******************************************************** DC.Title = L'EXAMEN DE CONSCIENCE D'UNE JEUNE FILLE, COMÉDIE. DC.Author = NADAUD, GUstave DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Comédie DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 01/02/2021 à 07:00:10. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/NADAUD_EXAMEN.xml DC.Source = http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2079440 DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** L'EXAMEN DE CONSCIENCE D'UNE JEUNE FILLE COMÉDIE 1881. Tous droits réservés. Par M. Gustave NADAUD. F. Aureau, Imprimerie de Lagny. LES PERSONNAGES UNE JEUNE FILLE. Paru dans SAYNÈTES ET MONOLOGUES, PREMIÈRE PARTIE, pp. 152-158 L'EXAMEN DE CONSCIENCE D'UNE JEUNE FILLE [LA JEUNE FILLE]. Je le sais par expérience (Je suis grande, j'ai dix-sept ans), On doit faire de temps en temps Son examen de conscience. Cela repose et fait du bien ; Je vais donc commencer le mien. Ce matin, j'ai fait ma prière ; Je l'ai faite encore ce soir. J'accomplis ce double devoir D'une façon très régulière, Et sur ce point, j'ai beau chercher, Je n'ai rien à me reprocher. Comme nous sommes en carême, J'ai dû jouir d'un long sermon Par monsieur l'Abbé Salomon. Je puis m'avouer à moi-même Que je n'ai pas très-bien saisi Le sujet qu'il avait choisi. Il a beaucoup parlé du doute C'est affreux, à ce qu'il disait. Moi, je ne sais pas ce que c'est ; On n'entend que ce qu'on écoute ; Or, je n'ai jamais écouté Ce qui n'est pas la vérité. Continuons notre journée : J'ai rencontré sur mon chemin Un pauvre ; mais j'avais la main Dans un gant neuf emprisonnée. Les gants, les gants, en vérité, C'est la mort de la charité. J'ai pris ma leçon de musique. Mon maître est un de ces vieux beaux Préoccupés mal à propos De ce qu'ils nomment leur physique. Il croit être un grand conquérant... Un fort bon homme au demeurant. Voyons, qu'ai-je pu faire encore ? Gourmande. je ne le suis pas ; Mais je fais bien mes trois repas. Je ne veux pas imiter Laure Qui se laisse mourir de faim Pour ne pas engraisser... Enfin... Chacun son goût et sa folie. Pour moi, je n'ai jamais compris Que la maigreur eût tant de prix. Je ne suis pas très, très jolie ; Mais ce n'est pas déjà si mal Que d'être au diapason normal. D'ailleurs, on peut, sans être belle, Avoir du charme, de l'esprit ; La lèvre qui cause et sourit. Eh bien, eh bien, mademoiselle, Voilà qui peut être porté Au compte de la vanité. Auriez-vous péché par envie ? Ce matin, vous faisiez des voeux Pour aller au « seront chez eux » De vos oncle et tante Octavie. Ma foi, non ! Pour prendre du thé, Du whist et du piano forte, Ce ne sont pas choses pressées. Et puis, le luxe, les splendeurs, Le bruit, la musique, les fleurs Donnent de mauvaises pensées... Ma foi, non ! Le monde où je vais N'est ni si beau ni si mauvais. Dans vos réflexions secrètes, N'avez-vous pas encor trouvé L'idéal, le mari rêvé ? Ma foi, non ! Les beaux sont trop bêtes Les bêtes, moi, je leur déplais, Et les non bêtes sont trop laids. En résumé, Mademoiselle, Vous n'avez fait ni mal ni bien, Appelez votre ange gardien Pour vous abriter sous son aile. Endormez-vous tout doucement : On ne pèche pas en dormant. ==================================================