1886. Droits de reproduction et de traduction réservés .
OCTAVE PRADELS
PARIS, PAUL OLLENDORFF, 28, RUE DE RICHELIEU, 26
La Fère. - Imp. BAYEN, Rue de la République, 32.
Publié par Paul FIEVRE, octobre 2024
Texte établi par Paul FIEVRE, septembre 2024
© Théâtre classique - Version du texte du 30/04/2025 à 20:37:28.
PERSONNAGES.
UN HOMME
Texte extrait de "CHANSONS : Monologues, Chansons à dire, fantaisies", Paris : Ollendorf, 1886. pp. 16-18
UN FRANC PAR CAVALIER
Vu que j'avais, dimanche,
La permission d' minuit,
La main le long d'la hanche,
Je me prom'nais sans bruit.
5 | J'avis' sur une toile |
(Qu'était p't-être en papier)
Ces mots : Bal de l Étoile,
Un franc par cavalier !
« Vlà ton affair', Bidoche, »
10 | Que je m'dis subito ; |
Je tir' dix sous d' ma poche
J'les dépose au bureau.
Mais l'homm' se met à m' dire,
D'un ton très familier :
15 | « Vous n' savez donc pas lire ? |
Un franc par cavalier ! »
Moi, j' deviens écarlate,
Mais, plein d'modération,
J' dis : « Môssieu l' bureaucrate,
20 | Vous faites confusion ! |
Je suis dans l'infant'rie...
Et que dit vot' papier ?
Relisez... je vous prie :
Un franc par cavalier ! »
25 | Il m'appelle imbécile ! |
Moi, j' l'appell' vieux filou !
J' n'ai point l'humeur facile,
Je l'empoign' par le cou !
Au violon z'on me fiche
30 | Quoiqu' j'avais beau crier : |
« Mais c'était sur l'affiche :
Un franc par cavalier ! »
De rag', perdant la tête,
En m'assoyant trop fort,
35 | Je cass' ma baïonnette ! ... |
J' s'rai condamné-z-à mort !
Mais j'vas dire à mes juges :
« Vous pouvez m'fusiller,
Que c'est des subterfuges :
40 | Un franc par cavalier ! » |
Adieu ! La Mathurine...
Épous' le gros Thomas !..
T'en auras, j'imagine,
Des p'tits enfants, par tas !
45 | Qu' Thomas leur recommande |
De toujours se méfier
Des bals ousqu'on demande
Un franc par cavalier !
Quand je s'rai sous la pierre,
50 | Mon âm', sans un radis, |
Ira dire à Saint-Pierre
Aux portes du paradis :
« Je n'ai point commis d'crime.
Envoyez vérifier...
55 | Tous les soirs, ça s'imprime : |
Un franc par cavalier ! »
Des peupl's le plus cocasse,
Pour sûr, c'est l' parisien,
Y bavarde, y jacasse,
60 | Mais y n' sait rien de rien ! |
(Mon histoire en est l' signe)
Y croit - ça fait... bâiller -
Qu'un fantassin d' la ligne
Cas' nomme un cavalier !
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