DRAME HISTORIQUE EN UN ACTE
1837.
Par A.H.
PARIS, Chez Barba, libraire, Galerie de Chartes, 2 et 3, derrière le Théâtre Français.
Impr. de L. - E. BERHAN et RIMONT, rue St-Denis, 380.
Texte établi par Paul FIEVRE, septembre 2024.
Publié par Paul FIEVRE, octobre 2024.
© Théâtre classique - Version du texte du 28/02/2025 à 16:00:39.
PERSONNAGES
ALEXANDRE, Roi de Macédoine.
CLYTUS.
PH1LIPPE.
DARIUS.
ARICIE.
L'ARMÉE MACÉDONIENNE.
L'ARMÉE ENNEMIE.
La scène est en Macédoine, trois cents ans avant J. C.
ALEXANDRE LE GRAND
SCÈNE PREMIÈRE.
La province de la Phrygie, en Asie, l'intérieur de la ville de Gordium, et d'un temple de Jupiter, l'armée macédonienne, Alexandre, monté sur Bucéphale.
ALEXANDRE seul, monté sur Bucéphale.
Je quittai la Macédoine, donne-moi en de la gloire, je l'ai globé, globulé partout, elle me prit au piège, dans ses rets, filets, je la gobais, la fit gober ma gloire en tout le monde, et je suis en Asie, levant des troupes, dans la morue, la queue de morue, je pris en Asie, la Lycie, la Pamphylie, la ville de Célènes, celle de Gordium en Phrygie, Gordium, bâtie par Midas, en entrant dans l'intérieur du temple de Jupiter, j'y vis le char de Gordius, père de Midas, le joug lié par des noeuds les uns dans les autres, dont le dénouement se dérobe âmes yeux, l'armée macédonienne, les habitanTs de Gordium t'assurent que l'empire d'Asie, empereur des Perses , maître de Darius, il sera tout cela ensemble, s'il en devinait les fils, et l'étoile que tu vois tous les soirs, tes destins, Alexandre le Grand, l'armée macédonienne est là, incertaine, inquiète, Alexandre le Grand.
Alexandre son glaive nu.
Je ne perds pas mon temps à chercher les secrets, je dénoue tous les fils, avec mon glaive nu, qu'importe de quelque manière qu'on défasse tous les bouts, j'élude, ou accomplis l'oracle, j'aurais toute l'Asie.
SCÈNE II.
La Cilicie, le fleuve Gydnus, l'intérieur devla ville de Tarses, l'armée macédonienne, l'armée ennemie, Alexandre, Philippe, Darius, le camp de DAMOS, sa tente, la nuit.
DARIUS, seul.
Minuit sonne lentement, dans six heures je dois combattre Alexandre le Grand, j'ai toutes les nuits le même songe, je vois mon camp, ma tente brûlés par Alexandre, qui entre à Damas, son Bucéphale, Alexandre le Grand disparaissent, je me lève agité, gardes, Satrapes, oui
L'ARMÉE MACÉDONIENNE.
Il manque d'eau ce pays, nous venons d'en trouver dans le creux d'un roc, nous la mettons dans un casque, pour l'apporter à Alexandre.
ALEXANDRE.
Pour ne pas faire de jaloux, je le jette par terre, je me baigne dans le fleuve Cydnus, le froid me saisit, ma force s'en va, ah Darius, ah Darius, tu es là, je meurs.
PHILIPPE.
Dans trois jours, je vous administrerai une potion, Sire.
DARIUS paraît avec un stylet.
La nuit est close, tuons Alexandre le Grand, avec mon stylet.
ALEXANDRE.
Qui vient ?
PHILIPPE.
Prenez votre potion, sire.
DARIUS.
Je la prends à ta place, ce n'était pas du poison, moi qui donnai mille talents à Philippe pour empoisonner Alexandre.
L'armée macédonienne et l'armée ennemie se battent.
ALEXANDRE.
Macédoniens, vainqueurs, en Europe, en Asie, au-delà des colonnes d 'Hercule, bientôt des Perses, Bactriens, Indiens, partout où je serai, vous dompterez l'Illyrie, la Thrace, l'Orient, et Constantinople, l'Occident et Rome.
DARIUS, à cheval.
Quelle défaite pour mes Perses, cent mille d'infanterie, dix mille de cavalerie, de morts. Alexandre va prendre mon camp, ma tente, les chevaux de mon char tremblent, j'en descends, je monte ce cheval, j'ôte mes insignes impériaux, pour ne pas me trahir dans ma fuite, je fuis, adieu, ma Damas, à jamais.
SCÈNE III.
L'Afrique, l'intérieur des villes de Sidon, de Tyr, d'Alexandrie. L'armée macédonienne, l'armée ennemie, Alexandre, l'intérieur de la ville de Sidon, Clytos.
ALEXANDRE, seul écrit sur du papyrus.
Alexandre, roi, à l'ex-Darius, à Darius, ex-roi.
Darius dont vous volâtes, chipâtes le nom, sans me donner celui d'Alexandre roi, fit le malheur de l'Hellespont, de l'Ionie, la Béotie, d'où fut tiré le Béotisme dramatique, La Macédoine, Grèce, Philippe mon père assassiné par Xercès, vous parlez à un roi, votre roi, salut à Darius, mon assassin. [ 1 Béotisme : Familièrement, lourdeur et stupidité illettrée. [L]]
ALEXANDRE, seul.
C'est aux vainqueurs de commander aux vaincus à se soumettre, en m'obéissant, c'est le seul qui ignore nos deux positions, il le saura, quand Darius sera défait à Arbelles, je passai l'Océan.
L'ARMÉE MACÉDONIENNE.
Que cette couronne d'or orne ta tête, Alexandre !
ALEXANDRE.
Je suis à Sidon, Straton leur roi vient d'être déposé, l'armée ennemie vient de me choisir pour roi, je refuse, prenez Clytus.
L'ARMÉE ENNEMIE.
Croissez en gloire, vertu, que notre roi se souvienne, s'il l'est, que c'est à Alexandre à qui il le doit. Clytus est un homme de nos champs, prenez un coeur de roi, au lieu de l'âme d'un laboureur, sois roi, vive le roi de Sidon, vive Clytus, vive.
CLYTUS.
Mes mains ont subvenu âmes désirs, tant que je portais livrée de misère, rien ne me manqua,je suis roi, qui sait si jamais quelque chose me manquera, Alexandre.
ALEXANDRE.
Je vais assiéger par un assaut la ville de Tyr, parce qu'elle a refusé de me recevoir, la ville de Tyr sera fameuse dans mon histoire, pas les chances de Tyr, de cette guerre.
L'ARMÉE MACÉDONIENNE.
Tyr est prise, quelle volupté que l'ivresse du sang, bridons Tyr.
ALEXANDRE.
Faisons une vile en Égypte, où je suis, aujourd'hui je le nommerais Alexandrie, je fonde une bibliothèque, comme moi, capitale de l'Égypte, me voici dans l'intérieur du temple, de Jupiter Hammon, devant sa statue.
JUPITER HAMMON.
Darius te tuera, Alexandre.
SCÈNE IV.
La Médie, l'intérieur des villes de Babylone, d'Arbelles de Persépolis, L'armée macédonienne, L'armée ennemie, Alexandre, Darius.
ALEXANDRE.
J'entre dans la Médie, où je m'y rends maître des villes d'Arbelles, de Babylone, dont il faudrait des volumes toute une vie, pour en peindre le tableau fidèle, surtout ressemblant Babylone , aux jardins suspendus, sur lesquels cet Héliogabale dépensait un million de drachmes par jour. C'était Nabuchodonosor roi de Babylone ; la postérité répétera avec moi les orgies des tapagies, les chants bachiques du festin de Balthasar ; ce fameux banquet parut avec ses joies de concubines, dans le palais de Babylone, il faut que je propose des prix à mon armée macédonienne, pour la sauver du péché de la paresse.
DARIUS.
Tu as dû recevoir tous les trésors de la Perse entière, qui consolera Darius, Alexandre ?
ALEXANDRE.
Alexandre consolera toujours,seul Darius, je m'empare de la ville de Persépolis, où j'y rends la liberté à cent mille esclaves grecs, je fais le pillage de Persépolis, opulente, succulente, excellente, la victoire me rendant fou, pétri de gloire, fabriqué par la gloire, je brûle à Persépolis le palais des rois de Perse, on veut t'assassiner, Darius.
DARIUS.
Je ne crains rien près d'un ami, tu portes Alexandre, et sa fortune.
SCÈNE V.
L'Ilyrcanic.lamcrGaspienne, le Caucase, l'armée macédonienne, l'armée ennemie, Alexandre_le_Grand, Darius.
L'ARMÉE ENNEMIE.
Livrons la bataille clans les montagnes de notre Hyrcanie, nous armée de l'Hyrcanie, et vous armée macédonienne.
ALEXANDRE.
Vous êtes vaincus, vous avez la paix, armée Hyrcanienne, invincible à la guerre, vincible au repos, aux amours , je me laisse endormir par l'oisiveté, les délices, mon armée macédonienne murmurant trop haut me tirade mon langoureux assoupissement, soldats, gardes, gens d'armes, armée macédonienne, venez finir la conquête de toute la terre, avec moi,avec Alexandre le Grand vous choqués de mes moeurs, je prends la ville d'Artacame, serez-vous toujours, vous, choqués de mes moeurs.
L'ARMÉE MACÉDONIENNE.
Nous t'amenons Darius, comme accusé d'avoir voulu t'assassiner, il est coupable de haute trahison, dans ton chef, pour la personne d'Alexandre.
ALEXANDRE.
Qu'on couvre la tête de Darius d'un voile noir !
L'OMBRE de PHILIPPE, paraît.
Je suis Philippe, roi de Macédoine, père d'Alexandre le Grand, je vis Sophocle à Athènes, on lui demanda son interdiction il lut OEdipe, l'Aréopage eu pleura, je vais vous le lire OEdipe, tout en entier, vous pleurez, tu pleures, fils, je pleure sur ton sein, fils, qu'en dites-vous , tu pleures, Darius, donc Darius n'est pas coupable, par tous, qu'en dites-vous ?
SCÈNE VI.
Les Scythes, le fleuve Tanaïs, le fleuve Oxus, l'armée macédonienne, l'armée ennemie, Alexandre, Philippe, un crucifix.
ALEXANDRE.
Ôte-toi de devant mon soleil,tu déranges mon soleil levant, pas du tout couchant, pas encore du moins, oui, pour mon bonheur plus que parfait, mais point pour mon malheur ; partout des troubles, des mutineries, des soulèvements, éclatent tous les jours, je calme le tout par mes discours, ma royauté, forcé bientôt d'avoir des sergents de ville , avec des épées, tous enviant ma place, voudraient tramer au lieu de moi ; vainquent des litres, ou plutôt des canons de peuple, je passai, moi le lionceau, en dix-sept jours, oui jours inscrits par mes descendants, dans mes histoires de génie, mes belles journées du sang de gloire, fastes, pas néfastes, le Caucase, oui on délibère sur la guerre contre Alexandre, et on a garde d'acquiescer aux conseils des anciens, je vais combattre les Scythes, étanchant la soif de l'armée macédonienne, je passe le fleuve Oxus, à celui de Tanaïs, j'y fonde la ville d'Alexandrie.
PHILIPPE, meurt.
J'ai été pris, par stratagème, amené devant toi, je sors de prison, on m'en fit sortir pour entendre ma sentence, on prononça la croix, pas de grâce, pour avoir voulu empoisonner Alexandre le Grand, je meurs sur ce crucifix.
SCÈNE VII.
Les Indes, l'armée macédonienne, l'armée ennemie, Alexandre, Clytus, Porus.
ALEXANDRE.
Après les soumissions respectueuses des Massagètes, des Dahés, des Sydiens, des Scythes, et pacifié les peuples d'Asie, je vais à la chasse où j'y tue un lion, dix mille bêtes.
CLYTUS.
Darius te tuera, Alexandre.
ALEXANDRE, tirant son glaive.
Tu parles avec trop de liberté, tu es embêtant, c'est ennuyant que tu sois ennuyant, meurs avec mon épée, Clytus, je viens de vaincre les transfuges Bactriens, j'apporte la tête de Clytus, mort, à mon armée macédonienne, mon armée macédonienne étant aux Indes, faillit mourir de chaleur, de la fièvre, ma constance, mon humanité pour le simple soldat la sauvèrent, je suis riche d'orgueil, de pouvoir, je veux que mon armée macédonienne, toute la terre, m'adorent, comme fils de Jupiter, je le veux parce que je le peux, oui, je peux tout sur tous, parce que tout seul je le peux, de mes griffes de tigre, la foudre tombe sans me toucher, je le veux, oui, oui, je suis dans les Indes, je fais une guerre hasardeuse, douteuse, au roi Porus, armée macédonienne, tu domptes l'armée Indienne, comment veux-tu que je te traite, Porus.
PORUS.
En roi des Indes, en Porus.
SCÈNE VIII.
L'intérieur d'un temple deDiane, sur les bords de l'Océan, l'armée macédonienne, l'armée ennemie, Alexandre, Darius, Aricie, Darius en dernier en Grand-Théâtre de Diane, sous son manteau est caché son stylet.
ALEXANDRE.
Il faut que je conquière toute l'Asie l'Afrique et l'Europe, les trois parties du globe entier, je viens d'être guéri d'une blessure empoisonnée par le moyen d'une herbe, dont je vis l'image en songe, je brûlais du désir, je m'enthousiasmais, du bonheur de voir la mer, l'Océan, j'ai trouvé le comble de cette volupté non sans courir les plus grands dangers, vu l'impéritie, l'ineptie de mes pilotes, j'y règne sur cet Océan, avant de m'y embarquer sur cet Océan, je passai par les pays des Arabites, des Godrosiens, et des Indiens, la famine, la peste dont Jupiter nous attaque, dont mon armée macédonienne fut délivrée, je fis cesser ces maux par un festin comme les Bacchantes, sur l'Océan, où j'y tuai un Satrape persan, de Darius.
Je veux visiter la partie occidentale de l'Europe, je pense à pacifier les troubles de la Grèce, je décharge mon armée macédonienne, dès ce jour, de toutes ses dettes je renvoie une partie de mon armée macédonienne chez elle, dans ses foyers, chez ses Dieux Lares, dans ses pénates, chez ses mânes, je retiens l'autre avec moi, toujours des séditions jusques sous mes yeux, que les traîtres périssent, faisant évanouir vos desseins, je confie ma garde aux traîtres au lieu de les faire tuer comme ils le méritent. [ 2 Lares : Nom, chez les anciens Romains, des dieux domestiques. [L]]
ARICIE.
Je t'aime, mais je n'osais pas te le dire je t'aime, ce n'est pas comme roi que je t'aime, mais c'est comme homme, Alexandre je t'aime, oui.
ALEXANDRE.
Marchons à cet autel du temple de Diane, Aricie.
DARIUS paraît, avec son manteau, cache son stylet dessous.
Le coup d'oeil d'aigle me fascine, m'empêche de le tuer, Jupiter Hammon l'a dit : Darius te tuera, Clytus, au moment de sa mort, t'a dit : Darius te tuera, tu meurs avec mon stylet, tu n'es plus, Alexandre le Grand, oui, oui.
ARICIE, meurt.
Je ne peux pas lui survivre, je me tue avec ce stylet de Darius, sur le coeur d'Alexandre.
L'ARMÉE MACÉDONIENNE.
Vive Aridée, roi de Macédoine, portons d'Alexandre le corps, d'Alexandrie d'Égypte, vive Aridée, vive, oui, oui, le roi est mort, vive le roi.
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Notes
[1] Béotisme : Familièrement, lourdeur et stupidité illettrée. [L]
[2] Lares : Nom, chez les anciens Romains, des dieux domestiques. [L]