n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | NAQUART |
Cela ne reçoit pas la moindre difficulté, Monsieur le Tabellion ; et dès que toute la famille en est d'accort avec moi, cette petite supercherie n'est qu'une bagatelle. |
Acte 1, sc. 1, NAQUART, phrase 1 |
2 | LE TABELLION |
Cela est vrai, vous avez raison, il ne peut pas agir d'une chose qu'on n'a pas : mais tout coup vaille, il ne m'importe, pourvu que je sois bien payé, et que vous accommodiais vous-même toute cette manigance-là, je ne dirai mot, et je vous laisserai faire, il ne vous en faudra pas davantage. |
Acte 1, sc. 1, LE TABELLION, phrase 1 |
3 | NAQUART |
En aucune façon. |
Acte 1, sc. 2, NAQUART, phrase 1 |
4 | NAQUART |
C'est un voeu que j'ai fait, Monsieur Blandineau, de rendre une femme raisonnable, et plus je la prendrai folle, plus j'aurai du mérite à réussir. |
Acte 1, sc. 2, NAQUART, phrase 1 |
5 | MONSIEUR BLANDINEAU |
C'est une chose absolument impossible. |
Acte 1, sc. 2, MONSIEUR BLANDINEAU, phrase 2 |
6 | NAQUART |
Il faut régler les unes par les autres, Monsieur Blandineau, à la sotte vanité près. |
Acte 1, sc. 2, NAQUART, phrase 1 |
7 | LA GREFFIÈRE |
Feu mon mari est mort, la charge est vendue, je n'ai plus de titre, plus de qualité, je suis une pierre d'attente, et destinée sans vanité à des distinctions qui ne vous permettront pas avec moi tant de familiarités que vous vous en donnez quelquefois. |
Acte 1, sc. 3, LA GREFFIÈRE, phrase 3 |
8 | MONSIEUR BLANDINEAU |
Écoutez, Madame ma belle-soeur, il se présente une occasion de vous donner un mari fort riche et fort honnête homme : si vous ne l'épousez, vous pouvez compter que je ne vous verrai de ma vie. |
Acte 1, sc. 3, MONSIEUR BLANDINEAU, phrase 2 |
9 | MONSIEUR BLANDINEAU |
Elle a tout à fait perdu l'esprit, Lisette ; je vais me hâter d'une manière ou d'une autre, de la faire au plutôt déloger de chez moi, pour ne pas donner à ma femme un exemple aussi ridicule que celui-là. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BLANDINEAU, phrase 2 |
10 | LISETTE |
Assurément, et vous devez lui en savoir bon gré ; car il ne tient qu'à elle d'être aussi folle que pas une autre : elle a tous les talents qu'il faut pour cela, je vous en réponds. |
Acte 1, sc. 4, LISETTE, phrase 1 |
11 | MADAME BLANDINEAU |
Il y a une heure que je vous fais chercher. |
Acte 1, sc. 5, MADAME BLANDINEAU, phrase 2 |
12 | MADAME BLANDINEAU |
J'ai la complaisance de venir avec vous dans une chaumière bourgeoise avec votre ennuyeuse famille : il se trouve par hasard dans le Village des femmes d'esprit, des personnes du monde, de jeunes gens polis ; il se forme une agréable société de plaisir et de bonne chère ; c'est le jeu qui est l'âme de toutes ces parties : et je ne jouerai pas ? |
Acte 1, sc. 5, MADAME BLANDINEAU, phrase 5 |
13 | MADAME BLANDINEAU |
Comment donc, Monsieur, suis-je une libertine, une coquette ? |
Acte 1, sc. 5, MADAME BLANDINEAU, phrase 1 |
14 | MONSIEUR BLANDINEAU |
Quelle extravagance de rassembler huit ou dix femmes plus ridicules l'une que l'autre, qui ne sont assurément pas de vos amies, pour leur donner à souper ? |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BLANDINEAU, phrase 2 |
15 | MADAME BLANDINEAU |
Vous voyez, Monsieur, comme vous vous révoltez contre le souper : oh bien, nous aurons les violons, de la musique, un petit concert, le bal, et une espèce d'Opéra même, si vous continuez à me contredire. |
Acte 1, sc. 5, MADAME BLANDINEAU, phrase 1 |
16 | MADAME BLANDINEAU |
Oui, Monsieur Blandineau, moi-même, puisque j'ai eu la complaisance de prendre une queue toute unie, je me la ferai porter, s'il vous plaît, pour ne pas figurer avec la populace. |
Acte 1, sc. 6, MADAME BLANDINEAU, phrase 1 |
17 | LISETTE |
Voilà une maîtresse femme, Monsieur, et qui met votre maison sur un bon pied. |
Acte 1, sc. 7, LISETTE, phrase 1 |
18 | LISETTE |
Faire une espèce de Maître d'hôtel d'un Maître Clerc ? |
Acte 1, sc. 7, LISETTE, phrase 2 |
19 | LISETTE |
Mais, voici une petite personne qui l'est encore plus que lui, quoique son malheur soit d'une autre nature. |
Acte 1, sc. 7, LISETTE, phrase 3 |
20 | ANGÉLIQUE |
Quelques jours avant notre départ, il te souvient que nous le vîmes dans ta chambre ; il s'y rendit une heure plus tard que de coutume, il y demeura beaucoup moins, il était chagrin, inquiet, interdit, embarrassé : il commençait à ne me plus aimer, Lisette, et l'absence l'a fait m'oublier tout à fait. |
Acte 1, sc. 8, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
21 | LISETTE |
L'une avait assez de penchant pour lui, à la vérité : mais elle ne voulait pas qu'il en eût pour vous. |
Acte 1, sc. 8, LISETTE, phrase 1 |
22 | LOLIVE |
Une très haute sottise : épouser votre tante. |
Acte 1, sc. 9, LOLIVE, phrase 1 |
23 | LOLIVE |
Si fait vraiment, ce n'est pas celle qui a son mari, c'est celle qui est veuve, Madame la Greffière ; et j'ai ici une lettre pour elle que je m'en vais lui rendre au plus vite. |
Acte 1, sc. 9, LOLIVE, phrase 1 |
24 | ANGÉLIQUE |
Une lettre pour elle ! |
Acte 1, sc. 9, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
25 | LISETTE |
Vous ferez fort bien de vous emparer de luI. On reprend son bien où on le trouve, une fois. |
Acte 1, sc. 10, LISETTE, phrase 1 |
26 | LA GREFFIÈRE |
Je suis jeune aussi, Monsieur le Magister. |
Acte 2, sc. 1, LA GREFFIÈRE, phrase 1 |
27 | LISETTE |
Voilà une famille bien sémillante ! |
Acte 2, sc. 3, LISETTE, phrase 2 |
28 | LA GREFFIÈRE |
Mais, vraiment, je les trouve admirables, elles m'empêcheront de m'élever, de faire fortune : ces Bourgillonnes-là sont si ridicules? |
Acte 2, sc. 3, LA GREFFIÈRE, phrase 1 |
29 | MADAME BLANDINEAU |
Je suis dans une colère? |
Acte 2, sc. 3, MADAME BLANDINEAU, phrase 2 |
30 | L'ÉLUE |
Et moi dans une rage. |
Acte 2, sc. 3, L'ÉLUE, phrase 1 |
31 | LISETTE |
Voilà cette grosse Marchande de laine de la rue des Lombards, qui, comme vous savez, n'est pas une bonne langue. |
Acte 2, sc. 3, LISETTE, phrase 2 |
32 | MADAME CARMIN |
Je viens de recevoir des nouvelles d'une affaire dont j'attendais la conclusion avec impatience ; elle est finie, il faut que je parte. |
Acte 2, sc. 4, MADAME CARMIN, phrase 2 |
33 | MADAME CARMIN |
Je quitte le négoce, je m'y suis enrichie, cela est au-dessous de moi à l'heure qu'il est ; j'achète une Charge à mon mari, je me fais Présidente. |
Acte 2, sc. 4, MADAME CARMIN, phrase 3 |
34 | LISETTE |
Voilà de belles fortunes. |
Acte 2, sc. 4, LISETTE, phrase 1 |
35 | MADAME CARMIN |
Ce n'est qu'une Charge de campagne, à la vérité, et dans une Élection d'une très petite Ville du côté d'Estampes : mais il y a de grands agréments, de grandes prérogatives. |
Acte 2, sc. 4, MADAME CARMIN, phrase 1 |
36 | MADAME CARMIN |
Il vivra content dans sa petite Ville, et moi à Paris, comme une Présidente. |
Acte 2, sc. 4, MADAME CARMIN, phrase 4 |
37 | LA GREFFIÈRE |
Et moi, comme une Comtesse. |
Acte 2, sc. 4, LA GREFFIÈRE, phrase 1 |
38 | LISETTE |
Au bout du compte, voilà de belles fortunes ! |
Acte 2, sc. 4, LISETTE, phrase 2 |
39 | LISETTE |
Une femme placée, une femme en Charge. |
Acte 2, sc. 4, LISETTE, phrase 3 |
40 | MADAME BLANDINEAU |
Je n'y puis plus tenir, je suis au désespoir ; Monsieur Blandineau en achètera une qui m'ennoblisse, ou je ne le veux voir de ma vie. |
Acte 2, sc. 4, MADAME BLANDINEAU, phrase 1 |
41 | LISETTE |
Courage, Madame, voilà le champ de bataille qui vous demeure, et il faut qu'il crève une douzaine de Bourgeoise de cette affaire-ci. |
Acte 2, sc. 5, LISETTE, phrase 1 |
42 | LA GREFFIÈRE |
C'est une affaire jugée en dernier ressort dans mon imagination ; il n'y a point d'appel à cela. |
Acte 2, sc. 6, LA GREFFIÈRE, phrase 2 |
43 | LA GREFFIÈRE |
Quand j'ai pris une fois mon parti, je n'en reviens jamais, demandez à Lisette. |
Acte 2, sc. 6, LA GREFFIÈRE, phrase 3 |
44 | LISETTE |
Oh, pour cela non, c'est une des plus grandes perfections de Madame. |
Acte 2, sc. 6, LISETTE, phrase 1 |
45 | LA GREFFIÈRE |
Les temps sont changés, Monsieur Naquart, j'étais une sotte, une enfant, une imbécile : il est vrai, je m'en souviens, j'avais pour vous une heureuse faiblesse ; et si j'en avais été crue, je serais veuve de vous à l'heure qu'il est. |
Acte 2, sc. 6, LA GREFFIÈRE, phrase 1 |
46 | LA GREFFIÈRE |
C'est un jeune homme qui lui résistera davantage. |
Acte 2, sc. 6, LA GREFFIÈRE, phrase 2 |
47 | LA GREFFIÈRE |
Mais si vous avez tant d'envie de m'appartenir, Monsieur Naquart, épousez ma nièce Angélique, c'est une autre moi-même, je vous la donne. |
Acte 2, sc. 6, LA GREFFIÈRE, phrase 2 |
48 | MONSIEUR BLANDINEAU |
Vous épouseriez ce jeune homme qui était amoureux d'Angélique ? |
Acte 2, sc. 6, MONSIEUR BLANDINEAU, phrase 1 |
49 | LA GREFFIÈRE |
Oui, vous dis-je, je lui vole son amant : Monsieur Naquart est le mien, je le renvoie à elle, ce ne sera qu'une espèce de troc : et tu lui feras entendrez, Lisette, que je lui donne plus que je ne lui dérobe. |
Acte 2, sc. 6, LA GREFFIÈRE, phrase 1 |
50 | LA GREFFIÈRE |
Me dédire, moi, Monsieur Naquart, moi me dédire, une Comtesse manquer de parole ! |
Acte 2, sc. 7, LA GREFFIÈRE, phrase 1 |
51 | MONSIEUR BLANDINEAU |
Son extravagance est au plus haut point, et je vous avertis que je ne souffrirai point qu'elle épouse ce jeune homme-là. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR BLANDINEAU, phrase 1 |
52 | CLAUDINE |
Madame l'élue est avec elle qui fait tout comme elle ; elles s'asseyent, elles se lèvent, elles se tourmentent, elles se lamentent ; elles m'ont donné chacune deux soufflets, parce que je ne pouvais m'empêcher de rire. |
Acte 2, sc. 9, CLAUDINE, phrase 1 |
53 | LE COMTE |
Laissez-moi céder pour un temps à notre mauvaise fortune, pour nous en assurer une meilleure ; Nous sommes jeunes l'un et l'autre, votre tante n'a que très peu de temps à vivre. |
Acte 3, sc. 1, LE COMTE, phrase 2 |
54 | ANGÉLIQUE |
Viens m'aider à le rendre raisonnable : il s'obstine à vouloir épouser ma tante, pour faire fortune. |
Acte 3, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 3 |
55 | LISETTE |
Ce Procureur-là s'est emparé d'une partie de votre bien, il peut bien s'emparer aussi de votre maîtresse. |
Acte 3, sc. 2, LISETTE, phrase 2 |
56 | ANGÉLIQUE |
Ne faut-il pas céder à la mauvaise fortune ? |
Acte 3, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
57 | ANGÉLIQUE |
Nous sommes jeunes l'un et l'autre, et je serai veuve aussitôt que vous, pour le moins. |
Acte 3, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
58 | NAQUART |
Comme je suis occupé à une affaire qui vous regarde, je suis bien aise de vous entretenir quelques moments avant de la mettre en état d'être terminée. |
Acte 3, sc. 3, NAQUART, phrase 1 |
59 | LISETTE |
Voilà une déclaration fort obligeante. |
Acte 3, sc. 3, LISETTE, phrase 1 |
60 | NAQUART |
Je vous y ferai rentrer d'une autre manière, si vous voulez suivre mes conseils. |
Acte 3, sc. 4, NAQUART, phrase 1 |
61 | NAQUART |
Vous le deviez gagner tout d'une voix : mais il ne se trouve que de jeunes Juges à une audience, et nous plaidons contre une jolie femme, le moyen d'avoir raison ! |
Acte 3, sc. 4, NAQUART, phrase 1 |
62 | LE COMTE |
Une riche veuve me tend les bras, il faut m'y jeter sans réflexion. |
Acte 3, sc. 4, LE COMTE, phrase 2 |
63 | LE COMTE |
Il ne dépend pas de moi de ne me point attacher à vous, Madame ; une nécessité indispensable m'y réduit. |
Acte 3, sc. 5, LE COMTE, phrase 1 |
64 | LE COMTE |
Voilà une maîtresse folle, dont je suis déjà bien fatigué. |
Acte 3, sc. 5, LE COMTE, phrase 1 |
65 | LA GREFFIÈRE |
C'est une petite Fête galante dont je veux régaler votre arrivée, un Divertissement de Village que je vous ai fait préparer |
Acte 3, sc. 6, LA GREFFIÈRE, phrase 1 |
66 | LE COMTE |
Cela est d'une belle âme assurément ; et pendant que vous donnerez vos soins aux préparatifs de votre Fête, permettez-moi d'aller aussi donner les miens à une petite affaire qui m'in quiète, et qui ne me laisse pas l'esprit dans une entière liberté. |
Acte 3, sc. 6, LE COMTE, phrase 1 |
67 | MADAME BLANDINEAU |
Ma chère soeur, que je vous embrasse, je n'ai plus de chagrin, plus de rancune contre vous. |
Acte 3, sc. 8, MADAME BLANDINEAU, phrase 1 |
68 | MADAME BLANDINEAU |
Oui, ma chère Comtesse, c'est une affaire faite. |
Acte 3, sc. 8, MADAME BLANDINEAU, phrase 1 |
69 | LE MAGISTER |
Tout notre monde est là, Madame ; mais comme vela Monsieu le Tabellion qui viant avec une grosse compagnie vous apporter à signer queuque chose ; afin de n'être pas interrompus, et de pas interrompre, j'attendrons que cela soit fait, si bon vous semble. |
Acte 3, sc. 9, LE MAGISTER, phrase 1 |
70 | LISETTE |
Vous serez Comtesse une heure plus tard. |
Acte 3, sc. 10, LISETTE, phrase 3 |
71 | LISETTE |
Vous avez tort de disputer, Madame, il le sait mieux que vous ; c'est lui qui a fait les Contrats, une fois. |
Acte 3, sc. 10, LISETTE, phrase 1 |
72 | NAQUART |
C'est un quiproquo, Madame, une méprise, et cela sera difficile à rectifier. |
Acte 3, sc. 10, NAQUART, phrase 1 |
73 |
PREMIÈRE PAYSANNE |
Que de jeunesse ! |
Acte 4, sc. 1, v. 7 |
74 |
UN PAYSAN |
De jeunes fillettes, |
Acte 4, sc. 1, v. 20 |