n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | LE CHEVALIER |
Je le défie d'être aussi gueux que je le suis : je te parle confidemment ; je fais figure en apparence, toujours bonne table, beaucoup de vin, les hautbois du Régiment : force Bergères de Paris, quelques Provinciales, maintes Villageoises dansent les soirs devant ma tente ; je me donne ainsi le bal à peu de frais. |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 2 |
2 | LE CHEVALIER |
Sandis, je le prends à telle fin que de raison, et je ne suis embarrassé que d'une certaine grosse hôtesse, chez qui j'ai mis loger, à mes dépens, des incommodes de Paris, moitié Bourgeois, moitié Bourgeoises, qui sont très indiscrètement venus me rendre ici visite. |
Acte 1, sc. 2, LE CHEVALIER, phrase 1 |
3 | FRONTIN |
Monsieur Nicolas Valentin, honnête Marchand, qui fournit le Régiment, Madame Judith Valentin sa femme, Mademoiselle Angélique Valentin leur fille, avec d'autres Bourgeois et Bourgeoises des environs de la rue du Roulle, se sont avisés de venir voir le Camp : Monsieur mon maître, qui est fort libéral, quoiqu'il n'ait pas le double, les a généreusement régalés presque tous les jours. |
Acte 1, sc. 2, FRONTIN, phrase 2 |
4 | FRONTIN |
Ce qui nous embarrasse le plus, nous autres, c'est que mon maître est amoureux de Mademoiselle Valentin la fille ; cela nous pique d'honneur, voyez-vous ; et il faut ou crever, ou faire bien les choses. |
Acte 1, sc. 2, FRONTIN, phrase 1 |
5 | LE CHEVALIER |
Moi, j'escaladerais le firmament pour en sortir avec honneur. |
Acte 1, sc. 3, LE CHEVALIER, phrase 1 |
6 | FRONTIN |
Elle a été femme de charge d'une fille d'Opéra, chez qui nous soupions quelquefois ; c'est une fort bonne pâte de femme ; et dans le dessein que nous avons, nous pourrions bien avoir besoin d'elle. |
Acte 1, sc. 3, FRONTIN, phrase 2 |
7 | LE CHEVALIER |
C'est la maîtresse de Monsieur Mouflard, un de ces Messieurs que j'ai logés chez vous ; c'est avec lui qu'elle est venue de Paris, ils sont fiancés depuis quatre jours. |
Acte 1, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 2 |
8 | MADAME PINUIN |
Elle se défiancera si vous voulez, l'air du Camp lui a donné une noble aversion pour son fiancé, et un goût pour tout ce qui s'appelle homme d'épée. |
Acte 1, sc. 4, MADAME PINUIN, phrase 1 |
9 | MADAME PINUIN |
Vous en profiterez seul, et de trente mille écus d'argent comptant que je vous offre de sa part, aux conditions de l'épouser. |
Acte 1, sc. 4, MADAME PINUIN, phrase 1 |
10 | GUILLAUME |
Parguenne, ils seriaint encore trop heureux quand il leur en coûterait encore dix fois davantage ; ils avont vu une armée une fois, comme alle campe, comme alle file, comme alle marche, comme alle décampe, comme alle? que sais-je moi ? |
Acte 1, sc. 6, GUILLAUME, phrase 1 |
11 | GUILLAUME |
Hé fi, morgué, c'est se moquer, la curiosité est parmise à de certaines femmes : mais à des Marchandes, à des Cabaretières, à des Procureuses : est-ce que c'est leur besogne de quitter leur ménage et de s'en venir à l'armée ? |
Acte 1, sc. 6, GUILLAUME, phrase 1 |
12 | GUILLAUME |
Des aigrefins de ce Camp les avont fait jouer, et ils leur avont tout gagné l'argent, les justaucorps et les montures ; les badauds s'en retourneront en veste à Paris par des chemins de traverses, et si ils ne feront pas grand'chère sur la route. |
Acte 1, sc. 6, GUILLAUME, phrase 1 |
13 | GUILLAUME |
Bian entendu, voirement, je profite de leurs sottises, mais je m'en gobarge. |
Acte 1, sc. 6, GUILLAUME, phrase 1 |
14 | GUILLAUME |
Je ne sais, morgué, pas bian : mais ils sont de la connaissance d'un certain Officier que je vians chercher ici, et ce certain Officier a un certain valet. |
Acte 1, sc. 6, GUILLAUME, phrase 1 |
15 | GUILLAUME |
Pargué, tout à l'heure, le plutôt vaut le mieux : finissez avec la couseine, je m'en vais cheux elle faire tirer du meilleur ; si vous tardez trop, je boirai tout seul en vous attendant, et vous me trouverais peut-être ivre. |
Acte 1, sc. 7, GUILLAUME, phrase 1 |
16 | FRONTIN |
Mais toi, en faveur de l'ancienne connaissance, serais-tu d'humeur à rendre un bon office à mon Maître ? |
Acte 1, sc. 8, FRONTIN, phrase 2 |
17 | MADAME PINUIN |
Je comprends cela : mais si ton maître est dans le dessein d'épouser leur fille, il leur fait honneur : quelles difficultés y a-t-il à vaincre ? |
Acte 1, sc. 8, MADAME PINUIN, phrase 1 |
18 | FRONTIN |
Autre difficulté : le bonhomme sait le mauvais état de nos affaires ; il a aidé lui-même à les déranger, en nous vendant très cher à crédit de mauvaises marchandises, qu'il nous faisait revendre comptant à très bon marché, et en nous prêtons quelquefois cent pistoles dans le besoin, dont il tirait des billets de mille écus. |
Acte 1, sc. 8, FRONTIN, phrase 1 |
19 | MADAME PINUIN |
Et ton maître veut épouser la fille d'un fripon ? |
Acte 1, sc. 8, MADAME PINUIN, phrase 1 |
20 | FRONTIN |
Le père est un fripon, mais la fille est un bon parti : ces sortes de mariage ne sont pas sans exemple. |
Acte 1, sc. 8, FRONTIN, phrase 1 |
21 | FRONTIN |
Celui d'apprendre à la petite fille que mon maître est amoureux d'elle. |
Acte 1, sc. 8, FRONTIN, phrase 1 |
22 | FRONTIN |
Non, mon enfant, on ne s'est encore fait que des mines de part et d'autre ; et outre que nous ne savons pas bien si elle entend les nôtres, nous ne comprenons pas trop ce que les siennes signifient. |
Acte 1, sc. 8, FRONTIN, phrase 1 |
23 | MADAME PINUIN |
Il faudra donc que cela soit bien difficile ? |
Acte 1, sc. 8, MADAME PINUIN, phrase 1 |
24 | MADAME ROBIN |
Ah, la charmante chose la magnifique chose, qu'une armée ! |
Acte 1, sc. 9, MADAME ROBIN, phrase 1 |
25 | MADAME ROBIN |
Quelle magnificence ! |
Acte 1, sc. 9, MADAME ROBIN, phrase 4 |
26 | MADAME ROBIN |
Ce mélange de bataillons confus, ces escadrons épars, ces Officiers, ces Valets, ces Vivandiers, ces gens de condition. |
Acte 1, sc. 9, MADAME ROBIN, phrase 2 |
27 | MADAME ROBIN |
Je t'ai fait confidence de ma faiblesse, la Bourgeoisie me pue horriblement à l'heure qu'il est, et je m'aimerais mieux simple Cavalière, que la plus honorable Bourgeoise de Paris. |
Acte 1, sc. 9, MADAME ROBIN, phrase 2 |
28 | FRONTIN |
Oui, Madame, je suis des amis de Monsieur le Chevalier, confident ordinaire de toutes les Bourgeoises suivant l'armée. |
Acte 1, sc. 9, FRONTIN, phrase 1 |
29 | MADAME PINUIN |
Oui, vraiment, et sur la frontière même ; et comme il est un des plus anciens Officiers du Régiment, le moins que vous puissiez espérer, c'est de vous trouver au premier jour la commandante d'un Bataillon. |
Acte 1, sc. 9, MADAME PINUIN, phrase 1 |
30 | FRONTIN |
Voilà une belle folle, au moins, et je ne sais si c'est rendre un bon office au Chevalier. |
Acte 1, sc. 10, FRONTIN, phrase 1 |
31 | MADAME PINUIN |
Tu n'as maintenant qu'à me faire connaître la femme et la fille de Monsieur Valentin, je trouverai bientôt les moyens d'apprendre à la petite personne ce qu'il faut qu'elle sache, et de pénétrer ce qu'elle a dans l'âme. |
Acte 1, sc. 12, MADAME PINUIN, phrase 1 |
32 | MADAME VALENTIN |
Son animal de frère, votre imbécile de tante, son grand benet de fils, qui ne nous donne pas seulement la main, où tout cela s'est-il fourré ; il faudra les attendre, cela est bien agréable. |
Acte 1, sc. 13, MADAME VALENTIN, phrase 2 |
33 | MADAME VALENTIN |
Baissez les yeux, petite fille. |
Acte 1, sc. 13, MADAME VALENTIN, phrase 1 |
34 | MADAME VALENTIN |
C'était moi qu'on appelait la belle Parfumeuse, afin que vous le sachiez. |
Acte 1, sc. 13, MADAME VALENTIN, phrase 2 |
35 | MADAME VALENTIN |
Je défie qui que ce soit de m'attraper. |
Acte 1, sc. 13, MADAME VALENTIN, phrase 1 |
36 | ANGÉLIQUE |
Il faudrait être bien fin, à moins que de se faire entendre avec des mines? |
Acte 1, sc. 13, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
37 | MADAME VALENTIN |
Vous entendez les mines, Mademoiselle ma fille ? |
Acte 1, sc. 13, MADAME VALENTIN, phrase 1 |
38 | ANGÉLIQUE |
Et par conséquent un visage gracieux doit signifier que l'on est contente. |
Acte 1, sc. 13, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
39 | ANGÉLIQUE |
Elle me paraît si bonne personne et de si bon conseil ; je crois, pour moi, ma mère, qu'il y aurait beaucoup à profiter avec elle. |
Acte 1, sc. 14, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
40 | MADAME VALENTIN |
Je le crois, il y aurait à profiter : mais je ne veux pas que vous fassiez de ces profits-là. |
Acte 1, sc. 14, MADAME VALENTIN, phrase 1 |
41 | MONSIEUR MOUFLARD |
Il faut bien que cela soit ; car de quelque côté que nous allassions, j'entendais toujours : Tirez, Bourgeois : fi les vilains, à la Boutique. |
Acte 1, sc. 15, MONSIEUR MOUFLARD, phrase 1 |
42 | MONSIEUR MOUFLARD |
En chemin faisant, nous sommes malheureusement tombés dans un diable de Bataillon, dont les Officiers étaient à peu près vêtus comme ces deux Messieurs. |
Acte 1, sc. 15, MONSIEUR MOUFLARD, phrase 1 |
43 | MADAME VALENTIN |
Voyez un peu ce vieux fou, planter là sa femme et sa fille, pour aller voir des tambours, et des trompettes, des chevaux, des mousquets, des hommes et des piques : car ce n'est que cela dans le fonds : ne voilà-t-il pas une belle curiosité ? |
Acte 1, sc. 16, MADAME VALENTIN, phrase 3 |
44 | MONSIEUR VALENTIN |
Enfin, tout compté, tout rabattu, je suis fort content de mon petit voyage ; et après tout ce que j'ai vu, je commanderais une armée en cas de besoin, il n'y a rien de plus facile. |
Acte 1, sc. 17, MONSIEUR VALENTIN, phrase 1 |
45 | GUILLAUME |
Parguenne, il y a une douzaine d'Officiers à qui l'on a baillé ordre de faire la recharche de tous les Curieux qui se trouveront ici, et qui n'y avont que faire. |
Acte 1, sc. 18, GUILLAUME, phrase 1 |
46 | MONSIEUR VALENTIN |
Fi donc, vous êtes folle, cela ne me regarde point, je ne suis point un espion. |
Acte 1, sc. 18, MONSIEUR VALENTIN, phrase 1 |
47 | FRONTIN |
On fera entendre raison à ces Officiers-là, Monsieur, ne vous mettez pas en peine. |
Acte 1, sc. 18, FRONTIN, phrase 1 |
48 | MONSIEUR VALENTIN |
Ne vous éloignez pas, ma femme ; tenez-vous auprès de moi, ma fille ; ne nous quittez pas, Monsieur Frontin. |
Acte 1, sc. 19, MONSIEUR VALENTIN, phrase 1 |
49 | FRONTIN |
Paix, je connais cet Officier-là, laissez-moi faire ; Monsieur, je vous donne le bonjour. |
Acte 1, sc. 19, FRONTIN, phrase 1 |
50 | MADAME VALENTIN |
C'est mon mari, Monsieur l'Officier. |
Acte 1, sc. 19, MADAME VALENTIN, phrase 1 |
51 | GUILLAUME |
Hé, jarnigué, laissez-les à pied tous deux, pis qu'ils s'y trouvont bian, ils aimeront peut-être mieux porter la tarre à cette fortification que n'an va faire. |
Acte 1, sc. 22, GUILLAUME, phrase 1 |
52 | MONSIEUR VALENTIN |
Tout mon bien n'y suffirait pas. |
Acte 1, sc. 22, MONSIEUR VALENTIN, phrase 1 |
53 | LE CHEVALIER |
Oh que si fait, voilà votre fille ; que mon ami l'épouse. |
Acte 1, sc. 22, LE CHEVALIER, phrase 1 |
54 | MONSIEUR VALENTIN |
Qu'il épouse ma fille ! |
Acte 1, sc. 22, MONSIEUR VALENTIN, phrase 1 |
55 | MADAME VALENTIN |
Que ma fille épouse un homme de guerre ? |
Acte 1, sc. 22, MADAME VALENTIN, phrase 1 |
56 | LE CHEVALIER |
Répugnance ou non, te voilà pourvu ; mais moi je reste, et Monsieur Mouflard n'a point de fille. |
Acte 1, sc. 22, LE CHEVALIER, phrase 1 |
57 | GUILLAUME |
Si tous les Curieux qui n'avont que faire au Camp y sont régalés comme ceux-ci, les Officiers ne seront morgué pas ruinés de ces visites-là, sur ma parole. |
Acte 1, sc. 23, GUILLAUME, phrase 2 |
58 |
LE CHEVALIER |
Ce coeur si fier que je vous donne ; |
Acte 1, sc. 24, v. 17 |
59 |
MADAME ROBIN |
Monsieur Valentin vous avez la figure, |
Acte 1, sc. 24, v. 62 |