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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | PARTHÉNICE |
Ne crois pas toutefois que ces plaintes que je donne ? la rigueur de ton changement, naissent en moi du dessein de m'opposer au contentement de C?linde, ni du regret de perdre un captif qui a fait des efforts pour sortir de sa prison ; fais si tu veux que cette Aurore qui semble rougir de mon d?guisement, ou plut?t de ton inconstance, compte sur la bouche de C?phale, les baisers que tu as cueillis sur les leurres de celle qui te poss?de maintenant, oblige la renomm?e ? reprendre pour l'amour d'elle le premier usage de ses ailes et de sa voix, afin qu'elle apprenne ? tout le monde, qu'il n'est point d'homme plus heureux que Floridan, ni de beaut? plus aim?e que C?linde, tout cela ne sera pas une mati?re ? nourrir le feu de ma fureur ; mais veux-tu conna?tre ce qui rend ma douleur incapable de rem?de, h?las ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
2 | FLORIDAN |
Vous savez, Madame, sous quelles lois je respire aujourd'hui, et que depuis la mort de celui ? qui je dois toute la gloire de ma naissance, une m?re a pris tant d'autorit? sur moi qu'il ne m'est pas seulement permis de murmurer contre les ordonnances qu'elle me veut prescrire. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
3 | FLORIDAN |
H?las, sur ce point mon amour fit des efforts incroyables, mais je combattis toujours inutilement, car en fin il me fut impossible de vaincre son obstination ; et lorsque je la pressai de me dire quel sujet lui faisait plut?t rechercher l'alliance de C?linde que la v?tre, voici ? peu pr?s le discours qu'elle me tint. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
4 | FLORIDAN |
Floridan, me dit-elle, j'aime Parth?nice et l'estime l'une des plus vertueuses filles qui furent jamais, d'autant mieux qu'?tant rest?e Orpheline en l'?ge de six ou sept ans, ses actions toutefois ont donn? depuis de si grandes preuves de sagesse et de vertu, que la m?disance m?me n'a jamais os? s'y attacher : mais en cela C?linde ne lui c?de pas, et bien qu'entre leur ?ge, leur extraction et leur beaut? il se trouve un rapport admirable, je veux que tu saches qu'entre leurs biens, il n'y a nulle sorte de proportion. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
5 | FLORIDAN |
Or mon fils, ajouta-t-elle, tu n'ignores pas ce que peut aujourd'hui ce m?tal, cet Or que les hommes ont ?t? cherch? jusques dans les entrailles de la terre ; tu sais qu'en ce Si?cle perverti on ne fait ?tat que de ceux qui se vantent d'un nombre de tr?sors amass?s, et que le plus honn?te homme du monde para?trait sot sous le visage de la pauvret? : l'Or ouvre des portes qui r?sisteraient ? la foudre des canons, et enfin il a le pouvoir, tant notre imagination en est bless?e, de faire quelquefois asseoir des b?tes dans le tr?ne m?me des Dieux : c'est pour cela que je te conseille de suivre la maladie du temps, et de prendre plut?t C?linde riche, que Parth?nice, avecque peu de biens. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
6 | PARTHÉNICE |
Mais perfide, mais trompeur, si tu veux d'un seul coup arr?ter mon bras et ma r?solution, ou quitte le funeste dessein qui te fait consentir ? ce changement, ou toi-m?me ex?cute ce que ta trahison me va forcer d'entreprendre, plonge dans mon sein ce fer qui n'est pas plus dur ni plus insensible que toi, aussi bien ma seule mort te peut dispenser de tes promesses ; que si autrefois une seule goutte de mon sang a pu te rappeler du tr?pas ? la vie, qui t'oblige ? le m?priser maintenant que prodigue de ce bien je ne m'en veux pas r?server une seule goutte ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
7 | FLORIDAN |
Mais puisqu'il m'est permis d'user envers vous du droit des vainqueurs, je vais appendre cette ?p?e sur un Autel consacr? ? l'Amour : que si l'on entreprend de vous faire quelque outrage, servez-vous de ce que la nature a donn? si avantageusement ? votre sexe, qui n'a besoin pour assujettir les hommes, d'employer d'autres armes que celles de ses yeux. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
8 | PARTHÉNICE |
J'arracherai ? la Discorde le plus cruel de tous ses flambeaux ; et prenant pour compagnes la Haine et la Jalousie, je ferai que ces deux pestes infecteront l'esprit de C?linde et le tien. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 9 |
9 | PARTHÉNICE |
Allons plut?t nous ?claircir de cette doute, et chercher ? ma disgr?ce un rem?de moins violent, j'aurai toujours assez de temps pour recourir aux extr?mes, et quelques accidents que la fortune me pr?pare, elle ne saurait m'interdire de mourir quand il me plaira : aussi bien on entend d?j? force bruit par les rues, les paysans vont au travail, tous les marchands ouvrent leurs boutiques ; et il semble que le Soleil se h?te pour me venir accuser sous cet habit, d'un changement presque aussi punissable, que celui de Floridan. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 12 |
10 | AMINTOR |
Page, des si?ges ; Madame, mettez-vous ? votre aise : d?sormais notre ?ge nous prescrit cette n?cessit? : et je pense que pour nous montrer que nous devrions quelquefois nous lasser de vivre, nos jambes sont les premi?res qui se lassent de nous soutenir. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
11 | DORICE |
J'admire en vous cette vertu, presque aussi rare en notre si?cle, que le Ph?nix dont l'antiquit? nous a cont? tant de merveilles : donc pour ne trahir pas votre d?sir, ni mon humeur, un mot vous ouvrira mon ?me, et vous apprendra que le principal sujet de ma visite, est de vous offrir mon fils Floridan pour gendre, et de le donner ? C?linde pour ?poux. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
12 | DORICE |
? consentement qui m'oblige ; ? promesse en faveur de laquelle je vous embrasse mille fois : votre parole que je tiens plus inviolable qu'un voeu qui serait fait ? quelque Divinit?, approche si fort mes esp?rances de leur effet, qu'? peine que je ne les prenne pour une chose m?me : toutefois certain scrupule m?le encore quelque amertume parmi les douceurs de ce bien, qui est que C?linde, peut-?tre engag?e ailleurs d'affection, ne rendra pas ses d?sirs conformes aux n?tres. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
13 | AMINTOR |
Comme il ne faut jamais douter du jour quand le Soleil est lev?, la raison de cela c'est que comme il est impossible que la nuit et le Soleil puissent compatir ensemble, aussi ne voit-on jamais qu'une fille bien n?e soit capable d'autres inclinations que de celles que lui doivent prescrire ceux de qui elle d?pend. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
14 | AMINTOR |
Croyez-moi, Dorice, si les p?res avaient rel?ch? de leur s?v?rit? sur ce point-l?, on verrait d'extr?mes d?sordres dans les familles ; d'autant mieux que le premier fris?, le premier poudr?, qui donnerait dans la vue d'une fille, en ferait presque aussit?t sa femme que sa Ma?tresse. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
15 | AMINTOR |
Outre que, si je ne me trompe, nous formons cette dispute inutilement, puisque C?linde, libre de tout int?r?t, aura sans doute pour Floridan l'inclination qu'une honn?te fille est capable de ressentir ; et quand cela ne serait pas, c'est ? faire ? une premi?re nuit. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
16 | AMINTOR |
Jamais une fille n'oublie celui qui a cueilli cette premi?re fleur : et quand m?me pour en jouir il aurait commis un crime, t?t ou tard le pardon en ?loigne le ch?timent. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase |
17 | AMINTOR |
Sur ce sujet en attendant que C?linde ach?ve de s'habiller, je vous r?citerai un effet ?trange, et qui arriva en Italie au voyage que j'y fis pour apprendre mes exercices suppos? que cela ne vous ennuie point. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
18 | AMINTOR |
En ce temps-l? Parth?nop? ?tait arriv?e dans son neuvi?me mois, de sorte que par une rencontre presque miraculeuse, elle mit un fils au monde le jour m?me que le p?re en devait sortir ; et ? peine cette petite cr?ature eut vu la clart?, que son int?r?t faisant un effort sur l'esprit de la m?re, elle commen?a de craindre qu'il y e?t de l'infamie pour lui, si on venait ? lui reprocher d'?tre sorti d'un p?re que l'ignominie aurait accompagn? en la mort. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 9 |
19 | AMINTOR |
C'est assez que vous sachiez que Parth?nop?, touch?e sans doute du ressentiment dont je vous parlais tant?t, et ne pouvant sortir du lit, elle envoya aux pieds du Vice-roi le petit enfant qui par ses cris semblant d?plorer le tr?pas de son p?re, imp?tra la gr?ce qui n'avait ?t? interdite ? Cl?andre, qu'? faute que Parth?nop? se p?t r?soudre ? lui pardonner : de sorte que ce dernier point ayant ?t? obtenu, Cl?andre re?ut avec la vie, une preuve de la bonne volont? de sa Ma?tresse, avec laquelle il finit heureusement ses jours. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 12 |
20 | AMINTOR |
Nous ne parlons pas ici de cette ob?issance commune qui regarde les commandements de petite importance, mais de celle qui fait qu'on se porte aveugl?ment ? tout ce qui est prescrit par une personne qui en a l'autorit?. |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 1 |
21 | DORICE |
Je vous en laisse le soin, et en attendant que j'aie l'honneur d'apprendre de vos nouvelles, j'entretiendrai Floridan de ce qu'il doit faire sur ce sujet, adieu. |
Acte 1, sc. 3, DORICE, phrase 1 |
22 | PHILINDRE |
Outre cela, d'o? me direz-vous que soient produits tant de transports, tant de d?sirs d?r?gl?s, tant de mouvements incertains, tant de discours qui meurent presque aussit?t dans la bouche, qu'ils sont form?s dans le penser ; et enfin, cet effroyable Monstre de Jalousie, si ce n'est de l'amour ? |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase |
23 | LUCIDOR |
En effet tu reconnais aussi bien que moi les bonnes qualit?s qu'elle poss?de, tu sais qu'elle est belle jusqu'au point de ne pouvoir ?tre vue d'un homme sans me faire incontinent un rival ; et cependant, oublieuse en ma faveur de l'exc?s de ses m?rites, comme je prends plaisir de la voir triompher de mes d?sirs, elle est bien aise que je me vante d'?tre Roi de ses pens?es. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 7 |
24 | PHILINDRE |
Qui conna?tra la valeur et les gr?ces de Lucidor, ne doutera jamais de la passion de C?linde ; et quand vous ne m'auriez pas fait l'honneur de reposer sur ma fid?lit? les principaux accidents qui vous sont arriv?s, j'aurais toujours tir? de vos cha?nes une preuve infaillible de sa captivit?. |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase 1 |
25 | CÉLINDE |
Cet Oracle que tu viens consulter est le m?me qui depuis une heure a prononc? contre toi un arr?t plus rude que mille morts ; et cette p?leur que tu remarques en moi, est bien un t?moignage de ma douleur, mais elle est aussi une preuve de ma d?faite : car pour ne retenir pas davantage ton esprit en suspens, je te dirai que je viens de rendre un combat, o? au lieu de sang j'ai vers? une infinit? de larmes : j'avais pour partie et pour ennemi celui qui est mon tout, et que la Nature m'ordonne de ch?rir par-dessus tout le reste des hommes. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
26 | LUCIDOR |
Il reste, afin que je ne meure pas sans quelque contentement, que j'aime arracher le coeur de mon rival, et en retirer votre image dont il ne fut jamais digne de garder l'impression, un m?me coup punira sa t?m?rit?, et contentera ma vengeance : apr?s cela je donnerai mon sein au m?me fer qui aura fait ses plaies, afin qu'il vous sacrifie les derni?res heures de celui qui pour toute la r?compense de ses services, se voit aujourd'hui contraint de vous dire un ?ternel adieu. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
27 | CÉLINDE |
Je te commande en premier lieu de n'entreprendre rien contre Florian, puisque tu sais bien qu'ayant ignor? ta passion, il a pu m'aimer sans te faire une injure : en second lieu, que tu ne cherches jamais l'occasion de te pr?valoir de mon amour au pr?judice de mon honneur ; et enfin de ne me demander jamais d'autre preuves de mon affection que ma parole. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 2 |
28 | LUCIDOR |
Que j'embrasse vos genoux, et que j'adore avec humilit? celle que mes douleurs ont touch?e, et de qui la bont? prend un soin particulier de ma vie. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
29 | CÉLINDE |
Je t'ai dit qu'Amintor a destin? que j'?pouse Floridan, mais tu sauras qu'il ne m'en a pas encore prescrit le temps. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 2 |
30 | CÉLINDE |
Mais pour ne te laisser pas sans quelques preuves de la continuation de mon amour, je veux que tu prennes pour toi toutes les bonnes paroles que je lui donnerai, et que tu t'imagines, qu'au lieu de Floridan c'est Lucidor que j'entretiens ; ainsi sous cet artifice nous pourrons nourrir un feu dont les autres n'auront que la fum?e. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 5 |
31 | PARTHÉNICE |
Afin que vous ne m'accusiez pas d'?tre paresseuse ? m'acquitter de mon devoir, je viens des premi?res me r?jouir avecque vous d'une nouvelle qui vous touche, et que j'ai apprise seulement depuis aujourd'hui. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
32 | PARTHÉNICE |
Cette feinte ne vous sied pas mal, et je ne la condamnerais pas pour tout autre que pour moi ; mais ?tant ce que je suis, et ne voyant ici personne qui nous puisse ?tre suspecte, je ne puis que je ne bl?me votre amiti?, de quoi elle me cache l'acquisition d'un serviteur qui doit bient?t prendre la qualit? de ma?tre. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
33 | CÉLINDE |
Je ne comprends pas encore ce que vous voulez que je sache, et je pense qu'il faudra que vous vous en expliquiez un peu plus ouvertement. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
34 | PARTHÉNICE |
Je r?sistai bien quelque temps aux artifices par lesquels je croyais qu'il voul?t surprendre ma libert?, mais enfin, m'?tant persuad?e qu'il m'aimait v?ritablement, je ne pus m'emp?cher de lui t?moigner que je l'aimais aussi. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 6 |
35 | PARTHÉNICE |
Je ne sais si son feu ressemblait ? ceux qu'un peu de cire nourrit, et que la quantit? suffoque ; mais j'y trouve de l'apparence, puisqu'il ne m'a quitt?e que lorsque mes caresses plus ardentes lui ont donn? toutes les preuves d'amiti? qu'il pouvait exiger de ma vertu. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 10 |
36 | CÉLINDE |
Ce serait en vain que vous et moi prendrions tant de soin, il est ? Lu... allum? depuis longtemps. |
Acte 2, sc. 4, CÉLINDE, phrase 1 |
37 | PARTHÉNICE |
C'est le propre d'un esprit brouill? de ne s'expliquer pas clairement. |
Acte 2, sc. 4, PARTHÉNICE, phrase 1 |
38 | FLORIDAN |
Puisse le Ciel punir ma t?m?rit? des plus grands supplices qui furent jamais invent?s ? la ruine des criminels, si j'aspire ? d'autres faveurs que celle que l'honneur me prescrit ; les lois de mon amour se conforment ? celles de mon devoir, et quand j'oublierai le respect que je dois ? C?linde, je prie les Dieux qu'ils ?tent de ma m?moire le souvenir m?me de mon nom. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
39 | FLORIDAN |
Je veux dire, Madame, que ces preuves d'une m?diocre inclination, sont une r?compense due ? tous ceux dont l'?me desquels votre beaut? fera quelques blessures ; mais pour moi de qui la passion a paru dans une recherche, qui ayant ?t? re?ue, me promet un triomphe ?ternel, pardonnez-moi si je dis que la seule parole est une faveur petite, et qu'elle est peut-?tre moins une marque de votre flamme que de votre froideur. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
40 | CÉLINDE |
Et pl?t au Ciel que sans offenser mon devoir, je pusse lui en donner des preuves aussi fortes que je sais que ma passion est v?ritable, je pense que mes caresses pr?viendraient ses d?sirs : mais puisqu'en l'?tat o? je suis il faut qu'il se contente de ma parole, je veux pour la rendre plus inviolable, que Lucidor en soit irr?prochable t?moin. |
Acte 2, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
41 | FLORIDAN |
Entreprendre de vous faire des remerciements dignes d'une gr?ce si particuli?re, ce ne serait pas moins tenter que l'impossible ; mais il me semble que je vois approcher Amintor, trouvez bon, Madame, que je m'acquitte de ce que je lui dois. |
Acte 2, sc. 5, FLORIDAN, phrase 1 |
42 | AMINTOR |
Sus donc, C?linde, allez de bonne heure mettre ordre ? tout ce qu'il faut, allez-vous faire donner les clefs de ma garde-robe, de tout temps assez bien pourvue d'une grande diversit? d'habits ; fouillez tout, renversez tout, je vous le permets, ? condition qu'on ne parle que de jouer et de se r?jouir ; cependant je prendrai le soin d'en avertir Dorice, et d'y convier nos plus intimes amis. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 1 |
43 | AMINTOR |
Je les ai laiss?s qu'ils ?taient presque achev?s d'habiller, je pense qu'ils commenceront bient?t ; cependant prenons les si?ges les plus commodes pour les voir avecque attention : entre amis les plus petites c?r?monies sont un grand crime, mettez-vous o? vous croirez ?tre le mieux. |
Acte 3, sc. 1, AMINTOR, phrase 1 |
44 |
GOTHOMEL |
H?tons notre retour on nous pourrait surprendre |
Acte V1, sc. 2, v. 107 |
45 |
HOLOFERNE |
Vous mangerez le coeur de vos propres enfants, |
Acte V1, sc. 3, v. 158 |
46 |
OSIAS |
Prends piti? de ton peuple, exauce nos pri?res, |
Acte V2, sc. 1, v. 211 |
47 |
HOLOFERNE |
Et si quelque d?sir te presse de me voir, |
Acte V2, sc. 3, v. 250 |
48 |
HOLOFERNE |
Ne peut faire un effort pour rompre sa prison |
Acte V3, sc. 1, v. 258 |
49 |
HOLOFERNE |
Et l'Amour prend chez moi le titre de fureur. |
Acte V3, sc. 1, v. 262 |
50 |
L'EUNUQUE |
Vivra sous quelques lois que ton feu lui prescrive, |
Acte V3, sc. , v. 280 |
51 |
JUDITH |
Mais dans son propre sang, je le dis, et le jure |
Acte V3, sc. 3, v. 296 |
52 |
JUDITH |
Ce Dieu dont la bont? prend soin de ma personne ? |
Acte V3, sc. 3, v. 312 |
53 |
HOLOFERNE |
D'avoir presque noy? mes forces dans le vin, |
Acte V3, sc. 4, v. 338 |
54 | CÉLINDE |
Apprends, Floridan, ce que peuvent sur moi l'Amour et la Tyrannie. |
Acte V3, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
55 | PARTHÉNICE |
Allons, mon ?me, allons apprendre ce que le Ciel a destin? de nous en la personne de Floridan ; allons consulter sa plaie, afin que si le coup est mortel, il nous puisse ?tre ? tous deux ?galement funeste. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
56 | PARTHÉNICE |
C'est ? mes pri?res que je dois imputer la cause de sa mort, elles ont sollicit? votre courage, elles ont donn? la premi?re nourriture au feu de votre fureur, et si quelqu'un doit ?tre ch?ti? pour ce forfait, on ne s'en doit prendre qu'? Parth?nice : et pourtant C?linde et Lucidor languissent ? cette heure sous des m?mes fers, et quelque opinion que j'aie d'?tre coupable, je ne vois personne qui se pr?sente pour me punir. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 15 |
57 | PARTHÉNICE |
N'est-ce point qu'il faut que mes mains suppl?ent ? ce d?faut, et qu'elles servent de Bourreaux pour ex?cuter l'arr?t de mon propre jugement qui me condamne ? |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 16 |
58 | PARTHÉNICE |
Courage, Parth?nice, ta fureur n'a point ici de t?moins : toutefois me voici d?j? proche de son logis, diff?rons pour un peu l'ex?cution de ce dessein, je saurai toujours bien prendre le temps de me mettre au m?me ?tat o? sa blessure l'aura r?duit. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 19 |
59 | FLORIDAN |
Je ne saurais croire qu'un si l?che dessein ait occup? la pens?e d'un Gentilhomme : quoi que c'en soit, cela m'apprend que je ne dois rien esp?rer de C?linde, et que pour ?tre sage je n'y devais rien d?sirer ; ma conscience m'en a parl? souvent, mais, Madame, vous avez autrement dispos? de mes volont?s. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
60 | PARTHÉNICE |
Apr?s avoir ?t? t?moin de la blessure de Floridan, il m'a sembl? juste d'en venir apprendre le succ?s ; outre qu'un devoir particulier m'obligeait ? vous t?moigner la part que je prends en votre d?plaisir. |
Acte 4, sc. 2, PARTHÉNICE, phrase 1 |
61 | PARTHÉNICE |
Ah Floridan ne me pressez pas de commettre cette injustice, vous vivrez au-del? des si?cles, si vous ne mourez que par mon consentement. |
Acte 4, sc. 2, PARTHÉNICE, phrase 1 |
62 | LUCIDOR |
Et toutefois quelque funeste que soit la pens?e qui me parle des malheurs o? je me vois plong?, je vous prends ? t?moins si elle a su d?rober ? mon ?me un faible soupir seulement. |
Acte 4, sc. 3, LUCIDOR, phrase 2 |
63 | CÉLINDE |
Or que j'aie eu raison d'en faire le dessein, tu en as d?j? su quelque chose, mais pour t'en apprendre le dernier secret, je n'ai qu'? te dire, que cependant que je m'habillais pour repr?senter, sur ce Th??tre, une action qui ne devait ?tre tragique qu'en apparence, mon p?re est venu m'assurer qu'il voulait que le soir m?me mon mariage se consomm?t avecque Floridan. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 4 |
64 | LUCIDOR |
J'aime trop ta conservation pour te faire rien entreprendre o? ta vie coure quelque p?ril ; et puis, il serait inutile de se travailler pour me tirer d'un lieu o? je me suis enferm? volontairement. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
65 | LUCIDOR |
Mais, cher ami, si tu veux m'obliger ? l'extr?me, tiens, voil? la clef de mon cabinet, tu y trouveras un grand miroir, prends la peine de l'apporter ici. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 2 |
66 | LUCIDOR |
Te voil? presque o? il faut, avance seulement un petit pas, et porte le miroir un peu sur ta main gauche ; ? que tu es bien, prends garde que nous ne soyons aper?us, et pardonne, je te prie ? nos amoureux mouvements. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
67 | CÉLINDE |
Nullement, ou j'ai droit de t'accuser de la m?me chose, car je vois ton visage qui se meut ; mais je pense qu'? faute que le miroir soit ferme, il nous en prend comme ? ces hauts rochers de qui l'ombre ne laisse pas de se mouvoir sur les ondes ? cause du mouvement des flots. |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 1 |
68 | CÉLINDE |
Non non, Lucidor, ne crains point que je manque de r?solution pour affronter la mort la plus horrible ; et si tu prends la peine de bien ?tudier les traits qui sont dans mes yeux, tu seras contraint d'avouer qu'il est peu de personnes qui puissent porter dans les mis?res un coeur plus assur? que le mien. |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 2 |
69 | PHILINDRE |
Vous me surprenez dans l'effet d'une impatience naturelle ? notre nation ; c'est que je viens d'acheter ce miroir, et ne pouvant me donner le temps d'?tre chez moi pour juger de la bont? de sa glace, sachant qu'ici je n'?tais aper?u de personne, je m'amusais ? le consid?rer. |
Acte 4, sc. 5, PHILINDRE, phrase 1 |
70 | FLEURIMON |
Cela me fait souvenir d'une remarque que j'ai faite quelquefois en l'homme, et o? je n'ai pas trouv? un petit sujet d'?tonnement, c'est qu'il se voit si souvent, et a toutefois tant de peine ? se conna?tre : de l? proc?dent presque tous les maux dont nous sommes afflig?s ; et sans que j'en d?duise une quantit? d'exemples, la mort r?cente de Floridan en est une remarquable preuve. |
Acte 4, sc. 5, FLEURIMON, phrase 1 |
71 | FLEURIMON |
L'exc?s de sa douleur lui ?te presque le pouvoir de se soutenir ; il faut que je m'acquitte de ma commission, et qu'apr?s cela je le serve en ce qu'il m'ordonnera. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 1 |
72 | FLEURIMON |
Apr?s cela lui prenant la main toute froide et glac?e, et la portant tant?t ? sa bouche, tant?t ? ses yeux, ch?re main, a-t-elle dit, quelque insensible que tu sois, re?ois les discr?tes non pas les derni?res marques de mon amour, bient?t mon ressentiment t'en donnera d'autres ; et en attendant, souffre que je me revanche en quelque sorte apr?s ta mort des devoirs qui me furent rendus durant ta vie. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 3 |
73 | ALCANDRE |
Mais qu'on am?ne ces accus?s, afin que je voie si leur confession ajoutera quelque chose aux preuves que j'ai pour les convaincre. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 2 |
74 | ALCANDRE |
Ah si jamais j'eus quelque sujet de porter envie ? la condition de ceux qui vivaient durant l'innocence du premier ?ge, c'est depuis que la voix d'un peuple m'a ?lu souverain Magistrat pour pr?sider en ce tr?ne o? la Justice tient son empire, et pour y prononcer les D?crets des Dieux en faveur des innocents, ou ? la ruine des coupables ; car alors nulles actions ne pouvant porter le nom de crime, la n?cessit? de les punir n'avait pas introduit l'usage des Juges, et la malice des hommes n'avait point fait ?tablir de lois pour r?fr?ner les vices, puisque ces Monstres n'avaient pas encore vu le jour. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 3 |
75 | DORICE |
De croire aussi qu'elle put autoriser de quelques excuses l'?normit? de sa trahison, c'est une chose que je ne crois pas possible, vu qu'en mati?re d'homicides et d'assassinats, nos lois sont si justes qu'elles condamnent m?me les premiers mouvements : et quand bien une si violente fureur pourrait ?tre pardonn?e, je remontre qu'en l'action de C?linde cette excuse ne se rencontre pas, puisque Lucidor, avouant d'avoir conseill? cette perfidie, il fait conna?tre qu'il y a eu de l'espace entre le dessein et l'ex?cution. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 5 |
76 | LUCIDOR |
Oui si l'ombre de Floridan pouvait ?tre consult?e, elle dirait bient?t qui de C?linde et de moi, doit ?tre puni comme coupable, ou conserv? comme innocent, elle vous apprendrait, grand Alcandre, que puisqu'il ?tait fatal ? Floridan de mourir pour elle, il n'importait que ce f?t d'un coup de sa main ou de ses yeux ; mais que ma seule jalousie ayant tram?e cette trahison, on s'en doit prendre ? moi comme ? la premi?re cause : en effet on n'a pas accoutum? de rompre le fer qu'un assassin a tremp? dans le sang de son fr?re, on s'attaque au meurtrier ; ainsi on doit ?pargner C?linde, puisque contrainte de c?der ? la force de mes persuasions, elle n'a servi en cet homicide, que d'instrument ? ma cruaut?. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
77 | LUCIDOR |
Premi?rement, on ne lui peut faire un outrage sans offenser les Dieux, qui verraient en ce moment d?truire le plus parfait de leurs ouvrages et puis, ? le dire sainement, la seule affection qu'elle me porte a fait toute son offense ; de sorte que n'ayant tu? Floridan que pour l'amour de moi, il faut n?cessairement inf?rer que je suis la principale cause de cet homicide. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 2 |
78 | DORICE |
Maintenant que ma feinte est all?e jusqu'o? je la voulais porter pour mon contentement, je me jette ? vos pieds, grand Alcandre, pour obtenir un pardon de quoi j'ai abus? de votre charge, et manqu? en quelque sorte au respect que je dois ? votre qualit? : la crainte d'?tre parjure m'a donn? la hardiesse de l'entreprendre, outre que j'ai cru que le plaisir dont cet accident devait ?tre suivi contribuerait ? me faire avoir la gr?ce que je vous demande. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 5 |
79 | FLEURIMON |
Seigneur, puisque cela regarde ma charge je prendrai la hardiesse de vous en ?claircir. |
Acte 5, sc. 3, FLEURIMON, phrase 1 |
80 | FLEURIMON |
Dieu merci, nos rem?des ont arr?t? ce mal, ainsi j'esp?re qu'en peu de jours ce Chevalier aura recouvert ses premi?res forces. |
Acte 5, sc. 3, FLEURIMON, phrase 3 |
81 | ALCANDRE |
As-tu pu vivre tant d'ann?es, sans apprendre qu'il est impossible d'assembler deux contraires dans un m?me sujet ? |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 2 |
82 | ALCANDRE |
Cependant contre les privil?ges de la Nature, tu as us? de force contre ton propre sang, et as voulu que les flammes de Floridan compatissent avecque les glaces de C?linde. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 3 |