n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | LA COMTESSE |
Oui, ma toilette : je suis pressée ; j'attends ces Dames ; j'attends aussi le Marquis... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 1 |
2 | LA COMTESSE |
L'établissement d'un Club : l'arrivée d'un grand Philosophe... qu'on croyait mort... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 3 |
3 | LA COMTESSE |
Vous croyez nous humilier avec votre Club malhonnête... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 3 |
4 | LA COMTESSE |
Vous éprouverez qu'il ne faut pas défier des femmes... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 5 |
5 | LA COMTESSE |
Il en revient pour nous présider, pour rendre notre établissement supérieur au vôtre... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 10 |
6 | LA COMTESSE |
Il vous vaut tous par sa complaisance... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 12 |
7 | LA COMTESSE |
Il m'a été permis de l'admettre exclusivement... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 13 |
8 | LA COMTESSE |
Il est prévu ; il fait tout : je l'attends pour le consulter, pour m'instruire sur Descartes, dont je ne connais point du tout les ouvrages... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 14 |
9 | LA COMTESSE |
Mais il n'arrive point ; je suis impatiente... |
Acte 1, sc. 1, LA COMTESSE, phrase 15 |
10 | LE CHEVALIER |
À La toilette ! |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
11 | LA COMTESSE |
Oui, à la toilette, sans vouloir me parer. |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 1 |
12 | LA COMTESSE |
Un ton de sensibilité !... |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 2 |
13 | LE CHEVALIER |
Ce ton lutin, vous sied à merveille... |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
14 | LA COMTESSE |
Chevalier, ils ont raison. |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 3 |
15 | LA COMTESSE |
Pour être vraiment philosophe, il ne faut pas vivre avec les femmes ; ce grand caractère s'affaiblirait avec nous : nos vertus tiennent trop à la nature : elle ne produit rien qui élève, qui distingue assez... |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 4 |
16 | LA COMTESSE |
Trahir avec audace ; être entreprenant, téméraire, vouloir dominer enfin ; voilà ce qui s'appelle être homme. |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 5 |
17 | LA COMTESSE |
Le désir de vous plaire, Messieurs, occupait nos moments : il nous en restera davantage pour l'amitié. |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 5 |
18 | LA COMTESSE |
Adieu, Chevalier, je vous conseille de ne plus revenir à ma toilette. |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase |
19 | LE CHEVALIER |
Il n'est donc point si cruel de respecter son éclat, son indépendance... |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 4 |
20 | LE CHEVALIER |
À notre égard, nous osons la comparer à la rose dans un parterre : elle brille, aux yeux, des couleurs les plus vives ; passez auprès d'elle, elle vous déchire ; cueillez-là, elle vous, pique : alors vous offensez sa beauté par des plaintes... par des murmures... |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 5 |
21 | LE CHEVALIER |
Que de rejetons elle engendre, qui s'éparpillent en rivalités. |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 5 |
22 | LE CHEVALIER |
Arrive-t-il, de part ou d'autre, une infidélité ! |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 9 |
23 | LA COMTESSE |
Voilà un parterre, une fleur, une femme traités avec bien de l'honnêteté. |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 1 |
24 | LA COMTESSE |
Il me semble que vous ne devez pas avoir tout dit. |
Acte 1, sc. 2, LA COMTESSE, phrase 2 |
25 | LE CHEVALIER |
La Philosophie, l'épigramme, les douces protestations de vous aimer toujours... ***** |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 6 |
26 | LA BARONNE |
À Juger de l'accueil par le congé, je vois que vous l'avez bien reçu ? |
Acte 1, sc. 3, LA BARONNE, phrase 1 |
27 | LA BARONNE |
J'ai compris d'ailleurs le sujet de votre conversation : mais pourquoi sommes-nous de moitié dans ce badinage ? |
Acte 1, sc. 3, LA BARONNE, phrase 2 |
28 | LA BARONNE |
Et, d'ailleurs, s'il est vrai, comme on le dit, qu'il soit le premier qui nous ait découvert une âme, il est bien juste que nous lui rendions la vie, à notre volonté. |
Acte 1, sc. 3, LA BARONNE, phrase 1 |
29 | LA BARONNE |
À nous faire des raisons de les célébrer dans le nôtre ; à nous disputer surtout cette sensibilité d'âme que Descartes nous donne. |
Acte 1, sc. 3, LA BARONNE, phrase 1 |
30 | LA MARQUISE |
Nous leur prouverons qu'on ne se laisse pas dépouiller de ce que l'on a de plus précieux. |
Acte 1, sc. 3, LA MARQUISE, phrase 2 |
31 | MADAME DE MERVAL |
Elle a raison : mais c'est que le dépit, l'humeur sont un peu contraires à la tranquillité de l'esprit. |
Acte 1, sc. 3, MADAME DE MERVAL, phrase 1 |
32 | LA COMTESSE |
Croyez qu'ils font intéressés à nous faire penser que nous ne nous aimons pas. |
Acte 1, sc. 3, LA COMTESSE, phrase 2 |
33 | LA BARONNE |
Et il existe encore des femmes qui ne veulent pas se rendre à cette vérité, si importante pour elles... |
Acte 1, sc. 3, LA BARONNE, phrase 2 |
34 | LA BARONNE |
Et un bon tour à jouer aux hommes, en la munissant de principes contre leurs manèges ; car ils en raffolent... |
Acte 1, sc. 3, LA BARONNE, phrase 1 |
35 | LA BARONNE |
Écoutons-la ; voyons ses dispositions : l'examen ne doit pas être difficile, car elle est naïve et sensible. |
Acte 1, sc. 3, LA BARONNE, phrase |
36 | LA COMTESSE |
Ne regretterez-vous point cet essaim d'êtres galants qui tourbillonne autour de vous ? |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
37 | LA VICOMTESSE |
Et d'ailleurs, je suis ce que les autres me font être. |
Acte 1, sc. 4, LA VICOMTESSE, phrase 2 |
38 | LA VICOMTESSE |
J'aime à penser, même à me recueillir. |
Acte 1, sc. 4, LA VICOMTESSE, phrase 3 |
39 | LA BARONNE |
Mauvais signe ; la jeune femme, qui aime à se recueillir, annonce de la sensibilité, un coeur mécontent d'être oisif, et qui n'attend que l'occasion de se donner. |
Acte 1, sc. 4, LA BARONNE, phrase 1 |
40 | LA MARQUISE |
Ils se ressemblent tous. |
Acte 1, sc. 4, LA MARQUISE, phrase 4 |
41 | LA MARQUISE |
Ils sont personnels à l'excès, impérieux, bizarres, de la plus inconséquente incertitude, réfléchissant deux heures... pour ne rien faire... |
Acte 1, sc. 4, LA MARQUISE, phrase 5 |
42 | LA BARONNE |
D'ailleurs s'ils n'étaient pas quelquefois aimables, aurions nous à nous en plaindre ?... |
Acte 1, sc. 4, LA BARONNE, phrase 2 |
43 | LA COMTESSE |
Il ne faut pourtant pas trop l'intimider... |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 1 |
44 | LA COMTESSE |
Notre premier besoin de situation est de connaître profondément les hommes : ce sont eux qui veulent, vous l'apprendrez ; les femmes ne peuvent que faire vouloir, jugez de quelle importance il est pour nous de connaître leur coeur, d'analyser leurs penchants, de pénétrer dans leur âme, et d'y chercher jusqu'à leurs dégoûts mêmes. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
45 | LA COMTESSE |
Cette étude pénible, humiliante, si vous voulez, mais absolument nécessaire, nous conduit à les dompter, plus que ne le sont souvent nos charmes, ainsi qu'à les juger, beaucoup mieux qu'ils ne nous apprécient ; et ce fera là le grand objet de nos méditations dans nos assemblées. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 4 |
46 | MADAME DE MERVAL |
Il ne faut pas d'ailleurs que nos conventions puissent vous effrayer. |
Acte 1, sc. 4, MADAME DE MERVAL, phrase 4 |
47 | LA MARQUISE |
Le rendez-vous n'est-il pas dans une heure ? |
Acte 1, sc. 4, LA MARQUISE, phrase 2 |
48 | LA COMTESSE |
Encore faut-il connaître les gens que l'on invite, et que l'on fait venir de si loin... |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
49 | LA COMTESSE |
Vous voilà enfin, Monsieur. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
50 | LE MARQUIS |
J'ai des pardons à vous demander ; je le vois : mais en vérité, je reçois, votre billet, et j'accours. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
51 | LA COMTESSE |
N'y a-t-il pas une heure que ce billet est parti ?... |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
52 | LA COMTESSE |
Vite, très vite, apprenez-moi ce que c'est que le système, et la Philosophie de Descartes. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 3 |
53 | LA COMTESSE |
Qu'a-t-il fait ? |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 4 |
54 | LA COMTESSE |
Qu'a t-il écrit ? |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 5 |
55 | LA COMTESSE |
Quelle révolution a-t-il produite ? |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 6 |
56 | LE MARQUIS |
Voilà de grandes questions... |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
57 | LE MARQUIS |
Il tailla tout ce qu'il y a de savant dans les livres, pour ne voir que ce qu'il y a d'humain, de vrai, d'aimable dans la nature. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 4 |
58 | LE MARQUIS |
Du sein du chaos scolastique, il passa au plus joli système de douceur, d'amour, d'union entre les hommes. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 5 |
59 | LE MARQUIS |
Il l'était beaucoup. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
60 | LE MARQUIS |
Presqu'autant que les tourbillons. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
61 | LA COMTESSE |
Oh, les tourbillons ! |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 1 |
62 | LA COMTESSE |
La société, par exemple, est composée de différents tourbillons, qui se tiennent tous, et qui vont et viennent, néanmoins, en sens contraire. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
63 | LA COMTESSE |
Tel esprit règne ici, tel autre là ; tel intérêt pousse l'un vers la hauteur, et tel fait aller l'autre obliquement : un tourbillon emporte l'autre ; mais tout se retrouve à sa place ; et de tous ces tourbillons il se forme un beau Royaume, qui va son train sous les yeux d'un bon Roi. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 3 |
64 | LE MARQUIS |
Voilà une définition presque entière : il reste bien peu de choses à ajouter. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 2 |
65 | LE MARQUIS |
Le Philosophe avait reconnu les inclinations de la matière, comme vous, celles des hommes. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 3 |
66 | LE MARQUIS |
Il trouvait partout les tourbillons et l'instabilité, et rien d'oisif ni de vide, pas même la tête d'une jolie femme, où il voyait les idées s'arranger, aller et venir selon la forme des tourbillons. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 4 |
67 | LE MARQUIS |
En effet, ce qu'on regarde en elle comme si condamnable, ce cercle de penchants aimables, de caprices, d'infidélités, dans lequel tourne son printemps, est une image des tourbillons. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 5 |
68 | LE MARQUIS |
Tout cela s'emboîte à merveille, et lui fait une petite félicité, qui la rend, chaque jour, plus charmante, par tous ces tours et retours de ses goûts et de ses pensées ; comme le monde est plus beau, plus riant à la vue, par ses mouvements et ses révolutions. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 6 |
69 | LA COMTESSE |
De sorte que les tourbillons sont dans l'univers comme on les voit dans le monde, et comme on les sent dans sa tête !... |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 1 |
70 | LA COMTESSE |
Oh, ça, dites-moi, tout bas, pourquoi l'on a rejeté ces tourbillons ? |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
71 | LE MARQUIS |
Ses écoliers l'ont peint de plusieurs couleurs ; et voilà comment on s'est fait gloire de ses découvertes, sous le nom d'attraction, de gravitation, et coetera. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 3 |
72 | LE MARQUIS |
Remarquez bien qu'en changeant le nom d'une chose, il paraît qu'on la fait changer de nature. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 4 |
73 | LA COMTESSE |
Le monde, qui ne regarde rien en face, la voit passer habillée successivement de blanc, de noir, de rouge, et croit que ce sont trois femmes. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
74 | LE MARQUIS |
À merveille ... |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
75 | LE MARQUIS |
Les derniers Philosophes ont fait comme les maris jaloux, qui donnent à leurs femmes, pour aller au bal, un déguisement de leur choix. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 3 |
76 | LE MARQUIS |
Ils ont beau faire ; les amants ont le secret, reconnaissent la femme, et rient du mari. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 4 |
77 | LE MARQUIS |
En un mot, il n'y a rien dans les idées modernes, qui ne soit renfermé dans une idée de Descartes. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
78 | LE MARQUIS |
On a déroulé le peloton de fil ; mais c'est lui qui a fait le peloton. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 2 |
79 | LE MARQUIS |
Nous sommes si dupes des apparences, qu'un fil déroulé ne nous semble pas la même chose qu'un fil roulé. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 3 |
80 | LE MARQUIS |
La nouveauté préside à sa toilette ; elle l'arrange tantôt à l'Anglaise, tantôt dans une autre mode... |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 5 |
81 | LE MARQUIS |
Certainement, il n'a pas inventé la vérité : mais il a inventé le moyen de connaître l'erreur, qui gouvernait le monde, à la place de cette vérité qui se tenait cachée. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
82 | LE MARQUIS |
Il a trouvé le moyen d'arriver à sa retraite. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 2 |
83 | LE MARQUIS |
Il a tout inventé, puisqu'il ne s'est servi de rien de ce qui était de l'invention des autres. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 3 |
84 | LE MARQUIS |
Mesdames, c'est vous qui en avez le secret : c'est de vous que le philosophe l'apprit. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 2 |
85 | LE MARQUIS |
Voilà ce que c'est ; et c'est tout. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
86 | LE MARQUIS |
Alors vous toucherez au vrai ; et voilà le but de l'analyse. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 3 |
87 | LE MARQUIS |
Peu de raisons, beaucoup moins de paroles ; une vérité unique : et cette vérité a toujours été un sentiment, dont il proposa l'usage, contre l'exercice de l'esprit, et pour la satisfaction réelle de la vie. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 5 |
88 | LA COMTESSE |
C'était un grand service qu'il voulait rendre. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 1 |
89 | LE MARQUIS |
Et qu'il rendit en effet. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
90 | LE MARQUIS |
Il réunit les sexes et les idées que nous avions séparés ; et il fit tout, par sa méthode de chercher le vrai, qui seul est aimable... |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 2 |
91 | LE MARQUIS |
Quoiqu'il paraisse une grande distance entre les tourbillons, le plein, le vide, l'analyse et vos sentiments, vos affections liantes, vos idées nettes, pures, si douces, si séduisantes ; il est pourtant vrai que tout cela se tient ; qu'il n'a trouvé la nature vierge que dans vos coeurs, ses vérités que dans la source de vos heureuses et bienfaisantes inclinations ; et que pour être aussi bon Philosophe que lui, c'est une nécessité de vous étudier, de respecter vos droits, et de nous réformer par ces leçons touchantes, que nous donnent vos sentiments et vos bontés pour nous. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 3 |
92 | LA MARQUISE |
C'est lui ; le voilà qui arrive : nous l'avons rencontré. |
Acte 1, sc. 6, LA MARQUISE, phrase 1 |
93 | LA VICOMTESSE |
Oh, nous l'avons tout de suite reconnu à son habillement. |
Acte 1, sc. 6, LA VICOMTESSE, phrase 2 |
94 | LA BARONNE |
Il n'est pas vêtu à la mode. |
Acte 1, sc. 6, LA BARONNE, phrase 1 |
95 | LE MARQUIS |
Voilà le héros de la philosophie, le bienfaiteur de l'esprit humain, que vos voeux ont appelé, à qui nous devons tout. |
Acte 1, sc. 7, LE MARQUIS, phrase 2 |
96 | DESCARTES |
Elle est de mon côté, Mesdames ; et déjà je sens qu'il me sera difficile de m'acquitter. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 1 |
97 | LA MARQUISE |
Nous ne vous recevons pas, Monsieur, avec l'appareil consacré par l'usage. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 1 |
98 | LA MARQUISE |
Un discours simple, un accueil modeste, un aveu de notre embarras, vous diront mieux combien nous sommes remplies de votre mérite, et flattées de votre retour. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 2 |
99 | DESCARTES |
À l'égard de la simplicité de votre accueil, il répond à la sensibilité de vos âmes, et au caractère de la mienne. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 2 |
100 | DESCARTES |
Mais ne cesse-t-il pas d'être simple par les choses trop obligeantes que vous me dites ? |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase |
101 | LA COMTESSE |
Elle prouve que la sensibilité se perfectionne par les bienfaits de l'esprit. |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
102 | LA VICOMTESSE |
La sensibilité peut n'y avoir pas gagné. |
Acte 1, sc. 7, LA VICOMTESSE, phrase 2 |
103 | LA MARQUISE |
Monsieur, un des grands prodiges, qui frappent depuis vingt ans, c'est la révolution arrivée dans la Philosophie. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 1 |
104 | DESCARTES |
Je juge que cela doit être assez plaisant... de sorte, qu'à présent, plus d'un philosophe ressemble à un petit-maître ! |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 1 |
105 | LA COMTESSE |
Oui, Monsieur ; mais en revanche, beaucoup de petits-maîtres rappellent la gravité des anciens philosophes. |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
106 | DESCARTES |
Cela ne ressemble pas mal aux tourbillons. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 1 |
107 | LA MARQUISE |
Par exemple, on vole dans les airs ; on marche sous les eaux ; on glisse dessus ; on découvre les sources les plus profondes, avec l'oreille ; et l'on guérit toutes les maladies avec la main. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 2 |
108 | DESCARTES |
Voilà un art de guérir bien commode !... |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 2 |
109 | DESCARTES |
Je vois, Mesdames, qu'il y a de la gaieté dans ce que vous me dites, et je ne prends pas un ton plus sérieux pour y répondre. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 3 |
110 | DESCARTES |
Cependant je présume qu'il entre de grandes combinaisons, des intentions profondes, de grandes pensées dans toutes ces choses inventées depuis peu. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase |
111 | LE MARQUIS |
Vous admirerez surtout une machine impo- faite ***** et légère, qui porte, en peu de moments, dans les airs, des êtres surpris et tranquilles, et ne s'élève pas autant que le nom de celui qui l'inventa. |
Acte 1, sc. 7, LE MARQUIS, phrase |
112 | DESCARTES |
Je croyais que le génie n'avait plus le droit de m'étonner : je vois qu'il faut en attendre jusqu'au plaisir de s'attendrir, en considérant ses bienfaits. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 2 |
113 | DESCARTES |
N'y a-t-il pas encore ici un peu de gaieté ? |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase |
114 | LA MARQUISE |
Ils ont des assemblées, un Club. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 3 |
115 | DESCARTES |
Oh, il vous reste bien quelques traits distinctifs... |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 1 |
116 | LA COMTESSE |
Quoi, Monsieur, rien de plus clair : de grands beaux appartements, bien meublés, que ces messieurs louent en corps, où ils s'assemblent, d'où nous fommes exclues, où ils font des repas, de la politique, de la calomnie ; où ils jouent, médisent, se partagent le département des espèces d'hommages qu'ils nous destinent, se réjouissent de nos faiblesses, de leur perfidie, se fortifient mutuellement dans le grand art de nous tromper ; et ils ne sortent de là que pour nous donner le temps que l'ennui leur laisse, et venir déposer à nos pieds l'innocence de leurs principes. |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
117 | DESCARTES |
Mais je vous trouve bien instruite, Madame ; il faut qu'il s'y trouve quelque faux-frère bien indiscret ? |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase |
118 | LA COMTESSE |
Non, Monsieur, on ne m'a rien confié ; je ne connais ni n'accueille les indiscrets ; mais c'est ainsi qu'il faut que cela soit, dès que l'entrée nous en est interdite. |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
119 | LA MARQUISE |
C'est le port où ils ont mis leur philosophie, et leurs âmes, rassasiées de plaisir, à l'abri des incursions de la beauté. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 2 |
120 | LA VICOMTESSE |
Les hommes pourraient-ils croire qu'il y a un bonheur attaché à l'insensibilité ? |
Acte 1, sc. 7, LA VICOMTESSE, phrase 1 |
121 | LA MARQUISE |
Ils peuvent tout croire, pour se permettre tout. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 2 |
122 | LA MARQUISE |
Il y a là de bonnes têtes. |
Acte 1, sc. 7, LA MARQUISE, phrase 3 |
123 | DESCARTES |
Il ne faut pas les laisser triompher... |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 1 |
124 | DESCARTES |
Quoi donc, serait-il possible que l'erreur, la singularité produisissent d'aussi étranges révolutions ?... |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 4 |
125 | LA COMTESSE |
Mais vous n'irez point dans ces Clubs funestes ; nous ne contestons point a une démarche, qui pourrait nous humilier, et vous ravir à nos besoins. |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 2 |
126 | DESCARTES |
Pouvez-vous croire qu'il y ait un charme qui balance votre doux empire ? |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 2 |
127 | LA BARONNE |
Vous nous flattez, Monsieur : nous voulons être sans illusion. ***** |
Acte 1, sc. 7, LA BARONNE, phrase 1 |
128 | LA BARONNE |
Puisqu'ils sont si décidés, puisqu'ils ont un Club, nous voulons en établir un aussi. |
Acte 1, sc. 7, LA BARONNE, phrase 2 |
129 | DESCARTES |
Soyez en force contre leurs séductions, vous les verrez revenir, mériter par des soins, assidus ce que l'on accordait peut-être trop facilement à leur piquante indifférence. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 2 |
130 | LA COMTESSE |
Regardez-nous déjà, Monsieur, comme des écolières très dociles... |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
131 | LA COMTESSE |
Mais notre maître nous permet-il d'avoir encore un moment la liberté des opinions ? |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
132 | DESCARTES |
Il vous permet tout, et sera ravi de vous entendre. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 1 |
133 | LA COMTESSE |
Votre toilette est un peu sérieuse ; et nous avons dit que la Philosophie égayait ses formes tous les jours. |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
134 | DESCARTES |
Il faudra l'imiter... |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 1 |
135 | LA BARONNE |
Oh, oui : l'on porte à présent des fracs, des chapeaux ronds, des gilets charmants. |
Acte 1, sc. 7, LA BARONNE, phrase 1 |
136 | DESCARTES |
Un frac n'empêche pas d'être heureux ; un gilet n'est pas un obstacle aux progrès de la raison ; un chapeau rond permet très bien de penser. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase 2 |
137 | LA COMTESSE |
Oh, quant à votre coiffure dans nos assemblées, la voilà toute trouvée. |
Acte 1, sc. 7, LA COMTESSE, phrase 1 |
138 | DESCARTES |
Pour mériter de vous présider, il faut commencer par vous obéir. |
Acte 1, sc. 7, DESCARTES, phrase |
139 |
UNE FEMME |
Il les quitta... Que vont-ils devenir ? |
Acte 1, sc. 8, v. 4 |
140 | DESCARTES |
Il est donc un bonheur qu'on ne peut nous ravir. |
Acte 1, sc. 8, DESCARTES, phrase 1 |
141 | DESCARTES |
Notre Ville !... |
Acte 1, sc. 8, DESCARTES, phrase 3 |