******************************************************** DC.Title = EUPHÉMIE OU LE COMPLIMENT IMPROVISÉ, DIALOGUE. DC.Author = GONNET, Eugène DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Dialogue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 05/07/2023 à 08:08:19. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/GONNET_EUPHEMIE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5568386w DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** EUPHÉMIE OU LE COMPLIMENT IMPROVISÉ 1858 Par l'Abbé E. GONNET. AVIGNON, typ. Jacquet, rue Saint-Marc, 22. PERSONNAGES. EUPHÉMIE. PAULA. JULIENNE. La scène se passe dans une cour ombragée. Extrait de "Dialogues en vers pour pensionnaires ou congrégations de jeunes demoiselles", 1er cahier, de l'Abbé Eugène Gonnet. pp 1-9 EUPHÉMIE OU LE COMPLIMENT IMPROVISÉ SCÈNE I. Euphémie, Paula. EUPHÉMIE. Oui, depuis ce matin, il me semble, à te voir,Que tes yeux pétillants brillent d'un doux espoir.Dis-moi, chère Paula, quelle cause inconnueSoudain a relevé cette grâce ingénueQui ne te quitte point. PAULA. Tu m'étonnes, ma soeur ; Ou toi-même tu veux me cacher ton bonheur.Quoi ! Tu n'éprouves pas la plus vive allégresse ?Euphémie, et ton coeur.... EUPHÉMIE. Non, non, rien ne l'oppresse.D'ailleurs, aux noirs soucis l'on interdit ces bords ;Mais ma joie est bien loin d'égaler tes transports. PAULA. Comment donc ? Si la joie est ton heureux partage,Elle doit en ce jour éclater davantage. EUPHÉMIE. De grâce, explique-toi. PAULA. Ma chère, ignores-tuQue nos coeurs désormais ont assez attendu ?Et que notre Pasteur, notre Père si tendre.... EUPHÉMIE. Que dis-tu ? Monseigneur... PAULA. Ici daigne se rendre. EUPHÉMIE. Bien sûr ? Oh ! Quel bonheur ! PAULA. Oui, pour nous contenter,Sa Grandeur, à la fin, veut bien nous visiter. EUPHÉMIE. C'est vrai : depuis longtemps, notre timide enfanceAspirait à jouir de sa douce présence. PAULA. Et Dieu seul connaissait l'impatiente ardeurDes soupirs enflammés qu'exhalait notre coeur. EUPHÉMIE. Je ne m'étonne plus, si ta joie est si vive.Mais pourquoi ta nouvelle est-elle si tardive ?Car, tu sais qu'il nous faut dignement accueillir Celui dont le nom seul fait toujours tressaillir.Le dirai-je ?... Je crains de voir arriver l'heureOù son pied doit toucher cette sainte demeure.Et c'est en ce jour même ? PAULA. Oui, c'est en ce beau jourQue le ciel a voulu nous marquer son amour. EUPHÉMIE. L'heure ? PAULA. Je n'en sais rien, ApercevantJulienne.Mais voici Julienne.Elle court : on dirait qu'elle va perdre haleine.Que nous apporte-t-elle ? SCÈNE II. Les mêmes et Julienne. JULIENNE, comme essoufflée. Euphémie ! Eh ! Paula ! PAULA. Qu'est-ce donc ? JULIENNE. Monseigneur ! EUPHÉMIE. Il approche ? JULIENNE. Il est Là. EUPHÉMIE. Ô mon Dieu ! JULIENNE, à Euphémie. Ne crains rien. Va, c'est la bonté même. Comme on nous l'avait dit, en le voyant, on l'aime ;Et, loin de redouter l'approche de ses pas,On irait volontiers se jeter dans ses bras. EUPHÉMIE. Ah ! puisqu'il est si bon, mon âme se rassure. JULIENNE. Notre félicité ne serait pas bien pure, Si la crainte pouvait s'y mêler un moment. PAULA. Ce n'est pas tout : il faut encore un compliment.Qu'en dis-tu, Julienne ? Et toi, chère Euphémie ? JULIENNE. Sans doute. EUPHÉMIE. C'est très juste. PAULA, à Euphémie. Eh ! bien, ma bonne amie,Sache que pour ce soin je m'en rapporte à toi. Mon choix est fait. EUPHÉMIE, avec modestie. Non, non. JULIENNE. Je le confirme. EUPHÉMIE. En quoiAi-je donc mérité cette marque d'estime ? JULIENNE. C'est le voeu de nos soeurs. D'une voix unanimeElles t'ont désignée. EUPHÉMIE. Allons, je vous en crois ;Et puisse-je, à mon tour, justifier ce choix ! JULIENNE. Mais que vas-tu nous dire ? EUPHÉMIE. Il faut bien que j'y pense. PAULA. Quand on parle du coeur, on parle d'abondance. EUPHÉMIE. Ô ciel, en ce moment daigne inspirer mon coeur ! JULIENNE. Le temps presse, allons donc ! EUPHÉMIE. M'y voici : Monseigneur, D'où nous vient ce beau privilège De vous approcher de si près ? Nous pouvons contempler vos traits Dans l'asile qui nous protège. C'est un effet de votre amour Qui jusqu'à nous daigne descendre. Soyez béni, Père si tendre, Soyez béni dans ce saint jour ! On dit que notre divin Maître Aimait bien les petits enfants : Cet ami de nos jeunes ans En vous nous le voyons renaître. Ce lieu si cher à notre coeur Allait célébrer une fête : Mais pouvait-elle être complète Sans la présence du Pasteur ? Dans cette pieuse retraite Au ciel nous adressions des voeux : Vous pouviez faire des heureux En y montrant votre houlette. Vous paraissez : et notre front De joie aussitôt se colore, Ainsi qu'à l'aspect de l'aurore Se dore la cime du mont. Vous paraissez : et l'on se presse Pour avoir part à vos faveurs. Vous paraissez : et tous les coeurs Nagent dans une sainte ivresse. Ah ! Pour tant de bienfaits si doux, Ô Père rempli de tendresse, Nos coeurs vous aimeront sans cesse, Heureux s'ils sont dignes de vous ! JULIENNE. Comme c'est bien parler ! Ah ! Que rien ne t'arrête :Tu seras, je le vois, notre digne interprète. EUPHÉMIE. Vous croyez ? JULIENNE. Euphémie, à ta voix, je sentaisS'élever de mon coeur les voeux que tu formais. Va, notre bon Pasteur ne pourra que sourireÀ ces beaux sentiments que sa présence inspire. EUPHÉMIE. Et puis, je lui dirai qu'il daigne nous bénir :N'est-ce pas, chères soeurs ? PAULA. Tu ne peux mieux finirQu'en implorant pour nous cette faveur nouvelle Que je vois découler de sa main paternelle. JULIENNE. Allons donc, sans tarder, au plus cher des Pasteurs !Allons lui présenter l'hommage de nos coeurs ! ==================================================