COMÉDIE
1882. Tous droits réservés.
Par M. EUGÈNE VERCONSIN
PARIS, PAUL OLLENDORFF, ÉDITEUR, 28 bis, RUE DE RICHELIEU.
Texte établi par Paul FIEVRE, août 2024.
publié par Paul FIEVRE, septembre 2024.
© Théâtre classique - Version du texte du 30/08/2024 à 07:20:58.
PERSONNAGES
SIMON, invalide (Grande taille, larges lunettes, nez d'argent, ad libitum.)
MATHIAS, invalide. (Petite taille.- Balafre à la joue, tenue, habit, idem.)
La scène se passe à Paris, chez Simon, en 1876
Tiré de "Théâtre de Campagne. remière-Huitième série. Troisième série". 1882. pp 9-24.
INFANTERIE ET CAVALERIE
Table sur laquelle est un pot de fleurs, un carafon d'eau-de-vie, deux petits verres et ce qu'il faut pour écrire. Deux chaises de paille. Tableaux de bataille aux murs.
SCÈNE PREMIÈRE.
SIMON, seul, à la cantonade.
Adieu, Marie.
UNE VOIX DE JEUNE FILLE, au dehors.
À ce soir, grand-père.
La voix s'éloigne.
SIMON, au public.
C'est ma petite fille, Messieurs, c'est toute ma famille, depuis que j'ai perdu mon pauvre fils. Chère petite Marie ! Elle n'a pas seize ans, et travaille déjà comme une femme. Elle dit qu'elle veut à son tour aider son grand-papa, qui a pu l'élever, grâce à la pension de sa croix et à sa retraite. Elle va se promener avec lui le dimanche ; elle le soigne et lui fait de la tisane quand il est malade, le gâte en tout temps.
Souriant.
Et lui donne des fleurs le jour de sa fête !
Il va respirer le rosier posé sur sa table.
Comme ça sent bon les fleurs données par nos enfants ! Ça embaume le coeur, quoi !
On frappe à ta porte.
Qui va là ?
Entre Mathias, tenant quelque chose de caché sous son mouchoir.
SCÈNE II.
Simon, Mathias.
MATHIAS.
Bonjour, Simon.
SIMON.
Mathias !... Bonjour, mon vieux Mathias... Comment vont les rhumatismes ?...
MATHIAS.
Heu ! Heu ! Nous aurons de la pluie demain,
Soulevant son bras gauche avec lenteur.
Ce bras-là pèse cent livres.
SIMON.
Tiens ! J'aurais parié que nous aurions du beau temps ; ma jambe droite est aussi gaillarde que sa soeur.
MATHIAS.
Tu ne souffres jamais comme tout le monde, toi.
SIMON.
Mauvaise langue !... Qu'est-ce que tu caches là ?
MATHIAS.
Eh bien ! N'est-ce pas aujourd'hui la Saint-Simon ?... C'est aujourd'hui la Saint-Simon, et je t'apporte mon cadeau.
SIMON, ému.
Brave Mathias !
Regardant le cadeau.
Une tabatière !
MATHIAS.
Avec le portrait du grand homme. Est-il assez ressemblant, hein...
SIMON.
Étonnant. Tu l'as donc vu de près, toi ? Moi, je n'ai jamais eu cette chance-là.
MATHIAS.
Moi non plus. Quand je dis qu'il est ressemblant, je dis qu'il ressemble... à ses portraits.
SIMON.
Oh ! Pour ça, il est frappant.
MATHIAS.
J'avais d'abord pensé à t'apporter un nez d'argent, mais tu m'as dit, l'autre jour, que le tien était encore en bon état.
SIMON, secouant le bout de son nez avec son doigt.
Oh oui ! Il me fera bien encore la fin de l'année. Brave Mathias, va, de penser comme ça à son vieux camarade !
MATHIAS.
C'te bêtise ! Toi et ta petite Marie, n'êtes-vous pas mes seuls amis à présent ?... À qui diable veux-tu que je pense, si ce n'est à vous ?... D'abord, quand je ne le voudrais pas, je pense à toi tous les deux jours.
SIMON.
Qu'est-ce qu'il chante ?
MATHIAS.
Mes jours de barbe. Chaque fois que je me rase, je me regarde dans le miroir ; chaque fois que je me regarde dans le miroir, je revois ma balafre ; chaque fois que je revois ma balafre, je repense à la bataille d 'Eylau et chaque fois que je repense la bataille d 'Eylau, je repense à toi, puisque c'est là que nous fîmes connaissance.
SIMON.
Et dans des circonstances majeures, comme on dit mon petit Mathias avait affaire, pour le quart d 'heure, à deux géants de Cosaques qui ne voulaient pas lui livrer leur drapeau. Il ne leur demandait que ça, le gourmand.
MATHIAS.
Le plus méchant m'avait déjà allongé l'estafilade en question, que je lui avais rendue avec les intérêts.
SIMON.
Et l'autre grand mâtin allait venger son camarade.
MATHIAS.
Quand un cuirassier de la garde tombe au milieu de nous et m'enlève dans le tas. Je tenais toujours le drapeau russe, mon adversaire ne tâchait pas de son côté.
SIMON.
Si bien que j'emporte la grappe vivante au galop de mon cheval.
MATHIAS.
Et le moment d'après, mon brave Simon présentait à Murat en personne un camarade sauvé, un prisonnier russe et un drapeau enlevé à l'ennemi. - Qui qu'a pris le drapeau ? s'écrie Murât, en secouant son panache de corbillard. - C'est Simon, que je réponds. ? C'est Mathias, que tu répliques... Tu as toujours eu l'esprit contrariant, toi.
SIMON.
Et Murat nous décore tous les deux.
MATHIAS.
Un rude temps, Simon, mais un beau temps !
SIMON.
Nous allons boire à ce temps-là, camarade !
Il va chercher une bouteille d'eau-de-vie et des petits verres
MATHIAS, apercevant le pot de fleurs sur la table.
Tiens ! Depuis quand que t'as des jardins dans ta maison, toi ?
SIMON, avec joie.
C'est le cadeau de ma petite-fille... Elle a aussi pensé à ma fête. Et elle n'a pas seulement songé à l'agréable, mais encore à l'utile..., utile durci, comme disait mon capitaine. Elle m'a donné une douzaine de mouchoirs marqués à mon nom.
Il tire un mouchoir de couleur de sa poche et se mouche.
MATHIAS, attendri.
Comme c't enfant-là comprend les besoins du coeur humain !... Et comme c'est ourlé !... Est-ce ourlé ! Veux-tu que je te dise : eh bien ! le jour de sa fête, moi je lui donnerai un châle, à ta petite Marie.
Tous deux s'assoient à la table.
SIMON.
Brave Mathias ! Mais ne va pas faire de folies au moins.
MATHIAS.
Des folies ! Eh bien ! Quand je ferais des folies pour notre petite-fine, je voudrais bien savoir qui m'en empêcherait. Je suis riche, d'ailleurs, puisque j'ai cinq cents francs de rente, outre ma pension. Ça me rappelle que pas plus tard qu'hier, j'ai été toucher mon revenu chez mon notaire... Car j'ai un notaire, moi!
SIMON.
Eh bien ! Moi aussi, j'ai un notaire. Seulement toi, t'es le client du tien ; moi, je suis petit clerc chez le mien, voilà toute la différence.
MATHIAS.
Voilà !... Je te disais donc qu'hier je sortais de chez mon notaire, le gousset garni. Bah ! Que je me dis, je m'en vais me régaler. Et je m'en vais dîner au Palais-Royal..., à trente-deux sous.
SIMON.
Sardanaple, va !
MATHIAS.
Le fait est que c'était splendide..., de lumière surtout. On voit bien clair pour quinze sous ; on mange pour le reste. Eh bien oui, mais en sortant de là, v'là qu'il me prend un remords. Comment, vieil égoïste, que je me disais, tu fais comme ça des débauches tout seul! c'est vilain, ça ! Le fait est que c'était vilain. Et je me bougonnais en descendant la rue du Bouloy, quand j'aperçois, auprès d'un épicier, trois petits ramoneurs en contemplation devant un tonneau de figues sèches. Paraît qu'on aime les figues ? Que je dis comme ça, sans avoir l'air. - Ah! oui, monchieur l'invalide, répond le plus petit de la bande. Eh bien ! Emplissez vos poches, mes enfants, et que ça déborde. Ils ne se le font pas dire deux fois. Je les aide moi-même au dégât, je prenais de la main droite, pendant que je payais de la main gauche... sans compter.
SIMON.
C'est juste, puisqu'il est écrit que la main gauche ne doit pas savoir ce que donne la main droite.
Il remplit les verres.
MATHIAS.
Ah ! L'épicier a compté, lui ; c'était son affaire à c't homme !... Eh bien ! Tu me croiras si tu voudras, mais il fallait ces figues-là pour faire passer mon dîner... Et je m'en suis été fier comme un préfet en tournée. Seulement, en rentrant chez moi, - j'avais plus le sou.
SIMON.
Tu te ruineras, prodigue ! À ta santé !
MATHIAS.
À la tienne, mon vieux.
Ils boivent.
Gentille eau-de-vie que tu as là.
SIMON.
C'est un cadeau de mon ex-capitaine. À sa mémoire !
Ils trinquent et boivent.
On ne boit ce nanan-là qu'avec des amis, des lapins qui ont vu le soleil d'Austerlitz. Voilà un beau jour.
Et une belle bataille ! Je m'y vois encore. Notre corps d'armée s'avançait sur la gauche de l'armée russe.
Il fait le plan de la bataille avec sa canne.
SIMON.
Non, sur la droite.
MATHIAS.
Sur la gauche.
SIMON.
Sur la droite, je le sais bien, puisque j'ai été blessé ce jour-là.
MATHIAS.
Ostiné, va !
SIMON.
Mauvaise tête !
MATHIAS.
Tiens ! Veux-tu que je dise pourquoi tu confonds tes positions, c'est parce que t'es gaucher. Un gaucher se trompe toujours de côté, c'est son droit.
SIMON.
Allons ! Bon ! Le voilà parti. Pour cinq ou six petits verres. Mon Dieu ! Comme t'as la tête faible !
MATHIAS.
Vlà qu'il confond encore ! Mais c'est toi, mon pauvre Simon, qu'un petit verre étourdit. C'est vrai ! Les femmes t'ont toujours reproché de ne pouvoir supporter un verre de vin. Elles disaient : - Simon est un joli cavalier. Et de fait, tu étais un joli... Dame ! Maintenant tu n'es plus... mais autrefois tu étais un joli cavalier... Seulement les femmes te reprochaient.
SIMON, lancé à son tour.
Qu'est-ce qu'il dit ? Qu'est-ce qu'il dit ?... Les femmes m'ont toujours adoré, au contraire !... En ai-je fait des malheureuses, en 1810 !
MATHIAS.
Nous étions jeunes alors !
SIMON.
Je n'avais pas vingt-cinq ans.
MATHIAS.
En 1810 ? Tu n'as donc pas tes petits quatre vingt-dix ans.
SIMON.
Je les aurai aux vendanges.
MATHIAS.
Gamin, va ! Moi je les ai eus à la Trinité. Mais les femmes me disent généralement que je ne les porte pas.
SIMON.
Ah ! C'est que de notre temps on savait faire des hommes.
MATHIAS.
On n'en fait plus comme nous.
SIMON.
C'est défendu. Te souviens-tu de certaine garnison à Dresde en Saxe ?
MATHIAS.
Parbleu ! Je sais bien que ça n'est pas en Picardie. Pourquoi dis-tu Dresde en Saxe ?
SIMON.
Je dis Dresde en Saxe... parce qu'on dit Dresde en Saxe... dans la société. Te rappelles-tu Charlotte ?
MATHIAS, cherchant.
Si je me rappelle Char... Ah non ! Je ne me rappelle pas du tout.
SIMON.
La belle Charlotte de Dresde... qui avait des yeux grands comme...
Après avoir cherché autour de lui un terme de comparaison, il indique le large cercle de ses lunettes.
Comme ça.
MATHIAS, se ravisant.
J'y suis...
Avec suffisance.
J'y suis ! Et des mains mignonnes...
Il regarde tour à tour les mains de Simon et les siennes.
Plus mignonnes que ça, par exemple. Si je m'en souviens ! Ah ! Je l'ai bien aimée cette femme-là ! Elle me le rendait, du reste.
SIMON.
Qu'est-ce qu'il dit encore ?
MATHIAS.
Je dis : Ah ! Je l'ai bien aimée cette femme-là !
SIMON.
Il bat la campagne ! Comme tu baisses, mon pauvre Mathias ! C'est moi qu'elle adorait, à preuve que je devais t'épouser, sitôt l'Europe conquise.
MATHIAS.
Toi !
SIMON.
Parbleu !
MATHIAS, piqué.
Toi !... Comme si ce n'était pas moi qui allais pas tous les matins dans la rue aux Juifs, où elle habitait. Dis un peu que je n'allais pas tous les matins dans la rue aux Juifs où elle habitait.
SIMON, de même.
Mon Dieu ! Je ne dis pas que tu n'allais pas tous Les matins dans la rue aux Juifs où elle habitait... mais c'était pour me faire la courte échelle pendant que je lui jetais des bouquets par sa fenêtre.
Se levant et chancelant, avec un geste de triomphe.
Car je lui jetais des fenêtres par ses bouquets.... Non...
MATHIAS.
Bon ! Il embrouille maintenant la fenêtre et les bouquets... Voyons, Simon ! Du sang-froid, mon ami ! Tu sais bien que c'est moi qui menais Charlotte, tous les lundis, au bal.
SIMON.
Mais non, puisque c'est moi qui la conduisais tous les dimanches, à la comédie... Que diable ! Raisonnons, Mathias !
MATHIAS.
C'est ça, raisonnons.
Ils boivent de plus en plus.
SIMON.
Et suis bien mon raisonnement... Les femmes n'aiment que les beaux hommes, n'est-ce pas ?
MATHIAS.
Eh bien ?
SIMON, avec dédain.
Eh bien ! Tu n'as jamais été un bel homme, toi.
MATHIAS.
Je n'ai jamais été bel homme, bel homme, c'est possible ; mais j'avais mes agréments. D'abord les femmes m'ont toujours trouvé de la conversation.
SIMON.
Des bêtises ! Les femmes n'ont jamais aimé des pousse-cailloux de fantassins comme toi.
MATHIAS, se fâchant.
Pousse-cailloux ! Mais c'est avec ces pousse-cailloux-là que Napoléon a fait le tour de l'Europe, et sans passeport, mon vieux. S'il n'avait eu, pour lui frayer son chemin, que des poulets d'Inde comme vous autres, il n'aurait seulement pas dépassé Vaugirard !... Pousse-cailloux !
SIMON, blessé au coeur.
Tu offenses mon arme, Sargent.
MATHIAS.
Je lui rends justice, maréchal des logis ! Et je dis que la cavalerie n'est, bonne... qu'à monter à cheval. La vraie force de la France, c'est l'infanterie !
Buvant et criant.
Vive l'infanterie !
SIMON, buvant et criant.
Vive la cavalerie !
MATHIAS.
La cavalerie ! Mais a-t-elle seulement remporté une bataille, la cavalerie ? A-t-elle jamais pris une ville d'assaut, la cavalerie ?
SIMON, la main sur son sabre.
Ah mais ! Ah mais ! Tu me manques, Mathias.
MATHIAS, de même.
Je te touche, au contraire, et juste...; puisque vous vous fâchez.
SIMON.
Sache, mon petit tourlourou, qu'un cavalier vaut deux fantassins, c'est connu ça ; c'est dans tous les livres !
MATHIAS.
À preuve que j'ai fait descendre la garde un jour à deux hussards autrichiens qui me barraient le passage.
SIMON.
Je te parle des cavaliers français, imbécile !
MATHIAS.
Ç'aurait été des cavaliers français imbéciles, que ç'aurait été absolument la même chose.
SIMON.
J'en connais un qui rabattrait ta crânerie, Sargent.
MATHIAS.
Je voudrais bien voir cela, maréchal des logis.
SIMON.
Ça ne sera pas long.
Il tire son sabre.
En garde, mon petit voltigeur.
MATHIAS.
En garde, mon grand cuirassier !
Il essaye vainement de tirer son sabre.
Cré !!! Aide-moi donc à tirer mon sabre... Il est rouillé dans le fourreau.
SIMON, l'aidant à dégainer.
Prends garde de lui ressembler.
Ils se mettent en garde.
MATHIAS.
Nous verrons bien...
Ils ferraillent. Tout à coup Mathias rompt la garde, il se frappe le front.
Tonnerre ! Sommes-nous bêtes ?
SIMON.
Tu recules ?
MATHIAS.
Non pas, morbleu mais nous ne sommes pas des vagabonds pour nous battre ainsi sans faire nos testaments. Donne-moi de l'encre et du papier.
SIMON.
C'est juste. En voilà.
MATHIAS, de même.
Merci.
Il s'assoient chacun de leur côté et écrivent.
Achevons.
SIMON.
Écrivons.
MATHIAS.
As-tu fini, tête de mule ?
SIMON.
Oui, tête de baudet.
Ils posent leurs testaments sur la table.
MATHIAS.
Eh bien reprenons la conversation.
Ils se remettent en garde, Simon fait de vains efforts pour plier le jarret.
Oh ! Oh ! Tu n'as plus ton jarret de vingt ans, mon camarade.
Mathias porte un coup dans le vide. En ferraillant ils tournent et changent de côté.
SIMON.
Ta vue baisse, mon vieux ! Tu veux tuer les mouches, comme si nous n'étions pas en hiver.
Se frappant le front à son tour et rompant brusquement la garde.
Allons, bon ! J'ai oublié de signer mon testament.
MATHIAS.
Tiens ! Moi aussi !!!
Ils reprennent les testaments déposés sur la table en se trompant de côté.
SIMON, lisant avec peine.
Qu'est-ce que j'ai grisonné là ?
MATHIAS, de même.
Mais ça n'est pas mon écriture !
SIMON, déchiffrant le testament de Mathias.
« Si je meurs je donne toute ma fortune. à mon vieil ami Simon et à sa petite-fille. »
MATHIAS, lisant le testament de Simon.
« Si je succombe, je lègue ma petite-fille à mon vieil ami Mathias. »
Emu et dégrisé.
Il me lègue sa petite-fille.
SIMON, de même.
Comme ça, si je l'avais tué, il me laissait son bien.
MATHIAS, pleurant.
Si je l'avais descendu, il me léguait sa petite Marie ! Ah ! C'est gentil, ça. Brave Simon, va !
SIMON, de même.
Brave Mathias !
Une pause et des sanglots.
Dans mes bras, mon ami, dans mes bras.
Ils se jettent dans les bras l'un de l'antre et pleurent ensemble. Se mouchant.
Voyons ! Ne pleure donc pas comme ça, l'argent.
MATHIAS.
C'est plus fort que moi, maréchal des logis ! Quand je pense que nous allions peut-être.... Faut avouer que je suis un fier animal.
SIMON, dememe.
C'est moi qui suis une bête... Brute... D'abord, je te taquine toujours... et pour des bêtises encore.
MATHIAS, vivement.
Mais non ! Puisque c'est moi qui ! Au fait, maintenant que je me rappelle, c'était bien toi que Charlotte aimait.
SIMON.
Non ! À présent je me souviens, c'est toi qu'elle préférait.
MATHIAS, avec impatience.
Je te dis que non !
SIMON, avec colère.
Je te dis que si !
MATHIAS.
Je te dis.
SIMON.
Eh bien ! Allons-nous recommencer ?
Ils se regardent et se mettent à rire.
MATHIAS, confidentiellement.
Tiens ! Veux-tu que je te dise ? Charlotte ne nous aimait ni l'un ni l'autre.
SIMON.
À moins qu'elle ne nous ait préférés tous les deux.
Chant de jeune fille dans la coulisse.
MATHIAS.
Silence, mauvais sujet ! Voici ta petite Marie.
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