n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | TOINETTE |
Je sais bien quoi, moi ; je me suis douté que ce lieu-ci vous inspirerait ce que tous les lieux et tous les objets vous inspirent également depuis quelques jours ; hier en regardant par vos fenêtres dans la rue la plus passante de Paris, le bruit des carrosses, et le tintamare de la ville vous inspiraient une douce et tendre rêverie, comme la solitude la plus tranquille : c'est que tout inspire l'amour quand on aime, vous vous imaginiez voir Valère dans tous les carrosses qui passaient, et vous croirez voir Valère au pied de tous les arbres que vous allez trouver dans ce bois. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
2 | VALÈRE |
Dés que ce vieillard me vit, il jetta un cri, fut saisi d'effroi, comme s'il eut vu un spectre, nous le questionâmes sur cette peur, lui n'osant s'expliquer, nous fit un récit obscur d'un songe qu'il avait eu, nous parla de pronostication, d'instinct, d'antipathies ; mais ce qui mérite attention, c'est que ce vieillard superstitieux crut avoir vu dans les astres, que j'étais passionnément amoureux ; il croyait vrai par hasard, Mademoiselle, il s'imaginait faussement que sa femme était l'objet de ma passion, et, que la connaissant avant son voyage, j'étais allé l'attendre à Lyon, moi fort embarrassé de lui voir faire une fausse application d'un amour véritable, je voulus jouer le rôle d'indifférent, mais une rêverie profonde, des distractions continuelles, quelques soupirs à demi étouffés, lui confirmant que j'aimais, ses règles d'astrologie lui prouvèrent que sa femme était l'objet de mon amour. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
3 |
LE NOURRICIER |
Par un mauvais marché, qu'en buvant il machine, |
Acte 1, sc. 5, v. 13 |
4 | TOINETTE |
Cette mort-là est pourtant une mort pour rire, car il m'écrivit hier, et dans sa lettre il ne me parle point de sa mort. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
5 | TOINETTE |
Cela ne se peut, car j'ai reçu hier une lettre écrite de sa propre main, de sa main tremblante, car depuis soixante-quinze ans il a épousé une jeune femme, la main lui tremble et la tête aussi. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
6 | LE NOURRICIER |
Je vas vous dire l'histoire, mais avou queuque intérêt pour qual soit putôt à cetuI-ci qu'à cetui-là. |
Acte 1, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
7 | LE FEMME DU VIEILLARD |
Comme on ne sait de quoi s'entretenir dans ces voitures, après nous être raconté l'histoire de nos familles, nous avons reconnu, que nos deux petites filles avaient été nourries par cette même nourrice-ci ; mon mari, comme tu sais, est entêté de ses idées de sympathie, d'instinct, la veuve est entêtée des mêmes visions ; ils veulent par l'instinct seul distinguer chacun leur enfant, c'est une gageure enfin, ils veulent que sans les avertir, on leur fasse voir les deux petites filles toutes deux ensemble. |
Acte 1, sc. 14, LE FEMME DU VIEILLARD, phrase 3 |
8 | LE NOURRICIER |
Vla l'histoire , Mademoiselle Toinette, vla l'histoire des deux petites filles, et cette histoire-là fait que ma femme ni moi ne savons pu à qui appartient celle-ci ; notre Bailli dit li-même qu'il ne pourrait baillé là-dessus qu'une sentence à croix ou pile, et qu'il faudrait tirer la petite fille, comme la fève au gâteau. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
9 | LA VEUVE |
Cela est tout naturel, et dès l'age de quatre ans, j'ai eu de l'antipathie pour le médecin qui devait faire mourir mon mari. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
10 | LE VIEILLARD |
C'est une chose triviale, que la sympathie, un de mes amis se maria à Paris, et moi étant aux Indes, au moment de son mariage, je sentis dans le coeur, un épanouissement, une joie ; mais une joie que je ne savais pas d'où cela me venait. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
11 | LA VEUVE |
Hélas, il y a double sympathie entre ma petite fille et moi ; c'est mon mari que j'aime dans sa fille, je l'aimerai encore dans la fille de sa fille, et dans les enfants de leurs enfants, jusqu'à la dixième génération. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 2 |
12 | LA VEUVE |
Ne les regardez pas, il faut deviner par la sympathie seule. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
13 | LA VEUVE |
Hélas, j'en eus hier un pressentiment ! |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
14 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Contez-nous donc enfin cette chimère. |
Acte 3, sc. 3, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
15 | LE VIEILLARD |
Il n'y a point de chimère ; car en dormant je vous vis comme je vous vois vous promenant avec un jeune homme dans un bois. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
16 | LE VIEILLARD |
Mais ce n'est pas tout ; car je vis dans ce même songe, un lion et un chat noir, et Nostradamus dit, que quand le lion et le chat, j'ai oublié la centurie, mais il est clair qu'elle a été faite pour moi, car un lion, c'était en arrivant à lion, et un chat, c'est une trahison de femme, il ne faut point ; hausser les épaules, car le lendemain, je fus tout étonné que Valère ressemblait à se jeune homme qui était avec vous dans ce bois. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |