n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | ARLEQUIN |
À peine suis-je entré dans la ville, qu'on fait derrière mon cheval l'opération à ma valise ; on en tire les hardes, et on la fait accoucher avant terme. |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 7 |
2 | ARLEQUIN |
Je fais deux pas dans la rue, un fiacre me couvre de boue depuis les pieds jusqu'à la tête ; un porteur de chaise me donne d'un de ses bâtons dans le dos : il vient un homme me saluer ; je lui ôte mon chapeau, un coquin par derrière m'arrache ma perruque ; et, pour comble de friponneries, on veut me faire payer l'entrée à la porte comme bête à cornes, parce que je viens pour me marier... |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 9 |
3 | ARLEQUIN |
Monsieur, n'êtes-vous pas un coupeur de bourses ? |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
4 | BAGATELLE |
Mademoiselle, c'est que j'achevais ma main au lansquenet. |
Acte 1, sc. 4, BAGATELLE, phrase 1 |
5 | PIERROT |
Monsieur le conseiller a dit qu'il allait revenir. |
Acte 1, sc. 4, PIERROT, phrase 1 |
6 | COLOMBINE |
C'est notre bel esprit ; je la tiens quitte de sa visite dès à présent. |
Acte 1, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
7 | BAGATELLE |
La mienne est toute déchirée entre les jambes, et ma chemise passe, révérence parler, par... |
Acte 1, sc. 4, BAGATELLE, phrase 2 |
8 | COLOMBINE |
Taisez-vous, petit sot, et faites ce que je vous dis. |
Acte 1, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
9 | COLOMBINE |
J'ai beau arranger mes traits, il me semble qu'il y en a toujours quelqu'un qui se révolte contre mon économie. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 1 |
10 | COLOMBINE |
Nous commençons tout doucement à monter en graine, et nous sommes assez fortes pour bien soutenir une thèse en mariage. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 2 |
11 | ISABELLE |
Je sens quelquefois qu'une fille n'est pas née pour vivre seule ; je t'avouerai même que j'emploie tout mon esprit pour attirer quelque amant dans le filet conjugal. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 3 |
12 | ISABELLE |
Le mariage se décrie de jour en jour ; je crois, pour moi, que nous allons voir la fin du monde. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 5 |
13 | COLOMBINE |
Quoique le mariage ne soit plus guère à la mode, les hommes ont beau faire, ils ne sauraient se passer de nous. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 2 |
14 | ISABELLE |
Je ne m'applique nuit et jour à autre chose. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 1 |
15 | ISABELLE |
Je relève, avec art, les agréments que la nature m'a donnés : je joins à quelque brillant d'esprit les talents de la poésie et de la musique : pour mes manières, elles sont douces et insinuantes ; et, avec tout cela, point d'épouseurs. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 2 |
16 | ISABELLE |
Mais vous en aurez menti, messieurs les soupirants ; et si j'accorde quelque faveur, ce ne sera, ma foi, que par-devant notaire, et en vertu d'un bon parchemin bien signé. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 3 |
17 | COLOMBINE |
Cependant ce n'est pas une chose si difficile que tu le penses, d'engager un homme. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 1 |
18 | COLOMBINE |
Savoir risquer un billet dans son temps, marcher sur le pied à l'un, tendre la main à l'autre, se brouiller avec celui-ci, se raccommoder avec celui-là : crois-moi, avec ce petit manège-là, il faut, bon gré, mal gré, que quelque bête donne dans les toiles. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 2 |
19 | ISABELLE |
Il me semble que tu copies assez bien une coquette d'après nature. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 1 |
20 | COLOMBINE |
Il n'y a plus que les sottes qui se persuadent d'attraper des hommes par des airs composés. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 2 |
21 | COLOMBINE |
Cousine, le monde m'en a plus appris qu'à toi, et je te suis caution qu'une fille n'est piquante qu'autant qu'elle a pris sel dans la coquetterie. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 3 |
22 | ISABELLE |
Ce ne sont pas là les maximes de ma mère, qui me prône tous les jours que la coquetterie est l'antipode du mariage ; et j'ai ouï dire cent fois à mon oncle qu'une fille coquette ressemble à ces vins pétillants dont tout le monde veut tâter, et dont personne ne veut acheter pour son ordinaire. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 2 |
23 | COLOMBINE |
Voilà-t-il pas mes contes de grand'mères, qui condamnent dans leurs enfants les plaisirs que l'âge leur refuse ! |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 1 |
24 | COLOMBINE |
Je veux, moi, te donner des conseils pour le mariage, plus courts et plus faciles : et afin que tu les retiennes mieux, je vais te les lire en vers. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 2 |
25 |
COLOMBINE |
Une fille qui veut se faire |
Acte 1, sc. 5, v. 1 |
26 |
COLOMBINE |
Un époux parmi ses amants, |
Acte 1, sc. 5, v. 2 |
27 |
COLOMBINE |
Sous un faux semblant de sagesse ; |
Acte 1, sc. 5, v. 6 |
28 |
COLOMBINE |
Elle y porte à la fois la joie et la tendresse ; |
Acte 1, sc. 5, v. 8 |
29 |
COLOMBINE |
Délaver la douceur avecque la rudesse ; |
Acte 1, sc. 5, v. 10 |
30 |
COLOMBINE |
Du frein ou de l'épron usant avec adresse, |
Acte 1, sc. 5, v. 11 |
31 |
COLOMBINE |
Suivant que l'animal est vif ou paresseux. |
Acte 1, sc. 5, v. 12 |
32 | ISABELLE |
Je ne sais pas comment sera le reste, mais le début est fort vif. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 1 |
33 |
COLOMBINE |
Pour conserver les coeurs qu'elle a su préparer, |
Acte 1, sc. 5, v. 13 |
34 |
COLOMBINE |
Par de fausses bontés alors on le retire : |
Acte 1, sc. 5, v. 19 |
35 |
COLOMBINE |
On se désespère, on soupire ; |
Acte 1, sc. 5, v. 22 |
36 |
COLOMBINE |
Trac, l'oiseau rentre au trébuchet. |
Acte 1, sc. 5, v. 23 |
37 | COLOMBINE |
Rien ne se démentira. |
Acte 1, sc. 5, COLOMBINE, phrase 1 |
38 | ISABELLE |
Un mari ne se prend pas comme un oiseau ; il faut bien d'autres piéges. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 2 |
39 |
COLOMBINE |
Lui parle-t-on d'amour, vante-t-on ses appas, |
Acte 1, sc. 5, v. 24 |
40 |
COLOMBINE |
Elle impose silence en faisant la novice ; |
Acte 1, sc. 5, v. 25 |
41 |
COLOMBINE |
Et sait se démonter à visse : |
Acte 1, sc. 5, v. 27 |
42 |
COLOMBINE |
Et, dispensant ainsi la rigueur, la tendresse, |
Acte 1, sc. 5, v. 30 |
43 |
COLOMBINE |
C'est jouer de malheur, après tant de souplesse, |
Acte 1, sc. 5, v. 32 |
44 | ISABELLE |
Savante comme tu l'es, tu devrais te mettre à montrer le coquettisme en ville : tu serais bientôt riche. |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 1 |
45 | BAGATELLE |
Mademoiselle, voilà monsieur le comte Octave. |
Acte 1, sc. 6, BAGATELLE, phrase 1 |
46 | ISABELLE |
Je te laisse avec lui ; car apparemment c'est un épouseur : et ma mère m'attend. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
47 | COLOMBINE |
Ta mère t'attend : va, va, elle est la maîtresse, elle attendra tant qu'elle voudra : demeure ici ; tu en apprendras plus avec moi en un quart_d_heure, que tu ne feras en toute ta vie avec ta mère. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
48 | COLOMBINE |
Ne suis-je pas bien malheureuse ! |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 4 |
49 | OCTAVE |
Malgré la rigueur de votre père, je viens vous assurer, mademoiselle, que je perdrai plutôt la vie que l'espérance d'être un jour votre époux. |
Acte 1, sc. 8, OCTAVE, phrase 1 |
50 | MEZZETIN |
Oui, mademoiselle, nous avons résolu cela : et s'il ne vous épouse, je vous épouserai, moi. |
Acte 1, sc. 8, MEZZETIN, phrase 1 |
51 | COLOMBINE |
Vous savez, Monsieur_le_Comte, quels sont mes sentiments pour vous : cela vous doit suffire. |
Acte 1, sc. 8, COLOMBINE, phrase 1 |
52 | COLOMBINE |
Vous chantez bien : voilà ma cousine qui accompagne parfaitement du clavecin : je veux vous entendre ensemble. |
Acte 1, sc. 8, COLOMBINE, phrase 3 |
53 | OCTAVE |
Mais, mademoiselle, chanter dans l'état où je suis ; pénétré de douleur, désespéré... |
Acte 1, sc. 8, OCTAVE, phrase 1 |
54 | PIERROT |
Je ne dors ni ne veille ; je sens toujours là un tintamarre, comme s'il y avait un régiment de lutins. |
Acte 1, sc. 9, PIERROT, phrase 1 |
55 | TRAFIQUET |
Est-ce que vous prétendez, mon petit monsieur, épouser ma fille malgré moi ? |
Acte 1, sc. 9, TRAFIQUET, phrase 1 |
56 | PIERROT |
Monsieur, n'allez pas souffrir cela ; on vous prendrait pour un insensé. |
Acte 1, sc. 9, PIERROT, phrase 1 |
57 | PIERROT |
Va, va, tu n'as qu'à y revenir ; je te ferai danser un branle de sortie sans violons. |
Acte 1, sc. 10, PIERROT, phrase 1 |
58 | TRAFIQUET |
Et vous, mademoiselle l'impertinente, ne vous ai-je pas défendu de le voir ? |
Acte 1, sc. 10, TRAFIQUET, phrase 1 |
59 | PIERROT |
Elles ont appris à danser du même maître. |
Acte 1, sc. 10, PIERROT, phrase 1 |
60 | TRAFIQUET |
Ne t'ai-je pas dit que je ne voulais pas que tu songeasses davantage à cet homme-là pour être ton époux ? |
Acte 1, sc. 10, TRAFIQUET, phrase 1 |
61 | TRAFIQUET |
Allons, allons, il faut faire cesser tout ce manége-là. |
Acte 1, sc. 11, TRAFIQUET, phrase 3 |
62 | TRAFIQUET |
Je veux que tu passes chez monsieur Fesse-Mathieu, pour le prier de venir ici ; et que tu ailles de là dans la rue de la Huchette, savoir si le messager du Mans est arrivé. |
Acte 1, sc. 11, TRAFIQUET, phrase 1 |
63 | PIERROT |
Pardonnez-moi... mais... c'est que... en vérité... mademoiselle ; je m'en vais... |
Acte 1, sc. 12, PIERROT, phrase 1 |
64 | COLOMBINE |
Pour moi, je ne sais plus quelle maladie a attaqué le cerveau de cet animal-là : il ne voit plus, il n'entend plus ; il a assurément quelque chose de brouillé dans son timbre. |
Acte 1, sc. 12, COLOMBINE, phrase 1 |
65 | PIERROT |
Je n'oserais ; je sens là un tourbillon, un étouffement de la nature... heurtant contre l'amour. |
Acte 1, sc. 12, PIERROT, phrase 1 |
66 | COLOMBINE |
Je trouve cela assez plaisant. |
Acte 1, sc. 12, COLOMBINE, phrase 2 |
67 | COLOMBINE |
Autre chose ne peut vous dire votre très humble serviteur et fidèle amant, Pierrot. |
Acte 1, sc. 12, COLOMBINE, phrase 2 |
68 | COLOMBINE |
Mon très humble serviteur et fidèle amant, Pierrot. |
Acte 1, sc. 12, COLOMBINE, phrase 1 |
69 | COLOMBINE |
Voilà donc où le bât vous blesse, monsieur l'amoureux ! |
Acte 1, sc. 12, COLOMBINE, phrase 3 |
70 | PIERROT |
Mademoiselle, je sais bien que mon mérite n'est pas capable de mériter ;... mais, d'un autre côté,... voilà que l'occasion,... votre beauté... Je ne suis pas bien riche ; mais, ma foi, je suis un bon garçon. |
Acte 1, sc. 12, PIERROT, phrase 2 |
71 | COLOMBINE |
J'entends cela le mieux du monde ; mais je vous prie, monsieur Pierrot, d'étouffer un peu vos hoquets de tendresse, et d'aller porter cette lettre à monsieur de la Maltotière. |
Acte 1, sc. 12, COLOMBINE, phrase 1 |
72 | COLOMBINE |
La conquête de Pierrot n'est pas bien illustre : je sens néanmoins une secrète joie de voir que rien ne m'échappe. |
Acte 1, sc. 13, COLOMBINE, phrase 1 |
73 | LE LAQUAIS |
Mademoiselle, voilà monsieur le conseiller Nigaudin. |
Acte 1, sc. 14, LE LAQUAIS, phrase 1 |
74 | NIGAUDIN |
Mademoiselle, quand il s'agira de venir vous offrir ses hommages, on n'obtiendra point de défaut contre moi : en cas de rendez-vous auprès des dames, je ne me laisse jamais contumacer, et je me rends bien vite à l'ajournement personnel. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
75 | COLOMBINE |
Que vous dites les choses galamment ! |
Acte 1, sc. 15, COLOMBINE, phrase 2 |
76 | COLOMBINE |
Vous avez un tour aisé et naturel dans les expressions, que les autres n'ont point ; et il semble toujours que vous demandiez le coeur, quelque indifférente chose que vous puissiez dire. |
Acte 1, sc. 15, COLOMBINE, phrase 3 |
77 | NIGAUDIN |
Moi, mademoiselle ! Je ne vous demande rien ; vous me prenez donc pour un escroc ? |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
78 | NIGAUDIN |
Tout franc, mademoiselle, les gens d'épée n'ont point le boute-dehors comme nous. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 3 |
79 | NIGAUDIN |
Ma foi, il y a bien de l'entêtement ; car, entre nous, il n'y a point de gens qui tiennent une procédure si irrégulière auprès des dames que les gens de guerre : ils sont brusques et entreprenants sur le fait des faveurs, et n'observent jamais les délais fixés par l'ordonnance de l'amour. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
80 | COLOMBINE |
Il est vrai qu'on n'est point en sûreté contre leurs entreprises ; et quand ils sont chez les dames, ils s'imaginent être dans un quartier d'hiver à vivre à discrétion. |
Acte 1, sc. 15, COLOMBINE, phrase 1 |
81 | NIGAUDIN |
À propos de quartier d'hiver, mademoiselle, il me semble qu'ils sont venus cette année quinze jours plus tôt pour moi. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
82 | NIGAUDIN |
J'avais hypothèque spéciale sur votre coeur, sans ce visage d'épetier qui est arrivé, et qui se prétend privilégié sur la chose : mais, ventrebleu ! |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
83 | NIGAUDIN |
Il est vrai qu'un juge craint fort peu de chose ; mais la plupart de ces gens de guerre sont des brutaux qui usent d'abord des voies de fait. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
84 | COLOMBINE |
Vous avez assez d'autres endroits pour vous faire distinguer. |
Acte 1, sc. 15, COLOMBINE, phrase 1 |
85 | NIGAUDIN |
Qu'on n'ait du coeur. Je voudrais que vous me vissiez aux buvettes : je fais tout trembler ; et si tous mes confrères les praticiens me ressemblaient, il ne se recevrait pas le quart des nasardes qui se donnent tous les jours. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 2 |
86 | NIGAUDIN |
C'est un petit déshabillé de chasse que je me suis fait faire pour la cour. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 2 |
87 | NIGAUDIN |
Je sens quelquefois des convulsions de bravoure que je ne saurais retenir. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
88 | NIGAUDIN |
J'étais né pour la guerre : mais mon père, voyant que j'avais trop d'esprit pour ce métier-là, me mit dans notre présidial de Beauvais, et m'acheta une charge d'assesseur. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
89 | COLOMBINE |
Ah, monsieur l'assesseur ! |
Acte 1, sc. 15, COLOMBINE, phrase 1 |
90 | NIGAUDIN |
Tout franc, mademoiselle, je ne me plains pas de mes lumières, et je vous avoue que j'ai une pénétration d'esprit qui me surprend quelquefois. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
91 | NIGAUDIN |
L'une des parties m'avait envoyé un carrosse de cent pistoles, et l'autre deux chevaux gris de six cents écus ; vous jugez bien qui avait le bon droit ? |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 3 |
92 | NIGAUDIN |
Ma foi, vous avez raison ; les chevaux entraînèrent le carrosse. |
Acte 1, sc. 15, NIGAUDIN, phrase 1 |
93 | COLOMBINE |
À quoi vous amusez-vous là ? |
Acte 1, sc. 16, COLOMBINE, phrase 2 |
94 | LE CAPITAINE |
Si tu ne me laisses entrer, je mettrai le feu à la maison. |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 3 |
95 | COLOMBINE |
Que je suis malheureuse ! |
Acte 1, sc. 16, COLOMBINE, phrase 1 |
96 | LE CAPITAINE |
Mordi, mademoiselle : il est plus difficile d'entrer chez vous que de prendre trois demi-lunes l'épée à la main. |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 2 |
97 | LE CAPITAINE |
Mais, mademoiselle, on est bien aise de conserver le peu qu'on a de linge. |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 1 |
98 | LE CAPITAINE |
Voyez-vous, mademoiselle, je suis le gentilhomme de France du meilleur commerce ; mais, ventrebleu ! |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 2 |
99 | COLOMBINE |
Je me distingue en voyant des gens de cour ; les officiers me font plaisir ; je trouve des ressources avec les financiers : et pour peu qu'on aime les bagatelles, c'est le moins qu'on puisse avoir que deux ou trois petits abbés dans une maison. |
Acte 1, sc. 16, COLOMBINE, phrase 3 |
100 | LE CAPITAINE |
Pour les abbés, passe : on sait bien que cette graine-là est nécessaire aux femmes : mais j'enrage de voir à vos trousses un tas de gens de robe, qui sont pour la plupart des croquants, à qui l'esprit n'a été donné que comme le sel aux jambons pour les conserver. |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 1 |
101 | COLOMBINE |
Bon ! L'été les femmes les souffrent faute d'officiers : mais ce sont des oiseaux de semestre qui disparaissent avec les hirondelles. |
Acte 1, sc. 16, COLOMBINE, phrase 1 |
102 | COLOMBINE |
Et puis les affaires viennent sans qu'on y pense ; on a tous les jours, malgré soi, des procès ; et vous savez qu'auprès d'un juge sensible, l'enjouement d'une jolie femme est toujours la meilleure pièce d'un sac. |
Acte 1, sc. 16, COLOMBINE, phrase 2 |
103 | COLOMBINE |
Fi, monsieur, ne m'en parlez point ; je ne le saurais souffrir : c'est une éponge à sottises. |
Acte 1, sc. 16, COLOMBINE, phrase 2 |
104 | LE CAPITAINE |
Qu'avez-vous donc, mademoiselle ? |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 1 |
105 | LE CAPITAINE |
Vous me paraissez bien enrhumée. |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 2 |
106 | COLOMBINE |
Ce n'est rien, monsieur ; on ne peut pas toujours se porter si bien que vous. |
Acte 1, sc. 16, COLOMBINE, phrase 1 |
107 | LE CAPITAINE |
Je le crois, ma foi, qu'il est hon ; il y a plus de trente ans que je m'en sers jour et nuit ; je ne suis pas comme ces femmes qui le mettent le soir sur leur toilette. |
Acte 1, sc. 16, LE CAPITAINE, phrase 1 |
108 | LE CAPITAINE |
Pour une demoiselle, il me semble que vous avez là un vilain mâtin sous votre table. |
Acte 1, sc. 17, LE CAPITAINE, phrase 3 |
109 | LE CAPITAINE |
Chassez-moi ce chien de dessous cette table. |
Acte 1, sc. 17, LE CAPITAINE, phrase 1 |
110 | LE CAPITAINE |
Mon petit ami, si vous ne dénichez au plus vite, je vous ferai amoureusement descendre par la fenêtre. |
Acte 1, sc. 17, LE CAPITAINE, phrase 1 |
111 | COLOMBINE |
Et vous, monsieur, de quoi vous avisez-vous de faire du bruit mal à propos ? |
Acte 1, sc. 17, COLOMBINE, phrase 1 |
112 | COLOMBINE |
Il n'y a qu'un homme de robe et officier d'un présidial capable de tousser quand on le cache sous une table. |
Acte 1, sc. 17, COLOMBINE, phrase 2 |
113 | COLOMBINE |
Puisque vous avez fait la sottise, démêlez la fusée comme il vous plaira. |
Acte 1, sc. 17, COLOMBINE, phrase 3 |
114 | NIGAUDIN |
Adieu, monsieur ; nous ne serons pas toujours seul à seul ; et s'il vous tombe jamais quelque décret sur le corps, je vous apprendrai ce que c'est que de scandaliser un juge chez des femmes. |
Acte 1, sc. 18, NIGAUDIN, phrase 1 |
115 | NIGAUDIN |
On ne traite pas comme cela un conseiller assesseur, et je m'en plaindrai à votre citadelle. |
Acte 1, sc. 18, NIGAUDIN, phrase 1 |
116 | PIERROT |
Monsieur, je viens de chez votre notaire ; il vous prie bien fort de l'excuser ; il ne saurait venir aujourd'hui. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 1 |
117 | PIERROT |
Ni demain non plus : il lui est survenu une petite affaire ; je ne crois pas qu'il puisse venir si tôt. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 1 |
118 | TRAFIQUET |
Tu as raison ; je ne crois pas qu'il revienne de longtemps. C'est bien dommage ; c'était le seul honnête homme de notaire que j'aie encore trouvé. |
Acte 2, sc. 1, TRAFIQUET, phrase 2 |
119 | TRAFIQUET |
Je me déferai peut-être à la fin de ma fille, et je ne verrai plus dans ma maison des animaux de toute sorte d'espèces, et particulièrement cette assemblée de femmes, ou plutôt cette académie de folles qui s'y tenait. |
Acte 2, sc. 1, TRAFIQUET, phrase 2 |
120 | PIERROT |
Tout franc, monsieur, je commençais à être bien las de toutes ces visageresses, et j'étais résolu de prendre mon congé ou de vous donner le vôtre. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 1 |
121 | PIERROT |
Mais, monsieur, je voudrais bien vous lâcher un petit mot, tandis que je sommes sur la chose du mariage. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 2 |
122 | PIERROT |
Ce qui me console ; monsieur, c'est que celle que j'épouse est aussi folle que moi. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 1 |
123 | TRAFIQUET |
Et qui est donc cette malheureuse-là ? |
Acte 2, sc. 1, TRAFIQUET, phrase 1 |
124 | PIERROT |
Monsieur, vous la connaissez bien ; c'est... mademoiselle votre fille. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 2 |
125 | PIERROT |
Vraiment, monsieur, cela est tout prêt ; on n'attend plus que votre consentement et le sien. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 1 |
126 | PIERROT |
Mais, monsieur, il ne faut pas se fâcher ; cela n'est pas si inégal. |
Acte 2, sc. 1, PIERROT, phrase 1 |
127 | ARLEQUIN |
Vous avez une fille : ergo vous êtes pourvu d'une drogue dont vous voudriez être défait ; car une fille, c'est une fleur qui se fane, si elle n'est cueillie dans sa saison ; c'est un quartaut de vin de Champagne qui jaunit, s'il n'est bu dans sa primeur. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
128 | ARLEQUIN |
Cette marchandise-là ne dure toujours que trop. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
129 | ARLEQUIN |
Vous pouvez aussi vous vanter que vous serez le beau-père de France le mieux engendré. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
130 | ARLEQUIN |
Je n'ai aucune mauvaise qualité ; je hais le vin à la mort ; j'ai une aversion incroyable pour le jeu, et je suis fort aisé à vivre : je ne crois pas avoir assommé plus de vingt paysans ; et si, ce n'était que pour des bagatelles, quelques rentes seigneuriales. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
131 | TRAFIQUET |
Vous dites donc, monsieur, que ma fille sera doucement avec vous ; et qu'est-ce que c'est que cela, s'il vous plaît ? |
Acte 2, sc. 2, TRAFIQUET, phrase 1 |
132 | ARLEQUIN |
Il n'y a que des fripons qui s'amusent à ce métier-là. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
133 | ARLEQUIN |
Je porte quelquefois des cartes et des dés par complaisance ; mais je ne m'en sers qu'en compagnie, et je vous assure que si j'étais seul je ne jouerais jamais. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
134 | PIERROT |
Je vous l'ai toujours dit, monsieur ; il n'y a que les mauvaises compagnies qui gâtent la jeunesse. |
Acte 2, sc. 2, PIERROT, phrase 1 |
135 | TRAFIQUET |
Je vois pourtant là quelque chose qui a assez la physionomie d'une bouteille. |
Acte 2, sc. 2, TRAFIQUET, phrase 1 |
136 | TRAFIQUET |
Allons, allons, il faut passer par là-dessus : on ne fera pas un homme exprès pour moi. |
Acte 2, sc. 2, TRAFIQUET, phrase 1 |
137 | TRAFIQUET |
Apparemment vous n'épouserez pas ma fille sans la voir ? |
Acte 2, sc. 2, TRAFIQUET, phrase 2 |
138 | PIERROT |
Non, monsieur ; j'ai vu un chevalier avec un abbé qui sont venus pour l'emprunter jusqu'à sept heures. |
Acte 2, sc. 2, PIERROT, phrase 1 |
139 | ARLEQUIN |
Si on me l'emprunte comme cela quand elle sera ma femme, elle ne durera pas si longtemps que je pensais. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
140 | ARLEQUIN |
Mon garçon, la fille de monsieur se prête donc quelquefois de main en main quand on la demande ? |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 5 |
141 | ARLEQUIN |
En tout cas, si dans six mois ou un an je ne m'accommodais pas de votre fille, en perdant quelque chose dessus, vous la reprendriez. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
142 | TRAFIQUET |
Ma fille, voilà le bailli en question : tu ne voudras peut-être pas lui ouvrir ton coeur en ma présence ? |
Acte 2, sc. 3, TRAFIQUET, phrase 1 |
143 | TRAFIQUET |
Monsieur, je ne vous rends pas un méchant office de vous laisser seul avec votre maîtresse. |
Acte 2, sc. 3, TRAFIQUET, phrase 2 |
144 | ARLEQUIN |
Ne vous étonnez pas, mademoiselle, si vous me voyez reculer trois pas au frontispice de vos charmes : vous avez des yeux capables d'embraser tout le bailliage de mon coeur ; et depuis qu'on porte des bouches, on n'a jamais bouchonné un bouchon si bouchonnable. |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
145 | COLOMBINE |
Je suis confuse de vos civilités, monsieur ; et il faudrait avoir plus d'esprit que je n'en ai pour répondre à un compliment aussi bien tourné. |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
146 | ARLEQUIN |
Il est vrai que pour des compliments, il n'y a personne dans notre province qui ose me prêter le collet. |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
147 | COLOMBINE |
À vous entendre parler, vous ne paraissez pas content des cavaliers de ce pays-ci ; et les dames, qu'en dites-vous ? |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
148 | ARLEQUIN |
La la ; elles sont d'assez bonne amitié : j'en ai trouvé quelques unes de jolies en mon chemin ; mais, tout franc, je n'en ai point encore vu une de votre calibre. |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
149 | COLOMBINE |
Il faut pourtant tomber d'accord qu'elles ont un tour d'esprit et des manières de se mettre que les femmes de province n'ont pas. |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
150 | ARLEQUIN |
Oui-da, oui-da, je trouve qu'elles se coiffent raisonnablement haut, et je crois que leurs maris ne sont guère coiffés plus bas, |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
151 | COLOMBINE |
Où passe-t-on le temps avec plus d'économie ? |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
152 | ARLEQUIN |
Pour moi, je trouve cela le plus joli du monde ; mais que disent les maris à Paris ? |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
153 | COLOMBINE |
Les maris disent ce qu'ils veulent, et les femmes font ce qui leur plaît ; c'est la mode du pays. |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
154 | ARLEQUIN |
Et, s'il vous plaît, quand une femme revient du bal à cinq heures du matin avec un cavalier, qu'elle éveille toute la maison, que disent les maris à Paris ? |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 2 |
155 | COLOMBINE |
Ils ne disent rien ; dès que la femme est rentrée, ils se rendorment. |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
156 | ARLEQUIN |
Mais, je vous prie, lorsqu'une femme vend ses pierreries pour faire l'équipage de quelque galant homme qui va à l'armée, que disent les maris à Paris ? |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 2 |
157 | COLOMBINE |
Les Parisiens sont trop bons serviteurs du Roi pour trouver cela mauvais. |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 2 |
158 | ARLEQUIN |
Vaille que vaille, puisque j'ai fait les frais du voyage, je vous épouserai ; mais à condition que, dès le lendemain de la noce, vous vous mettrez dans la carriole du Mans pour venir régenter les chapons de ma basse-cour : l'air de Paris donne trop de maux de tête. |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 2 |
159 | COLOMBINE |
Quelque loi que vous m'imposiez, elle me paraîtra toujours douce, pourvu que je sois sûre de passer avec vous le reste de mes jours : vous me tenez lieu de tout ; et du moment que je vous ai vu, j'ai senti pour vous... |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
160 | ARLEQUIN |
Adieu, ma belle enfant ; touchez là : dans une heure au plus tard je vous fais marquise ou baillivesse ; vous choisirez. |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 3 |
161 | COLOMBINE |
Voyez, je vous prie, cet idiot de bailli qui va se faire marquis. |
Acte 2, sc. 5, COLOMBINE, phrase 3 |
162 | TRAFIQUET |
Je vous prie, mademoiselle ma fille, de ne point m'échauffer les oreilles ; je sais ce qu'il vous faut, et c'est à vous d'obéir quand je vous ai choisi un mari, entendez-vous ? |
Acte 2, sc. 6, TRAFIQUET, phrase 1 |
163 | TRAFIQUET |
Mais voyez, je vous prie, comme cela fait la raisonneuse ! |
Acte 2, sc. 6, TRAFIQUET, phrase 3 |
164 | COLOMBINE |
Je vous dis encore une fois, mon père, laissez-moi mener cette affaire-là. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
165 | TRAFIQUET |
Et que trouvez-vous, s'il vous plaît, à redire au mari que je vous propose ? |
Acte 2, sc. 6, TRAFIQUET, phrase 1 |
166 | COLOMBINE |
C'est un homme qui se présente de front au mariage, et ne sait pas ce que c'est qu'un préliminaire d'amour. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 2 |
167 | TRAFIQUET |
Comment veux-tu donc qu'il se présente ? |
Acte 2, sc. 6, TRAFIQUET, phrase 3 |
168 | TRAFIQUET |
Si tu as de la raison tu dois m'obéir, et prendre le parti qui se présente. |
Acte 2, sc. 6, TRAFIQUET, phrase 1 |
169 | COLOMBINE |
Le parti qui se présente ? |
Acte 2, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
170 | TRAFIQUET |
Oui, le parti qui se présente. |
Acte 2, sc. 7, TRAFIQUET, phrase 1 |
171 | TRAFIQUET |
Oui, s'il vous plaît ; il ne faut point tant faire de gestes et de grimaces : est-ce qu'il lui manque quelque chose ? |
Acte 2, sc. 7, TRAFIQUET, phrase 1 |
172 | COLOMBINE |
Il faudrait, mon père, que je fusse bien aveugle ou bien insensible pour, refuser un tel parti. |
Acte 2, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
173 | TRAFIQUET |
Viens, ma fille, que je t'embrasse. |
Acte 2, sc. 7, TRAFIQUET, phrase 5 |
174 | COLOMBINE |
Que cet embrassement me fait de plaisir ! |
Acte 2, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
175 | TRAFIQUET |
Et moi, pour reconnaître ton obéissance, je te promets d'augmenter ton trousseau de six chemises, et d'aller te voir toutes les fêtes et dimanches quand tu seras au Maine. |
Acte 2, sc. 7, TRAFIQUET, phrase 1 |
176 | COLOMBINE |
Ce n'est pas son dessein de quitter Paris. |
Acte 2, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
177 | COLOMBINE |
Je n'irai pas perdre un amant pour la mauvaise humeur d'un père : nous sommes dans un temps où il faut garder le peu qu'on en a. |
Acte 2, sc. 9, COLOMBINE, phrase 3 |
178 | PIERROT |
Enfin, Pierrot, te voilà dans le bourbier jusqu'au cou. De quoi t'avises-tu d'être amoureux ? |
Acte 2, sc. 10, PIERROT, phrase 2 |
179 | PIERROT |
Je dis, mademoiselle, que quand je serai mort, je ne verrai plus goutte. |
Acte 2, sc. 10, PIERROT, phrase 2 |
180 | PIERROT |
Mademoiselle, assurément vous me ferez faire quelque mauvais coup : je me serais déjà jeté vingt fois par la fenêtre de notre grenier, s'il avait été seulement un étage plus bas. |
Acte 2, sc. 10, PIERROT, phrase 1 |
181 | COLOMBINE |
Je te conseille, de ce pas, d'aller faire ce saut-là pour l'amour de moi. |
Acte 2, sc. 10, COLOMBINE, phrase 2 |
182 | LE LAQUAIS |
Mademoiselle, voilà la comtesse de Flamèche et la marquise de Bistoquet qui demandent à vous voir. |
Acte 2, sc. 11, LE LAQUAIS, phrase 1 |
183 | COLOMBINE |
La comtesse de Flamèche et la marquise de Bistoquet ! |
Acte 2, sc. 11, COLOMBINE, phrase 1 |
184 | LE LAQUAIS |
Ce sont des dames qui disent qu'elles demeurent depuis peu dans le quartier. |
Acte 2, sc. 11, LE LAQUAIS, phrase 1 |
185 | MEZZETIN |
Bonjour, mademoiselle ; comment vous portez-vous ? |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 2 |
186 | PASQUARIEL |
On a dû vous dire, mademoiselle, que mon équipage s'est arrêté vingt fois à votre porte ; mais vous êtes introuvable, et toute des plus rares. |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
187 | PASQUARIEL |
Mais voyez ce teint, je vous prie, madame la Comtesse. |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
188 | PASQUARIEL |
Apparemment que vous l'avez pris du bon faiseur ; je n'ai jamais rien vu d'aussi charmant. |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
189 | COLOMBINE |
Quand vous voudrez, nous jouerons ensemble ; mais je vous avertis que je suis la plus malheureuse fille du monde. |
Acte 2, sc. 12, COLOMBINE, phrase 2 |
190 | MEZZETIN |
Une charrette de foin a fait un embarras, ce qui nous a obligées de nous sauver chez Lamy, où nous avons bu chacune trois bouteilles de vin pour nous désennuyer. |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 2 |
191 | PASQUARIEL |
Il faut dire la vérité ; madame la Comtesse porte le vin comme un charme. |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
192 | MEZZETIN |
Madame la Marquise veut qu'on lui rende justice, et qu'on lui dise qu'il n'y a point de Breton qu'elle ne boive par-dessous la jambe ; c'est bien le plus hardi vin de femme ! |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 1 |
193 | MEZZETIN |
Une fille comme vous peut-elle se résoudre à cette vilenie-là ? |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 3 |
194 | COLOMBINE |
J'ai assez de peine à m'y résoudre ; mais que voulez-vous ? |
Acte 2, sc. 12, COLOMBINE, phrase 1 |
195 | PASQUARIEL |
Faites comme moi, mademoiselle ; depuis que j'ai épousé mon mari, nous ne couchons plus ensemble. |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
196 | MEZZETIN |
Cela est fort bon pour vous, madame la Marquise, qui avez quantité d'enfants de votre premier lit ; mais une fille qui se marie est bien aise de savoir au juste à quoi elle est propre. |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 1 |
197 | PASQUARIEL |
Pour moi, je suis malheureuse en garçons ; je n'en saurais élever ; je n'en ai plus que dix-sept. |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
198 | COLOMBINE |
Dix-sept ! |
Acte 2, sc. 12, COLOMBINE, phrase 1 |
199 | MEZZETIN |
J'en aurais bien eu vingt-cinq ou trente, si tout était venu à profit ; mais les fausses couches ont fait de terribles brèches dans ma famille. |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 1 |
200 | COLOMBINE |
Elle est d'une finesse extraordinaire ; on croirait que vous allez rompre. |
Acte 2, sc. 12, COLOMBINE, phrase 1 |
201 | MEZZETIN |
Depuis deux ans, Dieu merci, j'en suis un peu la maîtresse ; j'ai obligé monsieur le Comte à faire lit à part ; car je suis présentement bien revenue de la bagatelle. |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 1 |
202 | PASQUARIEL |
Peut-on savoir, ma chère, qui vous épousez ? |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
203 | MEZZETIN |
Ah, mademoiselle ! |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 1 |
204 | COLOMBINE |
Que je suis malheureuse ! |
Acte 2, sc. 12, COLOMBINE, phrase 2 |
205 | PASQUARIEL |
Non, madame, assurément je ne passerai pas, ou la peste m'étouffe ! |
Acte 2, sc. 12, PASQUARIEL, phrase 1 |
206 | MEZZETIN |
Si je passe la première, je veux que cinq cent mille diables me tordent le cou ! |
Acte 2, sc. 12, MEZZETIN, phrase 1 |
207 | COLOMBINE |
Elles n'ont que faire de me tant dégoûter du bailli ; si je l'épouse, ce ne sera qu'à mon corps défendant. |
Acte 2, sc. 13, COLOMBINE, phrase 2 |
208 | ARLEQUIN |
Quand vous serez las de chanter, vous me direz peut-être ce que vous me voulez. |
Acte 2, sc. 14, ARLEQUIN, phrase 1 |
209 | MEZZETIN |
Monsieur, ce sont des filles surnaturelles, qui connaissent les astres, les langues, et tout ce qu'il y a de plus extraordinaire au monde et hors du monde ; elles ne parlent qu'en vers : enfin, ce sont des filles d'un mérite sublime. |
Acte 2, sc. 14, MEZZETIN, phrase 1 |
210 | ARLEQUIN |
Puisque ces créatures -là savent tant de belles choses, elles pourront donc bien me déterminer sur un mariage ? |
Acte 2, sc. 14, ARLEQUIN, phrase 1 |
211 | MEZZETIN |
Vous ne pouvez pas mieux vous adresser. |
Acte 2, sc. 14, MEZZETIN, phrase 1 |
212 |
ARLEQUIN |
Vous saurez que je sens une convulsion, |
Acte 2, sc. 15, v. 35 |
213 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
C'est manquer de bon sens que de vivre sans femme. |
Acte 2, sc. 15, v. 45 |
214 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Et pour se marier, il faut être archi-fou. |
Acte 2, sc. 15, v. 46 |
215 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
Le bridon qui retient la jeunesse fougueuse, |
Acte 2, sc. 15, v. 52 |
216 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
L'onguent qui guérit seul la brûlure amoureuse, |
Acte 2, sc. 15, v. 53 |
217 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Marchandise mêlée et bien de contrebande ; |
Acte 2, sc. 15, v. 65 |
218 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
Elle sert un mari, soulage sa vieillesse : |
Acte 2, sc. 15, v. 72 |
219 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
La femme est dans le monde un miroir de sagesse, |
Acte 2, sc. 15, v. 73 |
220 |
ARLEQUIN |
Oui, cela se disait du temps de Jean-de-Vert. |
Acte 2, sc. 15, v. 77 |
221 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Plutôt que prendre femme, épousez un désert : |
Acte 2, sc. 15, v. 78 |
222 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Elle ne met jamais de frein à sa dépense ; |
Acte 2, sc. 15, v. 80 |
223 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Un vaisseau sur lequel le nocher le plus sage |
Acte 2, sc. 15, v. 83 |
224 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
C'est l'arsenic du coeur : la fureur la conduit ; |
Acte 2, sc. 15, v. 85 |
225 |
ARLEQUIN |
Qui prétend se venger d'un époux offensif, |
Acte 2, sc. 15, v. 89 |
226 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
Il aura sur l'esprit répandu ses trésors ; |
Acte 2, sc. 15, v. 94 |
227 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
Elle se fait un fonds de son économie : |
Acte 2, sc. 15, v. 96 |
228 |
PREMIÈRE BOHEMIÉNNE |
De ses petits défauts aisément nous racquitte. |
Acte 2, sc. 15, v. 100 |
229 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
La savante ne dit que vers, métamorphose, |
Acte 2, sc. 15, v. 107 |
230 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Et méprise un époux qui ne parle qu'en prose : |
Acte 2, sc. 15, v. 108 |
231 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Celle qui d'un beau sang voit ses pères issus, |
Acte 2, sc. 15, v. 109 |
232 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Vous compte ses aïeux pour toutes ses vertus. |
Acte 2, sc. 15, v. 110 |
233 |
ARLEQUIN |
Ne serai-je point,... là... |
Acte 2, sc. 15, v. 120 |
234 |
ARLEQUIN |
Ne me déguisez rien. |
Acte 2, sc. 15, v. 121 |
235 |
ARLEQUIN |
Mauvaise sauvegarde |
Acte 2, sc. 15, v. 135 |
236 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Moi je dis, à vous voir seulement par le dos... |
Acte 2, sc. 15, v. 137 |
237 |
ARLEQUIN |
Ah ! Je sens déjà là... |
Acte 2, sc. 15, v. 145 |
238 |
ARLEQUIN |
Je prétends me servir des droits du voisinage, |
Acte 2, sc. 15, v. 151 |
239 |
ARLEQUIN |
Et laisser qui voudra goûter du mariage. |
Acte 2, sc. 15, v. 152 |
240 |
ARLEQUIN |
Prédiseuses du diable, ah ! Laissez-moi partir. |
Acte 2, sc. 15, v. 162 |
241 |
SECONDE BOHEMIÉNNE |
Pour vous laisser, je veux vous mettre hors d'état |
Acte 2, sc. 15, v. 165 |
242 |
ARLEQUIN |
Un accord : je serai six mois de l'an garçon, |
Acte 2, sc. 15, v. 169 |
243 | COLOMBINE |
Il n'en est pas encore où il pense ; je lui garde le meilleur pour le dernier. |
Acte 3, sc. 1, COLOMBINE, phrase 2 |
244 | LE LAQUAIS |
Mademoiselle, voilà un bel esprit qui monte, madame Pindaret. |
Acte 3, sc. 2, LE LAQUAIS, phrase 1 |
245 | MADAME PINDARET |
Que je suis heureuse de vous rencontrer ! |
Acte 3, sc. 3, MADAME PINDARET, phrase 2 |
246 | COLOMBINE |
Il est vrai que j'ai le domestique du monde le plus brutal : qu'une femme de qualité me vienne voir, on ne m'en dit rien ; qu'une procureuse frappe à ma porte, on vient m'en faire la honte en pleine compagnie. |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
247 | MADAME PINDARET |
En vérité, mademoiselle, il faut que votre train soit travaillé d'un prodigieux dévoiement de mémoire ; oui, je crois que je suis venue ici plus de dix fois depuis les calendes du mois dernier. |
Acte 3, sc. 3, MADAME PINDARET, phrase 1 |
248 | MADAME PINDARET |
Les calendes, mademoiselle ; c'est la manière de compter des Romains, et la mienne. |
Acte 3, sc. 3, MADAME PINDARET, phrase 1 |
249 | MADAME PINDARET |
Si ma servante datait sa dépense autrement, elle ne coucherait pas chez moi deux jours de suite. |
Acte 3, sc. 3, MADAME PINDARET, phrase 2 |
250 | COLOMBINE |
Que vous êtes heureuse, madame, de savoir tant de belles choses ! |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 1 |
251 | MADAME PINDARET |
Il faut dire la vérité ; on se décrasse en ma compagnie, et tout le monde avoue que je n'ai point la conversation roturière. |
Acte 3, sc. 3, MADAME PINDARET, phrase 1 |
252 | COLOMBINE |
Comment pouvez-vous fournir à la dépense d'esprit que vous faites ? |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
253 | COLOMBINE |
Si vous ne vous ménagez, vous n'en aurez jamais assez pour le reste de vos jours. |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 4 |
254 | MADAME PINDARET |
Cela ne coûte rien à une femme comme moi, qui se joue des auteurs ; j'entretiens commerce avec les anciens, et je fraye aussi avec les modernes. |
Acte 3, sc. 3, MADAME PINDARET, phrase 2 |
255 | MADAME PINDARET |
Assurément, mademoiselle ; j'en attrape assez le vrai, et je veux vous faire voir quelle est ma lecture quotidienne. |
Acte 3, sc. 3, MADAME PINDARET, phrase 1 |
256 | MADAME PINDARET |
Vous auriez de la chalandise. |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 1 |
257 | MADAME PINDARET |
J'allai voir, il y a quelque temps, une marquise ; je ne fus qu'un quart_d_heure avec elle, c'était pendant la canicule : sa conversation ne laissa pas de m'enrhumer si fort, que je me suis mise au gruau pendant trois semaines pour en revenir. |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 2 |
258 | COLOMBINE |
Cela étant, madame, quand vous allez en visite de marquise, de crainte de vous enrhumer une seconde fois, il faudrait faire porter un manteau fourré avec votre Juvénal. |
Acte 3, sc. 5, COLOMBINE, phrase 1 |
259 | COLOMBINE |
En vérité, madame, vous fûtes bien heureuse d'en être quitte pour un rhume ; cela valait bien la peine de tomber en apoplexie. |
Acte 3, sc. 5, COLOMBINE, phrase 3 |
260 | MADAME PINDARET |
À propos, mademoiselle, avec-vous vu mon madrigal ? |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 2 |
261 | COLOMBINE |
Vous me ferez, je vous assure, un sensible plaisir. |
Acte 3, sc. 5, COLOMBINE, phrase 1 |
262 | MADAME PINDARET |
Ce n'est pas cela ; c'est un rondeau sur une absence, que je laisse quelque temps mitonner sur le réchaud de la réflexion... |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 1 |
263 | MADAME PINDARET |
MADRIGAL, Sur l'inconstance d'une maîtresse qui changea d'amant, parce qu'il avait soupiré par le derrière. |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 1 |
264 | COLOMBINE |
Oui, cela s'entend de reste ; peu s'en faut que je ne le sente. |
Acte 3, sc. 5, COLOMBINE, phrase 2 |
265 |
MADAME PINDARET |
Et se fait un nouvel amant ! |
Acte 3, sc. 5, v. 174 |
266 |
MADAME PINDARET |
On dira, volage Lisette, |
Acte 3, sc. 5, v. 175 |
267 | MADAME PINDARET |
J'ai d'assez belles humanités, comme vous voyez ; mais je vais me donner à la physique. |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 1 |
268 | MADAME PINDARET |
Oui, mademoiselle. C'est une des plus nobles sciences qu'il y ait ; elle a pour objet tout ce qui tombe sous les sens, et par conséquent, le corps humain, qui est la plus belle et la plus parfaite de toutes les structures humaines. |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 1 |
269 | MADAME PINDARET |
Adieu, mademoiselle ; je sens que ma colique veut me reprendre. |
Acte 3, sc. 5, MADAME PINDARET, phrase 2 |
270 | ARELQUIN |
Vous allez voir comme je vous chamarre une danse sérieuse. |
Acte 3, sc. 6, ARELQUIN, phrase 2 |
271 | COLOMBINE |
Je vous prie, monsieur, de m'en dispenser ; je suis d'une fatigue outrée, et voilà huit nuits de suite que je cours le bal. |
Acte 3, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
272 | ARLEQUIN |
Il faut donc que madame danse à votre place ? |
Acte 3, sc. 6, ARLEQUIN, phrase 1 |
273 | MADAME PINDARET |
Excusez-moi, s'il vous plaît ; je ne danse point, je fais des vers. |
Acte 3, sc. 6, MADAME PINDARET, phrase 2 |
274 | ARLEQUIN |
Madame, vous danserez en vers, ou vous crèverez en prose. |
Acte 3, sc. 6, ARLEQUIN, phrase 2 |
275 |
ARLEQUIN |
Madame Pindaret se laisse tomber. |
Acte 3, sc. 6, v. 178 |
276 | MADAME PINDARET |
Voilà un menuet qui m'a mise sur les dents. |
Acte 3, sc. 6, MADAME PINDARET, phrase 2 |
277 | MADAME PINDARET |
Souffrez, mademoiselle, que je vous quitte pour aller me mettre au lit. |
Acte 3, sc. 6, MADAME PINDARET, phrase 5 |
278 | ARLEQUIN |
Hé bien, mademoiselle, ne vous avais-je pas bien dit qu'il n'y avait guère de marquis plus ridicule que moi ? |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
279 | ARLEQUIN |
Palsembleu ! |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 3 |
280 | ARLEQUIN |
Ma foi, mademoiselle, il faut du plain-pied à un marquis. |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
281 | COLOMBINE |
C'est-à-dire que vous n'oseriez pas y faire le fanfaron comme ailleurs. |
Acte 3, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
282 | ARLEQUIN |
Il y a longtemps que j'ai secoué la pudeur de ces demi-gens de qualité qui commencent à se donner au public. |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 2 |
283 | ARLEQUIN |
Je ne tâte point des coulisses ; sur l'orchestre, morbleu ! |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 4 |
284 | COLOMBINE |
Comment voulez-vous qu'un pauvre diable de comédien se fasse entendre au bout d'une salle ? |
Acte 3, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
285 | COLOMBINE |
Mais, de bonne foi, monsieur le Marquis, croyez-vous que ce soit pour voir peigner votre perruque, prendre du tabac, et faire votre carrousel sur le théâtre, que le parterre donne ses quinze sols ? |
Acte 3, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
286 | ARLEQUIN |
Ma foi, quand il n'aurait que ce plaisir-là, cela vaut bien une mauvaise comédie. |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 2 |
287 | ARLEQUIN |
Savez-vous bien que cet été ils l'ont traité de monseigneur dans un placet ? |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 2 |
288 | ARLEQUIN |
Le parterre monseigneur ! |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 3 |
289 | COLOMBINE |
Vous avez beau pester, le parterre fait du bien à tout le monde ; il redresse les auteurs, il tient les comédiens en haleine ; un fat ne se campe point impunément devant lui sur les bancs du théâtre : en un mot, c'est l'étrille de tous ceux qui exposent leurs sottises au public. |
Acte 3, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
290 | ARLEQUIN |
Je vous baise les mains : je n'entends point la comédie dans une loge comme un sansonnet ; je veux, morbleu ! |
Acte 3, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 2 |
291 | LE LAQUAIS |
Mademoiselle, voilà votre couturière. |
Acte 3, sc. 8, LE LAQUAIS, phrase 1 |
292 | MARGOT |
Oui, mademoiselle j'espère qu'il vous habillera parfaitement bien : depuis que je travaille, je n'ai jamais vu d'habit si bien taillé. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 1 |
293 | ARLEQUIN |
Oui-da, mademoiselle ; vous pouvez vous habiller jusqu'à la chemise inclusivement. |
Acte 3, sc. 9, ARLEQUIN, phrase 1 |
294 | ARLEQUIN |
Peut-on voir votre minois, petite femelle ténébreuse ? |
Acte 3, sc. 9, ARLEQUIN, phrase 2 |
295 | COLOMBINE |
Que ne vous laissez-vous voir aussi, Margot, vous qui êtes si jolie ? |
Acte 3, sc. 9, COLOMBINE, phrase 2 |
296 | MARGOT |
Je n'oserais, mademoiselle. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 1 |
297 | MARGOT |
C'est que monsieur Harpillon m'a défendu de regarder les hommes ; et il serait fâché s'il savait que je me fusse montrée. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 1 |
298 | MARGOT |
Monsieur, il n'y a point de ce que vous pensez à son fait : c'est un homme qui n'a que de bons desseins ; il m'a promis de m'épouser ; et pour preuve de cela, il m'a déjà envoyé une housse verte avec une bergame. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 2 |
299 | ARLEQUIN |
Si tu voulais, Margot, m'épouser à la Harpillon, j'irais moi jusqu'à une verdure. |
Acte 3, sc. 9, ARLEQUIN, phrase 3 |
300 | MARGOT |
Je vous remercie, monsieur ; cela ferait jaser le monde. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 1 |
301 | ARLEQUIN |
Écoutez, Margot, votre montée a peut-être raison, et il pourrait bien y avoir quelque chose à refaire à votre réputation. |
Acte 3, sc. 9, ARLEQUIN, phrase 1 |
302 | ARLEQUIN |
Ma mie, me voudrais-tu tailler une chemise et quelques caleçons ? |
Acte 3, sc. 9, ARLEQUIN, phrase 3 |
303 | MARGOT |
Je suis votre servante, monsieur ; on ne travaille point en homme au logis. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 1 |
304 | COLOMBINE |
Mais il me semble, Margot, que ce manteau-là monte bien haut ; on ne voit point ma gorge. |
Acte 3, sc. 9, COLOMBINE, phrase 4 |
305 | MARGOT |
Ce n'est peut-être pas la faute du manteau, mademoiselle. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 1 |
306 | COLOMBINE |
Taisez-vous, Margot ; vous êtes une sotte : tenez, remportez votre manteau ; j'y suis faite comme je ne sais quoi. |
Acte 3, sc. 9, COLOMBINE, phrase 1 |
307 | ARLEQUIN |
Un petit mot : j'ai besoin d'une fille de chambre ; je crois que tu serais assez mon fait. |
Acte 3, sc. 9, ARLEQUIN, phrase 2 |
308 | ARLEQUIN |
Sais-tu raser ? |
Acte 3, sc. 9, ARLEQUIN, phrase 3 |
309 | MARGOT |
Moi, raser ! |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 1 |
310 | MARGOT |
Je vois bien que vous êtes un gausseur: je mourrais de peur, si je touchais un homme seulement du bout du doigt. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 2 |
311 | MARGOT |
Adieu, mademoiselle ; dans un quart_d_heure je vous rapporterai votre manteau avec de la gorge. |
Acte 3, sc. 9, MARGOT, phrase 3 |
312 | ARLEQUIN |
Nous autres gens de qualité, nous aimons quelquefois à rabattre sur la grisette. |
Acte 3, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 2 |
313 | COLOMBINE |
Je vous dirai, monsieur le Marquis, qu'avant que de vous épouser, je vous demande encore une grâce. |
Acte 3, sc. 10, COLOMBINE, phrase 1 |
314 | COLOMBINE |
Nous sommes un certain nombre de filles qui avons fait serment de ne point prendre de mari qui n'ait été reçu auparavant dans notre académie. |
Acte 3, sc. 10, COLOMBINE, phrase 2 |
315 | COLOMBINE |
Ne vous mettez pas en peine : on vous habillera en femme ; on vous fera peut-être faire serment d'être un époux commode, de laisser faire à votre femme tout ce qu'il lui plaira, de n'être point de ces maris coquets qui vivent de rapine, et laissent leurs femmes pour aller picorer sur le commun. |
Acte 3, sc. 10, COLOMBINE, phrase 1 |
316 | ARLEQUIN |
Voilà qui est bien drôle, qu'il faille, pour vous épouser, commencer par se déshumaniser ! |
Acte 3, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 3 |
317 |
MEZZETIN |
Ô toi qui veux épouser Colombine, |
Acte 3, sc. 11, v. 180 |
318 |
MEZZETIN |
Versez tout votre fard |
Acte 3, sc. 11, v. 199 |
319 |
MEZZETIN |
Barbouillez vite ce museau, |
Acte 3, sc. 11, v. 201 |
320 | ARLEQUIN |
Je peux présentement résister à la pluie ; me voilà bien peint. |
Acte 3, sc. 11, ARLEQUIN, phrase 1 |
321 |
MEZZETIN |
Le damoiseau |
Acte 3, sc. 11, v. 205 |
322 |
MEZZETIN |
Au museau |
Acte 3, sc. 11, v. 206 |
323 | ARLEQUIN |
Voilà qui est assez drôle. |
Acte 3, sc. 12, ARLEQUIN, phrase 2 |
324 | TRAFIQUET |
Ce que j'ai vu tantôt, et ce que je vois présentement, m'oblige de vous dire, monsieur le bailli, que vous pouvez, tout de ce pas, vous en retourner dans le Bas-Maine, manger vos chapons ; car pour ma fille, vous n'en croquerez que d'une dent. |
Acte 3, sc. 12, TRAFIQUET, phrase 1 |
325 | COLOMBINE |
Et qu'une fille à Paris soit bien près de ses pièces pour épouser un bailli du Bas-Maine. |
Acte 3, sc. 12, COLOMBINE, phrase 1 |