Occurences de l'expression

tu

pour MARIVAUX

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FÉLICIE (1750)

  1. N'y a-t-il point quelque vertu, quelque qualité dont je puisse encore vous douer ? (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  2. Je m'en garderai bien ; la nature y a suffisamment pourvu ; et si je vous en donnais encore, vous en auriez trop ; je vous nuirais. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  3. De la vertu suivez les lois, v.1 (Acte 1, scène 3, LA-MODESTIE)
  4. Peut-être ne connaissez-vous pas ces lieux, et vous voyez l'envie que j'ai de vous y servir. Ne me refusez pas d'entrer chez moi ; je chéris la vertu, et vous y serez en sûreté. (Acte 1, scène 5, DIANE)
  5. Je vous en promets, moi, de plus satisfaisants, quand vous les aurez un peu goûtés, des plaisirs qui vont au profit de la vertu même. (Acte 1, scène 5, DIANE)
  6. C'est que je suis l'amie de la vertu. (Acte 1, scène 6, LA-MODESTIE)
  7. Je ne vous propose pas de vous en aller, je ne veux pas seulement vous perdre de vue, et ce que j'en dis n'est que pour vous épargner son importunité. (Acte 1, scène 8, FÉLICIE)
  8. Vous permettre de m'aimer, vous l'entendre dire, vous aimer moi-même, à la bonne heure, passe pour cela ; s'il y entre de la faiblesse, elle est excusable ; on peut être tendre et pourtant vertueuse ; mais vous me proposez d'être insensée, d'être extravagante, d'être méprisable ; oh ! (Acte 1, scène 9, FÉLICIE)
  9. Vous parlez de vertu, Félicie, les dieux me sont témoins que je suis aussi jaloux de la vôtre que vous même, et que je ne songe qu'à rendre notre séparation impossible. (Acte 1, scène 9, LUCIDOR)
  10. L'infortunée n'a pas moins résolu de se perdre. (Acte 1, scène 11, DIANE)
  11. Fille infortunée, croyez-en nos conseils et nos alarmes. (Acte 1, scène 11, DIANE)
  12. Ce sont elles dont le départ excite vos pleurs au moment où j'arrive, pénétré de l'amour le plus tendre et le plus inviolable, avec l'espérance de l'hymen le plus fortuné qui sera jamais ! (Acte 1, scène 12, LUCIDOR)
  13. Amant dangereux et trompeur, ennemi de la vertu, perfides impressions de l'amour, effacez-vous de son coeur, et disparaissez. (Acte 1, scène 13, LA-FEE)

LA DOUBLE INCONSTANCE (1724)

  1. Madame, ouvrez les yeux, voyez votre fortune, et profitez de ses faveurs. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  2. Eh bien, as-tu quelque espérance à me donner ? (Acte 1, scène 2, LE-PRINCE)
  3. Mon sentiment à moi est qu'il y a quelque chose d'extraordinaire dans cette fille-là ; refuser ce qu'elle refuse, cela n'est point naturel, ce n'est point là une femme, voyez-vous, c'est quelque créature d'une espèce à nous inconnue. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  4. Je viens recevoir tes ordres, que me veux-tu ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  5. Oui-dà, tu es jolie aujourd'hui ! (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  6. Ôte cette mouche galante que tu as là ! (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  7. Pourquoi persécutes-tu ma mouche ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  8. Or ça, Lisette, tu es grande et bien faite. (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  9. Tu aimes à plaire ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  10. Saurais-tu avec une adresse naïve et modeste inspirer un tendre penchant à quelqu'un, en lui témoignant d'en avoir pour lui, et le tout pour une bonne fin ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  11. Mais j'en reviens à ma mouche, elle me paraît nécessaire à l'expédition que tu me proposes. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  12. N'oublieras-tu jamais ta mouche ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  13. la modestie de ces femmes-là n'est pas faite comme la nôtre ; nous avons des dispenses qui le scandaliseraient ; ainsi ne regrette plus tes mouches, et mets-en la valeur dans tes manières ; c'est de ces manières dont je te parle ; je te demande si tu sauras les avoir comme il faut ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  14. Voyons, que lui diras-tu ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  15. Que lui dirais-tu, toi ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  16. Il faut en effacer cela ; tu mets je ne sais quoi d'étourdi et de vif dans ton geste, quelquefois c'est du nonchalant, du tendre, du mignard ; tes yeux veulent être fripons, veulent attendrir, veulent frapper, font mille singeries ; ta tête est légère ; ton menton porte au vent ; tu cours après un air jeune, galant et dissipé ; parles-tu aux gens, leur réponds-tu ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  17. Tu prends de certains tons, tu te sers d'un certain langage, et le tout finement relevé de saillies folles ; oh ! (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  18. Mais de la façon dont tu arranges mes agréments, je ne les trouve pas si jolis que tu dis ! (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  19. C'est que je les examine, moi, voilà pourquoi ils deviennent ridicules : mais tu es en sûreté de la part des hommes. (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  20. Rien : tu laisseras aller tes regards comme ils iraient si ta coquetterie les laissait en repos ; ta tête comme elle se tiendrait, si tu ne songeais pas à lui donner des airs évaporés ; et ta contenance tout comme elle est quand personne ne te regarde. (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  21. Oh dame, veux-tu que je te dise ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  22. Tu n'es qu'une femme, est-ce que cela anime ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  23. Laissons cela, car tu m'emporterais la fleur de mon rôle. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  24. S'il vient à t'aimer, tu l'épouseras, et cela te fera ta fortune ; as-tu encore des scrupules ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  25. Tu n'es, non plus que moi, que la fille d'un domestique du Prince, et tu deviendras grande dame. (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  26. Adieu, tu n'as qu'à m'avertir quand il sera temps de commencer. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  27. Il ne peut se résoudre à quitter Silvia, je vous dirai même qu'on lui a prédit l'aventure qui la lui a fait connaître, et qu'elle doit être sa femme ; il faut que cela arrive, cela est écrit là-haut. (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  28. Là-haut on n'écrit pas de telles impertinences : pour marque de cela, si on avait prédit que je dois vous assommer, vous tuer par derrière, trouveriez-vous bon que j'accomplisse la prédiction ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  29. Qu'ai-je besoin de faire fortune pour ces canailles-là ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  30. Eh morbleu, il n'y a pas de raison à vous d'avoir une autre voiture que la mienne. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  31. tubleu ! (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  32. Et en vertu de quoi étiez-vous surprise ? (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  33. Écoutez, si vous m'aimez tout de bon, retirez-vous vite, afin que cela s'en aille ; car je suis pris, et naturellement je ne veux pas qu'une fille me fasse l'amour la première, c'est moi qui veux commencer à le faire à la fille, cela est bien meilleur. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  34. Allons, allons, c'est maintenant à moi à tenter l'aventure. (Acte 1, scène 8, FLAMINIA)
  35. Écoutez, vous m'avez battu : mais je vous le pardonne, je vous crois un garçon raisonnable. (Acte 1, scène 10, TRIVELIN)
  36. J'ai peur de vous perdre ; j'ai peur qu'on ne vous fasse quelque mal par méchanceté de jalousie ; j'ai peur que vous ne soyez trop longtemps sans me voir, et que vous ne vous y accoutumiez. (Acte 1, scène 12, SILVIA)
  37. Petit coeur, est-ce que je m'accoutumerais à être malheureux ? (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  38. Mais ils me conseillent cela tout naturellement, sans avoir honte, non plus que s'ils m'exhortaient à quelque bonne action. (Acte 2, scène 1, SILVIA)
  39. Voilà justement ce qui touche le Prince, voilà ce qu'il estime ; c'est cette ingénuité, cette beauté simple, ce sont ces grâces naturelles : Eh ! (Acte 2, scène 1, FLAMINIA)
  40. Voilà une créature bien effrontée ! (Acte 2, scène 3, FLAMINIA)
  41. Vous savez que je suis pénétré de respect pour vous ; vous connaissez mon coeur, je venais ici pour me donner la satisfaction de vous voir, pour jeter encore une fois les yeux sur une personne si chère, et reconnaître notre souveraine ; mais je ne prends pas garde que je me découvre, que Flaminia m'écoute, et que je vous importune encore ! (Acte 2, scène 3, LE-PRINCE)
  42. Je m'en vais donc sur votre parole ; pourvu qu'il ne me dise pas après : Pourquoi as-tu pris mes présents ? (Acte 2, scène 4, SILVIA)
  43. Écoute, je suis ton maître, car tu me l'as dit ; je n'en savais rien, fainéant que tu es ! (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  44. S'il t'arrive de faire le rapporteur, et qu'à cause de toi on fasse seulement la moue à cette honnête fille-là, c'est deux oreilles que tu auras de moins : je te les garantis dans ma poche. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  45. Deux oreilles, entends-tu bien à présent ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  46. Quand ces amis-là s'en iraient aussi avec vous, il n'y aurait pas grand mal ; car dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  47. Si vous n'y consentiez pas, ma fortune serait ruinée ; à présent qu'il ne m'est plus permis de voir le Prince, que ferais-je à la cour ? (Acte 2, scène 7, LE-SEIGNEUR)
  48. C'est se moquer, vous ne méritez pas d'être exilé, vous avez cette bonne fortune-là pour rien. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  49. Le Prince a beaucoup de bienveillance pour elle ; elle est la fille d'un de ses officiers ; et je me suis imaginé de lui faire sa fortune en la mariant à un petit-cousin que j'ai à la campagne, que je gouverne, et qui est riche. (Acte 2, scène 7, LE-SEIGNEUR)
  50. Ah, quelle situation ! (Acte 2, scène 10, LISETTE)
  51. C'était le garçon le plus passable de nos cantons, il demeurait dans mon village, il était mon voisin, il est assez facétieux, je suis de bonne humeur, il me faisait quelquefois rire, il me suivait partout, il m'aimait, j'avais coutume de le voir, et de coutume en coutume je l'ai aimé aussi, faute de mieux : mais j'ai toujours bien vu qu'il était enclin au vin et à la gourmandise. (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  52. Voilà de jolies vertus, surtout dans l'amant de l'aimable et tendre Silvia ! (Acte 2, scène 11, FLAMINIA)
  53. D'un côté, Arlequin est un petit négligent qui ne songe ici qu'à manger ; d'un autre côté, si on me renvoie, ces glorieuses de femmes feront accroire partout qu'on m'aura dit : Va-t'en, tu n'es pas assez jolie. (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  54. Si Arlequin se mariait à une autre fille que moi, à la bonne heure ; je serais en droit de lui dire : Tu m'as quittée, je te quitte, je prends ma revanche : mais il n'y a rien à faire ; qui est-ce qui voudrait d'Arlequin ici, rude et bourru comme il est ? (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  55. Non, je le dis encore, il n'y a que l'amour de Silvia qui soit véritablement de l'amour ; les autres femmes qui aiment ont l'esprit cultivé, elles ont une certaine éducation, un certain usage, et tout cela chez elles falsifie la nature ; ici c'est le coeur tout pur qui me parle ; comme ses sentiments viennent, il les montre ; sa naïveté en fait tout l'art, et sa pudeur toute la décence. (Acte 3, scène 1, LE-PRINCE)
  56. Dans la première conversation, je l'instruirai de l'état de ses petites affaires avec moi, et ce penchant qui est incognito chez lui, et que je lui ferai sentir par un autre stratagème, la douceur avec laquelle vous lui parlerez, comme nous en sommes convenus, tout cela, je pense, va vous tirer d'inquiétude, et terminer mes travaux dont je sortirai, seigneur, victorieuse et vaincue. (Acte 3, scène 1, FLAMINIA)
  57. Il faut, après cela, qu'on nous marie Silvia et moi, et qu'on m'ouvre la porte de la maison ; car j'ai accoutumé de trotter partout, et d'avoir la clef des champs, moi. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  58. Allons vite, tirez votre plume, et griffonnez-moi mon écriture. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  59. tubleu, vous avez raison, je ne suis qu'une bête : allons, me voilà noble, je garde le parchemin, je ne crains plus que les rats, qui pourraient bien gruger ma noblesse ; mais j'y mettrai bon ordre. (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  60. Vertuchoux, ces devoirs-là sont bons ! (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  61. À l'égard du reste, comme je vous ai dit, ayez de la vertu, aimez l'honneur plus que la vie, et vous serez dans l'ordre. (Acte 3, scène 4, LE-SEIGNEUR)
  62. Comment donc faire pour tuer le monde et le laisser vivre ? (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  63. Il faudra donc qu'il me signe un contrat comme quoi je serai exempt de me faire tuer par mon prochain, pour le faire repentir de son impertinence avec moi. (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  64. Mardi, vous êtes bienheureux ; sans cela je vous dirais de bon coeur ce que vous méritez : mais votre honneur voudrait peut-être faire son devoir, et après cela, il faudrait vous tuer pour vous venger de moi. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  65. C'est ton prince lui-même qui te parle, et non pas un officier du palais, comme tu l'as cru jusqu'ici aussi bien que Silvia. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  66. Tu dois m'en croire ! (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  67. Tu te plains donc bien de moi, Arlequin ? (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  68. Je te prive de Silvia, il est vrai : mais demande-moi ce que tu voudras, je t'offre tous les biens que tu pourras souhaiter, et laisse-moi cette seule personne que j'aime. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  69. Ne changeras-tu jamais de langage ? (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  70. Je pourrais te renvoyer, et garder Silvia sans t'écouter ; cependant, malgré l'inclination que j'ai pour elle, malgré ton obstination et le peu de respect que tu me montres, je m'intéresse à ta douleur, je cherche à la calmer par mes faveurs, je descends jusqu'à te prier de me céder Silvia de bonne volonté ; tout le monde t'y exhorte, tout le monde te blâme, et te donne un exemple de l'ardeur qu'on a de me plaire, tu es le seul qui résiste ; tu dis que je suis ton prince : marque-le-moi donc par un peu de docilité. (Acte 3, scène 5, LE PRINCE)
  71. Va, tu me désespères. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  72. Le moyen d'en être jamais aimé, si tu ne veux pas m'aider ? (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  73. Arlequin, je t'ai causé du chagrin, mais celui que tu me laisses est plus cruel que le tien. (Acte 3, scène 5, LE PRINCE)
  74. Non, mon enfant, j'espérais quelque chose de ton coeur pour moi, je t'aurais eu plus d'obligation que je n'en aurai jamais à personne : mais tu me fais tout le mal qu'on peut me faire ; va, n'importe, mes bienfaits t'étaient réservés, et ta dureté n'empêchera pas que tu n'en jouisses. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  75. Il est vrai que j'ai tort à ton égard ; je me reproche l'action que j'ai faite, c'est une injustice : mais tu n'en es que trop vengé. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  76. Non, il est juste que tu sois content ; tu souhaites que je te rende justice ; sois heureux aux dépens de tout mon repos. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  77. Que me veux-tu ? (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  78. Me demandes-tu quelque grâce ? (Acte 3, scène 5, LE PRINCE)
  79. Il faut avouer que tu as le coeur excellent ! (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  80. C'est qu'on m'a dit que vous aviez coutume d'être flatté ; moi, j'ai coutume de dire vrai, et une bonne coutume comme celle-là ne s'accorde pas avec une mauvaise ; jamais votre amitié ne sera assez forte pour endurer la mienne. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  81. Nous nous brouillerons ensemble si tu ne me réponds toujours ce que tu penses. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  82. Ah ne me parle point de Flaminia ; tu n'étais pas capable de me donner tant de chagrins sans elle ! (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  83. Quelle aventure ! (Acte 3, scène 7, FLAMINIA)
  84. Je pars pour parler au Prince ; ne dites pas à Silvia que je vous aime, elle croirait que je suis dans mon tort, et vous savez que je suis innocent ; je ne ferai semblant de rien avec elle, je lui dirai que c'est pour sa fortune que je la laisse là. (Acte 3, scène 7, ARLEQUIN)
  85. Vous devenez triste toutes les fois que je vous aborde ; j'ai toujours le chagrin de penser que je vous suis importun. (Acte 3, scène 9, LE-PRINCE)
  86. Bon, importun ! (Acte 3, scène 9, SILVIA)

LE PÈRE PRUDENT ET ÉQUITABLE (1712)

  1. Vous rechignez, je crois, petite créature ! v.5 (Acte 1, scène 1, DÉMOCRITE)
  2. Si mon amour m'est cher, ma vertu m'est plus chère. v.57 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  3. Puisque de ma vertu vous n'êtes point jaloux. v.76 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  4. De mon père tu sais quelle est l'intention. v.135 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  5. D'un campagnard grossier imitant la posture, v.172 (Acte 1, scène 3, CRISPIN)
  6. Qu'il y cherche fortune. v.180 (Acte 1, scène 3, CRISPIN)
  7. Pour tromper Démocrite es-tu bien assez fin ? v.194 (Acte 1, scène 4, CLÉANDRE)
  8. Que tu me rends content ! Si j'épouse Philine, v.199 (Acte 1, scène 4, CLÉANDRE)
  9. C'est le futur, soit dit sans taxer votre gloire, v.204 (Acte 1, scène 4, CRISPIN)
  10. Vous dites au futur : Ca, tu seras payé ; v.205 (Acte 1, scène 4, CRISPIN)
  11. Va, tu ne perdras rien ; ne te mets point en peine. v.207 (Acte 1, scène 4, CLÉANDRE)
  12. Velà sa portraiture, v.223 (Acte 1, scène 5, MAITRE JACQUES)
  13. Tout comme l'a bâti notre mère nature. v.224 (Acte 1, scène 5, MAITRE JACQUES)
  14. Vous en pourrez juger, elle est très vertueuse. v.239 (Acte 1, scène 5, CRISPIN)
  15. C'est qu'en ville autrefois sa fortune était faite. v.244 (Acte 1, scène 5, MAITRE JACQUES)
  16. Fais ton rôle, entends-tu ? Je te nomme ma fille, v.265 (Acte 1, scène 6, CRISPIN)
  17. Ma fille, et saluez votre futur époux. v.267 (Acte 1, scène 6, CRISPIN)
  18. Tu réponds à merveilles ; v.279 (Acte 1, scène 6, CRISPIN)
  19. Parlez donc, cher amant, petit mari futur ; v.285 (Acte 1, scène 6, TOINETTE)
  20. Marier un objet, chef-d'oeuvre de nature, v.296 (Acte 1, scène 6, TOINETTE)
  21. S'il devient mon époux, ma vertu va finir ; v.302 (Acte 1, scène 6, TOINETTE)
  22. Je connais nos rivaux : même, par aventure, v.455 (Acte 1, scène 14, CRISPIN)
  23. Connais-tu Démocrite ? v.469 (Acte 1, scène 15, LE FINANCIER)
  24. Quoi ! tu loges chez lui ? j'y viens moi-même aussi. v.470 (Acte 1, scène 15, LE FINANCIER)
  25. Tu me donnes soupçon : v.474 (Acte 1, scène 15, LE FINANCIER)
  26. Quoi ! tu me cacherais ?... v.476 (Acte 1, scène 15, LE FINANCIER)
  27. Ha Crispin, quelle horreur ! tu me fais frissonner. v.486 (Acte 1, scène 15, LE FINANCIER)
  28. Adieu, Monsieur : motus ! v.494 (Acte 1, scène 15, CRISPIN)
  29. Est-on Turc avec ceux que l'on ne connaît pas ? v.553 (Acte 1, scène 19, DÉMOCRITE)
  30. Voyez-vous cet habit ? Il est beau, somptueux ; v.593 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  31. Qui sut de ses serments déguiser l'imposture, v.632 (Acte 1, scène 21, CRISPIN)
  32. Malheureux, tu m'as dit que Philine était folle, v.683 (Acte 1, scène 22, LE-CHEVALIER)
  33. Es-tu bien amoureux ? v.778 (Acte 1, scène 25, TOINETTE)
  34. Que fais-tu ? v.784 (Acte 1, scène 25, TOINETTE)
  35. Le veux-tu ? v.786 (Acte 1, scène 25, CRISPIN)
  36. Tu te fais bien prier ! v.786 (Acte 1, scène 25, CRISPIN)

LES ACTEURS DE BONNE FOI (1757)

  1. Tu feras grand plaisir à Madame Amelin, qui s'y attend avec impatience ; et de mon côté, je suis ravi de lui procurer ce petit divertissement : je lui dois bien des attentions ; tu vois ce qu'elle fait pour moi ; je ne suis que son neveu, et elle me donne tout son bien pour me marier avec Angélique, que j'aime. (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  2. Mais, dis-moi, cette comédie dont tu nous régales, est-elle divertissante ? (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  3. Tu as de l'esprit, mais en as-tu assez pour avoir fait quelque chose de passable ? (Acte 1, scène 1, ?RASTE)
  4. Puisque tu connais ce mot-là, tu es habile, et je ne me méfie plus de toi. (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  5. Mademoiselle Angélique, votre future, n'aura rien dit. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  6. De votre côté, vous vous êtes tu. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  7. Nous jouerons à l'impromptu, Monsieur, à l'impromptu. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  8. Que veux-tu dire : à l'impromptu ? (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  9. Je n'ai fourni que ce que nous autres beaux esprits appelons le canevas ; la simple nature fournira les dialogues, et cette nature-là sera bouffonne. (Acte 1, scène 1, MERLIN)
  10. De très jolis propos ; car, dans le plan de ma pièce, vous ne sortez point de votre caractère, vous autres : toi, tu joues une maligne soubrette à qui l'on n'en fait point accroire, et te voilà ; Blaise a l'air d'un nigaud pris sans vert, et il en fait le rôle ; une petite coquette de village et Colette, c'est la même chose ; un joli homme et moi, c'est tout un. (Acte 1, scène 2, MERLIN)
  11. Blaise est un sot qui en pleure, tu es une diablesse qui t'en mets en fureur ; et voilà ma pièce. (Acte 1, scène 2, MERLIN)
  12. Tu es au fait, Lisette. (Acte 1, scène 2, MERLIN)
  13. Tu arrives sur le théâtre, et tu me trouves rêveur et distrait. (Acte 1, scène 2, MERLIN)
  14. Doucement, Lisette, tu me dis des injures au commencement de la scène, par où la finiras-tu ? (Acte 1, scène 3, MERLIN)
  15. Tiens, tu es de méchante humeur ; passons notre chemin, ne nous parlons pas davantage. (Acte 1, scène 3, MERLIN)
  16. Tu n'en es pas encore où tu penses. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  17. Je sais bien que tu me fuis, et que je t'ennuie depuis quelques jours. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  18. Tu ne prends pas seulement la peine de te défendre de ce que je dis là ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  19. Pourquoi veux-tu qu'elle me déplaise ? (Acte 1, scène 3, MERLIN)
  20. Avoue que tu l'aimes. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  21. Va, va, je n'ai pas besoin que tu me la fasses. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  22. Tu me querellais. (Acte 1, scène 3, MERLIN)
  23. Comme tu n'es qu'une suivante, un coup de poing ne gâtera rien. (Acte 1, scène 3, MERLIN)
  24. Non pas, s'il vous plaît ; je ne veux pas que les coups en soient ; je n'ai point affaire d'être battue pour une farce : encore si c'était vrai, je l'endurerais. (Acte 1, scène 3, COLETTE)
  25. Ne perdons point le temps à nous interrompre ; va-t'en, Lisette : voici Colette qui entre pendant que tu sors, et tu n'as plus que faire ici. (Acte 1, scène 3, MERLIN)
  26. Pourquoi te hâtes-tu tant d'être amoureuse de Monsieur Merlin ? (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  27. Est-ce que tu en sens de l'amour ? (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  28. Tais-toi donc, tout ceci est de la scène, tu le sais bien. (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  29. Tu n'y seras pas, il est vrai ; mais tu es actuellement devant ses yeux, et par méprise elle se règle là-dessus. (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  30. N'as-tu jamais entendu parler d'un axiome qui dit que l'objet présent émeut la puissance ? (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  31. Voilà pourquoi elle s'y trompe ; si tu avais étudié, cela ne t'étonnerait pas. (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  32. À toi, à présent, Blaise ; c'est toi qui entres ici, et qui viens nous interrompre ; retire-toi à quatre pas, pour feindre que tu arrives ; moi, qui t'aperçois venir, je dis à Colette : « Voici Blaise qui arrive, ma chère Colette ; remettons l'entretien à une autre fois. » (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  33. Je suis tout parturbé, moi, je ne sais que dire. (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  34. Tu rencontres Colette sur ton chemin, et tu lui demandes d'avec qui elle sort. (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  35. D'où viens-tu donc, Colette ? (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  36. Comme tu me rudoies ! (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  37. C'est, à cette heure, à moi à qui tu as affaire. (Acte 1, scène 5, MERLIN)
  38. Souviens-toi donc que tu n'étais pas censé y être. (Acte 1, scène 5, MERLIN)
  39. Mais prends donc garde ; souviens-toi encore une fois que tu n'y étais pas. (Acte 1, scène 5, MERLIN)
  40. Et moi, je te dis que tu ne seras mon fiancé d'aucune semaine. (Acte 1, scène 5, COLETTE)
  41. Tu te tais donc, fourbe ! (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  42. Tiens, voilà le cas que je fais du plan de ta comédie, tu mériterais d'être traité de même. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  43. Avec qui criais-tu tout à l'heure ? (Acte 1, scène 6, MADAME-ARGANTE)
  44. Il faudrait que je restituasse, et j'ai pris des arrangements qui ne me le permettent plus. (Acte 1, scène 6, MERLIN)
  45. Tu n'y perdras rien, te dis-je. (Acte 1, scène 6, MADAME-ARGANTE)
  46. Je suis fâchée de l'inquiétude que vous en avez prise. (Acte 1, scène 7, MADAME-AMELIN)
  47. D'après nature. (Acte 1, scène 8, ARAMINTE)
  48. On dit que la pièce est un impromptu ; je veux y jouer moi-même ; qu'on tâche de m'y ménager un rôle ; jouons-y tous, et vous aussi, ma fille. (Acte 1, scène 10, MADAME-ARGANTE)
  49. Tu te plaignais de ce que j'aime Colette ; et c'est, dis-tu, Lisette qui te l'a appris ? (Acte 1, scène 12, MERLIN)
  50. Allons, Blaise, tu me reproches que j'aime Colette ? (Acte 1, scène 12, MERLIN)
  51. Que veux-tu, mon enfant ? (Acte 1, scène 12, MERLIN)
  52. Ne voulez-vous pas bien honorer ce contrat-là de votre signature, Madame ? (Acte 1, scène 13, MADAME-AMELIN)
  53. Ma foi, veux-tu que je te dise ? (Acte 1, scène 13, MERLIN)
  54. Pour moi, je t'aime toujours ; mais tu me le paieras, car je ne t'épouserai de six mois. (Acte 1, scène 13, LISETTE)

ANNIBAL (1727)

  1. Sais-tu quel est celui que Rome nous envoie ! v.5 (Acte 1, scène 1, LAODICE)
  2. Quand je te les dirais, tu ne pourrais m'entendre ; v.54 (Acte 1, scène 1, LAODICE)
  3. Se soustraire au bienfait d'une âme vertueuse, v.117 (Acte 1, scène 2, ANNIBAL)
  4. Sera plus vertueux que vous ne le croyez : v.132 (Acte 1, scène 2, LAODICE)
  5. Crois-tu que l'intérêt d'une amoureuse, flamme v.277 (Acte 1, scène 4, ANNIBAL)
  6. Penses-tu que ce soit seulement de ce jour v.279 (Acte 1, scène 4, ANNIBAL)
  7. Que pour les rois tu sais que le Sénat a pris, v.368 (Acte 2, scène 1, FLAMINIUS)
  8. Des Romains abattus releva l'espérance. v.510 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  9. Et quoique sa fortune ait surmonté la mienne, v.557 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  10. Et tu peux ajouter qu'elle en est alarmée. v.642 (Acte 2, scène 4, PRUSIAS)
  11. Mais as-tu bien conçu quelle est la perfidie v.645 (Acte 2, scène 4, PRUSIAS)
  12. Non : de trop de vertu votre esprit le soupçonne, v.657 (Acte 2, scène 4, HIÉRON)
  13. Tu sais que souvent Rome a contraint nos États v.675 (Acte 2, scène 4, PRUSIAS)
  14. Mais d'un tel ennemi penses-tu que le coeur v.703 (Acte 3, scène 1, LAODICE)
  15. Ce coeur, à la faveur de sa propre imposture, v.709 (Acte 3, scène 1, LAODICE)
  16. Rome, à qui la vertu fut toujours respectable, v.721 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  17. Il a cru que le soin d'honorer la vertu v.731 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  18. Ornait la dignité dont il m'a revêtu. v.732 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  19. Mes paisibles vertus ne valent pas, Seigneur, v.743 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  20. Des vertus où mon rang, où mon sexe m'oblige. v.746 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  21. Et nous a-t-il fait naître avec tant d'infortune, v.749 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  22. Qu'il faille nous louer d'une vertu commune ! v.750 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  23. Non, aux droits de mon rang ce coeur accoutumé v.767 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  24. Je vous ai tu son nom ; mais mon récit peut-être, v.793 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  25. L'infortuné penchant que vous avez vu naître. v.810 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  26. N'êtes-vous pas Romaine avec tant de vertus ! v.820 (Acte 3, scène 2, FLAMINIUS)
  27. D'un roi dont Annibal embrasse la fortune, v.865 (Acte 3, scène 4, ANNIBAL)
  28. Et qu'avec trop d'excès votre orgueil importune. v.866 (Acte 3, scène 4, ANNIBAL)
  29. Toi, dont j'admirai trop la fortune passée, v.981 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  30. Sauras-tu vaincre mieux ceux qui l'ont renversée ! v.982 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  31. Abattu sous le faix de l'âge et du malheur, v.983 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  32. Quel fruit espères-tu d'une infirme valeur ! v.984 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  33. Sa lumière importune, en ce fatal moment, v.987 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  34. Choisis, mon coeur. Mais quoi ! Tu crains la servitude ! v.993 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  35. Tu n'es déjà qu'un lâche à ton incertitude ! v.994 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  36. Non, ridicule honneur, tu m'as en vain pressé : v.1003 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  37. Il fuit ; je l'ai surpris dans une inquiétude v.1025 (Acte 3, scène 8, ANNIBAL)
  38. Dont il ne me dit rien, qu'il cache avec étude. v.1026 (Acte 3, scène 8, ANNIBAL)
  39. Mon père est vertueux ; et si le sort jaloux v.1089 (Acte 4, scène 2, LAODICE)
  40. Si par de fiers tyrans sa vertu traversée v.1091 (Acte 4, scène 2, LAODICE)
  41. Et je n'exige point qu'un coeur si vertueux v.1105 (Acte 4, scène 2, ANNIBAL)
  42. Le pénible présent que me fait sa vertu. v.1110 (Acte 4, scène 2, ANNIBAL)
  43. Nos austères vertus ont mérité des dieux... v.1213 (Acte 4, scène 3, FLAMINIUS)
  44. Qui force à des vertus d'un si cruel usage. v.1228 (Acte 4, scène 3, FLAMINIUS)
  45. Je gémis d'être né pour être vertueux. v.1230 (Acte 4, scène 3, FLAMINIUS)
  46. Voulûtes allumer de mutuelles flammes ; v.1256 (Acte 4, scène 3, LAODICE)
  47. Contre mon propre amour en vain j'ai combattu ; v.1257 (Acte 4, scène 3, LAODICE)
  48. Mon coeur vous garde un prix digne de vos vertus. v.1270 (Acte 4, scène 3, LAODICE)
  49. Elle fuit ; je soupire, et mon âme abattue v.1271 (Acte 4, scène 4, FLAMINIUS)
  50. Pour surmonter l'effroi dont il est abattu, v.1373 (Acte 5, scène 2, ANNIBAL)
  51. Tu les charges de fers, ô Rome ! Et, je l'avoue, v.1403 (Acte 5, scène 3, ANNIBAL)
  52. Mais tu pars, Annibal. Imprudent ! Où vas-tu ! v.1405 (Acte 5, scène 3, ANNIBAL)
  53. J'ai pour moi sa vertu, dont la fidélité v.1433 (Acte 5, scène 4, ANNIBAL)
  54. Je ne vous dis plus rien ; la vertu, quand on l'aime, v.1455 (Acte 5, scène 4, ANNIBAL)
  55. Souffre ceux qu'à son tour la vertu me propose, v.1476 (Acte 5, scène 8, FLAMINIUS)
  56. Il croit que vous serez content de sa vertu, v.1521 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  57. Quand vous saurez combien il aura combattu. v.1522 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  58. Pratiquez les vertus que ce nom veut de vous. v.1526 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  59. Et j'expire honoré des soins de la vertu. v.1577 (Acte 5, scène 10, ANNIBAL)

LE TRIOMPHE DE PLUTUS (1739)

  1. Cet aigrefin de dieu qui veut tenir contre Plutus ? (Acte 1, scène 1, PLUTUS)
  2. Je crois que c'est Plutus déguisé en financier. (Acte 1, scène 2, APOLLON)
  3. Écoutez, Seigneur Plutus, si elle a l'esprit délicat, je ne vous conseille pas de vous servir avec elle d'expressions si massives : un morceau à croquer ; lui en dire deux mots ; ce style de douanier la rebuterait. (Acte 1, scène 2, APOLLON)
  4. Nous aimons donc en même lieu, seigneur Plutus ? (Acte 1, scène 2, APOLLON)
  5. Tu ne perdras rien pour attendre, Spinette ; je suis né généreux. (Acte 1, scène 3, APOLLON)
  6. Tu n'as qu'à parler ; mais c'est à condition que tu seras de mes amies. (Acte 1, scène 4, PLUTUS)
  7. Tant que tu voudras. (Acte 1, scène 4, PLUTUS)
  8. J'aurai des charmes, je t'en assure ; je te ferai ta fortune, mais une fortune qui sera bien nourrie ; tu verras, tu verras. (Acte 1, scène 4, PLUTUS)
  9. Bonjour, Spinette, comment te portes-tu ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  10. Mon fils, tu sers donc Ergaste ? (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  11. Oui, Monsieur ; je le sers par amitié, faut dire ; car ce n'est pas pour ma fortune. (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  12. Est-ce que tu n'es pas grassement chez lui ? (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  13. As-tu besoin d'argent ? (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  14. Tu me touches, tu as la physionomie d'un bon enfant. (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  15. Je veux que tu sois de mes amis aussi. (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  16. Oui ; Spinette m'a promis de me servir auprès d'elle, et je serai bien aise que tu en sois de moitié. (Acte 1, scène 5, PLUTUS)
  17. Tu n'es pas honteux, à ce que je vois. (Acte 1, scène 5, SPINETTE)
  18. Tu es le maître. (Acte 1, scène 6, ARMIDAS)
  19. Tenez, connaissez-vous ce billet-là, et la signature ? (Acte 1, scène 6, PLUTUS)
  20. Elle est aussi commode que ma fortune. (Acte 1, scène 6, PLUTUS)
  21. Sais-tu bien, ma nièce, que Monsieur Richard fait un commerce étonnant qui lui procure des biens immenses ? (Acte 1, scène 8, ARMIDAS)
  22. Tu ne sais pas ? (Acte 1, scène 8, ARMIDAS)
  23. Quel dommage qu'un homme d'une si brillante fortune soit si rustique ! (Acte 1, scène 8, AMINTE)
  24. Mais, mon oncle, le rival que vous lui substituez est bien grossier ; cela m'arrête, car je me pique de quelque délicatesse. (Acte 1, scène 8, AMINTE)
  25. Que nous veux-tu, Arlequin ? (Acte 1, scène 9, ARMIDAS)
  26. Mais, je n'oserais parler à cause de Monsieur ; cependant, comme je suis hardi de mon naturel, si vous me laissez faire, j'aurai bientôt dit. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  27. Qu'appelles-tu : tu l'épouses ? (Acte 1, scène 9, ARMIDAS)
  28. Rends-toi, ma nièce ; peux-tu trouver mieux ? (Acte 1, scène 10, ARMIDAS)
  29. tu pourras trouver d'inévitables traits. v.4 (Acte 1, scène 12, CHANTEURS)
  30. Tu vas devoir à ses beaux yeux ! v.6 (Acte 1, scène 12, CHANTEURS)
  31. C'est bien dit ; contente-les, si tu peux. (Acte 1, scène 12, PLUTUS)
  32. Que veux-tu ? (Acte 1, scène 13, APOLLON)
  33. Je voudrais bien savoir de quoi tu te mêles ; sont-ce là tes affaires ? (Acte 1, scène 13, APOLLON)
  34. Tu te fâches ? (Acte 1, scène 13, PLUTUS)
  35. M'abandonnes-tu aussi ? (Acte 1, scène 15, APOLLON)
  36. Tu avais tant de bonté pour moi ! (Acte 1, scène 15, APOLLON)
  37. Oh parbleu, tu me diras la raison de tout ce que je vois. (Acte 1, scène 15, APOLLON)
  38. Tu ne m'entends point ? (Acte 1, scène 15, APOLLON)
  39. Ignores-tu de quel oeil nous nous regardons, ta maîtresse et moi ? (Acte 1, scène 15, APOLLON)
  40. Que dis-tu de ce qui se passe aujourd'hui à mon égard ? (Acte 1, scène 16, APOLLON)
  41. Veux-tu faire aussi l'imbécile avec moi ? (Acte 1, scène 16, APOLLON)
  42. Avec qui es-tu venu ici ? (Acte 1, scène 16, APOLLON)
  43. Plutus, vous l'emportez sur Apollon ; mais je ne suis point jaloux de votre triomphe. (Acte 1, scène 18, APOLLON)
  44. Cela signifie qu'Ergaste est Apollon, et moi Plutus, qui lui a escroqué sa maîtresse. (Acte 1, scène 18, PLUTUS)
  45. Vous êtes de bonnes gens ; vous m'avez fait gagner la gageure, et je vais bien faire rire l'Olympe de cette aventure. (Acte 1, scène 18, PLUTUS)
  46. Et tu fais à ton gré le destin des mortels. v.12 (Acte 1, scène 19, SUIVANT-DE-PLUTUS)
  47. Avec Plutus, v.26 (Acte 1, scène 19, SUIVANTE-DE-PLUTUS)
  48. Si Plutus n'est votre dieu tutélaire. v.35 (Acte 1, scène 19, CHANTEUR)
  49. Vertu, douceur, v.82 (Acte 1, scène 19, AMINTE)
  50. Sur les vertus v.90 (Acte 1, scène 19, AMINTE)
  51. Mais si Plutus entre dans le mystère, v.102 (Acte 1, scène 19, CHANTEUR)
  52. Dès que Plutus cessa de lui complaire, v.117 (Acte 1, scène 19, CHANTEUR)

LA SECONDE SUPRISE DE L'AMOUR (1728)

  1. Je vous prie, Lisette, point de plaisanterie ; vous me divertissez quelquefois, mais je ne suis pas à présent en situation de vous écouter. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  2. Qu'est-ce que tu vas faire ? (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  3. Tu m'ennuies : qu'ai-je besoin d'être mieux que je ne suis ? (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  4. Si tu voulais bien me laisser en repos. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  5. Cela n'est pas naturel, et vous trichez. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  6. Donne le miroir ; tu as raison, je suis bien abattue. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  7. Tu rêves ; on ne peut pas les avoir plus battus. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
  8. Oui, battus. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  9. Retourne donc savoir ce que tu me veux. (Acte 1, scène 2, LA MARQUISE)
  10. Sais-tu ce qu'il a à me dire ? (Acte 1, scène 2, LA MARQUISE)
  11. La voilà qui soupire, et c'est toi qui en es cause, butor que tu es ; nous avons bien affaire de tes pleurs. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  12. Qu'il s'en garde bien : dis-lui de cacher sa douleur, je ne t'arrête que pour cela ; ma maîtresse n'en a déjà que trop, et je veux tâcher de l'en guérir : entends-tu ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  13. Tu cries assez haut. (Acte 1, scène 3, LUBIN)
  14. Tu es bien brusque. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  15. Tu en ris, j'en ris quelquefois de même, mais rarement, car cela me dérange ; j'ai pourtant perdu aussi une maîtresse, moi ; mais comme je ne la verrai plus, je l'aime toujours sans en être plus triste. (Acte 1, scène 3, LUBIN)
  16. Tu me lorgnes, je pense ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  17. Tu ne pourras plus te remettre à pleurer. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  18. Veux-tu voir ? (Acte 1, scène 3, LUBIN)
  19. À propos, tu as raison, et ce n'est pas la peine d'en dire davantage. (Acte 1, scène 3, LUBIN)
  20. Quelle fantaisie a Madame, d'avoir pris ce personnage-là chez elle, pour la conduire dans ses lectures et amuser sa douleur ! (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  21. Je serai ponctuel à obéir, Mademoiselle Lisette ; et Madame la Marquise ne pouvait charger de ses ordres personne qui me les rendît plus dignes de ma prompte obéissance. (Acte 1, scène 5, HORTENSIUS)
  22. Je vous y donne le nom d'Hélène, de la manière du monde la plus poétique, et j'ai pris la liberté de m'appeler le Pâris de l'aventure : les voilà, cela est galant. (Acte 1, scène 5, HORTENSIUS)
  23. Que voulez-vous dire, avec cette aventure où vous vous appelez Pâris ? (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
  24. Je vous demande pardon, Madame, d'une visite, sans doute, importune ; surtout dans la situation où je sais que vous êtes. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  25. Votre visite ne m'est point importune, je la reçois avec plaisir ; puis-je vous rendre quelque service ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  26. Vous savez où elle s'était retirée depuis huit mois pour se soustraire au mariage où son père voulait la contraindre ; nous espérions tous deux que sa retraite fléchirait le père : il a continué de la persécuter ; et lasse ; apparemment, de ses persécutions, accoutumée à notre absence, désespérant, sans doute, de me voir jamais à elle, elle a cédé, renoncé au monde, et s'est liée par des noeuds qu'elle ne peut plus rompre : il y a deux mois que la chose est faite. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  27. Non, Chevalier, ne vous gênez point ; votre douleur fait votre éloge, je la regarde comme une vertu ; j'aime à voir un coeur estimable car cela est si rare, hélas ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  28. "Mais c'est fait, et je ne vous écris que pour vous demander pardon de ce qui m'échappa contre vous à notre dernière entrevue ; vous me quittiez pour jamais, Angélique, j'étais au désespoir ; et dans ce moment-là, je vous aimais trop pour vous rendre justice ; mes reproches vous coûtèrent des larmes, je ne voulais pas les voir, je voulais que vous fussiez coupable, et que vous crussiez l'être ; et j'avoue que j'offenserais la vertu même. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  29. Aimez-vous la lecture ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  30. Cela vient encore fort bien ; j'ai pris depuis quinze jours un homme à qui j'ai donné le soin de ma bibliothèque ; je n'ai pas la vanité de devenir savante, mais je suis bien aise de m'occuper : il me lit tous les jours quelque chose, nos lectures sont sérieuses, raisonnables ; il y met un ordre qui m'instruit en m'amusant : voulez-vous être de la partie ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  31. Qu'as-tu donc, avec cet air triste ? (Acte 1, scène 9, LE CHEVALIER)
  32. tu n'as qu'à le défaire. (Acte 1, scène 9, LE CHEVALIER)
  33. Tu serais un bien mauvais coeur. (Acte 1, scène 9, LE CHEVALIER)
  34. Eh bien, Monsieur, sur ce pied-là, que n'allez-vous vous ensevelir dans quelque solitude où l'on ne vous voie point ? (Acte 1, scène 11, LISETTE)
  35. Tenez, Monsieur, l'ennui, la langueur, la désolation, le désespoir, avec un air sauvage brochant sur le tout, voilà le noir tableau que représente actuellement votre visage ; et je soutiens que la vue en peut rendre malade, et qu'il y a conscience à la promener par le monde. (Acte 1, scène 11, LISETTE)
  36. Madame la Marquise, dont j'ai l'avantage de diriger les lectures, et à qui j'enseigne tour à tour les belles-lettres, la morale et la philosophie, sans préjudice des autres sciences que je pourrais lui enseigner encore, m'a fait entendre, Monsieur, le désir que vous avez de me montrer vos livres, lesquels témoigneront, sans doute, l'excellence et sûreté de votre bon goût ; partant, Monsieur, que vous plaît-il qu'il en soit ? (Acte 1, scène 13, HORTENSIUS)
  37. Un petit moment d'audience, Monsieur le docteur Hortus. (Acte 1, scène 14, LUBIN)
  38. Bene, bene ; je te rends grâce, ô Fortune ! (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  39. Il me semble que cette nourriture-là ne lui profite point ; je l'ai trouvé maigre. (Acte 2, scène 1, LUBIN)
  40. Que fais-tu donc ici ? (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  41. La sotte nourriture ! (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  42. Je ne sais ce que tu viens me conter ; laisse-moi en repos, va-t'en. (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  43. Pardi, ce n'est donc pas pour moi que tu faisais apporter des sièges ? (Acte 2, scène 2, LUBIN)
  44. Voudrais-tu, en passant, prendre la peine de t'asseoir un moment, Mademoiselle ? (Acte 2, scène 2, LUBIN)
  45. Eh bien, que me veux-tu, Monsieur ? (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  46. Je te dirai, Lisette, que je viens de regarder ce qui se passe dans mon coeur, et je te confie que j'ai vu la figure de Marton qui en délogeait, et la tienne qui demandait à se nicher dedans ; je lui ai dit que je t'en parlerais, elle attend : veux-tu que je la laisse entrer ? (Acte 2, scène 2, LUBIN)
  47. Non, Lubin, je te conseille de la renvoyer ; car, dis-moi, que ferais-tu ? (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  48. Non, te dis-je, ton maître ne veut point s'attacher à ma maîtresse, et ma fortune dépend de demeurer avec elle, comme la tienne dépend de rester avec le Chevalier. (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  49. Cela est vrai, j'oubliais que j'avais une fortune qui est d'avis que je ne te regarde pas. (Acte 2, scène 2, LUBIN)
  50. Cependant, si tu me trouvais à ton gré, c'est dommage que tu n'aies pas la satisfaction de m'aimer à ton aise ; c'est un hasard qui ne se trouve pas toujours. (Acte 2, scène 2, LUBIN)
  51. Serais-tu d'avis que j'en touchasse un petit mot à la Marquise ? (Acte 2, scène 2, LUBIN)
  52. Lisette, allez dire là-bas qu'on ne laisse entrer personne ; je crois que voilà l'heure de notre lecture, il faudrait avertir le Chevalier. (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  53. Non, Madame, le choix ne m'en paraît pas docte ; dans dix tomes, pas la moindre citation de nos auteurs grecs ou latins, lesquels, quand on compose, doivent fournir tout le suc d'un ouvrage ; en un mot, ce ne sont que des livres modernes, remplis de phrases spirituelles ; ce n'est que de l'esprit, toujours de l'esprit, petitesse qui choque le sens commun. (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  54. Qu'afin de savoir si ledit Chevalier ne voudrait pas vous rechercher lui-même et se substituer au lieu et place dudit Comte ; et même il appert par le récit dudit Lubin, que ladite Lisette vous a offert au sieur Chevalier. (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  55. C'en est un peu trop ; il n'y a point de situation qui dispense d'être honnête. (Acte 2, scène 4, LA MARQUISE)
  56. Eh bien, que veux-tu ? (Acte 2, scène 5, LA MARQUISE)
  57. Sa vivacité me divertit : tu as raison, Lubin ; mais malheureusement, dit-on, ton maître ne se soucie point de moi. (Acte 2, scène 5, LA MARQUISE)
  58. Tu vas entendre parler de ma besogne. (Acte 2, scène 6, LUBIN)
  59. Tu es un étourdi. (Acte 2, scène 6, LISETTE)
  60. Qu'une femme est à plaindre dans la situation où je suis ! (Acte 2, scène 6, LA MARQUISE)
  61. Monsieur, mon veuvage est éternel ; en vérité, il n'y a point de femme au monde plus éloignée du mariage que moi, et j'ai perdu le seul homme qui pouvait me plaire ; mais, malgré tout cela, il y a de certaines aventures désagréables pour une femme. (Acte 2, scène 6, LA MARQUISE)
  62. Il n'y a pas grand mal, Monsieur le Chevalier ; c'est une lecture retardée, voilà tout. (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  63. Madame, on a parlé d'une lecture, et si je croyais vous déranger je me retirerais. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  64. Pour vous, Chevalier, j'ai encore un mot à vous dire avant notre lecture ; il s'agit d'un petit éclaircissement qui ne vous regarde point, qui ne touche que moi, et je vous demande en grâce de me répondre avec la dernière naïveté sur la question que je vais vous faire. (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  65. Vous êtes l'homme du monde le plus estimable, quand vous voulez ; et je ne sais par quelle fatalité vous sortez aujourd'hui d'un caractère naturellement doux et raisonnable ; laissez-moi finir... (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  66. Chevalier, vous êtes le maître de rester si ma lecture vous convient ; mais vous êtes bien triste, et je veux tâcher de me dissiper. (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  67. Pour moi, Madame, je n'en suis point encore aux lectures amusantes. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  68. Vous êtes bien taciturne ! (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  69. "La raison est d'un prix à qui tout cède ; c'est elle qui fait notre véritable grandeur ; on a nécessairement toutes les vertus avec elle ; enfin le plus respectable de tous les hommes, ce n'est pas le plus puissant, c'est le plus raisonnable." (Acte 2, scène 8, HORTENSIUS)
  70. En vérité, cela me divertit plus que ma lecture : mais, Monsieur Hortensius, en voilà assez, votre livre ne plaît point au Chevalier, n'en lisons plus ; une autre fois nous serons plus heureux. (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  71. Il n'y a plus de situation qui ne me soit à charge. (Acte 2, scène 9, LE CHEVALIER)
  72. car enfin était-il naturel ? (Acte 2, scène 9, LE CHEVALIER)
  73. Je vous aurais tiré d'inquiétude, et tout cela ne serait point arrivé. (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  74. N'est-ce pas une chose étrange, qu'un homme comme moi n'ait point de fortune ! (Acte 3, scène 1, HORTENSIUS)
  75. Tout coup vaille, quand ce serait de l'inclination, quand ce serait des passions, des soupirs, des flammes, et de la noce après : il n'y a rien de si gaillard ; on a un coeur, on s'en sert, cela est naturel. (Acte 3, scène 2, LUBIN)
  76. Voudrais-tu bien m'en pousser un, pour voir ce que c'est ? (Acte 3, scène 3, LUBIN)
  77. Tiens, en voilà un : tu es un joli garçon, par exemple. (Acte 3, scène 3, LISETTE)
  78. Pardi, tu n'as que faire du Docteur pour cela, je t'en ferai aussi bien qu'un autre. (Acte 3, scène 3, LUBIN)
  79. Et toi, n'en sais-tu pas davantage ? (Acte 3, scène 4, LE COMTE)
  80. Madame, il y a longtemps que mon coeur est à vous ; consentez à mon bonheur ; que cette aventure-ci vous détermine : souvent il n'en faut pas davantage. (Acte 3, scène 10, LE COMTE)
  81. Madame, vous avez l'air bien abattue ; qu'avez-vous donc ? (Acte 3, scène 12, LISETTE)
  82. Mais qu'est-ce que c'est donc que cette aventure-là ? (Acte 3, scène 12, LISETTE)
  83. Veux-tu que je sois la belle-soeur d'un homme qui m'est devenu insupportable ? (Acte 3, scène 12, LA MARQUISE)
  84. Non, Lisette ; on voit bien que tu te trompes. (Acte 3, scène 12, LA MARQUISE)
  85. Laisse-moi, Lisette, tu me persécutes aussi ! (Acte 3, scène 12, LA MARQUISE)
  86. En vérité, la situation où je me trouve est bien triste ! (Acte 3, scène 12, LA MARQUISE)
  87. Votre situation, je la regarde comme une énigme. (Acte 3, scène 12, LISETTE)
  88. Ne me conseilles-tu pas de le voir ? (Acte 3, scène 13, LA MARQUISE)

L'HÉRITIER DE VILLAGE (1729)

  1. T'as raison, femme ; il aimait trop l'usure et l'avarice ; il se plaignait trop le vivre, et j'ons opinion que cela l'a tué. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  2. T'es son unique hériquier ; qu'as-tu trouvé ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  3. Pour ce garçon qui apporte mon paquet depis la voiture jusqu'à cheux nous, pendant que je marchais tout bellement et à mon aise. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  4. T'es venu dans la voiture ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  5. Et tu dépenses cinq sols en porteux de paquets ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  6. Alle enrage, alle ne sait pas le tu autem. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  7. Es-tu dans ton bon sens, ça est-il vrai ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  8. Mais ne rêves-tu pas ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  9. N'as-tu pas le çarviau renvarsé ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  10. Mais les as-tu vus ? (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  11. Ah mon homme, tu me ravis l'âme : ça m'attendrit. (Acte 1, scène 1, CLAUDINE)
  12. Vois-tu comme il te porte respect ! (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  13. Certainement, et il n'y a d'abord qu'à m'habiller de brocard, acheter des jouyaux et un collier de parles : tu feras pour toi à l'avenant. (Acte 1, scène 2, CLAUDINE)
  14. Ça suffit ; mais je ne parle point de cet honneur de conscience, et ceti-là, tu te contenteras de l'avoir en secret dans l'âme ; là, t'en auras biaucoup sans en montrer tant. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  15. Eh morgué, tu ne m'entends point : c'est que je veux dire qu'il ne faut faire semblant de rian, qu'il faut se conduire à l'aise, avoir une vartu négligente, se parmettre un maintien commode, qui ne soit point malhonnête, qui ne soit point honnête non plus, de ça qui va comme il peut ; entendre tout, repartir à tout, badiner de tout. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  16. Et pis je m'avance, et pis je plante mes yeux sur ta face, je te prends une main, queuquefois deux, je te sarre, je m'agenouille ; que repars-tu à ça ? (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  17. Ensuite je devians rouge, et je te dis pour qui tu me prends ; je t'appelle un impartinant, un vaurian : Ne m'attaque jamais, ce fais-je, en te montrant les poings, ne vians pas envars moi, car je ne sis pas aisiée, vois-tu bian ; n'y a rien à faire ici pour toi, va-t'en, tu n'es qu'un bélître. (Acte 1, scène 2, CLAUDINE)
  18. Nous velà tout juste ; velà comme ça se pratique dans noute village ; cet honneur-là qui est tout d'une pièce, est fait pour les champs ; mais à la ville, ça ne vaut pas le diable, tu passerais pour un je ne sais qui. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  19. Velà comme tu feras, ou bian, joliment : ça vous plaît à dire. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  20. Tu repartiras : Eh bian ! (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  21. S'il te prenait les mains, tu l'appelleras badin ; s'il te les baise : eh bian ! (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  22. S'il t'attrape queuque baiser sur le chignon, voire sur la face, il n'y aura point de mal à ça ; attrape qui peut, c'est autant de pris, ça ne te regarde point ; ça viant jusqu'à toi, mais ça te passe ; qu'il te lorgne tant qu'il voudra, ça aide à passer le temps ; car, comme je te dis, la vartu du biau monde n'est point hargneuse ; c'est une vartu douce que la politesse a bouté à se faire à tout ; alle est folichonne, alle a le mot pour rire, sans façon, point considérante ; alle ne donne rian, mais ce qu'on li vole, alle ne court pas après. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  23. Velà l'arrangement de tout ça, velà ton devoir de Madame, quand tu le seras. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  24. Et drès que c'est la mode pour être honnête, je varrons ; cette vartu-là n'est pas plus difficile que la nôtre. (Acte 1, scène 2, CLAUDINE)
  25. Blaise, comme tu fais ! (Acte 1, scène 2, CLAUDINE)
  26. Mais quand je ne serons que tous deux, est-ce que tu me haïras ? (Acte 1, scène 2, CLAUDINE)
  27. Oui, trente à l'entour de moi, à cause de ma vartu commode ; mais ne me faut-il pas un galant à demeure ? (Acte 1, scène 2, CLAUDINE)
  28. Je n'avons pas l'esprit assez farme pour te parmettre ça, je ne sommes pas encore assez naturisé gros monsieur ; tian, passe-toi de galant, je me passerai d'amoureuse. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  29. Tenez, je vous parle à tous deux, car vous ne savez pas ce que vous dites, vous ne savez pas le tu autem. (Acte 1, scène 3, CLAUDINE)
  30. Vous qui n'avez jamais quitté votre châtiau, cela vous passe, aussi bian que la vartu folichonne. (Acte 1, scène 3, CLAUDINE)
  31. Cette vertu folichonne m'enchante, son extravagance pétille d'invention. (Acte 1, scène 3, LE CHEVALIER)
  32. Leur as-tu dit l'héritage du biau-frère ? (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  33. En vérité, voilà l'aventure la plus singulière que je connaisse. (Acte 1, scène 4, MADAME-DAMIS)
  34. Dans quelle voiture ? (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  35. Dans la voiture de l'autre monde. (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  36. Le galant homme dit vrai, cousine ; je connais ce Rapin et sa signature ; voilà cent mille francs, c'est comme s'il en tenait le coffre ; je les honore beaucoup, et cela change la thèse. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  37. On ne peut de répétitions plus spirituelles, vous m'enchantez, je n'en ai point assez dit : cent mille francs, capdebious ! (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  38. Femme, entends-tu ? (Acte 1, scène 4, BLAISE)
  39. Mais baste, il m'arrivera ce qu'il pourra, je suis accoutumé au feu ; mais je lui demande à son tour une grâce. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  40. Ni moi non plus, Madame Claudine ; je suis ravie de votre fortune, et je vous accorde mon amitié. (Acte 1, scène 4, MADAME-DAMIS)
  41. Va, je te trouve bouffon ; vante-toi de ma bienveillance, je t'en honore, et ta fortune est faite. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  42. Il n'y pas de mal à ça, Madame, ça est grandement naturel. (Acte 1, scène 5, BLAISE)
  43. Mais il y a une bonne coutume ; an emprunte aux marchands et an ne les paie point ; ça soutient un ménage. (Acte 1, scène 6, BLAISE)
  44. J'entends ; votre fortune a haussé vos qualités. (Acte 1, scène 7, LE-FISCAL)
  45. Soit, Monsieur Blaise, je me réjouis de votre aventure ; vos enfants viennent de me l'apprendre ; je vous en fais compliment, et je vous prie en même temps de me donner les cinquante francs que vous me devez depuis un mois. (Acte 1, scène 7, LE FISCAL)
  46. Effectivement le privilège est noble, et d'ailleurs il vous convient mieux qu'à un autre ; car j'ai toujours remarqué que vous êtes naturellement généreux. (Acte 1, scène 7, LE-FISCAL)
  47. Je prévois que vous aurez beaucoup de ces vertus-là, Monsieur Blaise. (Acte 1, scène 7, LE-FISCAL)
  48. Allons, étudions. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  49. Comme ainsi soit qu'il n'est rien de si beau que les similitudes, commençons doctement par là. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  50. Je dis qu'il en arrivera ce qu'il pourra ; mais que voute discours me hausse la couleur, parce que je n'avons pas la coutume d'entendre prononcer les choses que vous mettez en avant. (Acte 1, scène 9, COLETTE)
  51. Ça est vrai, Mademoiselle ; mais vous serez pus accoutumée à la seconde fois qu'à la première, et de fois en fois vous vous y accoutumerez tout à fait. (Acte 1, scène 9, COLIN)
  52. Laissons tout cela ; tenez je m'en vas, je n'aime pas à être à l'école ; je parlerai à l'aventure ; laissez venir Madame Damis ; pisqu'alle est veuve, alle me fera mieux ma leçon que vous. (Acte 1, scène 9, COLIN)
  53. Mon ami, tu fais ici la pluie et le beau temps ; fais durer le dernier, je t'en prie ; je suis né reconnaissant. (Acte 1, scène 11, LE CHEVALIER)
  54. Une légion de coeurs, si je vous les donnais, ne paierait pas cette expression affectueuse ; mais achevez ; vous êtes naïve, développez-vous sans façon, dites le vrai ; vous m'aimez ? (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  55. C'est une bonne criature, et moi aussi ; tenez, je prends le temps comme il viant, et l'argent pour ce qu'il vaut. (Acte 1, scène 14, COLIN)
  56. Tenez, mon gendre, dites-moi l'écriture. (Acte 1, scène 15, BLAISE)
  57. Car les articles de notre contrat sont passés en pays étranger ; actuellement ils courent la poste. (Acte 1, scène 15, LE CHEVALIER)
  58. C'est une accordée de pardue ; tu me quittes, je te quitte, et vive la joie ! (Acte 1, scène 15, COLIN)
  59. Femme, à quoi penses-tu ? (Acte 1, scène 15, BLAISE)

L'ÃŽLE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES (1727)

  1. Sur quoi le présumes-tu ? (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  2. Sérieusement, tu crois qu'il n'y est pas question de Gulliver ? (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  3. Tu plaisantes. (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  4. Tu le prends sur un ton de railleur. (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  5. Mais en un mot, l'auteur, sur cette idée-là, m'a accoutumé à des choses pensées, instructives ; et si on ne l'a pas suivi, nous n'aurons rien de tout cela. (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  6. Mais nous pensons, si tu le veux. (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  7. Tu ne le veux donc pas trop, toi ? (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  8. Je t'admire, mon cher Marquis, avec l'air mortifié dont tu parais finir ta période : mais tu ne m'effrayes point ; tu n'es qu'un hypocrite ; et je sais bien que ce n'est que par vanité que tu soupires sur nous. (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  9. N'est-ce pas là la réflexion que tu veux qu'on fasse ? (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  10. Sais-tu bien que j'ai envie de dire qu'elle est vraie ? (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  11. Très vraie ; et par-dessus le marché, c'est qu'il n'y a rien de si raisonnable que l'aveu que tu en fais. (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  12. Je t'accuse d'être vain, tu en conviens ; tu badines de ta propre vanité : il n'y a peut-être que le Français au monde capable de cela. (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  13. Ma foi, cela ne me coûte rien, et tu as raison ; un étranger se fâcherait : et je vois bien que nous sommes naturellement philosophes. (Prologue, scène 1, LE MARQUIS)
  14. Ici tu verras tout un peuple rire, battre des mains, applaudir à un spectacle où on se moque de lui, en le mettant bien au-dessous d'une autre nation qu'on lui compare. (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  15. Leur badinage n'est pas de commerce ; il y a quelque chose de rude, de violent, d'étranger à la véritable joie ; leur raison est sans complaisance, il lui manque cette douceur que nous avons, et qui invite ceux qui ne sont pas raisonnables à le devenir : chez eux, tout est sérieux, tout y est grave, tout y est pris à la lettre : on dirait qu'il n'y a pas encore assez longtemps qu'ils sont ensemble ; les autres hommes ne sont pas encore leurs frères, ils les regardent comme d'autres créatures. (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  16. Et d'ailleurs, ne suppose-t-on pas sur le théâtre qu'un homme ou une femme deviennent invisibles par le moyen d'une ceinture ? (Prologue, scène 3, LE MARQUIS)
  17. Tenez, petites créatures, mettez-vous là en attendant que le gouverneur vienne vous voir : vous n'êtes plus à moi ; je vous ai donné à lui, adieu ; je vous reverrai encore, avant de m'en retourner chez moi. (Acte 1, scène 1, L'INSULAIRE)
  18. Vous a-t-il regardé comme des créatures raisonnables, comme des hommes ? (Acte 1, scène 2, LA COMTESSE)
  19. Tu l'as dit, paubre éperlan. (Acte 1, scène 2, FONTIGNAC)
  20. Je ne saurais croire que notre petitesse soit réelle : il faut que l'air de ce pays-ci ait fait une révolution dans nos organes, et qu'il soit arrivé quelque accident à notre rétine, en vertu duquel nous nous croyons petits. (Acte 1, scène 2, LE PHILOSOPHE)
  21. Vous me paraissez généreux, Seigneur ; secourez-moi, indiquez-moi, si vous le pouvez, de quoi reprendre ma figure naturelle. (Acte 1, scène 3, LA COMTESSE)
  22. Les autres sont indignés du peu d'égard qu'on a ici pour des créatures raisonnables. (Acte 1, scène 3, LE PHILOSOPHE)
  23. Allez, Monsieur, passez à la certitude ; jé bous la garantis. (Acte 1, scène 7, FONTIGNAC)
  24. Fortune espiègle, tu mé houspilles rudément. (Acte 1, scène 7, FONTIGNAC)
  25. S'il né fallait qué dé la raison pour être grand dé taillé, jé passérais le chêné en hautur. (Acte 1, scène 8, FONTIGNAC)
  26. Eh finis, mon ami, finis, tu nous ennuies. (Acte 1, scène 8, LE PHILOSOPHE)
  27. À quelque impertinence près, tout cela me paraîtrait assez naturel. (Acte 1, scène 8, SPINETTE)
  28. Et qu'actuellement il s'enfuyait pour un petit livre dé science, dé petits mots hardis, dé petits sentiments ; et franchement tant dé pétitesses pourraient bien nous aboir produit lé petit hommé à qui jé parle. (Acte 1, scène 8, FONTIGNAC)
  29. Petit bonhomme, veuille le ciel que vous ne vous trompiez pas, et que ce soit mon semblable que j'embrasse dans une créature pourtant si méconnaissable ! (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  30. Ne serait-ce pas que vous seriez déchu de la grandeur d'une créature raisonnable ? (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  31. On appelle cela des tragédies, que l'on récite en dialogues, où il y a des héros si tendres, qui ont tour à tour des transports de vertu et de passion si merveilleux ; de nobles coupables qui ont une fierté si étonnante, dont les crimes ont quelque chose de si grand, et les reproches qu'ils s'en font sont si magnanimes ; des hommes enfin qui ont de si respectables faiblesses, qui se tuent quelquefois d'une manière si admirable et si auguste, qu'on ne saurait les voir sans en avoir l'âme émue, et pleurer de plaisir. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  32. Quel pot pourri de crimes admirables, de vertus coupables et de faiblesses augustes ! (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  33. Les monstrueuses créatures ! (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  34. Faites-moi voir la plus grande de ces petites créatures. (Acte 1, scène 12, BLECTRUE)
  35. Dès le premier pas ici, je me suis aparçu dévaler jusqu'à la ceinture ; et pis, en faisant l'autre pas, je n'allais pus qu'à ma jambe ; et pis je me sis trouvé à la cheville du pied. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  36. Il y a deux siècles qu'on prit ici de petites créatures comme vous autres. (Acte 1, scène 14, BLECTRUE)
  37. Ça est vrai ; j'en sis tout stupéfait : mais faut bian que je ne l'aime pas encore autant qu'alle en est daigne ; ou bian, c'est que je ne mérite pas qu'alle achève ma délivrance. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  38. Tenez, mon ami ; j'avais un quarquier de vaigne avec un quarquier de pré ; je vivions sans ennui avec ma sarpe et mon labourage ; le capitaine Duflot viant là-dessus, qui me dit comme ça : Blaise, veux-tu me sarvir dans mon vaissiau ? (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  39. Veux-tu venir gagner de l'argent ? (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  40. Non, non : mettez qué jé suis mentur. (Acte 1, scène 17, FONTIGNAC)
  41. Entré nous, tout mé sert d'occasion ; ainsi comptez pour habitude. (Acte 1, scène 17, FONTIGNAC)
  42. Car jé suis mentur et vavillard en même temps. (Acte 1, scène 17, FONTIGNAC)
  43. C'est l'esprit des hommes qué jé corrompais ; jé les rendais avugles ; en un mot, j'étais un flattur. (Acte 1, scène 17, FONTIGNAC)
  44. Pour moi, Fontignac, je ne te haïssais pas : mais j'avoue qu'aujourd'hui mon coeur est bien disposé pour toi ; je te dois autant que tu dois à Blaise. (Acte 3, scène 1, SPINETTE)
  45. Jé m'estimérais bien fortuné dé l'être autant qu'elle. (Acte 3, scène 1, FONTIGNAC)
  46. Ça vous passe, mon mignon ; et j'allons, pisque ma compagnée l'ordonne, vous apprenre à devenir grand garçon, et le tu autem de voute petitesse : mais je vas être brutal, je vous en avartis ; faut que j'assomme voute rapetissement avec des injures : demandez putôt aux camarades. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  47. Eh mais, morgué, pisque vous n'avez pas besoin de gagner voute vie en tuant le monde, ou avez donc tort d'être médecin. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  48. Encore est-ce, quand c'est la pauvreté qui oblige à tuer les gens ; mais quand en est riche, ce n'est pas la peine ; et je continue toujours à dire qu'ou êtes un sot, et que, si vous voulez grandir, faut laisser les gens mourir tout seuls. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  49. Cadédis, bous né tuez pas mieux qu'il raisonne. (Acte 3, scène 2, FONTIGNAC)
  50. Adieu la voiture ! (Acte 3, scène 3, BLAISE)
  51. Dans un pays où l'on a réglé que les femmes résisteraient aux hommes, on a voulu que la vertu n'y servît qu'à ragoûter les passions, et non pas à les soumettre. (Acte 3, scène 3, BLECTRUE)
  52. Alles varront si je ne voulons de la vartu que pour rire. (Acte 3, scène 3, BLAISE)
  53. Je vous avoue que j'aurai bien de la peine à m'accoutumer à vos usages, quoique sensés. (Acte 3, scène 3, SPINETTE)
  54. Monsieur, actuellement j'en ai peur. (Acte 3, scène 3, SPINETTE)
  55. Par quel enchantement avez-vous repris votre figure naturelle ? (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  56. Pendant qu'un manant comme moi porte l'état d'une criature raisonnable, voulez-vous toujours garder voute état d'animal, une damoiselle de la cour ? (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  57. N'est-ce pas une table qui est si bian dressée, avec tant de brimborions, où il y a des flambiaux, de petits bahuts d'argent et une couvarture sur un miroir ? (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  58. J'en possédais plus d'un mille qui étaient autant de coups de pistolet, moi qui n'avais étudié que sous vous. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  59. Et l'architecture de notre tête, surtout en France où Madame a demeuré ! (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  60. Il y avait un nez sur celui-ci qui l'empêchait d'être spirituel. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  61. Pus de petitesse ; je l'ons tuée toute roide. (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  62. Mes enfants, ce qu'il y a de plus doux pour moi dans tout cela, c'est le jugement sain et raisonnable que je porte actuellement des choses. (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  63. J'étais accoutumée aux miennes, et l'on perd difficilement de mauvaises habitudes. (Acte 3, scène 8, LA COMTESSE)
  64. Cela n'est pas défendu : l'amour est un sentiment naturel et nécessaire ; il n'y a que les vivacités qu'il en faut régler. (Acte 3, scène 8, PARMENÈS)
  65. Surtout que le ciel en préserve ceux qui sont établis pour commander, eux qui doivent avoir plus de vertus que les autres, parce qu'il n'y a point de justice contre leurs défauts. (Acte 3, scène 8, PARMENÈS)
  66. Quelle situation ! (Acte 4, scène 1, LE COURTISAN)
  67. Mais dis-moi de quoi tu veux que je convienne ; car voilà mon embarras. (Acte 4, scène 2, LE COURTISAN)
  68. Tu m'inquiètes. (Acte 4, scène 2, LE COURTISAN)
  69. Que vas-tu me dire ? (Acte 4, scène 2, LE COURTISAN)
  70. Actuellément vous préludez par une petitesse. (Acte 4, scène 2, FONTIGNAC)
  71. Où est donc le respect que tu me dois ? (Acte 4, scène 2, LE COURTISAN)
  72. C'est ce coquin que tu vois qui vient de me dire tout ce qu'il y a de plus injurieux au monde. (Acte 4, scène 3, LE COURTISAN)
  73. Les grandes âmes donnent tout, et né restituent rien, et la noblessé dé la sienne étouffait sa justice. (Acte 4, scène 3, FONTIGNAC)
  74. Que veux-tu que je lui réponde, dès qu'il a perdu tout respect pour un homme de ma condition ? (Acte 4, scène 3, LE COURTISAN)
  75. Rien dé plus affétueux qué vos témoignages d'affétion réciproque. (Acte 4, scène 3, FONTIGNAC)
  76. De ces discours en voici la traduction : Maudit concurrent dé ma fortune, jé té connais, tu né vaux rien ; tu mé perdrais si tu pouvais mé perdre, et tu penses qué j'en ferais dé même. (Acte 4, scène 3, FONTIGNAC)
  77. Tu n'as pas tort ; mais né lé crois pas, s'il est possible. (Acte 4, scène 3, FONTIGNAC)
  78. Il faut que les dieux soient bien ennemis de ces deux petites créatures-là ; car ils ne veulent rien faire pour elles. (Acte 4, scène 4, BLECTRUE)
  79. Tu parles, toi, manant. (Acte 4, scène 4, LE PHILOSOPHE)
  80. Comment t'es-tu guéri ? (Acte 4, scène 4, LE PHILOSOPHE)
  81. C'est que tu ne crois pas l'être. (Acte 4, scène 4, LE PHILOSOPHE)
  82. Je suis raisonnable, et ce bien-là est sans prix ; mais, après cela, rien ne me flatte tant, dans mon aventure, que le plaisir de pouvoir vous offrir mon coeur. (Acte 4, scène 5, LE COURTISAN)
  83. De quoi ris-tu donc ? (Acte 4, scène 5, LE COURTISAN)
  84. Ménagez-moi donc l'honneur de vous vaincre ; que votre amour soit le prix du mien, et non pas un pur don de votre faiblesse : n'avilissez point votre coeur par l'impatience qu'il aurait de se rendre ; et pour vous achever l'idée de ce que vous devez être, n'oubliez pas qu'en nous aimant tous deux, vous devenez, s'il est possible, encore plus comptable de ma vertu que je ne la suis moi-même. (Acte 4, scène 5, FLORIS)
  85. Si tu savais combien je l'aime ! (Acte 4, scène 6, LE COURTISAN)
  86. Tu lui parais un colosse, un géant. v.25 (Acte 4, scène 10, DUFRESNE)
  87. Tu n'es enfin, chez la Raison, v.29 (Acte 4, scène 10, DUFRESNE)
  88. Tu t'applaudis d'en être exempt : v.36 (Acte 4, scène 10, DU-MIRAIL)
  89. Dans l'univers tu te crois un géant. v.37 (Acte 4, scène 10, DU MIRAIL)
  90. Tu n'es plus, avec ta raison, v.41 (Acte 4, scène 10, DU MIRAIL)
  91. Auprès de lui tu te crois un géant. v.49 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE JOUVENOT)
  92. Tu n'es plus, contre Cupidon, v.53 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE JOUVENOT)
  93. Grâce à Plutus, il paraît grand : v.60 (Acte 4, scène 10, LEGRAND)
  94. Et l'on n'est, quand Plutus dit non, v.65 (Acte 4, scène 10, LEGRAND)
  95. Que tu semblais ardent, v.69 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE QUINAULT)
  96. Mari, quand tu pris femme ! v.70 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE QUINAULT)
  97. Tu lui parlais à chaque instant : v.72 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE QUINAULT)
  98. Avant l'hymen, tu te croyais géant. v.73 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE QUINAULT)
  99. Tu n'es plus, pauvre fanfaron, v.77 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE QUINAULT)

LA JOIE IMPRÉVUE (1760)

  1. Est-ce là tout ce que tu as à me dire ? (Acte 1, scène 1, DAMON)
  2. Doucement, Monsieur ; c'est qu'actuellement j'ai une charge aussi, moi, laquelle est de veiller sur votre conduite et de vous donner mes conseils. (Acte 1, scène 1, PASQUIN)
  3. Tu conviendras qu'il y a plus de malheur dans tout ceci que de ma faute. (Acte 1, scène 1, DAMON)
  4. Prends garde à ce que tu dis, et avance pour voir qui c'est. (Acte 1, scène 1, DAMON)
  5. D'où vient est-ce que tu me le caches ? (Acte 1, scène 2, LE CHEVALIER)
  6. Finiras-tu ? (Acte 1, scène 2, DAMON)
  7. Il faut avouer que tu abuses furieusement de ma patience : sais-tu la valeur des mauvais discours que tu viens de tenir, et qu'à la place du Chevalier, je refuserais de jouer davantage ? (Acte 1, scène 3, DAMON)
  8. Mais pourquoi t'obstines-tu à soutenir qu'il gagnera ? (Acte 1, scène 3, DAMON)
  9. Tu extravagues. (Acte 1, scène 3, DAMON)
  10. Tu me donnes une grande idée de sa pénétration ; je vais chez mon banquier, c'est aujourd'hui jour de poste, ne t'éloigne pas. (Acte 1, scène 3, DAMON)
  11. Liste des articles et commissions recommandés par Monsieur Orgon à Monsieur Damon son fils aîné, sur les déportements, faits, gestes, et exactitude duquel il est enjoint à moi Pasquin, son serviteur, d'apporter mon inspection et contrôle. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  12. Voyez ce que c'est, faute d'exactitude, nous négligions la lettre du monde la plus importante, et qui va nous donner accès dans la maison. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  13. Tu me fais grand plaisir de me rappeler cette lettre ; voilà de quoi m'introduire chez Madame Dorville, et j'irai la lui remettre au retour de chez mon banquier : je pars, ne t'écarte pas. (Acte 1, scène 3, DAMON)
  14. Lui parles-tu quelquefois de moi ? (Acte 1, scène 4, DAMON)
  15. Que tu me charmes ! (Acte 1, scène 4, DAMON)
  16. C'est que j'ai à te parler, et que je rêve : tu dis que tu m'aimes, et je suis en peine de savoir si je fais bien de te le rendre. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  17. Pour qui me prends-tu donc ? (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  18. Veux-tu des sûretés ? (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  19. Pour ce qui est d'un amant, avec un mari comme moi, tu n'en auras que faire. (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  20. Tu sens bien qu'il serait désagréable d'être obligée de donner sa main d'un côté, pendant qu'on laisserait son coeur d'un autre : ainsi voyons : tu dis que ton maître a du bien et de la naissance : que ne se propose-t-il donc ? (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  21. Sans doute ; t'imagines-tu qu'on achète une charge considérable comme on achète un ruban ? (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  22. Toi qui parles, quand tu fais l'emplette d'une étoffe, prends-tu le marchand au mot ? (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  23. On te surfait, tu rabats, tu te retires, on te rappelle, et à la fin on lâche la main de part et d'autre, et nous la lâcherons, quand il en sera temps. (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  24. Ne me trompes-tu pas ? (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  25. Allons, allons, tu te moques ; je n'ai point d'autre réponse à cela que de te montrer ce minois. (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  26. Cette face d'honnête homme que tu as trouvée si belle et si pleine de candeur... (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  27. Tu as donc bien de la peine à me reconnaître, faquin ? (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  28. Ma foi, je n'en suis pas plus content que vous ; mais vous savez donc nos aventures ? (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  29. Je sors actuellement de chez ce banquier, j'y ai laissé mon fils qui ne m'y a pas vu, et qu'on va achever de payer ; mais je ne laisserai pas le reste de la somme à sa discrétion, et j'ai dit qu'on l'amusât pour me donner le temps de venir te parler. (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  30. Ne devais-tu pas parler à Damon, et tâcher de le détourner de son extravagance ? (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  31. Doucement, il mérite les noms que tu lui donnes, mais ce n'est pas à toi à les lui donner. (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  32. Tâche de savoir cela bien précisément, et viens m'en informer tantôt à ce café attenant l'hôtel, où tu me trouveras ; j'y serai sur les six heures du soir. (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  33. Pardonnez mon transport, c'est l'amour qui le cause ; il ne tiendra qu'à vous de faire notre fortune. (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  34. Et dis-moi, auras-tu de la peine à obéir ? (Acte 1, scène 7, PASQUIN)
  35. Tu es donc fâchée de ce que je ris ? (Acte 1, scène 7, PASQUIN)
  36. Tu ne m'as jamais rien dit de si touchant. (Acte 1, scène 7, PASQUIN)
  37. Tu diras à ton maître, de la part de Madame Dorville, qu'elle le prie de ne plus parler à Constance, que c'est une liberté qui lui déplaît, et qu'il s'en abstiendra, s'il est galant homme ; ce dont l'impudence du valet fait que je doute. (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  38. J'avoue que je ne me sens pas d'aise, et cependant tu t'abuses : je suis plein d'amour, là, ce qu'on appelle plein, mon coeur en a pour quatre, en vérité, tu le verras. (Acte 1, scène 7, PASQUIN)
  39. Que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  40. Je dis... que tu verras ; oui, ce qu'on appelle voir... (Acte 1, scène 7, PASQUIN)
  41. Oui, Monsieur : voilà ce qui le réjouit, il n'est plus permis à Constance de vous dire le moindre mot, on vous prie de la laisser en repos, vous êtes proscrit, tout entretien nous est interdit avec vous, et même, en vous parlant, je fais actuellement un crime. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  42. Et tu ris de ce qui m'arrive. (Acte 1, scène 8, DAMON)
  43. Tais-toi, faquin, tu m'indignes. (Acte 1, scène 8, DAMON)
  44. Va-t'en, va-t'en, il faut effectivement que tu sois ivre ou fou. (Acte 1, scène 9, DAMON)
  45. Point du tout, c'est seulement que je sais dire la bonne aventure. (Acte 1, scène 10, PASQUIN)
  46. Comme il s'expliquait d'une façon très respectueuse, et de l'air de la meilleure foi ; que, d'ailleurs, j'étais le plus souvent avec vous, et que je ne prévoyais pas que vous me défendriez de le voir, je n'ai pas cru devoir me fâcher contre un si honnête homme. (Acte 1, scène 10, CONSTANCE)
  47. Tu ne m'as rien dit de cette lettre. (Acte 1, scène 11, LISETTE)
  48. Dis-moi naturellement : ma fille a-t-elle de l'inclination pour lui ? (Acte 1, scène 12, MADAME DORVILLE)
  49. Je vous promets le secret ; il faut que Pasquin soit instruit, et qu'il ait eu ses raisons pour m'avoir tu ce qu'il sait ; je ne m'étonne plus que mes injures l'aient tant diverti ; je lui ai donné la comédie, et je prétends qu'il me la rende. (Acte 1, scène 12, LISETTE)
  50. Je les aurais combattus, si j'y avais pris garde, et je tâcherai de les surmonter, puisque vous me l'ordonnez ; il aurait pu devenir mon époux, si vous l'aviez voulu ; il a de la naissance et de la fortune, il m'aime beaucoup ; ce qui est avantageux en pareil cas, et ce qu'on ne rencontre pas toujours. (Acte 1, scène 13, CONSTANCE)
  51. Quand vous aurez vu le futur, vous ne serez peut-être pas fâchée qu'on expédie, et mon avis n'est pas qu'on recule. (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  52. Quelle conjoncture ! (Acte 1, scène 15, CONSTANCE)
  53. D'où viens-tu ? (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  54. Quelle opinion as-tu de ma cervelle ? (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  55. Me loges-tu toujours aux Petites-Maisons ? (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  56. Non, au lieu d'être fou, tu ne seras plus que sot. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  57. Je ne suis pas tourné dans ce goût-là ; tu me menaces de l'impossible. (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  58. Tiens, tu t'imagines que je serai à toi ; point du tout ; il faut que je t'oublie, il n'y a plus moyen de te conserver. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  59. Tu n'y entends rien, moitié de mon âme. (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  60. Je te dis que tu te blouses, mon butor. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  61. Benêt, ta science me fait pitié ; veux-tu que je te confonde ? (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  62. Mais effectivement ; je sens que ma mine s'allonge : as-tu commerce avec le diable ? (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  63. Tu m'anéantis ! (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  64. Es-tu sot, à présent ? (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  65. Tu en as du moins l'air. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  66. Tu m'assommes ! (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  67. Tu me poignardes ! (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  68. Tu es donc fâché de me perdre ? (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  69. Tu ne m'as jamais rien dit de si touchant. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  70. À merveille, tu régales bien ma vanité ; mais écoute, Pasquin, fais-moi encore un plaisir. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  71. Tu es ravissant ! (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  72. Non, tu me l'apprends, nigaud. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  73. À force de joie, tu deviens fat ; il se fait tard, tu me diras une autre fois pourquoi ton maître se cache : voici l'heure où l'on s'assemble dans la salle du bal ; Madame Dorville m'a dit qu'elle y mènerait Constance, et je vais voir si elles n'auront pas besoin de moi. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  74. Attends, Lisette ; vois-tu ce domino jaune qui arrive ? (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  75. C'est le Chevalier qui vient pour jouer avec mon maître, et qui lui gagnerait le reste de son argent ; je vais tâcher de l'amuser, pour l'empêcher d'aller joindre Damon ; mais reviens, si tu peux, dans un instant, pour m'aider à le retenir. (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  76. Tu es bien brusque. (Acte 1, scène 17, MONSIEUR ORGON)
  77. Ne sais-tu pas que je dois jouer avec ton maître ? (Acte 1, scène 17, MONSIEUR ORGON)
  78. Cela vous plaît à dire ; ce sera lui qui jouera ; tout le hasard sera de son côté, toute la fortune du vôtre ; vous ne jouez pas, vous, vous gagnez. (Acte 1, scène 17, PASQUIN)
  79. Je crois que tu m'insultes. (Acte 1, scène 17, MONSIEUR ORGON)
  80. Tiens, me devinais-tu ? (Acte 1, scène 17, MONSIEUR ORGON)
  81. Penses-tu qu'il tarde ? (Acte 1, scène 19, LE CHEVALIER)
  82. Non, Monsieur, il a la somme comptée en bel et bon or, je l'ai vue : ce sont des louis tout frais battus, qui ont une mine... (Acte 1, scène 19, PASQUIN)
  83. Qu'est-ce que tu veux dire ? (Acte 1, scène 19, LE CHEVALIER)
  84. Et tu n'es pas, je pense, un grand astrologue. (Acte 1, scène 19, LE CHEVALIER)
  85. Ne vois-tu pas aussi dans mon étoile que je pourrais me fâcher contre toi ? (Acte 1, scène 19, LE CHEVALIER)
  86. Cet entretien-là peut vous mettre en jolie posture ; il y a longtemps qu'on vous connaît ; on est sage, on vous aime, on a vingt-cinq mille livres de rente, et vous pouvez mener tout cela bien loin. (Acte 1, scène 20, LISETTE)
  87. Soubrette d'aventurière, vous ne l'aurez point, votre action est contre la police. (Acte 1, scène 20, PASQUIN)
  88. Soubrette d'aventurière ! (Acte 1, scène 20, LISETTE)
  89. Tu m'amusais donc ? (Acte 1, scène 21, LE CHEVALIER)
  90. Vous êtes jeune, vous dépendez apparemment d'un père ; je me reprocherais de profiter de l'étourdissement où vous êtes, et d'être, pour ainsi dire, le complice du désordre où vous voulez vous jeter ; j'ai même regret d'avoir tant joué ; votre âge et la considération de ceux à qui vous appartenez devaient m'en empêcher : croyez-moi, Monsieur ; vous me paraissez un jeune homme plein d'honneur, n'altérez point votre caractère par une aussi dangereuse habitude que l'est celle du jeu, et craignez d'affliger un père, à qui je suis sûr que vous êtes cher. (Acte 1, scène 21, MONSIEUR ORGON)
  91. Non, ma mère, vous êtes trop bonne pour me le donner ; et je suis obligée de dire naturellement à Monsieur que je n'aimerai point son fils. (Acte 1, scène 22, CONSTANCE)

L'ÉPREUVE (1740)

  1. Tu ne fais donc que d'arriver ? (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  2. Tu es comme il faut ; à qui t'es-tu adressé en entrant ? (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  3. Non, tu te trompes, c'est moi que la chose regarde. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  4. Tu sais que je suis venu ici il y a près de deux mois pour y voir la terre que mon homme d'affaires m'a achetée ; j'ai trouvé dans le château une Madame Argante, qui en était comme la concierge, et qui est une petite bourgeoise de ce pays-ci. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  5. Me laisseras-tu dire ? (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  6. Tais-toi, tu ne connais point celle dont tu parles. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  7. Il est vrai qu'Angélique n'est qu'une simple bourgeoise de campagne ; mais originairement elle me vaut bien, et je n'ai pas l'entêtement des grandes alliances ; elle est d'ailleurs si aimable, et je démêle, à travers son innocence, tant d'honneur et tant de vertu en elle ; elle a naturellement un caractère si distingué, que, si elle m'aime, comme je le crois, je ne serai jamais qu'à elle. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  8. Si tu plais, j'y remédierai sur-le-champ, en te faisant connaître. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  9. As-tu apporté les bijoux ? (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  10. Cette criature-là m'affole, j'en pards si peu d'esprit que j'ai ; quand il fait jour, je pense à elle ; quand il fait nuit, j'en rêve ; il faut du remède à ça, et je vians envars vous à celle fin, par voute moyen, pour l'honneur et le respect qu'on vous porte ici, sauf voute grâce, et si ça ne vous torne pas à importunité, de me favoriser de queuques bonnes paroles auprès de sa mère, dont j'ai itou besoin de la faveur. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  11. Dites-moi, roi que vous êtes, si, par aventure, Angélique me chérit, j'aurons donc la femme et les douze mille francs avec ? (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  12. Non, c'est moi qui le voix mieux que de coutume ; il est tout nouviau pour moi. (Acte 1, scène 4, MAÎTRE BLAISE)
  13. Va donc ; à quoi t'amuses-tu là ? (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  14. Pardi, tu fais bien les commissions qu'on te donne, il n'y sera peut-être plus. (Acte 1, scène 6, ANG?LIQUE)
  15. Il me demandera en ce qu'il lui plaira, mais, en un mot, tous ces gens-là me déplaisent depuis le premier jusqu'au dernier, principalement lui, qui me reprochait, l'autre jour, que nous nous parlions trop souvent tous deux, comme s'il n'était pas bien naturel de se plaire plus en votre compagnie qu'en la sienne ; que cela est sot ! (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  16. Tu as dû le rencontrer ; il va trouver ma mère. (Acte 1, scène 9, ANGÉLIQUE)
  17. Si fait, voilà vingt fois que je te le répète ; si tu savais comme nous nous sommes parlé, comme nous nous entendions bien sans qu'il ait dit : C'est moi ! (Acte 1, scène 9, ANGÉLIQUE)
  18. Mademoiselle est immobile, vous muet, et moi stupéfaite ; j'ouvre les yeux, je regarde, et je n'y comprends rien. (Acte 1, scène 11, LISETTE)
  19. Si la charmante Angélique daignait seulement jeter un regard sur moi, je crois que je ne lui ferais point de peur, et peut-être y reviendrait-elle : on s'accoutume aisément à me voir, j'en ai l'expérience, essayez-en. (Acte 1, scène 11, FRONTIN)
  20. Voici le plus fort de ma besogne ici ; m'amie, que dois-je conjecturer d'un aussi langoureux accueil ? (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  21. toujours des tu et des toi ! (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  22. J'ai tort, mais tu lui ressembles si fort !... (Acte 1, scène 12, LISETTE)
  23. La nature pouvait se passer de lui donner le double de la mienne, et c'est un affront qu'elle m'a fait, mais ce n'est pas votre faute ; parlons de votre maîtresse. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  24. Si parfaite que je n'en reviens point, et tu serais le plus grand maraud... (Acte 1, scène 12, LISETTE)
  25. En vérité, dans l'incertitude où vous me tenez de vos sentiments, que voulez-vous que je réponde aux douceurs que vous me dites ? (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  26. Non, Madame, je ne me suis point aperçu de mauvaise réception ; il n'y a eu qu'un étonnement naturel à une jeune et honnête fille, qui se trouve, pour ainsi dire, mariée dans la minute ; mais pour le peu que Madame la rassure, et s'en mêle, il n'y aura pas la moindre difficulté. (Acte 1, scène 14, LISETTE)
  27. Madame, le mariage en impromptu étonne l'innocence, mais ne l'afflige pas, et votre fille est allée se trouver mal dans sa chambre. (Acte 1, scène 14, FRONTIN)
  28. Vous avez beau dire, on a eu tort de m'exposer à cette aventure-ci ; il est fâcheux à un galant homme, à qui tout Paris jette ses filles à la tête, et qui les refuse toutes, de venir lui-même essuyer les dédains d'une jeune citoyenne de village, à qui on ne demande précisément que sa figure en mariage. (Acte 1, scène 14, FRONTIN)
  29. Approchez, Mademoiselle, approchez, n'êtes-vous pas bien sensible à l'honneur que vous fait Monsieur, de venir vous épouser, malgré votre peu de fortune et la médiocrité de votre état ? (Acte 1, scène 15, MADAME-ARGANTE)
  30. Vous ne manquerez pas de filles ; quand on est riche, on en a tant qu'on veut, à ce qu'on dit, au lieu que naturellement je n'aime pas l'argent ; j'aimerais mieux en donner que d'en prendre ; c'est là mon humeur. (Acte 1, scène 16, ANGÉLIQUE)
  31. Un homme qui lui faisait sa fortune ! (Acte 1, scène 17, LISETTE)
  32. Écoutez, Lisette, je suis naturellement douce et bonne ; un enfant a plus de malice que moi ; mais si vous me fâchez, vous m'entendez bien ? (Acte 1, scène 17, ANGÉLIQUE)
  33. Angélique, sans la haine que vous m'avez déclarée, et qui m'a paru si vraie, si naturelle, j'allais me proposer moi-même. (Acte 1, scène 21, LUCIDOR)
  34. Coquin, je t'entends bien, mais tu l'es trop tard. (Acte 1, scène 22, LISETTE)

LES SINCÈRES (1747)

  1. Dites-lui qu'actuellement elle achève une lettre qu'elle voudrait bien qu'il envoyât à Paris porter avec les siennes, entendez-vous ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. De conversation, il ne faut pas en attendre, je vous en avertis ; je m'appelle Frontin le Taciturne. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  3. Pourrais-tu me dire au juste le caractère de ta maîtresse ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  4. Lisette, finis donc, me disait-elle, tu y regardes de trop près, tes scrupules m'ennuient. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  5. Dès qu'il n'y sera plus, auras-tu le temps de revenir ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  6. Oui, tu n'as qu'à te trouver ici dans un quart_d_heure. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  7. Et si je ne vous avais pas amené chez la Marquise, vous m'aimeriez actuellement. (Acte 1, scène 3, ARAMINTE)
  8. Oui ; car votre douceur naturelle et votre politesse m'auraient trompé, elles ressemblent à de l'inclination. (Acte 1, scène 3, ERGASTE)
  9. L'un était un jeune homme de vingt-huit à trente ans, un fat toujours agité du plaisir de se sentir fait comme il est ; il ne saurait s'accoutumer à lui ; aussi sa petite âme n'a-t-elle qu'une fonction, c'est de promener son corps comme la merveille de nos jours ; c'est d'aller toujours disant : Voyez mon enveloppe, voilà l'attrait de tous les coeurs, voilà la terreur des maris et des amants, voilà l'écueil de toutes les sagesses. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  10. La risible créature ! (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  11. Remarquez mes gestes et mes attitudes ; voyez mes grâces dans tout ce que je fais, dans tout ce que je dis ; voyez mon air fin, mon air leste, mon air cavalier, mon air dissipé ; en voulez-vous du vif, du fripon, de l'agréablement étourdi ? (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  12. À la vertueuse : Vous résistez à la tentation de me regarder ? (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  13. Un fat se doute toujours un peu qu'il l'est ; et comme il a peur qu'on ne s'en doute aussi, il biaise, il est fat le plus modestement qu'il lui est possible ; et c'est justement cette modestie-là qui rend sa fatuité sensible. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  14. À côté de lui était une nouvelle mariée, d'environ trente ans, de ces visages d'un blanc fade, et qui font une physionomie longue et sotte ; et cette nouvelle épousée, telle que je vous la dépeins, avec ce visage qui, à dix ans, était antique, prenait des airs enfantins dans la conversation ; vous eussiez dit d'une petite fille qui vient de sortir de dessous l'aile de père et de mère ; figurez-vous qu'elle est toute étonnée de la nouveauté de son état ; elle n'a point de contenance assurée ; ses innocents appas sont encore tout confus de son aventure ; elle n'est pas encore bien sûre qu'il soit honnête d'avoir un mari ; elle baisse les yeux quand on la regarde ; elle ne croit pas qu'il lui soit permis de parler si on ne l'interroge ; elle me faisait toujours une inclination de tête en me répondant, comme si elle m'avait remerciée de la bonté que j'avais de faire comparaison avec une personne de son âge ; elle me traitait comme une mère, moi, qui suis plus jeune qu'elle, ah, ah, ah ! (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  15. Vis-à-vis de la petite fille de trente ans, était une assez grosse et grande femme de cinquante à cinquante-cinq ans, qui nous étalait glorieusement son embonpoint, et qui prend l'épaisseur de ses charmes pour de la beauté ; elle est veuve, fort riche, et il y avait auprès d'elle un jeune homme, un cadet qui n'a rien, et qui s'épuise en platitudes pour lui faire sa cour. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  16. Me voilà revenue ; qu'as-tu imaginé ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  17. Que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  18. Je n'en sais encore rien ; je ne saurais t'expliquer mon projet ; j'aurais de la peine à me l'expliquer à moi-même : ce n'est pas un projet, c'est une confusion d'idées fort spirituelles qui n'ont peut-être pas le sens commun, mais qui me flattent. (Acte 1, scène 6, FRONTIN)
  19. J'aperçois pourtant en perspective des discordes, des querelles, des dépits, des explications, des rancunes : tu m'accuseras, je t'accuserai ; on se plaindra de nous ; tu auras mal parlé, je n'aurai pas mieux dit. (Acte 1, scène 6, FRONTIN)
  20. Tu n'y comprends rien, la chose est obscure, j'essaie, je hasarde ; je te conduirai, et tout ira bien ; m'entends-tu un peu ? (Acte 1, scène 6, FRONTIN)
  21. Paix ; voici nos gens qui arrivent : tu sa le rôle que je t'ai donné ; obéis, j'aurai soin du reste. (Acte 1, scène 6, FRONTIN)
  22. Madame a raison, tu ne lui ferais pas là un grand présent. (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  23. Voyez donc cet animal ; c'est bien à toi à parler d'elle : tu nous fais là une belle comparaison. (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  24. Qu'appelles-tu une comparaison ? (Acte 1, scène 7, FRONTIN)
  25. Qu'est-ce donc, Dorante, il me semble que tu cries ? (Acte 1, scène 8, ERGASTE)
  26. Qu'as-tu donc fait, malheureux ? (Acte 1, scène 8, ERGASTE)
  27. À quoi songes-tu donc ? (Acte 1, scène 9, ERGASTE)
  28. L'opiniâtreté de cet impudent m'a choqué, et j'espère que tu voudras bien t'en défaire ; et s'il le faut, je t'en ferai prier par la Marquise, sans lui dire ce dont il s'agit. (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  29. Dans la triste situation où me met votre indifférence pour moi, je n'ai rien à dire, et je ne sais que soupirer. (Acte 1, scène 11, DORANTE)
  30. Une triste situation et des soupirs ! (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  31. Dorante, vous n'êtes pas indigne qu'on vous aime ; vous avez de tout, de l'honneur, de la naissance, de la fortune, et même des agréments ; je dirai même que vous m'auriez peut-être plu ; mais je n'ai jamais pu me fier à votre amour ; je n'y ai point de foi, vous l'exagérez trop ; il révolte la simplicité de caractère que vous me connaissez. (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  32. Le moyen d'en juger mieux, à travers toutes les emphases ou toutes les impostures galantes dont vous l'enveloppez ? (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  33. Votre incertitude décide ; comptez aussi que vous l'aimiez plus que moi. (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  34. Oui, Monsieur, du baroque ; mais on s'y accoutume, et voilà tout ; et quand je vous accorde que nous n'avons pas plus de beauté l'une que l'autre, c'est que je ne me soucie guère de me faire tort ; mais croyez que tout le monde la trouvera encore plus éloignée d'être belle que moi, tout effroyable que vous me faites. (Acte 1, scène 12, MARQUISE)
  35. Est-ce que nos beautés ont déjà été débattues ? (Acte 1, scène 13, MARQUISE)
  36. Il s'emportait, dis-tu ? (Acte 1, scène 13, MARQUISE)
  37. J'ai tort aussi, très tort : mais ce qui me surprend, c'est qu'une figure aussi chétive que la mienne, qu'un homme aussi désagréable, aussi revêche, aussi sottement infatué de lui-même, ait pu gagner votre coeur. (Acte 1, scène 14, ERGASTE)
  38. Après tout, peut-être pas si étrange, Lisette ; je ne sais plus qu'en penser moi-même ; il a peut-être raison ; je me méfie de tout ce qu'on m'a dit jusqu'ici de flatteur pour moi ; et surtout de ce que m'a dit ton Dorante, que tu aimes tant, et qui doit être le plus grand fourbe, le plus grand menteur avec ses adulations. (Acte 1, scène 15, MARQUISE)
  39. Il est vrai qu'on ne dit pas cela d'une figure ordinaire ; mais tu vois pourtant ce qui m'arrive ? (Acte 1, scène 15, MARQUISE)
  40. Je voudrais bien voir l'air qu'elle a dans sa nouvelle fortune. (Acte 1, scène 16, MARQUISE)
  41. Tu vois, Lisette ; en bon français, il me dit que je ressemble à une vieille, que je suis contrefaite, que j'ai mauvaise façon ; et je ne m'en fâche pas, je l'en remercie : d'où vient ? (Acte 1, scène 16, MARQUISE)
  42. Écoutez-moi, Lisette ; le notaire d'ici est actuellement dans mon cabinet qui m'arrange des papiers ; allez lui dire qu'il tienne tout prêt un contrat de mariage. (Acte 1, scène 16, MARQUISE)
  43. Il n'y a plus qu'à vous féliciter de votre bonne fortune. (Acte 1, scène 17, MARQUISE)
  44. Vous n'êtes pas au fait de mon caractère ; je ne suis peut-être pas mieux au fait du vôtre ; quittons-nous, Monsieur, actuellement nous n'avons point d'autre parti à prendre. (Acte 1, scène 19, ERGASTE)
  45. La comique aventure ! (Acte 1, scène 21, MARQUISE)

LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD (1730)

  1. C'est que j'ai cru que, dans cette occasion-ci, vos sentiments ressembleraient à ceux de tout le monde ; Monsieur votre père me demande si vous êtes bien aise qu'il vous marie, si vous en avez quelque joie : moi je lui réponds qu'oui ; cela va tout de suite ; et il n'y a peut-être que vous de fille au monde, pour qui ce oui-là ne soit pas vrai ; le non n'est pas naturel. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Le non n'est pas naturel, quelle sotte naïveté ! (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  3. Premièrement, c'est que tu n'as pas dit vrai, je ne m'ennuie pas d'être fille. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  4. On dit que votre futur est un des plus honnêtes du monde, qu'il est bien fait, aimable, de bonne mine, qu'on ne peut pas avoir plus d'esprit, qu'on ne saurait être d'un meilleur caractère ; que voulez-vous de plus ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  5. Que tu es folle avec tes expressions ! (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  6. Ma foi, Madame, c'est qu'il est heureux qu'un amant de cette espèce-là veuille se marier dans les formes ; il n'y a presque point de fille, s'il lui faisait la cour, qui ne fût en danger de l'épouser sans cérémonie ; aimable, bien fait, voilà de quoi vivre pour l'amour ; sociable et spirituel, voilà pour l'entretien de la société : Pardi, tout en sera bon, dans cet homme-là, l'utile et l'agréable, tout s'y trouve. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  7. Oui, dans le portrait que tu en fais, et on dit qu'il y ressemble, mais c'est un on dit, et je pourrais bien n'être pas de ce sentiment-là, moi ; il est bel homme, dit-on, et c'est presque tant pis. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  8. Vertuchoux ! (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  9. Tu ne sais ce que tu dis ; dans le mariage, on a plus souvent affaire à l'homme raisonnable qu'à l'aimable homme ; en un mot, je ne lui demande qu'un bon caractère, et cela est plus difficile à trouver qu'on ne pense. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  10. Je la trouvai toute abattue, le teint plombé, avec des yeux qui venaient de pleurer, je la trouvai comme je serai peut-être, voilà mon portrait à venir ; je vais du moins risquer d'en être une copie. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  11. Elle me fit pitié, Lisette ; si j'allais te faire pitié aussi : Cela est terrible, qu'en dis-tu ? (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  12. Tu ne me réponds rien, tu me parais triste ? (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ORGON)
  13. Monsieur, un visage qui fait trembler, un autre qui fait mourir de froid, une âme gelée qui se tient à l'écart, et puis le portrait d'une femme qui a le visage abattu, un teint plombé, des yeux bouffis et qui viennent de pleurer ; voilà, Monsieur, tout ce que nous considérons avec tant de recueillement. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  14. C'est que j'entretenais Lisette du malheur d'une femme maltraitée par son mari ; je lui citais celle de Tersandre, que je trouvai l'autre jour fort abattue, parce que son mari venait de la quereller, et je faisais là-dessus mes réflexions. (Acte 1, scène 2, SILVIA)
  15. De tout cela, ma fille, je comprends que le mariage t'alarme, d'autant plus que tu ne connais point Dorante. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ORGON)
  16. Rêves-tu avec ton tant pis ? (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ORGON)
  17. Moi, je dis ce qu'on m'apprend ; c'est la doctrine de Madame, j'étudie sous elle. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  18. Tiens, ma chère enfant, tu sais combien je t'aime. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ORGON)
  19. Dorante vient pour t'épouser ; dans le dernier voyage que je fis en province, j'arrêtai ce mariage-là avec son père, qui est mon intime et mon ancien ami ; mais ce fut à condition que vous vous plairiez à tous deux, et que vous auriez entière liberté de vous expliquer là-dessus ; je te défends toute complaisance à mon égard : si Dorante ne te convient point, tu n'as qu'à le dire, et il repart ; si tu ne lui convenais pas, il repart de même. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR ORGON)
  20. Laisse-moi rêver un peu à ce que tu me dis là. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ORGON)
  21. Es-tu bien sûre de soutenir le tien, Lisette ? (Acte 1, scène 2, MONSIEUR ORGON)
  22. Comment donc, je m'y trompe actuellement moi-même ; mais il n'y a point de temps à perdre, va t'ajuster suivant ton rôle, Dorante peut nous surprendre. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ORGON)
  23. Et moi je vais à ma toilette, venez m'y coiffer, Lisette, pour vous accoutumer à vos fonctions ; un peu d'attention à votre service, s'il vous plaît. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  24. "Mon fils sait combien l'engagement qu'il va prendre est sérieux, et il espère, dit-il, sous ce déguisement de peu de durée, saisir quelques traits du caractère de notre future et la mieux connaître, pour se régler ensuite sur ce qu'il doit faire, suivant la liberté que nous sommes convenus de leur laisser. (Acte 1, scène 4, MONSIEUR-ORGON)
  25. Pour moi, qui m'en fie bien à ce que vous m'avez dit de votre aimable fille, j'ai consenti à tout en prenant la précaution de vous avertir, quoiqu'il m'ait demandé le secret de votre côté ; vous en userez là-dessus avec la future comme vous le jugerez à propos..." Voilà ce que le père m'écrit. (Acte 1, scène 4, MONSIEUR ORGON)
  26. Actuellement, la maîtresse et la suivante se travestissent. (Acte 1, scène 4, MONSIEUR ORGON)
  27. C'est une aventure qui ne saurait manquer de nous divertir, je veux me trouver au début et les agacer tous deux. (Acte 1, scène 4, MARIO)
  28. Ma foi, ma soeur, c'est autant de pris que le valet ; mais tu pourrais bien aussi escamoter Dorante à ta maîtresse. (Acte 1, scène 5, MARIO)
  29. Eh bien, l'honneur de lui plaire ne me sera pas inutile ; les valets sont naturellement indiscrets, l'amour est babillard, et j'en ferai l'historien de son maître. (Acte 1, scène 5, SILVIA)
  30. Tu fais ta commission de fort bonne grâce ; Lisette, que dis-tu de ce garçon-là ? (Acte 1, scène 6, MONSIEUR-ORGON)
  31. Mais il me semble que ce nom de Mademoiselle qu'il te donne est bien sérieux ; entre gens comme vous, le style des compliments ne doit pas être si grave, vous seriez toujours sur le qui-vive ; allons, traitez-vous plus commodément, tu as nom Lisette, et toi mon garçon, comment t'appelles-tu ? (Acte 1, scène 6, MARIO)
  32. À l'égard du tutoiement, j'attends les ordres de Lisette. (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  33. Fais comme tu voudras, Bourguignon ; voilà la glace rompue, puisque cela divertit ces Messieurs. (Acte 1, scène 6, SILVIA)
  34. Je t'en remercie, Lisette, et je réponds sur-le-champ à l'honneur que tu me fais. (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  35. Tu te fais tort de dire je veux, belle Lisette ; tu n'as pas besoin d'ordonner pour être servie. (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  36. Bourguignon, cette question-là m'annonce que, suivant la coutume, tu arrives avec l'intention de me dire des douceurs, n'est-il pas vrai ? (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  37. Ma foi, je n'étais pas venu dans ce dessein-là, je te l'avoue ; tout valet que je suis, je n'ai jamais eu de grandes liaisons avec les soubrettes, je n'aime pas l'esprit domestique ; mais à ton égard c'est une autre affaire ; comment donc, tu me soumets, je suis presque timide, ma familiarité n'oserait s'apprivoiser avec toi, j'ai toujours envie d'ôter mon chapeau de dessus ma tête, et quand je te tutoie, il me semble que je jure ; enfin j'ai un penchant à te traiter avec des respects qui te feraient rire. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  38. Quelle espèce de suivante es-tu donc avec ton air de princesse ? (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  39. Tiens, tout ce que tu dis avoir senti en me voyant est précisément l'histoire de tous les valets qui m'ont vue. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  40. Parbleu, cela est plaisant, ce que tu as juré pour homme, je l'ai juré pour femme, moi, j'ai fait serment de n'aimer sérieusement qu'une fille de condition. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  41. Je ne m'en écarte peut-être pas tant que nous le croyons, tu as l'air bien distingué, et l'on est quelquefois fille de condition sans le savoir. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  42. Eh bien, venge-t'en sur la mienne, si tu me trouves assez bonne mine pour cela. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  43. Finiras-tu, que t'importe la prédiction puisqu'elle t'exclut ? (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  44. Non, mais elle a dit que tu n'y gagnerais rien, et moi je te le confirme. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  45. Tu fais fort bien, Lisette, cette fierté-là te va à merveille, et quoiqu'elle me fasse mon procès, je suis pourtant bien aise de te la voir ; je te l'ai souhaitée d'abord que je t'ai vue, il te fallait encore cette grâce-là, et je me console d'y perdre, parce que tu y gagnes. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  46. Dis-moi, qui es-tu toi qui me parles ainsi ? (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  47. Va, je te souhaite de bon coeur une meilleure situation que la tienne, et je voudrais pouvoir y contribuer ; la fortune a tort avec toi. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  48. Bourguignon, je ne saurais me fâcher des discours que tu me tiens ; mais je t'en prie, changeons d'entretien, venons à ton maître ; tu peux te passer de me parler d'amour, je pense ? (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  49. Tu pourrais bien te passer de m'en faire sentir, toi. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  50. Ahi, je me fâcherai, tu m'impatientes, encore une fois laisse là ton amour. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  51. Eh bien, Bourguignon, tu ne veux donc pas finir, faudra-t-il que je te quitte ? (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  52. J'avais de mon côté quelque chose à te dire ; mais tu m'as fait perdre mes idées aussi, à moi. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  53. Tu reviens à ton chemin par un détour, adieu. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  54. Je voulais te parler de lui aussi, et j'espère que tu voudras bien me dire confidemment ce qu'il est ; ton attachement pour lui m'en donne bonne opinion, il faut qu'il ait du mérite puisque tu le sers. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  55. Tu me permettras peut-être bien de te remercier de ce que tu me dis là ; par exemple ? (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  56. Veux-tu bien ne prendre pas garde à l'imprudence que j'ai eue de le dire ? (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  57. Voilà encore de ces réponses qui m'emportent ; fais comme tu voudras, je n'y résiste point, et je suis bien malheureux de me trouver arrêté par tout ce qu'il y a de plus aimable au monde. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  58. Tu as raison, notre aventure est unique. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  59. Quand ton maître sera venu, je tâcherai en faveur de ma maîtresse de le connaître par moi-même, s'il en vaut la peine ; en attendant, tu vois cet appartement, c'est le vôtre. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  60. Butor que tu es ! (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  61. Tu m'avais tant promis de laisser là tes façons de parler sottes et triviales, je t'avais donné de si bonnes instructions, je ne t'avais recommandé que d'être sérieux. (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  62. Je ne sais plus où j'en suis ; cette aventure-ci m'étourdit : que faut-il que je fasse ? (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  63. Eh bien, que me veux-tu, Lisette ? (Acte 2, scène 1, MONSIEUR-ORGON)
  64. D'où vient qu'il ne voudra plus de ma fille, quand il la connaîtra, te défies-tu de ses charmes ? (Acte 2, scène 1, MONSIEUR-ORGON)
  65. Je vous le répète encore, le coeur de Dorante va bien vite ; tenez, actuellement je lui plais beaucoup, ce soir il m'aimera, il m'adorera demain ; je ne le mérite pas, il est de mauvais goût, vous en direz ce qu'il vous plaira ; mais cela ne laissera pas que d'être ; voyez-vous, demain je me garantis adorée. (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  66. Non, d'homme d'honneur, si tu le mènes jusque-là. (Acte 2, scène 1, MONSIEUR-ORGON)
  67. Renverse, ravage, brûle, enfin épouse, je te le permets si tu le peux. (Acte 2, scène 1, MONSIEUR-ORGON)
  68. Sur ce pied-là je compte ma fortune faite. (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  69. Et moi, je te le défends ; j'évite de m'expliquer avec elle, j'ai mes raisons pour faire durer ce déguisement ; je veux qu'elle examine son futur plus à loisir. (Acte 2, scène 1, MONSIEUR-ORGON)
  70. Bon, tu te trompes ; les regards d'un valet ne l'embarrassent pas jusque-là. (Acte 2, scène 1, MONSIEUR-ORGON)
  71. En bien, quand tu lui parleras, dis-lui que tu soupçonnes ce valet de la prévenir contre son maître ; et si elle se fâche, ne t'en inquiète point, ce sont mes affaires. (Acte 2, scène 1, MONSIEUR-ORGON)
  72. Tenez donc, petit importun, puisqu'on ne saurait avoir la paix qu'en vous amusant. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  73. Débarrasse-moi de tout ceci, ne te livre point ; parais sérieux et rêveur, et même mécontent, entends-tu ? (Acte 2, scène 4, DORANTE)
  74. J'aurais lieu à mon tour d'être étonnée de la promptitude de votre hommage ; peut-être m'aimerez-vous moins quand nous nous connaîtrons mieux. (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  75. Arrêtez-vous, je ne saurais vous souffrir dans cette posture-là, je serais ridicule de vous y laisser ; levez-vous. (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  76. Apparemment que mon père n'approuve pas la répugnance qu'il me voit, car il me fuit, et ne me dit mot ; dans cette conjoncture, c'est à vous à me tirer tout doucement d'affaire, en témoignant adroitement à ce jeune homme que vous n'êtes pas dans le goût de l'épouser. (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  77. Mais, Madame, le futur, qu'a-t-il donc de si désagréable, de si rebutant ? (Acte 2, scène 7, LISETTE)
  78. Lisette, quelque éloignement que tu aies pour moi, je suis forcé de te parler, je crois que j'ai à me plaindre de toi. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  79. Bourguignon, ne nous tutoyons plus, je t'en prie. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  80. Comme tu voudras. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  81. Tu n'en fais pourtant rien. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  82. Ni toi non plus, tu me dis : je t'en prie. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  83. Mon malheur est inconcevable, tu m'ôtes peut-être tout le repos de ma vie. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  84. Il me fait de la peine : reviens à toi ; tu me parles, je te réponds, c'est beaucoup, c'est trop même, tu peux m'en croire, et si tu étais instruit, en vérité, tu serais content de moi, tu me trouverais d'une bonté sans exemple, d'une bonté que je blâmerais dans une autre. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  85. Venons à ce que tu voulais me dire ; tu te plaignais de moi quand tu es entré, de quoi était-il question ? (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  86. Elle se l'imagine, et si elle t'en parle encore, tu peux nier hardiment, je me charge du reste. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  87. Si tu n'as que cela à me dire, nous n'avons plus que faire ensemble. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  88. Tu me railles, tu as raison, je ne sais ce que je dis, ni ce que je te demande. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  89. Adieu, tu prends le bon parti... (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  90. Mais, à propos de tes adieux, il me reste encore une chose à savoir : vous partez, m'as-tu dit, cela est-il sérieux ? (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  91. Si tu savais, Lisette, l'état où je me trouve... (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  92. Que peux-tu me reprocher ? (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  93. Quand tu l'aurais, tu ne le saurais pas, et je ferais si bien que je ne le saurais pas moi-même : tenez, quelle idée il lui vient là ! (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  94. Il est donc bien vrai que tu ne me hais, ni ne m'aimes, ni ne m'aimeras ? (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  95. Eh bien, chère Lisette, dis-le-moi cent fois, que tu ne m'aimeras point. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  96. Désespère une passion dangereuse, sauve-moi des effets que j'en crains ; tu ne me hais, ni ne m'aimes, ni ne m'aimeras ! (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  97. accable mon coeur de cette certitude-là. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  98. Il ne manquait plus que cette façon-là à mon aventure ; que je suis malheureuse ! (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  99. Je dirai ce qu'il te plaira, que me veux-tu ? (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  100. Je ne te hais point, lève-toi, je t'aimerais si je pouvais, tu ne me déplais point, cela doit te suffire. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  101. Tu ne me haïrais pas, tu me souffrirais ? (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  102. Tu parais le dire sérieusement ; et si cela est, ma raison est perdue. (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  103. Je dis ce que tu veux, et tu ne te lèves point. (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  104. C'est donc ce garçon qui vient de sortir qui t'inspire cette extrême antipathie que tu as pour son maître ? (Acte 2, scène 11, MONSIEUR-ORGON)
  105. Ce n'est pas la peine, mon père, et personne au monde que son maître ne m'a donné l'aversion naturelle que j'ai pour lui. (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  106. Ma foi, tu as beau dire, ma soeur, elle est trop forte pour être si naturelle, et quelqu'un y a aidé. (Acte 2, scène 11, MARIO)
  107. Dans quelle humeur es-tu, ma soeur, comme tu t'emportes ! (Acte 2, scène 11, MARIO)
  108. À qui en as-tu donc ? (Acte 2, scène 11, MARIO)
  109. D'où vient que tu es si fort sur_le_qui-vive, dans quelle idée nous soupçonnes-tu ? (Acte 2, scène 11, MARIO)
  110. Il est vrai que tu es si agitée que je ne te reconnais point non plus. (Acte 2, scène 11, MONSIEUR-ORGON)
  111. Tu te retiens, ma fille, tu aurais grande envie de me quereller aussi ; mais faisons mieux, il n'y a que ce valet qui est suspect ici, Dorante n'a qu'à le chasser. (Acte 2, scène 11, MONSIEUR-ORGON)
  112. Tu la verras si tu veux, mais tu dois être charmée que ce garçon s'en aille, car il t'aime, et cela t'importune assurément. (Acte 2, scène 11, MONSIEUR-ORGON)
  113. Tu n'en es pas tant la maîtresse que tu le dis bien. (Acte 2, scène 11, MARIO)
  114. N'as-tu pas été obligée, pour le faire lever, de lui dire qu'il ne te déplaisait pas ?. (Acte 2, scène 11, MONSIEUR-ORGON)
  115. Encore a-t-il fallu, quand il t'a demandé si tu l'aimerais, que tu aies tendrement ajouté : volontiers, sans quoi il y serait encore. (Acte 2, scène 11, MARIO)
  116. La seule chose que j'exige de toi, ma fille, c'est de ne te déterminer à le refuser qu'avec connaissance de cause ; attends encore, tu me remercieras du délai que je demande, je t'en réponds. (Acte 2, scène 11, MONSIEUR-ORGON)
  117. Tu épouseras Dorante, et même avec inclination, je te le prédis... (Acte 2, scène 11, MARIO)
  118. Je ne sais ce qui se mêle à l'embarras où je me trouve, toute cette aventure-ci m'afflige, je me défie de tous les visages, je ne suis contente de personne, je ne le suis pas de moi-même. (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  119. Va la dire à eux-mêmes, je ne te vois jamais que tu ne me chagrines, laisse-moi. (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  120. Je t'en offre autant ; mais écoute-moi, te dis-je, tu vas voir les choses bien changer de face, par ce que je te vais dire. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  121. Me promets-tu le secret ? (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  122. Tu ne dois la confidence que je vais te faire qu'à l'estime que j'ai pour toi. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  123. Tu te trompes, Lisette : tu m'as promis le secret, achevons. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  124. Tu m'as vu dans de grands mouvements, je n'ai pu me défendre de t'aimer. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  125. Eh, qui es-tu donc ? (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  126. C'est ici où tu vas juger des peines qu'a dû ressentir mon coeur. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  127. Votre situation est neuve assurément ! (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  128. Au point de renoncer à tout engagement, puisqu'il ne m'est pas permis d'unir mon sort au tien ; et dans cet état, la seule douceur que je pouvais goûter, c'était de croire que tu ne me haïssais pas. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  129. N'as-tu pas assez de charmes, Lisette ? (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  130. y ajoutes-tu encore la noblesse avec laquelle tu me parles ? (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  131. Je viens te retrouver, ma soeur : nous t'avons laissée dans des inquiétudes qui me touchent ; je veux t'en tirer, écoute-moi. (Acte 2, scène 13, MARIO)
  132. Ayez compassion de ma bonne aventure, ne portez point guignon à mon bonheur qui va son train si rondement, ne lui fermez point le passage. (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  133. Allons donc, misérable, je crois que tu te moques de moi ! (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  134. Tu mériterais cent coups_de_bâton. (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  135. Maraud, soit, mais cela n'est point contraire à faire fortune. (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  136. Comment, insolent, tu veux que je laisse un honnête homme dans l'erreur, et que je souffre que tu épouses sa fille sous mon nom ? (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  137. Écoute, si tu me parles encore de cette impertinence-là, dès que j'aurai averti Monsieur_Orgon de ce que tu es, je te chasse, entends-tu ? (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  138. Tu as de l'esprit, ne fais-tu pas l'hypocrite ? (Acte 3, scène 2, MARIO)
  139. Il y a déjà un ton de jalousie dans ce que tu me réponds ; modère-toi un peu. (Acte 3, scène 2, MARIO)
  140. Eh bien, tu me disais qu'en supposant que Lisette eût du goût pour toi... (Acte 3, scène 2, MARIO)
  141. Assez pour m'attacher sérieusement à elle, dès que j'aurai pris de certaines mesures ; comprends-tu ce que cela signifie ? (Acte 3, scène 2, MARIO)
  142. Qu'en penses-tu ? (Acte 3, scène 2, MARIO)
  143. La réponse est de bon sens, je te la pardonne ; mais je suis bien mortifié de ne pouvoir pas dire qu'on m'aime, et je ne le dis pas pour t'en rendre compte, comme tu le crois bien, mais c'est qu'il faut dire la vérité. (Acte 3, scène 2, MARIO)
  144. Son indifférence pour moi, malgré tout ce que je lui offre, doit te consoler du sacrifice que tu me feras... (Acte 3, scène 2, MARIO)
  145. Ta livrée n'est pas propre à faire pencher la balance en ta faveur, et tu n'es pas fait pour lutter contre moi. (Acte 3, scène 2, MARIO)
  146. Je ne suis pas fâché qu'il soit la dupe de son propre stratagème, et d'ailleurs, à le bien prendre il n'y a rien de si flatteur ni de plus obligeant pour lui que tout ce que tu as fait jusqu'ici ; ma fille ; mais en voilà assez. (Acte 3, scène 4, MONSIEUR-ORGON)
  147. Quoi, ma fille, tu espères qu'il ira jusqu'à t'offrir sa main dans le déguisement où te voilà ? (Acte 3, scène 4, MONSIEUR-ORGON)
  148. Friponne que tu es, avec ton cher père ! (Acte 3, scène 4, MARIO)
  149. Tu ne nous grondes plus à présent, tu nous dis des douceurs. (Acte 3, scène 4, MARIO)
  150. Je prends ma revanche ; tu m'as tantôt chicané sur mes expressions, il faut bien à mon tour que je badine un peu sur les tiennes ; ta joie est bien aussi divertissante que l'était ton inquiétude. (Acte 3, scène 4, MARIO)
  151. Il ne pourra jamais se rappeler notre histoire sans m'aimer, je n'y songerai jamais que je ne l'aime, vous avez fondé notre bonheur pour la vie, en me laissant faire ; c'est un mariage unique ; c'est une aventure dont le seul récit est attendrissant ; c'est le coup de hasard le plus singulier, le plus heureux, le plus... (Acte 3, scène 4, SILVIA)
  152. Il faut convenir que le régal que tu te donnes est charmant, surtout si tu achèves. (Acte 3, scène 4, MONSIEUR-ORGON)
  153. Ce qui lui en coûte à se déterminer ne me le rend que plus estimable : il pense qu'il chagrinera son père en m'épousant, il croit trahir sa fortune et sa naissance. (Acte 3, scène 4, SILVIA)
  154. C'est-à-dire que tu veux qu'il sente toute l'étendue de l'impertinence qu'il croira faire : quelle insatiable vanité d'amour-propre ! (Acte 3, scène 4, MONSIEUR-ORGON)
  155. Attends, j'y mets pourtant une petite restriction ; c'est qu'il faudrait, pour nous disculper de ce qui arrivera, que tu lui dises un peu qui tu es. (Acte 3, scène 5, MONSIEUR-ORGON)
  156. Tant d'abaissement n'est pas naturel. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  157. Vous m'ôtez ma couverture. (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  158. Madame, votre amour est-il d'une constitution bien robuste, soutiendra-t-il bien la fatigue que je vais lui donner, un mauvais gîte lui fait-il peur ? (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  159. Ah, tirez-moi d'inquiétude ! (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  160. Venons au fait ; m'aimes-tu ? (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  161. Pardi oui, en changeant de nom, tu n'as pas changé de visage, et tu sais bien que nous nous sommes promis fidélité en dépit de toutes les fautes d'orthographe. (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  162. Eh bien, tu quittes la fille d'Orgon, lui as-tu dit qui tu étais ? (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  163. Quelle sotte histoire me contes-tu là ? (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  164. Tu m'en imposes, elle ne sait pas qui tu es. (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  165. Tu es un fourbe, cela n'est pas concevable, et je vois bien qu'il faudra que j'avertisse Monsieur Orgon. (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  166. As-tu vu Lisette ? (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  167. Vos petites manières sont un peu aisées, mais c'est la grande habitude qui fait cela : adieu, quand j'aurai épousé, nous vivrons but à but. (Acte 3, scène 7, ARLEQUIN)
  168. Je ne vois pourtant rien de mieux dans la situation où je suis, à moins que de parler moi-même, et je ne saurais m'y résoudre ; j'ai d'ailleurs d'autres raisons qui veulent que je me retire : je n'ai plus que faire ici. (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  169. Peux-tu douter encore que je ne t'adore ? (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  170. Ma chère Lisette, que viens-je d'entendre : tes paroles ont un feu qui me pénètre, je t'adore, je te respecte ; il n'est ni rang, ni naissance, ni fortune qui ne disparaisse devant une âme comme la tienne. (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  171. Non, Lisette ; Mario ne m'alarme plus, vous ne l'aimez point, vous ne pouvez plus me tromper, vous avez le coeur vrai, vous êtes sensible à ma tendresse : je ne saurais en douter au transport qui m'a pris, j'en suis sûr, et vous ne sauriez plus m'ôter cette certitude-là. (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  172. Quoi, vous m'épouserez malgré ce que vous êtes, malgré la colère d'un père, malgré votre fortune ? (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  173. Mon père me pardonnera dès qu'il vous aura vue, ma fortune nous suffit à tous deux, et le mérite vaut bien la naissance : ne disputons point, car je ne changerai jamais. (Acte 3, scène 8, DORANTE)

LA PROVINCIALE (1750)

  1. Souvenez-vous de nos conventions après le succès de cette aventure-ci, au moins. (Acte 1, scène 3, MADAME LÉPINE)
  2. Que me veux-tu ? (Acte 1, scène 3, LE CHEVALIER)
  3. Qu'appelles-tu un règlement ? (Acte 1, scène 3, LE CHEVALIER)
  4. Tu nous parles comme à des fripons. (Acte 1, scène 3, LE CHEVALIER)
  5. Tu seras content du Chevalier et de moi ; je te le garantis : ton payement sera le premier levé. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  6. Avant mon mariage, j'ai passé quelques années avec des duchesses et même des princesses, dont j'avais l'honneur d'être la compagne gagée et qui me menaient partout, ce qui m'a acquis une expérience consommée sur les usages du beau monde, en vertu de laquelle je gouverne notre provinciale. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  7. Mais comme, d'un autre côté, la fortune lui donne de grands avantages sur une dame ruinée, j'ai la modestie de négliger les cérémonies avec la Marquise de la Thibaudière, de lui céder les honneurs du pas, et de laisser, entre elle et moi, une petite distance qui me gagne sa vanité, et qui ne me coûte que des égards et quelques flatteries, de façon que je suis tour à tour, et sa complaisante, et son oracle. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  8. Entends-tu ? (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  9. Mais, Madame Lépine, au lieu de nous en tenir à ces petits bénéfices de passage, si nous épousions la future ; si nous tâchions de saisir le gros de l'arbre, au lieu des branches ? (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  10. Tu peux t'en fier à moi ; pars. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  11. Il s'agit d'une virtuose, et nous en connaissons tant... (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  12. Est-ce que tu écris aussi à la Marquise ? (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  13. Madame sait les belles compagnies sur le bout de son doigt ; elle nous apprend toutes les pratiques galantes, et la coutume des marquises, comtesses et duchesses : voyez si cela peut gâter le monde. (Acte 1, scène 6, CATHOS)
  14. N'y aura-t-il point quelque coutume galante qui m'en empêche ? (Acte 1, scène 6, MONSIEUR LORMEAU)
  15. Mais, de grâce, ne changez rien aux manières que vous aviez il n'y a pas plus de huit jours ; et laissez là les pratiques galantes, et la coutume des comtesses, marquises et duchesses... (Acte 1, scène 7, MONSIEUR LORMEAU)
  16. Les pratiques galantes et la coutume des comtesses, marquises et duchesses : les plaisantes expressions !... (Acte 1, scène 8, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  17. Je sais un cavalier des plus aimables, qui vous donne actuellement la préférence sur nombre de femmes, qui en sont bien piquées. (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  18. Oui, voilà ce que la vertu de chez nous en pense. (Acte 1, scène 8, CATHOS)
  19. Quel rapport y a-t-il d'une demi-feuille de papier à de la vertu ? (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  20. Le tendre et respectueux Chevalier de la Trigaudière. (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  21. Qu'on le voie si on veut ; la discrétion là-dessus serait d'une platitude ignoble. (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  22. Je ne le dis point pour m'en vanter non plus : je le dis comme une aventure toute simple et dont une femme du monde ne fait point mystère ; demandez à Monsieur. (Acte 1, scène 9, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  23. De quelle inquiétude provinciale nous parlez-vous là ? (Acte 1, scène 9, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  24. Comprends-tu bien ce qu'on te dit là, Colin ? (Acte 1, scène 11, CATHOS)
  25. Et il est là-bas, depuis que tu nous parles ! (Acte 1, scène 11, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  26. Misérable que tu es, sais-tu bien que ta rusticité me déshonore ? (Acte 1, scène 11, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  27. Le respect qu'on a ici avec les femmes, et qui est à la mode, je ne le connais pas ; et je crains toujours ma vertu de province. (Acte 1, scène 12, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  28. Va, va, elle sait ce que tu vaux. (Acte 1, scène 15, MADAME LÉPINE)
  29. Attends ; je te dirai comment tu t'en tireras. (Acte 1, scène 16, MADAME LÉPINE)
  30. Tu deviendras fameuse. (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  31. Que j'étais stupide ! (Acte 1, scène 17, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  32. Dis à La Ramée que tu écris si mal, qu'il n'aurait pu lire ton écriture. (Acte 1, scène 18, MADAME LÉPINE)
  33. Et que tu observeras de tutoyer La Ramée, comme il te tutoiera lui-même ; c'est l'usage. (Acte 1, scène 18, MADAME LÉPINE)
  34. Dame, passez-vous-en, mon cher homme ; je ne sais faire que des pieds de mouche, et j'aime mieux vous donner mon écriture en paroles ; il n'y a pas tant de façon. (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  35. Es-tu content, mon mignon ? (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  36. Je vois bien que tu m'aimes, ma petite merveille. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  37. Pour qui me prends-tu donc ? (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  38. Est-ce que tu crois que l'amour me fait peur ? (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  39. Je me reconnais au désordre de ta tête : il est digne de mon mérite, et tu me ravis... (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  40. Tu vaux ton pesant d'or. (Acte 1, scène 19, LA RAM?E)
  41. Quand tu voudras baiser ma main, ne t'en fais point faute. (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  42. Tu me les donnes à si bon marché que je les prendrai toutes deux. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  43. Tu es une originale, ma Cathos. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  44. C'est bien fait : tu es taillée pour la dignité de ce nom-là. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  45. Tu me remues, tu m'attendris. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  46. Va, ma petite cervelle, tu en verras tant que tu voudras. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  47. C'est moi qui veux être ruinée toute seule, en attendant restitution. (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  48. Quant à la restitution, je te la garantis sur mon honneur. (Acte 1, scène 19, LA RAMÉE)
  49. As-tu fini avec ton cabaretier ? (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  50. Sais-tu si nos affaires sont avancées ? (Acte 1, scène 20, LE CHEVALIER)
  51. Oui : on est allé avertir la Marquise, avec qui je n'aurai pas une longue conversation ; car, à te dire vrai, cette folle-là m'ennuie ; et j'arrive avec la personne que tu sais, que j'ai laissée dans un fiacre là-bas, et qui doit entrer quelques instants après moi. (Acte 1, scène 20, LE CHEVALIER)
  52. L'aventure est curieuse. (Acte 1, scène 23, UNE DES DAMES)

LE PRINCE TRAVESTI (1727)

  1. Ma chère Hortense, depuis un an que vous êtes absente, il m'est arrivé une grande aventure. (Acte 1, scène 2, LA-PRINCESSE)
  2. Quel est le sujet de votre inquiétude ? (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  3. Croyez-moi, je parle quelquefois sérieusement ; vous et moi nous restons seules de la famille de nos maîtres ; donnez à vos sujets un souverain vertueux ; ils se consoleront avec sa vertu du défaut de sa naissance. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  4. À la charge que, quand vous aurez épousé cet honnête homme-là, il y aura dans votre histoire un petit article que je dresserai moi-même, et qui dira précisément : "Ce fut la sage Hortense qui procura cette bonne fortune au peuple ; la Princesse craignait de n'avoir pas bonne grâce en épousant Lélio ; Hortense lui leva ce vain scrupule, qui eût peut-être privé la république de cette longue suite de bons princes qui ressemblèrent à leur père." Voilà ce qu'il faudra mettre pour la gloire de mes descendants, qui, par ce moyen, auront en moi une aïeule d'heureuse mémoire. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  5. Voilà pourtant mes aventures ; et si je me rembarquais, j'ai du malheur, je ferais encore naufrage, à moins que de trouver un autre Lélio. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  6. Que cherches-tu, Arlequin ? (Acte 1, scène 3, LA-PRINCESSE)
  7. Tu n'as point fait de mal. (Acte 1, scène 3, LA-PRINCESSE)
  8. Mais, dis-moi, cherches-tu ton maître ? (Acte 1, scène 3, LA PRINCESSE)
  9. Tu n'as point dit de sottise ; au contraire, tu me parais de bonne humeur. (Acte 1, scène 3, HORTENSE)
  10. Es-tu bien avec Lélio ? (Acte 1, scène 3, HORTENSE)
  11. Tu me réponds comme si tu ne savais pas qui il est. (Acte 1, scène 3, HORTENSE)
  12. Il disait que son monde avait été tué ; je lui répondis : Tant pis. (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  13. Il me dit : Tu me plais, veux-tu venir avec moi ? (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  14. Tu es un historien bien exact. (Acte 1, scène 3, LA-PRINCESSE)
  15. C'est un drôle de métier que d'avoir un maître ici qui a fait fortune ; tous les courtisans veulent être les serviteurs de son valet. (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  16. Qu'est-ce que tu fais ici ? (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  17. Que veux-tu dire avec ta connaissance et tes compliments ? (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  18. Est-ce que tu l'as vue, la Princesse ? (Acte 1, scène 4, L?LIO)
  19. Enfin tu lui as donc dit que tu ne savais pas qui je suis ? (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  20. Va, va, ne t'embarrasse pas, Arlequin ; tu as bon maître, je t'en assure. (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  21. En voilà assez, ne sors point du respect que tu me dois. (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  22. Et par où juges-tu que je pourrais être un prince ? (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  23. On peut avoir le coeur bon sans être prince, et pour l'avoir tel, un prince a plus à travailler qu'un autre ; mais comme tu es attaché à moi, je veux bien te confier que je suis un homme de condition qui me divertis à voyager inconnu pour étudier les hommes, et voir ce qu'ils sont dans tous les Etats. (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  24. Je suis jeune, c'est une étude qui me sera nécessaire un jour ; voilà mon secret, mon enfant. (Acte 1, scène 4, L?LIO)
  25. Cette étude-là ne vous apprendra que misère ; ce n'était pas la peine de courir la poste pour aller étudier toute cette racaille. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  26. Ne sais-tu pas ton chemin ? (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  27. Tu n'as qu'à traverser cette galerie-là. (Acte 1, scène 4, L?LIO)
  28. Non, je suis naturelle ; et pour preuve de cela, vous pouvez vous expliquer mieux, je ne vous en empêche point, cela est sans conséquence. (Acte 1, scène 6, HORTENSE)
  29. Votre rang est d'être un homme aimable et vertueux, et c'est là le plus beau rang du monde ; mais je vous dis encore une fois que cela est résolu ; je ne vous aimerai point, je n'en conviendrai jamais. (Acte 1, scène 8, HORTENSE)
  30. Vous savez que le premier secrétaire d'État de la Princesse vient de mourir, et je vous avoue que j'aspire à sa place ; dans le rang où je suis ; je n'ai plus qu'un pas à faire pour la remplir ; naturellement elle me paraît due ; il y a vingt-cinq ans que je sers l'État en qualité de conseiller de la Princesse ; je sais combien elle vous estime et défère à vos avis, je vous prie de faire en sorte qu'elle pense à moi ; vous ne pouvez obliger personne qui soit plus votre serviteur que je le suis. (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  31. J'ignore si vous avez craint la confiance dont elle m'honore ; mais depuis que je suis ici, vous n'avez rien oublié pour lui donner de moi des idées désavantageuses, et vous tremblez tous les jours, dites-vous, que je ne sois un espion gagé de quelque puissance, ou quelque aventurier qui s'enfuira au premier jour avec de grandes sommes, si on le met en état d'en prendre. (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  32. Votre fille devenir la femme d'un aventurier ! (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  33. Je vous demande grâce pour elle ; j'ai pitié de la victime que vous voulez sacrifier à votre ambition ; c'est trop aimer la fortune. (Acte 1, scène 10, L?LIO)
  34. Je crois offrir ma fille à un homme d'honneur ; et d'ailleurs vous m'accusez d'un plaisant crime, d'aimer la fortune ! (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  35. Oui, et c'est l'homme qui aurait plus de vertu que d'ambition et d'avarice. (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  36. Ah vous voilà dans votre figure naturelle, je vous vois le visage à présent ; il n'est pas joli, mais cela vaut toujours mieux que le masque que vous portiez tout à l'heure. (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  37. Je ne puis digérer une aussi bizarre aventure. (Acte 1, scène 12, FRÉDÉRIC)
  38. Voici le valet de cet aventurier ; tâchons à quelque prix que ce soit de le mettre dans mes intérêts, il pourra m'être utile. (Acte 1, scène 12, FR?D?RIC)
  39. Es-tu bien riche ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  40. Tu jures pour trois sols de perte ! (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  41. Aimes-tu l'argent ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  42. Tu serais donc bien aise de faire une petite fortune ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  43. Le connais-tu ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  44. J'espère que tu ne seras pas bon prophète ; mais je puis te faire beaucoup de bien en très peu de temps. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  45. Tu me cites là de beaux avantages ! (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  46. Je ne prétends pas que tu t'attaches à moi pour être mon domestique ; je veux te donner des emplois qui t'enrichiront, et par-dessus le marché te marier avec une jolie fille qui a du bien. (Acte 1, scène 13, FR?D?RIC)
  47. Ils te sont assurés, te dis-je ; mais il faut que tu me rendes un petit service ; puisque tu te donnes à moi, tu n'en dois pas faire de difficulté. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  48. Tu es chez le seigneur Lélio ; je serais curieux de savoir qui il est. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  49. Je souhaiterais donc que tu y restasses encore trois semaines ou un mois, pour me rapporter tout ce que tu lui entendras dire en particulier, et tout ce que tu lui verras faire. (Acte 1, scène 13, FR?D?RIC)
  50. Il peut arriver que, dans des moments, un homme chez lui dise de certaines choses et en fasse d'autres qui le décèlent, et dont on peut tirer des conjectures. (Acte 1, scène 13, FR?D?RIC)
  51. On ne paie un service qu'après qu'il est rendu, mon enfant ; c'est la coutume. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  52. Coutume de vilain que cela ! (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  53. Tu n'attendras que trois semaines. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  54. Tu me serviras de meilleur courage en l'attendant. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  55. Acquitte-toi d'abord de ce que je te dis ; pourquoi hésites-tu ? (Acte 1, scène 13, FR?D?RIC)
  56. Quoi tu mets mon argent dans ta poche, et tu refuses de me servir ! (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  57. Que te mets-tu donc dans l'esprit ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  58. Tu n'y songes pas, Arlequin. (Acte 1, scène 13, FR?D?RIC)
  59. Encore une fois, es-tu fou d'être si longtemps à prendre ton parti ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  60. Songes-tu bien que je t'offre la fortune, et que tu la perds ? (Acte 1, scène 13, FR?D?RIC)
  61. Tu vas trouver la Princesse et ton maître ! (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  62. As-tu donc résolu de me perdre, de me déshonorer ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  63. Si tu parles, malheureux que tu es, je prendrai de toi une vengeance terrible. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  64. Ta vie me répondra de ce que tu feras ; m'entends-tu bien ? (Acte 1, scène 13, FR?D?RIC)
  65. Arrête, Arlequin ; tu me mets au désespoir, tu ne sais pas la conséquence de ce que tu vas faire, mon enfant, tu me fais trembler ; c'est toi-même que je te conjure d'épargner, en te priant de sauver mon honneur ; encore une fois ; arrête, la situation d'esprit où tu me mets ne me punit que trop de mon imprudence. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  66. Moi, je prends cela, parce que je suis honnête, et puis vous me fourbez encore avec je ne sais combien d'autres pistoles que j'ai dans ma poche, et que je ferai venir en témoignage contre vous, comme quoi vous avez mitonné le coeur d'un innocent, qui a eu sa conscience et la crainte du bâton devant les yeux, et qui sans cela aurait trahi son bon maître, qui est le plus brave et le plus gentil garçon, le meilleur corps qu'on puisse trouver dans tous les corps du monde, et le factotum de la Princesse ; cela se peut-il souffrir ? (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  67. Doucement, Arlequin ; quelqu'un peut venir ; j'ai tort mais finissons ; j'achèterai ton silence de tout ce que tu voudras ; parle, que me demandes-tu ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  68. Dis ce que tu veux ; tes longueurs me tuent. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  69. Allons, consolez-vous ; je suis las de faire le glorieux, cela est trop sot ; il n'y a que vous autres qui puissiez vous accoutumer à cela. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  70. Tu n'as qu'à dire. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  71. Mais, ces emplois, tu ne peux les exercer qu'en quittant ton maître. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  72. Soit, tu seras content ; mais me promets-tu de te taire ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  73. Tu ne te repentiras pas de m'avoir tenu parole. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  74. Que me veux-tu ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  75. Tu dis que c'est une guenon. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  76. Puisqu'il te la faut absolument, reviens me trouver tantôt ; tu la verras. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  77. Le seigneur Frédéric lui proposera de le servir contre un inconnu ; il refusera d'abord de le faire, parce qu'il s'imaginera que cela ne serait pas bien ; mais vous obtiendrez de lui ce qu'il aura refusé au seigneur Frédéric ; et de là, s'ensuivra pour vous deux une grosse fortune, dont vous jouirez mariés ensemble. (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  78. Je suis un grand nigaud ; mais, au bout du compte, cela avait la mine d'une friponnerie, comme j'ai la mine d'Arlequin ; je suis fâché d'avoir vilipendé ce bon seigneur Frédéric ; je lui ai fait donner tout son argent ; par bonheur je ne suis pas obligé à restitution ; je ne devinais pas qu'il y avait une prédiction qui me donnait le tort. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  79. Il ne s'agit plus à présent que d'obéir à ce qui est prédit, en faisant ce que souhaite le seigneur Frédéric, afin de gagner pour nous cette grosse fortune qui nous est promise. (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  80. Tubleu !... (Acte 2, scène 2, ARLEQUIN)
  81. Vertuchoux ! (Acte 2, scène 2, ARLEQUIN)
  82. Que me veux-tu ? (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  83. Je viens vous demander ma petite fortune. (Acte 2, scène 2, ARLEQUIN)
  84. Qu'est-ce que c'est que cette fortune ? (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  85. Mon enfant, je pardonne à ta simplicité le compliment que tu me fais. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  86. Tu as de l'honneur à ta manière, et je ne vois nul inconvénient pour moi à te laisser profiter de la bassesse de Frédéric. (Acte 2, scène 2, L?LIO)
  87. Oui, reçois son argent ; je veux bien que tu lui rapportes ce que je t'ai dit que j'étais, et ce que tu sais. (Acte 2, scène 2, L?LIO)
  88. Il ne peut pas encore être loin, tu le trouveras sans doute.. (Acte 2, scène 4, LA-PRINCESSE)
  89. Ne vous fâchez point ; je suis dans une situation d'esprit qui mérite un peu d'indulgence. (Acte 2, scène 5, LA-PRINCESSE)
  90. Ah la désagréable situation ! (Acte 2, scène 5, HORTENSE)
  91. La conjoncture est pressante ; que résolvez-vous en ma faveur ? (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  92. Oui, très jalouse : peut-être actuellement sommes-nous observés l'un et l'autre ; et après cela vous venez me parler de votre passion, vous voulez que je vous aime ; vous le voulez, et je tremble de ce qui en peut arriver : car enfin on se lasse. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  93. Je crains encore vos inquiétudes. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  94. Etes-vous sûr, Monsieur, qu'ils voudront bien passer sous une domination étrangère, et peut-être se soumettre aux coutumes d'une nation qui leur est antipathique ? (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  95. Vous êtes ici dans une belle situation, et vous craignez d'en sortir, si la Princesse se marie ; mais le Roi mon maître est assez grand seigneur pour vous dédommager, et j'en réponds pour lui. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  96. De grâce, ne citez point ici le Roi votre maître ; soupçonnez-moi tant que vous voudrez de manquer de droiture, mais ne l'associez point à vos soupçons. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  97. Un homme d'esprit comme vous, dont la fortune est déjà si prodigieuse, et qui la mérite, ne saurait avoir des sentiments aussi périlleux que ceux qu'on vous attribue. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  98. Soit ; et moi je n'ai, si vous le voulez, que mon coeur pour tout avantage ; mais les égards que l'on doit à la seule vertu sont aussi légitimes que les respects que l'on doit aux princes ; et fussiez-vous le roi de Castille même, si vous êtes généreux, vous ne sauriez penser autrement. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  99. Non, Monsieur, il n'y a rien à présumer ; c'est un ton que j'ai cru pouvoir prendre avec un aventurier que le sort a élevé. (Acte 2, scène 9, L'AMBASSADEUR)
  100. Je ne me suis pourtant pas écarté ; as-tu quelque chose à me dire ? (Acte 2, scène 10, FRÉDÉRIC)
  101. Achève ; sais-tu quelque chose ? (Acte 2, scène 10, FRÉDÉRIC)
  102. Tu me donnes bien de l'impatience. (Acte 2, scène 10, FR?D?RIC)
  103. Tu n'y perdras rien ; parle, que sais-tu ? (Acte 2, scène 10, FRÉDÉRIC)
  104. Tu m'en fais venir l'idée. (Acte 2, scène 10, FRÉDÉRIC)
  105. Je vais parler le premier ; conforme-toi à ce que tu m'entendras dire. (Acte 2, scène 10, FR?D?RIC)
  106. Que veux-tu dire : un frisson ? (Acte 2, scène 11, LA-PRINCESSE)
  107. Vertuchoux ! (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  108. Quelle aventure ! (Acte 2, scène 11, HORTENSE)
  109. Pour toi, je vais t'apprendre à trahir ton maître, à te mêler de choses que tu ne devais pas entendre et à me compromettre dans l'impertinente répétition que tu en fais ; une étroite prison me répondra de ton silence. (Acte 2, scène 11, LA-PRINCESSE)
  110. Veux-tu me faire un plaisir ? (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  111. De toute mon âme, car je suis bon et serviable de mon naturel. (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  112. - Veux-tu me rapporter ce que tu entendras dire à ton maître ? (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  113. - Je l'ai laissée au logis ; mais, suis-moi, tu l'auras. (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  114. Tu ne veux pas d'une jolie fille ?... (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  115. Il me doit encore une pension de cent écus par an, et j'ai déjà reçu la fillette, que je ne puis pas vous montrer, parce qu'elle n'est pas là ; sans compter une prophétie qui a parlé, à ce qu'ils disent, de mon argent, de ma fortune et de ma friponnerie. (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  116. Madame, si vous voyiez sa face, vous seriez ravie ; avec cette créature-là, il faut que l'honneur d'un homme plie bagage, il n'y a pas moyen. (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  117. Un misérable comme celui-là peut-il imaginer tant d'impostures ? (Acte 2, scène 11, FRÉDÉRIC)
  118. Adieu la joie ; je n'userai plus de souliers, on va m'enfermer dans un étui, à cause de ce Sarrasin-là. (Acte 2, scène 12, ARLEQUIN)
  119. Vous n'avez jamais paru me vouloir du mal ; dans la situation où m'a mis un zèle imprudent pour les intérêts de la Princesse, puis-je espérer de vous une grâce ? (Acte 2, scène 12, FRÉDÉRIC)
  120. Oui, Monsieur, je vous l'avouerai encore une fois, j'ai cru bien servir l'État et la Princesse en tâchant d'arrêter votre fortune ; suivez ma conduite, elle me justifie. (Acte 2, scène 13, FRÉDÉRIC)
  121. J'ai combattu vos desseins, parce qu'ils m'ont paru dangereux. (Acte 2, scène 13, FR?D?RIC)
  122. Si je péris après d'aussi louables intentions que les miennes, je ne me serai point trompé sur votre compte ; je périrai du moins avec la consolation d'avoir été l'ennemi d'un homme qui, en effet, n'était pas vertueux. (Acte 2, scène 13, FR?D?RIC)
  123. Après, nous sommes entrés en conversation ; elle m'a dit : veux-tu que je te pardonne ce que tu as fait ? (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  124. Tu me rapporteras sa réponse. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  125. As-tu vu Hortense ? (Acte 3, scène 3, LA-PRINCESSE)
  126. Indigne amie, tu lui fais réponse, et me voici convaincue de ta trahison, tu ne l'aurais jamais avoué sans ce malheureux stratagème, qui ne m'instruit que trop ; allons, poursuivons mon projet, privons l'ingrat de ses honneurs, qu'il ait la douleur de voir son ennemi en sa place, promettons ma main au roi de Castille, et punissons après les deux perfides de la honte dont ils me couvrent. (Acte 3, scène 4, LA-PRINCESSE)
  127. Madame, je puis vous être importune en ce moment-ci ; je me retirerai, si vous voulez. (Acte 3, scène 5, HORTENSE)
  128. Calmez cependant vos inquiétudes sur mon compte ; ma situation est triste, à la vérité ; j'ai été le jouet de l'ingratitude et de la perfidie ; mais j'ai pris mon parti. (Acte 3, scène 5, LA-PRINCESSE)
  129. Je suis prête à partir tout à l'heure, indiquez-moi l'endroit où vous voulez que j'aille, ôtez-moi la liberté, s'il est nécessaire, rendez-la ensuite à Lélio, faites-lui un accueil obligeant, rejetez sa détention sur quelques faux avis ; montrez-lui dès aujourd'hui plus d'estime, plus d'amitié que jamais, et de cette amitié qui le frappe, qui l'avertisse de vous étudier ; et dans trois jours, dans vingt-quatre heures, peut-être saurez-vous à quoi vous en tenir avec lui. (Acte 3, scène 5, HORTENSE)
  130. Demandez à parler à la Princesse, plaignez-vous avec douleur de votre situation, calmez son coeur, et n'oubliez rien de ce qui pourra lui faire espérer qu'elle touchera le vôtre... (Acte 3, scène 6, LA-PRINCESSE)
  131. C'est fort bien dit, Madame ; car les aventuriers prennent leurs mesures ; il est vrai que, lorsqu'on les tient, on peut les engager à révéler leur secret. (Acte 3, scène 7, FRÉDÉRIC)
  132. Quoi qu'il en soit, les avantages que vous trouveriez à le servir n'ont point de rapport à sa fortune présente ; ceux dont je vous entretiens sont d'une autre sorte, et bien supérieurs. (Acte 3, scène 7, HORTENSE)

LES FAUSSES CONFIDENCES (1738)

  1. Je n'en suis pourtant pas moins sensible à ta bonne volonté, Dubois ; tu m'as servi, je n'ai pu te garder, je n'ai pu même te bien récompenser de ton zèle ; malgré cela, il t'est venu dans l'esprit de faire ma fortune ! (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  2. Ma fortune serait la tienne ; mais je n'attends rien de notre entreprise, que la honte d'être renvoyé demain. (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  3. Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu'il y a de mieux, veuve d'un mari qui avait une grande charge dans les finances, et tu crois qu'elle fera quelque attention à moi, que je l'épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n'ai point de bien ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  4. Vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont sous la remise. (Acte 1, scène 2, DUBOIS)
  5. Et tu me dis qu'elle est extrêmement raisonnable ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  6. Vous n'avez rien, mon neveu, je dis rien qu'un peu d'espérance. Vous êtes mon héritier ; mais je me porte bien, et je ferai durer cela le plus longtemps que je pourrai, sans compter que je puis me marier : je n'en ai point d'envie ; mais cette envie-là vient tout d'un coup : il y a tant de minois qui vous la donnent ; avec une femme on a des enfants, c'est la coutume ; auquel cas, serviteur au collatéral. (Acte 1, scène 3, MONSIEUR REMY)
  7. Vous importunez Mademoiselle, Monsieur. (Acte 1, scène 4, DORANTE)
  8. Je vous laisse le soin de présenter votre futur à Madame. (Acte 1, scène 4, MONSIEUR REMY)
  9. Tu as raison. (Acte 1, scène 6, ARAMINTE)
  10. Il est vrai que je suis toujours fâchée de voir d'honnêtes gens sans fortune, tandis qu'une infinité de gens de rien et sans mérite en ont une éclatante. (Acte 1, scène 7, ARAMINTE)
  11. J'entends qu'au lieu de me servir, ce sera lui que tu serviras. (Acte 1, scène 8, ARAMINTE)
  12. Tu es bien sot ! (Acte 1, scène 8, MARTON)
  13. Quand je t'envoie quelque part ou que je te dis : fais telle ou telle chose, n'obéis-tu pas ? (Acte 1, scène 8, MARTON)
  14. Gardez votre petite réflexion roturière, et servez-nous, si vous voulez être de nos amis. (Acte 1, scène 10, MADAME ARGANTE)
  15. Oh ça, il y a une petite raison à laquelle vous devez vous rendre ; c'est que Monsieur_le_Comte me fait présent de mille écus le jour de la signature du contrat ; et cet argent-là, suivant le projet de Monsieur_Remy, vous regarde aussi bien que moi, comme vous voyez. (Acte 1, scène 11, MARTON)
  16. Qu'est-ce que c'est donc que cet air étonné que tu as marqué, ce me semble, en voyant Dorante ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  17. Explique-toi : est-ce que tu le connais ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  18. Il est vrai ; et tu me surprends à mon tour. (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  19. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  20. D'où vient que tu m'alarmes ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  21. Quelle preuve as-tu de sa folie ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  22. Est-ce que tu la connais, cette personne ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  23. Moi, dis-tu ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  24. Il est bien fait, d'une figure passable, bien élevé et de bonne famille ; mais il n'est pas riche ; et vous saurez qu'il n'a tenu qu'à lui d'épouser des femmes qui l'étaient, et de fort aimables, ma foi, qui offraient de lui faire sa fortune et qui auraient mérité qu'on la leur fît à elles-mêmes : il y en a une qui n'en saurait revenir, et qui le poursuit encore tous les jours ; je le sais, car je l'ai rencontrée. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  25. Actuellement ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  26. Oui, Madame, actuellement, une grande brune très piquante, et qu'il fuit. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  27. Quelle aventure ! (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  28. À la fin, pourtant, il revint à lui avec un air égaré ; je le jetai dans une voiture, et nous retournâmes à la maison. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  29. Tu m'étonnes à un point !... (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  30. Mais n'alla-t-il pas, deux jours après, vous rencontrer aux Tuileries, où il avait été s'attrister de votre absence. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  31. Je suis dans des circonstances où je ne saurais me passer d'un intendant ; et puis, il n'y a pas tant de risque que tu le crois : au contraire, s'il y avait quelque chose qui pût ramener cet homme, c'est l'habitude de me voir plus qu'il n'a fait, ce serait même un service à lui rendre. (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  32. En es-tu bien sûr ? (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  33. Allons, je patienterai quelques jours, en attendant que j'en aie un autre ; au surplus, ne crains rien, je suis contente de toi ; je récompenserai ton zèle, et je ne veux pas que tu me quittes, entends-tu, Dubois. (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  34. J'aurai soin de toi ; surtout qu'il ne sache pas que je suis instruite ; garde un profond secret ; et que tout le monde, jusqu'à Marton, ignore ce que tu m'as dit ; ce sont de ces choses qui ne doivent jamais percer. (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  35. Ne me laissez point dans l'incertitude où je suis, Madame. (Acte 1, scène 15, DORANTE)
  36. Et d'ailleurs, votre situation est si tranquille et si douce. (Acte 1, scène 15, DORANTE)
  37. De quelle façon a-t-elle reçu ce que tu lui as dit ? (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  38. Elle opine tout doucement à vous garder par compassion : elle espère vous guérir par l'habitude de la voir. (Acte 1, scène 16, DUBOIS)
  39. Va, tu n'y entends rien ; tu t'y connais mal. (Acte 1, scène 17, MARTON)
  40. Dorante, sais-tu bien qu'il n'y a pas de fou aux Petites-Maisons de ta force ? (Acte 2, scène 3, MONSIEUR REMY)
  41. C'est un petit portrait de femme, Dorante m'aime jusqu'à refuser sa fortune pour moi. (Acte 2, scène 9, MARTON)
  42. Tu es un plaisant magot ! (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  43. En arrangeant l'appartement de Monsieur Dorante, j'ai vu par hasard un tableau où Madame est peinte, et j'ai cru qu'il fallait l'ôter, qu'il n'avait que faire là, qu'il n'était point décent qu'il y restât ; de sorte que j'ai été pour le détacher ; ce butor est venu pour m'en empêcher, et peu s'en est fallu que nous ne nous soyons battus. (Acte 2, scène 10, DUBOIS)
  44. Sans doute, de quoi t'avises-tu d'ôter ce tableau qui est tout à fait gracieux, que mon maître considérait il n'y avait qu'un moment avec toute la satisfaction possible ? (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  45. Car je l'avais vu qui l'avait contemplé de tout son coeur, et il prend fantaisie à ce brutal de le priver d'une peinture qui réjouit cet honnête homme. Voyez la malice ! (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  46. Et moi, je te dis qu'on ne la laissera point, que je la détacherai moi-même, que tu en auras le démenti, et que Madame le voudra ainsi. (Acte 2, scène 10, DUBOIS)
  47. Viens ici : tu es bien imprudent, Dubois, bien indiscret ; moi qui ai si bonne opinion de toi, tu n'as guère d'attention pour ce que je te dis. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  48. Je t'avais recommandé de te taire sur le chapitre de Dorante ; tu en sais les conséquences ridicules, et tu me l'avais promis : pour quoi donc avoir prise, sur ce misérable tableau, avec un sot qui fait un vacarme épouvantable, et qui vient ici tenir des discours tous propres à donner des idées que je serais au désespoir qu'on eût ? (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  49. Laisse là ton zèle, ce n'est pas là celui que je veux, ni celui qu'il me faut ; c'est de ton silence dont j'ai besoin pour me tirer de l'embarras où je suis, et où tu m'as jetée toi-même ; car sans toi je ne saurais pas que cet homme-là m'aime, et je n'aurais que faire d'y regarder de si près. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  50. Tais-toi donc, tais-toi ; je voudrais pouvoir te faire oublier ce que tu m'as dit. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  51. C'est ton étourderie qui me force actuellement de te parler, sous prétexte de t'interroger sur ce que tu sais de lui. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  52. Ma mère et Monsieur_le_Comte s'attendent que tu vas m'en apprendre des choses étonnantes ; quel rapport leur ferai-je à présent ? (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  53. S'il en est incapable, on me dira de le renvoyer, et il n'est pas encore temps ; j'y ai pensé depuis ; la prudence ne le veut pas, et je suis obligée de prendre des biais, et d'aller tout doucement avec cette passion si excessive que tu dis qu'il a, et qui éclaterait peut-être dans sa douleur. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  54. Tant pis ; ne le tourmente point ; tu vois bien que j'ai raison de dire qu'il faut aller doucement avec cet esprit-là, tu le vois bien. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  55. Attends : comment faire ? Si lorsqu'il me parle il me mettait en droit de me plaindre de lui ; mais il ne lui échappe rien ; je ne sais de son amour que ce que tu m'en dis ; et je ne suis pas assez fondée pour le renvoyer ; il est vrai qu'il me fâcherait s'il parlait ; mais il serait à propos qu'il me fâchât. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  56. S'il était dans une plus grande fortune, comme il n'y a rien à dire à ce qu'il est né, ce serait une autre affaire, mais il n'est riche qu'en mérite, et ce n'est pas assez. (Acte 2, scène 12, DUBOIS)
  57. Si on me demande ce que tu m'as appris de lui, je dirai ce dont nous sommes convenus. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  58. Je suis dans le chagrin et dans l'inquiétude : j'ai tout quitté pour avoir l'honneur d'être à vous, je vous suis plus attaché que je ne puis le dire ; on ne saurait vous servir avec plus de fidélité ni de désintéressement ; et cependant je ne suis pas sûr de rester. (Acte 2, scène 13, DORANTE)
  59. Je suis hors d'état de donner mon coeur à personne : je l'ai perdu pour jamais, et la plus brillante de toutes les fortunes ne me tenterait pas. (Acte 2, scène 15, DORANTE)
  60. Mais dans la situation où vous êtes, quel intérêt aviez-vous d'entrer dans ma maison, et de la préférer à une autre ? (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  61. Elle ignore que vous l'aimez, dites-vous, et vous lui sacrifiez votre fortune ? (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  62. On essaie de se faire aimer, ce me semble : cela est naturel et pardonnable. (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  63. Je n'ai rien vu d'approchant à ce que tu m'as conté ; et qu'il n'en soit plus question : ne t'en mêle plus. (Acte 2, scène 16, ARAMINTE)
  64. Il faut que tu m'éclaircisses... (Acte 2, scène 17, DORANTE)
  65. Dans l'agitation des mouvements où elle est, veux-tu encore lui donner l'embarras de voir subitement éclater l'aventure ? (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  66. Puisque tu savais qu'elle voulait me faire déclarer, que ne m'en avertissais-tu par quelques signes ? (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  67. Il me semble que cette aventure-ci mérite un peu d'inquiétude. (Acte 3, scène 1, DUBOIS)
  68. Sais-tu bien ce qui arrivera ? (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  69. Prends-y garde : tu vois que sa mère la fatigue. (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  70. Songe que je l'aime, et que, si notre précipitation réussit mal, tu me désespères. (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  71. Tu me l'avais bien dit, Dubois. (Acte 3, scène 2, MARTON)
  72. Mais est-ce là tout ce que tu sais de lui ? (Acte 3, scène 2, MARTON)
  73. C'est de la part de Madame Argante et de Monsieur_le_Comte que je te parle, et nous avons peur que tu n'aies pas tout dit à Madame, ou qu'elle ne cache ce que c'est. (Acte 3, scène 2, MARTON)
  74. Ne nous déguise rien, tu n'en seras pas fâché. (Acte 3, scène 2, MARTON)
  75. Tu as la mine d'en savoir plus que moi là-dessus. (Acte 3, scène 2, MARTON)
  76. Que veux-tu, Arlequin ? (Acte 3, scène 3, MARTON)
  77. Veux-tu te taire ? (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  78. Veux-tu me donner ta lettre ? (Acte 3, scène 3, MARTON)
  79. Oui, je vous recommande l'exactitude à cause de Monsieur Dorante, qui mérite toutes sortes de fidélités. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  80. Au discours que Madame en tient, ce doit pourtant être un fripon, dont il faut que je vous délivre, et on se passerait bien du présent que je vous ai fait, et c'est un impertinent qui déplaît à Monsieur qui parle en qualité d'époux futur ; et à cause que je le défends, on veut me persuader que je radote. (Acte 3, scène 6, MONSIEUR REMY)
  81. Je n'y saurais que faire : il faut bien m'y accoutumer et prendre mon parti là-dessus. (Acte 3, scène 6, ARAMINTE)
  82. J'ai lieu de présumer que mes services ne vous sont plus agréables, et dans la conjoncture présente, il est naturel que je sache mon sort. (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  83. Quelle est cette conjoncture, Monsieur, et le motif de votre inquiétude ? (Acte 3, scène 7, ARAMINTE)
  84. Non pas à cause de la médiocrité de ma fortune, sorte de mépris dont je n'oserais la croire capable... (Acte 3, scène 8, LE COMTE)
  85. Et en vertu de quoi l'estiment-ils tant ? (Acte 3, scène 8, MADAME ARGANTE)
  86. Cette lettre n'est pas d'une écriture contrefaite ? (Acte 3, scène 8, ARAMINTE)
  87. Faut-il le tuer, cet homme ? (Acte 3, scène 9, ARAMINTE)
  88. Cette aventure-ci est bien triste pour moi ! (Acte 3, scène 10, MARTON)
  89. Tu l'aimais donc, Marton ? (Acte 3, scène 10, ARAMINTE)
  90. Non, Marton, tu ne l'es pas encore. (Acte 3, scène 10, ARAMINTE)
  91. Tu pleures et tu m'attendris. (Acte 3, scène 10, ARAMINTE)
  92. Que veux-tu ? (Acte 3, scène 11, ARAMINTE)
  93. Laisse là ta perfidie et nous dis ce que tu veux. (Acte 3, scène 11, MARTON)
  94. Je songeais à me retirer ; j'ai deviné tout ; Dorante n'est venu chez vous qu'à cause qu'il vous aimait ; il vous a plu ; vous voulez lui faire sa fortune : voilà tout ce que vous alliez dire. (Acte 3, scène 13, LE COMTE)
  95. La fortune à cet homme-là ! (Acte 3, scène 13, MADAME ARGANTE)

LE LEGS (1736)

  1. Quant à moi, je garde mon lot ; rien ne m'oblige à restitution. (Acte 1, scène 2, LÉPINE)
  2. Je vous en offre autant ; c'est tout au plus si je connais actuellement la vôtre. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  3. Son discours a fait que mes yeux se sont arrêtés dessus vous plus attentivement que de coutume. (Acte 1, scène 3, LÉPINE)
  4. Le Marquis, homme tout simple, peu hasardeux dans le discours, n'osera jamais aventurer la déclaration ; et des déclarations, la Comtesse les épouvante ; femme qui néglige les compliments, qui vous parle entre l'aigre et le doux, et dont l'entretien a je ne sais quoi de sec, de froid, de purement raisonnable. (Acte 1, scène 3, LÉPINE)
  5. Dans cette conjoncture, j'opine que nous encouragions ces deux personnages. (Acte 1, scène 3, L?PINE)
  6. Qu'en me voyant votre camarade, vous me rendrez votre mari par la douce habitude de me voir. (Acte 1, scène 3, L?PINE)
  7. Mais oui, de l'amour, de l'inclination, comme tu voudras ; le nom n'y fait rien. (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  8. Oui, cela m'embarrasse, et, comme ta maîtresse est une femme fort raisonnable, j'ai peur qu'elle ne se moque de moi, et je ne saurais plus que lui dire ; de sorte que j'ai rêvé qu'il serait bon que tu la prévinsses en ma faveur. (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  9. Tu crois donc qu'il n'y a rien à faire ? (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  10. Viens ; voyons ce que tu as à me dire. (Acte 1, scène 4, LE MARQUIS)
  11. L'as-tu vu ce matin ? (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  12. Où as-tu pris son air simple et de bon homme ? (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  13. Tu le vois très mal, on ne peut pas plus mal ; en mille ans on ne le devinerait pas à ce portrait-là. (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  14. Mais de qui tiens-tu ce que tu me contes de son amour ? (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  15. Mais ne te trompes-tu pas aussi ? (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  16. Il demande s'il n'y a point de mal qu'il approche ; il a le désir de vous consulter, mais il se fait le scrupule de vous êtes importun. (Acte 1, scène 8, LÉPINE)
  17. Lui importun ! (Acte 1, scène 8, LA COMTESSE)
  18. Vous savez dans quelle situation je suis avec Hortense, que je dois l'épouser ou lui donner deux cent mille francs. (Acte 1, scène 10, LE MARQUIS)
  19. Moi, mépriser ce qu'il y a au monde de plus naturel ! (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  20. Voilà ce que c'est ; vous avez besoin d'une entière certitude ? (Acte 1, scène 12, HORTENSE)
  21. Tu n'as qu'à prendre ma chaise. (Acte 1, scène 14, LE CHEVALIER)
  22. Pars si tu peux, au reste. (Acte 1, scène 14, LE MARQUIS)
  23. Rappelez-les ; votre situation me fait de la peine. (Acte 1, scène 16, LA COMTESSE)
  24. Et puis, Monsieur, avec de la vertu, on se passe d'amour pour un mari. (Acte 1, scène 17, HORTENSE)
  25. Ma douceur naturelle me rassure. (Acte 1, scène 17, HORTENSE)
  26. Si je l'épouse, elle ne le serait pas assez avec la fortune que j'ai ; la douceur de notre union s'altérerait ; je la verrais se repentir de m'avoir épousé, de n'avoir pas épousé Monsieur, et c'est à quoi je ne m'exposerai point. (Acte 1, scène 18, LE CHEVALIER)
  27. Vous parlez de votre fortune, je la connais ; elle vous met fort en état de supporter le retranchement d'une aussi misérable somme que celle dont il s'agit, et qui ne peut jamais être que mal acquise. (Acte 1, scène 18, LA COMTESSE)
  28. Voyez donc comment vous ferez ; car enfin, est-ce une nécessité que je vous épouse à cause de la situation désagréable où vous êtes ? (Acte 1, scène 19, LA COMTESSE)
  29. Qu'on me dise en vertu de quoi cet homme-là s'est mis dans la tête que je ne l'aime point ! (Acte 1, scène 20, LA COMTESSE)
  30. Qu'as-tu à me dire ? (Acte 1, scène 21, LA COMTESSE)
  31. Il faut excuser la servitude. (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  32. Et enfin, je pense si différemment, que je venais actuellement, comme je vous l'ai dit, tâcher de vous porter au mariage en question, parce que je le juge nécessaire. (Acte 1, scène 23, LISETTE)
  33. Tu te trompes ; je sais ce que tu vaux, et je n'étais pas si persuadée que tu te l'imagines. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  34. Qu'est-ce que tu voulais me dire ? (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  35. Je t'avoue que tu as réfléchi là-dessus plus sûrement que moi. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  36. On peut dire assurément que tu plaides bien pour lui. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  37. Tu me disposes on ne peut pas mieux ; mais il n'aura pas l'esprit d'en profiter, mon enfant. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  38. Sais-tu ce qui est arrivé ? (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  39. tu veux que je l'épouse, tu veux que je le laisse là ; tu me promènes d'une extrémité à l'autre. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  40. À propos, cette robe brune qui me déplaît, l'as-tu prise ? (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)

LA RÉUNION DES AMOURS (1732)

  1. Est-ce que vous vous ennuyez dans votre solitude ? (Acte 1, scène 1, CUPIDON)
  2. Fadeur, platitude du temps passé que tout cela. (Acte 1, scène 1, CUPIDON)
  3. Quel oubli de la vertu ! (Acte 1, scène 1, L'AMOUR)
  4. Quoi, la vertu ! (Acte 1, scène 1, CUPIDON)
  5. Tremblez des suites que peut avoir cette aventure. (Acte 1, scène 1, L'AMOUR)
  6. Bonjour, Plutus ; seigneur Mercure, il y a aujourd'hui assemblée générale et c'est vous qui avez averti tous les dieux, de la part de Jupiter, de se trouver ici. (Acte 1, scène 3, CUPIDON)
  7. Tu sais bien qu'elle ne nous aime pas ; mais elle a beau faire, nous avons un peu plus de crédit qu'elle : nous rendons les gens heureux, nous, morbleu ! (Acte 1, scène 3, PLUTUS)
  8. Ce sont des malices qui ne finissent point ; sans compter votre libertinage : car Bacchus, dit-on, vous fait faire tout ce qu'il veut ; Plutus, avec son or, dispose de votre carquois ; pourvu qu'il vous donne, toute votre artillerie est à son service, et cela n'est pas joli ; ainsi, tenez-vous en repos, et changez de conduite. (Acte 1, scène 3, MERCURE)
  9. Vous entendre raisonner tous les deux sur la nature de vos feux, pour juger lequel de vos dons on doit préférer dans cette occasion ici : et c'est de quoi même je suis chargé de vous informer. (Acte 1, scène 4, APOLLON)
  10. Tenez, de toutes les eaux de votre Hippocrène, de votre Parnasse et de votre bel esprit, je n'en donnerais pas un fétu ; non plus que de vos neuf Muses, qu'on appelle les chastes soeurs, et qui ne sont que neuf vieilles friponnes que vous n'employez qu'à faire du mal. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  11. Vous êtes si accoutumé à mentir que, lorsque vous louez la vertu, vous n'avez plus d'esprit, vous ne savez plus où vous en êtes. (Acte 1, scène 6, LA V?RIT?)
  12. Il vous fait un monceau de toutes les vertus, et puis vous les jette à la tête : Tiens, prends, enivre-toi d'impertinences et de chimères. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  13. Quand j'ouvre un livre, et que je vois le nom d'une vertueuse personne à la tête, je m'en réjouis ; mais j'en ouvre un autre, il s'adresse à une personne admirable ; j'en ouvre cent, j'en ouvre mille ; tout est dédié à des prodiges de vertu et de mérite. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  14. On ne sent point qu'on est menteur, quand on a l'habitude de l'être. (Acte 1, scène 6, MERCURE)
  15. Le plus grand des mortels, c'est le Prince qui l'aime et qui la cherche ; je mets presque à côté de lui le sujet vertueux qui ose la lui dire. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  16. Faites tout ce qu'il vous plaira ; la Sagesse et moi, nous remplirons son âme d'un si grand amour pour les vertus, que vos flatteurs seront réduits à parler de lui comme j'en parlerai moi-même. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  17. Vous, qu'on ne peut honorer qu'en immolant la vertu ? (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  18. C'était une vertu, Déesse ; c'était du moins l'origine de toutes les vertus ensemble. (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  19. La nature me présentait des hommes grossiers, je les polissais, des féroces, je les humanisais ; des fainéants, dont je ressuscitais les talents enfouis dans l'oisiveté et dans la paresse. (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  20. L'espoir de plaire, l'impossibilité d'y arriver autrement que par la vertu, forçaient son âme à devenir estimable. (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  21. C'est sur la bataille des contraires que tout roule dans la nature. (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  22. Minerve, toute la nature est intéressée à ce que vous renvoyiez ce vieux garçon-là. (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  23. La nature avait besoin d'un Amour, n'est-il pas vrai ? (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  24. C'était un espiègle tel que moi qu'il fallait à la nature ; un étourdi, sans souci, plus vif que délicat ; qui mît toute sa noblesse à tout prendre et à ne rien laisser. (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  25. Voici la Vertu qui entre ; je ne me prononcerai que lorsqu'elle m'aura donné son avis. (Acte 1, scène 10, MINERVE)
  26. Je pourrais avoir peur, si nous avions pour juge une âme commune ; mais avec la Vertu, je n'ai rien à craindre. (Acte 1, scène 12, L'AMOUR)
  27. Motus. (Acte 1, scène 12, MERCURE)
  28. Vous allez accabler un téméraire ; mais, Madame, au milieu du courroux qui va vous saisir, souvenez-vous du moins que ma témérité n'a jamais passé jusqu'à l'espérance, et que ma respectueuse ardeur... (Acte 1, scène 12, L'AMOUR)
  29. Quelles délices pour moi d'aimer la Vertu, si je pouvais être aimé d'elle ! (Acte 1, scène 12, CUPIDON)
  30. Aimable Vertu, me fuyez-vous toujours ? (Acte 1, scène 12, CUPIDON)
  31. La Vertu se laisse baiser la main ? (Acte 1, scène 12, L'AMOUR)
  32. la Vertu se laissait apprivoiser. (Acte 1, scène 13, CUPIDON)
  33. Je la tenais déjà par la main, toute Vertu qu'elle est : et si elle me donnait encore un quart_d_heure d'audience, je vous la garantirais mal nommée. (Acte 1, scène 13, CUPIDON)
  34. Oui ; mais la Vertu est sage, et vous fuit. (Acte 1, scène 13, MERCURE)
  35. Vous ne l'avez que trop battu ; et je crains que vous n'ayez paru trop fort. (Acte 1, scène 13, MERCURE)
  36. Vous égratignez, en jouant, jusqu'à la Vertu même ? (Acte 1, scène 13, MERCURE)
  37. Cupidon, la Vertu décidait contre vous ; et moi-même j'allais être de son sentiment, si Jupiter n'avait pas jugé à propos de vous réunir, en vous corrigeant, pour former le coeur du Prince. (Acte 1, scène 14, MINERVE)

LA FEMME FIDÈLE (1750)

  1. Colas s'avance, préviens-le, et dis-lui que je souhaite parler à la Marquise : mais surtout point d'étourderie, vois, tu y es sujet ; n'oublie pas ta vieillesse. (Acte 1, scène 1, LE MARQUIS)
  2. Je ne dis pas qu'alle vous étouffit vous autres, puisque vous velà ; je dis tant seulement qu'alle tuit Monsieur_le_Marquis. (Acte 1, scène 2, COLAS)
  3. Il ne pensait pas, li ; il en fut tué tout à fait. (Acte 1, scène 2, COLAS)
  4. Vous avez donc été tous deux pris des Turcs, votre valet et vous, avec note maître ? (Acte 1, scène 2, COLAS)
  5. Étourdi, que fais-tu ? (Acte 1, scène 2, LE MARQUIS)
  6. J'ai mes raisons : tu sais combien j'aimais la Marquise ; il n'y avait qu'un mois que nous étions mariés, quand je fus obligé de la quitter pour ce malheureux voyage en Sicile, au retour duquel nous fûmes pris par un corsaire d'Alger ; nous avons depuis passé dix ans dans de différents esclavages, sans qu'il m'ait été possible de donner de mes nouvelles à la Marquise, et, malgré cette longue absence, je reviens toujours plein d'amour pour elle, fort en peine de savoir si ma mémoire lui est encore chère, et c'est avec l'intention d'éprouver ce qui en est que j'ai pris ce déguisement. (Acte 1, scène 2, LE MARQUIS)
  7. La maudite créature ! (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  8. Voilà un vieillard bien importun avec ses relations. (Acte 1, scène 3, MADAME ARGANTE)
  9. Toutes ses infortunes ont été les miennes, et je ne puis même jeter les yeux sur vous, Madame, sans me sentir pénétré de toutes les tendresses dont il m'a chargé en mourant de vous assurer. (Acte 1, scène 5, LE MARQUIS)
  10. Aussi leur donne-t-on des soufflets par mauvaise coutume. (Acte 1, scène 6, FRONTIN)
  11. Prends garde à ce que tu feras. (Acte 1, scène 7, LE MARQUIS)
  12. Et vous, Monsieur, vous avez tout l'air d'un aventurier qui par son industrie veut prolonger ici un séjour qui l'accommode. (Acte 1, scène 14, MADAME ARGANTE)
  13. Un aventurier, moi, Madame ? (Acte 1, scène 14, LE MARQUIS)
  14. D'où vient donc que tu me raies du nombre des vivants ? (Acte 1, scène 15, LE MARQUIS)
  15. Je finis ma vie dans les plus grands malheurs, me disait-il ; mais mon coeur a joui d'un bien qui les a tous adoucis : c'est la certitude où je suis que la Marquise n'aimera jamais que moi. (Acte 1, scène 16, LE MARQUIS)
  16. C'est d'ailleurs un homme qui depuis près de deux ans vit avec moi dans un respect, dans une soumission, avec une déférence pour ma douleur, enfin dans des chagrins, dans des inquiétudes pour ma santé qui est considérablement altérée, dans des frayeurs de me voir mourir, qu'à moins d'avoir une âme dépouillée de tout sentiment, cela a dû faire quelque impression sur moi ; mais quelle impression, Monsieur ? (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  17. J'ai vu cette mère mille fois désespérée de mon état, elle tomba malade : j'en étais cause ; il ne s'agissait pas moins que de lui sauver la vie, car elle se mourait, mon opiniâtreté la tuait. (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)

L'ÉCOLE DES MÈRES (1732)

  1. Elle m'aime, dis-tu ? (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  2. Avec qui es-tu donc là ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  3. Un de tes parents, dis-tu ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  4. Qu'est-ce que tu veux dire avec ta tournure ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  5. Je veux dire que ce n'est, par ma foi, que de la fausse monnaie que tu me donnes, et que si le diable emportait ton cousin il ne t'en resterait pas un parent de moins. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  6. Serais-tu capable de rendre service à un honnête homme, qui t'en récompenserait bien ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  7. Tu sais à qui Madame marie Angélique, ma maîtresse ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  8. Tu vois bien que ce mariage-là ne convient point. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  9. Tu l'as dit ; c'est cela même. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  10. Rien que favoriser une entrevue que Lisette va me procurer ce soir, et tu seras content de moi. (Acte 1, scène 2, ÉRASTE)
  11. Si fait, cela nous regarderait un peu, si cette petite conversation nocturne que nous leur ménageons dans la salle était découverte ; d'autant plus qu'une des portes de la salle aboutit au jardin, que du jardin on va à une petite porte qui rend dans la rue, et qu'à cause de la salle où nous les mettrons, nous répondrons de toutes ces petites portes-là, qui sont de notre connaissance. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  12. Oui, une fille dissipée, élevée dans un monde coquet, qui a plus entendu parler d'amour que de vertu, et que mille jeunes étourdis ont eu l'impertinente liberté d'entretenir de cajoleries ; mais une fille retirée, qui vit sous les yeux de sa mère, et dont rien n'a gâté ni le coeur ni l'esprit, ne laisse pas que d'être alarmée quand elle change d'état. (Acte 1, scène 4, MADAME-ARGANTE)
  13. J'entends qu'il faut, le plus qu'on peut, mettre la vertu des gens à son aise, et que celle d'Angélique ne sera pas sans fatigue. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  14. Ne trouvez-vous pas qu'il est heureux pour vous d'épouser un homme comme Monsieur Damis, dont la fortune, dont le caractère sûr et plein de raison, vous assurent une vie douce et paisible, telle qu'il convient à vos moeurs et aux sentiments que je vous ai toujours inspirés ? (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  15. Je vous demande quelles sont les dispositions de votre coeur dans cette conjoncture-ci. (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  16. Aussi voyez-vous que vous en êtes récompensée ; je ne vous donne pas un jeune extravagant qui vous négligerait peut-être au bout de quinze jours, qui dissiperait son bien et le vôtre, pour courir après mille passions libertines ; je vous marie à un homme sage, à un homme dont le coeur est sûr, et qui saura tout le prix de la vertueuse innocence du vôtre. (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  17. Oui, grâces à mes soins, je vous vois telle que j'ai toujours souhaité que vous fussiez ; comme il vous est familier de remplir vos devoirs, les vertus dont vous allez avoir besoin ne vous coûteront rien ; et voici les plus essentielles ; c'est, d'abord, de n'aimer que votre mari. (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  18. Je vous laisse, songez à tout ce que je vous ai dit ; et surtout gardez ce goût de retraite, de solitude, de modestie, de pudeur qui me charme en vous ; ne plaisez qu'à votre mari, et restez dans cette simplicité qui ne vous laisse ignorer que le mal. (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  19. J'en suis à m'affliger, comme tu vois. (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  20. Tu as raison : mais quand ma mère me parle, je n'ai plus d'esprit ; cependant je sens que j'en ai assurément ; et j'en aurais bien davantage, si elle avait voulu ; mais n'être jamais qu'avec elle, n'entendre que des préceptes qui me lassent, ne faire que des lectures qui m'ennuient, est-ce là le moyen d'avoir de l'esprit ? (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  21. Suis-je vêtue comme une autre ? (Acte 1, scène 6, ANG?LIQUE)
  22. Moi qui suis naturellement vertueuse, sais-tu bien que je m'endors quand j'entends parler de sagesse ? (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  23. Sais-tu bien que je serai fort heureuse de n'être pas coquette ? (Acte 1, scène 6, ANG?LIQUE)
  24. Une lettre de sa part, et tu ne m'en disais rien ! (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  25. Tu me parles de lui et de sa lettre, et je ne vois ni l'un ni l'autre. (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  26. Ne lui donneras-tu pas le temps de me résoudre, Lisette ? (Acte 1, scène 7, ANGÉLIQUE)
  27. Je voudrais bien savoir à qui tu en as ! (Acte 1, scène 9, FRONTIN)
  28. Tu joues de malheur, car je l'aime. (Acte 1, scène 9, LISETTE)
  29. Des injures de la mienne, et quelques coups de poing, si tu veux. (Acte 1, scène 9, FRONTIN)
  30. N'ai-je pas fait là une belle fortune ? (Acte 1, scène 9, CHAMPAGNE)
  31. Qu'entends-tu par là ? (Acte 1, scène 10, MONSIEUR-DAMIS)
  32. Tous les trésors du monde ne sont rien au prix de la beauté et de la vertu qu'elle m'apporte en mariage. (Acte 1, scène 11, MONSIEUR-DAMIS)
  33. Pour de la vertu, vous lui rendez justice. (Acte 1, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  34. J'y consens, Monsieur, on ne peut vous le refuser dans la conjoncture présente ; et ce n'est pas apparemment pour éprouver le coeur de ma fille ? (Acte 1, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  35. Du tout ; je ne saurais ; et ce n'est pas par malice, c'est naturellement : et vous, qui êtes, à ce qu'on dit, un si honnête homme, si, en faveur de ma sincérité, vous vouliez ne me plus aimer et me laisser là, car aussi bien je ne suis pas si belle que vous le croyez, tenez, vous en trouverez cent qui vaudront mieux que moi. (Acte 1, scène 12, ANGÉLIQUE)
  36. Mais il n'est pas possible que je m'en doute si cela n'est pas vrai ; autrement ce serait être de mauvaise foi ; et, malgré toute l'envie que j'ai de vous obliger, je ne saurais dire une imposture. (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-DAMIS)
  37. Je ne tarderai qu'un moment viens, j'ai remarqué que tu es un garçon d'esprit. (Acte 1, scène 13, MONSIEUR-DAMIS)
  38. Veux-tu me rendre un service dont je te promets que personne ne sera jamais instruit ? (Acte 1, scène 13, MONSIEUR-DAMIS)
  39. Elle est à toi, si tu veux me confier ce que tu sais sur le chapitre d'Angélique. (Acte 1, scène 13, MONSIEUR-DAMIS)
  40. Je viens adroitement de lui faire avouer qu'elle a un amant ; et observée comme elle est par sa mère, elle ne peut ni l'avoir vu ni avoir de ses nouvelles que par le moyen des domestiques : tu t'en es peut-être mêlé toi-même, ou tu sais qui s'en mêle, et je voudrais écarter cet homme-là ; quel est-il ? (Acte 1, scène 13, MONSIEUR DAMIS)
  41. Je viens de céder à un trait d'éloquence qu'on aura peut-être employé contre elle ; au reste je ne connais le jeune homme en question que depuis une heure ; il est actuellement dans ma chambre ; Lisette en a fait mon parent, et dans quelques moments, elle doit l'introduire ici même où je suis chargé d'éteindre les bougies, et où elle doit arriver avec Angélique pour y traiter ensemble des moyens de rompre votre mariage. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  42. Tu n'as qu'à souffrir que je me cache ici ; on ne m'y verra pas, puisque tu vas en ôter les lumières, et j'écouterai tout ce qu'ils diront. (Acte 1, scène 13, MONSIEUR-DAMIS)
  43. Tu me feras plaisir. (Acte 1, scène 13, MONSIEUR-DAMIS)
  44. Écoute ; le jeune homme va venir, et je rêve à une chose ; quand Lisette et Angélique seront entrées, dis à la mère, de ma part, que je la prie de se rendre ici sans bruit, cela ne te compromet point, et tu y gagneras. (Acte 1, scène 14, MONSIEUR-DAMIS)
  45. Oui, à qui parles-tu donc là ? (Acte 1, scène 15, LISETTE)
  46. Avec qui es-tu, toi ? (Acte 1, scène 15, FRONTIN)
  47. Lisette, n'es-tu pas là ? (Acte 1, scène 16, ÉRASTE)
  48. Est-ce là le fruit des soins que je me suis donné pour vous former à la vertu ? (Acte 1, scène 18, MADAME-ARGANTE)
  49. Votre fille a tort, mais elle est vertueuse, et à votre place je croirais devoir oublier tout, et me rendre. (Acte 1, scène 19, MONSIEUR-DAMIS)
  50. Que ferais-tu ? v.30 (Acte 1, scène 20, CHANTEURS DU VAUDEVILLE)

LE PRÉJUGE VAINCU (1746)

  1. Il me le faut, te dis-je, et bien complet avec toutes ses circonstances ; je veux dire avec ta main et toute ta personne, je veux que tu m'épouses. (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  2. Il n'y a que six jours que nous sommes ici, mon maître et moi, que six jours que je te connais, et la tête me tourne, et tu demandes quartier ! (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  3. Me conseilles-tu d'ôter mon chapeau ? (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  4. Concluons, m'aimes-tu ? (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  5. L'aimes-tu ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  6. Lépine est un garçon à qui je veux du bien, et tu me parais une bonne fille. (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  7. Je vais d'ailleurs être revêtu d'une charge qui donne un rang considérable ; d'un autre côté, je suis étroitement lié d'amitié avec le Marquis, qui me verrait volontiers devenir son gendre ; et malgré tout ce que je dis là, pourtant, je me suis tu. (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  8. Tu ne me surprends point, Lisette ; j'avais cette opinion-là d'elle. (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  9. Mais, Lisette, suivant ce que tu me rapportes là, je pourrais donc risquer l'aveu de mes sentiments ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  10. Je sors d'avec le Marquis, à qui, sans me nommer, j'ai parlé d'un très riche parti qui se présentait pour sa fille ; et sur tout ce que je lui en ai dit, il m'a permis de le proposer à Angélique ; mais je juge à propos que tu la préviennes avant que je lui parle. (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  11. Comme elle croit que je l'aime, elle soupçonnera que c'est moi ; et tu lui diras qu'à la vérité je n'ai pas dit qui c'était, mais qu'il t'a semblé que je parlais pour un autre, pour quelqu'un d'une condition égale à la mienne. (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  12. Tu sais les soupçons que j'avais là-dessus, et Dorante est aimable ; mais malheureusement il lui manque de la naissance, et je souhaiterais qu'il en eût, j'ai même eu besoin quelquefois de me ressouvenir qu'il n'en a point. (Acte 1, scène 3, ANGÉLIQUE)
  13. L'aurais-tu rebuté ? (Acte 1, scène 3, ANGÉLIQUE)
  14. Quel discours lui as-tu donc tenu ? (Acte 1, scène 3, ANG?LIQUE)
  15. Que me contes-tu là ? (Acte 1, scène 3, ANGÉLIQUE)
  16. Oserais-je, sans être importun, Madame, vous demander un instant d'entretien ? (Acte 1, scène 4, DORANTE)
  17. Importun, Dorante ! (Acte 1, scène 4, ANGÉLIQUE)
  18. Il n'y a rien de moins incroyable que le plaisir infini que j'aurais à vous voir toujours ; rien de plus croyable que l'extrême confusion que j'ai de vous avoir indisposé contre moi ; rien de plus naturel que d'être touché autant que je le suis de ne pouvoir du moins me justifier auprès de vous. (Acte 1, scène 4, DORANTE)
  19. Simplement un homme de bonne famille ; mais à qui, malgré cela, Madame, on offre actuellement de très grands partis. (Acte 1, scène 4, DORANTE)
  20. J'ai un de mes parents qui m'aime et que je ne hais pas, qui est actuellement à Paris, où il suit un procès important, qui est presque sûr, et qui n'attend que ce succès pour venir demander ma main. (Acte 1, scène 4, ANGÉLIQUE)
  21. Il me mande qu'il vient vous offrir sa fortune, et nous le verrons peut-être ce soir. (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  22. Tu ne m'avais pas parlé d'un Baron qui est son parent, et qu'elle attend pour l'épouser. (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  23. N'oublie pas de venir pour la besogne que tu sais, et que tu diras à Monsieur, entends-tu, Lépaine ? (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  24. J'ons pourtant cotume d'avoir toujours mon jugement. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  25. Tu as tout entendu de travers, te dis-je, tu n'as pas eu l'esprit de voir qu'il m'aimait. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  26. Tu viens me dire qu'il a disposé de ma main pour un autre ; et c'était pour lui qu'il la demandait. (Acte 1, scène 8, ANG?LIQUE)
  27. Tu me le peins comme un homme qui me manque de respect ; et point du tout ; c'est qu'on n'en eut jamais tant pour personne, c'est qu'il en est pénétré. (Acte 1, scène 8, ANG?LIQUE)
  28. Non, brouillonne, non, tu ne sais encore ce que tu dis. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  29. N'est-ce pas là un homme bien hardi, bien digne de l'accueil que tu lui as attiré de ma part ? (Acte 1, scène 8, ANG?LIQUE)
  30. Écoute, je ne te querelle point ; mais ta bévue me met dans une situation bien fâcheuse. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  31. Tu sais de quoi je suis capable pour lui plaire : je n'entends point raison là-dessus. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  32. Tu le confonds toujours avec ce je ne sais qui dont tu m'as parlé ; et ce n'est pas là Dorante. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  33. Dorante n'a pas fait sa fortune ; il l'a trouvée toute faite. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  34. Cette aventure-ci m'a appris à le connaître et mon père a raison. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  35. Enfin, il arrive ce soir ; il entre peut-être actuellement dans la cour du château. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  36. À quelque prix que ce soit, tu penses fort bien. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  37. Mais oui, tu as de l'antipathie pour lui ; je l'ai remarqué. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  38. Tout ce que tu me proposes est extrême. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  39. Un moyen qui te sera même avantageux, et je suis d'avis que tu ailles le trouver de ma part. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  40. Entends-tu, Lisette ? (Acte 1, scène 9, ANGÉLIQUE)
  41. Je me reprocherais toute ma vie de vous avoir fait manquer votre fortune. (Acte 1, scène 9, ANGÉLIQUE)
  42. Lève-toi donc, tu n'y songes pas. (Acte 1, scène 9, ANGÉLIQUE)
  43. Qu'en dis-tu, Lépaine ? (Acte 1, scène 10, LISETTE)
  44. Lisette, as-tu vu Angélique ? (Acte 1, scène 11, DORANTE)
  45. Vous me laissez dans une furieuse inquiétude. (Acte 1, scène 12, DORANTE)

LE TRIOMPHE DE L'AMOUR (1732)

  1. Restons dans cette allée en nous promenant, j'aurai le temps de te dire ce qu'il faut à présent que tu saches. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  2. Comme tu voudras. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  3. Plus que tu ne penses ! (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  4. Tu sais par quelle aventure je règne en ces lieux ; j'occupe une place qu'autrefois Léonidas, frère de mon père, usurpa sur Cléomène son souverain, parce que ce prince, dont il commandait alors les armées, devint, pendant son absence, amoureux de sa maîtresse, et l'enleva. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  5. Sur cette instruction, j'ai quitté, comme tu sais, la ville ; je suis venue ici, j'ai vu Agis dans cette forêt, à l'entrée de laquelle j'avais laissé ma suite. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  6. Figure-toi, Corine, un assemblage de tout ce que les Grâces ont de noble et d'aimable ; à peine t'imagineras-tu les charmes et de la figure et de la physionomie d'Agis. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  7. Voilà, certes, une aventure bien singulière. (Acte 1, scène 1, HERMIDAS)
  8. Il me répugnerait, sans doute, malgré l'action louable qu'il a pour motif ; mais il me vengera d'Hermocrate et de sa soeur qui méritent que je les punisse ; qui, depuis qu'Agis est avec eux, n'ont travaillé qu'à lui inspirer de l'aversion pour moi, qu'à me peindre sous les traits les plus odieux, et le tout sans me connaître, sans savoir le fond de mon âme, ni tout ce que le ciel a pu y verser de vertueux. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  9. Surtout conserve bien la copie des deux portraits que tu as faits qui sont d'Hermocrate et de sa soeur. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  10. À ton égard, conforme-toi à tout ce qui m'arrivera ; et j'aurai soin de t'instruire à mesure de tout ce qu'il faudra que tu saches. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  11. Je t'en empêcherai bien, moi ; car tu serais le premier à te repentir du tort que tu nous ferais. (Acte 1, scène 2, HERMIDAS)
  12. Tiens, mon ami, voilà déjà un commencement de preuves ; ne serais-tu pas fâché d'avoir perdu cela ? (Acte 1, scène 2, PHOCION)
  13. As-tu encore envie de faire du bruit ? (Acte 1, scène 2, HERMIDAS)
  14. Es-tu content ? (Acte 1, scène 2, PHOCION)
  15. Et voilà pourquoi Madame a pris le parti de se déguiser pour paraître ; ainsi tu vois bien qu'il n'y a point de mal à tout cela. (Acte 1, scène 2, HERMIDAS)
  16. Va, compte sur ma parole ; tu jouiras bientôt d'un sort qui ne te laissera envier celui de personne. (Acte 1, scène 2, PHOCION)
  17. On m'a dit, Seigneur, que vous demandiez à parler à Hermocrate mon frère ; il n'est pas actuellement ici. (Acte 1, scène 5, LÉONTINE)
  18. J'ai visité, dans mes voyages, tous ceux que leur savoir et leur vertu distinguaient des autres hommes. (Acte 1, scène 5, PHOCION)
  19. Il est vrai, Seigneur, qu'à vous voir, vous paraissez bien digne de cette hospitalité vertueuse que vous avez reçue ailleurs ; mais il ne sera pas possible à Hermocrate de s'honorer du plaisir de vous l'offrir ; d'importantes raisons, qu'Agis sait bien, nous en empêchent ; je voudrais pouvoir vous les dire, elles nous justifieraient auprès de vous. (Acte 1, scène 5, LÉONTINE)
  20. J'ai pourtant promis au seigneur Phocion de vous y engager ; et ce ne sera pas violer la loi que nous nous sommes faite, que d'en excepter un ami de la vertu. (Acte 1, scène 5, AGIS)
  21. Sa taille, sans être grande, est pourtant majestueuse, je n'ai vu nulle_part un air si noble ; c'est, je crois, la seule physionomie du monde où l'on voie les grâces les plus tendres s'allier, sans y rien perdre, à l'air le plus imposant, le plus modeste, et peut-être le plus austère. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  22. Qu'elle n'est point mariée, et qu'elle vit avec ce frère dans une retraite dont elle préfère l'innocent repos au tumulte du monde toujours méprisé des âmes vertueuses et sublimes ; enfin, tout ce que j'en appris ne fut qu'un éloge, et ma raison même, autant que mon coeur, acheva de me donner pour jamais à elle. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  23. De grâce, laissez-moi finir, et que ce mot d'amour ne vous rebute point ; celui dont je vous parle ne souille point mon coeur, il l'honore, c'est l'amour que j'ai pour la vertu qui allume celui que j'ai pour cette dame ; ce sont deux sentiments qui se confondent ensemble ; et si j'aime, si j'adore cette physionomie si aimable que je lui trouve, c'est que mon âme y voit partout l'image des beautés de la sienne. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  24. Pénétré des mouvements dont je vous parle, je promis avec transport de l'aimer toute ma vie, et c'était promettre de consacrer mes jours au service de la vertu même. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  25. Phocion, vous aimez la vertu, dites-vous ; est-ce l'aimer que de venir la surprendre ? (Acte 1, scène 6, LÉONTINE)
  26. Un amour vertueux peut-il exiger ce qui ne l'est pas ? (Acte 1, scène 6, LÉONTINE)
  27. Quelle aventure ! (Acte 1, scène 6, L?ONTINE)
  28. Quelle aventure ! (Acte 1, scène 6, L?ONTINE)
  29. Oui, Seigneur, je l'avoue, un peu de beauté, dit-on, m'était échue en partage ; la nature m'avait départi quelques charmes que j'ai toujours méprisés. (Acte 1, scène 6, LÉONTINE)
  30. Celui dont vous prenez le nom est actuellement à Athènes, je l'apprends par une lettre de Mermécides. (Acte 1, scène 8, HERMOCRATE)
  31. Seigneur, épargnez à votre vertu le regret d'avoir offensé la mienne ; n'abusez point contre moi des apparences d'une aventure peut-être encore plus louable qu'innocente, que vous me voyez soutenir avec un courage qui doit étonner vos soupçons, et dont j'ose attendre votre estime, quand vous en saurez les motifs. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  32. Non, Madame, je n'écoute plus rien, toute justification est inutile, vous n'avez rien à craindre de mes idées ; calmez vos inquiétudes là-dessus ; mais, de grâce, laissez-moi. (Acte 1, scène 8, HERMOCRATE)
  33. Mais ma gloire et ma vertu, que je viens de compromettre, veulent que je continue. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  34. Oui, Seigneur, je vous aime ; mais ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas ici d'un penchant ordinaire ; cet aveu que je vous fais, il ne m'échappe point, je le fais exprès : ce n'est point à l'amour à qui je l'accorde, il ne l'aurait jamais obtenu ; c'est à ma vertu même à qui je le donne. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  35. Est-ce ainsi que vous répondez au généreux courage avec lequel je vous expose ma situation ? (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  36. Je m'appelle Aspasie ; et ce fut dans ces solitudes où je vivais comme vous, maîtresse de moi-même, et d'une fortune assez grande, avec l'ignorance de l'amour, avec le mépris de tous les efforts qu'on faisait pour m'en inspirer. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  37. Ce fut donc dans ces solitudes où je vous rencontrai, vous promenant aussi bien que moi ; je ne savais qui vous étiez d'abord, cependant, en vous regardant, je me sentis émue ; il semblait que mon coeur devinait Hermocrate. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  38. Au nom de cette vertu que vous chérissez, Aspasie, laissons là ce discours ; abrégeons, quels sont vos desseins ? (Acte 1, scène 8, HERMOCRATE)
  39. Approche, Dimas : tu vois ce jeune étranger qui me quitte ; je te charge d'observer ses actions, de le suivre le plus que tu pourras, et d'examiner s'il cherche à entretenir Agis ; entends-tu ? (Acte 1, scène 9, HERMOCRATE)
  40. J'ai toujours estimé ton zèle, et tu ne saurais me le prouver mieux qu'en t'acquittant exactement de ce que je te dis là. (Acte 1, scène 9, HERMOCRATE)
  41. Cette comparaison-là est de bon goût, nous en boirons la moitié quand tu voudras, et tu boiras gratis à mes dépens. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  42. Vartuchoux ! (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  43. Tu sais donc qui ils sont ? (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  44. Est-ce que tu ne le savais pas ? (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  45. Dimas, tu me coupes la gorge. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  46. Mon ami, es-tu friand d'argent ? (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  47. À qui parles-tu, Arlequin ? (Acte 2, scène 2, PHOCION)
  48. Tu lui as dit qui j'étais ? (Acte 2, scène 2, PHOCION)
  49. Ne tient-il aussi qu'à cela, Dimas ; prends toujours d'avance ce que je te donne là, et si tu te tais, sache que tu remercieras toute ta vie le ciel d'avoir été associé à cette aventure-ci ; elle est plus heureuse pour toi que tu ne saurais te l'imaginer. (Acte 2, scène 2, PHOCION)
  50. Qu'il vous suffise que je vous ferai riches tous deux : mais parlons de ce qui m'amenait ici, et qui m'inquiète : Hermocrate m'a promis tantôt de me garder quelque temps ici ; cependant je crains qu'il n'ait changé de sentiment ; car il est actuellement en grande conversation, sur mon compte, avec Agis et sa soeur, qui veulent que je reste. (Acte 2, scène 2, PHOCION)
  51. Si tu n'as rien dit, je ne crains rien, vous saurez de Corine à quoi j'en suis avec le philosophe et sa soeur ; et vous, Corine, puisque Dimas est des nôtres, partagez entre Arlequin et lui ce qu'il y aura à faire ; il s'agit à présent d'entretenir les dispositions du frère et de la soeur. (Acte 2, scène 2, PHOCION)
  52. Je vous cherchais, mon cher Phocion, et vous me voyez inquiet ; Hermocrate n'est plus si disposé à consentir à ce que vous souhaitez ; je n'ai encore été mécontent de lui qu'aujourd'hui ; il n'allègue rien de raisonnable ; ce n'est point encore moi qui l'ai pressé sur votre chapitre, j'étais seulement présent quand sa soeur lui a parlé pour vous : elle n'a rien oublié pour le déterminer, et je ne sais ce qu'il en sera ; car une affaire qui demandait Hermocrate, et qui l'occupe actuellement, a interrompu leur entretien ; mais, cher Phocion, que ce que je vous dis là ne vous rebute pas ; pressez-le encore, c'est un ami qui vous en conjure ; je lui parlerai moi-même, et nous pourrons le vaincre. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  53. Je ne saurais si tôt quitter ces lieux, d'importantes raisons, que vous saurez quelque jour, m'en empêchent ; mais vous, Phocion, qui êtes le maître de votre sort, attendez ici que je puisse décider du mien ; demeurez près de nous pour quelque temps ; vous y serez dans la solitude, il est vrai ; mais nous y serons ensemble, et le monde peut-il rien offrir de plus doux que le commerce de deux coeurs vertueux qui s'aiment ? (Acte 2, scène 3, AGIS)
  54. Je suis content : les dieux m'ont fait naître dans l'infortune ; mais puisque vous restez, ils s'apaisent, et voilà le signal des faveurs qu'ils me réservent. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  55. Écoutez aussi, Agis, au milieu du plaisir que j'ai de vous voir si sensible, il me vient une inquiétude ; l'amour peut altérer bientôt de si tendres sentiments ; un ami ne tient point contre une maîtresse. (Acte 2, scène 3, PHOCION)
  56. Non, Seigneur ; cet habit vous abuse, il vous cache une fille infortunée qui échappe sous ce déguisement à la persécution de la Princesse. (Acte 2, scène 3, PHOCION)
  57. J'ai entendu parler d'Hermocrate, et de la solitude qu'il habite, et je venais chez lui, sans me faire connaître, tâcher, du moins pour quelque temps, d'y trouver une retraite. (Acte 2, scène 3, PHOCION)
  58. Votre sexe est dangereux, il est vrai, mais les infortunés sont trop respectables. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  59. Ainsi vous n'agirez plus que par pitié pour moi : que cette aventure me décourage ! (Acte 2, scène 3, PHOCION)
  60. J'ai toujours entendu dire que le sort le plus triste est d'être uni avec ce qu'on n'aime pas, que la vie alors est un tissu de langueurs ; que la vertu même, en nous secourant, nous accable ; mais peut-être sentez-vous que vous aimerez volontiers celui qu'on vous propose. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  61. Oui, Corine, tu sais les motifs de mon amour, et les dieux m'en annoncent déjà la récompense. (Acte 2, scène 4, PHOCION)
  62. As-tu instruit Arlequin de ce qu'il s'agit de faire à présent ? (Acte 2, scène 4, PHOCION)
  63. Voyez ma situation. (Acte 2, scène 5, PHOCION)
  64. C'est à votre vertu même à qui je parle, c'est elle que j'interroge ; qu'elle soit juge entre vous et moi. (Acte 2, scène 5, PHOCION)
  65. Que deviendrait mon coeur avec l'impétuosité du vôtre ? (Acte 2, scène 5, LÉONTINE)
  66. Va-t'en, Arlequin ; il n'est pas nécessaire que tu restes ici. (Acte 2, scène 6, LÉONTINE)
  67. Que veux-tu dire, Arlequin ? (Acte 2, scène 6, LÉONTINE)
  68. Rien ne m'annonce ce que tu dis là, et c'est une plaisanterie que tu fais. (Acte 2, scène 6, L?ONTINE)
  69. N'en as-tu pas dit assez ? (Acte 2, scène 6, PHOCION)
  70. La voix vous manque, ma chère maîtresse ; Votre coeur prend congé de la compagnie, on le pille actuellement, et je vais faire venir le seigneur Hermocrate à votre secours. (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  71. Arrête, Arlequin, où vas-tu ? (Acte 2, scène 6, LÉONTINE)
  72. N'as-tu pas vu Phocion ? (Acte 2, scène 9, HERMOCRATE)
  73. Eh bien, as-tu découvert quelque chose ? (Acte 2, scène 9, HERMOCRATE)
  74. Il s'agit morgué qu'ou avez bian du mérite, et que faut admirer voute science, voute vartu et voute bonne mine. (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  75. Je ne sais de qui tu me parles. (Acte 2, scène 9, HERMOCRATE)
  76. Que me dis-tu là ! (Acte 2, scène 9, HERMOCRATE)
  77. Mais voute vartu, Madame ? (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  78. Est-ce que les vartus ne se mariont pas ensemble ? (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  79. Mais en parlant par similitude, n'y aurait-il pas moyen, par votre moyen, de me recommander à l'affection de la femme de chambre, à cause que je savons toutes ces fredaines-là, et que je n'en sonnons mot ? (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  80. Sois discret, Dimas, je te l'ordonne : il serait fâcheux, pour la personne en question, que cette aventure-ci fût connue ; et de mon côté, je vais y mettre ordre en la renvoyant... (Acte 2, scène 9, HERMOCRATE)
  81. Mais, Madame, ayez toujours souvenance que ma fortune est au bout de l'histoire. (Acte 2, scène 10, DIMAS)
  82. Tu peux la compter faite. (Acte 2, scène 10, PHOCION)
  83. J'en conviens ; mais j'avais une inquiétude qui m'agitait, et qui me dure encore. (Acte 2, scène 11, AGIS)
  84. A quel vertueux secours ai-je reconnu le sage Hermocrate ? (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  85. Un vrai sage croirait en effet sa vertu comptable de votre repos ; mais savez-vous pourquoi je vous renvoie ? (Acte 2, scène 12, HERMOCRATE)
  86. C'est que j'ai peur que votre secret n'éclate, et ne nuise à l'estime qu'on a pour moi ; c'est que je vous sacrifie à l'orgueilleuse crainte de ne pas paraître vertueux, sans me soucier de l'être ; c'est que je ne suis qu'un homme vain, qu'un superbe, à qui la sagesse est moins chère que la méprisable et frauduleuse imitation qu'il en fait. (Acte 2, scène 12, HERMOCRATE)
  87. L'âme la plus vile, les amants les plus vulgaires, la jeunesse la plus folle, n'éprouvent point d'agitations que je n'aie senties ; inquiétudes, jalousies, transports, m'ont agité tour à tour. (Acte 2, scène 12, HERMOCRATE)
  88. Jouissez, si vous voulez, d'une sagesse sauvage, dont mon infortune va vous assurer la durée cruelle. (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  89. Les dieux détesteront cette même sagesse conservée aux dépens d'un jeune coeur que vous avez trompé, dont vous avez trahi la confiance, dont vous n'avez point respecté les intentions vertueuses, et qui n'a servi que de victime à la férocité de vos opinions. (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  90. Je viens de trouver ce petit garçon qui était dans la posture d'un homme qui écrit : il rêvait, secouait la tête, mirait son ouvrage ; et j'ai remarqué qu'il avait une coquille auprès de lui où il y avait du gris, du vert, du jaune, du blanc, et où il trempait sa plume ; et comme j'étais derrière lui, je me suis approché pour voir son original de lettre ; mais voyez le fripon ! (Acte 2, scène 13, ARLEQUIN)
  91. Tu as bien fait, Arlequin, je ne te blâme point. (Acte 2, scène 13, HERMOCRATE)
  92. Par une raison toute naturelle, Seigneur ; j'étais bien aise d'avoir le portrait d'un homme illustre, et de le montrer aux autres. (Acte 2, scène 14, HERMIDAS)
  93. Je ne saurais soutenir cette aventure. (Acte 2, scène 14, PHOCION)
  94. D'ailleurs, je regarde que c'est, en passant, un amusement pour Agis, qui vit dans une solitude dont on se rebute quelquefois à son âge. (Acte 2, scène 17, LÉONTINE)
  95. Croirais-tu pourtant que nous n'avons pu y parvenir ni l'un ni l'autre ? (Acte 3, scène 1, PHOCION)
  96. Que veux-tu ? (Acte 3, scène 1, PHOCION)
  97. Mais, dis-moi, as-tu fait porter mes lettres au château ? (Acte 3, scène 1, PHOCION)
  98. Va, pars, et mets le comble à tous les services que tu m'as rendu. (Acte 3, scène 1, PHOCION)
  99. Charmante Aspasie, si vous saviez combien je suis combattu ! (Acte 3, scène 3, HERMOCRATE)
  100. Que veux-tu dire ? (Acte 3, scène 4, PHOCION)
  101. Achetez le reste de l'aventure ; nous la vendrons à un prix raisonnable. (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  102. Ne vous ai-je pas promis de faire votre fortune ? (Acte 3, scène 4, PHOCION)
  103. Un solitaire qui médite, qui étudie, qui n'a de commerce qu'avec son esprit, et jamais avec son coeur, un homme enveloppé de l'austérité de ses moeurs n'est guère en état de porter son jugement sur certaines choses ; il va toujours trop loin. (Acte 3, scène 7, HERMOCRATE)
  104. Ce n'était pas là consulter ni la raison ni la nature ; c'était critiquer le ciel même. (Acte 3, scène 7, HERMOCRATE)
  105. Ma main, ma fortune, tout est à vous avec mon coeur : donnez-moi le vôtre ou guérissez le mien ; cédez à mes sentiments, ou apprenez-moi à les vaincre ; rendez-moi mon indifférence, ou partagez mon amour ; et l'on me dit tout cela avec des charmes, avec des yeux, avec des tons qui auraient triomphé du plus féroce de tous les hommes. (Acte 3, scène 7, HERMOCRATE)
  106. Tant mieux, Hermocrate, et grâce à notre mutuelle confidence, je crois que celui que j'aime et moi, nous nous épargnerons les frais du départ : il est ici, et puisque vous savez tout, ce n'est pas la peine de nous aller marier plus loin. (Acte 3, scène 8, LÉONTINE)
  107. Quelle étrange aventure ! (Acte 3, scène 8, HERMOCRATE)
  108. Il n'est pas question de se plaindre ; nos domestiques étaient gagnés, je crains quelques desseins cachés ; hâtons-nous, Léontine, ne perdons point de temps : il faut que cette fille s'explique, et nous rende compte de son imposture. (Acte 3, scène 8, HERMOCRATE)
  109. Les voilà donc partis, ces importuns ! (Acte 3, scène 9, PHOCION)

LA SURPRISE DE L'AMOUR (1723)

  1. Tu me veux pour ta femme, eh bian, est-ce que je recule à cela. (Acte 1, scène 1, JACQUELINE)
  2. Hé là, là, je parle en discourant, je savons bian que l'oisiau n'est pas rare, mais quand une fille est grande ; alle a la fantaisie d'en avoir un, et il n'y a pas de mal à ça, Jacqueline, car ça est vrai, et tu n'iras pas là contre. (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  3. Eh bian butor, je te baille la parfarance, qu'as-tu à dire à çà ? (Acte 1, scène 1, JACQUELINE)
  4. C'est que tu m'aimes mieux qu'eux tant seulement ; mais si je ne te prenais pas moi, ça te fâcherait-il ? (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  5. Eh morguenne, voilà le tu autem ; je veux de l'amiquié pour la parsonne de moi tout seul : quand tout le Village vianrait te dire, Jacqueline épouse-moi, je voudrais que tu fis bravement la grimace à tout le village, et que tu lui disi, nennin-da, je veux être la femme de Piarre, et pis c'est tout : pour ce qui est d'en cas de moi, si j'allais être un parfide, je voudrais que ça te fâchit rudement, et que t'en pleurisse tout ton soûl ; et velà margué ce qu'en appelle aimer le monde. (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  6. Tians, moi qui te parle, si t'allais me changer, il n'y aurait pu de çarvelle cheux moi, c'est de l'amiquié que ça : tatigué que je serais content si tu pouvais itout devenir folle, ah ! (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  7. Ma pauvre Jacqueline dis-moi queuque mot qui me fasse comprendre que tu pardrais un petit brin l'esprit. (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  8. Eh, penses-tu que tu m'aimes, par hasard, dis-moi oui ou non ? (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  9. Regarde-moi entre deux yeux, tu ris tout comme si tu disais oui, hé, hé, hé, qu'en dis-tu ? (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  10. Je t'ai toujours trouvé une bonne philosomie d'homme, tu m'as fait l'amour, et franchement ça m'a fait plaisir, mais l'honneur des filles les empêche de parler, après ça, ma tante disait toujours qu'un amant, c'est comme un homme qui a faim, pu il a faim, et pu il a envie de manger ; pu un homme a de peine après une fille, et pu il l'aime. (Acte 1, scène 1, JACQUELINE)
  11. Et pourquoi donc ça, est-ce qu'il y a du mal à aimer son prochain, et morgué je m'en vas lui gager, moi, que ça se pratique chez les Turcs, et si ils sont bien méchants. (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  12. Oh, c'est pis qu'un Turc, à cause d'une dame de Paris qui l'aimait beaucoup, et qui li a tourné casaque pour un autre galant plus mal bâti que li : noute monsieur a fait du tapage ; il li a dit qu'alle devait être honteuse ; alle lui a dit qu'alle ne voulait pas l'être ; et voilà bian de quoi ; Ç'a-t-elle fait, et pis des injures, ous êtes cun indeigne, et voyez donc cet impertinent ; et je me vengerai, et moi, je m'en gausse ; tant y a qu'à la parfin, alle li a farmé la porte sur nez, l'i qui est glorieux a pris ça en mal, et il est venu ici pour vivre en harmite, en philosophe, car velà comme il dit, et depuis ce temps, quand il entend parler d'amour, il semble qu'en l'écorche comme une anguille ; son valet Arlequin fait itou le dégoûté, quand il voit une fille à droite, ce drôle de corps se baille les airs d'aller à gauche, à cause de queuque mijaurée de chambrière qui li a, à ce qu'il dit, vendu du noir. (Acte 1, scène 1, JACQUELINE)
  13. C'est que tu as quelque chose qui te chagrine. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  14. Tu n'as donc point de tristesse. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  15. Va, tu ne sais ce que tu dis. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  16. Ah, si tu es malade, c'est une autre affaire. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  17. Es-tu fou, si tu n'es pas malade, comment trouves-tu donc que tu ne te portes pas bien ? (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  18. Je t'entends, c'est un peu d'ennui qui t'a pris, cela se passera, as-tu sur toi ce livre qu'on m'a envoyé de Paris... réponds donc ? (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  19. Que veux-tu donc ? (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  20. Eh, mon cher Arlequin, me crois-tu plus exempt que toi de ces petites inquiétudes-là, je me ressouviens qu'il y a des femmes au monde, qu'elles sont aimables, et ce ressouvenir-là ne va pas sans quelques émotions de coeur ; mais ce sont ces émotions-là qui me rendent inébranlable dans la résolution de ne plus voir de femmes. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  21. Oui-da, mon ami : je t'aime, tu as du bon sens, quoique un peu grossier, l'infidélité de ta maîtresse t'a rebuté de l'amour ; la trahison de la mienne m'en a rebuté de même, tu m'as suivi avec courage dans ma retraite, et tu m'es devenu cher par la conformité de ton génie avec le mien, et par la ressemblance de nos aventures. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  22. Et moi, Monsieur, je vous assure que je vous aime cent fois plus aussi que de coutume, à cause que vous avez la bonté de m'aimer tant : je ne veux plus voir de femmes, non plus que vous ; cela n'a point de conscience, j'ai pensé crever de l'infidélité de Margot, les passe-temps de la campagne, votre conversation et la bonne nourriture m'ont un peu remis, je n'aime plus cette Margot, seulement quelquefois son petit nez me trotte encore dans la tête : mais quand je ne songe point à elle, je n'y gagne rien, car je pense à toutes les femmes en gros, et alors les émotions de coeur, que vous dites viennent me tourmenter ; je cours, je saute, je chante, je danse, je n'ai point d'autre secret pour me chasser cela, mais ce secret-là n'est que de l'onguent miton-mitaine ; je suis dans un grand danger, et puisque vous m'aimez tant, ayez la charité de me dire comment je ferai, pour devenir fort quand je suis faible. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  23. Tu as raison, c'est dommage ; car enfin, est-il dans l'univers de figure plus charmante ? (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  24. C'est une créature à manger. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  25. Le coeur d'une femme se donne sa secousse à lui-même, il part sur un mot qu'on dit, sur un mot qu'on ne dit pas, sur une contenance : elle a beau vous avoir dit qu'elle aime, le répète-t-elle vous l'apprenez toujours, vous ne le saviez pas encore : ici par une impatience, par une froideur, par une imprudence, par une distraction, en baissant les yeux, en les relevant, en sortant de sa place, en y restant, enfin c'est de la jalousie, du calme, de l'inquiétude, de la joie, du babil, et du silence de toutes couleurs, et le moyen de ne pas s'enivrer du plaisir que cela donne ; le moyen de se voir adorer sans que la tête vous tourne, pour moi, j'étais tout aussi sot que les autres amants ; je me croyais un petit prodige, mon mérite m'étonnait : ah, qu'il est mortifiant d'en rabattre, c'est aujourd'hui ma bêtise qui m'étonne, l'homme prodigieux a disparu, et je n'ai trouvé qu'une dupe à la place. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  26. Butor que tu es, ne t'ai-je pas dit que la femme était aimable, qu'elle avait le coeur tendre, et beaucoup d'esprit. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  27. Non, ce sont là les instruments de notre supplice, dis-moi, mon pauvre garçon, si tu trouvais sur ton chemin de l'argent d'abord, un peu plus loin de l'or, un peu plus loin des perles, et que cela te conduisît à la caverne d'un monstre, d'un tigre, si tu veux, est-ce que tu ne haïrais pas cet argent, cet or et ces perles ? (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  28. Oui, mais tu ne saurais point qu'il y a un tigre au bout, et tu n'auras pas plutôt ramassé un écu, que tu ne pourras t'empêcher de vouloir le reste. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  29. Mon enfant, cet argent que tu trouves d'abord sur ton chemin, c'est la beauté, ce sont les agréments d'une femme qui t'arrêtent ; cet or que tu rencontres encore, ce sont les espérances qu'elle te donne ; enfin ces perles, c'est son coeur qu'elle t'abandonne avec tous ses transports. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  30. Le tigre enfin paraît après les perles, et ce tigre, c'est un caractère perfide retranché dans l'âme de ta maîtresse, il se montre, il t'arrache son coeur, il déchire le tien, adieu tes plaisirs, il te laisse aussi misérable, que tu croyais être heureux. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  31. Les aimeras-tu encore ? (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  32. Quand on n'a pas étudié, on ne voit pas plus loin que son nez. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  33. Quand tu seras tenté de revoir des femmes, souviens-toi toujours du tigre, et regarde tes émotions de coeur, comme une envie fatale d'aller sur sa route et de te perdre. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  34. Que me veux-tu, Jacqueline ? (Acte 1, scène 3, LÉLIO)
  35. Tu as le coeur tendre ? (Acte 1, scène 3, LÉLIO)
  36. Ah, c'est toi, Maître_Pierre, je t'aurais cru plus raisonnable, eh bien, Jacqueline, c'est donc pour lui que tu as le coeur tendre ? (Acte 1, scène 3, LÉLIO)
  37. Mais, dis toi-même, je ne sis pas assez effrontée de mon naturel. (Acte 1, scène 3, JACQUELINE)
  38. Tu es fou, Maître_Pierre, ta Jacqueline au premier jour te plantera là, crois-moi, ne t'attache point à elle, laisse-la là, tu cherches malheur. (Acte 1, scène 3, LÉLIO)
  39. Oui, Monsieur, voilà tout fin dret ce que c'est, et Jacqueline a itou queuque doutance que vous vourez bian de votre grâce, et pour l'amour de son sarvice, et de stilà de son père et de sa mère, qui vous ont tant sarvi quand ils n'étient pas encore défunts, tant y a, Monsieur excusez l'importunance, c'est que je sommes pauvres, et tout franchement, pour vous le couper court... (Acte 1, scène 3, PIERRE)
  40. Achève donc, il y a une heure que tu traînes. (Acte 1, scène 3, LÉLIO)
  41. Parguenne, aussi tu t'embarbouilles dans je ne sais combien de paroles qui ne sarvont de rian, et Monsieur, pard la patience. (Acte 1, scène 3, JACQUELINE)
  42. Eh non, Jacqueline, dis-moi-le en long, tu auras plus tôt fait. (Acte 1, scène 3, LÉLIO)
  43. Tout beau, maître Pierre, dis-moi, as-tu son coeur ? (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  44. Voilà le caractère perfide qui va venir, je t'expliquerai cela plus au long une autre fois, mais tu le sentiras bien, adieu, pauvre homme, je n'ai plus rien à te dire, ton mal est sans remède. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  45. Qu'as-tu ? (Acte 1, scène 5, LÉLIO)
  46. Parleras-tu ? (Acte 1, scène 6, COLOMBINE)
  47. Ce n'est pas votre faute, c'est la nature qui vous a bâties comme cela, et moi j'ai fait voeu aussi. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  48. Quelle lamentable histoire, et comment te tireras-tu d'affaire avec moi ? (Acte 1, scène 6, COLOMBINE)
  49. Elle ne fera pas fortune chez vous. (Acte 1, scène 7, COLOMBINE)
  50. Vous demandez ce que votre espèce a de comique, qui, pour se mettre à son aise a eu besoin de se réserver un privilège d'indiscrétion, d'impertinence, et de fatuité, qui suffoquerait, si elle n'était babillarde, si sa misérable vanité n'avait pas ses coudées franches, s'il ne lui était pas permis de déshonorer un sexe qu'elle ose mépriser pour les mêmes choses, dont l'indigne qu'elle est, fait sa gloire. (Acte 1, scène 7, LA COMTESSE)
  51. L'admirable engeance qui a trouvé la raison et la vertu, des fardeaux trop pesants pour elle, et qui nous a chargées du soin de les porter : ne voilà-t-il pas de beaux titres de supériorité sur nous ? (Acte 1, scène 7, LA COMTESSE)
  52. Eh morbleu, pourquoi prêcher la fin du monde, cela coupe la gorge à tout : soyons raisonnables, condamnez les amants déloyaux, les conteurs de sornettes, à être jetés dans la rivière, une pierre au col, à merveille : enfermez les coquettes entre quatre murailles ; fort bien, mais les amants fidèles, dressez-leur de belles et bonnes statues pour encourager le public ; vous riez adieu, pauvres brebis égarées : pour moi, je vais travailler à la conversion d'Arlequin. (Acte 1, scène 7, COLOMBINE)
  53. Mais, que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 8, LÉLIO)
  54. Nos propres expériences, et les relations de nos voyageurs, nous apprennent que partout la femme est amie de l'homme, que la nature l'a pourvue de bonne volonté pour lui : la nature n'a manqué que Madame : le soleil n'éclaire qu'elle chez qui notre espèce n'ait point rencontré grâce, et cette seule exception de la loi générale se rencontre avec un personnage unique, je te le dis en ami ; avec un homme qui nous a donné l'exemple d'un fanatisme tout neuf ; qui seul de tous les hommes n'a pu s'accoutumer aux coquettes qui fourmillent sur la terre, et qui sont aussi anciennes que le monde ; enfin qui s'est condamné à venir ici languir de chagrin de ne plus voir de femmes, en expiation du crime qu'il a fait quand il en a vu. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  55. Oh je ne sache point d'aventure qui aille de pair avec la vôtre. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  56. Pour moi, je me sais bon gré que la nature m'ait manquée, et je me passerai bien de la façon qu'elle aurait pu me donner de plus, c'est autant de sauvé, c'est un ridicule de moins. (Acte 1, scène 8, LA COMTESSE)
  57. Eh bien il vous tournera : c'est si peu de chose que l'esprit, après tout, il n'est pas encore sûr que la nature vous ait absolument manquée. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  58. Mais toi qui raisonnes, as-tu lu l'histoire_Romaine ? (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  59. Oui, qu'en veux-tu faire de ton histoire_Romaine ? (Acte 1, scène 8, LÉLIO)
  60. Te souviens-tu qu'un ambassadeur romain enferma Antiochus dans un cercle qu'il traça autour de lui, et lui déclara la guerre? s'il en sortait avant qu'il eût répondu à sa demande. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  61. Voyons si tu oseras broncher. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  62. La fine mouche, je vois bien que tu cherches midi à quatorze heures. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  63. Va-t'en, va-t'en demander ton portrait à mon maître, il te le donnera pour rien : tu verras si tu n'es pas une vipère. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  64. Ton maître est un visionnaire, qui te fait faire pénitence de ses sottises : dans le fond tu me fais pitié, c'est dommage qu'un jeune homme comme toi, assez bien fait, et bon enfant, car tu es sans malice. (Acte 1, scène 9, COLOMBINE)
  65. C'est dommage qu'il consume sa jeunesse dans la langueur et la souffrance : car, dis la vérité, tu t'ennuies ici, tu pâtis ? (Acte 1, scène 9, COLOMBINE)
  66. N'as-tu pas de honte d'être si jolie et si traîtresse ? (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  67. Au revoir, nigaud ; tu me fuis, mais cela ne durera pas. (Acte 1, scène 9, COLOMBINE)
  68. Sommes-nous bien dans notre état naturel ? (Acte 2, scène 1, COLOMBINE)
  69. Hum, il y a du Lélio : votre taciturnité n'est pas si belle que je le pensais ; la mienne, à vous dire le vrai, n'est pas plus méritoire. (Acte 2, scène 1, COLOMBINE)
  70. Mais que veux-tu dire ? (Acte 2, scène 1, LA COMTESSE)
  71. Ne vas-tu pas faire un commentaire là-dessus ? (Acte 2, scène 1, LA COMTESSE)
  72. Et que crains-tu ? (Acte 2, scène 3, COLOMBINE)
  73. Tu ne m'aimes point, tu ne veux point m'aimer. (Acte 2, scène 3, COLOMBINE)
  74. Tu m'aimerais donc, si tu ne t'en empêchais ? (Acte 2, scène 3, COLOMBINE)
  75. Turlu, turluton. (Acte 2, scène 3, ARLEQUIN)
  76. Mais vraiment, tu as la voix belle : sais-tu la musique ? (Acte 2, scène 3, COLOMBINE)
  77. Gageons que tu m'aimes ? (Acte 2, scène 3, COLOMBINE)
  78. Oh tu m'ennuies, je veux que tu me dises franchement que tu m'aimes. (Acte 2, scène 3, COLOMBINE)
  79. Qu'as-tu donc ? (Acte 2, scène 4, LÉLIO)
  80. Et ne saurais-tu lui dire que tu ne veux pas ? (Acte 2, scène 4, LÉLIO)
  81. Je pars ; mais mon avis est que vous avez la vue trouble ; attendez qu'elle s'éclaircisse, vous verrez mieux votre chemin ; n'allez pas vous jeter dans quelque ornière, vous embourber dans quelque pas : quand vous soupirerez, vous serez bien aise de trouver un écho qui vous réponde : n'en dites rien, ma maîtresse est étourdie du bateau, la bonne dame bataille, et c'est autant de battu ; motus, Monsieur, je suis votre servante. (Acte 2, scène 4, COLOMBINE)
  82. Qu'en dis-tu, Arlequin ? (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  83. Tu me suivras. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  84. Bon, ta Colombine, il s'agit bien de Colombine : veux-tu encore aimer, dis ? (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  85. Oh, sans l'inimitié que j'ai vouée à l'amour, j'extravaguerais actuellement, peut-être : je sens bien qu'il ne m'en faudrait pas davantage, je serais piqué, j'aimerais : cela irait tout de suite. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  86. D'une petite fantaisie magique qui prend à une femme, et qui plus est, ce n'est pas sa faute à elle : la nature a mis du poison pour nous dans toutes ses idées : son esprit ne peut se retourner qu'à notre dommage, sa vocation est de nous mettre en démence : elle fait sa charge involontairement. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  87. Si je m'imaginais que ce que tu dis fût vrai, nous partirions tout à l'heure pour Constantinople. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  88. Plus j'y rêve, et plus je vois qu'il faut que tu sois fou, pour me dire que je lui plais, après son billet et son procédé. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  89. De qui diantre me parles-tu donc, butor ? (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  90. Oh qu'il ne t'arrive plus de faire de ces méprises-là, car j'étais certain que tu n'avais rien remarqué pour moi dans la Comtesse. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  91. Tu rêves. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  92. Moi, l'aimer : tiens, tu me feras plaisir de savoir adroitement de Colombine les dispositions où elle se trouve ; car je veux savoir à quoi m'en tenir : et si contre toute apparence, il se trouvait dans son coeur une ombre de penchant pour moi ; vite à cheval : je pars. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  93. Vous : il n'y a qu'un moment, mais c'est que la mémoire vous faille, comme à moi : voulez-vous que je vous dise, il est bien aisé de voir que le coeur vous démange ; vous parlez tout seul, vous faites des discours qui ont dix lieues de long, vous voulez vous en aller en Turquie, vous mettez vos bottes, vous les ôtez, vous partez, vous restez, et puis du noir, et puis du blanc : pardi, quand on ne sait ni ce qu'on dit ni ce qu'on fait, ce n'est pas pour des prunes : et moi, que ferai-je après, quand je vois mon maître qui perd l'esprit ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  94. Écoute, après tout, mon pauvre Arlequin, si tu te fais tant de violence pour ne pas aimer cette fille-là, je ne t'ai jamais conseillé l'impossible. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  95. Attends : tiens, ce n'est pas la peine que tu y ailles. (Acte 2, scène 5, LÉLIO)
  96. Eh bien, que veux-tu ? (Acte 2, scène 6, LÉLIO)
  97. Tu ne le comprends pas ? (Acte 2, scène 6, LÉLIO)
  98. Va, va, Jacqueline, il ne faut pas que tu t'en ailles. (Acte 2, scène 6, LÉLIO)
  99. Oh de tout mon coeur : allons, Monsieur, ne nous voyons plus : je fais présent de cent pistoles au neveu de mon fermier ; vous me ferez savoir ce que vous voulez donner à la fille, et je verrai si je souscrirai à ce mariage, dont notre rupture va lever l'obstacle que vous y avez mis : soyons-nous inconnus l'un à l'autre ; j'oublie que je vous ai vu : je ne vous reconnaîtrai pas demain. (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  100. Je vous trouve bien hardie d'oser, suivant votre petite cervelle, tirer de folles conjectures de mes sentiments ; et je voudrais bien vous demander sur quoi vous avez compris que j'aime Monsieur, à qui vous l'avez dit? (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  101. Voyez-moi venir dans la posture qu'il vous plaira, que m'importe que vos bras soient croisés ou ne le soient pas ? (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  102. Maudit esprit lunatique, que je te donnerais de grand coeur un bon coup de poing, si tu ne portais pas une cornette ! (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  103. Tu verras, va ; je cours tirer bouteille, pour commencer. (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  104. Tu mériterais que je te fisse expirer de pur chagrin, mais je suis généreuse : tu as méprisé toutes les suivantes de France en ma personne, je les représente. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  105. M'aimeras-tu après cette autre impertinence-là ? (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  106. Humilie-toi, et tu seras instruit. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  107. Je demande pardon à ce drôle de corps pour qui tu parles. (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  108. En diras-tu du bien ? (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  109. Tu me parais vraiment repentant, cela me fait plaisir. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  110. Tu m'aimeras au moins ? (Acte 3, scène 1, ARLEQUIN)
  111. Tu l'as dit. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  112. N'oublions rien pour les conduire à s'avouer qu'ils s'aiment : quand tu rendras la boîte à la Comtesse, ne manque pas de lui dire pourquoi ton maître en garde le portrait ? (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  113. Je la crois pourtant aussi naturelle que la vôtre, Madame ? (Acte 3, scène 2, COLOMBINE)
  114. Cette fille-là n'a jamais eu d'esprit que contre moi ; mais, Colombine, l'air affectueux et tendre qu'il a joint à cela ?... (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  115. Non, Colombine, cela ne se peut pas, tu n'y étais point ; tu ne lui as pas vu prononcer ces paroles-là, je t'assure qu'il les a dites d'un ton de coeur attendri. (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  116. Par quel esprit de contradiction veux-tu penser autrement ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  117. Après tout, aurais-tu raison ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  118. Je pourrais tomber dans ces malheureuses situations si pleines de troubles, d'inquiétudes, de chagrins : moi, moi ! (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  119. Quand je suis venue ici, j'étais triste ; tu me demandais ce que j'avais : ah Colombine ! (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  120. Te méfies-tu de Madame ? (Acte 3, scène 3, COLOMBINE)
  121. Tu fais là d'impertinentes questions ! (Acte 3, scène 3, COLOMBINE)
  122. Mais c'est la coutume d'interroger le monde pour plus grande sûreté : je n'y pense point à mal. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  123. Motus, le pauvre homme en tient. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  124. De quoi ris-tu ? (Acte 3, scène 3, LA COMTESSE)
  125. Eh que sais-tu si c'est à cause de moi ? (Acte 3, scène 3, LA COMTESSE)
  126. Monsieur, Madame_la_Comtesse ne part pas, elle attend pour se déterminer qu'elle sache si vous l'aimez, ou non ; mais dites-moi naturellement vous-même ce qui en est, c'est le plus court ? (Acte 3, scène 4, COLOMBINE)
  127. Vous me mettez dans une désagréable situation. (Acte 3, scène 4, LÉLIO)
  128. De quoi t'avises-tu de siffler ? (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  129. Tu me la paieras. (Acte 3, scène 6, LÉLIO)
  130. Va, mon ami, tu n'as pas besoin de mon intercession. (Acte 3, scène 6, LA COMTESSE)
  131. C'est une aventure qui ne laisse pas que d'avoir un air singulier. (Acte 3, scène 6, LÉLIO)
  132. Ce n'est presque pas une erreur que cela, la chose est si naturelle à penser ! (Acte 3, scène 6, LÉLIO)
  133. Vous ne répondez rien ; vous avez raison : mes extravagances ont combattu trop longtemps contre vous, et j'ai mérité votre haine. (Acte 3, scène 6, LÉLIO)

L'ILE DES ESCLAVES (1725)

  1. Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s'établir dans une île, et je crois que c'est ici : tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu'ils rencontrent, ou de les jeter dans l'esclavage. (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  2. Chaque pays a sa coutume : ils tuent les maîtres, à la bonne heure, je l'ai entendu dire aussi ; mais on dit qu'ils ne font rien aux esclaves comme moi. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  3. Comment donc, que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  4. Parle donc, as-tu perdu l'esprit, à quoi penses-tu ? (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  5. Ah, ah, ah, Monsieur_Iphicrate, la drôle d'aventure ; je vous plains, par ma foi, mais je ne saurais m'empêcher d'en rire. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  6. Le coquin abuse de ma situation, j'ai mal fait de lui dire où nous sommes. (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  7. Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous avez coutume de m'en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là ; et le gourdin est dans la chaloupe. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  8. Eh ne sais-tu pas que je t'aime ? (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  9. Méconnais-tu ton maître, et n'es-tu plus mon esclave ? (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  10. Dans le pays d'Athènes j'étais ton esclave, tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort : eh bien, Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là ; tu m'en diras ton sentiment, je t'attends là. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  11. Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est de faire souffrir aux autres. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  12. Misérable, tu ne mérites pas de vivre. (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  13. Arlequin, votre aventure vous afflige, et vous êtes outré contre Iphicrate et contre nous. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  14. Au reste, ne cherchez point à vous sauver de ces lieux, vous le tenteriez sans succès, et vous feriez votre fortune plus mauvaise : commencez votre nouveau régime de vie par la patience. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  15. Que voulez-vous que je lui réponde, dans l'étrange aventure où je me trouve ? (Acte 1, scène 3, EUPHROSINE)
  16. Mais comme vous êtes d'un sexe naturellement assez faible, et que par là vous avez dû céder plus facilement qu'un homme aux exemples de hauteur, de mépris et de dureté qu'on vous a donnés chez vous contre leurs pareils ; tout ce que je puis faire pour vous, c'est de prier Euphrosine de peser avec bonté les torts que vous avez avec elle, afin de les peser avec justice. (Acte 1, scène 3, TRIVELIN)
  17. Mais, notre bon ami, au bout du compte, vous parlez de son sexe ; elle a le défaut d'être faible, je lui en offre autant ; je n'ai pas la vertu d'être forte. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  18. Cependant on se mire, on éprouve son visage de toutes les façons, rien ne réussit ; des yeux battus, un teint fatigué ; voilà qui est fini, il faut envelopper ce visage-là, nous n'aurons que du négligé, Madame ne verra personne aujourd'hui, pas même le jour, si elle peut, du moins fera-t-il sombre dans la chambre. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  19. Courage, Madame ; profitez de cette peinture-là, car elle me paraît fidèle. (Acte 1, scène 3, TRIVELIN)
  20. C'est encore une finesse que cet habit-là ; on dirait qu'une femme qui le met ne se soucie pas de paraître, mais à d'autre ; on s'y ramasse dans un corset appétissant, on y montre sa bonne façon naturelle ; on y dit aux gens : Regardez mes grâces, elles sont à moi, celles-là ; et d'un autre côté on veut leur dire aussi : Voyez comme je m'habille, quelle simplicité, il n'y a point de coquetterie dans mon fait. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  21. C'est-à-dire que vous jouirez modestement de votre bonne fortune, et que vous ne lui ferez point de peine ? (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  22. Arlequin, me promets-tu d'en rire aussi ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  23. Veux-tu achever de me désespérer et que vas-tu lui dire ? (Acte 1, scène 5, IPHICRATE)
  24. Étourdi par nature, étourdi par singerie, parce que les femmes les aiment comme cela, un dissipe-tout ; vilain quand il faut être libéral, libéral quand il faut être vilain ; bon emprunteur, mauvais payeur ; honteux d'être sage, glorieux d'être fou ; un petit brin moqueur des bonnes gens ; un petit brin hâbleur ; avec tout plein de maîtresses il ne connaît pas : voilà mon homme. (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  25. Peux-tu m'employer à cela ! (Acte 1, scène 6, IPHICRATE)
  26. Inspirez à Arlequin de s'attacher à moi ; faites-lui sentit l'avantage qu'il y trouvera dans la situation où il est ; qu'il m'épouse, il sortira tout d'un coup d'esclavage ; cela est bien aisé, au bout du compte. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  27. Ils le veulent, si vous voulez ; car dans le grand monde on n'est pas si façonnier ; et sans faire semblant de rien, vous pourriez lui jeter quelque petit mot bien clair à l'aventure pour lui donner courage, à cause que vous êtes plus que lui ; c'est l'ordre. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  28. Approchez, et accoutumez-vous à aller plus vite, car je ne saurais attendre. (Acte 1, scène 7, CLÉANTHIS)
  29. Mais vous avez l'esprit raisonnable, je vous destine à lui, il fera votre fortune ici, et vous aurez la bonté d'estimer son amour, et vous y serez sensible, entendez-vous ; vous vous conformerez à mes intentions, je l'espère, imaginez-vous même que je le veux. (Acte 1, scène 7, CLÉANTHIS)
  30. Voici le comble de mon infortune. (Acte 1, scène 8, EUPHROSINE)
  31. Tu ne l'es déjà que trop. (Acte 1, scène 8, EUPHROSINE)
  32. Arlequin, il me semble que tu n'as point le coeur mauvais. (Acte 1, scène 8, EUPHROSINE)
  33. Ne persécute point une infortunée, parce que tu peux la persécuter impunément. (Acte 1, scène 8, EUPHROSINE)
  34. Vois l'extrémité où je suis réduite ; et si tu n'as point d'égard au rang que je tenais dans le monde, à ma naissance, à mon éducation, du moins que mes disgrâces, que mon esclavage, que ma douleur t'attendrissent : tu peux ici m'outrager autant que tu le voudras ; je suis sans asile et sans défense, je n'ai que mon désespoir pour tout secours, j'ai besoin de la compassion de tout le monde, de la tienne même, Arlequin ; voilà l'état où je suis, ne le trouves-tu pas assez misérable ? (Acte 1, scène 8, EUPHROSINE)
  35. Tu es devenu libre et heureux, cela doit-il te rendre méchant ? (Acte 1, scène 8, EUPHROSINE)
  36. Cléanthis m'a dit que tu voulais t'entretenir avec moi ; que me veux-tu ? (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  37. As-tu encore quelques nouvelles insultes à me faire ? (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  38. À qui diantre en as-tu ? (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  39. Peux-tu me le demander, Arlequin ? (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  40. On m'avait promis que mon esclavage finirait bientôt, mais on me trompe, et c'en est fait, je succombe ; je me meurs, Arlequin, et tu perdras bientôt ce malheureux maître qui ne te croyait pas capable des indignités qu'il a souffertes de toi. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  41. Eh de quoi veux-tu qu'ils me punissent, d'avoir eu du mal toute ma vie ? (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  42. Tu es né, tu as été élevé avec moi dans la maison de mon père ; le tien y est encore ; il t'avait recommandé ton devoir en partant ; moi-même, je t'avais choisi par un sentiment d'amitié pour m'accompagner dans mon voyage ; je croyais que tu m'aimais, et cela m'attachait à toi. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  43. Tu m'aimes, et tu me fais mille injures ? (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  44. Tu disais bien que tu m'aimais, toi, quand tu me faisais battre ; est-ce que les étrivières sont plus honnêtes que les moqueries ? (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  45. J'ai plus pâti des tiens que des miens : mes plus grands défauts, c'était ta mauvaise humeur, ton autorité, et le peu de cas que tu faisais de ton pauvre esclave. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  46. Va, tu n'es qu'un ingrat ; au lieu de me secourir ici, de partager mon affliction, de montrer à tes camarades l'exemple d'un attachement qui les eût touchés, qui les eût engagés peut-être à renoncer à leur coutume ou à m'en affranchir, et qui m'eût pénétré moi-même de la plus vive reconnaissance. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  47. Tu as raison, mon ami, tu me remontres bien mon devoir ici pour toi, mais tu n'as jamais su le tien pour moi, quand nous étions dans Athènes. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  48. Tu veux que je partage ton affliction, et jamais tu n'as partagé la mienne. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  49. Eh bien va, je dois avoir le coeur meilleur que toi ; car il y a plus longtemps que je souffre, et que je sais ce que c'est que de la peine ; tu m'as battu par amitié, puisque tu le dis, je te le pardonne ; je t'ai raillé par bonne humeur, prends-le en bonne part, et fais-en ton profit. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  50. Fasse le ciel, après ce que je viens d'entendre, que j'aie la joie de te montrer un jour les sentiments que tu me donnes pour toi ! (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  51. Va, mon cher enfant, oublie que tu fus mon esclave, et je me ressouviendrai toujours que je ne méritais pas d'être ton maître. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  52. Que fais-tu, mon cher ami ? (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  53. Fais ce que tu voudras. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  54. Il faut avoir le coeur bon, de la vertu et de la raison ; voilà ce qu'il faut, voilà ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre. (Acte 1, scène 10, CLÉANTHIS)
  55. Ah le charitable naturel ! (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  56. Vous ne voyez rien, nous sommes admirables ; nous sommes des Rois et des Reines ; enfin finale, la paix est conclue, la vertu a arrangé tout cela ; il ne nous faut plus qu'un bateau et un batelier pour nous en aller : et si vous nous les donnez, vous serez presque aussi honnêtes gens que nous. (Acte 1, scène 11, ARLEQUIN)
  57. Et vous Iphicrate, vous Euphrosine, je vous vois attendris, je n'ai rien à ajouter aux leçons que vous donne cette aventure. (Acte 1, scène 11, TRIVELIN)

LA MÈRE CONFIDENTE (1735)

  1. Que me veux-tu, Lisette ? (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  2. Ah ça, Monsieur, nous ne vous connaissons, Angélique et moi, que par une aventure de promenade dans cette campagne. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  3. Vous êtes tous deux aimables, l'amour s'est mis de la partie, cela est naturel ; voilà sept ou huit entrevues que nous avons avec vous, à l'insu de tout le monde ; la mère, à qui vous êtes inconnu, pourrait à la fin en apprendre quelque chose, toute l'intrigue retomberait sur moi : terminons ; Angélique est riche, vous êtes tous deux d'une égale condition, à ce que vous dites ; engagez vos parents à la demander pour vous en mariage ; il n'y a pas même de temps à perdre. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  4. Si je l'épouse, je te jure d'honneur que je te ferai ta fortune ; tu n'en peux espérer autant de personne, et je tiendrai parole. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  5. Ma fortune ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  6. Vous lui ferez donc sa fortune aussi bien qu'à moi, mais, Monsieur, vous n'avez rien, dites-vous ? (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  7. Un oncle riche, voilà qui est excellent ; et il est vieux, sans doute, car ces Messieurs-là ont coutume de l'être. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  8. Oui, mais le mien ne suit pas la coutume, il est jeune. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  9. Monsieur, vous m'impatientez avec votre situation ; en vérité, vous êtes insupportable, tout est désolant avec vous, de quelque côté qu'on se tourne. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  10. Lisette, as-tu quelque chose à me dire de Dorante ? (Acte 1, scène 2, ANGÉLIQUE)
  11. As-tu parlé de lui à la concierge du château où il est ? (Acte 1, scène 2, ANG?LIQUE)
  12. Tu m'effrayes. (Acte 1, scène 2, ANGÉLIQUE)
  13. Rappelez-vous votre aventure : nous nous promenons toutes deux dans les allées de ce bois. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  14. Non, tu m'encourages, mais c'est ce misérable bien que j'ai et qui me nuira : ah ! (Acte 1, scène 2, ANGÉLIQUE)
  15. Est-ce que tu lui as donné rendez-vous ? (Acte 1, scène 2, ANGÉLIQUE)
  16. Y a-t-il du mal à lui dire le plaisir que vous vous proposez à le venger de la fortune, à lui apprendre que la sienne vous le rend encore plus cher ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  17. À quoi t'amuses-tu là ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  18. Et que regardes-tu ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  19. C'est-à-dire que tu nous as vu, Angélique et moi, parler à Monsieur ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  20. Venons au fait, serais-tu d'humeur d'entrer dans nos intérêts ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  21. Et pis queuque bredouille au bout de la révérence, c'est itou ma coutume ; toujours je bredouille en saluant, et quand ça se passe avec des femmes, faut bian qu'alles répondent deux paroles pour une ; les hommes parlent, les femmes babillent, allez voute chemin ; velà qui est fort bon, fort raisonnable et fort civil. (Acte 1, scène 4, LUBIN)
  22. Tu seras donc de nos amis à présent. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  23. Puisque nous pouvons compter sur toi, veux-tu bien actuellement faire le guet pour nous avertir, en cas que quelqu'un vienne, et surtout Madame ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  24. Que me dis-tu, Lisette ? (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  25. Lisette, tu me désespères, il faut absolument éviter ce malheur-là. (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  26. Tu m'accables. (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  27. C'est toi, Lubin, tu es tout seul ? (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  28. Ne me trompes-tu point ? (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  29. Je te pardonne, puisque tu n'as pas cru mal faire, à condition que tu m'instruiras de tout ce que tu verras et de tout ce que tu entendras. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  30. Je consens même que tu les avertisses quand j'arriverai, pourvu que tu me rapportes tout fidèlement, et il ne te sera pas difficile de le faire, puisque tu ne t'éloignes pas beaucoup d'eux. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  31. Je te défends surtout de les informer de l'emploi que je te donne, comme tu m'as informé de celui qu'ils t'ont donné ; garde-moi le secret. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  32. N'y manque pas à mon égard, et puisqu'ils ne se soucient point que tu gardes le leur, achève de m'instruire, tu n'y perdras pas. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  33. N'as-tu rien retenu de leurs discours ? (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  34. Dites glacé, taciturne, mélancolique, rêveur et triste. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  35. Es-tu bien persuadée que je t'aime ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  36. Et toi, ma fille, m'aimes-tu autant ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  37. Non, mais pour m'en rendre encore plus sûre, il faut que tu m'accordes une grâce. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  38. Si tu le prends sur ce ton-là, tu ne m'aimes pas tant que je croyais. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  39. Viens donc que je t'embrasse : te voici dans un âge raisonnable, mais où tu auras besoin de mes conseils et de mon expérience ; te rappelles-tu l'entretien que nous eûmes l'autre jour ; et cette douceur que nous nous figurions toutes deux à vivre ensemble dans la plus intime confiance, sans avoir de secrets l'une pour l'autre ; t'en souviens-tu ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  40. Je les sépare, moi, je t'en fais serment ; oui, mets-toi dans l'esprit que ce que tu me confieras sur ce pied-là, c'est comme si ta mère ne l'entendait pas ; eh ! (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  41. Que tu m'affliges ; je ne mérite pas ta résistance. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  42. Si tu veux, ne m'appelle pas ta mère, donne-moi un autre nom. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  43. Comme tu voudras, ma chère Angélique. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  44. Je suis donc ta confidente, n'as-tu rien à me confier dès à présent ? (Acte 1, scène 8, MADAME ARGANTE)
  45. Tu ne te fies pas à moi, j'ai peur que ce ne soit encore à ta mère à qui tu réponds. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  46. Tu soupires ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  47. Tu rêves encore, avec tes pardons, tu me prends pour ta mère. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  48. Non, tu ne badines point, tu me dis la vérité, et il n'y a rien là qui me surprenne ; de mon côté, je n'ai répondu sérieusement que parce que tu me parlais de même ; ainsi point d'inquiétude, tu me confies donc que tu aimes. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  49. Ma chère Angélique, tu ne me rends pas tendresse pour tendresse. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  50. Tu n'es pas la première, cela peut arriver à tout le monde : et quel homme est-ce ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  51. Conte-moi donc cette histoire-là, je la trouve plus plaisante que sérieuse, ce ne peut être qu'une aventure de campagne, une rencontre ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  52. Sa hardiesse m'étonne, car tu es d'une figure qui devait lui en imposer : ne trouves-tu pas qu'il a un peu manqué de respect ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  53. Non, le hasard a tout fait, et c'est Lisette qui en est cause, quoique fort innocemment ; elle tenait un livre, elle le laissa tomber, il le ramassa, et on se parla, cela est tout naturel. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  54. Va, ma chère enfant, tu es folle de t'imaginer que tu aimes cet homme-là, c'est Lisette qui te le fait accroire, tu es si fort au-dessus de pareille chose ! (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  55. Tu en riras toi-même au premier jour. (Acte 1, scène 8, MADAME ARGANTE)
  56. Moi, je n'en lis jamais, et puis notre aventure est toute des plus simples. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  57. Tu verras ; te dis-je ; tu es raisonnable, et c'est assez ; mais l'as-tu vu souvent ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  58. Le verras-tu encore ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  59. Je t'offre, si tu le veux, de reprendre ma qualité de mère pour te le défendre. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  60. Ma fille, vois ce que tu as fait, te serais-tu crue capable de tromper ta mère, de voir à son insu un jeune étourdi, de courir les risques de son indiscrétion et de sa vanité, de t'exposer à tout ce qu'il voudra dire, et de te livrer à l'indécence de tant d'entrevues secrètes, ménagées par une misérable suivante sans coeur, qui ne s'embarrasse guère des conséquences, pourvu qu'elle y trouve son intérêt, comme elle l'y trouve sans doute ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  61. Qui t'aurait dit, il y a un mois, que tu t'égarerais jusque-là, l'aurais-tu cru ? (Acte 1, scène 8, MADAME ARGANTE)
  62. Ce n'est pas un domestique payé pour te trahir, non plus qu'un amant qui met tout son bonheur à te séduire ; tu ne consultes que tes ennemis ; ton coeur même est de leur parti, tu n'as pour tout secours que ta vertu qui ne doit pas être contente, et qu'une véritable amie comme moi, dont tu te défies : que ne risques-tu pas ? (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  63. Faut qu'alle ai de l'avarsion pour l'écriture. (Acte 1, scène 9, LUBIN)
  64. Qu'as-tu à me dire ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  65. Qu'appelles-tu te repentir ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  66. Tu rêves, et où est le mal de ces rendez-vous ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  67. Que crains-tu ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  68. Point du tout, qu'est-ce que tu veux dire ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  69. De qui l'es-tu encore ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  70. Tu parles donc contre nous ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  71. Explique-toi donc ; c'est-à-dire que ce que tu en fais, n'est que pour obtenir quelque argent d'elle sans nous nuire ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  72. Achève, que t'a dit Angélique quand tu lui as porté ma lettre ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  73. Oui, la voici, Lubin me l'a rendue, j'ignore quelle fantaisie lui a pris, mais il est vrai qu'elle est de fort mauvaise humeur, je n'ai pu m'expliquer avec elle à cause du monde qu'il y avait au logis, mais elle est triste, elle m'a battu froid, et je l'ai trouvée toute changée ; je viens pourtant de l'apercevoir là-bas, et j'arrive pour vous en avertir ; attendons-la, sa rêverie pourrait bien tout doucement la conduire ici. (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  74. Si Monsieur, comme je l'ai déjà dit, et à l'exemple de presque tous les jeunes gens, était homme à faire trophée d'une aventure dont je suis tout à fait innocente, où en serais-je ? (Acte 2, scène 3, ANGÉLIQUE)
  75. J'entre dans votre douleur, Monsieur, mais faites comme moi, je n'avais que de bonnes intentions : j'aime ma maîtresse, tout injuste qu'elle est, je voulais unir son sort à celui d'un homme qui lui aurait rendu la vie heureuse et tranquille, mes motifs lui sont suspects, et j'y renonce ; imitez-moi, privez-vous de votre côté du plaisir de voir Angélique, sacrifiez votre amour à ses inquiétudes, vous êtes capable de cet effort-là. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  76. Comme tu voudras, reste à dix pas. (Acte 2, scène 4, LISETTE)
  77. Je sis pus fin qu'eux, j'allons faire ma forniture de nouvelles pour la bonne mère. (Acte 2, scène 4, LUBIN)
  78. C'est vous qui êtes cause que je me suis accoutumée à le voir. (Acte 2, scène 5, ANGÉLIQUE)
  79. Je n'avais pas dessein de vous rendre un mauvais service, et cette aventure-ci n'est triste que pour lui ; avez-vous pris garde à l'état où il est ? (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  80. Oui, Dorante, je vous le promets, voilà qui est fini ; excusez tous deux l'embarras où se trouve une fille de mon âge, timide et vertueuse ; il y a tant de pièges dans la vie ! (Acte 2, scène 6, ANGÉLIQUE)
  81. Tu as raison, c'est une tendresse fort mal entendue, j'en conviens. (Acte 2, scène 6, ANGÉLIQUE)
  82. Je ne vous reconnais pas à cela, Dorante, je me passerai mieux de bonheur que de vertus, me proposer d'être insensée, d'être méprisable ? (Acte 2, scène 6, ANGÉLIQUE)
  83. Et parce que vous êtes vertueuse, en avez-vous moins de droit d'éviter un malheur ? (Acte 2, scène 6, DORANTE)
  84. Ne suis-je pas importun ? (Acte 2, scène 8, ERGASTE)
  85. Quelque importun par-ci par-là. (Acte 2, scène 8, LISETTE)
  86. Tu viens à propos. (Acte 2, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  87. As-tu quelque chose à me dire ? (Acte 2, scène 11, MADAME ARGANTE)
  88. Que sais-tu ? (Acte 2, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  89. Je ne t'entends pas mais va-t'en, Lubin, j'aperçois ma fille, tu me diras ce que c'est tantôt, il ne faut pas qu'elle nous voie ensemble. (Acte 2, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  90. Oui, je sais que tu as vu Ergaste, ton éloignement pour lui dure-t-il toujours ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  91. Te souvient-il qu'avant que nous vinssions ici, tu m'en disais du bien ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  92. Parlons d'autre chose, n'as-tu rien à dire à ta confidente ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  93. Tu n'as pas revu le jeune homme ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  94. Tu me charmes, je ne saurais t'exprimer la satisfaction que tu me donnes ; il n'y a rien de si estimable que toi, Angélique, ni rien aussi d'égal au plaisir que j'ai à te le dire, car je compte que tu me dis vrai, je me livre hardiment à ma joie, tu ne voudrais pas m'y abandonner, si elle était fausse : ce serait une cruauté dont tu n'es pas capable. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  95. Va, tu n'as pas besoin de me rassurer, ma fille, tu me ferais injure, si tu croyais que j'en doute ; non, ma chère Angélique, tu ne verras plus Dorante, tu l'as renvoyé, j'en suis sûre, ce n'est pas avec un caractère comme le tien qu'on est exposé à la douleur d'être trop crédule ; n'ajoute donc rien à ce que tu m'as dit : tu ne le verras plus, tu m'en assures, et cela suffit ; parlons de la raison, du courage et de la vertu que tu viens de montrer. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  96. Grâce au ciel, te voilà donc encore plus respectable, plus digne d'être aimée, plus digne que jamais de faire mes délices ; que tu me rends glorieuse, Angélique ! (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  97. Tu pleures, ma fille, tu viens de triompher de toi-même, tu me vois enchantée, et tu pleures ! (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  98. Non, tu ne me trompes point, puisque tu me l'avoues. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  99. Je n'en suis point surprise, je te l'ai dit : il n'y a rien dont ces étourdis-là ne soient capables ; et je suis persuadée que tu en as plus frémi que moi. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  100. D'ailleurs, il sait que tu es riche. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  101. Tu le défends d'une manière qui m'alarme. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  102. Que penses-tu donc de cet enlèvement, dis-moi ? (Acte 2, scène 12, MADAME ARGANTE)
  103. tu es la franchise même, ne serais-tu point en danger d'y consentir ? (Acte 2, scène 12, MADAME ARGANTE)
  104. Mais pourrais-tu la fuir, te sentirais-tu la force de l'affliger jusque-là, de lui donner la mort, de lui porter le poignard dans le sein ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  105. Survivrait-elle à l'affront que tu te ferais ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  106. Souffre à ton tour que mon amitié te parle pour elle ; lequel aimes-tu le mieux, ou de cette mère qui t'a inspiré mille vertus, ou d'un amant qui veut te les ôter toutes ? (Acte 2, scène 12, MADAME ARGANTE)
  107. Que perdras-tu dans un inconnu qui n'a rien ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  108. Si tu pouvais seulement passer quelque temps sans le voir, le veux-tu bien ? (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  109. Tu ne me réponds pas, à quoi songes-tu ? (Acte 2, scène 12, MADAME ARGANTE)
  110. Laisse-moi le voir, je lui parlerai sous le nom d'une tante à qui tu auras tout confié, et qui veut te servir ; viens, ma fille, et laisse à mon coeur le soin de conduire le tien. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  111. Voyons ce que tu avais à me dire tantôt et que tu n'as pas eu le temps de m'achever. (Acte 3, scène 1, MADAME-ARGANTE)
  112. Qu'appelles-tu la détourner ? (Acte 3, scène 1, MADAME-ARGANTE)
  113. Tu ne leur diras pas que c'est moi, à cause de Dorante qui ne m'attendrait pas, mais seulement que c'est quelqu'un qui approche. (Acte 3, scène 1, MADAME-ARGANTE)
  114. Je te laisserai libre, je n'aime à gêner personne ; mais dis-moi, connais-tu un nommé Monsieur Dorante ? (Acte 3, scène 2, ERGASTE)
  115. N'est-ce pas lui que tu attends ? (Acte 3, scène 2, ERGASTE)
  116. Par quelle aventure vous trouvé-je dans ce pays-ci ? (Acte 3, scène 4, DORANTE)
  117. Vous m'avez tout l'air d'y être en bonne fortune ; je viens de vous y voir parler à un domestique qui vous apporte quelque réponse, ou qui vous y ménage quelque entrevue. (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  118. C'est beaucoup, mais il vous reste encore un autre inconvénient : c'est qu'on dit que sa mère a pour elle actuellement un riche parti en vue. (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  119. Qu'as-tu donc, ma fille ? (Acte 3, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  120. D'où vient que tu es si troublée ? (Acte 3, scène 8, MADAME ARGANTE)
  121. Mais j'aperçois Lisette, c'est un inconvénient ; renvoie-la comme tu pourras, avant que Dorante arrive, elle ne me reconnaîtra pas sous cet habit, et je me cache avec ma coiffe. (Acte 3, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  122. Ma naissance est égale à celle d'Angélique, mais la différence de nos fortunes ne me laisse rien à espérer de sa mère. (Acte 3, scène 11, DORANTE)
  123. Je ne viens point ici pour me fâcher, et vous avez la liberté de me répondre, mais n'est-elle pas bien à plaindre d'aimer un homme aussi peu jaloux de sa gloire, aussi peu touché des intérêts de sa vertu, qui ne se sert de sa tendresse que pour égarer sa raison, que pour lui fermer les yeux sur tout ce qu'elle se doit à elle-même, que pour l'étourdir sur l'affront irréparable qu'elle va se faire ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  124. Un amour infini, un respect qui m'est peut-être encore plus cher et plus précieux que cet amour même, voilà tout ce que je sens pour Angélique ; je suis d'ailleurs incapable de manquer d'honneur, mais il y a des réflexions austères qu'on n'est point en état de faire quand on aime, un enlèvement n'est pas un crime, c'est une irrégularité que le mariage efface ; nous nous serions donné notre foi mutuelle, et Angélique, en me suivant, n'aurait fui qu'avec son époux. (Acte 3, scène 11, DORANTE)
  125. Et de quel poids, s'il vous plaît, serait cette foi mutuelle dont vous parlez ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  126. que sa réputation en demeure ternie, qu'elle en perd l'estime publique, que son époux peut réfléchir un jour qu'elle a manqué de vertu, que la faiblesse honteuse où elle est tombée doit la flétrir à ses yeux mêmes, et la lui rendre méprisable ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  127. Tout amant que je suis, vous me mettez dans ses intérêts même, je me range de son parti, et me regarderais comme le plus indigne des hommes, si j'avais pu détruire une aussi belle, aussi vertueuse union que la vôtre. (Acte 3, scène 11, DORANTE)

LA COMMÈRE (1741)

  1. Et voilà ma fortune faite. (Acte 1, scène 2, LA VALLEE)
  2. Il faudrait une furieuse mortalité, Monsieur_de_la_Vallée, et cela sera bien long à mourir, à moins qu'on ne les tue. (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  3. Vertuchou ! (Acte 1, scène 3, LA VALLEE)
  4. Motus ! (Acte 1, scène 3, LA VALLEE)
  5. Eh bien, si vous avez la moindre inquiétude là-dessus, il y a bon remède ; ne vous embarrassez pas. (Acte 1, scène 6, MADAME ALAIN)
  6. En vertu de quoi ? (Acte 1, scène 8, MADEMOISELLE HABERT)
  7. En vertu de quoi, ma fille ? (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  8. En vertu de ce qu'ils diront que vous faites une folie, que la tête vous baisse, que sais-je ? (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  9. Je crois que tu m'aimes, mais je te défie de m'aimer plus que ma tendresse pour toi ne le mérite. (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE HABERT)
  10. Il n'y manque rien ; le juge du lieu y a passé signature, paraphe, tout y est ; la feuille timbrée dit tout. (Acte 1, scène 16, LA VALLEE)
  11. Et voilà le futur de la nôtre. (Acte 1, scène 18, MADAME ALAIN)
  12. Votre franchise naturelle et louable, aidée d'un peu d'industrie de ma part, a causé cet événement. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  13. N'ayez point de regret à cette aventure. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  14. Pouvez-vous nier que vous êtes arrivé à Paris avec un voiturier, frère de votre mère ? (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  15. Il est bien vêtu. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  16. Un petit Jacob qui mangeait à l'office, un cousin scribe, un oncle voiturier, un vigneron... (Acte 1, scène 22, MADAME ALAIN)
  17. Récapitulons les injures. (Acte 1, scène 23, LA VALLEE)
  18. J'ai, dit-il, un oncle qui mène des voitures ; encore une malice ; il les fait mener. (Acte 1, scène 23, LA VALLEE)
  19. Cet oncle a des voitures, mais les voitures et les meneurs sont à lui. (Acte 1, scène 23, LA VALLEE)
  20. Ils se seraient peut-être battus. (Acte 1, scène 23, MADEMOISELLE HABERT)
  21. Ces demoiselles me dictaient ; elles se trompaient ; je me trompais aussi ; tantôt mon écriture montait, tantôt elle descendait ; je griffonnais ; et puis, c'était à rire de Monsieur_Jacob ! (Acte 1, scène 23, LA VALLEE)
  22. Je laisse là les autres articles, qui ne doivent être aussi que des impostures. (Acte 1, scène 23, MADAME ALAIN)

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L'HEUREUX STRATAGÈME (1733)

  1. Maître Blaise, que me veux-tu ? (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  2. Le biau naturel d'homme ! (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  3. Tu avais, ce me semble, quelque chose à me dire ; entre en matière sans compliment. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  4. Tu crois que je vais l'épouser, et tu te trompes. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  5. Adresse-toi à lui : si tu n'obtiens rien, je te ferai l'argent dont tu as besoin. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  6. Par la morgué, ce que j'entends là me dérange de vous remarcier, tant je sis surprins et stupéfait. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  7. C'est noute enfant que la Comtesse ; c'est défunte noute femme qui l'a norrie : noute femme avait de la conscience ; faut que sa norriture tianne d'elle. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  8. Que lui dirais-tu, mon enfant ? (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  9. Qu'as-tu ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  10. Parleras-tu ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  11. Ça est naturel. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  12. Et tu as vu la Comtesse avec le Chevalier dans la salle ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  13. Tu ne peux donc pas être sûr que ce fût la Comtesse ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  14. As-tu dit à la Marquise que j'avais besoin d'un entretien avec elle ? (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  15. Je le soupçonne aussi, Lisette ; mais que puis-je faire pour empêcher ce que tu me dis là ? (Acte 1, scène 3, DORANTE)
  16. Avec qui étais-tu là ? (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  17. Tout cela est vrai ; nous y voilà : je le distinguais, vous dis-je, et je le distingue encore ; mais rien ne m'engage avec lui ; et comme il te parle quelquefois, et que tu crois qu'il m'aime, je venais te dire qu'il faut que tu le disposes adroitement à se tranquilliser sur mon chapitre. (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  18. Infidèle soit, puisque tu veux que je le sois ; crois-tu me faire peur avec ce grand mot-là ? (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  19. Qu'est-ce que c'est que l'étalage que tu me fais là ? (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  20. Tu vois pourtant que cela est clair. (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  21. Tu te moques de moi ; le Chevalier m'aime, il ne me déplaît pas : je ne ferai pas la moindre violence à mon penchant. (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  22. Accoutumez-vous à penser que vos soupirs ne m'obligent point à les accompagner des miens, pas même à m'en amuser : je les trouvais autrefois plus supportables ; mais je vous annonce que le ton qu'ils prennent aujourd'hui m'ennuie ; réglez-vous là-dessus. (Acte 1, scène 5, LA-COMTESE)
  23. Tu lui as parlé de moi ; je ne sais que trop ce qu'elle pense ; mais, n'importe : que t'a-t-elle dit en particulier ? (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  24. Serais-tu, par hasard, une masque aussi ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  25. Quel étrange discours me tiens-tu là ? (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  26. Veux-tu dire qu'on m'aime ? (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  27. Et de moi, suivante de mon âme, qu'en fais-tu ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  28. Ne viens-tu nous interrompre que pour soupirer ? (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  29. Tu n'as guère de coeur. (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  30. Qu'as-tu à me dire ? (Acte 1, scène 12, LA MARQUISE)
  31. Abrège le plus que tu pourras. (Acte 1, scène 12, LA MARQUISE)
  32. Mais as-tu quelque preuve de ce que tu dis là ? (Acte 1, scène 12, LA MARQUISE)
  33. Autant qu'il sé peut, disait mon maître, autant qu'il sé peut, à millé charmés près qué j'adore en vous, qué lé peintre né peut qué remarquer, qui font lé désespoir dé son art, et qui né rélèvent qué du pinceau dé la nature. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  34. Quand la Comtesse retirait la main, il se jetait sur la peinture ; quand elle redemandait la peinture, il reprenait la main : lequel mouvement, comme vous voyez, faisait cela et cela, ce qui était tout à fait plaisant à voir. (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  35. On dit qué tu aimes la Comtessé ; moi, jé n'en crois rien, et c'est entré lé oui et lé non qué gît lé petit cas dé conscience qué jé t'apporte. (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  36. Je t'entends, Chevalier : tu aurais grande envie que je ne l'aimasse plus. (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  37. Tu l'as dit ; ma délicatessé sé fait bésoin dé ton indifférence pour elle : j'aime cetté dame. (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  38. C'est-à-dire que tu lui plais. (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  39. Et l'intérêt qué tu mé soupçonnes d'y prendre té gêne, té rétient ? (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  40. Tu épouseras la Comtesse ? (Acte 1, scène 16, DORANTE)
  41. Tu mé l'es sans mésure, jé mé donne à toi pour un siècle ; céla passé, nous rénouvellérons dé bail. (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  42. Qu'appelles-tu démain ? (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  43. Qué démandes-tu ? (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  44. Tu lui as confié qué j'aimé la Comtesse, et qu'ellé m'aime ; qu'en dit-ellé ? (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  45. Non ; lé caprice qui lé tue, lé voilà ; c'est moi qui l'expédie, j'en ai bien expédié d'autres, Frontin : né t'inquiète pas ; la Comtesse m'a reçu dans son coeur, il faudra qu'ellé m'y garde. (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  46. Il né finira qu'avec elle ; espère mieux dé la fortune dé ton maître ; connais-moi bien, tu n'auras plus dé défiance. (Acte 1, scène 17, LE CHEVALIER)
  47. J'y cours, Lisette : mais remets cé faquin dans son bon sens, jé té prie ; tu mé l'as privé dé cervelle ; il m'entretient qu'il t'aime. (Acte 1, scène 18, LE CHEVALIER)
  48. Vous avez raison, votre aventure a bonne mine : la Comtesse vous aime ; vous êtes Gascon, moi Manceau, voilà de grands titres de fortune. (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  49. Dis-moi : préfères-tu mon service à celui d'un autre ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  50. Si tu me préfères à un autre, il s'agit de prendre ton parti sur le chapitre de Lisette. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  51. Non, mais je te défends d'en parler jamais à Lisette, je veux même que tu l'évites ; je veux que tu la quittes, que tu rompes avec elle. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  52. C'est que les choses ont changé ; c'est que la Comtesse pourrait me soupçonner d'être curieux de ses démarches, et de me servir de toi auprès de Lisette pour les savoir : ainsi, laisse-la en repos ; je te récompenserai du sacrifice que tu me feras. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  53. Monsieur, le sacrifice me tuera, avant que les récompenses viennent. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  54. Lequel aimes-tu mieux, de ton congé, ou de Marton ? (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  55. Ton congé, tu le connaîtras dès aujourd'hui, si tu ne suis pas mes ordres ; ce n'est même qu'en les suivant que tu serais regretté de Lisette. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  56. À propos, garde le secret sur la défense que je te fais de voir Lisette : comme c'était de mon consentement que tu l'épousais, ce serait avoir un procédé trop choquant pour la Comtesse, que de paraître m'y opposer ; je te permets seulement de dire que tu aimes mieux Marton, que la Marquise te destine. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  57. Je n'ai pourtant qu'une question à vous faire, et comme vous êtes naturellement vraie, que vous êtes la franchise, la sincérité même, nous aurons bientôt terminé. (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  58. Voulez-vous gager que cette aventure-ci n'humiliera point le mien, si je veux ? (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  59. En vertu dé quoi la rémise ? (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  60. Ce sont vos amis comme les miens : accoutumons-les du moins à se douter de notre mariage. (Acte 2, scène 6, LA-COMTESE)
  61. Mais, pour les accoutumer, il faut qué jé vive ; et jé vous défie dé mé garder vivant, vous né mé conduirez pas au terme. (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  62. Tâchons dé les accoutumer à moins dé frais : la modé dé mourir pour la consolation dé ses amis n'est pas venue, et dé plus, qué nous importe qué ces deux affligés nous disent : Partez ? (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  63. Arrive, Frontin, as-tu vu la Marquise ? (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  64. Rien qué cette bonté né l'arrête, té dis-je ; tu m'entends bien ? (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  65. Voyons ; n'est-il pas vrai que tu es aux gages de la Marquise, et peut-être à ceux de Dorante, pour nous observer tous deux ? (Acte 2, scène 7, LA-COMTESE)
  66. Qu'as-tu vu ? (Acte 2, scène 7, LA-COMTESE)
  67. Que sais-tu ? (Acte 2, scène 7, LA COMTESE)
  68. Va, va, mon enfant, laisse-nous, tu es un maladroit. (Acte 2, scène 7, LA-COMTESE)
  69. Que n'as-tu commencé par nous dire cela, ignorant que tu es ? (Acte 2, scène 7, LA-COMTESE)
  70. Venez çà, Lisette ; tirez-nous cetté bizarre aventure au clair. (Acte 2, scène 10, LE CHEVALIER)
  71. Arlequin se plaignait d'une infidélité que lui faisait Lisette ; il perdait, disait-il, sa fortune : on prend quelquefois part aux chagrins de ces gens-là ; et la Marquise, pour le dédommager, lui a, par bonté, proposé le mariage de Marton qui est à elle ; il l'a acceptée, l'en a remerciée : voilà tout ce que c'est. (Acte 2, scène 11, DORANTE)
  72. L'impatience sied fort bien : mais si près d'une si douce aventure, on a bien des choses à se dire. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  73. Il mé paraît qué tu mé railles, Lisette. (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  74. J'ai même un petit soupçon qué tu né m'aimes pas. (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  75. Je l'avais aussi, ce petit soupçon-là, mais je l'ai changé contre une grande certitude. (Acte 3, scène 1, FRONTIN)
  76. Té veux-jé du bien, pendant qué tu mé veux du mal ? (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  77. Dis-moi lé vrai : tu né mé récommandes pas à ta maîtresse ? (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  78. Tu mé fais donc préjudice auprès d'elle ? (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  79. Jé veux qué tu m'aimes, et tu m'aimeras, cadédis ! (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  80. Tu m'aimeras ; jé l'entréprends, jé mé lé promets. (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  81. Tiens, prends, et la garde, si tu veux. (Acte 3, scène 1, LE CHEVALIER)
  82. Allons, allons, dégourdis-toi, puisque tu m'aimes. (Acte 3, scène 2, LISETTE)
  83. Dis ce que tu me veux. (Acte 3, scène 3, DORANTE)
  84. Que me veux-tu, Lisette ? (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  85. Tu vois bien que je quitte Madame la Marquise, et notre conversation pourrait être suspecte dans la conjoncture où je me trouve. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  86. Monsieur, quelle est donc cette conjoncture où vous êtes avec elle ? (Acte 3, scène 5, LISETTE)
  87. Ne me retiens point, Lisette : que me veux-tu ? (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  88. Non, je l'honore, je la respecte toujours : mais je pars, si tu n'achèves. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  89. Te tairas-tu, toi ? (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  90. Est-ce que tu es raccommodé avec Lisette ? (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  91. Je crois que tu as perdu l'esprit. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  92. En un mot, Lisette, je ne saurais, tu le vois bien ; c'est une entrevue qui inquiéterait la Marquise ; et Madame_la_Comtesse est trop raisonnable pour ne pas entrer dans ce que je dis là : d'ailleurs, je suis sûr qu'elle n'a rien de fort pressé à me dire. (Acte 3, scène 5, DORANTE)
  93. Mais ce que tu me dis là est inouï, Lisette. (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  94. Est-ce de lui dont tu me parles ? (Acte 3, scène 6, LA COMTESE)
  95. Cela n'est pas vrai ; je ne saurais m'accoutumer à cette idée-là, on ne me la persuadera pas ; mon coeur et ma raison la rejettent, me disent qu'elle est fausse, absolument fausse. (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  96. Je n'en sais rien ; mais je l'aime, et tu m'accables, tu me pénètres de douleur ! (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  97. Que veux-tu que je te dise de plus ? (Acte 3, scène 6, LA COMTESE)
  98. Bien plus ; c'est que c'est un homme que je hais naturellement quand je m'écoute : un homme que j'ai toujours trouvé ridicule, que j'ai cent fois raillé moi-même, et qui me reste à la place du plus aimable homme du monde. (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  99. Que veux-tu que je fasse pour un ingrat qui refuse de me parler, Lisette ? (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  100. Estime infinie, confiance aveugle ; et tu dis que j'ai tort ? (Acte 3, scène 6, LA COMTESE)
  101. J'avais pourtant dit à cet importun-là de ne point venir, que je ne le fisse avertir. (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  102. Cette Marquise, maugré le marquisat qu'alle a, n'en agit pas en droiture ; an ne friponne pas les amoureux d'une parsonne de voute sorte : et dans tout ça il n'y a qu'un mot qui sarve ; Madame n'a qu'à dire, mon râtiau est tout prêt, et, jarnigué ! (Acte 3, scène 7, BLAISE)
  103. Tu ne me conseilles rien. (Acte 3, scène 7, LA-COMTESE)
  104. Il n'est plus question de Dorante ; tu sens bien que je le déteste : mais on m'insulte. (Acte 3, scène 7, LA COMTESE)
  105. Tu le laisserais faire ! (Acte 3, scène 7, LA-COMTESE)
  106. Mais si tu l'aimais, Lisette ? (Acte 3, scène 7, LA COMTESE)
  107. Il croit que j'ai tort, tu me l'as dit toi-même, et tu avais raison ; je l'ai abandonné la première : il faut que je le cherche et que je le désabuse. (Acte 3, scène 7, LA-COMTESE)
  108. Nos gens vont sé marier, le contrat sé passe actuellement. (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  109. Madame, mon maître et Madame la Marquise envoient savoir s'ils ne vous importuneront pas : ils viennent vous prononcer votre arrêt et le mien ; car je n'épouserai point Lisette, puisque mon maître ne veut pas de vous. (Acte 3, scène 9, ARLEQUIN)
  110. Laisse là l'histoire qu'on té fait, mon ami ; il fâche Madame qué tu la désertes, qué ses appas restent inférieurs ; sa gloire crie, té rédémande, fait la sirène ; qué son chant té trouve sourd. (Acte 3, scène 10, LE CHEVALIER)
  111. Dorante, priez Madame de vouloir bien l'honorer de sa signature. (Acte 3, scène 10, LA MARQUISE)

LE PETIT MAÎTRE CORRIGÉ (1739)

  1. Eh vraiment, je le sais bien, on n'attend plus que votre oncle pour terminer ce mariage ; d'ailleurs, Rosimond, votre futur, n'est arrivé que d'hier, et il faut vous donner patience. (Acte 1, scène 1, MARTON)
  2. Patience, est-ce que tu me crois pressée ? (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  3. Marton, tu es fille d'esprit, comment le trouves-tu ? (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  4. Tu as raison. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  5. Que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  6. Je voudrais être bien sûre de ce que tu me dis là. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  7. Je t'ouvre mon coeur, il me sera cher s'il devient raisonnable ; je n'ai pas trop le temps de réussir, mais il en arrivera ce qui pourra ; essayons, j'ai besoin de toi, tu es adroite, interroge son valet, qui me paraît assez familier avec son maître. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  8. Tu lui diras que je n'en sais rien. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  9. Ecoutez, il n'en est pas de Paris comme de la province, les coutumes y sont différentes. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  10. J'ai peur que ma maîtresse ne prenne cette coutume-là de travers. (Acte 1, scène 3, MARTON)
  11. Que non, les agréments l'y accoutumeront ; les amourettes en passant sont amusantes ; mon maître passera, votre maîtresse de même, je passerai, vous passerez, nous passerons tous. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  12. Eh bien, que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 5, MARTON)
  13. Marton, ma foi tu as raison, j'ai fait l'impertinent tout à l'heure. (Acte 1, scène 5, FRONTIN)
  14. Oh, mais tu tombes à présent dans un excès de raison, tu vas me réduire à te louer. (Acte 1, scène 5, MARTON)
  15. Tu es encore trop convalescent, j'ai peur des rechutes. (Acte 1, scène 5, MARTON)
  16. Il faut pourtant que tu m'aimes. (Acte 1, scène 5, FRONTIN)
  17. Ah, tu es ici toi, et avec Marton ? (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  18. Tu t'en vas, Marton ? (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  19. Tu es bien pressée. (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  20. À propos de ta maîtresse, tu ne m'en parles pas ; j'avais dit à Frontin de demander si on pouvait la voir. (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  21. Attends, Marton, j'aime à te voir ; tu es la fille du monde la plus amusante. (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  22. Insipide et raisonnable, il est parbleu plaisant : tu n'es pas faite pour la province. (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  23. Tu rêves ! (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  24. Marton, tu y étais, il ne sait ce qu'il dit : qu'a-t-elle répondu ? (Acte 1, scène 6, ROSIMOND)
  25. De quoi te mêles-tu ? (Acte 1, scène 7, ROSIMOND)
  26. De quoi t'avises-tu de m'honorer d'une figure de soupirant ? (Acte 1, scène 7, ROSIMOND)
  27. Quelle platitude ! (Acte 1, scène 7, ROSIMOND)
  28. C'est ce que tu lui diras si elle te parle. (Acte 1, scène 7, ROSIMOND)
  29. Mais tu as parlé au valet, Rosimond n'a-t-il point quelque inclination à Paris ? (Acte 1, scène 9, HORTENSE)
  30. Née ce que je suis, et avec la fortune que j'ai, il serait difficile que j'en fisse un mauvais ; vous pouvez choisir. (Acte 1, scène 10, HORTENSE)
  31. Si vous saviez combien le séjour de Paris et de la cour nous gâtent sur les formalités, en vérité, Madame, vous m'excuseriez ; c'est une certaine habitude de vivre avec trop de liberté, une aisance de façons que je condamne, puisqu'elle vous déplaît, mais à laquelle on s'accoutume, et qui vous jette ailleurs dans les impolitesses que vous voyez. (Acte 1, scène 12, ROSIMOND)
  32. Qu'en dis-tu, Dorante ? (Acte 1, scène 13, ROSIMOND)
  33. Tu es trop heureux. (Acte 1, scène 13, DORANTE)
  34. Que me veux-tu, Marton ? (Acte 1, scène 15, HORTENSE)
  35. Je n'ai pas le temps de rester, comme tu vois. (Acte 1, scène 15, HORTENSE)
  36. Il y a deux heures que je n'ai pas le sens commun, Dorante, pas le sens commun ; deux heures que je m'entretiens avec une Marquise qui se tient d'un droit, qui a des gravités, qui prend des mines d'une dignité ; avec une petite Baronne si folichonne, si remuante, si méthodiquement étourdie ; avec une Comtesse si franche, qui m'estime tant, qui m'estime tant, qui est de si bonne amitié ; avec une autre qui est si mignonne, qui a de si jolis tours de tête, qui accompagne ce qu'elle dit avec des mains si pleines de grâces ; une autre qui glapit si spirituellement, qui traîne si bien les mots, qui dit si souvent, mais Madame, cependant Madame, il me paraît pourtant ; et puis un bel esprit si diffus, si éloquent, une jalouse si difficile en mérite, si peu touchée du mien, si intriguée de ce qu'on m'en trouvait. (Acte 2, scène 2, DORIMÈNE)
  37. C'est toi, Dorante ; dis-moi, par hasard, n'aurais-tu point trouvé une lettre à terre ? (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  38. Il faut pourtant que tu m'aides à lui faire entendre raison. (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  39. Tu l'aimes aussi, apparemment, et cela n'est pas étonnant. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  40. Tu crains les conséquences de l'amour d'une jolie femme, parce que tu te maries ! (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  41. Tu as de ces sentiments bourgeois, toi Marquis ? (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  42. Il me semble que la Marquise ne me voit pas volontiers ici, et qu'elle n'aime pas à me trouver en conversation avec Hortense ; et je te demande pardon de ce que je vais te dire, mais il m'a passé dans l'esprit que tu avais pu l'indisposer contre moi, et te servir de sa méchante humeur pour m'insinuer de m'en aller. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  43. Si sûr à présent, que si tu allais te prendre d'amour pour cette petite Hortense dont on veut faire ta femme, tu me le dirais, que je n'en croirais rien. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  44. Je suis persuadé que tu n'es point fâché que je lui en conte. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  45. Tu te moques de moi, et je le mérite. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  46. Comment es-tu avec elle ? (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  47. Comment la trouves-tu toi ? (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  48. De bonne foi, l'épouseras-tu ? (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  49. Je pense que tu ne t'en soucierais guère, et que tu me le pardonnerais. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  50. En sens-tu déjà un peu ? (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  51. Que tu es réjouissant ! (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  52. Tu ne l'as montrée à personne, apparemment ? (Acte 2, scène 5, ROSIMOND)
  53. Vraiment oui, Monsieur, ils n'ont pu juger qu'elle était à vous que sur la lecture qu'ils en ont fait. (Acte 2, scène 5, MARTON)
  54. Est-ce votre future qui vous occupe ? (Acte 2, scène 6, DORIMÈNE)
  55. Parleras-tu, maraud ? (Acte 2, scène 7, ROSIMOND)
  56. Qu'en dis-tu, Frontin, suis-je si à plaindre ? (Acte 2, scène 7, ROSIMOND)
  57. Non, Monsieur, elle m'a corrigé, j'étais petit-maître aussi bien qu'un autre ; je ne voulais pas aimer Marton que je dois épouser, parce que je croyais qu'il était malhonnête d'aimer sa future ; mais cela n'est pas vrai, Monsieur, fiez-vous à ce que je dis, je n'étais qu'un sot, je l'ai bien compris. (Acte 2, scène 7, FRONTIN)
  58. Je n'accorderai mon coeur qu'aux soins les plus tendres, qu'à tout ce que l'amour aura de plus respectueux, de plus soumis : il faudra qu'on me dise mille fois : je vous aime, avant que je le croie, et que je m'en soucie ; qu'on se fasse une affaire de la dernière importance de me le persuader ; qu'on ait la modestie de craindre d'aimer en vain, et qu'on me demande enfin mon coeur comme une grâce qu'on sera trop heureux d'obtenir. (Acte 2, scène 8, HORTENSE)
  59. Je sais ce que tu penses, tu me l'as confié ; d'ailleurs, quand je t'ai dit mes sentiments pour Madame, tu ne les as pas désapprouvés. (Acte 2, scène 8, DORANTE)
  60. Est-ce que tu aimes Madame ? (Acte 2, scène 8, DORANTE)
  61. Reste, il va peut-être question de ce billet perdu, et il faut que tu le prennes sur ton compte. (Acte 2, scène 10, ROSIMOND)
  62. Dans la conjoncture où vous êtes, il est juste qu'on soit instruit là-dessus ; parlez-nous naturellement, le style en est un peu libre sur Hortense ; mais on ne s'en prend point à vous. (Acte 2, scène 11, LA-MARQUISE)
  63. À propos, ne m'as-tu pas dit, toi, que tu en avais perdu une ? (Acte 2, scène 11, ROSIMOND)
  64. Eh bien, qu'en dis-tu ? (Acte 2, scène 11, ROSIMOND)
  65. Nous rendras-tu raison de ce que cela veut dire ? (Acte 2, scène 11, ROSIMOND)
  66. Mon fils, cela ne paraît pas naturel. (Acte 2, scène 11, LA-MARQUISE)
  67. De qui parles-tu ? (Acte 2, scène 11, ROSIMOND)
  68. Monsieur, chaque nation a ses coutumes ; voilà les coutumes de la nôtre. (Acte 2, scène 11, FRONTIN)
  69. Je n'ose vous dire que j'en ai reconnu l'écriture ; j'ai reçu de vos lettres, Madame. (Acte 2, scène 12, LE-COMTE)
  70. Plus que tu ne crois, peut-être. (Acte 2, scène 13, ROSIMOND)
  71. Qu'en dis-tu ? (Acte 2, scène 13, ROSIMOND)
  72. Que veux-tu que j'y fasse ? (Acte 2, scène 13, ROSIMOND)
  73. Tu badines, et je ne ris point, car si je ne réussis pas, je serai désolée, je te l'avoue ; achevons pourtant. (Acte 3, scène 1, HORTENSE)
  74. Sais-tu ce que me veut ton maître ? (Acte 3, scène 1, HORTENSE)
  75. Tu l'as dit : c'est son coeur qui a besoin du vôtre, Madame ; qui voudrait l'avoir à bon marché ; qui vient savoir à quel prix vous le mettez, le marchander du mieux qu'il pourra, et finir par en donner tout ce que vous voudrez, tout ménager qu'il est ; c'est ma pensée. (Acte 3, scène 1, FRONTIN)
  76. Marton, je ne veux pas lui parler d'abord, je suis d'avis de l'impatienter ; dis-lui que dans le cas présent je n'ai pas jugé qu'il fût nécessaire de nous voir, et que je le prie de vouloir bien s'expliquer avec toi sur ce qu'il a à me dire ; s'il insiste, je ne m'écarte point, et tu m'en avertiras. (Acte 3, scène 2, HORTENSE)
  77. Y a-t-il matière de rupture entre nous ? (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  78. Point d'inquiétude, nous te rapporterons de bonnes nouvelles. (Acte 3, scène 7, DORANTE)
  79. Que me veux-tu ? (Acte 3, scène 8, ROSIMOND)
  80. Frontin, tu trouves qu'elle a raison ? (Acte 3, scène 8, ROSIMOND)
  81. Voyez comme je parle naturellement à cette heure, en comparaison d'autrefois que je prenais des tons si sots : Bonjour, la belle enfant, qu'est-ce ? (Acte 3, scène 8, FRONTIN)
  82. Voilà comme vous m'aviez appris à faire, et cela me fatiguait ; au lieu qu'à présent je suis si à mon aise : Bonjour, Marton, comment te portes-tu ? (Acte 3, scène 8, FRONTIN)
  83. Laisse-moi, il n'y a plus de ressource : Et tu me chagrines. (Acte 3, scène 8, ROSIMOND)
  84. Par quel intérêt refusez-vous d'obliger ma maîtresse, qui vous sert actuellement vous-même, et qui, en revanche, vous demande en grâce de servir votre propre ami ? (Acte 3, scène 9, MARTON)
  85. Sais-tu ce que c'est ? (Acte 3, scène 9, MARTON)
  86. Tu rêves. (Acte 3, scène 9, MARTON)
  87. Continuerez-vous d'être aussi aimable que vous l'êtes actuellement ? (Acte 3, scène 9, MARTON)
  88. Tirez-moi de l'inquiétude où je suis, Madame ? (Acte 3, scène 11, DORANTE)
  89. Tu me donnes la mort, Dorante ; mais je ne mérite pas de vivre, et je te pardonne. (Acte 3, scène 11, ROSIMOND)
  90. Aime-moi à présent tant que tu voudras, il n'y aura rien de perdu. (Acte 3, scène 12, MARTON)

LA MÉPRISE (1739)

  1. Nous n'avons vu la maîtresse et la suivante qu'une fois ; encore, ce fut par un coup du hasard que nous les rencontrâmes hier dans cette promenade-ci ; elles ne furent avec nous qu'un instant ; nous ne les connaissons point ; de ton propre aveu, la suivante ne te répondit rien quand tu lui parlas : quelle apparence y a-t-il qu'elle ait fait la moindre attention à ce que tu lui dis ? (Acte 1, scène 1, ERGASTE)
  2. Mon maître en tient pour votre maîtresse, lui dis-je tout bas en me rapprochant d'elle ; son coeur est pris, c'est autant de perdu ; celui de votre maîtresse me paraît bien aventuré, j'en crois la moitié de partie, et l'autre en l'air. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  3. Du mien, vous n'en avez pas fait à deux fois, vous me l'avez expédié d'un coup d'oeil ; en un mot, ma charmante, je t'adore : nous reviendrons demain ici, mon maître et moi, à pareille heure, ne manque point d'y mener ta maîtresse, afin qu'on donne la dernière main à cet amour-ci, qui n'a peut-être pas toutes ses façons ; moi, je m'y rendrai une heure avant mon maître, et tu entends bien que c'est t'inviter d'en faire autant ; car il sera bon de nous parler sur tout ceci, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  4. Nos coeurs ne seront pas fâchés de se connaître un peu plus à fond, qu'en penses-tu, ma poule ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  5. Y viendras-tu ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  6. Que veux-tu donc dire ? (Acte 1, scène 1, ERGASTE)
  7. Comme il faut du temps pour dire des paroles et que nous étions très pressés, elle mit, ainsi que je vous l'ai dit, des regards à la place des mots, pour aller plus vite ; et se tournant de mon côté avec une douceur infinie : Oui, mon fils, me dit-elle, sans ouvrir la bouche, je m'y rendrai, je te le promets, tu peux compter là-dessus ; viens-y en pleine confiance, et tu m'y trouveras. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  8. Va, tu rêves. (Acte 1, scène 1, ERGASTE)
  9. Tu sais bien que notre conversation fut courte ; je lui rendis le gant qu'elle avait laissé tomber ; elle me remercia d'une manière très obligeante de la vitesse avec laquelle j'avais couru pour le ramasser, et se démasqua en me remerciant. (Acte 1, scène 1, ERGASTE)
  10. Je crois que tu as raison, et que c'est la suivante. (Acte 1, scène 1, ERGASTE)
  11. Tiens, je t'aime je te l'ai déjà dit, et je le répète ; tu m'aimes, tu ne me l'as pas dit, mais je n'en doute pas ; donne-toi donc le plaisir de me le dire, tu me le répéteras après, et nous serons tous deux aussi avancés l'un que l'autre. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  12. Tu ne doutes pas que je ne t'aime, dis-tu ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  13. Là, voyons, regarde-moi pour vérifier la chose ; tourne encore sur moi cette prunelle friande que tu avais hier, et qui m'a laissé pour toi le plus tendre appétit du monde. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  14. Tu n'oses, tu rougis. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  15. Dès que tu as deviné que tu me plais, n'est-ce pas assez ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  16. Il est vrai, tu ne feras rien pour mon instruction, mais il manque à ma gloire le ragoût de te l'entendre dire. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  17. Tu veux donc que je la régale aux dépens de la mienne ? (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  18. Allons, allons, tu me voles, il n'y a pas là ce qui m'est dû, fais-moi mon compte. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  19. Tu me plais. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  20. Tu me retiens encore quelque chose, il n'y a pas là ma somme. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  21. Ce nom-là est connu, et tout ce que tu me dis là nous convient assez. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  22. Me la fourniras-tu en conscience ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  23. Le doute est de bon sens ; tu es si jolie ! (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  24. dis-moi naturellement si l'on a du penchant pour moi. (Acte 1, scène 3, ERGASTE)
  25. Oui, Monsieur, la vérité toute pure est que je suis adoré, parce qu'avec moi cela va un peu vite, et que vous êtes à la veille de l'être ; et je vous le prouve, car voilà votre future idolâtre qui vous cherche. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  26. Nos maisons sont voisines, apparemment qu'il nous viendra voir ; et c'est donc chez lui que vous êtes actuellement, Monsieur ? (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  27. J'oubliai que je retournais à Paris ; j'oubliai jusqu'à un mariage avantageux qu'on m'y ménageait, auquel je renonce, et que j'allais conclure avec une personne à qui rien ne me liait qu'un simple rapport de condition et de fortune. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  28. Non, Madame, mes réflexions sont faites, et je le répète encore, je ne vivrai que pour vous, ou je ne vivrai pour personne ; trouver grâce à vos yeux, voilà à quoi j'ai mis toute ma fortune, et je ne veux plus rien dans le monde, si vous me défendez d'y aspirer. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  29. Rapporte-lui que tu ne me trouves pas. (Acte 1, scène 5, HORTENSE)
  30. Qu'il y soit, que veux-tu que j'y fasse ? (Acte 1, scène 7, CLARICE)
  31. Est-ce que tu crois qu'il me parlera ? (Acte 1, scène 7, CLARICE)
  32. Il n'y manquera pas, la petite aventure d'hier le lui permet de reste. (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  33. Que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 7, CLARICE)
  34. Ne te figurerais-tu pas que je ne suis venue seule ici que pour lui donner occasion de m'aborder ? (Acte 1, scène 7, CLARICE)
  35. Que tu es folle ! (Acte 1, scène 7, CLARICE)
  36. Tu vois bien qu'il ne sera pas nécessaire que je l'évite, car il ne paraît pas. (Acte 1, scène 7, CLARICE)
  37. Tu le peux : je ne t'en empêche pas. (Acte 1, scène 8, CLARICE)
  38. Mais je ne suis d'avis de rien, réponds ce que tu voudras, qu'il vienne. (Acte 1, scène 8, CLARICE)
  39. Parle : que me veux-tu ? (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  40. T'expliqueras-tu ? (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  41. Frontin, après la manière dont nous nous sommes quittés tous deux, je t'ai dit que j'espérais : y comprends-tu quelque chose ? (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  42. Mais ne te tromperais-tu pas ? (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  43. Ne me prends-tu point pour un autre ? (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  44. Qu'appelles-tu un homme d'hier ? (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  45. Sais-tu mon nom ? (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  46. Voilà de jolies paroles que tu chantes là. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  47. Veux-tu que je chante aussi ? (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  48. Est-ce que tu prends ma voix pour un orchestre ? (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  49. C'est-à-dire que tu es au concert, quand on bat la caisse. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  50. Tu as l'oreille martiale. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  51. Aimes-tu les contes des fées ? (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  52. Avec cette mine-là, où veux-tu que j'en trouve ? (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  53. Tu as raison, je te rends justice : on ne saurait rien emprunter sur cette grimace-là. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  54. Tu me le rendras ? (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  55. Mets-toi à ma place aussi, le croirais-tu ? (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  56. Non, tu réponds juste ; mais paie en pur don, par galanterie, sois généreux... (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  57. Qu'appelles-tu une ville ? (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  58. Lisette, dis-tu ? (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  59. De quoi aussi t'avises-tu de parler de Lisette ? (Acte 1, scène 14, ERGASTE)
  60. Va donc toi-même chercher cette dame-là, et lui remets mon billet le plus tôt que tu pourras. (Acte 1, scène 14, ERGASTE)
  61. Eh non, Lisette, de qui me parles-tu ? (Acte 1, scène 16, ERGASTE)
  62. Non, te dis-je, non, encore une fois, non : je n'ai vu de femme que ta maîtresse, et quiconque lui a rapporté autre chose a fait une imposture, et si elle croit avoir vu le contraire, elle s'est trompée. (Acte 1, scène 16, ERGASTE)
  63. Non, Lisette, non, tu me désespères ! (Acte 1, scène 16, ERGASTE)
  64. Elle va revenir, dis-tu ? (Acte 1, scène 16, ERGASTE)
  65. Tirez sur ma figure l'horoscope de notre fortune. (Acte 1, scène 18, FRONTIN)
  66. Madame, que votre beauté ait pour agréable de m'entendre ; je parle pour un homme à demi mort, et peut-être actuellement défunt, qu'un petit nègre est venu de votre part assassiner dans des tablettes : et voici les mourantes lignes que vous adresse dans ce papier son douloureux amour. (Acte 1, scène 18, FRONTIN)
  67. Lisette, sais-tu ce que c'est ? (Acte 1, scène 19, LISETTE)
  68. Je ne m'écarte que pour un moment, Ergaste, car je veux éclaircir cette aventure-là. (Acte 1, scène 19, CLARICE)
  69. Mais en effet, Frontin, te serais-tu trompé ? (Acte 1, scène 20, ERGASTE)
  70. N'aurais-tu pas porté mon billet à une autre ? (Acte 1, scène 20, ERGASTE)
  71. Entends-tu, Frontin ? (Acte 1, scène 21, ERGASTE)
  72. L'aventure a bien fait de finir, j'allais vous croire échappés des Petites-Maisons. (Acte 1, scène 22, LISETTE)
  73. Et toi, l'aimes-tu ? (Acte 1, scène 22, ARLEQUIN)

LA FAUSSE SUIVANTE OU LE FOURBE PUNI (1729)

  1. Comment te portes-tu, mon cher ami ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  2. Je n'ai rien perdu des vrais biens que tu me connaissais, santé admirable et grand appétit. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  3. Mais toi, que fais-tu à présent ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  4. Je t'ai vu dans un petit négoce qui t'allait bientôt rendre citoyen de Paris ; l'as-tu quitté ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  5. Je suis culbuté, mon enfant ; mais toi-même, comment la fortune t'a-t-elle traité depuis que je ne t'ai vu ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  6. Comme tu sais qu'elle traite tous les gens de mérite. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  7. Je lui ai pourtant une obligation : c'est qu'elle m'a mis dans l'habitude de me passer d'elle. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  8. Je t'ai toujours connu pour un garçon d'esprit et d'une intrigue admirable ; mais je n'aurais jamais soupçonné que tu deviendrais philosophe. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  9. Que tu es avancé ! (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  10. Tu méprises déjà les biens de ce monde ! (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  11. Dis-moi, mon ami : qu'est-ce que c'est que ce paquet-là que tu portes ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  12. Depuis quinze ans que je roule dans le monde, tu sais combien je me suis tourmenté, combien j'ai fait d'efforts pour arriver à un état fixe. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  13. J'avais entendu dire que les scrupules nuisaient à la fortune ; je fis trêve avec les miens, pour n'avoir rien à me reprocher. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  14. Tu arrives à propos ; j'ai un parti à te proposer. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  15. Cependant qu'as-tu fait depuis deux ans que je ne t'ai vu, et d'où sors-tu à présent ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  16. Je t'entends, tu t'es fait soldat ; ne serais-tu pas déserteur par hasard ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  17. Comme j'avais besoin d'un prompt secours, et qu'il n'y avait point de temps à perdre, un de mes amis que je rencontrai me proposa de me mener chez un honnête particulier qui était marié, et qui passait sa vie à étudier des langues mortes ; cela me convenait assez, car j'ai de l'étude : je restai donc chez lui. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  18. Connais-tu cela ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  19. C'est que tu n'y es pas accoutumé. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  20. Sais-tu bien qu'il y a plus d'esprit dans ces noms-là que dans le royaume de France ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  21. Tu m'écartes de mon sujet ; mais n'importe. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  22. Oui, vraiment, tu es un moderne, et des plus modernes ; il n'y a que l'enfant qui vient de naître qui l'est plus que toi, car il ne fait que d'arriver. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  23. Non ; tu avais observé toutes les règles de la prudence humaine. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  24. Je dois aller coucher ce soir à Paris, où l'on m'envoie, et je cherchais quelqu'un qui tînt ma place auprès de mon maître pendant mon absence ; veux-tu que je te présente ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  25. Tu seras content ; tu serviras la meilleure fille... (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  26. Pourquoi donc l'appelles-tu ton maître ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  27. Tu me trompes, Frontin. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  28. J'ai trouvé un de mes amis, qui est fort brave garçon ; il sort actuellement de chez un bourgeois de campagne qui vient de mourir, et il est là qui attend que je l'appelle pour offrir ses respects. (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  29. Ma soeur, à qui je les adresserais pourrait les égarer aussi ; et il n'est pas besoin, que mon aventure soit sue de tout le monde. (Acte 1, scène 2, LE CHEVALIER)
  30. Voici votre commission, écoutez-moi : vous direz à ma soeur qu'elle ne soit point en peine de moi ; qu'à la dernière partie de bal où mes amies m'amenèrent dans le déguisement où me voilà, le hasard me fit connaître le gentilhomme que je n'avais jamais vu, qu'on disait être encore en province, et qui est ce Lélio avec qui, par lettres, le mari de ma soeur a presque arrêté mon mariage ; que, surprise de le trouver à Paris sans que nous le sussions, et le voyant avec une dame, je résolus sur-le-champ de profiter de mon déguisement pour me mettre au fait de l'état de son coeur et de son caractère ; qu'enfin nous liâmes amitié ensemble aussi promptement que des cavaliers peuvent le faire, et qu'il m'engagea à le suivre le lendemain à une partie de campagne chez la dame avec qui il était, et qu'un de ses parents accompagnait ; que nous y sommes actuellement, que j'ai déjà découvert des choses qui méritent que je les suive avant que de me déterminer à épouser Lélio ; que je n'aurai jamais d'intérêt plus sérieux. (Acte 1, scène 2, LE CHEVALIER)
  31. L'aventure où je me suis mise ne surprendra point ma soeur ; elle sait la singularité de mes sentiments. (Acte 1, scène 3, LE CHEVALIER)
  32. Je te le rendrai mot pour mot, comme tu me l'as donné, quand tu voudras. (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  33. Il me tarde d'en être chamarré sur toutes les coutures. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  34. Tu me suis ? (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  35. Il me prend envie de te traiter comme tu le mérites. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  36. Je t'avoue que j'avais envie de te cacher la vérité, parce que mon déguisement regarde une dame de condition, ma maîtresse, qui a des vues sur un Monsieur Lélio, que tu verras, et qu'elle voudrait détacher d'une inclination qu'il a pour une, comtesse à qui appartient ce château. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  37. Ma charge, sous cet habit-ci, est d'attaquer le coeur de la Comtesse ; je puis passer, comme tu vois, pour un assez joli cavalier, et j'ai déjà vu les yeux de la Comtesse s'arrêter plus d'une fois sur moi ; si elle vient à m'aimer, je la ferai rompre avec Lélio ; il reviendra à Paris, on lui proposera ma maîtresse qui y est ; elle est aimable, il la connaît, et les noces seront bientôt faites. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  38. Parlons à présent à rez-de-chaussée : as-tu le coeur libre ? (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  39. Et je conclus encore, toujours aussi judicieusement, que, deux amis devant s'obliger en tout ce qu'ils peuvent, tu m'avances deux mois de récompense sur l'exacte discrétion que je promets d'avoir. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  40. Tu me donneras des ordres en public, et des sentiments dans le tête-à-tête. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  41. Es-tu scrupuleux ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  42. Voilà ce qu'il me faut ; tu n'as pas un honneur mal entendu sur une infinité de bagatelles qui arrêtent les sots ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  43. Je croyais pour le moins que tu voulais mettre le feu à une ville. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  44. Parbleu, puisque tu le prends sur ce ton-là, je te dirai que je n'ai rien à me reprocher ; et, sans vanité, tu vois un homme couvert de gloire.. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  45. Tu me charmes de penser ainsi ; viens que je t'embrasse. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  46. Ma foi ; à ton tour, tu m'as tout l'air d'avoir été l'écueil de bien des coeurs. (Acte 1, scène 7, L?LIO)
  47. Fripon, combien de réputations as-tu blessé à mort dans ta vie ? (Acte 1, scène 7, L?LIO)
  48. Combien as-tu désespéré d'Arianes ? (Acte 1, scène 7, L?LIO)
  49. Tu te trompes ; je ne connais point d'aventures plus communes que les miennes ; j'ai toujours eu le malheur de ne trouver que des femmes très sages. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  50. Tu n'as trouvé que des femmes très sages ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  51. Où diantre t'es-tu donc fourré ? (Acte 1, scène 7, L?LIO)
  52. Tu as fait là des découvertes bien singulières ! (Acte 1, scène 7, L?LIO)
  53. Tu traites ces matières-là avec une légèreté qui m'enchante. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  54. Tu es un cadet de maison, et, par conséquent, tu n'es pas extrêmement riche. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  55. Tu es beau et bien fait ; devine à quel dessein je t'ai engagé à nous suivre avec tous tes agréments ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  56. C'est pour te prier de vouloir bien faire ta fortune. (Acte 1, scène 7, L?LIO)
  57. À présent, dis-moi la fortune que je vais faire. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  58. Tu badines : ne sais-je pas que tu l'aimes, la Comtesse ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  59. Lorsque tu as pris de l'amour, et que tu n'en veux plus, il s'en retourne comme cela sans plus de façon ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  60. Tu lui dis : Va-t'en, et il s'en va ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  61. Mais, mon ami, tu as un coeur impayable. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  62. Tu ne me réponds rien ! (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  63. Que diantre veux-tu que je réponde à une règle d'arithmétique ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  64. Il n'y a qu'à savoir compter pour voir que tu as raison. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  65. Tu as raison, c'est une autre affaire. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  66. Je ne sache point de révérence qui puisse acquitter ce billet-là ; le titre de débiteur est bien sérieux, vois-tu ! (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  67. Si c'est moi qui romps avec elle, je lui devrai le billet et le dédit, et je voudrais bien ne payer ni l'un ni l'autre ; m'entends-tu ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  68. Voici ce que c'est : si je donne de l'amour à la Comtesse, tu crois qu'elle aimera mieux payer le dédit, en te rendant ton billet de dix mille écus, que de t'épouser ; de façon que tu gagneras dix mille écus avec elle ; n'est-ce pas cela ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  69. Tu entres on ne peut pas mieux dans mes idées. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  70. Elles sont très ingénieuses, très lucratives, et dignes de couronner ce que tu appelles tes espiègleries. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  71. En effet, l'honneur que tu as fait à la Comtesse, en soupirant pour elle, vaut dix mille écus comme un sou. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  72. Mais crois-tu que je puisse surprendre le coeur de la Comtesse ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  73. Si tu ne l'aimes pas, tant pis pour elle ; ce sont ses affaires et non pas les tiennes. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  74. Voilà qui est fait ; me voilà prêt à exécuter ce que tu souhaites. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  75. Je t'en donnerai un vigoureux exemple, je t'en assure ; crois-tu, par exemple, que j'aimerai la demoiselle de Paris, moi ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  76. Dès que tu as un désert, à la bonne heure ; voilà son affaire. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  77. L'âme se tranquillise beaucoup dans une solitude : on y jouit d'une certaine mélancolie, d'une douce tristesse, d'un repos de toutes les couleurs ; elle n'aura qu'à choisir. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  78. Si tu te montrais inconstant, cela intéresserait sa vanité ; elle courrait après toi, et me laisserait là... (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  79. La nature y a mis bon ordre, et c'est elle qui vous a flattée. (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  80. Que dis-tu, gente Mathurine, v.13 (Acte 1, scène 11, UN PAYSAN)
  81. De cette noce que tu vois ? v.14 (Acte 1, scène 11, UN PAYSAN)
  82. Que tu sens un je ne sais quoi. v.17 (Acte 1, scène 11, UN PAYSAN)
  83. Ne ferais-tu pas bien comme eux ? v.22 (Acte 1, scène 11, UN PAYSAN)
  84. Que fais-tu ? Que ne fais-tu pas ? v.25 (Acte 1, scène 11, MATHURINE)
  85. Marions-nous ; tu le sauras. v.27 (Acte 1, scène 11, MATHURINE)
  86. Tu m'y suivrais, malin garçon : v.30 (Acte 1, scène 11, MATHURINE)
  87. Or, moi qui suis un habile homme, est-il naturel que je reste ici les bras croisés ? (Acte 2, scène 1, TRIVELIN)
  88. Si je disais au seigneur Lélio que le coeur de la Comtesse commence à capituler pour le Chevalier, il se dépiterait plus vite, et partirait pour Paris où on l'attend. (Acte 2, scène 1, TRIVELIN)
  89. Ce n'est pas délicatesse chez vous ; c'est mauvaise humeur naturelle, c'est précisément caractère. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  90. Ce n'est pas là la jalousie que je vous demandais ; je voulais une inquiétude douce, qui a sa source dans un coeur timide et bien touché, et qui n'est qu'une louable méfiance de soi-même ; avec cette jalousie-là, Monsieur, on ne dit point d'invectives aux personnes que l'on aime ; on ne les trouve ni ridicules, ni fourbes, ni fantasques ; on craint seulement de n'être pas toujours aimé, parce qu'on ne croit pas être digne de l'être. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  91. Il m'a paru tantôt que tu avais quelque chose à me dire ? (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  92. Tu m'obligerais de retrancher tes réflexions et de venir au fait. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  93. Les infortunés sont un peu babillards, Monsieur ; ils s'attendrissent aisément sur leurs aventures. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  94. Eh, que lui trouves-tu de mauvais ? (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  95. Tu vas encore t'amuser à mon éloge, et tu ne finiras point. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  96. Monsieur, la vertu vaut bien une petite parenthèse en sa faveur. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  97. Je t'entends ; tu me demandes quelque argent pour récompense de l'avis que tu vas me donner. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  98. Je consens à ce que tu demandes, à une condition à mon tour : c'est que le secret que tu m'apprendras vaudra la peine d'être payé ; et je serai de bonne foi là-dessus. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  99. Dis-moi, as-tu remarqué quelque chose qui te rende sûr de cela ? (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  100. Tout ce qui se passe dans son coeur s'écrit sur son visage, et j'ai tant étudié cette écriture-là, que je la lis tout aussi couramment que la mienne. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  101. Tu es un coquin. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  102. Sans difficulté, tu es un coquin : voilà un prélude de reconnaissance bien bizarre. (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  103. Le Chevalier te donnerait cent coups de bâton, si je lui disais que tu le trahis. (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  104. Oh ces coups de bâton que tu mérites, ma bonté te les épargne ; je ne dirai mot. (Acte 2, scène 3, L?LIO)
  105. Adieu ; tu dois être content ; te voilà payé. (Acte 2, scène 3, L?LIO)
  106. De toutes les grimaces que m'a fait la fortune, voilà certes la plus comique ; me payer en exemption de coups de bâton ! (Acte 2, scène 4, TRIVELIN)
  107. Où vas-tu ? (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  108. Tu me parais occupé ; à quoi est-ce que tu rêves ? (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  109. Et que veux-tu de moi ? (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  110. Mais tu as une mine d'or dans ta tête. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  111. Dis-moi, mon ami, où as-tu pris toutes ces pistoles que je t'ai vu tantôt tirer de ta poche pour la bouteille de vin que nous avons bu au cabaret du bourg ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  112. Je voudrais bien savoir le secret que tu as pour en faire. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  113. Tu n'y demeureras pas toujours. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  114. Ils se disent : Comment te portes-tu ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  115. Est-ce que tu veux qu'ils se disent des injures ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  116. Non, mon ami ; c'est que j'avais quelque petite raison de te demander cela, par rapport à quelque aventure qui m'est arrivée ici. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  117. Et c'est de sa main mignonne que je tiens ces louis d'or dont tu parles, et que le don qu'elle m'en a fait me rend si précieux. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  118. À qui parles-tu ? (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  119. Cela ne se peut pas, mon enfant ; il ne faut pas régler tes espérances sur mes aventures ; vois-tu bien, entre le baudet et le cheval d'Espagne, il y a quelque différence. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  120. Tu abuses de mes comparaisons ; je te permets de m'estimer, Arlequin, mais ne me loue jamais. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  121. Cela ne se peut pas ; mais je t'aime, et tu te sentiras de ma bonne fortune : dès aujourd'hui je te fonde une bouteille de Bourgogne pour autant de jours que nous serons ici. (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  122. Veux-tu aller boire le premier mois de fondation ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  123. En un mot, tu es un coquin. (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  124. Mes vertus ont cela de malheureux, qu'elles n'ont jamais été connues de personne. (Acte 2, scène 6, TRIVELIN)
  125. Prends-y garde ; si tu retombes encore dans la moindre impertinence, j'ai une maîtresse qui aura soin de toi, je t'en assure. (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  126. Tu la devineras ; tu n'y es plus ; le mot n'est pas une montre ; la montre en approche pourtant, à cause du métal. (Acte 2, scène 6, TRIVELIN)
  127. Friponne, tu triches ma flamme ; tu t'esquives, mais avec tant de grâce, qu'il faut me rendre. (Acte 2, scène 6, TRIVELIN)
  128. Mon cher Arlequin, ne me découvre point ; je te promets des échantillons tant que tu voudras. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  129. Trivelin va t'en donner ; suis-le, et ne dis mot ; tu n'aurais rien si tu parlais. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  130. Allons, mon fils, tu te souviens bien de la bouteille de fondation ; allons la boire. (Acte 2, scène 7, TRIVELIN)
  131. Lélio n'a qu'à le suivre, je le congédie ; je ne veux plus de ces importuns-là chez moi. (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  132. Parlons raisonnablement : vous pourrez me plaire, je n'en disconviens pas ; mais est-il naturel que vous plaisiez tout d'un coup ? (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  133. Non ; mais si vous vous réglez avec moi sur ce qui est naturel, je ne tiens rien ; je ne saurais obtenir votre coeur que gratis. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  134. En êtes-vous étonné, si Madame n'a pas la complaisance de s'enfermer pour vous ; vos étonnements ont tout l'air d'être fréquents, et il faudra bien que vous vous y accoutumiez. (Acte 2, scène 9, LE CHEVALIER)
  135. Qu'en dis-tu ? (Acte 2, scène 10, LÉLIO)
  136. Dis-moi donc pourquoi tu pleures ; je veux le savoir absolument. (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  137. Et d'où vient que tu n'as plus envie de rire, imbécile ? (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  138. Sais-tu bien que je me fâcherai à la fin ? (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  139. Tu me la dis si sottement, que je n'y comprends rien ; t'a-t-on fait du mal ? (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  140. Est-ce qu'on t'a battu ? (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  141. Est-ce que tu en avais ? (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  142. Si tu te plains de quelqu'un, j'y mettrai ordre ; mais éclaircis-moi la chose. (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  143. Tu me parles d'un or du Pérou, après cela d'un échantillon : je ne t'entends point ; réponds-moi précisément ; le Chevalier t'a-t-il donné de l'or ? (Acte 3, scène 1, L?LIO)
  144. Réponds-moi : avais-tu rendu au Chevalier quelque service qui l'engageât à te récompenser. (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  145. Quel étrange galimatias me fais-tu là ? (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  146. Tu parles de lui comme d'une femme. (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  147. Je prétends que tu me le dises, moi. (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  148. En quoi le trouves-tu donc plus charmant qu'un autre ? (Acte 3, scène 1, LÉLIO)
  149. J'ai actuellement un mal de tête qui ne me permet de conversation avec personne. (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  150. Et je veux que tu répondes positivement à ce que je te demanderai ; je réglerai mon procédé sur le tien. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  151. Si tu me dis la vérité, tu n'en seras pas fâché. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  152. Où vas-tu ? (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  153. Tu m'impatientes, et je commence à me fâcher ; tiens-toi là ; écoute, et me réponds. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  154. Je crois que tu jures entre tes dents ? (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  155. Y a-t-il longtemps que tu connais le Chevalier ? (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  156. Sais-tu qui il est ? (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  157. Tu me caches la vérité ; le nom de Chevalier qu'il porte n'est qu'un faux nom. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  158. Tu bats la campagne ; ce Chevalier mal nommé, avoue-moi que tu l'aimes. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  159. Tu t'y ranges avec plaisir, à cette règle-là. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  160. Ma foi, Monsieur, vous vous trompez, rien ne me coûte tant que mes devoirs ; plein de courage pour les vertus inutiles, je suis d'une tiédeur pour les nécessaires qui passe l'imagination ; qu'est-ce que c'est que nous ! (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  161. Tu as de l'amour pour ce faux Chevalier. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  162. Tu sais quel est son sexe. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  163. Puisque tu m'y forces, ne perds rien de ce que je vais te dire. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  164. Je te ferai périr sous le bâton si tu me joues davantage ; m'entends-tu ? (Acte 3, scène 2, L?LIO)
  165. Ne m'irrite point ; j'ai dans cette affaire-ci un intérêt de la dernière conséquence ; il y va de ma fortune ; et tu parleras, ou je te tue. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  166. Vous me tuerez si je ne parle ? (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  167. Tu ne veux pas ! (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  168. Coquin que tu es ! (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  169. Va, je tâcherai de me passer de l'aveu que je te demandais ; mais je te retrouverai, et tu me répondras de ce qui m'arrivera de fâcheux. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  170. Mon ami, la Comtesse écrit actuellement des lettres pour Paris ; elle descendra bientôt, et veut se promener avec moi, m'a-t-elle dit. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  171. Mais je voudrais que toutes tes espérances fussent remplies, et j'ai songé à une chose : le dédit que tu as d'elle est-il bon ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  172. Réponds-moi donc ; à qui en as-tu ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  173. Songes-tu encore à me faire épouser quelque autre femme avec la Comtesse ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  174. Quand tu te mêles du sérieux, tu le traites à fond ; et que t'a fait ta gorge pour la couper ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  175. Si ta résolution tient, tu me feras ton légataire, peut-être ? (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  176. Va te mettre au lit et te faire saigner, tu es malade. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  177. Voilà un pouls qui dénote un transport au cerveau ; il faut que tu aies reçu un coup de soleil. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  178. Après ce que tu me dis là, tu es du moins heureux de n'avoir plus le bon sens. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  179. Allons, allons ; mais que je sache du moins en vertu de quoi je vais vous rendre sage. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  180. De quoi t'avises-tu aussi d'avoir un visage à toilette ? (Acte 3, scène 3, LÉLIO)
  181. Il n'y a point de femme à qui ce visage-là n'allât comme un charme ; tu es masqué en coquette. (Acte 3, scène 3, L?LIO)
  182. Tu as chargé Trivelin de donner de l'argent à Arlequin, je ne sais pourquoi. (Acte 3, scène 3, LÉLIO)
  183. Arlequin m'a tenu aussi des discours qui signifiaient que tu étais fille ; ta beauté me l'a fait d'abord soupçonner ; mais je me rends. (Acte 3, scène 3, LÉLIO)
  184. Tu es beau, et encore plus brave ; embrassons-nous et reprenons notre intrigue. (Acte 3, scène 3, L?LIO)
  185. Tu as encore cela de commun avec la femme. (Acte 3, scène 3, LÉLIO)
  186. Quoi qu'il en soit, je ne suis curieux de tuer personne ; je vous passe votre méprise ; mais elle vaut bien une excuse. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  187. Je vous demande pardon si je vous suis importun, Monsieur le Chevalier ; mais ce larron de Trivelin ne veut pas me rendre l'argent que vous lui avez donné pour moi. (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  188. Tenez, Monsieur, écoutez mes raisons ; je suis venu tantôt, que Trivelin lui disait : Que tu es charmante, ma poule ! (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  189. Si tu voulais... (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  190. Tu gagnerais encore plus que tu n'espérais. (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  191. Je vous ouvre aussi mon coeur ; je ne crains pas de scandaliser le vôtre, et nous ne nous soucierons pas de nous estimer ; ce n'est pas la peine entre gens de notre caractère ; pour conclusion, faites ma fortune, et je dirai que vous êtes un honnête homme ; mais convenons de prix pour l'honneur que je vous fournirai ; il vous en faut beaucoup. (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  192. Motus au moins ! (Acte 3, scène 5, LE CHEVALIER)
  193. Tu es folle. (Acte 3, scène 5, LÉLIO)
  194. Et moi je me meurs ; ces objets-là me tuent ; comment ferai-je pour le perdre de vue ? (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  195. Tu n'avais qu'un mot à dire, qu'un petit mot ; et en voilà plus de cent de bon compte et rien ne s'avance ; cela me réjouit. (Acte 3, scène 7, LE CHEVALIER)
  196. Prononcez, Madame ; mon coeur ne peut plus souffrir d'incertitude. (Acte 3, scène 7, LÉLIO)
  197. Me voilà en belle posture, avec sa main qu'elle m'offre, que je lui demande avec fracas, et dont je ne me soucie point. (Acte 3, scène 8, LÉLIO)
  198. Il y a bien du bizarre dans ce que tu me proposes là. (Acte 3, scène 8, LÉLIO)
  199. Je ne trouve plus mon coeur dans sa situation ordinaire. (Acte 3, scène 9, LÉLIO)
  200. Je ne dis pas cela tout à fait ; mais mes inquiétudes ont un peu rebuté mon coeur. (Acte 3, scène 9, LÉLIO)
  201. Quand nous ferons votre peinture, v.29 (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)

LES SERMENTS INDISCRETS (1732)

  1. Te voilà, Lisette, approche ; je viens d'apprendre que Damis est arrivé hier de Paris, qu'il est actuellement chez son père ; et voici une lettre qu'il faut que tu lui rendes, en vertu de laquelle j'espère que je ne l'épouserai point. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  2. D'ailleurs ne sais-tu pas mes sentiments ? (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  3. Je te dis que mon parti est pris, et je veux que tu la portes. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  4. Est-ce que tu crois que je me pique d'être plus indifférente qu'une autre ? (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  5. Non, je ne me vante point de cela, et j'aurais tort de le faire, car j'ai l'âme tendre, quoique naturellement vertueuse : et voilà pourquoi le mariage serait une très mauvaise condition pour moi. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  6. Je les connais un peu, ces messieurs-là ; je remarque que les hommes ne sont bons qu'en qualité d'amants, c'est la plus jolie chose du monde que leur coeur, quand l'espérance les tient en haleine ; soumis, respectueux et galants, pour le peu que vous soyez aimable avec eux, votre amour-propre est enchanté ; il est servi délicieusement ; on le rassasie de plaisirs, folie, fierté, dédain, caprices, impertinences, tout nous réussit, tout est raison, tout est loi ; on règne, on tyrannise, et nos idolâtres sont toujours à nos genoux. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  7. Me conseilles-tu de le voir, Lisette ? (Acte 1, scène 3, LUCILE)
  8. Veux-tu parler ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  9. Damis va venir, et tu n'as qu'à l'attendre, pendant que je vais me retirer dans ce cabinet, d'où j'entendrai tout. (Acte 1, scène 4, LUCILE)
  10. Attendez jusqu'au bout ; j'étais donc à mon régiment, quand mon père m'a écrit ce qu'il avait projeté avec celui de Lucile ; c'est, je pense, le nom de la prétendue future ? (Acte 1, scène 5, DAMIS)
  11. Je parle très sérieusement ; et comme on dit que Lucile est d'un esprit raisonnable, et que je lui dois être fort indifférent, j'avais dessein de lui ouvrir mon coeur, afin de me tirer de cette aventure-ci. (Acte 1, scène 5, DAMIS)
  12. Je crois en avoir d'aussi sensés ; c'est qu'en vérité je ne suis pas d'un âge à me lier d'un engagement aussi sérieux ; c'est qu'il me fait peur, que je sens qu'il bornerait ma fortune, et que j'aime à vivre sans gêne, avec une liberté dont je sais tout le prix et qui m'est plus nécessaire qu'à un autre, de l'humeur dont je suis. (Acte 1, scène 5, DAMIS)
  13. Votre prétendue future vaut mieux que tout ce que vous avez vu jusqu'ici ; il n'y a pas de comparaison, je l'emporte ; n'est-il pas vrai que cela va là ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  14. Ce serait en m'aimant qu'on m'embarrasserait : mais grâce au ciel, il n'en est rien ; heureusement mes yeux se trouvent pacifiques ; ils applaudissent à votre indifférence ; ils se la promettaient, c'est une obligation que je vous ai, et la seule de votre part qui pouvait m'épargner une ingratitude ; vous m'entendez ; vous avez eu quelque peur des dispositions que je pouvais avoir ; mais soyez tranquille. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  15. Qu'il se détermine : il faut parler naturellement dans la vie. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  16. MONSIEUR vous dit qu'il est trop poli pour être naturel. (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  17. Quelle aventure pour mon coeur ! (Acte 1, scène 7, LUCILE)
  18. Parle-moi naturellement : ma fille te dit ce qu'elle pense. (Acte 2, scène 1, ORGON)
  19. Approche, approche ; pourquoi t'enfuis-tu ? (Acte 2, scène 2, ORGON)
  20. On dit que les Turcs à Constantinople... (Acte 2, scène 2, FRONTIN)
  21. Que veux-tu dire avec tes cruautés ? (Acte 2, scène 2, ORGON)
  22. De qui parles-tu ? (Acte 2, scène 2, ORGON)
  23. Va-t'en ; qu'est-ce que tu fais ici ? (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  24. J'étudie tes sentiments sur mon compte. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  25. Je pense que tu n'es qu'un sot ; voilà tes études faites. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  26. Tu m'as la mine d'avoir le goût fin ; j'ai peur de te plaire, et nous voici dans un cas qui ne le veut point. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  27. Il faut donc que tu n'aies jamais rencontré ta grimace nulle_part, puisque tu le crains. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  28. Allons, parle, voyons ce que tu as à me dire ; hâte-toi, sinon je t'apprendrai ce que valent mes yeux, moi. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  29. Tu me parais être le mieux du monde avec ta maîtresse. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  30. Ta pupille est d'un caractère rare ; pour mon jeune homme, il hait naturellement le noeud conjugal, et je lui laisse la vie de garçon ; ces Messieurs-là se sauvent ; le pays est bon pour les maraudeurs. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  31. Tu m'entends bien ? (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  32. Je suis au fait, il ne faut pas que ce que tu dis soit plus clair. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  33. Tu as raison, Frontin, il ne faut pas nous aimer. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  34. Tu ne dis pas cela d'un ton ferme. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  35. Tu ne souffles pas ! (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  36. C'est que tu n'en crois rien. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  37. J'ai travaillé à vous en donner un ; et j'ai si bien fait, que votre soeur est actuellement éprise de lui ; ce qui nous produira quelque chose. (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  38. Ma soeur actuellement éprise de lui ! (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  39. Et en vertu de quoi le serait-elle ? (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  40. Damis, en feignant d'aimer ma soeur, me donnait une raison toute naturelle de dire : Je n'épouse point un homme qui paraît en aimer une autre. (Acte 2, scène 5, LUCILE)
  41. Tu ne sais pas ce que je souffre, ni toute la douleur et tout le penchant dont je suis agitée ! (Acte 2, scène 6, LUCILE)
  42. Ce n'est là ni une vertu ni un défaut ; mais, Monsieur, puisqu'il y a compagnie, que n'y allez-vous ? (Acte 2, scène 10, LUCILE)
  43. En ce moment, par exemple, je rêve à notre aventure, elle est si singulière, qu'elle devrait être unique. (Acte 2, scène 10, DAMIS)
  44. C'est dire à une femme : Veux-tu savoir mon amour ? (Acte 2, scène 10, LUCILE)
  45. Mais mon inquiétude est de savoir comment s'y prend une femme en pareil cas ; de quel tour peut-elle se servir ? (Acte 2, scène 10, LUCILE)
  46. Adieu, Monsieur ; on dit que vous aimez ma soeur : terminez la désagréable situation où je me trouve, en l'épousant. (Acte 2, scène 10, LUCILE)
  47. À la bonne heure ; mais rien ne serait plus inutile, et je ne serais pas en situation de vous écouter. (Acte 3, scène 1, PHÉNICE)
  48. Parlez donc, vous voilà comme une statue. (Acte 3, scène 2, LUCILE)
  49. Il n'y a qu'à changer d'objet ; substituons la cadette à l'aînée, nous ne trouverons point d'obstacle : c'est un expédient que l'amour nous indique. (Acte 3, scène 3, ORGON)
  50. Tu diras à mon fils que ce n'est plus à Lucile à qui on le destine, et qu'on lui accorde aujourd'hui ce qu'il aime. (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  51. Où vas-tu ? (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  52. Tu es bien pressé, ce n'est pas là tout. (Acte 3, scène 4, ERGASTE)
  53. Je te cherchais, Frontin, et j'attendais que Monsieur Ergaste t'eût quitté pour te parler, et savoir ce qu'il te disait : il semble que les affaires vont mal ; ma maîtresse ne me voit pas de bon oeil ; sais-tu de quoi il s'agit ?... (Acte 3, scène 5, LISETTE)
  54. Qu'est-ce que tu veux dire ? (Acte 3, scène 5, LISETTE)
  55. Mon enfant, tu as beau dire, tous les gouvernements sont lucratifs ; et le célibat où nous les tenions n'était pas mal imaginé ; le pis que j'y trouve, c'est que je t'aime et que tu n'en es pas quitte à meilleur marché que moi. (Acte 3, scène 5, FRONTIN)
  56. Que n'as-tu eu l'esprit de m'aimer tout d'un coup ? (Acte 3, scène 5, LISETTE)
  57. Il vient de m'avertir, sans vouloir l'expliquer, que tu avais quelque chose à me dire de sa part. (Acte 3, scène 6, DAMIS)
  58. Ce que tu me dis là n'est pas concevable. (Acte 3, scène 6, DAMIS)
  59. Tu n'as peut-être pas tant de tort. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  60. Mort de ma vie, Monsieur, fâchez hardiment ; faites-nous cet honneur-là ; courage, attaquez-nous ; cette cérémonie-là fera votre fortune, et vous vous entendrez : car jusqu'ici on ne voit goutte à vos discours à tous deux ; il y a du oui, du non, du pour, du contre ; on fuit, on revient, on se rappelle, on n'y comprend rien. (Acte 3, scène 7, LISETTE)
  61. J'ignore ce qu'on fait dans une situation où je ne suis pas ; et je crois que vous ne me donnerez jamais la peine de vous haïr. (Acte 3, scène 8, LUCILE)
  62. Je vais vous dire où elle est, moi ; vous la trouverez dans la règle des égards qu'on doit aux dames ; vous y verrez qu'il n'est pas bien de vous divertir avec un peut-être, qui ne fera pas fortune chez moi, qui ne m'intriguera pas ; car je sais à quoi m'en tenir : c'est en badinant que vous le dites ; mais c'est un badinage qui ne vous sied pas ; ce n'est pas là le langage des hommes ; on n'a pas mis leur modestie sur ce pied-là. (Acte 3, scène 8, LUCILE)
  63. Souvenez-vous que j'ai servi vos dégoûts pour moi avec un honneur, une fidélité surprenante, avec une fidélité que je ne vous devais point, que tout autre, à ma place, n'aurait jamais eu, et ce procédé si louable, si généreux, mérite bien que vous laissiez en repos un homme qui peut avoir porté la vertu jusqu'à se sacrifier pour vous ; je ne veux pas dire que je vous aime ; non, Lucile, rassurez-vous ; mais enfin vous ne savez pas ce qui en est, vous en pourriez douter ; vous êtes assez aimable pour cela, soit dit sans vous louer ; je puis vous épouser, vous ne le voulez pas, et je vous quitte. (Acte 3, scène 8, DAMIS)
  64. Voilà une aventure qui a tout l'air de nous souffler notre patrimoine. (Acte 3, scène 10, FRONTIN)
  65. Quelle bizarre situation que la mienne ! (Acte 4, scène 1, DAMIS)
  66. Tu me trompes. (Acte 4, scène 2, ERGASTE)
  67. Tu ne fais pas leur éloge ; mais passons. (Acte 4, scène 2, ERGASTE)
  68. Je sais que tu ne manques pas d'esprit, et que mon fils te dit assez volontiers ce qu'il pense. (Acte 4, scène 2, ERGASTE)
  69. Mais dis-moi, lui as-tu rapporté ce que je t'avais chargé de lui dire ? (Acte 4, scène 2, ERGASTE)
  70. J'ai résolu de le laisser faire ; mais tu peux l'avertir que je lui tiendrai parole, s'il ne se conduit pas comme il le doit. (Acte 4, scène 2, ERGASTE)
  71. Tu m'as dit que ton maître m'attendait ici, et je ne le vois pas. (Acte 4, scène 3, PHÉNICE)
  72. Motus ! (Acte 4, scène 3, FRONTIN)
  73. Que veux-tu dire ? (Acte 4, scène 3, PHÉNICE)
  74. Tu crois donc qu'il ne m'aime pas ? (Acte 4, scène 3, PHÉNICE)
  75. Les circonstances où je me trouvais ont d'abord retenu mes sentiments, je n'osais vous en parler ; mais puisque ma situation est changée, qu'il ne s'agit plus de se contraindre, et que vous approuvez mon amour. (Acte 4, scène 5, DAMIS)
  76. Damis, que dites-vous de cette aventure-ci ? (Acte 4, scène 6, PHÉNICE)
  77. Ne vous embarrassez pas : j'ai de la vertu ; avec cela on a de l'amour quand il faut. (Acte 4, scène 6, PHÉNICE)
  78. On est bien payée des inquiétudes qu'on a pour vous. (Acte 4, scène 8, LUCILE)
  79. Que veux-tu ? (Acte 5, scène 1, FRONTIN)
  80. Le danger où il est d'épouser Phénice, l'impossibilité où il se trouve de la refuser avec honneur, l'idée qu'il a des sentiments de Lucile, tout cela lui tourne la tête et la tournerait à un autre : il ne voit pas les choses comme nous, il faut le plaindre ; malheureusement c'est un garçon qui a de l'esprit ; cela fait qu'il subtilise, que son cerveau travaille ; et dans de certains embarras, sais-tu bien qu'il n'appartient qu'aux gens d'esprit de n'avoir pas le sens commun ? (Acte 5, scène 1, FRONTIN)
  81. Quoi qu'il en soit, qu'il se garde bien de s'en aller avant que de savoir à quoi s'en tenir ; car j'espère que la difficulté que nous avons fait naître, et la conduite que nous faisons tenir à Lucile, le tireront d'affaire ; je n'ai pas eu de peine à persuader à ma maîtresse que ce mariage-ci lui faisait une véritable injure, qu'elle avait droit de s'en plaindre, et Monsieur Orgon m'a paru aussi très embarrassé de ce que j'ai été lui dire de sa part ; mais toi, de ton côté, qu'as-tu dit au père de Damis ? (Acte 5, scène 1, LISETTE)
  82. Lui as-tu fait sentir le désagrément qu'il y avait pour son fils de n'entrer dans une maison que pour y brouiller les deux soeurs ? (Acte 5, scène 1, LISETTE)
  83. Je me suis surpassé, ma fille ; tu sais le talent que j'ai pour la parole et l'art avec lequel je mens quand il faut : je lui ai peint Lucile si ennemie de mon maître, remplissant la maison de tant de murmures, menaçant sa soeur d'une rupture si terrible si elle l'épouse ! (Acte 5, scène 1, FRONTIN)
  84. J'ai peint Monsieur Orgon si consterné, Phénice si découragée, Damis si stupéfait ! (Acte 5, scène 1, FRONTIN)
  85. La condition la plus naturelle d'une fille est d'être mariée. (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  86. Ce cabinet où j'étais cachée pendant que Damis te parlait, qu'on le retranche de mon aventure, peut-être que je n'aurais pas d'amour ; car pourquoi est-ce que j'aime ? (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  87. Madame, Damis n'a que faire de cette aventure-là pour être aimable : laissez-moi vous conduire. (Acte 5, scène 2, LISETTE)
  88. Mais que veux-tu dire ? (Acte 5, scène 3, ORGON)
  89. Si tu avais voulu de Damis, il ne serait pas à elle, ainsi te voilà hors d'intérêt ; et dans le fond, ton coeur t'a bien conduit : Damis et toi, vous n'étiez pas nés l'un pour l'autre. (Acte 5, scène 3, ORGON)
  90. Il a plu sans peine à ta soeur ; nous voulions nous allier, Monsieur Ergaste et moi, et nous profitons de leur penchant mutuel : c'est te débarrasser d'un homme que tu n'aimes point, et tu dois en être charmée. (Acte 5, scène 3, ORGON)
  91. D'y renoncer, dis-tu ? (Acte 5, scène 3, ORGON)
  92. Tu es folle ; on sait que tu as refusé Damis, encore une fois, il le publie lui-même, et tout le risque que tu cours dans cette affaire-ci c'est de passer pour avoir le goût bizarre, voilà tout ; ainsi, tranquillise-toi, et ne va pas toi-même, par un mécontentement mal entendu, te faire soupçonner de sentiments que tu n'as point : voici ta soeur qui vient nous joindre, et à qui j'avais donné ordre de te parler, et je te prie de la recevoir avec amitié. (Acte 5, scène 3, ORGON)
  93. Je vous crois, mais j'admire la conjoncture où cela tombe ; car enfin, si j'avais su vos sentiments, que sais-je ? (Acte 5, scène 7, LUCILE)
  94. Notre aventure fera rire, mais notre amour m'en console. (Acte 5, scène 7, LUCILE)

LA COLONIE (1750)

  1. Ah çà, Madame Sorbin, ou plutôt ma compagne, car vous l'êtes, puisque les femmes de votre état viennent de vous revêtir du même pouvoir dont les femmes nobles m'ont revêtue moi-même ; donnons-nous la main, unissons-nous et n'ayons qu'un même esprit toutes les deux. (Acte 1, scène 1, ARTHÉNICE)
  2. Nous voici chargées du plus grand intérêt que notre sexe ait jamais eu, et cela dans la conjoncture du monde la plus favorable pour discuter notre droit vis-à-vis les hommes. (Acte 1, scène 1, ARTHÉNICE)
  3. Tenez, je me soucie aujourd'hui de la vie comme d'un fétu ; en un mot comme en cent, je me sacrifie, je l'entreprends. (Acte 1, scène 1, MADAME SORBIN)
  4. Ah çà, vous savez bien que les hommes vont dans un moment s'assembler sous des tentes, afin d'y choisir entre eux deux hommes qui nous feront des lois ; on a battu le tambour pour convoquer l'assemblée. (Acte 1, scène 1, MADAME SORBIN)
  5. Qu'est-ce que c'est que tu veux, ma femme, nous avons hâte. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR SORBIN)
  6. Non, que veux-tu que je te communique, si ce n'est le temps qu'il fait, ou l'heure qu'il est ? (Acte 1, scène 2, MONSIEUR SORBIN)
  7. Que veux-tu dire avec ton Affiche ? (Acte 1, scène 2, MONSIEUR SORBIN)
  8. Quoique vous soyez massif et d'un naturel un peu lourd, je vous ai toujours connu un très bon gros jugement qui viendra fort bien dans cette affaire-ci ; et puis je me persuade que ces Messieurs auront le bon esprit de demander des femmes pour les assister, comme de raison. (Acte 1, scène 2, MADAME SORBIN)
  9. Tu deviens donc folle. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR SORBIN)
  10. Le dessein est formé d'y rester, et comme nous y sommes tous arrivés pêle-mêle, que la fortune y est égale entre tous, que personne n'a droit d'y commander, et que tout y est en confusion, il faut des maîtres, il en faut un ou plusieurs, il faut des lois. (Acte 1, scène 2, ARTHÉNICE)
  11. Tu me le demandes, va-t'en. (Acte 1, scène 2, MADAME SORBIN)
  12. Dans l'inquiétude où je suis, je reviendrai, Madame, le plus tôt qu'il me sera possible. (Acte 1, scène 2, TIMAGÈNE)
  13. C'est l'ancienne coutume d'être impertinent de père en fils, qui leur bouche l'esprit. (Acte 1, scène 3, MADAME SORBIN)
  14. Je viens à vous, vénérable et future belle-mère, vous m'avez promis la charmante Lina, et je suis bien impatient d'être son époux ; je l'aime tant, que je ne saurais plus supporter l'amour sans le mariage. (Acte 1, scène 4, PERSINET)
  15. Maudite guerre, en attendant que tu finisses, je vais m'affliger tout à mon aise, en mon petit particulier. (Acte 1, scène 4, PERSINET)
  16. Et le mariage, tel qu'il a été jusqu'ici, n'est plus aussi qu'une pure servitude que nous abolissons, ma belle enfant, car il faut bien la mettre un peu au fait pour la consoler. (Acte 1, scène 5, ARTHÉNICE)
  17. Oui, Madame, c'est une coutume qui n'empêche pas l'amour. (Acte 1, scène 5, LINA)
  18. Prends-y garde avec ton Persinet ; si tu n'as pas des sentiments plus relevés, je te retranche du noble corps des femmes, reste avec ma camarade et moi pour apprendre à considérer ton importance ; et surtout qu'on supprime ces larmes qui font confusion à ta mère, et qui rabaissent notre mérite. (Acte 1, scène 5, MADAME SORBIN)
  19. Il nous aurait suffi d'être ornées de nos vertus ; c'est à ces marques qu'on doit nous reconnaître. (Acte 1, scène 6, ARTHÉNICE)
  20. Embrassons-nous, mes amies ; notre serment mutuel vient de nous imposer de grands devoirs, et pour vous exciter à remplir les vôtres, je suis d'avis de vous retracer en ce moment une vive image de l'abaissement où nous avons langui jusqu'à ce jour ; nous ne ferons en cela que nous conformer à l'usage de tous les chefs de parti. (Acte 1, scène 7, ARTHÉNICE)
  21. On nous crie dès le berceau, vous n'êtes capables de rien, ne vous mêlez de rien, vous n'êtes bonnes à rien qu'à être sages ; on l'a dit à nos mères qui l'ont cru, qui nous le répètent ; on a les oreilles rebattues de ces mauvais propos ; nous sommes douces, la paresse s'en mêle, on nous mène comme des moutons. (Acte 1, scène 9, UNE DES FEMMES)
  22. Tais-toi, je t'habillerai d'un sac si tu me raisonnes. (Acte 1, scène 10, MADAME SORBIN)
  23. Et toi, attends ici que les hommes sortent de leur Conseil, ne t'avise pas de parler à Persinet s'il venait, au moins, me le promets-tu ? (Acte 1, scène 10, MADAME SORBIN)
  24. Si vous n'avez pas compassion de moi, je n'ai pas longtemps à vivre, il me faut même actuellement un coup d'oeil pour me soutenir. (Acte 1, scène 11, PERSINET)
  25. Messieurs, permettez l'importunité, je viens à vous, Monsieur Sorbin, les affaires d'État me coupent la gorge, je suis abîmé, vous croyez que vous aurez un gendre, et c'est ce qui vous trompe, Madame Sorbin m'a cassé tout net jusqu'à la paix ; on vous casse aussi, on ne veut plus des personnes de notre étoffe, toute face d'homme est bannie, on va nous retrancher à son de trompe, et je vous demande votre protection contre un tumulte. (Acte 1, scène 12, PERSINET)
  26. Qu'est-ce que c'est qu'un tumulte ? (Acte 1, scène 12, MONSIEUR SORBIN)
  27. Heureusement l'aventure est plus comique que dangereuse. (Acte 1, scène 12, HERMOCRATE)
  28. Ma femme est têtue, et je gage qu'elle a tout ameuté ; mais attendez-moi là, je vais voir ce que c'est, et je mettrai bon ordre à cette folie-là quand j'aurai pris mon ton de maître, je vous fermerai le bec à cela ; ne vous écartez pas, Messieurs. (Acte 1, scène 12, MONSIEUR SORBIN)
  29. Elle vous apprendra que nous voulons nous mêler de tout, être associées à tout, exercer avec vous tous les emplois, ceux de finance, de judicature et d'épée. (Acte 1, scène 13, ARTHÉNICE)
  30. Il n'y a que de l'habitude à tout. (Acte 1, scène 13, ARTHÉNICE)
  31. Vous n'y songez pas, la gravité de la magistrature et la décence du barreau ne s'accorderaient jamais avec un bonnet carré sur une cornette. (Acte 1, scène 13, HERMOCRATE)
  32. D'ailleurs, il n'est pas de notre bail, non plus que votre Code, jusqu'ici c'est votre justice et non pas la nôtre ; justice qui va comme il plaît à nos beaux yeux, quand ils veulent s'en donner la peine, et si nous avons part à l'institution des lois, nous verrons ce que nous ferons de cette justice-là, aussi bien que du bonnet carré, qui pourrait bien devenir octogone si on nous fâche ; la veuve ni l'orphelin n'y perdront rien. (Acte 1, scène 13, ARTHÉNICE)
  33. C'est que notre esprit manque à la terre dans l'institution de ses lois, c'est que vous ne faites rien de la moitié de l'esprit humain que nous avons, et que vous n'employez jamais que la vôtre, qui est la plus faible. (Acte 1, scène 13, ARTHÉNICE)
  34. Voyez la bonté de coeur, le beau naturel pour l'amour. (Acte 1, scène 15, PERSINET)
  35. J'aime ces extravagantes-là plus que je ne pensais, il faudrait battre, et ce n'est pas ma manière de coutume. (Acte 1, scène 16, MONSIEUR SORBIN)
  36. Ces belles personnes me suivent, et voilà pour vos écritures, Monsieur le Notaire ; tâchez de nous griffonner le papier sur ce papier. (Acte 1, scène 16, PERSINET)
  37. Vos deux raisons auront contentement ; je commande, en vertu de ma pleine puissance, que les nommées Arthénice et Sorbin soient tout un, et qu'il soit aussi beau de s'appeler Hermocrate ou Lanturlu, que Timagène ; qu'est-ce que c'est que des noms qui font des gloires ? (Acte 1, scène 17, MADAME SORBIN)
  38. Je ne veux pas moi ; l'homme n'est pas de notre force, je compatis à sa faiblesse, le monde lui a mis la bride sur le cou en fait de fidélité et je la lui laisse, il ne saurait aller autrement : pour ce qui est de nous autres femmes, de confusion nous n'en avons pas même assez, j'en ordonne encore une dose ; plus il y en aura, plus nous serons honorables, plus on connaîtra la grandeur de notre vertu. (Acte 1, scène 17, MADAME SORBIN)
  39. Le moyen de rien statuer avec cette harengère ? (Acte 1, scène 17, ARTHÉNICE)

LE DÉNOUEMENT IMPRÉVU (1727)

  1. Que veux-tu ? (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  2. J'aime Mademoiselle Argante plus qu'on n'a jamais aimé : je me vois à la veille de la perdre, et tu ne veux pas que je m'afflige ? (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  3. Je me dis : Piarre, tu ne prends point de souci, mon ami, et c'est que tu t'enjôles ; si tu faisais bian, tu en prenrais : j'en prends donc. (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  4. Est-ce que le futur est plus riche que vous ? (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  5. Tu, ne m'entends point : je veux dire qu'il n'y a point de noblesse dans ma famille. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  6. Je n'oserais voir Mademoiselle Argante aussi souvent que je le voudrais, et tu me feras plaisir de la prier, de ma part, de consentir à l'expédient que je lui ai donné. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  7. Je nous traitons tous deux sans çarimonie ; je sis son farmier, et en cette qualité, j'ons le parvilège de l'assister de mes avis ; je sis accoutumé à ça : il me conte ses affaires, je le gouvarne, je le réprimande : il est bavard et têtu ; moi je suis roide et prudent ; je li dis : il faut que ça soit, le bon sens le veut ; là-dessus il se démène, je hoche la tête, il se fâche, je m'emporte, il me repart, je li repars : Tais-toi ! (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  8. Et pis il jure ; et pis je li rends ; ça li établit une bonne opinion de mon çarviau, qui l'empêche d'aller à l'encontre de mes volontés : et il a raison de m'obéir ; car en vérité, je sis fort judicieux de mon naturel, sans que ça paraisse : ainsi je varrons ce qu'il en sera. (Acte 1, scène 1, MAITRE PIERRE)
  9. Si tu me rends service là dedans, maître Pierre, et que Mademoiselle Argante n'épouse pas l'homme en question, je te promets d'honneur cinquante pistoles en te mariant avec Lisette. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  10. Je voudrais donc que, pour dégoûter le futur, elle affectât une sorte de maladie, un dérangement, comme qui dirait des vapeurs. (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  11. Avec qui étais-tu là ? (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ARGANTE)
  12. Cette doutance-là, prenez que c'est une çartitude, vous n'y pardrez rian., (Acte 1, scène 2, MAITRE-PIERRE)
  13. Il faut toujours que tu raisonnes. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ARGANTE)
  14. Tu m'impatientes. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR-ARGANTE)
  15. C'est une petite simulitude qui viant fort à propos. (Acte 1, scène 2, MAITRE-PIERRE)
  16. Je ne sais qui l'a enhardi ; mais il n'est pas si timide que de coutume avec moi : il m'a bravement injurié et baillé le sobriquet d'impartinent, et m'a enchargé de dire à Mademoiselle Argante qu'alle est une sotte ; et pisque la velà, je li fais ma commission. (Acte 1, scène 3, MAITRE-PIERRE)
  17. Va, ne t'embarrasse pas ; nous autres femmes, pour faire les folles avons-nous besoin d'étudier notre rôle ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  18. Non ; je savons bian vos facultés ; mais n'amporte, il s'agit d'avoir l'esprit pus torné que de coutume. (Acte 1, scène 3, MAITRE-PIERRE)
  19. Tu as beau dire ; cela me répugne. (Acte 1, scène 4, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  20. Vous irez vous promener avec eux, la petite canne à la main, le manteau troussé de peur des crottes : ils vous aideront à sauter le fossé, vous diront que vous êtes adroite, remplie de charmes et d'esprit, avec tout plein d'équivoques spirituelles, qui brocheront sur le tout. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  21. Il y a si longtemps que nous nous voyons ; c'est toujours la même personne, les mêmes sentiments : cela ne pique pas beaucoup ; mais au bout du compte, c'est un bon garçon ; je l'aime quelquefois plus, quelquefois moins, quelquefois point du tout ; c'est suivant : quand il y a longtemps que je ne l'ai vu, je le trouve bien aimable ; quand je le vois tous les jours, il m'ennuie un peu, mais cela se passe, et je m'y accoutume : s'il y avait un peu plus de mouvement dans mon coeur, cela ne gâterait rien pourtant. (Acte 1, scène 4, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  22. Attendez que je reprenne vigueur ; car moi qui veux hériter de li, je sis si découragé, si déconfit, que je sis d'avis itou de coucher mes darnières volontés sur de l'écriture, afin de laisser mes nippes à Lisette. (Acte 1, scène 5, MAITRE-PIERRE)
  23. En vérité, sais-tu bien que si on t'écoutait, on te prendrait pour une folle ? (Acte 1, scène 7, MONSIEUR-ARGANTE)
  24. Et cependant je vous paie d'ingratitude. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  25. Va, mon enfant, je suis content de tes dispositions, et tu peux t'en fier à moi ; je te donne à un homme avec qui tu seras heureuse ; et la campagne, au bout du compte, a ses charmes aussi bien que la ville. (Acte 1, scène 7, MONSIEUR-ARGANTE)
  26. De quel terme te sers-tu là ? (Acte 1, scène 7, MONSIEUR-ARGANTE)
  27. Je ne te l'ai jamais entendu dire, et je serais fâché que tu t'en servisses devant mon gendre futur. (Acte 1, scène 7, MONSIEUR ARGANTE)
  28. Je caresse la créature maussade. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  29. J'ai de la vertu, je la veux garder. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE ARGANTE)
  30. Tu appartiens à Eraste ? (Acte 1, scène 8, MONSIEUR-ARGANTE)
  31. Tu es apparemment le garçon plaisant dont il m'a parlé ? (Acte 1, scène 8, MONSIEUR ARGANTE)
  32. Tu le vois bien. (Acte 1, scène 8, MONSIEUR-ARGANTE)
  33. Vertuchou, Monsieur ! (Acte 1, scène 8, CRISPIN)
  34. La surdité lève tout scrupule ; et cela étant, je vous dirai sans façon que Monsieur Eraste va venir ; mais qu'il vous prie de ne point dire à sa future que c'est lui, parce qu'il se fait un petit ragoût de la voir sous le nom seulement d'un ami dudit Monsieur Eraste ; ainsi ce n'est point lui qui va venir, et c'est pourtant lui ; mais lui sous la figure d'un autre que lui : ce que je dis là n'est-il pas obscur ? (Acte 1, scène 8, CRISPIN)
  35. Avec votre parmission, Monsieur l'ami de Monsieur le futur, en attendant que noute Demoiselle se requinque, agriez ma convarsation pour vous aider à passer un petit bout de temps. (Acte 1, scène 10, MAITRE-PIERRE)
  36. Oui-da, tu me parais amusant. (Acte 1, scène 10, ERASTE)
  37. Tu me fais plaisir. (Acte 1, scène 10, ERASTE)
  38. Mais tu as de l'esprit. (Acte 1, scène 10, ERASTE)
  39. Tu dis qu'on te consulte. (Acte 1, scène 10, ERASTE)
  40. Que veux-tu que je dise ? (Acte 1, scène 10, ERASTE)
  41. Qu'appelles-tu des rats ? (Acte 1, scène 10, ERASTE)
  42. Au milieu de mon bonheur il me reste une inquiétude. (Acte 1, scène 11, ERASTE)
  43. Vous demeurez à la campagne, et je ne l'aimais pas avant que je vous eusse connu ; il y a quatre ans que je connais Dorante ; l'habitude de le voir me l'avait rendu plus supportable que les autres hommes ; il me convenait, il aspirait à m'épouser, et dans tout ce que j'ai fait, je me gardais moins à lui, que je ne me sauvais du malheur imaginaire d'être à vous : voilà tout, êtes-vous content ? (Acte 1, scène 11, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  44. Ma fille, connais-tu Monsieur ? (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-ARGANTE)
  45. Et tu es contente ? (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-ARGANTE)

LA DISPUTE (1747)

  1. Comment veut-on que les femmes, avec la pudeur et la timidité naturelles qu'elles avaient, et qu'elles ont encore depuis que le monde et sa corruption durent, comment veut-on qu'elles soient tombées les premières dans des vices de coeur qui demandent autant d'audace, autant de libertinage de sentiment, autant d'effronterie que ceux dont nous parlons ? (Acte 1, scène 1, HERMIANE)
  2. Oui, c'est la nature elle-même que nous allons interroger, il n'y a qu'elle qui puisse décider la question sans réplique, et sûrement elle prononcera en votre faveur. (Acte 1, scène 1, LE PRINCE)
  3. Nous allons y être ; oui, les hommes et les femmes de ce temps-là, le monde et ses premières amours vont reparaître à nos yeux tels qu'ils étaient, ou du moins tels qu'ils ont dû être ; ce ne seront peut-être pas les mêmes aventures, mais ce seront les mêmes caractères ; vous allez voir le même état de coeur, des âmes tout aussi neuves que les premières, encore plus neuves s'il est possible. (Acte 1, scène 1, LE PRINCE)
  4. Mon père, naturellement assez philosophe, et qui n'était pas de votre sentiment, résolut de savoir à quoi s'en tenir, par une épreuve qui ne laissât rien à désirer. (Acte 1, scène 2, LE PRINCE)
  5. logé à part, et où actuellement même il occupe un terrain dont il n'est jamais sorti, de sorte qu'ils ne se sont jamais vus. (Acte 1, scène 2, LE PRINCE)
  6. Mes enfants, je vous l'ai déjà dit, votre destination naturelle est d'être charmés l'un de l'autre. (Acte 1, scène 6, CARISE)
  7. Je me charge de sa fortune. (Acte 1, scène 20, HERMIANE)
  8. Les deux sexes n'ont rien à se reprocher, Madame : vices et vertus, tout est égal entre eux. (Acte 1, scène 20, LE PRINCE)

ARLEQUIN POLI PAR L'AMOUR (1723)

  1. Est-il rien de plus naturel que d'aimer ce qui est aimable ? (Acte 1, scène 1, LA FÉE)
  2. Oh sans doute ; cependant avant cette aventure, vous aimiez assez le grand enchanteur Merlin. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  3. Eh bien, l'un me fait oublier l'autre : cela est encore fort naturel. (Acte 1, scène 1, LA FÉE)
  4. C'est la pure nature ; mais il reste une petite observation à faire : c'est que vous enlevez le jeune homme endormi, quand peu de jours après vous allez épouser le même Merlin qui en a votre parole. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  5. Cela devient sérieux ; et entre nous, c'est prendre la nature un peu trop à la lettre ; cependant passe encore ; le pis qu'il en pouvait arriver, c'était d'être infidèle ; cela serait très vilain dans un homme, mais dans une femme, cela est plus supportable : quand une femme est fidèle, on l'admire ; mais il y a des femmes modestes qui n'ont pas la vanité de vouloir être admirées ; vous êtes de celles-là, moins de gloire, et plus de plaisir, à la bonne heure. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  6. Mais si le jeune homme n'est jamais, ni plus amoureux, ni plus spirituel, si l'éducation que vous tâchez de lui donner ne réussit pas, vous épouserez donc Merlin ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  7. Pour moi, je suis bien malheureuse : depuis que vous dites que vous soupirez pour moi, j'ai fait ce que j'ai pu pour soupirer aussi, car j'aimerais autant qu'une autre à être bien aise ; s'il y avait quelque secret pour cela, tenez, je vous rendrais heureux tout d'un coup, car je suis naturellement bonne. (Acte 1, scène 4, SILVIA)
  8. Imagines-tu quelque chose d'aussi beau qu'elle ? (Acte 1, scène 6, TRIVELIN)
  9. Je m'ennuie de ne point voir Arlequin ; je vais le chercher ; mais le voilà qui vient à nous : qu'en dis-tu, Trivelin ? (Acte 1, scène 6, LA FÉE)
  10. Si cela était, Trivelin, toutes ces postures-là seraient peut-être de bon augure. (Acte 1, scène 7, LA FÉE)
  11. Trivelin, entends-tu ? (Acte 1, scène 7, LA FÉE)
  12. Je vous avoue, Madame, que voici une aventure où je ne comprends rien, que serait-il donc arrivé à ce petit peste-là ? (Acte 1, scène 8, TRIVELIN)
  13. As-tu vu comme il est changé ? (Acte 1, scène 8, LA FÉE)
  14. As-tu remarqué de quel air il me parlait ? (Acte 1, scène 8, LA F?E)
  15. Arrête-toi un moment, ma cousine ; je t'aurai bientôt conté mon histoire, et tu me donneras quelque avis. (Acte 1, scène 9, SILVIA)
  16. Il s'est approché aussi, il m'a parlé ; sais-tu ce qu'il m'a dit ? (Acte 1, scène 9, SILVIA)
  17. Non ; il ne faut point aussi lui dire tant que tu l'aimes. (Acte 1, scène 9, LA-COUSINE)
  18. Fais comme tu pourras, mais on m'attend, je ne puis rester plus longtemps, adieu, ma cousine. (Acte 1, scène 9, LA-COUSINE)
  19. Peut-être qu'elle va tuer mon amant, elle ne lui pardonnera jamais de m'aimer, mais je sais bien comment je ferai ; je m'en vais assembler tous les bergers du hameau, et les mener chez elle : allons. (Acte 1, scène 13, SILVIA)
  20. Fourbe que tu es ! (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  21. Je n'ai pu paraître aimable à tes yeux, je n'ai pu t'inspirer le moindre sentiment, malgré tous les soins et toute la tendresse que tu m'as vue ; et ton changement est l'ouvrage d'une misérable bergère ! (Acte 1, scène 14, LA F?E)
  22. Réponds, ingrat, que lui trouves-tu de si charmant ? (Acte 1, scène 14, LA F?E)
  23. Je ne te conseille pas d'affecter une stupidité que tu n'as plus, et si tu ne te montres tel que tu es, tu vas me voir poignarder l'indigne objet de ton choix. (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  24. Tu trembles pour elle. (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  25. Tu me verras mourir, moi, si tu ne m'aimes. (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  26. Mon cher Arlequin, regarde-moi, repens-toi de m'avoir désespérée, j'oublierai de quelle part t'est venu ton esprit ; mais puisque tu en as, qu'il te serve à connaître les avantages que je t'offre. (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  27. Arlequin, voudrais-tu aimer une personne qui te trompe, qui a voulu badiner avec toi, et qui ne t'aime pas ? (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  28. Elle t'abusait, je le sais bien, puisqu'elle doit épouser un berger du village qui est son amant : si tu veux, je m'en vais l'envoyer chercher, et elle te le dira elle-même. (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  29. Est-il d'aventure plus triste que la mienne ? (Acte 1, scène 17, LA FÉE)
  30. Achevons vite de pleurer, afin que mon amant ne croie pas que je l'aime, le pauvre enfant, ce serait le tuer moi-même. (Acte 1, scène 18, SILVIA)
  31. Il va se tuer; arrêtez-vous, mon amant ! (Acte 1, scène 18, SILVIA)
  32. Es-tu content ? (Acte 1, scène 21, LA FÉE)

Dans les 1895 textes du corpus, il y a 35 textes (soit une présence dans 1,85 % des textes) dans lesquels il y a 2498 occurences de la forme recherchée, soit une moyenne de 71,37 occurences par texte.

Titres Acte 1 Acte 2 Acte 3 Acte 4 Acte 5 Prologue Total
1 F?LICIE120000012
2 FÉLICIE1000001
3 LA DOUBLE INCONSTANCE37173200086
4 LE PÈRE PRUDENT ET ÉQUITABLE360000036
5 LES ACTEURS DE BONNE FOI540000054
6 ANNIBAL67251110059
7 LE TRIOMPHE DE PLUTUS430000043
8 LE TRIOMPHE DE PLUTUS9000009
9 LA SECONDE SUPRISE DE L'AMOUR38351500088
10 L'H?RITIER DE VILLAGE590000059
11 L'?LE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES270222001685
12 LA JOIE IMPR?VUE910000091
13 L'?PREUVE340000034
14 LES SINC?RES450000045
15 LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD626942000173
16 LA PROVINCIALE520000052
17 LE PRINCE TRAVESTI764610000132
18 LES FAUSSES CONFIDENCES39253100095
19 LE LEGS400000040
20 LA R?UNION DES AMOURS370000037
21 LA FEMME FID?LE170000017
22 L'?COLE DES M?RES490000049
23 L'ÉCOLE DES MÈRES1000001
24 LE PR?JUGE VAINCU450000045
25 LE TRIOMPHE DE L'AMOUR405415000109
26 LA SURPRISE DE L'AMOUR673333000133
27 L'ILE DES ESCLAVES570000057
28 LA M?RE CONFIDENTE634717000127
29 LA COMM?RE220000022
30 L'HEUREUX STRATAG?ME482439000111
31 LE PETIT MA?TRE CORRIG?35371800090
32 LA M?PRISE730000073
33 LA FAUSSE SUIVANTE OU LE FOURBE PUNI794965000193
34 LA FAUSSE SUIVANTE OU LE FOURBE PUNI7010008
35 LES SERMENTS INDISCRETS1729181416094
36 LA COLONIE390000039
37 LE D?NOUEMENT IMPR?VU450000045
38 LA DISPUTE8000008
39 ARLEQUIN POLI PAR L'AMOUR320000032
40 L'ÎLE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES000140014
  Total15424723835926162498

 

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