******************************************************** DC.Title = DC.Author = BARY, René DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Dialogue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 30/09/2024 à 19:13:00. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/BARY_BONOFFICE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1097097 DC.Source.cote = BnF LLA Z-20072 DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** DU BON OFFICE CONVERSATION XXV. XCVII. AVEC PRIVILÈGE DU ROI. PAR RENÉ BARY, Conseiller et Historiographe du Roi. Achevé d'imprimer pour la première foi le 24 jour de mars 1662. Les exemplaires ont été fournis ACTEUR. BEATRIX. TYBAIDE. Texte extrait de "L'esprit de cour, ou Les conversations galantes, divisées en cent dialogues, dédiées au Roi.", René Bary, Paris : de C. de Sercy, 1662. pp 162-166. DU BON OFFICE Tybaide loue une Fille, de ce qu'elle a défendu une autre fille contre un médisant. TYBAIDE. Je sais bien, Mademoiselle, que vous êtes pleine d'esprit, et que de quelque sujet vous parliez, vous vous en acquittez dignement : mais permettez-moi de vous dire que la chaleur du discours vous a noblement emporté, que votre amitié n'a jamais paru ni si éloquente, ni si spirituelle. BEATRIX. Je ne puis souffrir qu'on choque ce qu'on doit respecter ; je porte hautement les intérêts de la vertu ; et quoique je ne la possède pas, je l'aime de telle façon que j'aimerais mêmes mes ennemis, s'ils la possédaient. TYBAIDE. Si Dorilas vous eut bien connu, il n'eut en garde de se faire connaître. BEATRIX. Il a crû sans doute que j'étais de ces filles lâches et complaisantes, de ces filles qui prennent plaisir à ouïr ce qu'on prend plaisir à inventer. TYBAIDE. Comme la plupart des Dames croient que les louanges qu'on donne aux autres, diminuent celles qu'elles prétendent, il s'est imaginé, ou que votre vanité appuierait sa médisance, ou du moins que votre complaisance épargnerait sa liberté : mais vos yeux ont témoigné le supplice de vos oreilles ; et s'il eut entendu leur langage, il vous eut tenu un autre discours. BEATRIX. Quoi qu'il n'ait pas d'abord connu mon humeur, il a pourtant d'abord observé mon visage ; mais à dire le vrai, il a une étrange démangeaison de maltraiter les Dames ; et pourvu que sur les sujets qui se présentent, il puisse passer pour brillant, il ne se soucie pas de passer pour détracteur. TYBAIDE. Il a fait une description bien noire d'une vie bien innocente. BEATRIX. Si Statile a été bien attaquée, il me semble qu'elle a été bien défendue. TYBAIDE. Vous avez fait voir d'abord que la détraction était toute ensemble et lâche et suspecte, et qu'encore que la Cour en fit une qualité politique, on la devait considérer comme un vice insupportable. Vous avez examiné ensuite les raisons de Dorilas ; vous avez pesé les choses au poids du Sanctuaire ; et comme vous avez reconnu qu'en la personne de votre adversaire, la vérité gardait le silence, la haine entretenait le Bureau, votre clairvoyance a confondu l'imposture, et votre aigreur a poussé l'insolence. BEATRIX. La vérité a ses vigueurs, et l'affection a ses emportements. TYBAIDE. Il y a de la gloire à défendre la vertu. BEATRIX. En effet, c'est dans ces belles occasions que l'extérieur doit perdre les mesures, et que le dedans doit conserver sa chaleur, que la timidité doit disparaître et que le zèle doit éclater. ==================================================