commencer ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais il y en a déjà trop, Mademoiselle, il y en a déjà trop ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Cependant, Monsieur, songez que nous n'avons que quatre séances par semaine et qu'elles ne sont que d'une heure. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
C'est bien pour cela... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Si vous me jouez du piano pendant l'heure entière, qu'est-ce qui nous restera pour... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Pour ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Hein ?... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Pour... pour le reste ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Allons, je crois qu'il a un petit grain ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Non, tenez, croyez-moi, laissez votre piano ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Vous aurez bien le temps quand je serai parti. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Voyons, fermez cela ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Il a une façon de donner sa leçon, par exemple ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Et maintenant, causons. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Chère mademoiselle laissez-moi vous appeler ainsi. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Aimez-vous les huîtres ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Monsieur !... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je vous demande si vous aimez les huîtres. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Beaucoup, monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je ne suis pas rassurée. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Alors, nous disons des huîtres !... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Et la bisque, hein ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Qu'est-ce que vous pensez d'une bonne bisque ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je n'en ai jamais mangé. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
C'est excellent ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Des huîtres et une bisque, bien !... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Et maintenant, qu'est-ce que vous demandez ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mais je ne demande rien. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Au reste, je ferai tout pour le mieux, rapportez-vous en à moi. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Heureusement que sa folie est douce. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Avez-vous une enveloppe, Mademoiselle ? (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Là, monsieur, là, sur la table. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Vous ne faites rien à minuit, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Moi ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oui, après le théâtre, ce soir. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais je ne vais pas au théâtre, ce soir. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Vous faites relâche ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Ah bien ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Cela vaut encore mieux. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Et on le laisse sortir comme cela, tout seul ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Monsieur Brébant, boulevard Montmartre. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Voilà qui est fait ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Comme cela on nous retiendra le cabinet pour minuit. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Voulez-vous me permettre, chère Mademoiselle, de sonner votre domestique ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Il va venir, Monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je vous remercie. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mademoiselle a sonné ? (Acte 1, scène 8, BAPTISTE)
Dites-moi, mon garçon, veuillez remettre cette lettre à un commissionnaire pour qu'il la porte tout de suite à son adresse. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Bien, Monsieur. (Acte 1, scène 8, BAPTISTE)
Ne t'éloigne pas. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Allons, ça va bien ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Voyons, de quoi allons-nous causer ?... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Tenez, parlons un peu de vous..., de vos succès... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Figurez-vous que je n'ai pas encore vu la pièce. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Quelle pièce ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Eh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
La Petite Cabaretière, parbleu ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais ce n'est pas une pièce pour les jeunes filles. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais je ne suis pas une jeune fille, moi. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Vous, non, je le sais bien ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Aussi, n'est-ce pas pour vous que je parle. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Eh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Tenez, j'irai ce soir. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Bien, oui, c'est une idée ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
S'il croit que cela m'intéresse. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais, vous savez, c'est uniquement pour vous. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
C'est pour moi que... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Uniquement ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Vous êtes trop aimable. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Pauvre garçon, c'est triste à son âge ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Vous faites joliment parler de vous en ce moment ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
De moi ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Dame ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Tout Paris vous admire ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Votre nom est dans toutes les bouches, tous les journaux vous portent aux nues ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Moi ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Aussi, ce que vous avez d'adorateurs ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ce qu'il y a de coeurs qui brûlent pour vous ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Monsieur... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Non, tout cet encens, toutes ces louanges ne vous éblouissent pas ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Vous êtes là, toujours simple, impassible, au milieu de votre gloire et comme insouciante aux choses du dehors. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
L'orgueil qu'amène souvent la renommée n'a pas de prise sur vous et votre accueil est si charmant qu'on se trouve tout de suite à l'aise en votre présence. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Ainsi, tenez, moi, quand je suis venu à vous tout à l'heure, timide et tremblant, vous ne m'avez pas repoussé, vous m'avez accueilli, très bien accueilli, avec de la musique... même beaucoup de musique et, au lieu de l'échec que j'attendais, c'est un triomphe que je remporte ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je craignais d'être mis dehors et, non seulement je reste, mais encore, vous me faites l'honneur d'accepter un petit souper chez Brébant. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Tenez, Mademoiselle, ma chère Mademoiselle..., laissez-moi vous le dire, vous êtes un ange. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Assez, Monsieur, assez... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Non, ce n'est pas assez ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je suis riche, moi, j'ai de la fortune ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je veux que vous ayez tout ce que vous désirez ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Qu'il n'y ait un de vos caprices qui ne soit immédiatement satisfait !... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Quatre cents francs par mois, dites-vous ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mais vous en aurez le double ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Le triple ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Plus que vous n'en voudrez ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Vous aurez des huîtres à tous vos repas, puisque vous les aimez ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mais vous m'aimerez un peu, moi aussi. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Dites-moi, n'est-ce pas que vous m'aimerez un peu ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Laissez-moi, monsieur ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Voyons, vous ne me comprenez pas ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Vous n'avez donc jamais lu Roméo et Juliette, Paul et Virginie, Daphnis et Chloé, Héloïse et Abélard ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Eh bien ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Voilà ce que je suis, un Roméo sans Juliette, un Paul privé de Virginie, un Daphnis à la recherche d'une Chloé, un Abélard à la... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Non, ça n'a pas de rapport... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mais enfin, c'est vous que j'ai choisie... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
C'est vous que j'aime et l'amour m'a rendu fou ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Fou ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
J'en étais sûre... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mon_Dieu, que faire ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Venez, venez près de moi ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Laissez-moi ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Quoi, je vous fais peur ? (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Ah ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je vous en prie, laissez-moi ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais je ne veux pas vous faire de mal. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais ne tremblez donc pas comme ça, voyons, qu'est-ce qui peut vous effrayer dans mes paroles ?... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je ne vous dis que des choses très... très logiques, cependant ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Oui, oui, Monsieur, très logiques. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Il ne faut jamais les contrarier. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Tenez ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Vous le voyez... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je suis très calme, je m'assieds !... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Là, vous n'avez plus peur, n'est-ce pas ?... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Avouez que c'était de l'enfantillage. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Monsieur, un pareil discours, à moi ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Voyons ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
C'est donc la première fois que l'on vous parle de la sorte ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Oh ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Il me semble cependant qu'au théâtre... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Au théâtre ?... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Dame ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Quand on est actrice... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Actrice ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Qui ça ? (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais, vous ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Moi ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Actrice ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais dame, oui !... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais jamais de la vie, Monsieur ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Hein ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Quoi ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Vous... vous n'êtes pas ?... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mais pas du tout ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Vous n'êtes pas Mademoiselle_Dubarroy ? (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mademoiselle Dubarroy, quelle idée ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Allons, vous voulez rire ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Avouez que vous voulez rire. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
C'est très sérieux, je vous assure. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mais alors, je... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Je ne comprend pas... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je perds la tête... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Pourquoi suis-je ici ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
En effet, Monsieur, je ne vois pas... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je me demande. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Vous vous demandez ?... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
C'est comme moi... je me demande... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Ça fait que nous nous demandons tous les deux... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je dois être absolument ridicule. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Attendez donc... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je crois que je comprends, mais oui, c'est cela !... (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je sais que nous avons une actrice pour voisine, ce doit être Mademoisellle Dubarroy, et alors, vous vous serez trompé de maison, voilà. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Elle demeure au 2 bis, et ici, c'est le numéro 2. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
C'est le numéro... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Deux ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Parfaitement ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
C'est le... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
En vérité, je n'en reviens pas ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Je me suis trompé d'hôtel et c'est dans celui d'à côté que... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Tandis que moi, je... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Où est mon chapeau ? (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Le voici, monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mademoiselle, je suis confus, honteux... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mon_Dieu, tout le monde peut faire des erreurs, Monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Et tenez, moi-même, je vous prenais pour un professeur de piano. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Professeur de piano, moi ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mais je ne sais pas en jouer. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Voilà pourquoi je vous ai fatigué de ma musique, pourquoi je vous ai fait battre la mesure, ce dont vous vous acquittez assez mal, il faut vous rendre cette justice. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
C'est que je n'ai jamais été chef d'orchestre, moi, voyez-vous. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Enfin, Monsieur, tout s'explique et tout s'arrange. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Et je vous fais mes excuses. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Monsieur ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Et maintenant, je vous rends votre liberté ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Je comprends, Mademoiselle. (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Mademoiselle Dubarroy demeure à côté. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Je n'irai point chez Mlle Dubarroy, je n'en ai plus envie, je vous assure. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mademoiselle, j'espère qu'un jour ou l'autre, bientôt peut-être, j'aurai l'honneur de vous être présenté. (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 8, LUCILE)
On se retrouve, dans le monde. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Et que je pourrai ainsi renouer régulièrement une connaissance faite aujourd'hui d'une si étrange façon ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Je souhaite que le hasard vous vienne en aide, Monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Oh ! (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Au besoin, ce sera moi qui l'aiderai, Mademoiselle... (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Mademoiselle ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)
Monsieur. (Acte 1, scène 8, LUCILE)
Mademoiselle... (Acte 1, scène 8, ÉDOUARD)
Allons, j'étais bien venu pour me lancer, mais je n'aurais jamais cru que ce fût dans cet état là ! (Acte 1, scène 8, ?DOUARD)

TOUT Ã€ BROWN-SÃ‰QUARD !... (1887)

Voyons ! (Acte 1, scène 1, )
Quel âge me donnez-vous ? (Acte 1, scène 1, )
Vingt-huit ans ? (Acte 1, scène 1, )
J'en ai quatre-vingt-dix-neuf ! (Acte 1, scène 1, )
Et quand je dis quatre-vingt-dix-neuf, j'en ai peut-être plus, parce qu'enfin, vous savez ce que c'est ?... (Acte 1, scène 1, )
Quand on a atteint un certain âge, il arrive qu'on aime bien, de temps en temps ; à avaler une ou deux années... (Acte 1, scène 1, )
Et alors, quand, après, on veut faire l'addition juste... (Acte 1, scène 1, )
À moins d'être très bon comptable, on ne s'y retrouve plus. (Acte 1, scène 1, )
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, )
Maintenant, il n'y a plus besoin de s'occuper de ces additions-là... (Acte 1, scène 1, )
Il ne faut plus penser qu'aux soustractions... (Acte 1, scène 1, )
Et pour ça, gloire à Brown-Séquard ! (Acte 1, scène 1, )
Vous ne savez peut-être pas ce que c'est que Brown-Séquard ? (Acte 1, scène 1, )
C'est bien ça ! (Acte 1, scène 1, )
Mais, Brown-Séquard, il est plus grand que la Tour_Eiffel, qui est destinée à vieillir... (Acte 1, scène 1, )
Tandis que lui, il est fait pour rajeunir... (Acte 1, scène 1, )
Pour rajeunir les autres, s'il vous plaît ! (Acte 1, scène 1, )
Parfaitement : prenez un homme dans les soixante-dix à soixante-quinze ans, - vous trouverez cela plutôt parmi les vieillards, - portez ce vieux corps à Brown-Séquard. (Acte 1, scène 1, )
Vlan ! (Acte 1, scène 1, )
En un tour de main, il vous rendra un corps tout neuf. (Acte 1, scène 1, )
Vous me direz que c'était une idée qui existait déjà, puisque, depuis longtemps, vous voyiez, sur toutes les affiches de chapeliers : "Donnez quatre francs et un vieux chapeau, on vous en rendra un neuf. (Acte 1, scène 1, )
Mais, enfin, ce n'était en pratique que chez les chapeliers, et c'est déjà très beau d'avoir pensé à appliquer cette idée-là à l'humanité... (Acte 1, scène 1, )
Et puis, et puis enfin, Brown-Séquard ne vous demande pas quatre francs pour ça ! (Acte 1, scène 1, )
Qu'est-ce que vous voulez ; moi, je mets cet homme-là beaucoup plus haut que Musset ou Victor_Hugo. (Acte 1, scène 1, )
Vous me direz : "Ceux-ci ont chanté la force, l'amour et la jeunesse !..." (Acte 1, scène 1, )
Mais j'aime beaucoup mieux l'autre, qui me permet de chanter tout ça moi-même... (Acte 1, scène 1, )
Et comment ? (Acte 1, scène 1, )
Grâce à un élixir... (Acte 1, scène 1, )
Une mixture qu'il a trouvée... (Acte 1, scène 1, )
Une eau qui vous rend la vie... (Acte 1, scène 1, )
Une eau-de-vie... (Acte 1, scène 1, )
Quoi ! (Acte 1, scène 1, )
Ah ! (Acte 1, scène 1, )
Voilà une marque qui enfoncera celle d'Hennessy ou de Martell ! (Acte 1, scène 1, )
Comme c'est simple : Vous prenez les organes nobles d'un individu quelconque... (Acte 1, scène 1, )
Il ne faudrait pas croire que, par "organes nobles", on entende des organes de marquis ou de ducs... (Acte 1, scène 1, )
N'importe qui a des organes nobles... même dans l'intransigeance la plus avancée... (Acte 1, scène 1, )
Ainsi Monsieur_Laguerre ou Monsieur_Rochefort ont des organes nobles... (Acte 1, scène 1, )
Quand je dis Monsieur_Rochefort, je choisis mal mon exemple : Il est marquis ! (Acte 1, scène 1, )
Mais, enfin, il ne serait pas marquis qu'il en aurait tout de même ! (Acte 1, scène 1, )
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, )
Ce sont ces... substances, qui, soigneusement pilées dans de l'eau distillée, rendent de si grands services à la société... (Acte 1, scène 1, )
En vertu, sans doute, de ce dicton : "Noblesse oblige !" (Acte 1, scène 1, )
Seulement, voilà ! (Acte 1, scène 1, )
Le difficile était précisément de se procurer lesdites substances. (Acte 1, scène 1, )
On avait bien pensé à faire appel à la bonne volonté des âmes généreuses... (Acte 1, scène 1, )
À organiser pour ainsi dire, une collecte, où l'on n'accepterait que les dons en nature... (Acte 1, scène 1, )
Malheureusement Brown-Séquard avait compté sans l'égoïsme de la nature humaine. (Acte 1, scène 1, )
On ne saurait croire combien peu de gens sont disposés à se laisser piler pour le progrès de la science et l'amour de l'humanité. (Acte 1, scène 1, )
C'est alors que Brown-Séquard a songé à s'adresser à une autre classe d'individus avec lesquels on n'avait pas à entrer en discussion sur les droits de la propriété... (Acte 1, scène 1, )
Aux lapins ! (Acte 1, scène 1, )
Le lapin est, en effet, un animal qui, sans en avoir l'air, se rapproche beaucoup de l'homme, et la preuve, c'est que sans cesse vous entendez dire, pour désigner un de ces braves à toute épreuve, un de ces gaillards qui payent comptant, à l'heure dite : "C'est un lapin !" (Acte 1, scène 1, )
Quelques dames emploient aussi ce terme-là ; mais alors ce n'est plus du tout pour désigner un gaillard qui paye comptant. (Acte 1, scène 1, )
Donc, si le lapin se rapproche de l'homme, rien d'étonnant à ce que les propriétés de l'un s'assimilent à celles de l'autre. (Acte 1, scène 1, )
C'est pourquoi Brown-Séquard, pour expérimenter son invention, eut recours à quelques-uns de ces animaux, auxquels il emprunta précisément les... propriétés en question. (Acte 1, scène 1, )
Quand je dis "emprunta", c'est dans le sens, bien entendu, où l'emploient les gens qui vous demandent cent sous !... avec la ferme intention de ne pas vous les rendre. (Acte 1, scène 1, )
Et voilà : le tout trituré, et, ensuite, injecté sous la peau du vieillard à retaper, c'est là ce qui vous rend cette belle jeunesse que vous admirez chez moi. (Acte 1, scène 1, )
Je vous dis : c'est merveilleux. (Acte 1, scène 1, )
C'est même pour ça qu'il ne faut pas trop en abuser, parce que, au bout d'un certain temps, à force de rajeunir, on finirait par n'être pas né. (Acte 1, scène 1, )
Pour soi, ma foi, ce ne serait pas un grand mal ; mais quelles conséquences pour les enfants qui se trouveraient être les fils d'un père qui n'est pas encore de ce monde ! (Acte 1, scène 1, )
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 1, )
Je ne vous dirai pas que cette invention a atteint son plus haut degré de perfectionnement. (Acte 1, scène 1, )
Non, car jusqu'à présent on n'a pas encore pu dégager le véritable principe vivifiant des autres principes nuisibles ou contraires. (Acte 1, scène 1, )
C'est ainsi qu'aujourd'hui, en vous injectant la force et la jeunesse de l'animal, on vous injecte aussi ses autres propriétés ! (Acte 1, scène 1, )
C'est plein d'inconvénients. (Acte 1, scène 1, )
Ainsi, tenez, il y a une vieille dame... on l'a rajeunie en lui inoculant une décoction de femelle de cobaye. (Acte 1, scène 1, )
Au moment de l'opération, on ne s'est pas aperçu que la bête était pleine et, quelques mois après, cette bonne dame mettait au monde une portée de petits cochons d'Inde. (Acte 1, scène 1, )
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, )
Vous m'avouerez que c'est très ennuyeux ! (Acte 1, scène 1, )
Voilà une source de procès quand la dame mourra ! (Acte 1, scène 1, )
Car, enfin, vous vous figurez la tête des collatéraux quand ils verront l'héritage passer entre les pattes de la ligne directe. (Acte 1, scène 1, )
Et s'il n'y avait que cet exemple ! (Acte 1, scène 1, )
Tenez, vous n'avez pas vu Louise_Michel depuis quelques temps. (Acte 1, scène 1, )
Ah ! (Acte 1, scène 1, )
Bien !... (Acte 1, scène 1, )
Elle aussi, elle a eu l'idée de se faire rajeunir... parce que beaucoup de gens lui avaient dit qu'elle commençait à devenir rococo... (Acte 1, scène 1, )
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, )
Aujourd'hui, elle est complètement albinos. (Acte 1, scène 1, )
Oui, parce qu'on lui a inoculé des organes de lapins russes. (Acte 1, scène 1, )
Vous voyez donc où est le danger ! (Acte 1, scène 1, )
C'est même à cause de ces fâcheuses assimilations que le gouvernement a fait interdire à Monsieur_Brown-Séquard d'employer le lapin ou le cobaye avec les ministres qu'il pourrait avoir à traiter, ces messieurs ayant assez de leurs tendances naturelles, sans qu'il soit encore besoin de leur inoculer des organes de rongeurs. (Acte 1, scène 1, )
Ces restrictions faites, l'invention n'en reste pas moins admirable. (Acte 1, scène 1, )
J'ai eu l'occasion de voir plusieurs des vieillards en traitement comme moi, chez Brown-Séquard. (Acte 1, scène 1, )
Ce sont de véritables gamins ! (Acte 1, scène 1, )
Je les ai trouvés en train de jouer aux billes ! (Acte 1, scène 1, )
Il y en avait même qui tétaient. (Acte 1, scène 1, )
Mais, alors, c'étaient ceux qui étaient en enfance. (Acte 1, scène 1, )
C'était charmant, un vrai printemps ! (Acte 1, scène 1, )
Il y avait là, entre autres, un tout jeune homme très élégant. (Acte 1, scène 1, )
Brown-Séquard me mena à lui et me dit : "Je vous présente Monsieur_Jules _Grévy ! " (Acte 1, scène 1, )
C'était l'ancien Président. (Acte 1, scène 1, )
On ne le croirait pas... (Acte 1, scène 1, )
Il est méconnaissable. (Acte 1, scène 1, )
Immédiatement, nous nous sommes liés !... (Acte 1, scène 1, )
Il m'a expliqué que c'était Madame_Grévy qui l'avait envoyé chez le savant, parce qu'il paraît qu'à Mont-sous-Vaudrey on se plaignait beaucoup qu'il n'y eût pas de petit Grévy dans la famille... (Acte 1, scène 1, )
Oui, ils sont très Grévistes à Mont-sous-Vaudrey ! (Acte 1, scène 1, )
Et alors, Grévy avait promis... (Acte 1, scène 1, )
En dépit de Wilson, qui la trouve mauvaise. (Acte 1, scène 1, )
Seulement, voilà ! (Acte 1, scène 1, )
Une chose ennuie fort, aujourd'hui, l'ancien Président... (Acte 1, scène 1, )
C'est précisément à propos de Wilson... (Acte 1, scène 1, )
Il est arrivé que, depuis qu'il est en traitement, le beau-père est devenu beaucoup plus jeune que son gendre, et alors, c'est celui-ci, maintenant, qui exige que l'autre lui parle avec respect ; il lui a dit : "Quand tu m'adresses la parole, je te défends de me tutoyer... (Acte 1, scène 1, )
Et je te prie d'enlever ton chapeau ! " (Acte 1, scène 1, )
C'est vexant. (Acte 1, scène 1, )
Je n'avais rien à faire ce jour-là, ni Grévy non plus, je lui propose un tour de promenade. (Acte 1, scène 1, )
Nous prenons l'omnibus. (Acte 1, scène 1, )
Grévy me dit : "Je n'ai que des pièces de cinq francs sur moi... (Acte 1, scène 1, )
Vous seriez bien aimable de payer le conducteur..." (Acte 1, scène 1, )
J'allonge douze sous, et nous descendons devant l'Élysée. (Acte 1, scène 1, )
Là, nous nous arrêtons, et Grévy pousse un soupir : "Dire qu'il y a deux ans, j'étais Président là-dedans ! (Acte 1, scène 1, )
Ah ! (Acte 1, scène 1, )
C'était une bonne affaire !" (Acte 1, scène 1, )
Mais, à ce moment, le fonctionnaire, qui a des ordres pour ne pas laisser stationner, vient nous dire : "Allons, jeunes gens, circulez ! " (Acte 1, scène 1, )
Alors nous sommes allés dîner. (Acte 1, scène 1, )
Au moment de l'addition, Grévy me dit : "Je n'ai que des billets de cent francs sur moi, vous seriez bien aimable de régler !..." (Acte 1, scène 1, )
L'addition payée, nous gagnons les Folies-Bergère, et nous prenons une loge. (Acte 1, scène 1, )
Grévy me dit : "Je n'ai que des billets de mille francs sur moi, vous seriez aimable de régler !..." (Acte 1, scène 1, )
Et nous passons une soirée délicieuse. (Acte 1, scène 1, )
Grévy fait la connaissance d'une petite dame charmante et du meilleur monde... (Acte 1, scène 1, )
Si bien qu'à la fin ils ne veulent plus se quitter... (Acte 1, scène 1, )
Alors, moi, je les laisse et je rentre. (Acte 1, scène 1, )
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, )
Vous ne le croiriez pas... (Acte 1, scène 1, )
J'ai revu la dame, il y a peu de jours : Grévy !... (Acte 1, scène 1, )
Grévy, dont nous connaissons cependant la générosité proverbiale, Grévy ne lui avait pas laissé le plus petit souvenir ! (Acte 1, scène 1, )
Et ! (Acte 1, scène 1, )
Savez-vous pourquoi tout ça ! (Acte 1, scène 1, )
À cause de la fâcheuse lacune que je vous signalais tout à l'heure : Grévy avait été inoculé avec des organes de lapin ! (Acte 1, scène 1, )

Dans les 1907 textes du corpus, il y a 12 textes (soit une présence dans 0,63 % des textes) dans lesquels il y a 3197 occurences de la forme recherchée, soit une moyenne de 266,42 occurences par texte.

n°	Titres	Acte 1	Total
1	NOTRE FUTUR	468	468
2	L'HOMME INT?GRE	98	98
3	UN MONSIEUR QUI EST CONDAMN? ? MORT	135	135
4	LE POTACHE	119	119
5	AUX ANTIPODES	103	103
6	LE VOLONTAIRE	116	116
7	C'EST UNE FEMME DU MONDE	941	941
8	C'EST UNE FEMME DU MONDE	2	2
9	LE JUR?	177	177
10	LES C?L?BRES	141	141
11	UN MONSIEUR QUI N'AIME PAS LES MONOLOGUES	86	86
12	UN MONSIEUR QUI N'AIME PAS LES MONOLOGUES	6	6
13	AMOUR ET PIANO	673	673
14	AMOUR ET PIANO	4	4
15	TOUT ? BROWN-S?QUARD !...	128	128
	Total	3197	3197