n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | ÉRASTE |
Ne nous demandez point tous les ressorts que nous ferons jouer, vous en aurez le divertissement ; et comme aux comédies, il est bon de vous laisser le plaisir de la surprise, et de ne vous avertir point de tout ce qu'on vous fera voir, c'est assez de vous dire que nous avons en main divers stratagèmes tous prêts à produire dans l'occasion, et que l'ingénieuse Nérine et l'adroit Sbrigani entreprennent l'affaire. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 2 |
2 | NERINE |
Et une personne comme vous est-elle faite pour un Limousin ? |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 4 |
3 | SBRIGANI |
Monsieur, votre homme arrive, je l'ai vu à trois lieues d'ici, où a couché le coche ; et dans la cuisine où il est descendu pour déjeuner, je l'ai étudié une bonne grosse demie heure, et je le sais déjà par coeur. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
4 | SBRIGANI |
Pour sa figure, je ne veux point vous en parler, vous verrez de quel air la Nature l'a dessinée, et si l'ajustement qui l'accompagne y répond comme il faut : mais pour son esprit, je vous avertis par avance qu'il est des plus épais qui se fassent ; que nous trouvons en lui une matière tout à fait disposée pour ce que nous voulons, et qu'il est homme enfin à donner dans tous les panneaux qu'on lui présentera. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
5 | NERINE |
Madame, voilà un illustre, votre affaire ne pouvait être mise en de meilleures mains, et c'est le héros de notre siècle pour les exploits dont il s'agit : un homme qui vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galères ; qui au péril de ses bras et de ses épaules, sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles ; et qui, tel que vous le voyez, est exilé de son pays pour je ne sais combien d'actions honorables qu'il a généreusement entreprises. |
Acte 2, sc. 2, NERINE, phrase 1 |
6 | SBRIGANI |
Je suis confus des louanges dont vous m'honorez, et je pourrais vous en donner, avec plus de justice, sur les merveilles de votre vie ; et principalement sur la gloire que vous acquîtes, lorsqu'avec tant d'honnêteté vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune Seigneur étranger que l'on mena chez vous ; lorsque vous fîtes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille ; lorsqu'avec tant de grandeur d'âme, vous sûtes nier le dépôt qu'on vous avait confié ; et que si généreusement on vous vit prêter votre témoignage à faire pendre ces deux personnages qui ne l'avaient pas mérité. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
7 | SBRIGANI |
Je veux bien épargner votre modestie ; laissons cela ; et pour commencer notre affaire, allons vite joindre notre provincial, tandis que de votre côté vous nous tiendrez prêts au besoin les autres acteurs de la comédie. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
8 | ÉRASTE |
Au moins, Madame, souvenez-vous de votre rôle ; et pour mieux couvrir notre jeu, feignez, comme on vous a dit, d'être la plus contente du monde des résolutions de votre père. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
9 | SBRIGANI |
Ma foi, voici notre homme, songeons à nous. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
10 | NERINE |
Ah comme il est bâti ! |
Acte 2, sc. 2, NERINE, phrase 1 |
11 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voilà un homme raisonnable, celui-là. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
12 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Oui, gentilhomme limousin. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
13 | SBRIGANI |
Homme d'esprit. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
14 | SBRIGANI |
Je suis fâché, Monsieur, de voir recevoir de la sorte une personne comme vous, et je vous demande pardon pour la ville. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
15 | SBRIGANI |
Je vous ai vu ce matin, Monsieur, avec le coche, lorsque vous avez déjeuné ; et la grâce avec laquelle vous mangiez votre pain, m'a fait naître d'abord de l'amitié pour vous ; et comme je sais que vous n'êtes jamais venu en ce pays, et que vous y êtes tout neuf, je suis bien aise de vous avoir trouvé pour vous offrir mon service à cette arrivée, et vous aider à vous conduire parmi ce peuple, qui n'a pas parfois pour les honnêtes gens toute la considération qu'il faudrait. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
16 | SBRIGANI |
Si j'avais l'honneur d'être connu de vous, vous sauriez que je suis un homme tout à fait sincère. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
17 | SBRIGANI |
Vous regardez mon habit qui n'est pas fait comme les autres ; mais je suis originaire de Naples, à votre service, et j'ai voulu conserver un peu et la manière de s'habiller, et la sincérité de mon pays. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
18 | ÉRASTE |
Comment ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 6 |
19 | ÉRASTE |
Comment appelez-vous ce traiteur de Limoges qui fait si bonne chère ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
20 | ÉRASTE |
Comment est-ce que vous nommez à Limoges ce lieu où l'on se promène ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 3 |
21 | SBRIGANI |
Il y a cent choses comme cela qui passent de la tête. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
22 | SBRIGANI |
Voilà un homme qui vous aime fort. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
23 | ÉRASTE |
Dites-moi un peu des nouvelles de toute la parenté : comment se porte Monsieur votre... là... |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
24 | ÉRASTE |
Qui est si honnête homme ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
25 | ÉRASTE |
C'est ce que je voulais dire, Madame votre tante : comment se porte-t-elle ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
26 | ÉRASTE |
Hélas la pauvre femme ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
27 | ÉRASTE |
Comment l'appelez-vous ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
28 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous vîtes donc aussi la querelle que j'eus avec ce gentilhomme périgordin ? |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
29 | SBRIGANI |
C'est prudemment avisé. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
30 | SBRIGANI |
Nous sommes à vous tout à l'heure. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
31 | SBRIGANI |
Il a la mine d'être honnête homme. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
32 | L APOTHICAIRE |
Ma foi, ma foi, vous ne pouviez pas vous adresser à un médecin plus habile ; c'est un homme qui sait la médecine à fond, comme je sais ma Croix-de-Pardieu ; et qui, quand on devrait crever, ne démordrait pas d'un iota des règles des Anciens. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
33 | L APOTHICAIRE |
Ce n'est pas parce que nous sommes grands amis, que j'en parle ; mais il y a plaisir, il y a plaisir d'être son malade ; et j'aimerais mieux mourir de ses remèdes, que de guérir de ceux d'un autre : car quoi qui puisse arriver, on est assuré que les choses sont toujours dans l'ordre ; et quand on meurt sous sa conduite, vos héritiers n'ont rien à vous reprocher. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
34 | L APOTHICAIRE |
Au reste, il n'est pas de ces médecins qui marchandent les maladies : c'est un homme expéditif, qui aime à dépêcher ses malades ; et quand on a à mourir, cela se fait avec lui le plus vite du monde. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
35 | ÉRASTE |
Il est bon d'avoir des amis comme cela. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
36 | L APOTHICAIRE |
Il ne me reste plus que deux enfants dont il prend soin comme des siens ; il les traite et gouverne à sa fantaisie, sans que je me mêle de rien ; et le plus souvent, quand je reviens de la ville, je suis tout étonné que je les trouve saignés ou purgés par son ordre. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
37 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est son maître d'hôtel, et il faut que ce soit un homme de qualité. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
38 | ÉRASTE |
Je vous prie de m'excuser de l'incivilité que je commets. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
39 | PREMIER MÉDECIN |
Voici un habile homme, mon confrère, avec lequel je vais consulter la manière dont nous vous traiterons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
40 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il ne faut point tant de façons, vous dis-je, et je suis homme à me contenter de l'ordinaire. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
41 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voilà, pour un jeune homme, des domestiques bien lugubres ! |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
42 | PREMIER MÉDECIN |
Vos déjections, comment sont-elles ? |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
43 | PREMIER MÉDECIN |
Comme ainsi soit qu'on ne puisse guérir une maladie qu'on ne la connaisse parfaitement, et qu'on ne la puisse parfaitement connaître, sans en bien établir l'idée particulière et la véritable espèce, par ses signes diagnostiques et prognostiques, vous me permettrez, Monsieur notre ancien, d'entrer en considération de la maladie dont il s'agit, avant que de toucher à la thérapeutique et aux remèdes qu'il nous conviendra faire pour la parfaite curation d'icelle. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
44 | PREMIER MÉDECIN |
Je dis donc, Monsieur, avec votre permission, que notre malade ici présent est malheureusement attaqué, affecté, possédé, travaillé de cette sorte de folie que nous nommons fort bien mélancolie hypocondriaque, espèce de folie très fâcheuse, et qui ne demande pas moins qu'un Esculape comme vous, consommé dans notre art, vous, dis-je, qui avez blanchi, comme on dit, sous le harnois, et auquel il en a tant passé par les mains de toutes les façons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
45 | PREMIER MÉDECIN |
Premièrement, pour remédier à cette pléthore obturante, et à cette cacochymie luxuriante par tout le corps, je suis d'avis qu'il soit phlébotomisé libéralement ; c'est-à-dire que les saignées soient fréquentes et plantureuses : en premier lieu de la basilique, puis de la céphalique ; et même si le mal est opiniâtre, de lui ouvrir la veine du front, et que l'ouverture soit large, afin que le gros sang puisse sortir ; et en même temps, de le purger, désopiler, et évacuer par purgatifs propres et convenables, c'est-à-dire par cholagogues, mélanogogues, et caetera ; et comme la véritable source de tout le mal, est ou une humeur crasse et féculente, ou une vapeur noire et grossière qui obscurcit, infecte et salit les esprits animaux, il est à propos ensuite qu'il prenne un bain d'eau pure et nette, avec force petit-lait clair, pour purifier par l'eau la féculence de l'humeur crasse, et éclaircir par le lait clair la noirceur de cette vapeur ; mais avant toute chose, je trouve qu'il est bon de le réjouir par agréables conversations, chants et instruments de musique, à quoi il n'y a pas d'inconvénient de joindre des danseurs, afin que leurs mouvements, disposition et agilité puissent exciter et réveiller la paresse de ses esprits engourdis, qui occasionne l'épaisseur de son sang, d'où procède la maladie. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 6 |
46 | PREMIER MÉDECIN |
Nous savons mieux que vous comment vous vous portez, et nous sommes médecins, qui voyons clair dans votre constitution. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
47 | PREMIER MÉDECIN |
Hon, hon ; voici un homme plus fou que nous ne pensons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
48 | PREMIER MÉDECIN |
Allons, procédons à la curation, et par la douceur exhilarante de l'harmonie, adoucissons, lénifions, et accoisons l'aigreur de ses esprits, que je vois prêts à s'enflammer. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
49 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comment ? |
Acte 2, sc. 11, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
50 | PREMIER MÉDECIN |
Il a forcé tous les obstacles que j'avais mis ; et s'est dérobé aux remèdes que je commençais de lui faire. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
51 | PREMIER MÉDECIN |
Il est lié et engagé à mes remèdes, et je veux le faire saisir où je le trouverai, comme déserteur de la médecine, et infracteur de mes ordonnances. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
52 | SBRIGANI |
Chez le bonhomme Oronte assurément, dont il vient épouser la fille, et qui ne sachant rien de l'infirmité de son gendre futur, voudra peut-être se hâter de conclure le mariage. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
53 | ORONTE |
Comment donc ? |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 1 |
54 | SBRIGANI |
Et quel homme est-ile, Montsir, si ve plaist ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
55 | ORONTE |
C'est un homme comme les autres. |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
56 | SBRIGANI |
Je vous temande, Montsir, s'il est un homme riche qui a du bienne ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
57 | SBRIGANI |
Et sti Montsir de Pourcegnac, Montsir, l'est un homme que doivre beaucoup grandement à dix ou douze marchanne Flamane qui estre venu ici. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
58 | SBRIGANI |
Comment ? |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
59 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je pensais y être régalé comme il faut. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
60 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme ainsi soit. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 5 |
61 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Cela veut dire que cet homme-là, avec ses grandes embrassades, est un fourbe qui m'a mis dans une maison pour se moquer de moi, et me faire une pièce. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
62 | SBRIGANI |
Voilà un de mes étonnements, comme il est possible qu'il y ait des fourbes comme cela dans le monde. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 4 |
63 | SBRIGANI |
Et les hommes sont bien traîtres et scélérats ! |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 2 |
64 | SBRIGANI |
C'est un homme qui cherche son bien, qui tâche de pourvoir sa fille le plus avantageusement qu'il est possible ; et il ne faut nuire à personne. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 2 |
65 | SBRIGANI |
Ce sont des choses qui sont connues à la vérité, mais j'irai les découvrir à un homme qui les ignore, et il est défendu de scandaliser son prochain : cela est vrai ; mais, d'autre part, voilà un étranger qu'on veut surprendre, et qui de bonne foi, vient se marier avec une fille qu'il ne connaît pas, et qu'il n'a jamais vue ; un gentilhomme plein de franchise, pour qui je me sens de l'inclination, qui me fait l'honneur de me tenir pour son ami, prend confiance en moi, et me donne une bague à garder pour l'amour de lui. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 3 |
66 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je suis votre serviteur, je ne me veux point mettre sur la tête un chapeau comme celui-là, et l'on aime à aller le front levé dans la famille des Pourceaugnacs. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
67 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous imaginez-vous, Monsieur Oronte, qu'un homme comme moi soit si affamé de femme ? |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
68 | ORONTE |
Vous imaginez-vous, Monsieur de Pourceaugnac, qu'une fille comme la mienne soit si affamée de mari ? |
Acte 3, sc. 5, ORONTE, phrase 1 |
69 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme elle prend feu d'abord ! |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
70 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme nous lui plaisons ! |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
71 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous êtes-vous mis dans la tête que Léonard de Pourceaugnac soit un homme à acheter chat en poche ? |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
72 | ORONTE |
Je ne sais pas ce que cela veut dire : mais vous êtes-vous mis dans la tête qu'un homme de soixante et trois ans ait si peu de cervelle, et considère si peu sa fille, que de la marier avec un homme qui a ce que vous savez, et qui a été mis chez un médecin pour être pansé ? |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
73 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Le médecin en a menti ; je suis gentilhomme, et je le veux voir l'épée à la main. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
74 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Qu'est-ce que veut cette femme-là ? |
Acte 3, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
75 | LUCETTE |
Yeu ay tout quitat en diligensso, et me souy rendu dodins aqueste loc lou pu leu qu'ay pouscut, per m'oupousa en aquel criminel mariatge, et confondre as ely de tout le mounde lou plus méchant des hommes. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 2 |
76 | ORONTE |
Allez, vous êtes un méchant homme. |
Acte 3, sc. 7, ORONTE, phrase 2 |
77 | ORONTE |
Quel diable d'homme est-ce ci ? |
Acte 3, sc. 8, ORONTE, phrase 1 |
78 | NERINE |
Oui, Medeme, et je sis sa femme. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
79 | NERINE |
Sa femme ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
80 | NERINE |
Est-che que tu me démaintiras, méchaint homme ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
81 | NERINE |
Tu ne te sauveras mie de mes pattes ; et en dépit de tes dains, je feray bien voir que je sis ta femme, et je te feray peindre. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 2 |
82 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il pleut en ce pays des femmes et des lavements. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
83 | SBRIGANI |
Comment donc ? |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
84 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Moi, point du tout, je suis gentilhomme. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
85 | SBRIGANI |
Il me semble que le sens commun d'un gentilhomme peut bien aller à concevoir ce qui est du droit et de l'ordre de la justice ; mais non pas à savoir les vrais termes de la chicane. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
86 | SBRIGANI |
Je le veux, et vais vous conduire chez deux hommes fort habiles ; mais j'ai auparavant à vous avertir de n'être point surpris de leur manière de parler ; ils ont contracté du barreau certaine habitude de déclamation, qui fait que l'on dirait qu'ils chantent, et vous prendrez pour musique tout ce qu'ils vous diront. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
87 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Qu'importe comme ils parlent, pourvu qu'ils me disent ce que je veux savoir. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
88 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Ce grand homme si capable ; |
Acte 3, sc. 11, v. 70 |
89 | SBRIGANI |
Oui, les choses s'acheminent où nous voulons : et comme ses lumières sont fort petites, et son sens le plus borné du monde, je lui ai fait prendre une frayeur si grande de la sévérité de la justice de ce pays, et des apprêts qu'on faisait déjà pour sa mort, qu'il veut prendre la fuite ; et pour se dérober avec plus de facilité aux gens que je lui ai dit qu'on avait mis pour l'arrêter aux portes de la ville, il s'est résolu à se déguiser, et le déguisement qu'il a pris est l'habit d'une femme. |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
90 | SBRIGANI |
Pour moi, je ne crois pas qu'en cet état on puisse jamais vous connaître, et vous avez la mine, comme cela, d'une femme de condition. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
91 | SBRIGANI |
Oui, je vous l'ai déjà dit, ils commencent ici par faire pendre un homme, et puis ils lui font son procès. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
92 | SBRIGANI |
Elle est sévère comme tous les diables, particulièrement sur ces sortes de crimes. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
93 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce n'est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu'il est fâcheux à un gentilhomme d'être pendu, et qu'une preuve comme celle-là ferait tort à nos titres de noblesse. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
94 | SBRIGANI |
Au reste, étudiez-vous, quand je vous mènerai par la main, à bien marcher comme une femme, et prendre le langage et toutes les manières d'une personne de qualité. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
95 | SBRIGANI |
Votre barbe n'est rien, et il y a des femmes qui en ont autant que vous. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
96 | SBRIGANI |
Çà, voyons un peu comme vous ferez. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
97 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mon_Dieu, qu'on est misérable d'avoir des gens comme cela ! |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
98 | PREMIER SUISSE |
Sti diable ly vouloir troy femmes à ly tout seul ; ly est bien assez t'une. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
99 | SECOND SUISSE |
L'est un gentilhomme Limosin qui sera pendu chantiment à un grand potence. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
100 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ah ç'en est trop, et ces sortes d'ordures-là ne se disent point à une femme de ma condition. |
Acte 4, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
101 | SBRIGANI |
Eh, Monsieur, pour l'amour de moi ; vous savez que nous sommes amis il y a longtemps ; je vous conjure de ne le point mener en prison. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
102 | SBRIGANI |
Vous êtes homme d'accommodement ; n'y a-t-il pas moyen d'ajuster cela avec quelques pistoles ? |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
103 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voilà le seul honnête homme que j'ai trouvé en cette ville. |
Acte 4, sc. 5, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
104 | SBRIGANI |
Oui : elle en est devenue si folle, qu'elle vous quitte pour le suivre ; et l'on dit qu'il a un caractère pour se faire aimer de toutes les femmes. |
Acte 4, sc. 6, SBRIGANI, phrase 1 |
105 | ÉRASTE |
Tenez, Monsieur, voilà votre fille que j'ai tirée de force d'entre les mains de l'homme avec qui elle s'enfuyait ; non pas pour l'amour d'elle, mais pour votre seule considération : car après l'action qu'elle a faite, je dois la mépriser, et me guérir absolument de l'amour que j'avais pour elle. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
106 | ÉRASTE |
Comment ? |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
107 | ÉRASTE |
On lui a fait croire que cet autre est plus riche que moi de quatre ou cinq mille écus ; et quatre ou cinq mille écus est un denier considérable, et qui vaut bien la peine qu'un homme manque à sa parole : mais oublier en un moment toute l'ardeur que je vous ai montrée, vous laisser d'abord enflammer d'amour pour un nouveau venu, et le suivre honteusement sans le consentement de Monsieur votre père, après les crimes qu'on lui impute, c'est une chose condamnée de tout le monde, et dont mon coeur ne peut vous faire d'assez sanglants reproches. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 5 |
108 | JULIE |
Quoi que vous me disiez, c'est un fort honnête homme ; et tous les crimes dont on l'accuse sont faussetés épouvantables. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 3 |
109 | ÉRASTE |
Je vous l'ai déjà dit, ce n'est que la seule considération que j'ai pour Monsieur votre père, et je n'ai pu souffrir qu'un honnête homme comme lui fût exposé à la honte de tous les bruits qui pourraient suivre une action comme la vôtre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
110 | ÉRASTE |
Ne voyez-vous pas l'amour qu'elle a pour cet homme-là ? |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |