******************************************************** DC.Title = UNE GIFLE PRESCRITE, SAYNÈTE. DC.Author = MOINAUX, Jules DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Saynète DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 22/02/2022 à 18:14:05. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/MOINAUX_GIFLEPRESCRITE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5718390w DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** UNE GIFLE PRESCRITE. 1881. Tous droits réservés. par JULES MOINEAUX, rédacteur de la Gazette des Tribunaux. 8517. - Paris. Imprimerie de Ch. Noblet, 13 rue Cujas. - 1881 PERSONNAGES. LE NARRATEUR. LE PRÉSIDENT. MONSIEUR VILLERONDE. MONSIEUR LOUESLOUP. Extrait de MOINAUX, Jules, "Les tribunaux comiques", Paris, Chevalier-Marescq éditeur, 1881. pp 209-211 UNE GIFLE PRESCRITE. LE NARRATEUR. Si le procès de Monsieur Villeronde n'est pas venu plus tôt, ce n'est pas la faute de la justice, et il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.Monsieur Villeronde a essuyé deux revers : un revers de fortune, qui l'a fait partir pour l'Amérique, et un revers de main, qui l'a fait revenir, à Paris pour obtenir satisfaction de cet outrage. De retour du Nouveau Monde avec un joli sac, son premier soin, en arrivant, a été de porter plainte, contre Monsieur Louesloup, l'auteur de la voie de fait commise.Voici donc plaignant et prévenu devant la police correctionnelle. Louesloup affirme qu'il n'a aucun souvenir de la gifle dont réparation est demandée... VILLERONDE. C'est facile à dire parce qu'il y a huit ans de cela, mais moi... MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Je vous arrête tout de suite : le fait est prescrit. VILLERONDE. Monsieur, pour moi, il est aussi frais que si c'était d'hier ; quand j'y pense, je me sens, encore sur la figure la marque des cinq doigts et le pouce de Monsieur Louesloup. LOUESLOUP. Comment, cinq doigts et le pouce ? Ça ferait six alors, et le tribunal peut voir... Il montre ses mains. VILLERONDE. Un doigt de plus ou de moins ne change rien à la chose. LOUESLOUP. Non, mais ça changerait quelque chose à ma main. VILLERONDE. Je demande réparation d'honneur au moyen de 1.00 francs, et du plus de prison que le tribunal me fera l'amitié de vous accorder. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Je vous répète qu'il y a prescription. VILLERONDE. Alors, comme ça, j'en suis pour ma gifle ?... MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Il fallait porter plainte dans le délai voulu. VILLERONDE. Monsieur le Président, c'est ce que j'avais fait tout de suite ; pendant ce temps-là il m'est arrivé des malheurs avec un filou qui m'a ratissé complètement, et j'ai couru après lui en Amérique. Le tribunal renvoie Louesloup des fins de la plainte.Alors, j'en suis pour ma gifle. LOUESLOUP. Mais puisque je ne m'en souviens plus, c'est comme si vous ne l'aviez pas reçue. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Retirez-vous. VILLERONDE, à Louesloup, en s'en allant. Alors l'honneur est donc satisfait. LOUESLOUP. Complètement. VILLERONDE. Si c'est comme ça... Les deux adversaires partent en causant amicalement ==================================================