n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
|
|
|
1 | JULIE |
Éraste, gardons d'être surpris ; je tremble qu'on ne nous voie ensemble, et tout serait perdu, après la défense que l'on m'a faite. |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 2 |
2 | ÉRASTE |
Au moins y travaillons-nous fortement ; et déjà nous avons préparé un bon nombre de batteries pour renverser ce dessein ridicule. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
3 | JULIE |
Ah séparons-nous vite. |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 1 |
4 | JULIE |
Mon_Dieu, Nérine, que tu es sotte de nous donner de ces frayeurs ! |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 1 |
5 | ÉRASTE |
Oui, belle Julie, nous avons dressé pour cela quantités de machines, et nous ne feignons point de mettre tout en usage, sur la permission que vous m'avez donnée. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
6 | ÉRASTE |
Ne nous demandez point tous les ressorts que nous ferons jouer, vous en aurez le divertissement ; et comme aux comédies, il est bon de vous laisser le plaisir de la surprise, et de ne vous avertir point de tout ce qu'on vous fera voir, c'est assez de vous dire que nous avons en main divers stratagèmes tous prêts à produire dans l'occasion, et que l'ingénieuse Nérine et l'adroit Sbrigani entreprennent l'affaire. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 2 |
7 | NERINE |
Non, Pourceaugnac est une chose que je ne saurais supporter, et nous lui jouerons tant de pièces, nous lui ferons tant de niches sur niches, que nous renverrons à Limoges Monsieur de Pourceaugnac. |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 11 |
8 | ÉRASTE |
Voici notre subtil Napolitain, qui nous dira des nouvelles. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
9 | SBRIGANI |
Pour sa figure, je ne veux point vous en parler, vous verrez de quel air la Nature l'a dessinée, et si l'ajustement qui l'accompagne y répond comme il faut : mais pour son esprit, je vous avertis par avance qu'il est des plus épais qui se fassent ; que nous trouvons en lui une matière tout à fait disposée pour ce que nous voulons, et qu'il est homme enfin à donner dans tous les panneaux qu'on lui présentera. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
10 | ÉRASTE |
Nous dis-tu vrai ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
11 | SBRIGANI |
Je veux bien épargner votre modestie ; laissons cela ; et pour commencer notre affaire, allons vite joindre notre provincial, tandis que de votre côté vous nous tiendrez prêts au besoin les autres acteurs de la comédie. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
12 | JULIE |
Mon_Dieu, Éraste, contentez-vous de ce que je fais maintenant, et n'allez point tenter sur l'avenir les résolutions de mon coeur ; ne fatiguez point mon devoir par les propositions d'une fâcheuse extrémité, dont peut-être n'aurons-nous pas besoin ; et s'il y faut venir, souffrez au moins que j'y sois entraînée par la suite des choses. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
13 | SBRIGANI |
Ma foi, voici notre homme, songeons à nous. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
14 | ÉRASTE |
Nous allions le plus souvent ensemble chez lui nous réjouir. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
15 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Nous avons aussi mon neveu le chanoine qui a pensé mourir de la petite vérole. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
16 | SBRIGANI |
Nous sommes à vous tout à l'heure. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
17 | ÉRASTE |
Ma foi, Monsieur de Pourceaugnac, nous vous en donnerons de toutes les façons ; les choses sont préparées, et je n'ai qu'à frapper. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
18 | ÉRASTE |
Non, ne bougez, j'attendrai qu'il ait fait ; c'est pour lui mettre entre les mains certain parent que nous avons, dont on lui a parlé, et qui se trouve attaqué de quelque folie, que nous serions bien aises qu'il pût guérir avant que de le marier. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
19 | L APOTHICAIRE |
Ce n'est pas parce que nous sommes grands amis, que j'en parle ; mais il y a plaisir, il y a plaisir d'être son malade ; et j'aimerais mieux mourir de ses remèdes, que de guérir de ceux d'un autre : car quoi qui puisse arriver, on est assuré que les choses sont toujours dans l'ordre ; et quand on meurt sous sa conduite, vos héritiers n'ont rien à vous reprocher. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
20 | PREMIER MÉDECIN |
Nous le ferons purger autant de fois, pour voir si elle n'est pas dans les humeurs, et si rien ne nous réussit, nous l'envoyerons aux bains. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
21 | PREMIER MÉDECIN |
Voici un habile homme, mon confrère, avec lequel je vais consulter la manière dont nous vous traiterons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
22 | PREMIER MÉDECIN |
Un peu de patience, nous allons raisonner sur votre affaire devant vous, et nous le ferons en français, pour être plus intelligibles. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
23 | PREMIER MÉDECIN |
Comme ainsi soit qu'on ne puisse guérir une maladie qu'on ne la connaisse parfaitement, et qu'on ne la puisse parfaitement connaître, sans en bien établir l'idée particulière et la véritable espèce, par ses signes diagnostiques et prognostiques, vous me permettrez, Monsieur notre ancien, d'entrer en considération de la maladie dont il s'agit, avant que de toucher à la thérapeutique et aux remèdes qu'il nous conviendra faire pour la parfaite curation d'icelle. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
24 | PREMIER MÉDECIN |
Je dis donc, Monsieur, avec votre permission, que notre malade ici présent est malheureusement attaqué, affecté, possédé, travaillé de cette sorte de folie que nous nommons fort bien mélancolie hypocondriaque, espèce de folie très fâcheuse, et qui ne demande pas moins qu'un Esculape comme vous, consommé dans notre art, vous, dis-je, qui avez blanchi, comme on dit, sous le harnois, et auquel il en a tant passé par les mains de toutes les façons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
25 | PREMIER MÉDECIN |
Je l'appelle mélancolie hypocondriaque, pour la distinguer des deux autres ; car le célèbre Galien établit doctement à son ordinaire trois espèces de cette maladie que nous nommons mélancolie, ainsi appelée non seulement par les Latins, mais encore par les Grecs ; ce qui est bien à remarquer pour notre affaire : la première, qui vient du propre vice du cerveau ; la seconde, qui vient de tout le sang, fait et rendu atrabilaire ; la troisième, appelée hypocondriaque, qui est la nôtre, laquelle procède du vice de quelque partie du bas-ventre et de la région inférieure, mais particulièrement de la rate, dont la chaleur et l'inflammation porte au cerveau de notre malade beaucoup de fuligines épaisses et crasses, dont la vapeur noire et maligne, cause dépravation aux fonctions de la faculté princesse, et fait la maladie dont par notre raisonnement il est manifestement atteint et convaincu. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
26 | PREMIER MÉDECIN |
Tout ceci supposé, puisqu'une maladie bien connue est à demi guérie, car ignoti nulla est curatio morbi, il ne vous sera pas difficile de convenir des remèdes que nous devons faire à Monsieur. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 5 |
27 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Est-ce que nous jouons une comédie ? |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
28 | PREMIER MÉDECIN |
Non, Monsieur, nous ne jouons point. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
29 | PREMIER MÉDECIN |
Voilà un diagnostique qui nous manquait pour la confirmation de son mal, et ceci pourrait bien tourner en manie. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
30 | PREMIER MÉDECIN |
Vous guérir selon l'ordre qui nous a été donné. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
31 | PREMIER MÉDECIN |
Nous savons mieux que vous comment vous vous portez, et nous sommes médecins, qui voyons clair dans votre constitution. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
32 | PREMIER MÉDECIN |
Hon, hon ; voici un homme plus fou que nous ne pensons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
33 | PREMIER MÉDECIN |
Les médecins sont obligés au secret : il suffit que je vous ordonne, à vous, et à votre fille, de ne point célébrer, sans mon consentement, vos noces avec lui, sur peine d'encourir la disgrâce de la Faculté, et d'être accablés de toutes les maladies qu'il nous plaira. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
34 | SBRIGANI |
L'est, Montsir, pour un petit raisonne de conséquence pour nous. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
35 | SBRIGANI |
Oui, Montsir ; et depuis huite mois, nous avoir obtenir un petit sentence contre lui, et lui à remettre à payer tou ce créanciers de sti mariage que sti Montsir Oronte donne pour son fille. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
36 | SBRIGANI |
Oui, Montsir, et avec un grant dévotion nous tous attendre sti mariage. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
37 | SBRIGANI |
Tous deux également sont propres à gober les hameçons qu'on leur veut tendre ; et entre nous autres fourbes de la première classe, nous ne faisons que nous jouer, lorsque nous trouvons un gibier aussi facile que celui-là. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 3 |
38 | SBRIGANI |
Oui, je trouve que je puis vous dire les choses sans blesser ma conscience ; mais tâchons de vous les dire le plus doucement qu'il nous sera possible, et d'épargner les gens le plus que nous pourrons. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 6 |
39 | SBRIGANI |
De vous dire que cette fille-là mène une vie déshonnête, cela serait un peu trop fort ; cherchons, pour nous expliquer, quelques termes plus doux. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 7 |
40 | SBRIGANI |
Le mot de galante aussi n'est pas assez ; celui de coquette achevée me semble propre à ce que nous voulons, et je m'en puis servir pour vous dire honnêtement ce qu'elle est. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 8 |
41 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme nous lui plaisons ! |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
42 | JULIE |
Vous avez beau faire, nous serons mariés ensemble en dépit de tout le monde. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
43 | SBRIGANI |
Nous fatiguerons tant notre provincial, qu'il faudra, ma foi ! |
Acte 3, sc. 9, SBRIGANI, phrase 2 |
44 | SBRIGANI |
Oui, les choses s'acheminent où nous voulons : et comme ses lumières sont fort petites, et son sens le plus borné du monde, je lui ai fait prendre une frayeur si grande de la sévérité de la justice de ce pays, et des apprêts qu'on faisait déjà pour sa mort, qu'il veut prendre la fuite ; et pour se dérober avec plus de facilité aux gens que je lui ai dit qu'on avait mis pour l'arrêter aux portes de la ville, il s'est résolu à se déguiser, et le déguisement qu'il a pris est l'habit d'une femme. |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
45 | SBRIGANI |
Voici notre Demoiselle, allez vite, qu'il ne nous voye ensemble. |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
46 | PREMIER SUISSE |
Allons, dépeschons, camerade, ly faut allair tous deux nous à la Crève pour regarter un peu chousticier sti Monsiu de Porcegnac qui l'a esté contané par ortonnance à l'estre pendu par son cou. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
47 | SECOND SUISSE |
Ly faut nous loër un fenestre pour foir sti choustice. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
48 | PREMIER SUISSE |
Nous faire foir à fous un petit pendement pien choly. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 2 |
49 | L'EXEMPT |
Non, non, à votre mine, et à vos discours, il faut que vous soyez ce Monsieur de Pourceaugnac que nous cherchons, qui se soit déguisé de la sorte ; et vous viendrez en prison tout à l'heure. |
Acte 4, sc. 4, L'EXEMPT, phrase 1 |
50 | SBRIGANI |
Eh, Monsieur, pour l'amour de moi ; vous savez que nous sommes amis il y a longtemps ; je vous conjure de ne le point mener en prison. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
51 | ÉRASTE |
En attendant qu'il vienne, nous pouvons jouir du divertissement de la saison, et faire entrer les masques que le bruit des noces de Monsieur de Pourceaugnac a attirés ici de tous les endroits de la ville. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
|
|
|
|
|