******************************************************** DC.Title = LA FIÈVRE DE PALMERIN, PASTORALE HÉROÏQUE. DC.Author = SAINT-GILLES LENFANT, Charles de DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Pastorale héroïque DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 01/12/2021 à 21:47:23. DC.Coverage = Grèce DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/SAINT-GILLES_FIEVREPALMERIN.xml DC.Source = DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LA FIÈVRE DE PALMERIN PASTORALE HÉROÏQUE M. DCC. IX. Avec Approbation et Privilège du Roi. À PARIS, AU PALAIS, GUILLAUME DE LUYNES, à l'entrée de la Galerie des Prisonniers, à l'Images Notre-Dame. AIGUSTIN HEBERT, à l'entrée de la Grand'Salle vis à vis de la Chapelle, à l'Image Saint-Anne, La Veuve F. MAUGER au quatrième pilier de la Grand'Salle au grand Cyrus, La Veuve J. CHARPENTIER, au sixième pilier de la Grand Salle, à la Couronne d'Or. ACTEURS. PALMERIN, pasteur amoureux. TROUPEAU DE CLIMÈNE. M. L. M. de la C, ou Déesse irritée, sur un nuage. AQUILONS. CYCLOPES. SALAMANDRES. UN LIT DE GAZON. TROUPE DE PERSONNES OBLIGEANTES ET SECOURABLES. LE DÉDAIN. LE DÉPIT. L'ABSENCE. LE TEMPS. VÉNUS. La scène est dans l'île de Lemnos. LA FIÈVRE DE PALMERIN SCÈNE PREMIÈRE. Palmerin, Troupeau de Climène. Le Théâtre représente une plaine fort agréable au bord d'un riant bocage. On voit fumer en perspective dans un prodigieux éloignement, les célèbres forges de Vulcain. PALMERIN. Passez, heureux moutons ! Passez dans cette plaineLa Bergère sui suit vos pas.Vient de m'envoyer paître, hélas !L'ingrate vous y mène. LE TROUPEAU. Bais, bais, bais. LE PASTEUR. Vous répondez â mes regrets ! Êtes-vous touchez de ma peine. LE TROUPEAU. Bais, bais LE PASTEUR. Que votre sort est différent du mien. LE TROUPEAU. Bais. LE PASTEUR. Tais-vous ! Voici Clímène ;Comme moi, vous seriez accablez de sa haine,Si l'ingrate entendait un si doux entretien. Le Troupeau s'éloigne, la Bergère le fuit, et passe sans regarder Palmerin. LE PASTEUR. vous passez sans me voir ! ah faut-il que je brûlePour des yeux qui me font un si cruel destin !Ainsi donc mon espoir, loin d'avancer, recule.Mais quel éclat-nouveau ! Quel brillant véhicule... SCÈNE II. La Déesse irritée sur un nuage, ou dans un char ; Palmerin. LA DÉESSE. Palmerin m'a déplu. Pourquoi ? Que sais-je. Enfin Palmerin m'a déplu ? Périsse Palmerin !Que son sang jamais ne circule !Qu'il soit rôti vif comme Hercule !Que l'élément fiévreux ! Que Vulcain forge foudre!Le calcine ! Le mette en poudre LE PASTEUR. Quel funeste courroux, ô Cieux !Tant de fiel entre-t-il dans des Dieux ? Le nuage se perd dans les nues. La Déesse disparaît, et le Pasteur se trouve environnée d'une cohue d'Aquilons, de Cyclopes, et de Salamandre. SCÈNE III. La Pasteur, Auilons, Cyclopes, Salamandres CHOEUR D'AQULLONS. Qu'on le mette à la glace ! CHOEUR DE SALAMANDRES. Qu'on l'échaude ! Qu'on le fricasse !Qu'il soit en proie à Vulcain. LE PASTEUR. Pour augmenter l'ardeur qui me dévoreQue sert tout ce diable de train ?Adressez-vous aux beaux yeux que j'adore,C'est un moyen plus prompt et plus certain.Si mon insensible Bergère, Pour moi plus froide qu'un glaçon,Me fait redouter sa colère,Je tremble. Voilà le frisson. Entrée d'Aquillons. PALMERIN. Si cette beauté moins cruelle,Par un regard flatteur de sa douce prunelle, Promet à mon amour un plus heureux succès,Le feu prend. Me voilà dans le chaud de l'accès. Entrée de Cyclopes LE PASTEUR. Si par un baiser plein de flamme.Elle veut bien payer mon rigoureux tourmentMille feux, à la fois, s'allument dans mon âme, E! voilà le redoublement. Les cyclopes, les aquilons et les salamandres se joignent et font une entrée comme on n'en a point vu. LE PASTEUR. Mais ô Dieux ! Si son inconstanceEn faveur d'un Rival fait pencher la balance,La haine avec l'Amour fait un combat nouveau.Voila le transport au cerveau. Les Cyclopes, les Aguilons, et les Salamandres se joignent et font une entrée comme on n'en a point vu. LE PASTEUR FURIEUX. Quelle horreur me saisit ! Quels gouffres sont ouverts !Ah je vois Clitemnestre, et le fils de Tantale.[Note : Onde infernale : LEs enfers sont traversés par le fleuve Styx.]Je vois couler l'onde infernale...Arrête noir Caron ! vieux Nocher des Enfers !Arrête ! Reçois-moi dans la barque fatale !... Mais il fuit, et mes cris se perdent dans les airs...Ah Climène est-ce vous ? Où fuyez-vous cruelle !...Dieux ! Mon rival fuit avec elle !Je cède à la rigueur d'un si cruel destin.Ô rage de Thyeste ! ô funeste festin ! Un lit de gazon s'élève fort à propos propos. Le Pasteur tombe dessus sans connaissance, les Aguilons, les Cyclopes et les Sulamandres se retiremt. SCÈNE IV. Palmerin évanoüi, Troupe de personnesobligeantes et secourables. CHOEUR. Juste Ciel ! Palmerin touche à sa dernière heure ?Hé vite empêchons qu'il ne meure !Dédain, Dépit, Absence ! Accourez au secours ?Du pauvre Palmerin venez sauver les jours.[Note : Le Délain, le Dépit et l'absence descendent du ciel, ou sortent des Enfers, et font de beaux enchantements autour de de Palmerin.] SCÈNE V ET DERNIÈRE. Le Temps, Vénus, Palmerin, et le Choeur LE TEMPS. Le Pasteur est-il mort ? L'a-t-on enseveli ? LE CHOEUR. Il respire Seigneur, mais sa peine est cruelle. LE TEMPS. Hé bien donnons-lui donc cinq ou six grains d'oublis. VÉNUS. Avec un gros d'amour nouvelle. LE CHOEUR. Oh ! Suprême venu d'un remède accompli. CHACONNE. VÉNUS. Si la fièvre amoureuse En veut à vos jours,Si votre belle inconstante ou quinteuseVous quitte Pour d'autres amours ;La recette est fidèle,Changez pauvres amants, Une flamme nouvelleFinira vos tourments. Le Choeur répète ces quatre derniers vers. La toile tombe. ==================================================