******************************************************** DC.Title = LE RIEN, PARODIE DES PARODIES DE TITON ET L'AURORE DC.Author = PANARD, Charles-François DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Parodie DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 01/12/2021 à 17:06:03. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/PANARD_RIEN.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k98092059?rk=21459;2 DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LE RIEN PARODIE DES PARODIES DE TITON ET L'AURORE Représenté sur le Théâtre de l'Opéra Comique le 10 Avril 1753. Le prix est de 12 sols. M. DCC. LIII. Avec Approbation et Privilège du Roi. À PARIS, chez DUCHESNE, Libraire, rue Saint-Jacques au dessous de la Fontaine Saint-Benoît, au Temple du Goût. Représenté sur le Théâtre de l'Opéra Comique le 10 Avril 1753. ACTEURS. MOMUS. ROZETTE. TRICOLOR. RATON. TOTINET. LE RIEN. SCÈNE PREMIÈRE. RATON. AIR. De Nina.Sur un point qui me chagrinait,Parlons à TotinetNet,Les siens le prônent en tous lieux ;Soyons en dépit d'eux Deux.Qu'ai-je à craindre d'un concurrent,Mon triomphe est plus apparentMalgré cela. TOTINET. Ta, la, la, la. RATON. Ah ! le voilà, le voilàLà. SCÈNE II. Raton, Totinet. TOTINET. AIR. Belle Diguedon.En ces lieux qui vous amène ?Mon petit Raton,Raton, Titon, ton, taine. RATON. Respectez plus le rival de Titon. TOTINET. Mon cher petit Titon,Raton taine, riton. RATON. Cet air familier me gêne. TOTINET. Ah ! Raton, Titon,, Titon, Raton tontaine. RATON. AIR. Ta, la, le rita la, le rire.Vous croyez être fort aimable,En chantant un mauvais refrain. TOTINET. De grâce soyez équitable. RATON. L'Ami, c'est qu'il vous faut un frein, À cela qu'avez-vous à dire , TOTINET, riant. Ta, la, le rita, la le rita , la, le rire. RATON. AIR. Vous voulez, me faire chanter.Ah ! Que vous avez bien le tonDe l'Opéra Comique. TOTINET. Pourquoi, Monseigneur de Raton, Prendre cet air caustique ?N'usez point de tant rigueur,Même intérêt nous lie,Si je vous passe la langueur,Passez-moi la folie. RATON. AIR. Des Echos de Panart.Hélas ! Pauvre Enfant clandestinDe ton destin,Rien n'approche,Plusieurs pères t'ont fabriqué. TOTINET. Je suis piqué Du reproche. RATON. Chacun s'en aperçoit. TOTINET. Soit. RATON. Je n'ai qu'un père. TOTINET. Avec son art subtil IlEut pu mieux faire. RATON. AIR. Du Prévôt des Marchands.Savez-vous, Monsieur Totinet... TOTINET. Je sais que vous êtes parfait... RATON. Que partout votre genre choque... TOTINET. Mais nous avons d'autres appas... RATON. Vous êtes toujours équivoque. TOTINET. Sur ce point ne m'attaquez pas. RATON. Morbleu, si je me croyaisComme je l'etrillerois. SCÈNE III. Momus, Totinet, Raton. RATON. AIR. Chacun a son ton, son allure.Ah ! Seigneur Momus,Non, je n'y tiens plus,Imposez, s'il vous plaît, silence,À ce petit morveux qui m'offense. TOTINET. C'est lui qui vient pour m'insulter. Parce qu'il a les Éléments, La Lune et les étoiles pour lui. RATON. II prétend sur moi l'emporter.À cause que les vents soufflent contre nous, et qu ils lui sont favorables. TOTINET. Désapprouvez-vous la gaité ?Car enfin vous conviendrez qu'il en faut dans une parodie, et que partout j'en porte le caractère. RATON. Blâmez-vous l'ingénuité ?Moi, je fus formé dans le dessein de paraître agréable et à mon gré cet avantage doit l'emporter sur celui de faire rire. MOMUS. Lure, lure, lure,Flon, flon, flon, Chacun a son tonSon allure, MOMUS. AIR. De tous les Capucins du monde.Tout genre est bon, vaille que vailleExcepté le genre où l'on baille. TOTINET. Moi, mon succès n'est pas douteux. RATON. Mon premier acte est admirable ! TOTINET. Oui, votre moulin tourne au mieux,Et votre coq est impayable. MOMUS. AIR. Que chacun de nous se livre.Courant la même carrière,Deux Auteurs sont ennemis ; Chacun craint que son confrère,À son rang ne soit admis ;Le partage enfin le pique,En tous climats, comme ici,L'amour propre est fils unique, Il veut tout avoir pour lui. SCÈNE IV. Momus, Rozette, Tricolor, Raton, Totinet. ROZETTE, tenant un arrosoir. AIR. Des Sabotiers Italiens.Mon cher Raton,Je cherche à TitonQue n'est-il en ce séjourJour ! TRICOLOR, arrivant un bout de chandelle à la main. Qu'entends-je ? ROZETTE. Quelqu'un vient par là, Étonnée.C'est Tricolor ! TRICOLOR. Vous voilà, TOUS DEUX. Ah ! TRICOLOR. AIR. Où courez-vous, Monsieur l'Abbé.Quoi donc, Rozette à petit bruitSe hasarder ainsi la nuit !Vous allez sans chandelle. ROZETTE. Hé bien ! TRICOLOR, montrant sa lumière. Crainte du parallèle,Vous m'entendez bien ; RATON. AIR. La façon de Barbari.Belle Rozette ! ROZETTE. Ah, ah, Raton,Que venez vous donc faire, [Note : Myrmidon : Fig. et par raillerie, un jeune homme de petite taille. [L]]Avec ce petit myrmidon ; TRICOLOR, montrant Raton. Il vaut bien, ma chère,Sa nourrice en fit un mignon ; ROZETTE. La faridondaine, la faridondon Montrant son amant.Par la danse il est rajeuni. TRICOLOR. Biribi,À la façon de BarbariMon ami. ROZETTE. AIR. Quoi, vous partez.Il vous sied bien, ma petite Mignonne :De comparer votre héros au mien ; À Momus.Pardon, Seigneur ; mais son orgueil m'étonne ; TRICOLOR. Vous êtes fort modeste, on le voit bien. ROZETTE. Quoi vous sied-t'il, ma petite mignonne,De comparer votre héros au mien. TRICOLOR. AIR. La mort pour les malheureux.De quel droit prétendez-vous Primer sur nous ?J'admire en vérité,Votre fierté. MOMUS, à Raton. Votre célébrité,N'a pas trop éclaté, TOTINET. On n'en a point étéFlatté. MOMUS, à Totinet. Et vous-même quel effetAvez-vous fait ; Citez-moi, s'il vous plaît Un seul couplet ,Dont le tour simple et neuf. TOTINET. J'en compte neuf. MOMUS. Très dignes du Pont-Neuf. MOMUS, à Raton et Rozette. De la Roze et du bouton Vous répétez trop le Vaudeville, À Totinet et Tricolor. Vous avez pris de Titon, Un quatrain assez utile. ROZETTE. Ses soufflets sont bien trouvés. TRICOLOR. Mais vos Pierrots sont-ils bien approuvés ! TOTINET. Nous avons été couronnés. MOMUS. Grâces aux billets donnés. TRICOLOR. Seigneur, nous n'insistons point,Passons ce point ;Mais nos petits Ballets, Ne sont pas laids ;En trouve-t-on ailleursDe plus gais, de meilleurs,Que notre ronde de tailleurs ? ROZETTE. Les nôtres sont gracieux, Et valent mieux ;Des fleurs fort galammentFont l'ornement... MOMUS, à Rozette. Vous êtes dans vos JeuxTrop sérieux, Parlant de Totinet et Tricolor.EuxTrop factieux. TOUS QUATRE. Enfin, enfin ,Prononcez sur notre destin,Jugez, jugez, Sans préjugés. MOMUS. PourquoiDéfier ainsi ma bonne foi ,Vous vous plaindrez de moi. TOUS QUATRE. Enfin, enfin, Prononcez sur notre dessin,Jugez, jugez,Sans préjugés. MOMUS. À Raton et Rozette.Tous vos petits airsSont sur des grands airs ; Nul ne chantera,Ces tirades-là. TOTINET. Que je suis contentDe ce jugement ! MOMUS, à Totiner. Vous chantez différemment Chaque refrain,Porte des traits dont le tout est malin ;Votre Apollon,Aurait pu prendre un meilleur ton. RATON. Que je suis content De ce jugement ! MOMUS. parlant de Raton.Il est engourdi. À Totinet.Vous êtes noirci. À Raton parlant de Totinet.Vous êtes piquantAu commencement Et vous dans le dénouement. RATON. AIR. Bouchez Noyades vos fontaines.Mais quand je parus sur la scène,Seigneur, la chambrée était pleine. TOTINET. Je reçus mille compliments. RATON. Je fus applaudi sans ombrages. MOMUS. Messieurs... les applaudissementsNe sont pas toujours des suffrages. TRICOLOR. AIR. Tu croyais en aimant Collette.Même objet nous a tous fait naître. ROZETTE. En cela nous nous ressemblons. TOTINET. Je plais à qui sait me connaître. RATON. En mérite nous différons. MOMUS. AIR. Voilà la ressemblance.Tous deux vous avez le tic, De vouloir plaire au Public,Voilà la ressemblance : À Totinet.L'un sait ennuyer gaiement, À Raton.L'autre amuser froidement,Voilà la différence. RATON. AIR. Du Prévôt des Marchands.Adoucissez un peu l'arrêt TOTINET. Un peu trop vif il nous paroît. MOMUS. Pour éviter les épigrammes, Et pour vous corriger en tout,Mes enfants, consultez les Dames ; Montrant les loges.Voilà le tribunal du goût. AIR. Vogue la galère. TOUS QUATRE. De votre avis sincère Nous pourrons profiter. MOMUS. Quand au sexe on sait plaire,Partout on peut chanter. TOUS CINQ. Hé vogue la galere,Tant qu'elle pourra voguer. On danse. ==================================================