n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 |
PREMIERE VOIX |
Et ne laisse veiller en ces aimables lieux: |
Prologue, sc. 1, v. 3 |
2 |
DEUXIEME VOIX |
À d'aimables penchants notre coeur nous dispose, |
Prologue, sc. 1, v. 11 |
3 |
DEUXIEME VOIX |
Mais on a des tyrans à qui l'on doit le jour. |
Prologue, sc. 1, v. 12 |
4 |
TROISIEME VOIX |
Contre un parfait amour ne gagne jamais rien ; |
Prologue, sc. 1, v. 17 |
5 |
TROISIEME VOIX |
Et pour vaincre toute chose, |
Prologue, sc. 1, v. 18 |
6 |
TROISIEME VOIX |
Il ne faut que s'aimer bien. |
Prologue, sc. 1, v. 19 |
7 |
TROIS VOIX ENSEMBLE |
Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle, |
Prologue, sc. 1, v. 20 |
8 |
TROIS VOIX ENSEMBLE |
Les rigueurs des parents, la contrainte cruelle, |
Prologue, sc. 1, v. 21 |
9 |
TROIS VOIX ENSEMBLE |
Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle. |
Prologue, sc. 1, v. 24 |
10 |
TROIS VOIX ENSEMBLE |
Quand deux coeurs s'aiment bien, |
Prologue, sc. 1, v. 25 |
11 | JULIE |
Éraste, gardons d'être surpris ; je tremble qu'on ne nous voie ensemble, et tout serait perdu, après la défense que l'on m'a faite. |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 2 |
12 | JULIE |
Aie aussi l'oeil au guet, Nérine, et prends bien garde qu'il ne vienne personne. |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 1 |
13 | JULIE |
Avez-vous imaginé pour notre affaire quelque chose de favorable ? |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 1 |
14 | ÉRASTE |
Au moins y travaillons-nous fortement ; et déjà nous avons préparé un bon nombre de batteries pour renverser ce dessein ridicule. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
15 | NERINE |
Non, non, non, ne bougez, je m'étais trompée. |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 1 |
16 | ÉRASTE |
Ne nous demandez point tous les ressorts que nous ferons jouer, vous en aurez le divertissement ; et comme aux comédies, il est bon de vous laisser le plaisir de la surprise, et de ne vous avertir point de tout ce qu'on vous fera voir, c'est assez de vous dire que nous avons en main divers stratagèmes tous prêts à produire dans l'occasion, et que l'ingénieuse Nérine et l'adroit Sbrigani entreprennent l'affaire. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 2 |
17 | NERINE |
Et une personne comme vous est-elle faite pour un Limousin ? |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 4 |
18 | NERINE |
S'il a envie de se marier, que ne prend-il une Limo[u]sine et ne laisse-t-il en repos les chrétiens ? |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 5 |
19 | NERINE |
Quand il n'y aurait que ce nom-là, Monsieur de Pourceaugnac, j'y brûlerai mes livres, ou je romprai ce mariage, et vous ne serez point Madame de Pourceaugnac. |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 8 |
20 | NERINE |
Non, Pourceaugnac est une chose que je ne saurais supporter, et nous lui jouerons tant de pièces, nous lui ferons tant de niches sur niches, que nous renverrons à Limoges Monsieur de Pourceaugnac. |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 11 |
21 | ÉRASTE |
Voici notre subtil Napolitain, qui nous dira des nouvelles. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
22 | SBRIGANI |
Monsieur, votre homme arrive, je l'ai vu à trois lieues d'ici, où a couché le coche ; et dans la cuisine où il est descendu pour déjeuner, je l'ai étudié une bonne grosse demie heure, et je le sais déjà par coeur. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
23 | SBRIGANI |
Pour sa figure, je ne veux point vous en parler, vous verrez de quel air la Nature l'a dessinée, et si l'ajustement qui l'accompagne y répond comme il faut : mais pour son esprit, je vous avertis par avance qu'il est des plus épais qui se fassent ; que nous trouvons en lui une matière tout à fait disposée pour ce que nous voulons, et qu'il est homme enfin à donner dans tous les panneaux qu'on lui présentera. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
24 | ÉRASTE |
Nous dis-tu vrai ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
25 | SBRIGANI |
Oui, si je me connais en gens. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
26 | NERINE |
Madame, voilà un illustre, votre affaire ne pouvait être mise en de meilleures mains, et c'est le héros de notre siècle pour les exploits dont il s'agit : un homme qui vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galères ; qui au péril de ses bras et de ses épaules, sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles ; et qui, tel que vous le voyez, est exilé de son pays pour je ne sais combien d'actions honorables qu'il a généreusement entreprises. |
Acte 2, sc. 2, NERINE, phrase 1 |
27 | SBRIGANI |
Je suis confus des louanges dont vous m'honorez, et je pourrais vous en donner, avec plus de justice, sur les merveilles de votre vie ; et principalement sur la gloire que vous acquîtes, lorsqu'avec tant d'honnêteté vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune Seigneur étranger que l'on mena chez vous ; lorsque vous fîtes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille ; lorsqu'avec tant de grandeur d'âme, vous sûtes nier le dépôt qu'on vous avait confié ; et que si généreusement on vous vit prêter votre témoignage à faire pendre ces deux personnages qui ne l'avaient pas mérité. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
28 | SBRIGANI |
Je veux bien épargner votre modestie ; laissons cela ; et pour commencer notre affaire, allons vite joindre notre provincial, tandis que de votre côté vous nous tiendrez prêts au besoin les autres acteurs de la comédie. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
29 | ÉRASTE |
Mais, belle Julie, si toutes nos machines venaient à ne pas réussir ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
30 | JULIE |
Je déclarerai à mon père mes véritables sentiments. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
31 | ÉRASTE |
Et si, contre vos sentiments il s'obstinait à son dessein ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
32 | JULIE |
Je le menacerais de me jeter dans un convent. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
33 | ÉRASTE |
Mais si, malgré tout cela, il voulait vous forcer à ce mariage ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
34 | ÉRASTE |
Ce qu'on dit quand on aime bien. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
35 | JULIE |
Mais quoi ? |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
36 | ÉRASTE |
Que rien ne pourra vous contraindre, et que malgré tous les efforts d'un père, vous me promettez d'être à moi. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
37 | JULIE |
Mon_Dieu, Éraste, contentez-vous de ce que je fais maintenant, et n'allez point tenter sur l'avenir les résolutions de mon coeur ; ne fatiguez point mon devoir par les propositions d'une fâcheuse extrémité, dont peut-être n'aurons-nous pas besoin ; et s'il y faut venir, souffrez au moins que j'y sois entraînée par la suite des choses. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
38 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Au diantre soit la sotte ville, et les sottes gens qui y sont : Ne pouvoir faire un pas sans trouver des nigauds qui vous regardent et se mettent à rire ! |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 4 |
39 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Messieurs les badauds, faites vos affaires, et laissez passer les personnes sans leur rire au nez. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 6 |
40 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je me donne au diable, si je ne baille un coup de poing au premier que je verrai rire. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 7 |
41 | SBRIGANI |
Faut-il se moquer ainsi des honnêtes étrangers qui arrivent ici ? |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 4 |
42 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voilà un homme raisonnable, celui-là. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
43 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Cela est vrai. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
44 | SBRIGANI |
Il vous fait trop d'honneur de venir dans votre ville. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
45 | SBRIGANI |
Monsieur n'est point une personne à faire rire. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
46 | SBRIGANI |
Et quiconque rira de lui, aura affaire à moi. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
47 | SBRIGANI |
Je vous ai vu ce matin, Monsieur, avec le coche, lorsque vous avez déjeuné ; et la grâce avec laquelle vous mangiez votre pain, m'a fait naître d'abord de l'amitié pour vous ; et comme je sais que vous n'êtes jamais venu en ce pays, et que vous y êtes tout neuf, je suis bien aise de vous avoir trouvé pour vous offrir mon service à cette arrivée, et vous aider à vous conduire parmi ce peuple, qui n'a pas parfois pour les honnêtes gens toute la considération qu'il faudrait. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
48 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est trop de grâce que vous me faites. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
49 | SBRIGANI |
Je vous l'ai déjà dit ; du moment que je vous ai vu, je me suis senti pour vous de l'inclination. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
50 | SBRIGANI |
J'y ai vu quelque chose d'honnête. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
51 | SBRIGANI |
Quelque chose d'aimable. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
52 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je vous ai beaucoup d'obligation. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
53 | SBRIGANI |
Si j'avais l'honneur d'être connu de vous, vous sauriez que je suis un homme tout à fait sincère. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
54 | SBRIGANI |
Vous regardez mon habit qui n'est pas fait comme les autres ; mais je suis originaire de Naples, à votre service, et j'ai voulu conserver un peu et la manière de s'habiller, et la sincérité de mon pays. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
55 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est fort bien fait. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
56 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Pour moi j'ai voulu me mettre à la mode de la Cour pour la campagne. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
57 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est ce que m'a dit mon tailleur ; l'habit est propre et riche, et il fera du bruit ici. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
58 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il faudra bien aller faire ma Cour. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
59 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Non, j'allais en chercher un. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
60 | SBRIGANI |
Je serai bien aise d'être avec vous pour cela, et je connais tout ce pays-ci. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
61 | ÉRASTE |
Est-il possible que cinq ou six années m'aient ôté de votre mémoire ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
62 | ÉRASTE |
Et que vous ne reconnaissiez pas le meilleur ami de toute la famille des Pourceaugnac ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
63 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ma foi, je ne sais qui il est. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
64 | ÉRASTE |
Il n'y a pas un Pourceaugnac à Limoges que je ne connaisse depuis le plus grand jusques au plus petit ; je ne fréquentais qu'eux dans le temps que j'y étais, et j'avais l'honneur de vous voir presque tous les jours. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
65 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est moi qui l'ai reçu, Monsieur. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
66 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Si fait. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
67 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je ne le connais point. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
68 | ÉRASTE |
Vous ne vous ressouvenez pas que j'ai eu le bonheur de boire avec vous je ne sais combien de fois ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
69 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je ne sais ce que c'est. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
70 | ÉRASTE |
Comment appelez-vous ce traiteur de Limoges qui fait si bonne chère ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
71 | ÉRASTE |
Justement : c'est où je passais de si douces heures à jouir de votre agréable conversation. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
72 | SBRIGANI |
Voilà un homme qui vous aime fort. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
73 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Toujours gai et gaillard. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
74 | ÉRASTE |
J'en ai beaucoup de joie. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
75 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je n'ai point d'oncle. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
76 | ÉRASTE |
C'est ce que je voulais dire, Madame votre tante : comment se porte-t-elle ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
77 | ÉRASTE |
Elle était si bonne personne. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
78 | ÉRASTE |
Quel dommage ç'aurait été ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
79 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Le connaissez-vous aussi ? |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
80 | ÉRASTE |
Vraiment si je le connais ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
81 | ÉRASTE |
Un grand garçon bien fait. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
82 | ÉRASTE |
Non, mais de taille bien prise. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
83 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
De Saint-Etienne. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
84 | ÉRASTE |
Le voilà, je ne connais autre. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
85 | ÉRASTE |
Vraiment oui, j'y fus convié des premiers. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
86 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'était un repas bien troussé. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
87 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il me donna un soufflet, mais je lui dis bien son fait. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
88 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je n'ai garde de... |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
89 | ÉRASTE |
Je ne souffrirai point du tout que mon meilleur ami soit autre part que dans ma maison. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
90 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce serait vous... |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
91 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je les ai laissées, avec mon valet où je suis descendu. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
92 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Non, je lui ai défendu de bouger, à moins que j'y fusse moi-même, de peur de quelque fourberie. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
93 | SBRIGANI |
Je vais accompagner Monsieur, et le ramènerai où vous voudrez. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
94 | ÉRASTE |
Oui, je serai bien aise de donner quelques ordres, et vous n'avez qu'à revenir à cette maison-là. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
95 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voilà une connaissance où je ne m'attendais point. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
96 | ÉRASTE |
Ma foi, Monsieur de Pourceaugnac, nous vous en donnerons de toutes les façons ; les choses sont préparées, et je n'ai qu'à frapper. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
97 | L APOTHICAIRE |
Non, Monsieur, ce n'est pas moi qui suis le médecin ; à moi n'appartient pas cet honneur, et je ne suis qu'apothicaire, apothicaire indigne, pour vous servir. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
98 | ÉRASTE |
Et Monsieur le médecin est-il à la maison ? |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
99 | L APOTHICAIRE |
Oui, il est là embarrassé à expédier quelques malades, et je vais lui dire que vous êtes ici. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
100 | ÉRASTE |
Non, ne bougez, j'attendrai qu'il ait fait ; c'est pour lui mettre entre les mains certain parent que nous avons, dont on lui a parlé, et qui se trouve attaqué de quelque folie, que nous serions bien aises qu'il pût guérir avant que de le marier. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
101 | L APOTHICAIRE |
Je sais ce que c'est, je sais ce que c'est, et j'étais avec lui quand on lui a parlé de cette affaire. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
102 | L APOTHICAIRE |
Ma foi, ma foi, vous ne pouviez pas vous adresser à un médecin plus habile ; c'est un homme qui sait la médecine à fond, comme je sais ma Croix-de-Pardieu ; et qui, quand on devrait crever, ne démordrait pas d'un iota des règles des Anciens. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
103 | L APOTHICAIRE |
Oui, il suit toujours le grand chemin, le grand chemin, et ne va point chercher midi à quatorze heures ; et pour tout l'or du monde, il ne voudrait point avoir guéri une personne avec d'autres remèdes que ceux que la Faculté permet. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 3 |
104 | ÉRASTE |
Il fait fort bien ; un malade ne doit point vouloir guérir, que la Faculté n'y consente. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
105 | L APOTHICAIRE |
Ce n'est pas parce que nous sommes grands amis, que j'en parle ; mais il y a plaisir, il y a plaisir d'être son malade ; et j'aimerais mieux mourir de ses remèdes, que de guérir de ceux d'un autre : car quoi qui puisse arriver, on est assuré que les choses sont toujours dans l'ordre ; et quand on meurt sous sa conduite, vos héritiers n'ont rien à vous reprocher. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
106 | L APOTHICAIRE |
Assurément ; on est bien aise au moins d'être mort méthodiquement. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
107 | L APOTHICAIRE |
Au reste, il n'est pas de ces médecins qui marchandent les maladies : c'est un homme expéditif, qui aime à dépêcher ses malades ; et quand on a à mourir, cela se fait avec lui le plus vite du monde. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
108 | ÉRASTE |
En effet, il n'est rien tel que de sortir promptement d'affaire. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
109 | L APOTHICAIRE |
Cela est vrai, à quoi bon tant barguigner et tant tourner autour du pot ? |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
110 | ÉRASTE |
Vous avez raison. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
111 | L APOTHICAIRE |
Voilà déjà trois de mes enfants dont il m'a fait l'honneur de conduire la maladie, qui sont morts en moins de quatre jours, et qui, entre les mains d'un autre, auraient langui plus de trois mois. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
112 | L APOTHICAIRE |
Il ne me reste plus que deux enfants dont il prend soin comme des siens ; il les traite et gouverne à sa fantaisie, sans que je me mêle de rien ; et le plus souvent, quand je reviens de la ville, je suis tout étonné que je les trouve saignés ou purgés par son ordre. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
113 | PREMIER MÉDECIN |
Le malade est un sot, d'autant plus que, dans la maladie dont il est attaqué, ce n'est pas la tête, selon Galien, mais la rate, qui lui doit faire mal. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
114 | PREMIER MÉDECIN |
Je l'irai visiter dans deux ou trois jours ; mais s'il mourait avant ce temps-là, ne manquez pas de m'en donner avis, car il n'est pas de la civilité qu'un médecin visite un mort. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
115 | PREMIER MÉDECIN |
Combien a-t-il été saigné de fois ? |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
116 | PREMIER MÉDECIN |
Quinze fois saigné ? |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
117 | PREMIER MÉDECIN |
Nous le ferons purger autant de fois, pour voir si elle n'est pas dans les humeurs, et si rien ne nous réussit, nous l'envoyerons aux bains. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
118 | ÉRASTE |
C'est moi, Monsieur, qui vous ai envoyé parler ces jours passés pour un parent un peu troublé d'esprit, que je veux vous donner chez vous, afin de le guérir avec plus de commodité, et qu'il soit vu de moins de monde. |
Acte 2, sc. 6, ÉRASTE, phrase 1 |
119 | PREMIER MÉDECIN |
Oui, Monsieur, j'ai déjà disposé tout, et promets d'en avoir tous les soins imaginables. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
120 | PREMIER MÉDECIN |
La conjoncture est tout à fait heureuse, et j'ai ici un ancien de mes amis avec lequel je serai bien aise de consulter sa maladie. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
121 | ÉRASTE |
Une petite affaire m'est survenue, qui m'oblige à vous quitter : mais voilà une personne entre les mains de qui je vous laisse, qui aura soin pour moi de vous traiter du mieux qu'il lui sera possible. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
122 | PREMIER MÉDECIN |
Oui, je vous assure que je traiterai Monsieur méthodiquement, et dans toutes les régularités de notre art. |
Acte 2, sc. 7, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
123 | ÉRASTE |
Voilà toujours six pistoles d'avance, en attendant ce que j'ai promis. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
124 | ÉRASTE |
Mon_Dieu, laissez faire, ce n'est pas pour ce que vous pensez. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
125 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je vous demande de ne me traiter qu'en ami. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
126 | ÉRASTE |
C'est ce que je veux faire. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
127 | ÉRASTE |
Je vous recommande surtout de ne le point laisser sortir de vos mains, car parfois il veut s'échapper. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
128 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous vous moquez, et c'est trop de grâce que vous me faites. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
129 | PREMIER MÉDECIN |
Voici un habile homme, mon confrère, avec lequel je vais consulter la manière dont nous vous traiterons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
130 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il ne faut point tant de façons, vous dis-je, et je suis homme à me contenter de l'ordinaire. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
131 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Oui, quand j'ai bien soupé. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
132 | PREMIER MÉDECIN |
Faites-vous des songes ? |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
133 | PREMIER MÉDECIN |
Un peu de patience, nous allons raisonner sur votre affaire devant vous, et nous le ferons en français, pour être plus intelligibles. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
134 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Quel grand raisonnement faut-il pour manger un morceau ? |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
135 | PREMIER MÉDECIN |
Comme ainsi soit qu'on ne puisse guérir une maladie qu'on ne la connaisse parfaitement, et qu'on ne la puisse parfaitement connaître, sans en bien établir l'idée particulière et la véritable espèce, par ses signes diagnostiques et prognostiques, vous me permettrez, Monsieur notre ancien, d'entrer en considération de la maladie dont il s'agit, avant que de toucher à la thérapeutique et aux remèdes qu'il nous conviendra faire pour la parfaite curation d'icelle. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
136 | PREMIER MÉDECIN |
Je dis donc, Monsieur, avec votre permission, que notre malade ici présent est malheureusement attaqué, affecté, possédé, travaillé de cette sorte de folie que nous nommons fort bien mélancolie hypocondriaque, espèce de folie très fâcheuse, et qui ne demande pas moins qu'un Esculape comme vous, consommé dans notre art, vous, dis-je, qui avez blanchi, comme on dit, sous le harnois, et auquel il en a tant passé par les mains de toutes les façons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
137 | PREMIER MÉDECIN |
Je l'appelle mélancolie hypocondriaque, pour la distinguer des deux autres ; car le célèbre Galien établit doctement à son ordinaire trois espèces de cette maladie que nous nommons mélancolie, ainsi appelée non seulement par les Latins, mais encore par les Grecs ; ce qui est bien à remarquer pour notre affaire : la première, qui vient du propre vice du cerveau ; la seconde, qui vient de tout le sang, fait et rendu atrabilaire ; la troisième, appelée hypocondriaque, qui est la nôtre, laquelle procède du vice de quelque partie du bas-ventre et de la région inférieure, mais particulièrement de la rate, dont la chaleur et l'inflammation porte au cerveau de notre malade beaucoup de fuligines épaisses et crasses, dont la vapeur noire et maligne, cause dépravation aux fonctions de la faculté princesse, et fait la maladie dont par notre raisonnement il est manifestement atteint et convaincu. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
138 | PREMIER MÉDECIN |
Qu'ainsi ne soit, pour diagnostique incontestable de ce que je dis, vous n'avez qu'à considérer ce grand sérieux que vous voyez ; cette tristesse accompagnée de crainte et de défiance, signes pathognomoniques et individuels de cette maladie, si bien marquée chez le Divin vieillard Hippocrate ; cette physionomie, ces yeux rouges et hagards, cette grande barbe, cette habitude du corps, menue, grêle, noire et velue, lesquels signes le dénotent très affecté de cette maladie, procédante du vice des hypocondres ; laquelle maladie par laps de temps naturalisée, envieillie, habituée, et ayant pris droit de bourgeoisie chez lui, pourrait bien dégénérer, ou en manie, ou en phtisie, ou en apoplexie, ou même en fine frénésie et fureur. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 4 |
139 | PREMIER MÉDECIN |
Tout ceci supposé, puisqu'une maladie bien connue est à demi guérie, car ignoti nulla est curatio morbi, il ne vous sera pas difficile de convenir des remèdes que nous devons faire à Monsieur. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 5 |
140 | PREMIER MÉDECIN |
Premièrement, pour remédier à cette pléthore obturante, et à cette cacochymie luxuriante par tout le corps, je suis d'avis qu'il soit phlébotomisé libéralement ; c'est-à-dire que les saignées soient fréquentes et plantureuses : en premier lieu de la basilique, puis de la céphalique ; et même si le mal est opiniâtre, de lui ouvrir la veine du front, et que l'ouverture soit large, afin que le gros sang puisse sortir ; et en même temps, de le purger, désopiler, et évacuer par purgatifs propres et convenables, c'est-à-dire par cholagogues, mélanogogues, et caetera ; et comme la véritable source de tout le mal, est ou une humeur crasse et féculente, ou une vapeur noire et grossière qui obscurcit, infecte et salit les esprits animaux, il est à propos ensuite qu'il prenne un bain d'eau pure et nette, avec force petit-lait clair, pour purifier par l'eau la féculence de l'humeur crasse, et éclaircir par le lait clair la noirceur de cette vapeur ; mais avant toute chose, je trouve qu'il est bon de le réjouir par agréables conversations, chants et instruments de musique, à quoi il n'y a pas d'inconvénient de joindre des danseurs, afin que leurs mouvements, disposition et agilité puissent exciter et réveiller la paresse de ses esprits engourdis, qui occasionne l'épaisseur de son sang, d'où procède la maladie. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 6 |
141 | SECOND MEDECIN |
À Dieu ne plaise, Monsieur, qu'il me tombe en pensée d'ajouter rien à ce que vous venez de dire : vous avez si bien discouru sur tous les signes, les symptômes et les causes de la maladie de Monsieur ; le raisonnement que vous en avez fait est si docte et si beau, qu'il est impossible qu'il ne soit pas fou, et mélancolique hypocondriaque ; et quand il ne le serait pas, il faudrait qu'il le devînt, pour la beauté des choses que vous avez dites, et la justesse du raisonnement que vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez dépeint fort graphiquement, graphice depinxisti, tout ce qui appartient à cette maladie ; il ne se peut rien de plus doctement, sagement, ingénieusement conçu, pensé, imaginé, que ce que vous avez prononcé au sujet de ce mal, soit pour la diagnose, ou la prognose, ou la thérapie ; et il ne me reste rien ici, que de féliciter Monsieur, d'être tombé entre vos mains, et de lui dire qu'il est trop heureux d'être fou, pour éprouver l'efficace et la douceur des remèdes que vous avez si judicieusement proposés: je les approuve tous, manibus et pedibus descendo in tuam sententiam. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 1 |
142 | SECOND MEDECIN |
Tout ce que j'y voudrais, c'est de faire les saignées et les purgations en nombre impair, Numero deus impari gaudet : de prendre le lait clair avant le bain ; de lui composer un fronteau où il entre du sel ; le sel est symbole de la sagesse : de faire blanchir les murailles de sa chambre, pour dissiper les ténèbres de ses esprits, Album est disgregativum visus, et de lui donner tout à l'heure un petit lavement, pour servir de prélude et d'introduction à ces judicieux remèdes, dont, s'il a à guérir, il doit recevoir du soulagement. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 3 |
143 | PREMIER MÉDECIN |
Voilà un diagnostique qui nous manquait pour la confirmation de son mal, et ceci pourrait bien tourner en manie. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
144 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Laissons cela, et sortons d'ici. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
145 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Qu'est-ce donc que toute cette affaire ? |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
146 | PREMIER MÉDECIN |
Mauvais signe, lorsqu'un malade ne sent pas son mal. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
147 | PREMIER MÉDECIN |
Nous savons mieux que vous comment vous vous portez, et nous sommes médecins, qui voyons clair dans votre constitution. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
148 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Si vous êtes médecins, je n'ai que faire de vous ; et je me moque de la médecine. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
149 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mon père et ma mère n'ont jamais voulu de remèdes, et ils sont morts tous deux sans l'assistance des médecins. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
150 | PREMIER MÉDECIN |
Allons, procédons à la curation, et par la douceur exhilarante de l'harmonie, adoucissons, lénifions, et accoisons l'aigreur de ses esprits, que je vois prêts à s'enflammer. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
151 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je n'ai jamais rien vu de tel, et je n'y comprends rien du tout. |
Acte 2, sc. 1, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 3 |
152 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je n'ai que faire de cela. |
Acte 2, sc. 11, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
153 | PREMIER MÉDECIN |
Il a forcé tous les obstacles que j'avais mis ; et s'est dérobé aux remèdes que je commençais de lui faire. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
154 | SBRIGANI |
C'est être bien ennemi de soi-même, que de fuir des remèdes aussi salutaires que les vôtres. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
155 | PREMIER MÉDECIN |
Marque d'un cerveau démonté, et d'une raison dépravée, que de ne vouloir pas guérir. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
156 | SBRIGANI |
Vous l'auriez guéri haut la main. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
157 | PREMIER MÉDECIN |
Sans doute, quand il y aurait eu complication de douze maladies. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
158 | SBRIGANI |
Cependant voilà cinquante pistoles bien acquises qu'il vous fait perdre. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
159 | PREMIER MÉDECIN |
Je n'entends point les perdre, et prétends le guérir en dépit qu'il en ait. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
160 | PREMIER MÉDECIN |
Il est lié et engagé à mes remèdes, et je veux le faire saisir où je le trouverai, comme déserteur de la médecine, et infracteur de mes ordonnances. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
161 | SBRIGANI |
Vous avez raison : vos remèdes étaient un coup sûr, et c'est de l'argent qu'il vous vole. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
162 | PREMIER MÉDECIN |
Je vais lui parler tout à l'heure. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
163 | PREMIER MÉDECIN |
Laissez-moi faire. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
164 | SBRIGANI |
Je vais, de mon côté, dresser une autre batterie, et le beau-père est aussi dupe que le gendre. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
165 | PREMIER MÉDECIN |
Vous avez, Monsieur, un certain Monsieur de Pourceaugnac, qui doit épouser votre fille. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
166 | ORONTE |
Oui, je l'attends de Limoges, et il devrait être arrivé. |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 1 |
167 | PREMIER MÉDECIN |
Aussi l'est-il, et il s'en est fui de chez moi, après y avoir été mis ; mais je vous défends de la part de la médecine, de procéder au mariage que vous avez conclu, que je ne l'aie dûment préparé pour cela, et mis en état de procréer des enfants bien conditionnés et de corps et d'esprit. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
168 | PREMIER MÉDECIN |
Votre prétendu gendre a été constitué mon malade : sa maladie qu'on m'a donné à guérir, est un meuble qui m'appartient, et que je compte entre mes effets ; et je vous déclare que je ne prétends point qu'il se marie, qu'au préalable il n'ait satisfait à la médecine, et subi les remèdes que je lui ai ordonnés. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
169 | PREMIER MÉDECIN |
Les médecins sont obligés au secret : il suffit que je vous ordonne, à vous, et à votre fille, de ne point célébrer, sans mon consentement, vos noces avec lui, sur peine d'encourir la disgrâce de la Faculté, et d'être accablés de toutes les maladies qu'il nous plaira. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
170 | ORONTE |
Je n'ai garde, si cela est, de faire le mariage. |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 1 |
171 | PREMIER MÉDECIN |
On me l'a mis entre les mains, et il est obligé d'être mon malade. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
172 | PREMIER MÉDECIN |
Il a beau fuir, je le ferai condamner par arrêt à se faire guérir par moi. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
173 | PREMIER MÉDECIN |
Et si je ne le trouve, je m'en prendrai à vous, et je vous guérirai au lieu de lui. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
174 | PREMIER MÉDECIN |
Il n'importe, il me faut un malade, et je prendrai qui je pourrai. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
175 | ORONTE |
Prenez qui vous voudrez ; mais ce ne sera pas moi. |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 1 |
176 | ORONTE |
Voyez un peu la belle raison. |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 2 |
177 | SBRIGANI |
Montsir, avec le vostre permissione, je suisse un trancher marchand Flamane, qui voudroit bienne vous temantair un petit nouvel. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
178 | SBRIGANI |
Mettez le vostre chapeau sur le teste, Montsir, si ve plaist. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
179 | ORONTE |
Oui, je le connais. |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
180 | SBRIGANI |
Et quel homme est-ile, Montsir, si ve plaist ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
181 | SBRIGANI |
Mais riche beaucoup grandement, Montsir ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
182 | SBRIGANI |
J'en suis aise beaucoup, Montsir. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
183 | ORONTE |
Mais pourquoi cela ? |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
184 | SBRIGANI |
L'est, Montsir, pour un petit raisonne de conséquence pour nous. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
185 | ORONTE |
Mais encore, pourquoi ? |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
186 | ORONTE |
L'avis n'est pas mauvais. |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
187 | SBRIGANI |
Tous deux également sont propres à gober les hameçons qu'on leur veut tendre ; et entre nous autres fourbes de la première classe, nous ne faisons que nous jouer, lorsque nous trouvons un gibier aussi facile que celui-là. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 3 |
188 | SBRIGANI |
Non vraiment, qu'est-ce que c'est ? |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
189 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je pensais y être régalé comme il faut. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
190 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je vous laisse entre les mains de Monsieur. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
191 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Dans une chaise. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 3 |
192 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme ainsi soit. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 5 |
193 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Apothicaire. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 13 |
194 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Jamais je n'ai été si soûl de sottises. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 19 |
195 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Cela veut dire que cet homme-là, avec ses grandes embrassades, est un fourbe qui m'a mis dans une maison pour se moquer de moi, et me faire une pièce. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
196 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Sans doute, ils étaient une douzaine de possédés après mes chausses ; et j'ai eu toutes les peines du monde à m'échapper de leurs pattes. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
197 | SBRIGANI |
je l'aurais cru le plus affectionné de vos amis. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 2 |
198 | SBRIGANI |
Voilà un de mes étonnements, comme il est possible qu'il y ait des fourbes comme cela dans le monde. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 4 |
199 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
J'ai l'odorat et l'imagination tout rempli de cela, et il me semble toujours que je vois une douzaine de lavements qui me couchent en joue. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
200 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Enseignez-moi, de grâce, le logis de Monsieur Oronte ; je suis bien aise d'y aller tout à l'heure. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
201 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mais encore ? |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
202 | SBRIGANI |
Rien, vous dis-je ; j'ai un peu parlé trop vite. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
203 | SBRIGANI |
Non, cela n'est pas nécessaire. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
204 | SBRIGANI |
Si fait ; on ne peut pas l'être davantage. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
205 | SBRIGANI |
C'est une chose où il y va de l'intérêt du prochain. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
206 | SBRIGANI |
Laissez-moi consulter un peu si je le puis faire en conscience. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
207 | SBRIGANI |
Ce sont des choses qui sont connues à la vérité, mais j'irai les découvrir à un homme qui les ignore, et il est défendu de scandaliser son prochain : cela est vrai ; mais, d'autre part, voilà un étranger qu'on veut surprendre, et qui de bonne foi, vient se marier avec une fille qu'il ne connaît pas, et qu'il n'a jamais vue ; un gentilhomme plein de franchise, pour qui je me sens de l'inclination, qui me fait l'honneur de me tenir pour son ami, prend confiance en moi, et me donne une bague à garder pour l'amour de lui. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 3 |
208 | SBRIGANI |
Oui, je trouve que je puis vous dire les choses sans blesser ma conscience ; mais tâchons de vous les dire le plus doucement qu'il nous sera possible, et d'épargner les gens le plus que nous pourrons. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 6 |
209 | SBRIGANI |
De vous dire que cette fille-là mène une vie déshonnête, cela serait un peu trop fort ; cherchons, pour nous expliquer, quelques termes plus doux. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 7 |
210 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je suis votre serviteur, je ne me veux point mettre sur la tête un chapeau comme celui-là, et l'on aime à aller le front levé dans la famille des Pourceaugnacs. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
211 | JULIE |
Qu'il est bien fait ! |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 4 |
212 | JULIE |
Qu'il a bon air : et que je suis contente d'avoir un tel époux ! |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 5 |
213 | ORONTE |
Je voudrais bien savoir, Monsieur de Pourceaugnac, par quelle raison vous venez... |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
214 | JULIE |
Que je suis aise de vous voir ! |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
215 | ORONTE |
Je voudrais bien, dis-je, savoir par quelle raison, s'il vous plaît, vous avez la hardiesse de... |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
216 | JULIE |
Laissez-moi le regarder. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
217 | ORONTE |
Ma fille est une sotte qui ne sait pas les choses. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
218 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme nous lui plaisons ! |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
219 | ORONTE |
Jamais ; et tu n'es pas pour lui. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
220 | ORONTE |
Si je te l'ai promis, je te le dépromets. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
221 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Elle voudrait bien me tenir. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
222 | JULIE |
Vous avez beau faire, nous serons mariés ensemble en dépit de tout le monde. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
223 | ORONTE |
Je vous en empêcherai bien tous deux, je vous assure. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
224 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
3t qu'il n'ait pas là dedans quelque morceau de judiciaire pour se conduire, pour se faire informer de l'histoire du monde, et voir en se mariant, si son honneur a bien toutes ses sûretés ? |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
225 | ORONTE |
Je ne sais pas ce que cela veut dire : mais vous êtes-vous mis dans la tête qu'un homme de soixante et trois ans ait si peu de cervelle, et considère si peu sa fille, que de la marier avec un homme qui a ce que vous savez, et qui a été mis chez un médecin pour être pansé ? |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
226 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est une pièce que l'on m'a faite, et je n'ai aucun mal. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
227 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Le médecin en a menti ; je suis gentilhomme, et je le veux voir l'épée à la main. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
228 | ORONTE |
Je sais ce que j'en dois croire, et vous ne m'abuserez pas là-dessus, non plus que sur les dettes que vous avez assignées sur le mariage de ma fille. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
229 | ORONTE |
La feinte ici est inutile, et j'ai vu le marchand flamand, qui, avec les autres créanciers, a obtenu, depuis huit mois, sentence contre vous. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
230 | LUCETTE |
Ah tu es assy, et à la fy yeu te trobi aprés abé fait tant de passés. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 1 |
231 | LUCETTE |
Nou sabi pas, Moussur, saquos bous dont m'an dit que bouillo espousa la fillo ; may yeu bous declari que yeu soun sa fenno, et que y a set ans, Moussur, qu'en passan à Pezenas el auguet l'adresse dambé sas mignardisos, commo sap tapla fayre, de me gaigna lou cor, et m'oubligel pra quel mouyen à ly douna la ma per l'espousa. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 3 |
232 | LUCETTE |
He tu sabes be, per ma penno, que n'es que trop bertat ; et plaguesso al Cel qu'aco nou fougesso pas, et que m'auquessos layssado dins l'estat d'innoussenço, et dins la tranquillitat oun moun amo bibio daban que tous charmes et tas trounpariés nou m'en benguesson malhurousomen fayre sourty ; yeu nou serio pas reduito à fayré lou tristé perssounatgé qu'yeu fave presentomen, à beyre un marit cruel mespresa touto l'ardou que yeu ay per el, et me laissa sensse cap de pietat abandounado à las mourtéles doulous que yeu ressenty de sas perfidos acciûs. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 2 |
233 | ORONTE |
Je ne saurais m'empêcher de pleurer. |
Acte 3, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
234 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je ne connais rien à tout ceci. |
Acte 3, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
235 | NERINE |
Ah sinfaron, tu m'as bien fait courir, tu ne m'écaperas mie. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 3 |
236 | NERINE |
Chés mon mery, Monsieur, et je veux faire pindre che bon pindar là. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 5 |
237 | NERINE |
Je n'entains mie che baragoin-là. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
238 | NERINE |
J'ay des gairents de tout ce que je dy. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
239 | NERINE |
Il gn'y a rien de plus chertain. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase |
240 | NERINE |
Est-che que tu me démaintiras, méchaint homme ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
241 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il est aussi vrai l'un que l'autre. |
Acte 3, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
242 | LUCETTE |
Quaign'impudensso ! |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 1 |
243 | NERINE |
Quoi, tu ne te souviens mie de chette pauvre ainfain, no petite Madelaine, que tu m'as laichée pour gaige de ta foy ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 2 |
244 | NERINE |
Venez, Madelaine, me n'ainfain, venez-ves-en ichy faire honte à vo père de l'impudainche qu'il a. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
245 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Diantre soit des petits fils de putains ! |
Acte 3, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
246 | NERINE |
Ne rougis-tu mie de dire ches mots-là, et d'estre insainsible aux cairesses de chette pauvre ainfain ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
247 | NERINE |
Tu ne te sauveras mie de mes pattes ; et en dépit de tes dains, je feray bien voir que je sis ta femme, et je te feray peindre. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 2 |
248 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Où fuirai-je ? |
Acte 3, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 3 |
249 | ORONTE |
Allez, vous ferez bien de le faire punir, et il mérite d'être pendu. |
Acte 3, sc. 8, ORONTE, phrase 1 |
250 | SBRIGANI |
Voilà une méchante affaire, et la justice en ce pays-ci est rigoureuse en diable contre cette sorte de crime. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
251 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Oui : mais quand il y aurait information, ajournement, décret, et jugement obtenu par surprise, défaut et contumace, j'ai la voie de conflit de juridiction, pour temporiser et venir aux moyens de nullité qui seront dans les procédures. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
252 | SBRIGANI |
Il faut bien pour parler ainsi que vous ayez étudié la pratique. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
253 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Point, ce n'est que le sens commun qui me fait juger que je serai toujours reçu à mes faits justificatifs, et qu'on ne me saurait condamner sur une simple accusation, sans un récolement et confrontation avec mes parties. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
254 | SBRIGANI |
Il me semble que le sens commun d'un gentilhomme peut bien aller à concevoir ce qui est du droit et de l'ordre de la justice ; mais non pas à savoir les vrais termes de la chicane. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
255 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce sont quelques mots que j'ai retenus en lisant les romans. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
256 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Pour vous montrer que je n'entends rien du tout à la chicane, je vous prie de me mener chez quelque avocat pour consulter mon affaire. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
257 | SBRIGANI |
Je le veux, et vais vous conduire chez deux hommes fort habiles ; mais j'ai auparavant à vous avertir de n'être point surpris de leur manière de parler ; ils ont contracté du barreau certaine habitude de déclamation, qui fait que l'on dirait qu'ils chantent, et vous prendrez pour musique tout ce qu'ils vous diront. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
258 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Votre fait |
Acte 3, sc. 11, v. 58 |
259 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Est clair et net ; |
Acte 3, sc. 11, v. 59 |
260 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Les Français, Anglais, Hollandais, |
Acte 3, sc. 11, v. 75 |
261 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Danois, Suédois, Polonais, |
Acte 3, sc. 11, v. 76 |
262 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Portugais, Espagnols, Flamands, |
Acte 3, sc. 11, v. 77 |
263 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Sur ce fait tiennent loi semblable, |
Acte 3, sc. 11, v. 79 |
264 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Et l'affaire est sans embarras ; |
Acte 3, sc. 11, v. 80 |
265 | SBRIGANI |
Oui, les choses s'acheminent où nous voulons : et comme ses lumières sont fort petites, et son sens le plus borné du monde, je lui ai fait prendre une frayeur si grande de la sévérité de la justice de ce pays, et des apprêts qu'on faisait déjà pour sa mort, qu'il veut prendre la fuite ; et pour se dérober avec plus de facilité aux gens que je lui ai dit qu'on avait mis pour l'arrêter aux portes de la ville, il s'est résolu à se déguiser, et le déguisement qu'il a pris est l'habit d'une femme. |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
266 | ÉRASTE |
Je voudrais bien le voir en cet équipage. |
Acte 4, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
267 | SBRIGANI |
Songez de votre part à achever la comédie ; et tandis que je jouerai mes scènes avec lui, allez-vous-en... |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
268 | SBRIGANI |
Et lorsque je l'aurai mis où je veux... |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
269 | SBRIGANI |
Pour moi, je ne crois pas qu'en cet état on puisse jamais vous connaître, et vous avez la mine, comme cela, d'une femme de condition. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
270 | SBRIGANI |
Oui, je vous l'ai déjà dit, ils commencent ici par faire pendre un homme, et puis ils lui font son procès. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
271 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mais quand on est innocent ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
272 | SBRIGANI |
N'importe, ils ne s'enquêtent point de cela ; et puis ils ont en cette ville une haine effroyable pour les gens de votre pays, et ils ne sont point plus ravis que de voir pendre un Limousin. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
273 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Qu'est-ce que les Limousins leur ont fait ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
274 | SBRIGANI |
Pour moi, je vous avoue que je suis pour vous dans une peur épouvantable ; et je ne me consolerais de ma vie si vous veniez à être pendu. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
275 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce n'est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu'il est fâcheux à un gentilhomme d'être pendu, et qu'une preuve comme celle-là ferait tort à nos titres de noblesse. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
276 | SBRIGANI |
Vous avez raison, on vous contesterait après cela le titre d'écuyer. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
277 | SBRIGANI |
Au reste, étudiez-vous, quand je vous mènerai par la main, à bien marcher comme une femme, et prendre le langage et toutes les manières d'une personne de qualité. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
278 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Laissez-moi faire, j'ai vu les personnes du bel air ; tout ce qu'il y a, c'est que j'ai un peu de barbe. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
279 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Holà ho, cocher, petit laquais. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
280 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ah petit fripon, que de coups de fouet je vous ferai donner tantôt ! |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
281 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Petit laquais, petit laquais ! |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 3 |
282 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Où est-ce donc qu'est ce petit laquais ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 4 |
283 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce petit laquais ne se trouvera-t-il point ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 5 |
284 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ne me fera-t-on point venir ce petit laquais ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 6 |
285 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Est-ce que je n'ai point un petit laquais dans le monde ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 7 |
286 | SBRIGANI |
Voilà qui va à merveille : mais je remarque une chose, cette coiffe est un peu trop déliée, j'en vais quérir une un peu plus épaisse, pour vous mieux cacher le visage, en cas de quelque rencontre. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
287 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Que deviendrai-je cependant ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
288 | PREMIER SUISSE |
Allons, dépeschons, camerade, ly faut allair tous deux nous à la Crève pour regarter un peu chousticier sti Monsiu de Porcegnac qui l'a esté contané par ortonnance à l'estre pendu par son cou. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
289 | PREMIER SUISSE |
Ly disent que l'on fait téja planter un grand potence tout neuve pour ly accrocher sti Porcegnac. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
290 | SECOND SUISSE |
Ly sira, ma foy, un grand plaisir, dy regarter pendri sti Limosin. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
291 | SECOND SUISSE |
Ly est un plaisant drole, oui ; ly disent que c'estre marié troy foye. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
292 | PREMIER SUISSE |
Que faire fous là tout seul ? |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
293 | PREMIER SUISSE |
Nous faire foir à fous un petit pendement pien choly. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 2 |
294 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je n'ai pas de curiosité. |
Acte 4, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
295 | PREMIER SUISSE |
Mon foi, moi couchair pien avec fous. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
296 | SECOND SUISSE |
Laisse-toi, l'est moi qui le veut couchair avec elle. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
297 | PREMIER SUISSE |
Moi ne vouloir pas laisser. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
298 | PREMIER SUISSE |
Moy ne faire rien. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
299 | L'EXEMPT |
Et que voulez-vous faire à Madame ? |
Acte 4, sc. 4, L'EXEMPT, phrase 3 |
300 | L'EXEMPT |
Ouais ! |
Acte 4, sc. 4, L'EXEMPT, phrase 1 |
301 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je ne sais pas. |
Acte 4, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
302 | SBRIGANI |
Il faut lui donner de l'argent pour vous laisser aller ; faites vite. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
303 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mais... |
Acte 4, sc. 5, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
304 | SBRIGANI |
Dépêchez-vous, vous dis-je, et ne perdez point de temps : vous auriez un grand plaisir, quand vous seriez pendu. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
305 | L'EXEMPT |
Il faut donc que je m'enfuie avec lui, car il n'y aurait point ici de sûreté pour moi. |
Acte 4, sc. 5, L'EXEMPT, phrase 1 |
306 | L'EXEMPT |
Laissez-le moi conduire, et ne bougez d'ici. |
Acte 4, sc. 5, L'EXEMPT, phrase 2 |
307 | L'EXEMPT |
Je vous promets de ne le point quitter, que je ne l'aie mis en lieu de sûreté. |
Acte 4, sc. 5, L'EXEMPT, phrase 1 |
308 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voilà le seul honnête homme que j'ai trouvé en cette ville. |
Acte 4, sc. 5, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
309 | SBRIGANI |
Ne perdez point de temps ; je vous aime tant, que je voudrais que vous fussiez déjà bien loin. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
310 | SBRIGANI |
Mais voici... |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 4 |
311 | SBRIGANI |
Pauvre Oronte, que je te plains ! |
Acte 4, sc. 6, SBRIGANI, phrase 4 |
312 | SBRIGANI |
Oui : elle en est devenue si folle, qu'elle vous quitte pour le suivre ; et l'on dit qu'il a un caractère pour se faire aimer de toutes les femmes. |
Acte 4, sc. 6, SBRIGANI, phrase 1 |
313 | ÉRASTE |
Allons, vous viendrez malgré vous, et je veux vous remettre entre les mains de votre père. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
314 | ÉRASTE |
Tenez, Monsieur, voilà votre fille que j'ai tirée de force d'entre les mains de l'homme avec qui elle s'enfuyait ; non pas pour l'amour d'elle, mais pour votre seule considération : car après l'action qu'elle a faite, je dois la mépriser, et me guérir absolument de l'amour que j'avais pour elle. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
315 | ÉRASTE |
Me traiter de la sorte, après toutes les marques d'amitié que je vous ai données ! |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
316 | ÉRASTE |
Je ne vous blâme point de vous être soumise aux volontés de Monsieur votre père ; il est sage et judicieux dans les choses qu'il fait et je ne me plains point de lui de m'avoir rejeté pour un autre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 3 |
317 | ÉRASTE |
S'il a manqué à la parole qu'il m'avait donnée, il a ses raisons pour cela. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 4 |
318 | ÉRASTE |
On lui a fait croire que cet autre est plus riche que moi de quatre ou cinq mille écus ; et quatre ou cinq mille écus est un denier considérable, et qui vaut bien la peine qu'un homme manque à sa parole : mais oublier en un moment toute l'ardeur que je vous ai montrée, vous laisser d'abord enflammer d'amour pour un nouveau venu, et le suivre honteusement sans le consentement de Monsieur votre père, après les crimes qu'on lui impute, c'est une chose condamnée de tout le monde, et dont mon coeur ne peut vous faire d'assez sanglants reproches. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 5 |
319 | JULIE |
Hé bien oui, j'ai conçu de l'amour pour lui, et je l'ai voulu suivre, puisque mon père me l'avait choisi pour époux. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 1 |
320 | ORONTE |
Taisez-vous ! |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
321 | ORONTE |
Vous êtes une impertinente, et je sais mieux que vous ce qui en est. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 2 |
322 | JULIE |
Ce sont sans doute des pièces qu'on lui fait, et c'est peut-être lui qui a trouvé cet artifice pour vous en dégoûter. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 1 |
323 | ÉRASTE |
Moi, je serais capable de cela ? |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
324 | ORONTE |
Taisez-vous, vous dis-je ? |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
325 | ÉRASTE |
Non, non, ne vous imaginez pas que j'aie aucune envie de détourner ce mariage, et que ce soit ma passion qui m'ait forcé à courir après vous. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
326 | ÉRASTE |
Je vous l'ai déjà dit, ce n'est que la seule considération que j'ai pour Monsieur votre père, et je n'ai pu souffrir qu'un honnête homme comme lui fût exposé à la honte de tous les bruits qui pourraient suivre une action comme la vôtre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
327 | ÉRASTE |
J'avais toutes les ardeurs du monde d'entrer dans votre alliance ; j'ai fait tout ce que j'ai pu pour obtenir un tel honneur, mais j'ai été malheureux, et vous ne m'avez pas jugé digne de cette grâce. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
328 | ÉRASTE |
Cela n'empêchera pas que je ne conserve pour vous les sentiments d'estime et de vénération où votre personne m'oblige ; et si je n'ai pu être votre gendre, au moins serai-je éternellement votre serviteur. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 3 |
329 | ORONTE |
Çà, la main. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 2 |
330 | JULIE |
Non, je n'en ferai rien. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 1 |
331 | ORONTE |
Je te donnerai sur les oreilles. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
332 | ÉRASTE |
Non, non, Monsieur, ne lui faites point de violence, je vous en prie. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
333 | ORONTE |
C'est à elle à m'obéir, et je sais me montrer le maître. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
334 | ORONTE |
Donnez-moi votre main. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 2 |
335 | ORONTE |
Çà, votre main, vous dis-je. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 3 |
336 | ÉRASTE |
Ne croyez pas que ce soit pour l'amour de vous que je vous donne la main ; ce n'est que Monsieur votre père dont je suis amoureux, et c'est lui que j'épouse. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
337 | ORONTE |
Allons, qu'on fasse venir le notaire pour dresser le contrat. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 2 |
338 | ÉRASTE |
En attendant qu'il vienne, nous pouvons jouir du divertissement de la saison, et faire entrer les masques que le bruit des noces de Monsieur de Pourceaugnac a attirés ici de tous les endroits de la ville. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
339 |
L'EGYPTIENNE |
Plaisirs, amour, et tendresse. |
Acte 4, sc. 8, v. 86 |
340 |
L'EGYPTIENNE |
La grande affaire est le plaisir. |
Acte 4, sc. 8, v. 88 |
341 |
CHOEUR DES MUSICIENS |
La grande affaire est le plaisir. |
Acte 4, sc. 8, v. 90 |
342 |
L'EGYPTIEN |
Aimons jusques au trépas, |
Acte 4, sc. 8, v. 97 |
343 |
L'EGYPTIEN |
La raison nous y convie : |
Acte 4, sc. 8, v. 98 |
344 |
L'EGYPTIEN |
Hélas ! Si l'on n'aimait pas, |
Acte 4, sc. 8, v. 99 |
345 |
L'EGYPTIEN |
Que serait-ce de la vie ? |
Acte 4, sc. 8, v. 100 |
346 |
L'EGYPTIENNE |
Il n'est point, sans l'amour, de plaisir dans la vie. |
Acte 4, sc. 8, v. 108 |
347 |
TOUS ENSEMBLE |
La grande affaire est le plaisir. |
Acte 4, sc. 8, v. 118 |