n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | MARTON |
Que diantre venez-vous faire ici, Monsieur ? |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 2 |
2 | MARTON |
Vous aimez bien à prendre un peine inutile, et à persécuter Madame votre soeur infructueusement. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 3 |
3 | BARTOLIN |
C'est une extravagante, que je rendrai raisonnable malgré elle. |
Acte 1, sc. 1, BARTOLIN, phrase 1 |
4 | MARTON |
Elle a les mêmes desseins pour vous, et vous ne réussirez ni l'un ni l'autre. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 1 |
5 | MARTON |
Doucement, s'il vous plaît, Monsieur Bartolin ; les soubrettes comme moi ne sont pas faites pour être traitées irrespectueusement, et nous sommes en train de faire une fortune, qui mettra quelque différence entre vous et moi. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 2 |
6 | BARTOLIN |
La pauvre créature devient aussi folle que sa Maîtresse ! |
Acte 1, sc. 1, BARTOLIN, phrase 1 |
7 | MARTON |
Pauvre créature ! |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 1 |
8 | MARTON |
Voilà de plaisants termes. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 2 |
9 | BARTOLIN |
Écoutez, Mademoiselle Marton, je vous prie de tâcher de rappeler un peu cette lueur de bon sens et de raison que je vous ai connue, et de me dire de bonne foi où vous prétendez que tout ceci vous mène. |
Acte 1, sc. 1, BARTOLIN, phrase 1 |
10 | MARTON |
Ma foi, Monsieur, s'il vous faut parler franchement, je n'en sais rien : tout ce que je puis vous dire, c'est que nous menons une vie assez joyeuse, grande chère, bon équipage. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 1 |
11 | MARTON |
Madame votre soeur, qui n'était que Lingère, s'appelle aujourd'hui Madame_la_Baronne, dans l'espérance de la devenir. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 2 |
12 | BARTOLIN |
Et comment la deviendra-elle ? |
Acte 1, sc. 1, BARTOLIN, phrase 2 |
13 | MARTON |
Non, Monsieur, un homme de qualité, un Gentilhomme étranger qui fait ici les affaires de je ne sais combien de petits Seigneurs ; c'est lui qui fait toutes leurs provisions : qui leur achètent des draps, des étoffes, des habites, et qui leur envoie toutes les modes nouvelles dès qu'elles commencent à vieillir. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 1 |
14 | MARTON |
Si vous étiez d'humeur à vous prêter aux vues que nous avons, on vous ferait l'Agent de ces Seigneurs-là, et ce serait un poste qui vous mènerait loin. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 4 |
15 | BARTOLIN |
Est-il possible que ma soeur, qui avait autrefois de l'esprit, se repaisse ainsi de visions chimériques, et qu'elle ait quitté son négoce pour se livrer à un ridicule... |
Acte 1, sc. 1, BARTOLIN, phrase 3 |
16 | MARTON |
Il n'y a point de ridicule dans ce qu'elle fait, c'est une femme qui a des vues solides. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 1 |
17 | MARTON |
La voici, parlez-lui avec douceur, elle vous rendra raison de sa conduite ; et je suis presque sûre qu'elle vous persuadera de l'imiter. |
Acte 1, sc. 1, MARTON, phrase 2 |
18 | BARTOLIN |
Le Ciel m'en préserve ! |
Acte 1, sc. 1, BARTOLIN, phrase 1 |
19 | BELISE |
C'est vous, Monsieur mon frère ? |
Acte 1, sc. 2, BELISE, phrase 2 |
20 | BELISE |
Venez-vous ici pour moraliser, pour me quereller : pour invectiver bourgeoisement contre mes manières ? |
Acte 1, sc. 2, BELISE, phrase 3 |
21 | BELISE |
Si c'est là votre dessein, faites votre visite courte ; ou si vous êtes raisonnable, soupez avec moi, passez-y la soirée, et vous connaîtrez par vous-même la prudence de mes allures, et l'élévation de mon génie. |
Acte 1, sc. 2, BELISE, phrase 4 |
22 | BARTOLIN |
Oui, Madame ma soeur, je veux bien souper avec vous. |
Acte 1, sc. 2, BARTOLIN, phrase 1 |
23 | BELISE |
Vous prenez le bon parti, nous aurons aujourd'hui grosse partie de jeu, Concert, Bal toute la nuit ; et vous y verrez un cercle de Dames qui ne sont pas indifférentes. |
Acte 1, sc. 2, BELISE, phrase 1 |
24 | BELISE |
Que le Boursier ait soin d'envoyer des imprimés circulaires à huit ou dix Joueurs de distinction. |
Acte 1, sc. 2, BELISE, phrase 1 |
25 | BELISE |
Les Dames sont priées : qu'on mette au bas de chaque lettre, par apostille, que le rôt sera de chez la Guerbois, le vin de Darboulin, le fruit, de la rue des Lombards ; et que j'essaie un nouveau cuisinier dont les ragoûts seront autant de chefs-d'oeuvre. |
Acte 1, sc. 2, BELISE, phrase 1 |
26 | MARTON |
Je vais faire exécuter tout cela moi-même à la lettre. |
Acte 1, sc. 2, MARTON, phrase 1 |
27 | BELISE |
Voilà une fille tout-à-fait entendue. |
Acte 1, sc. 2, BELISE, phrase 1 |
28 | BARTOLIN |
Ma foi, ma chère soeur, vous devenez tout-à-fait folle. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 1 |
29 | BARTOLIN |
Vous êtes veuve d'un riche Marchand qui vous a laissé plus de trente mille écus de bons effets et une fille unique ; il ne tenait qu'à vous de faire valoir les uns dans votre commerce, et de marier la fille avantageusement pour vous et pour elle, puisque Valère qui a plus de vingt-cinq mille livres de rente, vous a fait offrir par son oncle de la prendre sans aucune dot. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 2 |
30 | BARTOLIN |
Vous négligez une occasion si favorable. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 3 |
31 | BARTOLIN |
Vous quittez votre magasin. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 1 |
32 | BELISE |
Pour prendre un Hôtel, le troc n'est pas si mauvais que vous vous l'imaginez, Monsieur. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 1 |
33 | BARTOLIN |
Il est extravagant, Madame la Marchande ; l'Hôtel vous ruinera, et le magasin aurait continué de vous enrichir. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 1 |
34 | BELISE |
Le magasin m'aurait ruiné, le jeu fera ma fortune et la vôtre, si vous le voulez ; il n'y rien aujourd'hui de plus solide que le produit du Lansquenet et du Pharaon. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 1 |
35 | BARTOLIN |
Les jeux seront défendus demain, aujourd'hui peut-être, il ne vous restera que la honte d'avoir entrepris une chose que tous vos amis, vos parents, et votre fille-même seront en droit de vous reprocher éternellement. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 2 |
36 | BELISE |
En vérité, Monsieur mon frère, vous avez bonne grâce de me tenir un pareil discours dans le cas où vous êtes. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 1 |
37 | BELISE |
Je quitte mon magasin pour donner à jouer, vous avez quitté votre Étude pour devenir Agioteur ; vous croyez faire votre fortune avec du papier ; moi, je compte de faire la mienne avec des cartes. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 2 |
38 | BARTOLIN |
L'événement vous corrigera de cette espérance, mais il vous corrigera trop tard. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 1 |
39 | BELISE |
Je pense plus mal de vous encore, et je vous crois incorrigible, c'est une étrange passion que l'avarice. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 1 |
40 | BELISE |
Mais cent écus par jour sont bons à prendre, Monsieur mon frère, et il n'y a point de magasin ni d'agiotage qui vaille cela |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 2 |
41 | BARTOLIN |
Vous n'en avez guère de reste au bout de l'année ? |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 1 |
42 | BELISE |
Et qu'importe, je fais figure, je vis, je me réjouis, les dupes paient tout, mon fond ne s'altère point. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 1 |
43 | BELISE |
Il n'y a que les sots qui vivent de leurs rentes, les habiles gens vivent de celles d'autrui. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 2 |
44 | BELISE |
Quand vous saurez mes raisons, peut-être ne vous paraîtrai-je pas si condamnable. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 3 |
45 | BARTOLIN |
Expliquez-les-moi donc, je vous prie, et nous verrons... |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 1 |
46 | BELISE |
Cela serait trop long à déduire, elles s'éclaireront d'elles-mêmes, mais voici Monsieur_le_Baron de Garbatacase. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 1 |
47 | BELISE |
C'est lui-même, il est assez bien fait, comme vous voyez. |
Acte 1, sc. 3, BELISE, phrase 1 |
48 | BARTOLIN |
Oui, mais il porte une vilaine balafre sur le visage. |
Acte 1, sc. 3, BARTOLIN, phrase 1 |
49 | GARBATACASE |
Bondi, Madame, bondi, comé se porta vo signorie ? |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 1 |
50 | BELISE |
Fort à votre service, Monsieur_le_Baron, voilà mon frère que je vous présente. |
Acte 1, sc. 4, BELISE, phrase 1 |
51 | GARBATACASE |
Vostro fratello, Madame. |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 1 |
52 | BELISE |
Si, Signor : il aura l'honneur de souper avec nous. |
Acte 1, sc. 4, BELISE, phrase 1 |
53 | GARBATACASE |
Veramente mi fara un grand piacer, son schiavo hiumilissimo de sua persona et toute la familia, bella prestanza d'home, phisionomia gratiosa, Monsou e aparamenté un home de robe, un Conseiller de la Cita ou de la Province. |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 2 |
54 | BARTOLIN |
Ni l'un, ni l'autre, Monsieur, je vis de mon bien. |
Acte 1, sc. 4, BARTOLIN, phrase 1 |
55 | GARBATACASE |
Sarai ben contento d'effer comé vo Signoria mon cher Mousou : ma jai tanté cosé à far, de cosi grandés occupations qué non o casi pas il tempo de magniar, de bévir, de dormir, et de vivre à parlar propriamenté. |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 3 |
56 | BARTOLIN |
J'entends, Monsieur, j'entends, vous n'avez quasi le temps que de jouer, n'est-ce pas ? |
Acte 1, sc. 4, BARTOLIN, phrase 1 |
57 | GARBATACASE |
É la verità : mà je ne joue que par complaisance, je suis né per la societa, per far plaisir à tout il mondo, per occupar les fénéans de qualità, les oisifs de la bourgeoisie, et les Dames sur tout, sono piou a ellé qu'à moi-même. |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 1 |
58 | BARTOLIN |
Voilà un maître fripon, si je ne me trompe. |
Acte 1, sc. 4, BARTOLIN, phrase 2 |
59 | BELISE |
Je vous l'avais bien dit, mon frère, que Monsieur était un homme de grand mérite. |
Acte 1, sc. 4, BELISE, phrase 1 |
60 | GARBATACASE |
My fatté rougir doui, Madama sempré gratiosa, sempré obligeante : ma vi diro que sta matina o intéso una cosa qui mi fa péna. |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 1 |
61 | BELISE |
Vous avez entendu quelque chose qui vous fait peine. |
Acte 1, sc. 4, BELISE, phrase 1 |
62 | BARTOLIN |
Je vous le disais tout à l'heure, ma soeur. |
Acte 1, sc. 4, BARTOLIN, phrase 1 |
63 | BELISE |
Voilà une très fâcheuse nouvelle. |
Acte 1, sc. 4, BELISE, phrase 1 |
64 | GARBATACASE |
Si si Signorà per populo, per la canailla, ma non per mi qui suis un home de distinction, un home de permission, les défenses ne sont pas faites pour les personnes qui savent se permette-ré-tout. |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 1 |
65 | BELISE |
Non, non assurément, cela ne vous regarde pas. |
Acte 1, sc. 4, BELISE, phrase 1 |
66 | GARBATACASE |
Je suis tranquille là-dessus, et je vas en attendant la partie, travailler al mié despêches ; mà si pourtant il arriva quelque difficultà, que j'en sois averti, Madama, il ne faut pas se laisser surprendre. |
Acte 1, sc. 4, GARBATACASE, phrase 1 |
67 | BARTOLIN |
Monsieur_le_Baron de Garbatacase n'est pas si sûr de son fait qu'il veut le paraître, ma soeur, je crains les suites de votre société. |
Acte 1, sc. 5, BARTOLIN, phrase 1 |
68 | BELISE |
Vous êtes un pauvre homme, mon frère. |
Acte 1, sc. 5, BELISE, phrase 1 |
69 | MARTON |
Vos ordres sont donnés, Madame, vous ferez grande chère, et vous aurez bonne compagnie ; mais on vient de me donner là-bas un papier qui troublera la fête peut-être. |
Acte 1, sc. 6, MARTON, phrase 1 |
70 | MARTON |
L'homme qui l'a apporté, a dit seulement que c'était une Lettre de Change de mille écus, je pense, que l'on tirait sur vous et sur M. |
Acte 1, sc. 6, MARTON, phrase 2 |
71 | MARTON |
le Baron, pour avoir donné à jouer sans permission ; et que si vous continuiez, on continuerait à en tirer d'autres à mesure qu'on le trouverait à propos ; que ces Lettres de change-là étaient payables à vue par provision, et qu'on nous mettrait au Châtelet faute de paiement. |
Acte 1, sc. 6, MARTON, phrase 3 |
72 | BARTOLIN |
Voilà justement ce que j'avais prévu. |
Acte 1, sc. 6, BARTOLIN, phrase 1 |
73 | BELISE |
Voyez un peu ce que c'est que ce papier, Monsieur Bartolin. |
Acte 1, sc. 6, BELISE, phrase 1 |
74 | BARTOLIN |
Et c'est, c'est... une bonne amende de mille écus, à quoi vous êtes solidairement condamnée avec votre Monsieur_le_Baron. |
Acte 1, sc. 6, BARTOLIN, phrase 1 |
75 | BARTOLIN |
Pour cela je n'en doute point, et vous pourrez bien la payer toute seule. |
Acte 1, sc. 6, BARTOLIN, phrase 2 |
76 | MARTON |
Voilà une belle occasion, Monsieur. |
Acte 1, sc. 6, MARTON, phrase 1 |
77 | BELISE |
Oui, voyez un peu ce qu'il y a à faire à cela, mon frère : pour moi, je vais avertir Monsieur_le_Baron, afin qu'il prenne ses mesures, et qu'il soutienne avec vigueur l'incontestabilité des droits qu'il a. |
Acte 1, sc. 6, BELISE, phrase 1 |
78 | BARTOLIN |
Hé bien, Lisette, voilà ta prétendue fortune un peu dérangée, à ce qu'il me semble ; et si ma soeur est bien conseillée, tu retourneras au Magasin, ou à la Boutique. |
Acte 1, sc. 7, BARTOLIN, phrase 2 |
79 | MARTON |
Franchement, Monsieur, je n'ai jamais guère donné dans tout cela, mais j'y trouvais mon compte : il y a plus de fatigue à remuer des paquets de toile, que des sixains de cartes, et cela faisait que je m'accommodais facilement au goût de Madame. |
Acte 1, sc. 7, MARTON, phrase 1 |
80 | BARTOLIN |
Il faut cependant ; autant qu'il se pourra, prévenir, ou arrêter, la suite de ces procédures. |
Acte 1, sc. 7, BARTOLIN, phrase 1 |
81 | BARTOLIN |
Je vais tâcher d'y donner ordre ? |
Acte 1, sc. 7, BARTOLIN, phrase 2 |
82 | MARTON |
Je ne sais ce que cela veut dire, mais je ne suis point trop fâchée de cet inconvénient. |
Acte 1, sc. 8, MARTON, phrase 1 |
83 | MARTON |
La voici, prenons ouvertement ses intérêts, et travaillons de concert avec elle pour faire réussir son mariage avec Valère. |
Acte 1, sc. 8, MARTON, phrase 3 |
84 | CELIDE |
Ma chère Marton, que je suis ravie. |
Acte 1, sc. 9, CELIDE, phrase 2 |
85 | CELIDE |
De ce que je viens d'apprendre. |
Acte 1, sc. 9, CELIDE, phrase 1 |
86 | CELIDE |
Les Jeux sont défendus, ma chère enfant : on dit qu'on ne parle d'autre chose dans tout Paris, et je voudrais de tout mon coeur, je te l'avoue, que cette nouvelle fût bien confirmée. |
Acte 1, sc. 9, CELIDE, phrase 2 |
87 | MARTON |
Elle ne l'est que trop, et l'on vient d'en donner avis à Madame votre mère en papier timbré. |
Acte 1, sc. 9, MARTON, phrase 1 |
88 | CELIDE |
Je ne me sens pas de joie, ma pauvre Marton. |
Acte 1, sc. 9, CELIDE, phrase 1 |
89 | MARTON |
Je suis assez comme vous, mais je n'oserais le témoigner à Madame. |
Acte 1, sc. 9, MARTON, phrase 1 |
90 | CELIDE |
Le jeu ne me déplairait peut-être point si fort, si l'on jouait ailleurs que chez ma mère ; mais que cette maison sois une Académie ouverte à toutes sortes de gens, que tout ce qu'il y a de fainéants et d'extravagants, pour ne rien dire de plus fâcheux, soient les bienvenus dans ce logis ; que dans mon cabinet, à ma toilette même, je sois éternellement obsédée de mille figures désagréables, à qui je n'ose dire vous me fatiguez, parce que ce sont des dupes qui perdent sottement leur argent avec ma mère : en vérité, c'est un supplice dont je serai bien aise d'être débarrassée. |
Acte 1, sc. 9, CELIDE, phrase 1 |
91 | MARTON |
Valère vous en débarrassera, c'est un fort joli homme, Mademoiselle ; et il faut qu'il vous aime bien tendrement pour ne s'être point rebuté du parti qu'avait pris Madame votre mère, et du refus qu'elle fît à la personne qui vous demanda pour lui il y a quelques jours. |
Acte 1, sc. 9, MARTON, phrase 1 |
92 | CELIDE |
Je ne sais : mais il me semble que dans l'état où sont les choses, si la nouvelle est bien vraie, il devait être le premier à m'en informer, et ne pas tant attendre à se rendre ici. |
Acte 1, sc. 9, CELIDE, phrase 1 |
93 | MARTON |
Nous l'y verrons bientôt, sur ma parole, Monsieur votre oncle, qui sort dans le moment, et qui a bon esprit, n'aura pas manqué de passer chez lui, il est dans ses intérêts, et le regarde déjà comme son neveu. |
Acte 1, sc. 9, MARTON, phrase 1 |
94 | CELIDE |
Le voici, ma chère Marton. |
Acte 1, sc. 9, CELIDE, phrase 1 |
95 | MARTON |
Ne vous disais-je pas bien, qu'il ne tarderait pas à venir. |
Acte 1, sc. 9, MARTON, phrase 1 |
96 | VALÈRE |
Adorable Célide, puis-je espérer que le changement dont on parle aujourd'hui dans Paris, fera changer en ma faveur l'esprit et le coeur de Madame votre mère ? |
Acte 1, sc. 10, VALÈRE, phrase 2 |
97 | VALÈRE |
Et croyez-vous qu'elle me pardonne à présent de n'être pas joueur de profession ? |
Acte 1, sc. 10, VALÈRE, phrase 3 |
98 | CELIDE |
Je ne sais qu'en penser, Valère. |
Acte 1, sc. 10, CELIDE, phrase 1 |
99 | MARTON |
Je n'en doute point du tout, moi ; la déroute des Jeux vous donne beau jeu à vous, et Madame ne saurait plus condamner vos sentiments, puisque les voilà justifiés par Arrêt. |
Acte 1, sc. 10, MARTON, phrase 2 |
100 | CELIDE |
Je vous réponds de mon coeur, Valère ; mais je ne vous réponds pas de ma mère ; je vous ai déjà dit les raisons qui jusqu'ici, je crois, l'ont rendue contraire à notre engagement. |
Acte 1, sc. 10, CELIDE, phrase 1 |
101 | CELIDE |
Elle m'a parlé tant de fois, et si avantageusement, d'un certain neveu du Baron. |
Acte 1, sc. 10, CELIDE, phrase 2 |
102 | CELIDE |
De lui-même, Marton, je la soupçonne de m'avoir destinée pour lui, dans la pensée qu'il est homme de grosse condition, et dans l'espérance d'une fortune considérable que son oncle et lui doivent faire au jeu. |
Acte 1, sc. 10, CELIDE, phrase 1 |
103 | VALÈRE |
Ce sont deux aventuriers tombés des nues, des Chevaliers de l'industrie, que l'on ne connaît que par le jeu, et qui ne subsistent que par-là comme mille autres de leur caractère. |
Acte 1, sc. 10, VALÈRE, phrase 1 |
104 | MARTON |
Voilà bien des Chevaliers à l'Hôpital. |
Acte 1, sc. 10, MARTON, phrase 1 |
105 | MARTON |
Mais laissons-là les réflexions, s'il vous plaît, et songeons sérieusement aux moyens de tirer Madame votre mère de l'entêtement qu'elle a pour l'oncle et pour le neveu. |
Acte 1, sc. 10, MARTON, phrase 3 |
106 | VALÈRE |
Cela ne sera peut-être pas tout à fait impossible ; j'ai depuis quelques jours à mon service un maître fripon, que je crois reconnaître ; il ne s'est point fait mon valet sans quelque dessein, et il pourrait bien nous être utile dans cette affaire. |
Acte 1, sc. 10, VALÈRE, phrase 1 |
107 | MARTON |
Le voici qui vient tout à propos, comme si vous l'aviez mandé. |
Acte 1, sc. 10, MARTON, phrase 1 |
108 | VALÈRE |
Oh çà, Frontin, il faut me rendre un service, mon ami. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 1 |
109 | FRONTIN |
Fort volontiers, je suis tout à vous. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
110 | FRONTIN |
Depuis le peu de temps que j'ai l'honneur de vous servir, je vous ai pris en affection, je suis fort content de vous ; expliquez-moi votre affaire, que je vois si elle n'est point trop difficile, et si je me ferai prier ou non. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 2 |
111 | CELIDE |
Mon pauvre garçon, tâche à suivre ce qu'on te dira, et sois assuré d'une parfaite reconnaissance. |
Acte 1, sc. 11, CELIDE, phrase 2 |
112 | FRONTIN |
Voilà de douces paroles qui me disposent. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
113 | CELIDE |
Et voilà vingt pistoles dans ma bourse qui te détermineront peut-être. |
Acte 1, sc. 11, CELIDE, phrase 1 |
114 | FRONTIN |
Votre affaire ira bien, voilà un heureux présage. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
115 | VALÈRE |
Ce n'est point l'argent qui le gouverne, vous ne le connaissez pas si bien que moi, Madame, et il ne tient qu'à lui d'en avoir autant qu'homme de France. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 2 |
116 | VALÈRE |
Allons, allons, parlons franchement mon ami : je suis bon Prince, comme tu vois, je me connais en gens, et toute ta science ne se borne point à bien faire un message, à savoir peigner une perruque. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 2 |
117 | MARTON |
Je lui trouve quelque chose de grand, quelque chose d'illustre dans la physionomie. |
Acte 1, sc. 11, MARTON, phrase 1 |
118 | FRONTIN |
J'enrage, me voilà découvert. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 2 |
119 | VALÈRE |
Nous nous sommes vus quelque part, assurément, rappelle un peu tes idées, je suis sûr des miennes, moi. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 1 |
120 | VALÈRE |
Tu ne te nommais pas Frontin, dans ce temps-là ; tu es un adroit, un virtuose. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 2 |
121 | MARTON |
Mort de ma vie, tu fais bien des façons pour avouer la chose. |
Acte 1, sc. 11, MARTON, phrase 2 |
122 | FRONTIN |
Hé bien, Monsieur, puisqu'il faut vous dire les choses, je vous avoue ingénument que je me suis autrefois mêlé de quelques petites bagatelles, mais je vous assure que j'ai tout oublié : je ne vous conseille pas de jouer de moitié avec moi, je vous ferais perdre infailliblement, Mademoiselle... |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
123 | FRONTIN |
Puisque vous devinez si bien les choses, Monsieur, je ne vous nierai point quelques-unes de ces petites bagatelles : quelques Décrets mal purgés, quelques petites bouderies que la Justice et moi nous avons eues ensemble, m'ont fait résoudre à me cacher sous l'habit de domestique auprès quelque honnête personne, qui eût soin de moi, et qui m'honorât de sa protection, en cas de besoin. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
124 | VALÈRE |
Rêve un peu, tâche à rappeler ta mémoire, c'est le meilleur de tes amis, peut-être. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 1 |
125 | CELIDE |
Vous rêvez, Valère, de vous imaginer que ce Baron-là soit de la connaissance et des amis de votre valet. |
Acte 1, sc. 11, CELIDE, phrase 1 |
126 | VALÈRE |
Non, non, cette pensée n'est pas sans fondement, et je vous réponds qu'il n'y a pas deux ans que Frontin était un homme autant d'importance, que le personnage à qui nous avons affaire. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 1 |
127 | FRONTIN |
Monsieur, c'est à Lyon que vous m'avez vu sans doute ; car je n'ai presque fait jamais l'homme de qualité que dans cette Ville-là. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 2 |
128 | VALÈRE |
Que vous disais-je ? |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 1 |
129 | MARTON |
Il faudrait lui faire voir les gens en question ; il connaîtra quelqu'un d'eux, peut-être. |
Acte 1, sc. 11, MARTON, phrase 1 |
130 | FRONTIN |
Je pourrais bien les voir sans les connaître, car nous changeons de personnage dans le monde. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 2 |
131 | FRONTIN |
Tantôt on est Marquis, tantôt Chevalier, puis Marchand, Abbé quelquefois, Financier souvent ; dans la dernière affaire qui m'est arrivée, je passais pour un Procureur, le croiriez-vous ? |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 3 |
132 | VALÈRE |
Çà voyons, comment ferons-nous ? |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 1 |
133 | FRONTIN |
Si vous pouviez me faire jouer avec votre homme, ne fut-ce que quelques parties de Piquet seulement, pour peu que nous travaillions ensemble tête à tête, je vous dirai bientôt de quoi il est capable, de quelle école il est sorti, et en quoi il excelle, et quelque chose de plus encore, peut-être. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
134 | FRONTIN |
Oui morbleu, je vous en réponds, nous nous connaissons en habiles joueurs, mieux que les brocanteurs ne se connaissent en tableaux. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
135 | VALÈRE |
Viens, suis-moi, tu prendras celui de mes habits qui te conviendra le mieux, et nous concerterons ensemble les moyens de te mettre aux prises avec le Baron. |
Acte 1, sc. 11, VALÈRE, phrase 1 |
136 | CELIDE |
Le voici, je pense, avec ma mère. |
Acte 1, sc. 11, CELIDE, phrase 1 |
137 | FRONTIN |
Et comment diantre le reconnaître, il n'a que la moitié de son visage. |
Acte 1, sc. 11, FRONTIN, phrase 1 |
138 | BELISE |
Voilà, Monsieur_le_Baron, la situation où sont les choses |
Acte 1, sc. 12, BELISE, phrase 1 |
139 | GARBATACASE |
No é bonà stà scituationé, ma bisogna pillar un poco di patience, et di veder le cours des affaires. |
Acte 1, sc. 12, GARBATACASE, phrase 1 |
140 | BELISE |
Oui, mais ces affaires-là vont vite, à ce que dit Monsieur Bartolin. |
Acte 1, sc. 12, BELISE, phrase 1 |
141 | MARTON |
Et quand on s'amuse à les voir courir, elles attrapent les regardants quelquefois. |
Acte 1, sc. 12, MARTON, phrase 1 |
142 | BELISE |
Croyez-moi, Monsieur, ne négligez rien ; représentez vos droits, faites-les valoir. |
Acte 1, sc. 12, BELISE, phrase 1 |
143 | GARBATACASE |
No é tempo encorà, Madame, non é rempo ; é pericoloso di commettersi, la politica est le parti qu'un galant homme deve prendre, con la joustitia. |
Acte 1, sc. 12, GARBATACASE, phrase 1 |
144 | MARTON |
Mais la jousticia, elle n'a point de politicà, Monsieur, è une brutale qui va toujours son train. |
Acte 1, sc. 12, MARTON, phrase 1 |
145 | BELISE |
Oui, mais ces lettres de change de mille écus, que l'on tire sur vous et sur moi, et qui sont payables à vue ? |
Acte 1, sc. 12, BELISE, phrase 1 |
146 | GARBATACASE |
Pagar Signora, pagar, nô fare rebellion ; al contrario de la politessà de l'accortise vi prometto que quel argent ritornera con l'usura. |
Acte 1, sc. 12, GARBATACASE, phrase 1 |
147 | BELISE |
Je n'y vois guère d'apparence. |
Acte 1, sc. 12, BELISE, phrase 1 |
148 | GARBATACASE |
Si mutarono li tempi, et si la persécution persevera faremo viagi, andaremo tutti in Angliterrà. |
Acte 1, sc. 12, GARBATACASE, phrase 1 |
149 | BELISE |
Je n'en serais pas fâchée, je suis assez dans le goût des voyages. |
Acte 1, sc. 12, BELISE, phrase 1 |
150 | BELISE |
Vous viendrez avec nous, ma fille. |
Acte 1, sc. 12, BELISE, phrase 2 |
151 | CELIDE |
Vous êtes la maîtresse, Madame. |
Acte 1, sc. 12, CELIDE, phrase 1 |
152 | GARBATACASE |
E à proposito, in queste conjonturé, di pillar di précaution, me ne vo cercar un Banquier, Per far passar la mer à mes fonds, li viagio si fara sur le vostri, madame, et les comptes si farono quando sarémo arrivari à Londres. |
Acte 1, sc. 12, GARBATACASE, phrase 1 |
153 | MARTON |
Adio, adunqué, signor bon viaggio. |
Acte 1, sc. 12, MARTON, phrase 1 |
154 | BELISE |
Hé bien, ma fille, voilà un terrible coup, à quoi je ne m'attendais guères, tout est perdu ; voilà notre fortune ruinée, ma chère enfant ! |
Acte 1, sc. 13, BELISE, phrase 1 |
155 | BELISE |
Heureusement il nous reste la ressource des voyages, comme Monsieur_le_Baron l'a parfaitement imaginée. |
Acte 1, sc. 13, BELISE, phrase 1 |
156 | CELIDE |
Voilà de terribles ressources, Madame, et je vous avoue qu'elles me font trembler. |
Acte 1, sc. 13, CELIDE, phrase 1 |
157 | BELISE |
Rien ne forme tant les jeunes personnes que les voyages. |
Acte 1, sc. 13, BELISE, phrase 2 |
158 | MARTON |
Assurément ; ne vous mènerez-vous point faire une petite campagne en Hongrie ? |
Acte 1, sc. 13, MARTON, phrase 1 |
159 | BELISE |
Pourquoi non ; s'il y avait de l'argent à gagner ? |
Acte 1, sc. 13, BELISE, phrase 1 |
160 | CELIDE |
Mais, avez-vous bien songé, Madame ? |
Acte 1, sc. 13, CELIDE, phrase 1 |
161 | BELISE |
Ces choses-là n'ont pas besoin de réflexions, et j'ai ouï dire toute ma vie que l'Angleterre était au Pérou pour un habile joueur, comme Monsieur_le_Baron, la plupart de ces Milords ne savent que faire de leur argent. |
Acte 1, sc. 13, BELISE, phrase 1 |
162 | MARTON |
Assurément ; et si vous ruinez la Hollande, je vous conseille de ne pas aller plus loin, et de revenir à Paris tout au plus vite. |
Acte 1, sc. 13, MARTON, phrase 1 |
163 | BELISE |
Moi, je n'y remettrai les pieds de ma vie, que le Lansquenet et le Pharaon n'y soient rétablis dans tout leur éclat. |
Acte 1, sc. 13, BELISE, phrase 1 |
164 | MARTON |
Voilà Madame_la_Comtesse qui fera le voyage avec vous, si vous voulez. |
Acte 1, sc. 13, MARTON, phrase 1 |
165 | LA COMTESSE |
Le Chevalier Toppe n'est point encore venu ? |
Acte 1, sc. 14, LA COMTESSE, phrase 4 |
166 | LA COMTESSE |
Où est Monsieur l'Abbé Quinze et le Và, ma Mignonne, et le petit Caissier ? |
Acte 1, sc. 14, LA COMTESSE, phrase 5 |
167 | LA COMTESSE |
Je ne le vois point ; il faut que la Marquise et la Conseillère soient malades, puisqu'elles ne sont pas arrivées des premières. |
Acte 1, sc. 14, LA COMTESSE, phrase 6 |
168 | MARTON |
Allez vous reposer dans votre cabinet, je vous avertirai quand Valère et son valet seront ici. |
Acte 1, sc. 14, MARTON, phrase 1 |
169 | LA COMTESSE |
Le jeu n'est point encore rangé, il n'y a nuls préparatifs pour la grosse partie que nous devons avoir. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 2 |
170 | LA COMTESSE |
Je ne plaisante point du tout ; vraiment ; je ne vins point hier, ne m'en faites point de reproches, je ne sortis point de la journée, je ne vis personne ; je m'étais purgée par précaution, pour évacuer les mauvaises humeurs que ma mauvaise fortune m'a fait faire ; et mon Apothicaire, qui est un fort habile homme, m'a bien assurée que ma médecine me purgerait aussi de mon malheur. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 1 |
171 | LA COMTESSE |
Je suis sûre de gagner aujourd'hui tout ce que je voudrai. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 3 |
172 | LA COMTESSE |
Je me porte à merveille, et je brûle d'impatience de commencer la partie, pour voir si le remède aura opéré. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 1 |
173 | MARTON |
Vous vous êtes purgée un peu trop tard, Madame. |
Acte 1, sc. 15, MARTON, phrase 1 |
174 | BELISE |
Est-ce que vous n'avez appris aucunes nouvelles ? |
Acte 1, sc. 15, BELISE, phrase 1 |
175 | LA COMTESSE |
Ce petit Conseiller m'a dit ce matin que cette grosse Marchande de dorure en avait vendu pour douze mille francs, à moitié de perte, et qu'elle avait perdu cet argent le même jour. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 2 |
176 | MARTON |
Elle n'avait pas eu la précaution de prendre médecine, Madame. |
Acte 1, sc. 15, MARTON, phrase 1 |
177 | LA COMTESSE |
Le pauvre mari ! |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 1 |
178 | LA COMTESSE |
Pour réparer cette perte qui le mettait en situation de faire banqueroute, a risqué six cent pistoles qu'il avait dans la caisse, il les a perdues jusqu'au dernier sol. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 2 |
179 | LA COMTESSE |
Le fils a vendu la vaisselle, pour remédier à ces deux inconvénients, même destinée. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 3 |
180 | LA COMTESSE |
Le Pharaon a tout englouti, jusqu'aux garçons qui ont joué les lettres de change qu'on leur avait données à recevoir ; il y a garnison dans le logis, la banqueroute est faite. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 4 |
181 | LA COMTESSE |
Elle a perdu soixante pistoles avant-hier, elle a vendu son diamant et ses boucles d'oreilles pour les payer ; c'est son amant le notaire qui les a achetées, et qui en a fait présent à Madame sa femme. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 1 |
182 | MARTON |
Voilà un amant bien poli ; qu'il y a de noblesse là-dedans ! |
Acte 1, sc. 15, MARTON, phrase 1 |
183 | LA COMTESSE |
Un notaire est toujours notaire ; mon enfant, ces Messieurs-là savent le prix de l'argent, et il y a de certains bourgeois qui ne se dérangent point. |
Acte 1, sc. 15, LA COMTESSE, phrase 1 |
184 | LA COMTESSE |
Le troupeau se rassemble à la fin ; voici déjà Clitandre, le bel esprit. |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 2 |
185 | CLITANDRE |
Madame, je vous donne le bon jour. |
Acte 1, sc. 16, CLITANDRE, phrase 1 |
186 | CLITANDRE |
Plût au Ciel que j'eusse perdu mille pistoles, et que ce malheur-là ne fût point arrivé. |
Acte 1, sc. 16, CLITANDRE, phrase 2 |
187 | BELISE |
Que je vous sais bon gré d'être si sensible à ce funeste accident. |
Acte 1, sc. 16, BELISE, phrase 2 |
188 | LA COMTESSE |
Que voulez-vous dire ? |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 2 |
189 | LA COMTESSE |
Vous êtes, je crois, de concert pour me plaisanter l'un et l'autre. |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 3 |
190 | LA COMTESSE |
Plus je vous regarde, et moins je vous comprends tous deux. |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 4 |
191 | LA COMTESSE |
De quoi parlez-vous ? |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 7 |
192 | LA COMTESSE |
Il semble que vous prévoyez la fin du monde, et qu'elle soit toute prête d'arriver. |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 8 |
193 | LA COMTESSE |
Vous vous moquez de moi, et cela ne se peut pas ; ces défenses-là ne subsisteront point, et c'est comme si on défendait de dormir. |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 1 |
194 | BELISE |
Il est vrai qu'il vaudrait autant mourir. |
Acte 1, sc. 16, BELISE, phrase 1 |
195 | CLITANDRE |
Madame, je vous dis ce que tout Paris sait, ce que tout Paris dit, et ce que j'ai entendu publier ce matin sous mes fenêtres. |
Acte 1, sc. 16, CLITANDRE, phrase 2 |
196 | LA COMTESSE |
Il faut que vous ayez mal entendu, Monsieur ; et il me semble que si les défenses étaient pour les personnes de condition, ils valent assez la peine qu'on leur signifie la chose chez eux, sans la leur publier au coin des rues. |
Acte 1, sc. 16, LA COMTESSE, phrase 3 |
197 | MARTON |
Oui, les bienséances et la civilité paraissent un peu négligées en ces matières, mais la Police n'est pas polie. |
Acte 1, sc. 16, MARTON, phrase 1 |
198 | JASMIN |
Voilà Madame la Marquise dans votre antichambre qui se trouve mal, Madame. |
Acte 1, sc. 17, JASMIN, phrase 1 |
199 | BELISE |
Voyez ce que c'est, Marton, qu'on la fasse entrer. |
Acte 1, sc. 17, BELISE, phrase 1 |
200 | LA MARQUISE |
Ne me laisse pas tomber, ma pauvre Marton, je ne reviendrai point de cet accident-ci, me voilà morte. |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 2 |
201 | BELISE |
Qu'avez-vous, Madame ? |
Acte 1, sc. 18, BELISE, phrase 2 |
202 | MARTON |
Une suffocation de parolis et de masse en avant, dont bien des femmes vont être malades. |
Acte 1, sc. 18, MARTON, phrase 1 |
203 | LA COMTESSE |
Elle parait fort mal, vraiment, elle pâlit, elle s'évanouit. |
Acte 1, sc. 18, LA COMTESSE, phrase 1 |
204 | LA MARQUISE |
C'est bien pis, mesdames, j'agonise, et le moyen de vivre après un coup comme celui-là. |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 1 |
205 | MARTON |
Allons, Madame, contre fortune bon coeur, tous les jeux ne sont pas défendus ; et vous pourrez jouer à quelque autre où vous gagnerez peut-être davantage. |
Acte 1, sc. 18, MARTON, phrase 2 |
206 | CLITANDRE |
Vous le voyez, Madame, la publication est pour tout le monde, et vous ne pouvez pas dire qu'une Marquise ne soit pas une personne de grosse qualité. |
Acte 1, sc. 18, CLITANDRE, phrase 1 |
207 | LA MARQUISE |
Hé, mon pauvre Clitandre ! |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 1 |
208 | LA MARQUISE |
Que me sert-il d'en avoir la qualité, ai-je plus de privilège qu'une simple bourgeoise ? |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 2 |
209 | MARTON |
Mort de ma vie, Madame, revenez donc à vous, si vous voulez. |
Acte 1, sc. 18, MARTON, phrase 2 |
210 | LA COMTESSE |
Mais vraiment, c'est tout de bon qu'elle s'est évanouie. |
Acte 1, sc. 18, LA COMTESSE, phrase 1 |
211 | LA COMTESSE |
Et tôt, tôt de l'eau des Carmes, de la Reine de Hongrie, du papier brûlé, du vinaigre : il faut lui couper son lacet d'abord. |
Acte 1, sc. 18, LA COMTESSE, phrase 1 |
212 | MARTON |
Bon, bon, nous n'avons pas besoin de cela, laissez-moi faire, j'ai un remède dans ma poche qui vaudra mieux que tous les autres. |
Acte 1, sc. 18, MARTON, phrase 1 |
213 | BELISE |
Qu'est-ce que tu veux faire ? |
Acte 1, sc. 18, BELISE, phrase 2 |
214 | MARTON |
Vous l'allez voir, il n'y a point de Joueuses que cela ne ressuscite en moins de rien. |
Acte 1, sc. 18, MARTON, phrase 1 |
215 | LA MARQUISE |
Quelle main cruelle ma rappelle à la vie ? |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 2 |
216 | MARTON |
Que vous ai-je dit ? |
Acte 1, sc. 18, MARTON, phrase 1 |
217 | BELISE |
Le rétablissement de votre santé coûterait cher, et les mille écus d'amende que l'on s'expose à payer... |
Acte 1, sc. 18, BELISE, phrase 1 |
218 | LA MARQUISE |
Et quand on nous surprendrait une fois par mois voilà une belle bagatelle ; il n'y a qu'à faire un fonds pour l'amende en augmentant les rondes pour la payer, il n'y a rien de plus facile. |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 3 |
219 | LA COMTESSE |
Qu'on avertisse les garçons de la chambre, dépêchons, des cartes, et que Monsieur_le_Baron taille jusqu'à l'heure du souper seulement. |
Acte 1, sc. 18, LA COMTESSE, phrase 3 |
220 | CLITANDRE |
Allons, Madame, commençons à jouer, je vous en conjure. |
Acte 1, sc. 18, CLITANDRE, phrase 2 |
221 | LA MARQUISE |
Il en changera, faisons un Lansquenet en attendant qu'il vienne. |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 1 |
222 | LA COMTESSE |
Madame, vous êtes devenue bien raisonnable. |
Acte 1, sc. 18, LA COMTESSE, phrase 3 |
223 | BELISE |
Les inconvénients m'ouvrent les yeux. |
Acte 1, sc. 18, BELISE, phrase 1 |
224 | LA MARQUISE |
Ma toute bonne, nous ne jouerons que jusqu'à ce que j'aie regagné les milles pistoles que je perdis la semaine dernière, après cela je vous promets de renoncer au jeu pour toute ma vie. |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 1 |
225 | BELISE |
Mais si vous continuez de perdre, Madame ? |
Acte 1, sc. 18, BELISE, phrase 1 |
226 | LA MARQUISE |
Je n'ai engagé mes pierreries que sur ce pied-là, et il faut que je les retire dans quinze jours au plus tard, car Monsieur mon mari arrivera dans ce temps-là. |
Acte 1, sc. 18, LA MARQUISE, phrase 2 |
227 | LA COMTESSE |
Ah, voilà notre petit caissier, qui sait les nouvelles apparemment, car il paraît bien en colère. |
Acte 1, sc. 18, LA COMTESSE, phrase 1 |
228 | LE CAISSIER |
Comment donc, Mesdames, est-ce que l'on ne joue pas aujourd'hui, je ne vois point de carrosses à la porte, personne dans le logis ? |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 1 |
229 | LE CAISSIER |
Qu'est-ce que cela veut dire ? |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
230 | LA MARQUISE |
Faites-moi raison, Monsieur, du procédé de Madame, qui ne veut plus qu'on joue chez elle, de peur qu'il ne lui en coûte mille écus : quelle petitesse ! |
Acte 1, sc. 19, LA MARQUISE, phrase 1 |
231 | LA MARQUISE |
Et n'est-ce pas une chose qui crie vengeance ? |
Acte 1, sc. 19, LA MARQUISE, phrase 3 |
232 | LE CAISSIER |
Oh, parbleu, je prétends bien qu'on y joue, moi, et nous verrons si j'en aurai le démenti. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
233 | CLITANDRE |
Ah, ah, voici un assez plaisant caractère d'homme. |
Acte 1, sc. 19, CLITANDRE, phrase 1 |
234 | BELISE |
Monsieur, Monsieur Bonne Main, vous vous oubliez, et vous devriez un peu songer qu'on ne parle point de la sorte dans un Hôtel comme celui-ci. |
Acte 1, sc. 19, BELISE, phrase 1 |
235 | LE CAISSIER |
Mais ventrebleu on y jouera comme de coutume, ou je ferai beau bruit pour mon argent. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 4 |
236 | BELISE |
Que voulez-vous donc dire pour votre argent ? |
Acte 1, sc. 19, BELISE, phrase 1 |
237 | LE CAISSIER |
Oui, Madame, pour mon argent ; morbleu, je suis ruiné, si l'on ne joue, mais ventrebleu, vous jouerez les uns et les autres jusqu'à ce que je sois payé de ce qui m'est dû. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 1 |
238 | LE CAISSIER |
Je suis au désespoir, voyez-vous, et j'ai voulu me pendre trois fois depuis ce matin. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
239 | CLITANDRE |
Le pauvre diable ! |
Acte 1, sc. 19, CLITANDRE, phrase 1 |
240 | LE CAISSIER |
Monsieur, Monsieur Clitandre, vous Madame_la_Comtesse, et vous Madame, je vous en fais les juges, s'il vous plaît ; vous êtes des personnes raisonnables, et vous savez avec quelle bonne foi j'ai prêté mon argent au tiers et au quart depuis un certain temps. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 1 |
241 | CLITANDRE |
Vous ne l'auriez pas fait si vous n'aviez été bien sûr d'y trouver votre compte. |
Acte 1, sc. 19, CLITANDRE, phrase 1 |
242 | LE CAISSIER |
Il m'est dû plus de vingt-cinq mille francs à l'heure qu'il est, et je n'ai point d'autres sûretés que de mauvais billets, des cartes à postes, et la conscience de vingt fripons de profession. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
243 | LA COMTESSE |
Voilà de l'argent bien aventuré si on ne joue plus. |
Acte 1, sc. 19, LA COMTESSE, phrase 1 |
244 | LE CAISSIER |
Où diantre, sans cela, pourrais-je attraper tous ceux qui me doivent ? |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
245 | LE CAISSIER |
Voilà Monsieur Clitandre qui me doit cent cinquante pistoles, par exemple, je sais bien pour lui qu'il ne se fera pas tirer l'oreille, mais... |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 4 |
246 | CLITANDRE |
Moi, parbleu, je ne dois vous payer qu'à carte laissée, faites-moi jouer si vous voulez que je m'acquitte. |
Acte 1, sc. 19, CLITANDRE, phrase 1 |
247 | LE CAISSIER |
Oh, tête-bleu, je vous ferai tous jouer, je vous en réponds. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
248 | LE CAISSIER |
Allons, Mesdames, des cartes, je vous prie, ou je vais tout tuer. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 3 |
249 | LE CAISSIER |
Ventrebleu, madame, qu'on donne des cartes encore une fois. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
250 | BELISE |
Allez, mon ami, vous êtes un fou, et c'est en fou qu'il faut vous traiter. |
Acte 1, sc. 19, BELISE, phrase 1 |
251 | LA COMTESSE |
Il a raison, dans le fond, cet argent n'est peut-être pas à lui, et je le trouve fort embarrassé. |
Acte 1, sc. 19, LA COMTESSE, phrase 1 |
252 | LA MARQUISE |
Cela me fait souvenir de mes pierreries, il faut absolument nous laisser jouer, Madame, vous avez beau faire. |
Acte 1, sc. 19, LA MARQUISE, phrase 1 |
253 | LE CAISSIER |
Hé morbleu, Madame, je vous en conjure. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 1 |
254 | BELISE |
Il n'en sera rien, je vous en réponds. |
Acte 1, sc. 19, BELISE, phrase 1 |
255 | LE CAISSIER |
Je me pendrai, j'y suis résolu, mon parti est pris ; mais je tuerai quelqu'un avant que je me pende. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 2 |
256 | BELISE |
Vous êtes un extravagant, prenez-vous de vos chagrins à ceux qui vous doivent. |
Acte 1, sc. 19, BELISE, phrase 1 |
257 | LE CAISSIER |
Non morbleu, c'est à vous, c'est vous qui avez profité de mon argent, vous m'avez engagé de le prêter aux joueurs à fin de le regagner dans la suite ; mais par la morbleu, je passerai cet article-là dans mes comptes, et vous aurez affaires aux Fermes. |
Acte 1, sc. 19, LE CAISSIER, phrase 1 |
258 | CLITANDRE |
Cette affaire-ci est plus fâcheuse pour lui que pour un autre, et je vous assure qu'il perdra beaucoup. |
Acte 1, sc. 19, CLITANDRE, phrase 1 |
259 | ÉRASTE |
Hé cadédis, Mesdames, qu'avez-vous donc fait à ce pauvre petit Monsieur le caissier ? |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
260 | ÉRASTE |
Il sort dans une rage épouvantable, je viens de le rencontrer ; il m'a pensé mordre. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 2 |
261 | LA MARQUISE |
Je ne sais à quoi il tient que je n'en fasse autant ; et si trois ou quatre personnes de résolution voulaient se désespérer avec moi, cela ferait peut-être ouvrir les yeux sur les désordres que ces défenses-là vont causer. |
Acte 1, sc. 20, LA MARQUISE, phrase 2 |
262 | ÉRASTE |
Oh très certainement, il est bien sûr qu'on n'a point fait assez réflexion sur les inconvénients qui en peuvent arriver. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
263 | BELISE |
Vous voulez plaisanter peut-être ; mais je vous assure qu'il y a bien des choses à dire là-dessus. |
Acte 1, sc. 20, BELISE, phrase 1 |
264 | ÉRASTE |
Je ne plaisante point, ou la peste m'étouffe : il faut savoir à combien de gens le Lansquenet et le Pharaon étaient utiles. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
265 | ÉRASTE |
De quelque manière qu'une Dame fît l'acquisition d'un bijou, on en faisait honneur au Lansquenet ou au Pharaon, et le mari n'avait rien à dire. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
266 | ÉRASTE |
Un fils de famille agiotait, passivement s'entend, il empruntait à grosses usures, faisait une dépense enragée, le père ne s'embarrassait point de cela. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
267 | LA MARQUISE |
Cela est vrai, Mesdames, il y a mille gens intéressés dans cette affaire, et il faudrait représenter toutes ces choses-là dans un bon mémoire. |
Acte 1, sc. 20, LA MARQUISE, phrase 1 |
268 | ÉRASTE |
Moi, qui vous parle, moi, je suis à présent l'homme de France le plus embarrassé, peut-être. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
269 | CLITANDRE |
Vous ne jouez presque point, non plus que Valère. |
Acte 1, sc. 20, CLITANDRE, phrase 2 |
270 | ÉRASTE |
Je carabinais, et j'avais beau perdre, je disais toujours en sortant, je gagne ; et cela n'était qu'un prétexte pour ménager la réputation de vingt femmes que je considère, et que voilà maintenant exposées aux traits de la médisance ; ce n'est pas de ma faute. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 2 |
271 | LA COMTESSE |
Hé bien, voilà vingt femmes raisonnables perdues de réputation, on a point pensé à toutes ces choses-là, je vous en réponds. |
Acte 1, sc. 20, LA COMTESSE, phrase 1 |
272 | ÉRASTE |
Et tous les jeunes gens de Paris que voilà désoeuvrés à l'heure qu'il est, qui vont ne savoir où donner de la tête. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
273 | LA MARQUISE |
Pour moi, Mesdames, je vous l'avoue, je tremble des occupations qu'ils se vont faire. |
Acte 1, sc. 20, LA MARQUISE, phrase 1 |
274 | ÉRASTE |
Oh, cadédis, n'ayez point de peur, Madame la Marquise, cela ne vous peut intéresser que par jalousie. |
Acte 1, sc. 20, ÉRASTE, phrase 1 |
275 | BELISE |
Vous voilà, d'où venez-vous, Célide ? |
Acte 1, sc. 21, BELISE, phrase 2 |
276 | CELIDE |
De votre grand cabinet, Madame, où Monsieur_le_Baron joue au piquet avec un jeune homme que je ne connais point, mais qui est apparemment de la connaissance de Valère ; car il les regarde jouer avec attention. |
Acte 1, sc. 21, CELIDE, phrase 1 |
277 | MARTON |
Et c'est ce jeu-là qu'il fallait défendre, et non pas le Lansquenet et le Pharaon, qui sont les plus beaux jeux du monde, les plus universels, qui peuvent amuser utilement trente ou quarante personnes à la fois, et où l'on ne saurait faire la moindre petite friponnerie. |
Acte 1, sc. 21, MARTON, phrase 3 |
278 | MARTON |
Oui, pourquoi ne pas défendre plutôt ces vilains jeux d'exercices où l'on gagne quelquefois de bonnes pleurésies, et où l'on court risque à tout moment d'être estropié de quelque bon coup de balle ? |
Acte 1, sc. 21, MARTON, phrase 1 |
279 | LA COMTESSE |
Oh, pour moi je vous promets bien que si on nec rétablit le Pharaon, je vais apprendre à jouer au mail ou à la Paume ; car enfin, il faut qu'une femme joue, et je ne vois guère que ces jeux-là qui conviennent à une personne de qualité. |
Acte 1, sc. 21, LA COMTESSE, phrase 1 |
280 | BARTOLIN |
Je viens de courir pour votre affaire, ma soeur, on ne pressera point le paiement de l'amende, et on la fera diminuer de manière qu'il vous en coûtera peu ; mais il ne faut pas vous exposer à le récidive, on est au guet pour attraper les contrevenants, et les premiers pris paieront pour les autres. |
Acte 1, sc. 22, BARTOLIN, phrase 1 |
281 | BELISE |
Vous voyez, Mesdames, que j'ai de bonnes raisons pour ne pas permettre qu'on joue, et Monsieur_le_Baron est entier là-dessus. |
Acte 1, sc. 22, BELISE, phrase 1 |
282 | BARTOLIN |
C'est lui qui attire l'attention de la Justice ; il n'y est pas en bon prédicament, et l'on m'a fait voir un petit registre où il est marqué en lettres rouges. |
Acte 1, sc. 22, BARTOLIN, phrase 1 |
283 | LA MARQUISE |
Vous lui en voulez d'ailleurs, Monsieur Bartolin, et il faut que vous soyez prévenu contre lui ; c'est un si honnête homme, qui taille si honorablement. |
Acte 1, sc. 22, LA MARQUISE, phrase 1 |
284 | LE MARQUIS |
Allégresse, Mesdames, allégresse, tout va pour le mieux du monde, nous jouerons malgré les jaloux, je viens vous en avertir en diligence. |
Acte 1, sc. 23, LE MARQUIS, phrase 1 |
285 | LA COMTESSE |
Mon cher Marquis, que je vous embrasse pour une si bonne nouvelle. |
Acte 1, sc. 23, LA COMTESSE, phrase 2 |
286 | LA MARQUISE |
Que je vous embrasse aussi, mon cher enfant, le Ciel en soit loué. |
Acte 1, sc. 23, LA MARQUISE, phrase 1 |
287 | LA MARQUISE |
Allons, des cartes, Messieurs ; Mesdames, recouvrons le temps perdu, s'il vous plaît. |
Acte 1, sc. 23, LA MARQUISE, phrase 2 |
288 | LE MARQUIS |
Non vraiment, l'alarme n'est point fausse. |
Acte 1, sc. 23, LE MARQUIS, phrase 1 |
289 | ÉRASTE |
Que diantre vient-il de nous dire ? |
Acte 1, sc. 23, ÉRASTE, phrase 2 |
290 | LA COMTESSE |
Il ne fallait point tant accourir, c'est pour vous moquez de nous apparemment, Monsieur_le_Marquis ? |
Acte 1, sc. 23, LA COMTESSE, phrase 1 |
291 | LE MARQUIS |
Non, Mesdames, il ne tiendra qu'à vous de jouer tant qu'il vous plaira, et sans craindre l'amende ni les Commissaires. |
Acte 1, sc. 23, LE MARQUIS, phrase 1 |
292 | BELISE |
Dépêchez-donc de nous proposer votre expédient. |
Acte 1, sc. 23, BELISE, phrase 1 |
293 | ÉRASTE |
Sandis, il va vous proposer de jouer sur les tuiles entre les gouttières, et si quelqu'un vient nous y surprendre, on pourra le faire sauter dans la rue sans le jeter par les fenêtres. |
Acte 1, sc. 23, ÉRASTE, phrase 1 |
294 | BARTOLIN |
L'expédient ne serait pas mauvais dans un autre temps, mais à présent la place n'est pas tenable. |
Acte 1, sc. 23, BARTOLIN, phrase 1 |
295 | MARTON |
Non assurément, mais vous serez chaudement dans la cave, et l'on ne s'avisera jamais d'aller chercher des joueuses parmi des tonneaux. |
Acte 1, sc. 23, MARTON, phrase 1 |
296 | LA MARQUISE |
Tout me convient à moi, le grenier ou la cave, il ne m'importe pourvu que je joue. |
Acte 1, sc. 23, LA MARQUISE, phrase 1 |
297 | LE MARQUIS |
Ce que j'ai à vous dire vaut mieux que tout ce que vous pouvez vous imaginer et à l'heure que je vous parle, il y a trois ou quatre grosses parties de commencées. |
Acte 1, sc. 23, LE MARQUIS, phrase 1 |
298 | MARTON |
Vous allez devenir des joueuses de grand chemin, gare les suites. |
Acte 1, sc. 23, MARTON, phrase 1 |
299 | LE MARQUIS |
Oui, Madame, dans des carrières, on se trouvera là à certaine heure, les carrosses se tiendront à une certaine distance ; et on jouera aussi beau jeu que dans l'Hôtel le mieux meublé, je vous en réponds. |
Acte 1, sc. 23, LE MARQUIS, phrase 1 |
300 | CLITANDRE |
Ce manège sera découvert à la fin. |
Acte 1, sc. 23, CLITANDRE, phrase 1 |
301 | LE MARQUIS |
Point du tout, on n'y mettra point de lampions comme dans la ville, il n'y aura point de bals point de repas. |
Acte 1, sc. 23, LE MARQUIS, phrase 1 |
302 | ÉRASTE |
Point de repas, les vilaines assemblées ! |
Acte 1, sc. 23, ÉRASTE, phrase 1 |
303 | ÉRASTE |
Je ne suis point joueur de profession, mais les bals et les soupers me faisaient plaisir, je vous l'avoue. |
Acte 1, sc. 23, ÉRASTE, phrase 2 |
304 | LA COMTESSE |
On fait bonne chère partout, et ce ne serait point un vilain spectacle qu'une carrière bien éclairée. |
Acte 1, sc. 23, LA COMTESSE, phrase 2 |
305 | BELISE |
Les bals feront tout découvrir. |
Acte 1, sc. 23, BELISE, phrase 1 |
306 | LA MARQUISE |
Sabbat tant qu'il vous plaira, rien ne m'empêchera d'y aller, je veux absolument regagner mes pierreries. |
Acte 1, sc. 23, LA MARQUISE, phrase 2 |
307 | MARTON |
Mais si je vous proposais un expédient cent fois meilleur que les vôtres ? |
Acte 1, sc. 23, MARTON, phrase 1 |
308 | BARTOLIN |
En, voici bien une autre ? |
Acte 1, sc. 23, BARTOLIN, phrase 1 |
309 | MARTON |
Oui, Madame, une de ces barques pontées qui depuis quelque temps viennent à la voile et qui apportent des huîtres. |
Acte 1, sc. 23, MARTON, phrase 1 |
310 | MARTON |
Si vous n'avez pas gagné votre argent, et que le coeur vous en dise, vous pouvez aller jusqu'à Rouen, et de là au Havre ; et Madame se trouverait à moitié chemin de l'Angleterre où elle veut aller. |
Acte 1, sc. 23, MARTON, phrase 3 |
311 | LA COMTESSE |
Je ferai volontiers le voyage avec elle. |
Acte 1, sc. 23, LA COMTESSE, phrase 1 |
312 | LA COMTESSE |
Quelqu'un veut-il y venir, me voilà prête ? |
Acte 1, sc. 23, LA COMTESSE, phrase 2 |
313 | BELISE |
Que veut-on ? |
Acte 1, sc. 24, BELISE, phrase 1 |
314 | BELISE |
Voyez un peu, Marton. |
Acte 1, sc. 24, BELISE, phrase 3 |
315 | LA MARQUISE |
L'imagination du bureau n'est pas mauvaise, je donne assez là-dedans. |
Acte 1, sc. 24, LA MARQUISE, phrase 1 |
316 | CLITANDRE |
Je l'approuve fort aussi, moi. |
Acte 1, sc. 24, CLITANDRE, phrase 1 |
317 | BELISE |
Elle est bien de mon goût, il n'y a point là, d'amende à craindre, le cours de la rivière est libre. |
Acte 1, sc. 24, BELISE, phrase 1 |
318 | BELISE |
Qu'en dites-vous, mon frère ? |
Acte 1, sc. 24, BELISE, phrase 2 |
319 | BARTOLIN |
Je dis, ma soeur, que je vous admire, et que vous avez de belles imaginations. |
Acte 1, sc. 24, BARTOLIN, phrase 1 |
320 | MARTON |
Ce sont les violons et les Dames figurantes du Bal qui envoient savoir si on aura besoin d'elles cette nuit, et si on leur paiera leurs droits de présence. |
Acte 1, sc. 24, MARTON, phrase 1 |
321 | LA COMTESSE |
Oui, vraiment, ma chère, ne nous refusons pas tout au moins ce plaisir-là ; les jeux sont défendus, mais les Bals ne le sont point. |
Acte 1, sc. 24, LA COMTESSE, phrase 1 |
322 | LA MARQUISE |
Madame_la_Comtesse a raison, il faut tirer parti de tout ceci, et enterrer la synagogue avec honneur. |
Acte 1, sc. 24, LA MARQUISE, phrase 1 |
323 | BELISE |
Qu'elles viennent à l'ordinaire, Marton, il n'y aura rien de changé. |
Acte 1, sc. 24, BELISE, phrase 1 |
324 | VALÈRE |
Messieurs, Messieurs, si vous ne vous séparez, je frapperai sur l'un et sur l'autre, et je vous séparerai à bons coups de canne. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
325 | CELIDE |
Qu'est-ce donc que tout ceci, Valère ? |
Acte 1, sc. 25, CELIDE, phrase 1 |
326 | ÉRASTE |
Cadédis, voilà une Scène assez ridiculement plaisante ; comment se terminera-t-elle ? |
Acte 1, sc. 25, ÉRASTE, phrase 2 |
327 | FRONTIN |
Cela n'est pas bien, Madame, de souffrir des fripons dans votre maison. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
328 | GARBATACASE |
Và via forfanté, parti di qua mammaluco ; aveté grand tort, Signor Valère, di produire in questa casa un homme de ce caractère. |
Acte 1, sc. 25, GARBATACASE, phrase 1 |
329 | VALÈRE |
Ma foi, Monsieur_le_Baron, je vous crois aussi honnêtes gens l'un que l'autre. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
330 | BARTOLIN |
Et vous ne vous trompez pas. |
Acte 1, sc. 25, BARTOLIN, phrase 1 |
331 | FRONTIN |
Moi, Monsieur, je ne voudrais pas me troquer contre lui ; il croit nous en imposer, avec son baragouin et sa grande mouche. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
332 | FRONTIN |
Il parle français comme moi, tel que vous le voyez, et il n'a point de balafre, je vous en réponds. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
333 | BELISE |
Que veut dire ceci ? |
Acte 1, sc. 25, BELISE, phrase 2 |
334 | LA MARQUISE |
Mais vraiment, voici une aventure qui devient sérieuse. |
Acte 1, sc. 25, LA MARQUISE, phrase 1 |
335 | GARBATACASE |
Et per gratia, Mesdames, é un scélérat, un pendard, que vinté volte a mérita les galéres ; ti reconnosso à présent, tu faisais le Marchand de Vin dans le Carrosse de Rheims. |
Acte 1, sc. 25, GARBATACASE, phrase 1 |
336 | FRONTIN |
Et toi le Marchand de Boeufs dans la diligence de Lyon, et je m'en souviens. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
337 | GARBATACASE |
Và, và, qué ti ricordé de la manière dont tu fus régalé à Orléans, où le Prévôt te vouli far impicar. |
Acte 1, sc. 25, GARBATACASE, phrase 1 |
338 | FRONTIN |
Hé qué ti ricordé... Qu'il te souvienne à toi des coups de bâton que nous te donnâmes à Auxerre, pour avoir notre part des mille écus que tu voulais garder pour toi seul. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
339 | BARTOLIN |
Et ne se disent que des vérités. |
Acte 1, sc. 25, BARTOLIN, phrase 1 |
340 | FRONTIN |
Je ne l'avais pas bien remis d'abord ; mais sa culotte large, et l'enflure des deux côtés de son juste-au-corps, me l'ont fait connaître. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
341 | LA MARQUISE |
Que dites-vous ? |
Acte 1, sc. 25, LA MARQUISE, phrase 2 |
342 | FRONTIN |
Voyez, voyez dans sa culotte, Madame. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
343 | LA MARQUISE |
Vous vous moquez vraiment, je n'y veux point regarder. |
Acte 1, sc. 25, LA MARQUISE, phrase 1 |
344 | BARTOLIN |
Doucement, doucement, baissez un peu la voix. |
Acte 1, sc. 25, BARTOLIN, phrase 1 |
345 | ÉRASTE |
Ah cadédis, les magasins sont bien garnis, ce n'est point un conte, et voilà un fripon qui dit vrai. |
Acte 1, sc. 25, ÉRASTE, phrase 1 |
346 | FRONTIN |
Je le savais bien, moi, que je ne me trompais pas. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 1 |
347 | GARBATACASE |
Mousu, mousu Valère, je me prends à vous de cette insulte. |
Acte 1, sc. 25, GARBATACASE, phrase 1 |
348 | VALÈRE |
Va misérable, je t'en ferai raison, comme tu le mérites. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
349 | BELISE |
Je ne sais où j'en suis ; quelle aventure ? |
Acte 1, sc. 25, BELISE, phrase 1 |
350 | VALÈRE |
Ce n'est pas tout, Messieurs, il faut qu'il convienne qu'il n'a point d'autre métier que celui de fripon de jeu. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
351 | GARBATACASE |
Hé là là, Messieurs, point de violence, je conviendrai de tout ce qu'il vous plaira ; mais ne me perdez pas, je vous en conjure. |
Acte 1, sc. 25, GARBATACASE, phrase 1 |
352 | LA MARQUISE |
Et l'argent qu'il nous a volé à tous tant que nous sommes ? |
Acte 1, sc. 25, LA MARQUISE, phrase 1 |
353 | GARBATACASE |
J'en rendrai la moitié, que chacun fasse ses comptes : il me semble que c'est avoir de la conscience. |
Acte 1, sc. 25, GARBATACASE, phrase 1 |
354 | CLITANDRE |
Votre banque était en bonne main, Madame. |
Acte 1, sc. 25, CLITANDRE, phrase 1 |
355 | VALÈRE |
Je m'en charge, Messieurs, je la lui ai promise ; c'est mon valet, et je ne lui ai fait jouer ce personnage que pour détromper Madame, et lui faire voir quel homme c'était que le Baron. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
356 | BELISE |
Je suis ravie d'être désabusée, et je vous donne ma fille. |
Acte 1, sc. 25, BELISE, phrase 1 |
357 | VALÈRE |
Vous me rendez le plus heureux de tous les hommes. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
358 | LA MARQUISE |
Et en faveur du mariage, jouons donc quelques reprises de Lansquenet, ou quelques tailles de Pharaon. |
Acte 1, sc. 25, LA MARQUISE, phrase 1 |
359 | VALÈRE |
Nous ferons tout ce qu'il vous plaira, Mesdames, je prends sur moi les risques de l'amende, et je taillerai même, si l'on veut, pour la première fois de ma vie. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
360 | VALÈRE |
Volontiers. |
Acte 1, sc. 25, VALÈRE, phrase 1 |
361 | BELISE |
Que l'on fasse avertir les gens du Concert et du Bal. |
Acte 1, sc. 25, BELISE, phrase 1 |
362 | FRONTIN |
Mon maître a plus de deux cents louis sans sa bourse ; j'ai vingt pistoles, tâchons de trouver quelque associé pour enlever la banque. |
Acte 1, sc. 25, FRONTIN, phrase 2 |
363 |
CHOEUR |
Nous t'avons fait notre Cour ; |
Acte 1, sc. 25, v. 7 |
364 |
CHOEUR |
Afin de te servir mieux. |
Acte 1, sc. 25, v. 10 |
365 |
CHOEUR |
Viennent étaler leurs attraits |
Acte 1, sc. 25, v. 15 |
366 |
CHOEUR |
C'est là qu'une vieille Cypris, |
Acte 1, sc. 25, v. 17 |
367 |
CHOEUR |
D'une voix plaintive et cassée, |
Acte 1, sc. 25, v. 19 |
368 |
CHOEUR |
Filles d'Amour, ce jour est terrible pour vous, |
Acte 1, sc. 25, v. 22 |
369 |
CHOEUR |
Mes enfants, que deviendront-nous ? |
Acte 1, sc. 25, v. 25 |
370 |
CHOEUR |
Filles d'Amour ! Ce jour est terrible pour vous. |
Acte 1, sc. 25, v. 29 |
371 |
CHOEUR |
De leur visage sur leur sein. |
Acte 1, sc. 25, v. 35 |
372 |
CHOEUR |
Rit de les voir verser des pleurs, |
Acte 1, sc. 25, v. 37 |
373 |
CHOEUR |
Et dans ce grand revers constante, |
Acte 1, sc. 25, v. 38 |
374 |
CHOEUR |
Ont le sort qu'ils devaient attendre ; |
Acte 1, sc. 25, v. 47 |
375 | ÉRASTE |
Nous avons chassé deux fripons, il en est revenu d'autres en masques ; cette Chauve-Souris et ce Perroquet sont des oiseaux de mauvais présage : mais sandis ils ne s'envoleront pas, et je leur vais rogner les ailes ; je tiens le mien, saisissez le vôtre. |
Acte 1, sc. 26, ÉRASTE, phrase 2 |
376 | LE MARQUIS |
Une banque de plus de deux cents louis enlevée en moins de deux tailles ? |
Acte 1, sc. 26, LE MARQUIS, phrase 1 |
377 | ÉRASTE |
Messieurs les Masques, on saura qui vous êtes. |
Acte 1, sc. 26, ÉRASTE, phrase 1 |
378 | GARBATACASE |
Moi, Monsieur, l'être in pon gentilhomme allemand : vous prendre garde. |
Acte 1, sc. 26, GARBATACASE, phrase 1 |
379 | GARBATACASE |
Oui, Monsieur, on ne veut plus que je taille : je suis venu ponter ; quel mal y a-t-il à cela ? |
Acte 1, sc. 26, GARBATACASE, phrase 1 |
380 | LE MARQUIS |
Tu nous voles ? |
Acte 1, sc. 26, LE MARQUIS, phrase 2 |
381 | VALÈRE |
Et celui-ci est mon coquin de valet, ils étaient d'intelligence. |
Acte 1, sc. 26, VALÈRE, phrase 1 |
382 | FRONTIN |
Nos haines ne durent pas, comme vous voyez, nous sommes d'honnêtes gens, il n'y a point de rancune parmi nous autres. |
Acte 1, sc. 26, FRONTIN, phrase 1 |
383 | FRONTIN |
Nous voulions vous corriger à votre coup d'essai, pour vous empêcher de continuer. |
Acte 1, sc. 26, FRONTIN, phrase 1 |
384 | FRONTIN |
Ce sont les vingt pistoles de Mademoiselle qui sont cause de cela, je voulais les faire valoir. |
Acte 1, sc. 26, FRONTIN, phrase 1 |
385 | ÉRASTE |
Ah sandis, Messieurs les coquins, vous rendrez gorge. |
Acte 1, sc. 26, ÉRASTE, phrase 1 |
386 | VALÈRE |
Reprenons d'abord notre argent, et qu'on les abandonne à leur mauvaise destinée. |
Acte 1, sc. 26, VALÈRE, phrase 1 |
387 | MARTON |
On a servi, Madame. |
Acte 1, sc. 26, MARTON, phrase 1 |
388 | BELISE |
Allons nous mettre à table, que le Bal continue, et que cette aventure nous corrige de l'extravagance qu'il y a de jouer avec des masques. |
Acte 1, sc. 26, BELISE, phrase 1 |
389 | MARTON |
Et gardez-vous des visages, mêmes. |
Acte 1, sc. 26, MARTON, phrase 1 |
390 |
ENSEMBLE |
Hâte-toi, vole, viens détruire |
Acte 1, sc. 27, v. 51 |
391 |
ENSEMBLE |
T'enlèvent tes meilleurs sujets. |
Acte 1, sc. 27, v. 54 |
392 |
ENSEMBLE |
Que de conquêtes nouvelles |
Acte 1, sc. 27, v. 56 |
393 |
ENSEMBLE |
Réduit souvent les plus cruelles |
Acte 1, sc. 27, v. 63 |
394 |
ENSEMBLE |
À ne pouvoir souffrir près d'elles ; |
Acte 1, sc. 27, v. 64 |
395 |
ENSEMBLE |
Et son vieux mari n'y perd pas. |
Acte 1, sc. 27, v. 69 |
396 |
ENSEMBLE |
L'Avocat Blaise est au Palais, |
Acte 1, sc. 27, v. 71 |
397 |
ENSEMBLE |
Ici venu de la Province, |
Acte 1, sc. 27, v. 74 |
398 |
ENSEMBLE |
Aux Jeux d'abord brillait en Province, |
Acte 1, sc. 27, v. 76 |
399 |
MERLIN |
C'est peut-être un bonheur pour vous ; |
Acte 1, sc. 27, v. 91 |
400 |
MERLIN |
Venez tous en rire avec nous. |
Acte 1, sc. 27, v. 93 |