n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 |
TROISIEME VOIX |
Contre un parfait amour ne gagne jamais rien ; |
Prologue, sc. 1, v. 17 |
2 | JULIE |
Éraste, gardons d'être surpris ; je tremble qu'on ne nous voie ensemble, et tout serait perdu, après la défense que l'on m'a faite. |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 2 |
3 | NERINE |
Et une personne comme vous est-elle faite pour un Limousin ? |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 4 |
4 | SBRIGANI |
Pour sa figure, je ne veux point vous en parler, vous verrez de quel air la Nature l'a dessinée, et si l'ajustement qui l'accompagne y répond comme il faut : mais pour son esprit, je vous avertis par avance qu'il est des plus épais qui se fassent ; que nous trouvons en lui une matière tout à fait disposée pour ce que nous voulons, et qu'il est homme enfin à donner dans tous les panneaux qu'on lui présentera. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
5 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Messieurs les badauds, faites vos affaires, et laissez passer les personnes sans leur rire au nez. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 6 |
6 | SBRIGANI |
Il vous fait trop d'honneur de venir dans votre ville. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
7 | SBRIGANI |
Je vous ai vu ce matin, Monsieur, avec le coche, lorsque vous avez déjeuné ; et la grâce avec laquelle vous mangiez votre pain, m'a fait naître d'abord de l'amitié pour vous ; et comme je sais que vous n'êtes jamais venu en ce pays, et que vous y êtes tout neuf, je suis bien aise de vous avoir trouvé pour vous offrir mon service à cette arrivée, et vous aider à vous conduire parmi ce peuple, qui n'a pas parfois pour les honnêtes gens toute la considération qu'il faudrait. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
8 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est trop de grâce que vous me faites. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
9 | SBRIGANI |
Si j'avais l'honneur d'être connu de vous, vous sauriez que je suis un homme tout à fait sincère. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
10 | SBRIGANI |
Vous regardez mon habit qui n'est pas fait comme les autres ; mais je suis originaire de Naples, à votre service, et j'ai voulu conserver un peu et la manière de s'habiller, et la sincérité de mon pays. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
11 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est fort bien fait. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
12 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Si fait. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
13 | ÉRASTE |
Comment appelez-vous ce traiteur de Limoges qui fait si bonne chère ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
14 | ÉRASTE |
Un grand garçon bien fait. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
15 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il me donna un soufflet, mais je lui dis bien son fait. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
16 | ÉRASTE |
Non, ne bougez, j'attendrai qu'il ait fait ; c'est pour lui mettre entre les mains certain parent que nous avons, dont on lui a parlé, et qui se trouve attaqué de quelque folie, que nous serions bien aises qu'il pût guérir avant que de le marier. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
17 | ÉRASTE |
Il fait fort bien ; un malade ne doit point vouloir guérir, que la Faculté n'y consente. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
18 | L APOTHICAIRE |
Au reste, il n'est pas de ces médecins qui marchandent les maladies : c'est un homme expéditif, qui aime à dépêcher ses malades ; et quand on a à mourir, cela se fait avec lui le plus vite du monde. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
19 | L APOTHICAIRE |
Voilà déjà trois de mes enfants dont il m'a fait l'honneur de conduire la maladie, qui sont morts en moins de quatre jours, et qui, entre les mains d'un autre, auraient langui plus de trois mois. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
20 | PREMIER MÉDECIN |
La conjoncture est tout à fait heureuse, et j'ai ici un ancien de mes amis avec lequel je serai bien aise de consulter sa maladie. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
21 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous vous moquez, et c'est trop de grâce que vous me faites. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
22 | PREMIER MÉDECIN |
Faites-vous des songes ? |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
23 | PREMIER MÉDECIN |
Comme ainsi soit qu'on ne puisse guérir une maladie qu'on ne la connaisse parfaitement, et qu'on ne la puisse parfaitement connaître, sans en bien établir l'idée particulière et la véritable espèce, par ses signes diagnostiques et prognostiques, vous me permettrez, Monsieur notre ancien, d'entrer en considération de la maladie dont il s'agit, avant que de toucher à la thérapeutique et aux remèdes qu'il nous conviendra faire pour la parfaite curation d'icelle. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
24 | PREMIER MÉDECIN |
Je l'appelle mélancolie hypocondriaque, pour la distinguer des deux autres ; car le célèbre Galien établit doctement à son ordinaire trois espèces de cette maladie que nous nommons mélancolie, ainsi appelée non seulement par les Latins, mais encore par les Grecs ; ce qui est bien à remarquer pour notre affaire : la première, qui vient du propre vice du cerveau ; la seconde, qui vient de tout le sang, fait et rendu atrabilaire ; la troisième, appelée hypocondriaque, qui est la nôtre, laquelle procède du vice de quelque partie du bas-ventre et de la région inférieure, mais particulièrement de la rate, dont la chaleur et l'inflammation porte au cerveau de notre malade beaucoup de fuligines épaisses et crasses, dont la vapeur noire et maligne, cause dépravation aux fonctions de la faculté princesse, et fait la maladie dont par notre raisonnement il est manifestement atteint et convaincu. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
25 | SECOND MEDECIN |
À Dieu ne plaise, Monsieur, qu'il me tombe en pensée d'ajouter rien à ce que vous venez de dire : vous avez si bien discouru sur tous les signes, les symptômes et les causes de la maladie de Monsieur ; le raisonnement que vous en avez fait est si docte et si beau, qu'il est impossible qu'il ne soit pas fou, et mélancolique hypocondriaque ; et quand il ne le serait pas, il faudrait qu'il le devînt, pour la beauté des choses que vous avez dites, et la justesse du raisonnement que vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez dépeint fort graphiquement, graphice depinxisti, tout ce qui appartient à cette maladie ; il ne se peut rien de plus doctement, sagement, ingénieusement conçu, pensé, imaginé, que ce que vous avez prononcé au sujet de ce mal, soit pour la diagnose, ou la prognose, ou la thérapie ; et il ne me reste rien ici, que de féliciter Monsieur, d'être tombé entre vos mains, et de lui dire qu'il est trop heureux d'être fou, pour éprouver l'efficace et la douceur des remèdes que vous avez si judicieusement proposés: je les approuve tous, manibus et pedibus descendo in tuam sententiam. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 1 |
26 | SBRIGANI |
Cependant voilà cinquante pistoles bien acquises qu'il vous fait perdre. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
27 | PREMIER MÉDECIN |
Votre prétendu gendre a été constitué mon malade : sa maladie qu'on m'a donné à guérir, est un meuble qui m'appartient, et que je compte entre mes effets ; et je vous déclare que je ne prétends point qu'il se marie, qu'au préalable il n'ait satisfait à la médecine, et subi les remèdes que je lui ai ordonnés. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
28 | SBRIGANI |
Si fait ; on ne peut pas l'être davantage. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
29 | SBRIGANI |
Ce sont des choses qui sont connues à la vérité, mais j'irai les découvrir à un homme qui les ignore, et il est défendu de scandaliser son prochain : cela est vrai ; mais, d'autre part, voilà un étranger qu'on veut surprendre, et qui de bonne foi, vient se marier avec une fille qu'il ne connaît pas, et qu'il n'a jamais vue ; un gentilhomme plein de franchise, pour qui je me sens de l'inclination, qui me fait l'honneur de me tenir pour son ami, prend confiance en moi, et me donne une bague à garder pour l'amour de lui. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 3 |
30 | JULIE |
Qu'il est bien fait ! |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 4 |
31 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est une pièce que l'on m'a faite, et je n'ai aucun mal. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
32 | LUCETTE |
Ah tu es assy, et à la fy yeu te trobi aprés abé fait tant de passés. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 1 |
33 | NERINE |
Ah sinfaron, tu m'as bien fait courir, tu ne m'écaperas mie. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 3 |
34 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Point, ce n'est que le sens commun qui me fait juger que je serai toujours reçu à mes faits justificatifs, et qu'on ne me saurait condamner sur une simple accusation, sans un récolement et confrontation avec mes parties. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
35 | SBRIGANI |
Je le veux, et vais vous conduire chez deux hommes fort habiles ; mais j'ai auparavant à vous avertir de n'être point surpris de leur manière de parler ; ils ont contracté du barreau certaine habitude de déclamation, qui fait que l'on dirait qu'ils chantent, et vous prendrez pour musique tout ce qu'ils vous diront. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
36 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Votre fait |
Acte 3, sc. 11, v. 58 |
37 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Sur ce fait tiennent loi semblable, |
Acte 3, sc. 11, v. 79 |
38 | SBRIGANI |
Oui, les choses s'acheminent où nous voulons : et comme ses lumières sont fort petites, et son sens le plus borné du monde, je lui ai fait prendre une frayeur si grande de la sévérité de la justice de ce pays, et des apprêts qu'on faisait déjà pour sa mort, qu'il veut prendre la fuite ; et pour se dérober avec plus de facilité aux gens que je lui ai dit qu'on avait mis pour l'arrêter aux portes de la ville, il s'est résolu à se déguiser, et le déguisement qu'il a pris est l'habit d'une femme. |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
39 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Qu'est-ce que les Limousins leur ont fait ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
40 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce n'est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu'il est fâcheux à un gentilhomme d'être pendu, et qu'une preuve comme celle-là ferait tort à nos titres de noblesse. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
41 | PREMIER SUISSE |
Ly disent que l'on fait téja planter un grand potence tout neuve pour ly accrocher sti Porcegnac. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
42 | SBRIGANI |
Il faut lui donner de l'argent pour vous laisser aller ; faites vite. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
43 | ÉRASTE |
Tenez, Monsieur, voilà votre fille que j'ai tirée de force d'entre les mains de l'homme avec qui elle s'enfuyait ; non pas pour l'amour d'elle, mais pour votre seule considération : car après l'action qu'elle a faite, je dois la mépriser, et me guérir absolument de l'amour que j'avais pour elle. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
44 | ÉRASTE |
Je ne vous blâme point de vous être soumise aux volontés de Monsieur votre père ; il est sage et judicieux dans les choses qu'il fait et je ne me plains point de lui de m'avoir rejeté pour un autre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 3 |
45 | ÉRASTE |
On lui a fait croire que cet autre est plus riche que moi de quatre ou cinq mille écus ; et quatre ou cinq mille écus est un denier considérable, et qui vaut bien la peine qu'un homme manque à sa parole : mais oublier en un moment toute l'ardeur que je vous ai montrée, vous laisser d'abord enflammer d'amour pour un nouveau venu, et le suivre honteusement sans le consentement de Monsieur votre père, après les crimes qu'on lui impute, c'est une chose condamnée de tout le monde, et dont mon coeur ne peut vous faire d'assez sanglants reproches. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 5 |
46 | JULIE |
Ce sont sans doute des pièces qu'on lui fait, et c'est peut-être lui qui a trouvé cet artifice pour vous en dégoûter. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 1 |
47 | ÉRASTE |
J'avais toutes les ardeurs du monde d'entrer dans votre alliance ; j'ai fait tout ce que j'ai pu pour obtenir un tel honneur, mais j'ai été malheureux, et vous ne m'avez pas jugé digne de cette grâce. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
48 | ÉRASTE |
Non, non, Monsieur, ne lui faites point de violence, je vous en prie. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |