n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | ARLEQUIN |
Cela est de la dernière impertinence, de se trouver mal quand il faut gagner de l'argent. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
2 | ARLEQUIN |
Que voulez-vous que je fasse de tout ce monde-là ? |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 4 |
3 | ARLEQUIN |
Nous ne pouvons pas jouer la comédie aujourd'hui ; voilà notre portier qui vient de se trouver mal, et Pantalon, qui devait faire un rôle de Patrocle, est indisposé. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
4 |
MERCURE |
Terminez vos regrets, que votre douleur cesse ; |
Prologue, sc. 2, v. 1 |
5 |
MERCURE |
Dans votre sort Jupiter s'intéresse, |
Prologue, sc. 2, v. 2 |
6 | ARLEQUIN |
Tout doucement, Monsieur Jupiter ; ne choquons point le parterre, s'il vous plaît ; nous en avons besoin : cela ne se gouverne pas comme votre tête. |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
7 | ARLEQUIN |
Monsieur Jupiter, si vous vouliez me laisser votre monture, je la ferais mettre à la daube : aussi bien les dieux de l'opéra, qui sont bien montés quand ils viennent, s'en retournent toujours à pied. |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
8 | MEZZETIN |
Je le sais bien ; j'étais la chambre de madme votre soeur quand son mari, monsieur Sotinet, mon maître et votre beau-frère, la surprit comme elle vous écrivait la dernière lettre que vous avec reçue d'elle, où elle vous mande de venir au plus tôt à Paris, afiun de prendre des mesures avec vous pour se mettre à couvert du chagrin que son vieux mari lui fait tous les jours. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
9 | AURELIO |
T'assicurio, Mezzetino, ch'il matrimonio di mia sorella con Sotinetto non è stato mai mio gusto ; e se ne fossi stato creduto, egli non si sarreba mai conchiuso. |
Acte 1, sc. 1, AURELIO, phrase 1 |
10 | MEZZETIN |
Mais quand on ne peut pas changer sa condition, et qu'elle est mauvaise, il faut tâcher de l'adoucir autant qu'il est possible. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
11 | AURELIO |
Ma per addolcir la stato de mia sorella, io non veda altro mezzo, ch'une bonissima separazione. |
Acte 1, sc. 1, AURELIO, phrase 2 |
12 | MEZZETIN |
D'accord ; et c'est à quoi il faudrait songer, si vous aviez de ce qui se touche. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
13 | MEZZETIN |
Mais malheureusement mais vous êtes gueux comme un rat, et il y a longtemps que votre noblesse serait tombée par terre, si la roture ne l'avait soutenue. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
14 | MEZZETIN |
Mais laissez-moi faire : si votre soeur consent à la séparation, je m'engage, moi, de faire toruver tout l'argent qu'il faudra pour l'obtenir ; et si , je veux que ce soit mon maître qui le fournisse. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 3 |
15 | MEZZETIN |
J'ai une dent contre lui, pour certains coups de bâton qu'il me donna une fois, à cause qu'il me surprit à la cave avec la servante du logis. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
16 | AURELIO |
E che cosa facevi in cantina con la serva ? |
Acte 1, sc. 1, AURELIO, phrase 1 |
17 | AURELIO |
Orsù, vado a trovar mia sorella ; farò il possibile per resolverla a separarsi da suo marito. |
Acte 1, sc. 1, AURELIO, phrase 1 |
18 | MEZZETIN |
Serviteur, monsieur. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
19 | MEZZETIN |
Que je pense de jolis tours pour délivrer ma maîtresse des mains de son vieux mari ! |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 3 |
20 | MEZZETIN |
Si mon cher ami Arlequin était encore au monde, c'est là justement l'homme qu'il ma faudrait ; mais le pauvre garçon s'est avisé de se faire pendre, et ... |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 5 |
21 | ARLEQUIN |
Il me semble... |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
22 | MEZZETIN |
Tu arrives fort à propos pour rendre service à Monsieur Aurélio, dans une affaire de conséquence. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 3 |
23 | ARLEQUIN |
Celui qui a tant de noblesse, et qui n'a jamais le sou ? |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
24 | MEZZETIN |
Lui-même : il est aussi gueux à présent comme il était du temps que tu le servais. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 1 |
25 | ARLEQUIN |
Tant pis ; car je ne suis pas aussi sot que je l'ai été, moi ; et je ne m'emploierai jamais pour qui que ce soit, qu'auparavant je ne sois assuré de la récompense. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
26 | MEZZETIN |
Va, va, le seigneur Aurélio est honnête homme. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 1 |
27 | MEZZETIN |
Sers-le bien, et ne te mets point en peine ; tes gages te seront bien payés ; et si l'affaire que j'ai en tête réussit, je te réponds d'une bonne récompense. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 2 |
28 | MEZZETIN |
Mais tire-moi d'un doute : il a couru un bruit que tu avais été pendu, et je te croyais déjà bien sec. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 3 |
29 | ARLEQUIN |
Tu sais bien que j'ai toujours aimé les grandes choses : dès le temps même que nous avions l'honneur de servir ensemble le roi sur ses galères... |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
30 | ARLEQUIN |
Je n'eus pas plus tôt quitté la rame, que je me jetai malheureusement dans les médailles. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
31 | ARLEQUIN |
Non, dans les médailles ; c'est-à-dire que quand je n'avais rien à faire, pour me désennuyer, je m'amusais à mettre le portrait du roi sur des pièces de cuivre, que je couvrais d'argent, et que je donnais à mes amis pour du pain, du vin, de la viande, et autres choses nécessaires : mais comme il y a toujours des envieux dans le monde (voyez, je vous prie, comme on empoisonne les plus belles actions de la vie !), on fut dire à la justice que je me mêlais de faire de la fausse-monnaie. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
32 | ARLEQUIN |
Ces messieurs montèrent donc dans ma chambre, et, le plus honnêtement du monde, me prièrent, de la part de la justice, de lui aller parler tout-à-l'heure ; qu'il y avait un carrosse à la porte, qui m'attendait. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
33 | ARLEQUIN |
Et moi, j'eus beau dire que j'avais affaire, que je ne pouvais pas sortir, que j'irais une autre fois, il me fut impossible de résister aux honnêtetés et aux empressements de ces messieurs-là. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
34 | MEZZETIN |
Aux honnêtetés des pousse-culs. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase |
35 | ARLEQUIN |
L'un m'avait pris par un bras, aussi m'avait fait l'autre, en me disant le plus obligeamment du monde : "Oh ! Puisque nous avons été assez heureux que de vous trouver, vous ne nous échapperez pas, et nous aurons le plaisir de vous emmener avec nous" ; et à force de civilités, ils m'entraînèrent dans leur carrosse, et me conduisirent à la justice. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
36 | ARLEQUIN |
D'abord que je fus arrivé, on me présenta à cinq ou six visages vénérables, qui étaient assis sur des fleurs-de-lis. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
37 | MEZZETIN |
Et ces messieurs ne vous prièrent-ils point de vous asseoir ? |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 2 |
38 | ARLEQUIN |
À quoi je répondis fort modestement : oui, monsieur, pour vous rendre mes très humbles services. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
39 | ARLEQUIN |
Vous êtes un honnête homme, ajouta-t-il ; tout-à-l'heure nous allons parler à vous ; asseyez-vous toujours en attendant. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
40 | MEZZETIN |
Et où t'asseoir ? |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 1 |
41 | ARLEQUIN |
Sur une petite chaise de bois qu'on avait mise à côté de moi. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
42 | ARLEQUIN |
Je leur répliquai qu'oui, que je leur demandais excuse si je ne faisais pas aussi bien que je l'aurais souhaité ; mais que j'avais grande envie de travailler, et qu'avec le temps, j'espérais devenir plus habile. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
43 | ARLEQUIN |
Je remarquai que mon discours les avait réjouis ; mais cela n'empêcha pas qu'ils ne me condamnassent sur l'heure à être pendu et étranglé à la Croix Du Trahoir. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
44 | ARLEQUIN |
Quand j'entendis qu'on m'allait pendre, je commençai à crier : mais, messieurs, vous n'y pensez pas. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
45 | ARLEQUIN |
Aussi y eurent-ils beaucoup d'égard ; et, pour faire les choses dans l'ordre, ils me firent expédier une dispense d'âge. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
46 | ARLEQUIN |
Je dis que non, et que cela pourrait par la suite me donner la gravelle ; je priai seulement les archers de me laisser boire à la fontaine. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 6 |
47 | ARLEQUIN |
On se range en haie ; je m'approche de la fontaine ; je donne un coup d'oeil autour de moi, et zest, je m'élance la tête en avant dans le robinet de la fontaine. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 7 |
48 | ARLEQUIN |
Du robinet de la fontaine, je descendis dans la Seine ; de là, je fus à la nage jusqu'au Havre-de-Grace ; au Havre-de-Grace, je m'embarquai pour les Indes, d'où me voilà présentement de retour ; et voici mon histoire achevée. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 9 |
49 | ARLEQUIN |
Je le fais exprès pour épargner les semelles. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
50 | MEZZETIN |
Mon maître m'a ordonné tantôt de lui amener un barbier : il ne faut pas manquer cette occasion pour lui voler sa bourse ; elle servira à mettre nos affaires en train. |
Acte 1, sc. 3, MEZZETIN, phrase 2 |
51 | SOTINET |
Animal, c'est tout le contraire : je te dis de ne laisser entrer personne pour voir ma femme, et de fermer la porte au nez de tous ceux qui se présenteront. |
Acte 1, sc. 4, SOTINET, phrase 1 |
52 | PIERROT |
Ne savez-vous pas bien qu'un vieux mari est comme ces arbres qui ne portent point de bons fruits, et qui ne servent que d'ombre ? |
Acte 1, sc. 4, PIERROT, phrase 4 |
53 | ARLEQUIN |
On m'a dit, monsieur, que vous aviez besoin d'un homme de ma profession ; je viens vous offrir mes services. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
54 | ARLEQUIN |
Ne vous mettez pas en peine, monsieur ; dans deux petites heures votre affaire sera faite. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
55 | ARLEQUIN |
Que cela ne vous étonne pas : j'ai bien été trois mois entiers après une barbe, et tandis que je rasais d'un côté, le poil revenait de l'autre : mais présentement je suis plus habile ; vous allez voir. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
56 | ARLEQUIN |
Ma foi, je vous demande pardon : l'empressement de vous raser m'a fait prendre mon manteau pour votre linge à barbe. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
57 | ARLEQUIN |
Venez, maître Jacques, repassez-moi ce rasoir pour faire la barbe à monsieur. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
58 | MEZZETIN |
La bourse est de ce côté-ci ; ne la manque pas. |
Acte 1, sc. 5, MEZZETIN, phrase 1 |
59 | ARLEQUIN |
Tenez-vous donc, si vous voulez ; croyez-vous que je n'aie que vous à raser ? |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
60 | SOTINET |
Au secours ! |
Acte 1, sc. 5, SOTINET, phrase 3 |
61 | SOTINET |
Il faut filer doux ; ce coquin-là le ferait comme il le dit : il a une mauvaise physionomie. |
Acte 1, sc. 5, SOTINET, phrase 1 |
62 | ARLEQUIN |
Limousin, monsieur, pour vous rendre service. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
63 | ARLEQUIN |
J'étais auparavant tailleur de pierres ; et comme on disait que j'avais beaucoup de légèreté dans la main, je crus que je serais plus propre à ce métier-ci. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
64 | SOTINET |
Il me semble que vous avez la main gauche bien plus légère que la droite. |
Acte 1, sc. 5, SOTINET, phrase 1 |
65 | ARLEQUIN |
Ce sont de petits talents qu'on reçoit de la nature, et dont un honnête homme ne doit pas se glorifier. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 3 |
66 | SOTINET |
Mais vous avez quelque chose ? |
Acte 1, sc. 5, SOTINET, phrase 2 |
67 | ISABELLE |
Mais il faut qu'on ait perdu l'esprit, de faire un tintamarre semblable dans mon antichambre ! |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 4 |
68 | COLOMBINE |
Et de quoi vous embarrassez-vous de votre teint ? |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 3 |
69 | COLOMBINE |
Que ne me laissez-vous faire ? |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 5 |
70 | ISABELLE |
Tu me mets au désespoir. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 3 |
71 | ISABELLE |
Crois-tu que je puisse me résoudre à donner tous les jours un habit neuf à mes appas ? |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 4 |
72 | ISABELLE |
J'ai une conscience si délicate, que je me reprocherais les conquêtes qui ne se seraient pas faites de bonne guerre, et je crois que je mourrais de honte d'avoir dix années de plus que mon visage. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 5 |
73 | COLOMBINE |
Bon, bon, mademoiselle, vous avez là un plaisant scrupule ; la beauté que l'on achète n'est-elle pas à soi ? |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
74 | COLOMBINE |
Qu'importe que vos joues portent les couleurs d'un marchand ou les vôtres, pourvu que cela vous fasse honneur ? |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 2 |
75 | ISABELLE |
Les femmes ne sont-elles pas assez déguisées sans se masquer encore ? |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
76 | COLOMBINE |
Par ma foi, voilà une belle délicatesse de sentiments. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 2 |
77 | COLOMBINE |
Il n'y a plus que le rouge qui se met à la toilette qui marque la pudeur des femmes d'aujourd'hui ; elles ne rougiraient jamais sans cela. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 3 |
78 | COLOMBINE |
Et que serait-ce donc, madame, s'il vous fallait peler avec de certaines eaux, comme la dernière maîtresse que je servais, qui changeait tous les six mois de peau. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 4 |
79 | COLOMBINE |
Si je l'ai vu ? C'étoit moi qui faisois l'opération ; elle me faisait prendre la peau de son front, que je tirais de toute ma force ; elle criait comme un beau diable, et moi je riais comme une folle ; il me semblait habiller un levraut : mais ce qui est de meilleur, c'est qu'elle portait toujours sur elle, dans une boîte, la peau de son dernier visage calcinée, et disait qu'il n'y avait rien de si bon pour les élevures et les bourgeons. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
80 | UN LAQUAIS |
Mademoiselle, voilà un homme qui demande à vous parler. |
Acte 1, sc. 6, UN LAQUAIS, phrase 1 |
81 | ISABELLE |
Qu'on le fasse entrer. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 1 |
82 | TROTENVILLE |
Je crois, mademoiselle, que vous n'avez pas l'honneur de me connaître ; mais quand vous saurez que je m'appelle Monsieur De La Gavotte, sieur de Trotenville, vous devinerez aisément que je suis maître à danser. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
83 | ISABELLE |
Votre nom, monsieur, est assez connu dans Paris ; et j'espère devenir une bonne écolière, ayant pour maître le plus habile homme du métier. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
84 | TROTENVILLE |
Vous mettez ma modestie hors de cadence ; et quand on n'a, comme moi, qu'un mérite léger et cabriolant, pour peu qu'on l'élève par des louanges un peu fortes, il court risque, en tombant, de se casser le cou. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 3 |
85 | ISABELLE |
Il est vrai que voilà une pensée qui est tout-à-fait bien mise en oeuvre ; c'est un brillant. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
86 | TROTENVILLE |
Pour de l'esprit, mademoiselle, les gens de notre profession en regorgent. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
87 | TROTENVILLE |
Je sors présentement de chez la femme d'un élu, où je me suis fait admirer par mon esprit ; j'ai deviné une énigme du Mercure galant. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 5 |
88 | TROTENVILLE |
Vous savez, madame, que c'est là présentement la pierre de touche du bel-esprit. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 6 |
89 | COLOMBINE |
Pour vous, monsieur, vous n'avez pas besoin que l'on imprime le vôtre, pour faire connoître votre mérite au public ; on sait assez que vous êtes l'honneur de l'escarpin. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 4 |
90 | TROTENVILLE |
J'avais autrefois un carrosse à un cheval ; mais mes amis m'ont conseillé de changer de voiture, afin de ne pas causer une erreur dans le public, qui prend souvent, dans cet équipage-là, un maître à danser pour un lévrier d'Hippocrate. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
91 | COLOMBINE |
Vous devriez bien avoir un carrosse à deux chevaux : depuis que l'on ne joue plus, il y a tant de chevaliers qui en ont à vendre. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
92 | TROTENVILLE |
Est-ce que vous ne savez pas " qu'un tendre engagement va plus loin qu'on ne pense ? " |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
93 | TROTENVILLE |
C'est une fureur, mademoiselle, et toutes les coquettes s'en plaignent hautement, et disent que l'opéra leur enlève les meilleures pratiques, et qu'elles sont ruinées de fond en comble. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 11 |
94 | TROTENVILLE |
Là, là, donnez-vous patience ; on leur fera peut-être tout rendre : mais cependant elles usent en toute rigueur de leurs privilèges ; et un amant qui n'exprime son amour qu'avec des fontanges et des bas de soie, se morfond dix ans derrière leur porte. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
95 | COLOMBINE |
Ho bien, monsieur, nous la verrons une autre fois ; mais présentement je vous prie de danser un menuet avec moi. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
96 | TROTENVILLE |
Tel que vous le voyez, il n'y a point d'homme au monde qui gourmande une chanterelle comme lui ; il ferait danser, s'il l'avait entrepris, tous les invalides et leur hôtel. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
97 | TROTENVILLE |
Que dites-vous de ma danse ? |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
98 | TROTENVILLE |
Ne voulez-vous point que j'aie l'honneur de danser avec vous ? |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
99 | ISABELLE |
Pour aujourd'hui, monsieur, il n'y a pas moyen ; je suis d'une fatigue, cela ne se conçoit pas. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
100 | TROTENVILLE |
C'est bon pour les maîtres à danser fantassins. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
101 | TROTENVILLE |
On me donne une marque chaque visite ; et je veux vous montrer quel a été le travail de cette semaine. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 3 |
102 | TROTENVILLE |
Qu'on m'apporte ma valise. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 5 |
103 | TROTENVILLE |
C'est le travail d'une semaine ; et si, ce que je vous montre-là, c'est de l'argent comptant. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
104 | TROTENVILLE |
Il est vrai ; mais dans ce temps-là les maîtres à danser n'étaient pas obligés d'être dorés dessus et dessous, comme à présent ; et une paire de galoches était la voiture qui les menait par toute la ville. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
105 | TROTENVILLE |
Mais présentement on ne nous regarde pas, si nous n'avons le cheval et le laquais. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
106 | COLOMBINE |
Mademoiselle, voilà votre maître à chanter, Monsieur Amilaré-Bécarre. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
107 | TROTENVILLE |
Très volontiers, madame ; cela me fera bien du plaisir : car tel que vous me voyez, je suis à deux mains, et je chante aussi bien que je danse. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
108 | TROTENVILLE |
Ne dirait-on pas que ce serait là un siamois échappé d'un écran ? |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
109 | ISABELLE |
Je suis ravi, messieurs, que vous vous trouviez ensemble. |
Acte 1, sc. 8, ISABELLE, phrase 1 |
110 | TROTENVILLE |
Voilà une voix d'un assez beau métal ; cela n'est pas mal. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 2 |
111 | COLOMBINE |
Il faut se jeter par les fenêtres, quand on a entendu chanter ainsi. |
Acte 1, sc. 8, COLOMBINE, phrase 2 |
112 | TROTENVILLE |
Voyez-vous, mademoiselle, je ne suis point de ces gens qui louent à plein tuyau. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
113 | TROTENVILLE |
Un homme comme moi, qui a été toute sa vie nourri de dièses et de bémols, est diablement délicat en musique. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 4 |
114 | AMILARE |
Ce sont des dièses, pour montrer que c'est un a mi la ré bécarre. |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 1 |
115 | AMILARE |
Je ne compose jamais que sur ce ton, et c'est pour cela que j'en porte le nom. |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 2 |
116 | TROTENVILLE |
Vous composez donc toujours sur ce ton-là ? |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 2 |
117 | TROTENVILLE |
Croyez-vous, mon ami, que la musique m'embarrasse ? |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 2 |
118 | TROTENVILLE |
Est-ce que je ne vois pas bien qu'il faut marquer là une dissonance, et que l'octave s'entrechoquant avec l'unisson, vient à former un dièse bémol. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
119 | TROTENVILLE |
Je vous apprendrai à insulter ainsi la croche française. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
120 | ARLEQUIN |
J'ai fait le barbier ; j'ai volé la bourse ; il y avait cent louis d'or dedans ; vous m'en avez promis dix : je prétends les avoir, ou je ne me mêle plus de rien. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
121 | MEZZETIN |
Je te les ai promis, et tu les auras ; et de plus, je te promets de te faire épouser Colombine ; mais il faut faire encore une petite fourberie. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
122 | ARLEQUIN |
Pour épouser Colombine, j'en ferais cinquante, des fourberies. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
123 | MEZZETIN |
Tiens-toi un peu en repos, et laisse-moi rêver au moyen de t'introduire chez Monsieur Sotinet, pour rendre cette lettre à Isabelle. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
124 | MEZZETIN |
Laissez-moi en repos. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase |
125 | MEZZETIN |
Laisse-moi songer en repos. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase |
126 | MEZZETIN |
Si vous ôtez vos mains de là, vous n'épouserez point Colombine. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
127 | ARLEQUIN |
Et y dansera-t-on, à la noce ? |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
128 | MEZZETIN |
On y dansera ; oui, bourreau. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
129 | ARLEQUIN |
On dansera à ma noce, et je danserai avec Colombine ! |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
130 | MEZZETIN |
Nous verrons un peu à présent si vous vous tiendrez en repos. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
131 | MEZZETIN |
Tiens, voilà le pot-de-chambre ; puisses-tu pisser la parole ! |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
132 | ARLEQUIN |
Ma chère Colombine, que je t'embrasse, mon petit coeur, m'amour. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
133 | MEZZETIN |
Si tu remues à présent, ou que tu parles, nous allons voir beau jeu. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
134 | SOTINET |
Et pourquoi faut-il que j'aie tous les jours la tête rompue de vos folles dépenses, qui me mènent à l'hôpital ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 4 |
135 | ISABELLE |
J'aime assez vos airs de reproches ! |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 3 |
136 | ISABELLE |
Sachez, s'il vous plaît, monsieur, qu'un homme comme vous, qui a épousé une fille de qualité comme moi, est trop heureux quand elle veut bien s'abaisser à porter son nom. Mon mérite n'est-il pas bien soutenu d'avoir pour piédestal le nom de Monsieur Sotinet ! |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 6 |
137 | ISABELLE |
Je sens un soulèvement de coeur, quand j'entends seulement prononcer le nom de Monsieur Sotinet. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 10 |
138 | COLOMBINE |
Je connais un homme qui s'appelle Monsieur Josset, et sa femme se fait appeler la Marquise de Bas-Aloi. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 3 |
139 | SOTINET |
Taisez-vous, impertinente ; on ne vous parle pas. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
140 | SOTINET |
Vous n'êtes pas plus sage que votre maîtresse. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 3 |
141 | ISABELLE |
Pourquoi voulez-vous qu'elle se taise, quand elle a raison ? |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 1 |
142 | ISABELLE |
Ne sait-on pas assez dans le monde l'honneur que je vous ai fait, quand je vous ai épousé ? |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
143 | COLOMBINE |
Madame parle comme un oracle ; toutes les paroles qu'elle dit sont des sentences que toutes les femmes devraient apprendre par coeur. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
144 | SOTINET |
On n'entend parler d'autre chose que de votre jeu et de vos dépenses. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 2 |
145 | SOTINET |
Mais j'empêcherai bien que cela ne dure, et je veux que tu sortes tout présentement de chez moi. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 4 |
146 | SOTINET |
Je ne pourrai pas mettre dehors une coquine de servante quand il me plaira ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
147 | SOTINET |
Je ne veux pas que tu m'aimes, moi ; je veux que tu me haïsses. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
148 | COLOMBINE |
Il m'est impossible ; je sens pour vous une tendresse... |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
149 | ISABELLE |
Je vous prie, monsieur, de vous en aller dans votre appartement, et de me laisser en repos dans le mien. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 4 |
150 | COLOMBINE |
Hé ! Monsieur, retirez-vous ; voilà madame qui trépasse, et je la garantis morte, si vous ne décampez tout-à-l'heure. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
151 | ISABELLE |
À te dire vrai, Colombine, je suis bien lasse de la vie que je mène. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
152 | COLOMBINE |
Est-ce là ce qui vous embarrasse ? |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
153 | COLOMBINE |
On se démarie aussi facilement qu'on se marie ; et je savais toujours bien, moi, que tôt ou tard il en fallait venir là ; il n'y avait pas de raison autrement. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 5 |
154 | COLOMBINE |
Vous en aurez menti, messieurs les maris ; et quand il n'y auroit que moi, j'y brûlerai mes livres, ou cela sera autrement. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 8 |
155 | ISABELLE |
Je voudrais, Colombine, que tu fusses mariée ; tu verrais si c'est une chose si aisée que d'aimer un mari. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 3 |
156 | ISABELLE |
Je dois aller passer l'après-dînée chez la marquise : viens achever de m'habiller dans mon cabinet. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 3 |
157 | LE CHEVALIER |
Un dévoiement, madame, causé à ma bourse par les fréquentes crudités d'une fortune indigeste, m'a obligé d'avoir recours au remède astringent d'un petit billet payable au porteur, que j'apportais à monsieur votre époux ; mais n'y étant pas, j'ai cru qu'un homme de ma qualité pouvait entrer de volée chez les dames, et que vous ne seriez pas fâchée de connaître le chevalier De Fondsec. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 1 |
158 | ISABELLE |
Je suis ravie, monsieur, de l'honneur que je reçois ; mais je voudrais que ce ne fût pas une suite de votre malheur, et devoir à ma bonne fortune, et non pas à votre mauvaise, la visite que je reçois : mais il faut espérer que vous serez plus heureux. |
Acte 2, sc. 4, ISABELLE, phrase 1 |
159 | ISABELLE |
Monsieur le chevalier voudra bien passer toute l'après-dînée avec nous ? |
Acte 2, sc. 4, ISABELLE, phrase 1 |
160 | LE CHEVALIER |
À cinq heures et un quart, chez la comtesse qui m'a envoyé cette épée d'or. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 4 |
161 | LE CHEVALIER |
Vouloir que je rende une visite pour une épée qui ne pèse que soixante louis ! |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 4 |
162 | LE CHEVALIER |
Ma foi, cette visite-là se peut remettre. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 8 |
163 | LE LAQUAIS |
Ils font un bruit de diable ; ils disent qu'il y a trois jours qu'ils n'ont mangé. |
Acte 2, sc. 5, LE LAQUAIS, phrase 1 |
164 | LE CHEVALIER |
Madame, voyez là-bas s'il y a quelque chose de reste, et qu'on leur donne seulement pour les empêcher de crier. |
Acte 2, sc. 5, LE CHEVALIER, phrase 1 |
165 | COLOMBINE |
Il faut dire la vérité ; monsieur le chevalier est d'un bon naturel : il ôterait volontiers le morceau de sa bouche pour le donner à ses gens. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
166 | LE CHEVALIER |
C'est une commission que de me servir. |
Acte 2, sc. 6, LE CHEVALIER, phrase 2 |
167 | LE CHEVALIER |
Je le crois, vraiment ; au bout de trois ans je leur donne congé pour récompense. |
Acte 2, sc. 6, LE CHEVALIER, phrase 1 |
168 | COLOMBINE |
Je ne sais, madame, ce que vous voulez faire ; mais je vous avertis que monsieur a enfermé une roue du carrosse dans son cabinet, pour vous empêcher de sortir. |
Acte 2, sc. 8, COLOMBINE, phrase 1 |
169 | ISABELLE |
Nous irons dans le carrosse de monsieur le chevalier. |
Acte 2, sc. 8, ISABELLE, phrase 2 |
170 | LE CHEVALIER |
Cela ne se peut pas, madame ; mon cocher s'en sert : c'est que je lui donne mon carrosse un jour la semaine pour ses gages ; c'est aujourd'hui son jour, et il l'a loué à des dames qui sont allées au bois de Boulogne. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 1 |
171 | COLOMBINE |
Si madame veut aller à l'opéra, je trouverai bien un carrosse. |
Acte 2, sc. 8, COLOMBINE, phrase 2 |
172 | ISABELLE |
Peut-on revenir à la demi-Hollande, quand on s'est si longtemps servi de batiste ? |
Acte 2, sc. 8, ISABELLE, phrase 3 |
173 | ISABELLE |
J'y allai dès deux heures à la première représentation ; j'eus tout le temps de m'ennuyer avant que l'on commençât ; mais ce fut bien pis, quand on eut une fois commencé. |
Acte 2, sc. 8, ISABELLE, phrase 4 |
174 | LE CHEVALIER |
Ces gens-là ne jouent que de vilaines choses. |
Acte 2, sc. 9, LE CHEVALIER, phrase 2 |
175 | COLOMBINE |
Vous ne serez plus Madame Sotinet, ou j'y perdrai mon latin. Je viens de consulter un avocat de mes amis sur votre affaire. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 4 |
176 | COLOMBINE |
Il dit que cela ira son grand chemin, et qu'il y aurait là de quoi faire casser aujourd'hui vingt mariages. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 6 |
177 | ISABELLE |
On va me tympaniser par la ville, et je vais donner la comédie à tout Paris. |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
178 | COLOMBINE |
On va vous tympaniser ! |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 3 |
179 | COLOMBINE |
Mort non pas de ma vie, madame, c'est vous éterniser, que de faire un coup d'éclat comme celui-là ! |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 5 |
180 | COLOMBINE |
Dites-moi, je vous prie, auroit-on tant d'empressement à lire l'histoire galante de certaines femmes, si une séparation ne les avait rendues célèbres ? |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 6 |
181 | COLOMBINE |
Et l'on n'aurait jamais connu tout l'esprit d'Artémise, sans ses lettres, qui ont été produites à l'audience. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 8 |
182 | ISABELLE |
Il fallait donc, Colombine, que j'apprisse de longue main à mépriser, comme ces femmes dont tu me parles, les chimères et les fantômes de réputation et d'honneur qui font peur aux esprits simples comme le mien. |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 1 |
183 | ISABELLE |
Je conviens, avec toi, qu'il y a beaucoup d'honnêtes femmes qui sont lasses de leur métier et de leur mari ; mais, du moins, elles n'en instruisent pas la ville par la bouche d'un avocat, et ne se font point déclarer fieffées coquettes par arrêt de la cour. |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
184 | COLOMBINE |
Il y a déjà près de deux ans que vous êtes femme de Monsieur Sotinet ; et quand ce serait le meilleur mari du monde, il serait gâté depuis le temps. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 4 |
185 | COLOMBINE |
Madame, ne vous mettez point en peine, vous n'irez point aux juridictions ordinaires : le dieu d'Hymen est arrivé depuis quelque temps en cette ville, pour démarier toutes les personnes qui sont lasses du mariage. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 2 |
186 | COLOMBINE |
Laissez-moi faire ; j'ai une peste de tête... |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 5 |
187 | COLOMBINE |
Il n'en faut pas davantage pour gagner le procès le plus désespéré. |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
188 | COLOMBINE |
Allons, viens ; suis-moi : je te dirai ce qu'il faut que tu fasses. |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
189 | MEZZETIN |
Colombine m'a dit que tu avais servi chez un avocat. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
190 | MEZZETIN |
Voici la dernière fourberie que tu feras : il faut que tu plaides la cause de Mademoiselle Isabelle devant le dieu de l'Hyménée. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
191 | MEZZETIN |
Dès qu'il y est, il entre à la buvette, où il mange des saucisses, des rognons, des langues, et boit du meilleur. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
192 | ARLEQUIN |
Un avocat mange des saucisses ? |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
193 | ARLEQUIN |
Si cela est, je serai avocat, et bon avocat ; car je mangerai plus de saucisses qu'un autre : je les aime à la folie. |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 3 |
194 | MEZZETIN |
D'abord, tu commenceras ton plaidoyer en disant : messieurs, je parle pour Mademoiselle Isabelle, contre son mari, qui est un débauché, un puant, un fou, et autres choses semblables. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 1 |
195 | ARLEQUIN |
Laisse-moi faire, pourvu que les saucisses marchent... |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
196 | MEZZETIN |
Je conclus à ce que nous allions manger les saucisses, avant qu'elles refroidissent. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
197 | BRAILLARDET |
Pour Messire Mathurin-Blaise Sotinet, sous-fermier, contre la dame Sotinet, sa femme, demanderesse en séparation. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
198 | BRAILLARDET |
Je ne suis pas surpris, messieurs, de voir à ce nouveau tribunal une femme qui veut secouer le joug d'un mari ; mais je m'étonne de n'y pas voir avec elle la moitié des femmes de Paris. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
199 | BRAILLARDET |
En effet, messieurs, une jeune femme qui épouse un vieillard, dans l'espérance de l'enterrer six mois après, n'est-elle pas en droit de lui demander raison de son retardement ; et n'est-elle pas bien fondée à faire rompre son mariage, puisque son mari n'a pas satisfait à l'article le plus essentiel du contrat, par lequel il s'est obligé tacitement à ne pas passer l'année ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
200 | BRAILLARDET |
Celui pour qui je parle, après avoir longtemps contemplé du port les naufrages de tant de malheureux époux, s'embarqua enfin sur la mer orageuse du mariage ; et quand il fit ce solécisme en conduite, qu'il souffrit cette léthargie de bon sens, cette éclipse de raison, s'il se fût mis une corde au cou, ou qu'il se fût jeté dans la rivière, il n'auroit jamais tant gagné en un jour. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
201 | BRAILLARDET |
Il fit ce qu'ont accoutumé de faire les gens sur le retour, quand ils épousent de jeunes filles, c'est-à-dire qu'il confessa avoir reçu vingt mille écus, quoiqu'elle ne lui eût jamais apporté en mariage qu'un fonds de galanterie outrée, et une fureur effrénée pour le jeu : voilà la dot de la Dame. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
202 | BRAILLARDET |
Oui, oui, messieurs ; quand je dis que voilà la dot de la Dame Sotinet, je n'avance rien que de véritable ; mais ne croyez pas que, parcequ'elle n'a rien eu en mariage, elle en dépense moins en se mariant. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
203 | BRAILLARDET |
Les jeunes filles qui se vendent à des vieillards achètent en même temps le droit de les envoyer à l'hôpital promptement, par leurs dépenses extravagantes : c'est ce qu'a presque fait la Dame Sotinet ; car enfin le pauvre homme ne fut pas plus tôt marié, qu'il vit bien comme presque tous les autres qui s'enrôlent dans cette milice qu'il avait fait une sottise ; que le mariage est une affaire à laquelle il faut songer toute sa vie ; qu'un bon singe et la meilleure femme sont souvent deux méchants animaux ; et que ce grand philosophe avait bien raison de s'écrier, en voyant trois ou quatre femmes pendues à un arbre : que les hommes seraient heureux, si tous les arbres portaient de semblables fruits ! |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
204 | CORNICHON |
Ce fruit-là serait diablement âcre, et il ne serait bon, tout au plus, qu'en compote. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
205 | CORNICHON |
Est-ce que l'on se marie pour coucher avec sa femme ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
206 | BRAILLARDET |
Il vit fondre chez lui, dès le lendemain, tous les fainéants de la ville, chevaliers sans ordre, beaux esprits sans aveu ; cent petits poètes crottés, vrais chardons du Parnasse ; de ces fades blondins, minces colifichets de ruelles ; en un mot, il vit faire de sa maison une académie de jeux défendus, et fut obligé de payer une grosse amende, à quoi il fut condamné. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
207 | CORNICHON |
Vous devriez garder vos passages pour une meilleure cause. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
208 | BRAILLARDET |
Les pierreries engagées ; la vaisselle d'argent vendue ; des tableaux d'un prix extraordinaire enlevés : car le Sieur Sotinet a toujours été extrêmement curieux d'originaux, et se connaissait parfaitement en peinture. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 4 |
209 | CORNICHON |
Je le crois bien : il a porté les couleurs assez longtemps pour s'y connaître. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
210 | BRAILLARDET |
Mais, messieurs, s'il n'y avait que de la dissipation dans la conduite de la Dame Sotinet, vous n'entendriez pas retentir votre tribunal des plaintes de son mari ; mais puisqu'il est aujourd'hui obligé d'avouer sa honte et son malheur, approchez, financiers, plumets, chevaliers, et vous godelureaux les plus déterminés ; paraissez sur la scène. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
211 | BRAILLARDET |
Oui, oui, messieurs, nous trouverons de tous ces gens-là dans l'équipage de la Dame Sotinet, équipage qu'elle promène scandaleusement par toute la ville, et la nuit et le jour. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 3 |
212 | BRAILLARDET |
Non, ce n'est point pour elle que le soleil éclaire, elle méprise cette clarté bourgeoise ; elle ne sort de chez elle qu'avec les oublieurs, et n'y rentre qu'à la faveur des crieurs d'eau-de-vie. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 5 |
213 | CORNICHON |
Son mari a la cruauté de lui refuser un flambeau ; il faut bien qu'elle attende le jour pour s'en retourner chez elle. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
214 | BRAILLARDET |
On ne manquera pas de vous dire que celui pour qui je suis est un brutal ; j'en tombe d'accord : un ivrogne ; je le veux : un débauché ; j'y consens : un homme même qui est quelquefois attaqué de vertiges ; cela est vrai : mais, messieurs... |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
215 | BRAILLARDET |
Taisez-vous, ignorant, ce sont des figures de rhétorique qui persuadent. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
216 | BRAILLARDET |
Quand tout cela serait, dis-je, messieurs, sont-ce des raisons pour faire rompre un mariage ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
217 | BRAILLARDET |
Si je vous parlais des intrigues de la Dame Sotinet, de ses aventures galantes, de ses subtilités pour tromper son mari ; mais... vous rougiriez, illustres et vieilles coquettes de notre temps, de voir qu'une femme de dix-huit ans vous a laissées bien loin après elle dans la carrière de la galanterie et j'apprendrais aux femmes qui m'écoutent de nouveaux tours de souplesse (elles n'en savent déjà que trop). |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
218 | BRAILLARDET |
Ne tiendra-t-il qu'à donner de pareilles détorses à l'Hymen ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 4 |
219 | BRAILLARDET |
Non, non, vous n'autoriserez point une telle injustice. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 6 |
220 | CORNICHON |
Messieurs, je parle pour Damoiselle Zorobabel de Roqueventrousse, demanderesse en séparation, contre Mathurin-Blaise Sotinet, sous-fermier, ci-devant laquais, et défendeur. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
221 | CORNICHON |
L'aspect de ce sénat cornu, pompe digne de l'Hymen ; cet attirail funeste et menaçant, tout cela, je l'avoue, m'inspire quelque terreur : mais, d'un autre côté, l'équité de ma cause me recreat et reficit ; puisque je parle ici pour quantité de femmes, qui vous disent par ma bouche qu'un mari est à présent un meuble fort inutile ; et que, quand il n'y en aurait point, le monde ne finirait pas pour cela. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
222 | CORNICHON |
Le mois de mars 87, Mathurin-Blaise Sotinet, âgé de soixante-dix ans, sentit un prurit pour la noce, une démangeaison pour le mariage ; cette vieille rosse, refaite et maquignonée, cette mèche sèche et ridée, prit feu aux étincelles des yeux de celle pour qui je parle. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
223 | CORNICHON |
Il l'épousa, et il ne tint qu'à lui de voir qu'il avait mis dans sa maison un trésor de sagesse et de prudence, puisqu'elle ne dépensa, en se mariant, que les vingt mille écus qu'elle avait eus en mariage. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
224 | CORNICHON |
Rare exemple de modération pour les femmes d'aujourd'hui, qui montent insolemment sur une grosse dot, pour insulter à l'économie de leurs maris. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 5 |
225 | CORNICHON |
Taisez-vous donc, si vous pouvez. Si on n'impose silence à Maître Braillardet, je n'achèverai jamais ma plaidoirie. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
226 | CORNICHON |
Vous la voyez, messieurs, à votre tribunal, cette innocente opprimée, cette femme qui engage ses pierreries, vend sa vaisselle d'argent. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
227 | CORNICHON |
Le Sieur Sotinet était entré malheureusement dans l'affaire du bois carré. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 7 |
228 | CORNICHON |
Tous ses associés sont en fuite. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 8 |
229 | CORNICHON |
Cette chaste tourterelle, privée de son tourtereau, que d'impitoyables sergents lui ont enlevé, va, court, engage tout. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 10 |
230 | CORNICHON |
Pour tirer son mari d'un cul-de-basse-fosse. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 13 |
231 | CORNICHON |
Mais que dirons-nous, messieurs, de ses débauches, ou, pour mieux dire, que n'en dirons-nous pas ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
232 | CORNICHON |
Non, messieurs, c'est plutôt une futaille, ou, pour mieux dire, un râpé qui ne fait que se remplir et se vider à tous moments. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 7 |
233 | CORNICHON |
C'est un bouchon ambulant ; c'est une éponge toute dégouttante de vin, dont les vapeurs obscurcissent et soufflent enfin la chandelle de sa raison. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 8 |
234 | CORNICHON |
N'avait-il bu que de l'eau, Maître Braillardet, quand, sortant tout chancelant d'un cabaret, pour assister à l'enterrement d'un de ses meilleurs amis, il se laissa tomber dans la fosse, où il serait encore, si, par malheur pour sa femme, on ne l'en eût retiré ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
235 | CORNICHON |
Mais, s'il n'y avait que des coups à essuyer, je ne m'en plaindrais pas ; car on sait bien qu'une femme veut être un peu pansée de la main ; mais de se voir, à tous moments, exposée aux extravagances d'un fou ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
236 | CORNICHON |
Oui, messieurs, je vous le garantis tel, et des plus fous qui se fassent. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
237 | SOTINET |
Morbleu, plaidez votre cause si vous voulez. |
Acte 3, sc. 6, SOTINET, phrase 3 |
238 | CORNICHON |
Vous voyez, messieurs, que votre présence ne saurait servir de gourmette à ce furieux. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
239 | CORNICHON |
Que serait-ce, si cette pauvre innocente se trouvait toute seule avec lui ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
240 | CORNICHON |
Approchez, malheureuse opprimée ; venez, épouse infortunée : c'est à l'ombre de ce tribunal que vous trouverez un asile assuré contre la pétulance de votre persécuteur. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
241 | CORNICHON |
Qu'une femme, qui doit être la soucoupe des plaisirs d'un mari, soit le ballon de ses emportements ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 5 |
242 | CORNICHON |
Qui voudrait dorénavant se mettre en ménage, si vous fermiez la porte aux séparations ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 8 |
243 | CORNICHON |
Le divorce ayant été de tout temps tout ce qu'il y a de plus piquant dans le mariage, ce ragoût de veuvage anticipé, cette viduité prématurée que vous allez servir à la Dame Sotinet, va faire venir l'eau à la bouche à quantité de femmes de Paris : elles en voudront tâter. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 9 |
244 | CORNICHON |
Cornuum quanta seges ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 11 |
245 | CORNICHON |
Taisez-vous, taisez-vous. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
246 | DIEU DE L'HYMEN |
Ayant aucunement égard à la requête de la partie de Maître Cornichon, le dieu de l'Hymen a ordonné que la Dame Sotinet demeurera séparée de corps et de biens d'avec son mari ; qu'elle reprendra les vingt mille écus qu'elle a apportés en mariage ; qu'elle jouira, dès à présent, de son douaire, étant réputée veuve, et d'une pension de trois mille livres ; et, attendu la démence avérée du Sieur Sotinet, nous avons ordonné qu'à la diligence de sa femme, il sera incessamment enfermé aux Petites-Maisons, ou à Saint-Lazare. |
Acte 3, sc. 6, DIEU DE L'HYMEN, phrase 1 |
247 | ARLEQUIN |
Je le veux bien ; car j'ai toujours ouï dire qu'une femme et un almanach sont deux choses qui ne sont bonnes tout au plus que pour une année. |
Acte 3, sc. 6, ARLEQUIN, phrase 1 |