n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | LE COMÉDIEN |
Messieurs, nous aurons l'honneur de vous donner demain la tragédie de... et, le jour suivant, vous aurez encore une représentation du Légataire. |
Acte 1, sc. 1, LE COMÉDIEN, phrase 1 |
2 | LE CHEVALIER |
Est-ce qu'il n'y a pas assez longtemps que vous nous fatiguez de votre Légataire ? |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 4 |
3 | LE CHEVALIER |
À moi, morbleu, à moi : il y a plus de sens, de raison et d'esprit dans cette tête-là qu'il n'y en a sur votre théâtre, dans vos loges, et dans votre parterre, quand ces trois ordres seraient réunis ensemble. |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
4 | LE CHEVALIER |
Cette maxime est bonne pour les sots ; mais non pas pour moi. Je ne me laisse jamais entraîner au torrent : je fais tête au parterre ; et quand il approuve quelque endroit, c'est justement celui que je condamne. |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
5 | LE COMÉDIEN |
Je vous dirai, monsieur, que nous autres comédiens nous sommes d'un sentiment bien contraire : c'est de ce tribunal-là que nous attendons nos arrêts ; et, quand il a prononcé, nous n'appelons point de ses décisions. |
Acte 1, sc. 2, LE COMÉDIEN, phrase 1 |
6 | LE CHEVALIER |
Et moi, morbleu, j'en appelle comme d'abus ; j'en appelle au bon sens ; j'en appelle à la postérité ; et le siècle à venir me fera raison du mauvais goût de celui-ci. |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
7 | LE COMÉDIEN |
Quelque succès qu'ait notre pièce, nous n'espérons pas, monsieur, qu'elle passe aux siècles futurs : il nous suffit qu'elle plaise présentement à quantité de gens d'esprit, et que la peine de nos acteurs ne soit pas infructueuse. |
Acte 1, sc. 2, LE COMÉDIEN, phrase 1 |
8 | LE CHEVALIER |
Si j'étais de vous autres comédiens, j'aimerais mieux tirer la langue d'un pied de long que de représenter de pareilles sottises : mourez de faim, morbleu, mourez de faim avec constance plutôt que de vous enrichir avec une aussi mauvaise pièce : et qu'est ce que c'est encore que cette Critique dont vous nous menacez ? |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
9 | LE COMÉDIEN |
Je vous dirai, monsieur, par avance, que ce n'est qu'une bagatelle ; deux ou trois scènes qu'on a ajoutées pour donner à la comédie une juste longueur, et pour vous amuser jusqu'à l'heure du souper. |
Acte 1, sc. 2, LE COMÉDIEN, phrase 1 |
10 | LE CHEVALIER |
Cela sera-t-il bon ? |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
11 | LE CHEVALIER |
Ils n'ont autre chose à vous dire, le public ! |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 3 |
12 | LE COMÉDIEN |
Monsieur, je vous laisse avec lui : tâchez à le faire convenir qu'il a tort ; mais ne lui exposez que de bonnes raisons : il ne se paie pas de mauvais discours, je vous en avertis, et il a souvent imposé silence à des gens qui avaient autant d'esprit que vous. |
Acte 1, sc. 2, LE COMÉDIEN, phrase 1 |
13 | LA COMTESSE |
Mon carrosse, mon carrosse. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
14 | LE MARQUIS |
Sitôt que votre carrosse sera devant la porte, on viendra vous avertir ; mais vous en avez encore pour un quart_d_heure tout au moins. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 1 |
15 | LA COMTESSE |
On m'attend au Marais pour faire une reprise de lansquenet ; je vais souper proche les Incurables ; nous devons courir le bal toute la nuit ; et, sur les huit heures du matin, il faut que je me trouve à un réveillon à la porte Saint-Bernard. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 5 |
16 | LA COMTESSE |
Ma vivacité fournira à tout ; et si vous ne voulez pas me suivre, voilà Monsieur Boniface qui ne m'abandonnera point dans l'occasion : c'est un jeune poète que je produis dans le monde, un bel esprit qui fait des vers pour moi quand j'en ai besoin : je l'ai amené à la comédie pour m'en dire son sentiment. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 1 |
17 | LA COMTESSE |
Il me sert de chaperon ; il a une mine sans conséquence : que voulez-vous qu'une femme fasse d'un visage comme le sien ? |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 2 |
18 | LA COMTESSE |
Mon carrosse, en arrivant, a été une heure dans la rue Dauphine sans pouvoir avancer ni reculer ; le voilà présentement dans le même embarras. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
19 | LE MARQUIS |
Parbleu, Monsieur Boniface, je suis bien aise de vous rencontrer dans les foyers. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 2 |
20 | LE MARQUIS |
Vous venez de voir cette comédie qui a fait courir tant de monde ; je serai charmé que vous m'en disiez votre sentiment : j'ai autrefois entendu des petits vers de votre façon qui n'étaient pas impertinents. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 3 |
21 | MONSIEUR BONIFACE |
On voit bien, madame la Comtesse, que vous vous connaissez en physionomie. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BONIFACE, phrase 1 |
22 | LA COMTESSE |
C'est une source d'imagination vive, hardie, échauffée ; rien ne l'arrête, rien ne l'embarrasse : je lui trouve un fonds de science qui m'étonne, une fécondité qui m'épouvante. Croiriez-vous, monsieur le Marquis, qu'il a fait vingt-cinq comédies, et, pour le moins, autant de tragédies ? |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 1 |
23 | LA COMTESSE |
Les comédiens n'en veulent jouer aucune : mais ce qu'il y a de beau, c'est que ses comédies font pleurer, et que ses tragédies font rire à gorge déployée. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 2 |
24 | MONSIEUR BONIFACE |
Madame_la_Comtesse est, à son ordinaire, vive et pétulante ; il faut qu'elle se divertisse toujours aux dépens de quelqu'un. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BONIFACE, phrase 1 |
25 | LA COMTESSE |
Je rencontrai dernièrement un auteur dans la rue, qui fit à toute force arrêter mon carrosse ; il me fatigua de ses vers pendant une heure entière ; il en récita au laquais, au cocher, aux chevaux ; et, si un autre carrosse ne fût survenu, qui lui serra les côtes de fort près, et lui fit quitter prise, je crois qu'il parlerait encore, ou qu'il serait devenu lui-même la catastrophe de sa tragédie. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 2 |
26 | MONSIEUR BONIFACE |
Je ne suis encore qu'un jeune candidat dans la république des lettres, un nourrisson des Muses ; mais je soutiens que la pièce est vicieuse a capite ad calcem, c'est-à-dire de la tête aux pieds. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BONIFACE, phrase 1 |
27 | LA COMTESSE |
Un nourrisson des Muses ! |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
28 | LA COMTESSE |
Les Muses n'ont-elles pas fait là une belle nourriture ? |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 5 |
29 | LA COMTESSE |
Quand serez-vous sevré, Monsieur Boniface ? |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 6 |
30 | LA COMTESSE |
Que je serais ravie de savoir du grec ! |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
31 | LA COMTESSE |
Mais cela serait tout à fait plaisant. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 6 |
32 | LE MARQUIS |
Oui, madame, cela serait tout à fait plaisant et nouveau. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 1 |
33 | MONSIEUR BONIFACE |
Je ne m'arrête point à la diction, je laisse cette critique aux esprits subalternes ; c'est à l'analyse, à la conduite, à la texture d'une pièce que je m'attache ; et, par là, je vous prouverai que celle-ci est impertinente. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BONIFACE, phrase 1 |
34 | LA COMTESSE |
C'est un gouffre de science. Mon_Dieu, que j'aurais envie de l'embrasser ! |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 3 |
35 | LA COMTESSE |
Pour vous consoler, Monsieur Boniface, baisez ma main. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 5 |
36 | LE MARQUIS |
Qu'avons-nous affaire ici d'épopée, et de tous les grands mots grecs et latins dont Monsieur Boniface fait une parade fastueuse ? |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 2 |
37 | LE MARQUIS |
Apprenez, monsieur le jurisprudent hors de saison, qu'il n'est point question, dans une comédie, du droit romain ni de Justinien : il s'agit de divertir les gens d'esprit avec art ; et je vous soutiens, moi, que la conduite de cette pièce est très sensée. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 1 |
38 | LE MARQUIS |
Le premier acte expose le sujet ; le second fait le noeud ; dans le troisième commence l'action ; elle continue dans les suivants : tout concourt à l'événement ; l'embarras croît jusqu'à la dernière scène ; le dénouement est tiré des entrailles du sujet. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 1 |
39 | LE MARQUIS |
Tous les acteurs sont contents, et les spectateurs seraient bien difficiles s'ils ne l'étaient pas, puisqu'il me paraît qu'ils ont été divertis dans les règles. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 2 |
40 | LA COMTESSE |
Il n'a cependant manqué aucune représentation. La première, il ne vit rien ; la seconde, il n'entendit pas un mot ; la troisième, il ne vit ni n'entendit ; et, toutes les autres fois, il était dans les foyers occupé devant le miroir à rajuster sa personne, ranimer sa perruque, se renouveler de bonne mine, pour être en état de donner la main quelque femme de qualité, et la conduire avec succès dans son carrosse. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 1 |
41 | LA COMTESSE |
Pour moi, ne trouvant plus de place dans les premières loges, je l'ai vue la première fois dans l'amphithéâtre, où je me trouvai entourée de cinq ou six jeunes seigneurs qui ne cessèrent de folâtrer autour de moi : jamais jolie femme ne fut plus lutinée ; et, si la pièce n'avait promptement fini, je ne sais, en vérité, ce qu'il en serait arrivé. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 1 |
42 | LE MARQUIS |
Vous avez bien raison, madame la Comtesse, de pester ; vous n'avez jamais tant couru de risque en vos jours qu'à cette comédie. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 1 |
43 | MONSIEUR BONIFACE |
Pour moi, j'étais dans le parterre à la première représentation ; il ne m'en a jamais tant coûté pour voir une mauvaise comédie : une moitié de mon justaucorps fut emportée par la foule, et j'eus bien de la peine à sauver l'autre au milieu des flots de laquais qui m'inondèrent de cire en sortant, et me brûlèrent tout un côté de ma perruque. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BONIFACE, phrase 1 |
44 | LA COMTESSE |
Les auteurs qui ont des habits aussi mûrs que le vôtre, Monsieur Boniface, ne doivent point se trouver dans le parterre à une première représentation. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 1 |
45 | LE MARQUIS |
Madame_la_Comtesse a raison. |
Acte 1, sc. 4, LE MARQUIS, phrase 1 |
46 | MONSIEUR BONIFACE |
Il me semble qu'il n'y en a point. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BONIFACE, phrase 2 |
47 | LA COMTESSE |
Comment appelez-vous donc ces pirouettes, ces caracoles, ces chaudes embrassades qui se font sur le théâtre pendant qu'on mouche les chandelles ? |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 2 |
48 | LA COMTESSE |
Demandez plutôt au parterre, je suis sûr qu'il sera de mon avis. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 5 |
49 | LA COMTESSE |
Mais je perds ici bien du temps. Mon cher Monsieur Boniface, voyez, je vous prie, si mon carrosse n'est point à la porte : de moment en moment je sens que je m'exténue ; je fonds, je péris, je deviens nulle. |
Acte 1, sc. 4, LA COMTESSE, phrase 6 |
50 | MONSIEUR BONIFACE |
Dans un moment, madame, je viens vous rendre réponse. |
Acte 1, sc. 4, MONSIEUR BONIFACE, phrase 1 |
51 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Allez toujours devant, j'y serai aussitôt que vous ; ayez soin seulement que nous buvions bien frais, et que le rôt soit cuit à propos. |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 1 |
52 | LA COMTESSE |
Si je n'étais pas retenue, je lui proposerais de nous donner ce soir à souper, pour nous dédommager de la mauvaise comédie que nous venons de voir. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
53 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Qu'appelez-vous mauvaise comédie ? |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 1 |
54 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Mauvaise comédie !... |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 2 |
55 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Je la trouve excellente : je ne me suis jamais tant diverti ; et monsieur Clistorel m'a guéri de toute la mauvaise humeur que j'y avais apportée. |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 3 |
56 | LA COMTESSE |
Quelque quartaut de ta cave a-t-il échappé à ses cerceaux ? |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
57 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Mon cuisinier avait, à dîner, manqué sa soupe ; ses entrées ne valaient pas le diable, et le coquin avait laissé brûler un faisan qu'on m'avait envoyé de mes terres. |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 1 |
58 | LA COMTESSE |
Tu as pu rire de pareilles sottises ? |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 2 |
59 | LA COMTESSE |
Et c'est justement la scène de la veuve qui m'a donné un dégoût pour la pièce ; j'ai une antipathie extrême pour cet habit ; et si mon mari mourait aujourd'hui je me remarierais demain pour n'être pas obligée de me représenter sous un si lugubre équipage. Je crois que je ne ferais pas mal dès à présent de choisir quelqu'un pour lui succéder. |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 1 |
60 | LE MARQUIS |
Ce serait très bien fait. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
61 | LA COMTESSE |
Et que dites-vous, s'il vous plaît, de ce gentilhomme normand, monsieur Alexandre Choupille, de l'enfant posthume, du Clistorel, et de la servante qui ne veut pas être interloquée ? |
Acte 1, sc. 5, LA COMTESSE, phrase 1 |
62 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Pour moi, je n'y entends point tant de façon ; quand une chose me plaît, je ne vais point m'alambiquer l'esprit pour savoir pourquoi elle me plaît. |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 1 |
63 | LE MARQUIS |
Monsieur parle de fort bon sens. |
Acte 1, sc. 5, LE MARQUIS, phrase 1 |
64 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Madame_la_Comtesse, par exemple, je ne la détaille point par le menu ; il suffit qu'elle me plaise en gros : je n'examine point si elle a les yeux petits, le nez rentrant, la taille renforcée ; elle me plaît, je n'en veux point davantage. |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 1 |
65 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Madame, je suis votre serviteur. |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 1 |
66 | MONSIEUR BREDOUILLE |
Je vais souper à la Place Royale, où nous devons attaquer un aloyau dans les formes ; et je serais au désespoir que la scène commençât sans moi. |
Acte 1, sc. 5, MONSIEUR BREDOUILLE, phrase 2 |
67 | LA COMTESSE |
Il me semble que j'aperçois monsieur Clistorel. |
Acte 1, sc. 6, LA COMTESSE, phrase 3 |
68 | CLISTOREL APOTHICAIRE |
Parbleu, figure vous-même ; je serais bien fâché que la mienne fût aussi ridicule que la vôtre. |
Acte 1, sc. 8, CLISTOREL APOTHICAIRE, phrase 2 |
69 | CLISTOREL COMEDIEN |
Et moi, je serais au désespoir de vous ressembler : ne voilà-t-il pas un petit gentilhomme bien tourné ? |
Acte 1, sc. 8, CLISTOREL COMEDIEN, phrase 1 |
70 | CLISTOREL COMEDIEN |
Oui : l'on dit que c'est vous qui recrépissez toutes les vieilles du quartier. |
Acte 1, sc. 8, CLISTOREL COMEDIEN, phrase 1 |
71 | LA COMTESSE |
Je suis jeune encore, comme vous voyez ; mais quand j'ai bu du vin de Champagne, j'ai le lendemain le coloris obscur, les nuances brouillées, et des erreurs au teint, qui me vieillissent de dix années. |
Acte 1, sc. 8, LA COMTESSE, phrase 4 |
72 | CLISTOREL COMEDIEN |
Il a remis sur pied des teints aussi désespérés que le vôtre. |
Acte 1, sc. 8, CLISTOREL COMEDIEN, phrase 1 |
73 | CLISTOREL APOTHICAIRE |
Pourquoi donc, mon petit comédien, connaissant mon mérite, êtes-vous assez impudent pour me jouer en plein théâtre ? |
Acte 1, sc. 8, CLISTOREL APOTHICAIRE, phrase 1 |
74 | CLISTOREL APOTHICAIRE |
Savez-vous que personne n'approche de plus près que nous les princes et les grands seigneurs ? |
Acte 1, sc. 8, CLISTOREL APOTHICAIRE, phrase 1 |
75 | LA COMTESSE |
Un pygmée, un extrait d'homme comme vous représenterait Achille, Agamemnon, Mithridate ! |
Acte 1, sc. 8, LA COMTESSE, phrase 3 |
76 | LE MARQUIS |
Je vous prie, monsieur Clistorel le sérieux, de nous dire seulement deux vers, pour voir comment vous vous y prenez. |
Acte 1, sc. 8, LE MARQUIS, phrase 1 |
77 |
CLISTOREL COMEDIEN |
Et Lisette, et Crispin, et l'enfer, et les dieux. |
Acte 1, sc. 8, v. 2 |
78 | CLISTOREL COMEDIEN |
Elle ne vous ressemble donc pas ? |
Acte 1, sc. 8, CLISTOREL COMEDIEN, phrase 1 |
79 | LA COMTESSE |
Doucement, messieurs, doucement : je ne souffrirai point qu'il arrive de malheur, et que deux Clistorels se coupent la gorge en ma présence. |
Acte 1, sc. 8, LA COMTESSE, phrase 1 |
80 | LA COMTESSE |
Vous, monsieur Clistorel l'apothicaire, retournez dans votre boutique, et vous, monsieur Clistorel le comédien, je veux que vous me meniez au bal, et que nous dansions ensemble le rigaudon, la chasse, les cotillons, la jalousie, et toutes les autres danses nouvelles, où j'excelle assurément ; et je puis me vanter qu'il n'y a point de femme qui se trémousse dans un bal avec plus de noblesse, de cadence, de vivacité, de légèreté et de pétulance. |
Acte 1, sc. 8, LA COMTESSE, phrase 2 |
81 | MONSIEUR BONIFACE |
Madame, votre carrosse est à la porte, et vous descendrez quand il vous plaira. |
Acte 1, sc. 9, MONSIEUR BONIFACE, phrase 1 |
82 | LE MARQUIS |
Je conseille à l'assemblée d'en faire autant. |
Acte 1, sc. 10, LE MARQUIS, phrase 4 |