******************************************************** DC.Title = LE BAPTÊME D'UNE ROSE, MONOLOGUE. DC.Author = BEISSIER, Fernand DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Monologue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 11/09/2021 à 06:08:06. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/BEISSIER_BAPTEMEROSE.xml DC.Source = http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k(5774857d DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LE BAPTÊME D'UNE ROSE MONOLOGUE Dit par Mlle REICHEMBERG de la Comédie-Française. 1896; Droits de traduction, de reproduction et de représentation réservés pour tous pays, y compris la Suède et la Norvège. Par Fernand BEISSIER Imprimerie de Poissy. - S. LEJAY. PERSONNAGES LA RÉCITANTE. La scène se passe à Paris, dans le jardin des Plantes. LE BAPTÊME D'UNE ROSE RÉCITANTE. Du baptême d'une Rose Je fus témoin, l'autre été. Je ne sais, en vérité Comment arriva la chose. Mais je vous vois, dès ceci Baisser la tête, et sourire. Si vous doutez de mon dire, Écoutez-moi bien : Voici De quelle façon charmante Tout se passa. - Le matin, D'abord, se mit en chemin Une pervenche, parente De la famille. Elle allait Inviter, suivant l'usage. Tout le joyeux voisinage. Le Parrain l'accompagnait, Ayant pour la circonstance Mis ses habits de gala Et chacun, de ci, de là Leur tirait sa révérence. Les canaris, beaux parleurs Menaient déjà grand tapage Chaque nid sous le feuillage Était tapissé de fleurs. Les rossignols en cachette Apprenaient des airs nouveaux. Dans l'eau claire des ruisseaux. Pour juger de sa toilette. Chaque fauvette, en passant, Se mirait - sur une branche, En plumage de dimanche, Un vieux perroquet savant Dressait l'acte de naissance, Sur une feuille de houx. Par groupes, accouraient tous Affaires, pleins d'importance, Les papillons, qu'on sentait Déjà perdre un peu la tête. Comme aux jours de grande fête, Dans chaque buisson chantait Un orchestre de cigales : Et les fleurs qui s'avançaient Doucement se balançaient Aux bruits joyeux des cymbales. De toilettes et de présents, En frais elles s'étaient mises. Avec des airs de marquises Elles allaient à pas lents, Minaudant, faisant des grâces Et saluant leurs amis. Puis, après avoir remis Leurs cadeaux - vite à leurs places, Dans un murmure flatteur, Elles se faisaient conduire. Chargé de les introduire, Le premier garçon d'honneur Un gardénia superbe. Les recevait - et gardant Pour chacune un compliment, Il leur offrait un brin d'herbe, Sur lequel était gravé Le programme de la fête - La marraine déjà prête S'occupait du nouveau-né. Un petit bouton de rose, Poussé ce même matin, Tout vêtu de vert satin, Dans sa coque encor mi-close. Le Baptême se faisait A l'ombre d'une aubépine. La source la plus voisine Aux pieds du buisson passait. D'un peu de mousse nouvelle On avait fait un berceau, Et dressé comme rideau Deux plumes de tourterelle. Et tandis que doucement Se balançaient les clochettes, Et qu'aux refrains des fauvettes Se mêlaient joyeusement Les chansons victorieuses Des rossignols tapageurs, Tandis que toutes les fleurs S'inclinaient silencieuses, Grave en son blanc vêtement, Un lys, la corolle ouverte, Inclinant sa tige verte Laissa tomber lentement Une goutte de rosée, Claire comme un diamant, Sur la rose qui, brisant, D'un coup, sa coque irisée S'épanouit au soleil - C'est ainsi, mesdemoiselles, Qu'au beau temps des fleurs nouvelles Ce baptême sans pareil Se termina. - Quant au reste À la fête qui suivit, Comme on ne m'en a rien dit. Je n'en sais rien. - Je n'atteste Que ce que j'ai vu. - Pourtant Si vous doutiez de l'histoire, De grâce, ayez l'air d'y croire. L'auteur en sera content. ==================================================