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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 |
CHOEUR DE MUSIQUE |
Mon Soleil ne veux-tu pas luire ? |
Acte 1, sc. 1, v. 2 |
2 |
CHOEUR DE MUSIQUE |
Peut d'un trait de ses yeux donner le jour au monde. |
Acte 1, sc. 1, v. 6 |
3 | PARTHÉNICE |
Dieux ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
4 | PARTHÉNICE |
Mon amour est trahie, ce choeur de musique d?couvre le coeur de Floridan, et ses voeux comme sa chanson s'adressent ? C?linde. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
5 |
CHOEUR DE MUSIQUE |
Peut d'un trait de ses yeux donner le jour au monde. |
Acte 1, sc. 1, v. 12 |
6 | FLORIDAN |
? prodigieux changement ! |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
7 | PARTHÉNICE |
Barbare demande-le ? ta conscience, en elle seule tu trouveras le crime, les supplices et les bourreaux, non non, comme tu ne peux ignorer ton offense, tu ne devais pas douter de mon ressentiment, et cette ?me que tu as idol?tr?e durant deux ann?es, n'a pas appris ? commettre des l?chet?s jusqu'au point de souffrir cette infid?lit? dont tu vas noircir les meilleures actions de ta vie. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
8 | PARTHÉNICE |
Ne crois pas toutefois que ces plaintes que je donne ? la rigueur de ton changement, naissent en moi du dessein de m'opposer au contentement de C?linde, ni du regret de perdre un captif qui a fait des efforts pour sortir de sa prison ; fais si tu veux que cette Aurore qui semble rougir de mon d?guisement, ou plut?t de ton inconstance, compte sur la bouche de C?phale, les baisers que tu as cueillis sur les leurres de celle qui te poss?de maintenant, oblige la renomm?e ? reprendre pour l'amour d'elle le premier usage de ses ailes et de sa voix, afin qu'elle apprenne ? tout le monde, qu'il n'est point d'homme plus heureux que Floridan, ni de beaut? plus aim?e que C?linde, tout cela ne sera pas une mati?re ? nourrir le feu de ma fureur ; mais veux-tu conna?tre ce qui rend ma douleur incapable de rem?de, h?las ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
9 | PARTHÉNICE |
Nullement, je ne suis pas injuste jusqu'? te vouloir d?fendre de te justifier, mais demeure d'accord que tu ne peux rien all?guer qui autorise ta perfidie, et que s'il y a quelques Dieux qui la prot?gent, le Ciel et l'Enfer ne doivent ?tre qu'une m?me chose, puisque l'un et l'autre sont la demeure des criminels. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
10 | FLORIDAN |
Il y a vraiment une Divinit? Madame, qui me commande de faire ce que je fais, et celle-l? m?me qui soumet les enfants ? l'ob?issance des p?res, est celle qui porte ? C?linde les voeux que Parth?nice re?ut autrefois de moi. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
11 | FLORIDAN |
Il y a d?j? quelques jours que son intention m'est connue, et si d?s lors qu'elle ?clata je ne fis ce que je pus pour en divertir l'effet, je veux que la Terre honteuse de me soutenir m'?touffe dans l'horreur de ses ab?mes ; mais que pourrais-je contre les inclinations d'une personne ? qui la Nature a donn? sur mes volont?s une puissance si absolue ? |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 5 |
12 | FLORIDAN |
Floridan, me dit-elle, j'aime Parth?nice et l'estime l'une des plus vertueuses filles qui furent jamais, d'autant mieux qu'?tant rest?e Orpheline en l'?ge de six ou sept ans, ses actions toutefois ont donn? depuis de si grandes preuves de sagesse et de vertu, que la m?disance m?me n'a jamais os? s'y attacher : mais en cela C?linde ne lui c?de pas, et bien qu'entre leur ?ge, leur extraction et leur beaut? il se trouve un rapport admirable, je veux que tu saches qu'entre leurs biens, il n'y a nulle sorte de proportion. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
13 | FLORIDAN |
Or mon fils, ajouta-t-elle, tu n'ignores pas ce que peut aujourd'hui ce m?tal, cet Or que les hommes ont ?t? cherch? jusques dans les entrailles de la terre ; tu sais qu'en ce Si?cle perverti on ne fait ?tat que de ceux qui se vantent d'un nombre de tr?sors amass?s, et que le plus honn?te homme du monde para?trait sot sous le visage de la pauvret? : l'Or ouvre des portes qui r?sisteraient ? la foudre des canons, et enfin il a le pouvoir, tant notre imagination en est bless?e, de faire quelquefois asseoir des b?tes dans le tr?ne m?me des Dieux : c'est pour cela que je te conseille de suivre la maladie du temps, et de prendre plut?t C?linde riche, que Parth?nice, avecque peu de biens. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
14 | FLORIDAN |
Voil? Madame, quels furent les propos que j'eus de ma m?re sur votre sujet, auxquels je r?pliquai tout ce que ma passion me sugg?ra ; mais ayant consid?r? que mon opini?tret? me condamnait d'un crime capable d'attirer sur moi sa col?re, et celle des Dieux, je me r?solus enfin de suivre ses sentiments : de sorte que ses mains m'ayant servi d'Autel, je jurai de mourir plut?t que de lui d?sob?ir jamais. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 4 |
15 | PARTHÉNICE |
Donc volage, il faudra qu'un seul jour me d?robe un amant, que le cours entier de deux ann?es n'avait pas ?t? capable d'?branler ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
16 | PARTHÉNICE |
L'inconstance a-t-elle des charmes plus puissants que ceux de mes regards, et les Dieux que tu as si souvent appel?s pour t?moins ; auront-ils si peu de justice que de laisser impunie une trahison qui les offense, et qui me perd ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 5 |
17 | PARTHÉNICE |
Toi-m?me, qui ne pourras ?viter de jeter quelquefois les yeux sur celles que ta m?fiance a exig?es de mon affection, comment ne t'?tonneras-tu point de voir ?teints dans ton ?me tous les feux qu'elles y avaient allum?s ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 7 |
18 | PARTHÉNICE |
Et bien ; puisque le souvenir des larmes dont tes yeux ont mouill? tant de fois mon sein, ni celles que je verse maintenant ne sont capables d'amollir la duret? de ton coeur, change hardiment, et triomphe en m?me temps de mon amour et de ma vie : tu ?prouveras jusqu'? quel point de fureur se peut convertir une patience outrag?e ; tu sauras que sous le corps d'une fille, je porte un esprit capable de me faire imiter les plus grandes actions que le d?sespoir ait inspir?es ? ceux que l'Amour et la fortune n'ont pas mieux trait?s que moi. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
19 | PARTHÉNICE |
Mais perfide, mais trompeur, si tu veux d'un seul coup arr?ter mon bras et ma r?solution, ou quitte le funeste dessein qui te fait consentir ? ce changement, ou toi-m?me ex?cute ce que ta trahison me va forcer d'entreprendre, plonge dans mon sein ce fer qui n'est pas plus dur ni plus insensible que toi, aussi bien ma seule mort te peut dispenser de tes promesses ; que si autrefois une seule goutte de mon sang a pu te rappeler du tr?pas ? la vie, qui t'oblige ? le m?priser maintenant que prodigue de ce bien je ne m'en veux pas r?server une seule goutte ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
20 | FLORIDAN |
Mais puisqu'il m'est permis d'user envers vous du droit des vainqueurs, je vais appendre cette ?p?e sur un Autel consacr? ? l'Amour : que si l'on entreprend de vous faire quelque outrage, servez-vous de ce que la nature a donn? si avantageusement ? votre sexe, qui n'a besoin pour assujettir les hommes, d'employer d'autres armes que celles de ses yeux. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
21 | PARTHÉNICE |
Comme il n'a plus d'yeux pour voir mes ennuis, il n'a plus d'oreilles pour ou?r mes plaintes : et ce parjure a voulu ajouter ? la qualit? d'insensible, celle de ne pouvoir ?tre vu. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
22 | PARTHÉNICE |
Meurs, puisque c'est le seul moyen qui te reste pour assouvir la cruaut? de ton destin, et la barbarie de Floridan : peut-?tre les Dieux permettront que ce que tu ne peux obtenir durant ta vie, te sera accord? apr?s ta mort. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 7 |
23 | PARTHÉNICE |
J'arracherai ? la Discorde le plus cruel de tous ses flambeaux ; et prenant pour compagnes la Haine et la Jalousie, je ferai que ces deux pestes infecteront l'esprit de C?linde et le tien. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 9 |
24 | PARTHÉNICE |
Je sais ce que c'est, tu as manqu? d'amorce aussi bien que mes yeux ; ou si tu en as eu elle n'a pu avoir son effet, pour avoir ?t? d?tremp?e dans l'humidit? de mes larmes. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 7 |
25 | PARTHÉNICE |
Qui sait si C?linde n'a point port? ses voeux autre part ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 11 |
26 | DORICE |
Mais ce point de m?ditation a quelque chose de commun avec le dessein qui m'am?ne, d'autant mieux que m?me par les lois, les p?res ?tant cens?s ?tre une m?me personne avecque leurs enfants, il semble que nous ne mourons point quand nous laissons apr?s nous quelqu'un, dans l'?tre duquel nous allons comme confondant et perp?tuant le n?tre. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
27 | DORICE |
Vous agr?erez donc, sage Amintor, que j'ach?ve de vous proposer ce dont je ne vous ai fait qu'une l?g?re ouverture ; et que je vous d?couvre une pens?e qui occupe mon esprit depuis quelque temps, dont le succ?s pourrait ?tre ?galement avantageux ? nos deux familles. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 3 |
28 | DORICE |
De vous dire maintenant les consid?rations qui m'ont port?e ? cette recherche, je l'estime en quelque fa?on hors de propos, puisque cela ne se peut sans que j'y m?le un r?cit de vos louanges, dont je craindrais que le discours (quoique v?ritable et m?rit?) vous m?t quelque rougeur au front, et en l'esprit quelque petit soup?on de flatterie : toutefois il me sera bien permis de dire, que l'illustre nom que vous portez, et que vos Anc?tres ont rendu fameux depuis plusieurs si?cles ; que la noblesse de votre sang, dont l'origine se tire d'aussi loin que la naissance de cette Monarchie : que vos vertus particuli?res, dont l'?clat se va rendre le plus bel exemple qu'on puisse laisser ? la post?rit? ; et qu'enfin les perfections qui se remarquent au corps et en l'?me de C?linde font une partie des charmes qui m'ont vaincue en faveur de Floridan. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
29 | AMINTOR |
C?linde, bien que rest?e sans m?re depuis longtemps, a trouv? dans mes soins une nourriture si glorieuse, que je ne la saurais croire coupable du crime dont vous la soup?onnez : d'autant mieux que n'ayant eu qu'elle ? gouverner, et elle n'ayant eu ? partager mon affection avecque nul autre enfant, il serait difficile que je n'eusse imprim? dans son ?me les caract?res dont on marque l'honneur et la vertu. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
30 | AMINTOR |
Comme il ne faut jamais douter du jour quand le Soleil est lev?, la raison de cela c'est que comme il est impossible que la nuit et le Soleil puissent compatir ensemble, aussi ne voit-on jamais qu'une fille bien n?e soit capable d'autres inclinations que de celles que lui doivent prescrire ceux de qui elle d?pend. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
31 | AMINTOR |
Croyez-moi, Dorice, si les p?res avaient rel?ch? de leur s?v?rit? sur ce point-l?, on verrait d'extr?mes d?sordres dans les familles ; d'autant mieux que le premier fris?, le premier poudr?, qui donnerait dans la vue d'une fille, en ferait presque aussit?t sa femme que sa Ma?tresse. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
32 | AMINTOR |
Il se rencontre rarement qu'un jeune esprit soit capable de discerner le bien d'avecque le mal, et si on le laisse dans la libert? de son choix, il semble que par quelque fatalit? qu'il ne peut ?viter, son aveuglement le fasse tomber dans quelque dangereux pr?cipice. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 3 |
33 | AMINTOR |
Sage Dorice, vous savez mieux que moi de quel humeur est cet animal que la Nature a fait homme, et que l'Art a fait Courtisan : que si ce que vous dites avait lieu, je ne pense pas qu'il y e?t une fille si retir?e dont il ne triomph?t, et qui ne serv?t d'objet ? son ambition, et ? sa vanit?. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 6 |
34 | DORICE |
Purement de l'inimiti? qui se forme, ou qui se trouve contract?e entre ceux qu'Amour seulement devrait assembler : il semble que la Nature ait horreur de leurs embrassements forc?s, et pour moi, je sais bien que si j'?tais en votre place, je demeurerais plut?t ?ternellement charg?e d'une fille, que de la marier ? quelqu'un pour qui elle n'aurait pas une particuli?re affection. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 3 |
35 | AMINTOR |
Ses parents ?taient des plus riches et des plus illustres de toute la contr?e, de sorte qu'h?ritant de leurs vertus et de leurs biens, elle fut estim?e, sans difficult?, le plus avantageux parti du Royaume. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
36 | AMINTOR |
D?s lors les plus apparents jet?rent les yeux sur elle, mais sur tous un tr?s accompli Seigneur nomm? Cl?andre, en devint si ?perdument amoureux, que perdant l'esp?rance de l'obtenir, pour n'avoir pas assez des biens de fortune, ce qu'il ne pouvait attendre autrement. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 3 |
37 | AMINTOR |
Elle demande donc si Cl?andre ?tait hors du monde ; et lui ayant ?t? r?pondu que le moment de son supplice n'?tait plus retard? que de deux ou trois heures, elle s'avisa d'une invention pour le sauver. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 10 |
38 | AMINTOR |
Nous ?tions Dorice et moi sur une dispute bien plaisante, et dont tu nous peux donner la derni?re d?cision. |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 2 |
39 | AMINTOR |
Je n'en attendais pas moins de ton bon naturel ; mais bien loin de te commander de mourir, je te veux mettre dans un genre de vie bien plus doux que tu ne l'as go?t? jusqu'ici. |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 1 |
40 | AMINTOR |
Ce discours nous entretiendra tant?t plus amplement, cependant je veux dire encore un mot ? Dorice. |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 1 |
41 | CÉLINDE |
Je vois bien qu'on se r?sout de me faire une violence, mais devant que je trahisse mon amour et ta fid?lit?, les Dieux qui m'?coutent porteront envie ? la condition des mortels ; l'Aurore se trouvera au coucher du Soleil, et enfin ce qu'on nous propose de plus impossible se rendra facile ? tout le monde. |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
42 | CÉLINDE |
Mais je pense que voici encore un message qui me vient d?fendre la libert? de soupirer : que veux-tu, Page ? |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 4 |
43 | PHILINDRE |
Quand j'ai commenc? de soutenir contre vous combien cette passion est dangereuse, j'en ai moins consid?r? la cause que les effets ; mais sans nous amuser plus longtemps en cette dispute inutile, dites-moi seulement quel nom vous pouvez donner ? ses ?ternelles inqui?tudes qui accompagnent l'esprit d'un homme v?ritablement amoureux : si le manger est une chose n?cessaire ? la conservation de l'?tre ; si le dormir est un repos accord? par la Nature pour le soulagement de tout ce qu'elle a cr??, appellerez-vous un bien ce qui d?truit le go?t, et emp?che le sommeil ? |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase 1 |
44 | LUCIDOR |
Ceux qui aiment pour le profit, ne peuvent rien promettre de la dur?e de leur amour qu'autant que l'esp?rance du gain sera suffisante de l'entretenir, et ceux-l? sont capables des transports et des inqui?tudes dont tu parles, d'autant que leur int?r?t n'?tant attach? qu'? une chose facile ? p?rir, une ?ternelle crainte accompagne leur passion. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 3 |
45 | LUCIDOR |
Mais ceux qui aiment purement pour la vertu, ne se lassent jamais d'aimer ; l'objet de leur passion est beaucoup au-dessus de toutes les autres causes : et comme il est louable et l?gitime parfaitement, aussi ne produit-il jamais de mauvais effets en nos ?mes. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 5 |
46 | LUCIDOR |
Sa volont? me fait des lois, et partout o? je porte mes inclinations, elle y joint en m?me temps les siennes ; de sorte que dans l'agr?able confusion de nos esprits, on peut dire qu'en nous une ?me seule agit par l'organe des deux corps. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 8 |
47 | LUCIDOR |
Je t'avoue, Philindre, que mon bonheur est extr?me comme sa beaut?, et qu'il est aussi bien au-dessus de mes esp?rances, que je suis au-dessus de mes rivaux : je reconnais ma fortune, et ne doute pas que je ne sois punissable dans la vanit? que j'en ai devant toi ; mais puisque celle qui fait mes destin?es consent que je ne te cache rien, jette, je te supplie, les yeux sur ce papier, et tu verras si j'ai mal d?crit l'?tat pr?sent de ma vie. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
48 |
PHILINDRE |
Pour qui mes yeux aiment le jour, |
Acte 2, sc. 1, v. 16 |
49 |
PHILINDRE |
Qu'au doux m?lange de nos feux |
Acte 2, sc. 1, v. 22 |
50 |
PHILINDRE |
Lequel br?le le mieux de nous deux. |
Acte 2, sc. 1, v. 24 |
51 | LUCIDOR |
Ah Dieux ! |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 1 |
52 | LUCIDOR |
Je vois des brouillards devant mon Soleil, dont je crains qu'il se forme un orage qui n'?clate qu'? ma confusion ; la trace de ces larmes, qu'en vain un mouchoir officieux essaie de me cacher, et cette p?leur qui triomphe des roses de son teint, sont les infaillibles marques de quelque malheur advenu. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
53 | LUCIDOR |
Injuste vraiment, mais non pas in?vitable, si mon malheur et votre l?g?ret? n'eussent contribu? ? ce f?cheux accident. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 1 |
54 | LUCIDOR |
Mais, Madame, cet arr?t peut bien faire que je vous perde, non pas que Floridan cueille les Myrtes que vos promesses m'avaient destin?s ; en leur place mon courage lui pr?pare des Cypr?s, et au lieu de lit je lui veux creuser un tombeau, o? la terre lui fasse jour pour aller faire l'amour aux Ombres. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
55 | LUCIDOR |
Cependant, Madame, permettez ? ma juste douleur de vous accuser en ce changement du crime le plus punissable qui ait ?t? commis depuis qu'Amour r?gne dessus les coeurs : souffrez que je reproche ? votre foi viol?e tant de serments dont vous protestiez que l'effet serait infaillible comme celui de la fatalit? : vous m'avez quitt?, C?linde, et un injurieux oubli a pu glacer cette ?me que mon exemple devait faire ?ternellement br?ler. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase |
56 | CÉLINDE |
Si jamais j'ai commis le crime que tu me reproches, et si mon ?me a quelquefois consenti ? te trahir, je veux que le regard de toutes les cr?atures me soit d?sormais aussi funeste que celui d'un Basilic. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
57 | CÉLINDE |
Que veux-tu que je jure ? |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 2 |
58 | CÉLINDE |
Tu sais que je promis de sortir plut?t du monde que du respect que je dois ? mes parents, et si j'observe maintenant cette promesse, peux-tu, sans injustice, m'accuser de te manquer de foi ? |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 5 |
59 | CÉLINDE |
Reviens et m'attends, il n'est pas juste que ceux qui ne furent qu'une m?me chose en la vie soient s?par?s en la mort, donne-moi un peu d'audience, et ne te contente pas d'?couter seulement ce que je te veux dire, mais r?sous-toi de l'observer inviolablement. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
60 | CÉLINDE |
Cependant pour ne d?ciller point les yeux de mon p?re (tromp? jusqu'ici assez finement sous le pr?texte d'une conversation indiff?rente) je suis d'avis que tu me permettes de repa?tre d'esp?rance l'esprit de Floridan. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 4 |
61 | CÉLINDE |
Mais pour ne te laisser pas sans quelques preuves de la continuation de mon amour, je veux que tu prennes pour toi toutes les bonnes paroles que je lui donnerai, et que tu t'imagines, qu'au lieu de Floridan c'est Lucidor que j'entretiens ; ainsi sous cet artifice nous pourrons nourrir un feu dont les autres n'auront que la fum?e. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 5 |
62 | PARTHÉNICE |
Je le veux bien, ? condition toutefois, que vous me direz auparavant de quelle fa?on vous recevez ce mari. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
63 | CÉLINDE |
Qu'on lui donne, si vous voulez, les meilleures qualit?s du monde, je vous jure pourtant qu'il n'a pu reconna?tre en moi nulle marque d'amiti?, s'il ne l'a fond?e sur l'estime que j'ai faite de lui, commune ? tous ceux qui font profession de l'honneur. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
64 | CÉLINDE |
Bons Dieux ! |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
65 | PARTHÉNICE |
J'aurais un extr?me tort, belle et ch?re C?linde, si je refusais de satisfaire ? votre d?sir, d'autant mieux qu'il se rapporte parfaitement au sujet qui m'a fait venir ici. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
66 | PARTHÉNICE |
Mais, C?linde, puisqu'un malade ne peut mieux gu?rir qu'en d?couvrant son mal au M?decin qui en a les rem?des infaillibles, je vois bien qu'il faut que je vous d?clare le mien, et que je vous en parle comme ? celle qui a cela de commun avec les Dieux, qu'elle est aujourd'hui l'Arbitre souverain de ma mort ou de ma vie. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 4 |
67 | PARTHÉNICE |
Sachez donc, ma compagne, qu'il y peut avoir deux ans que ce m?me Floridan, qui soupire maintenant pour vous, commen?a de br?ler pour moi d'une flamme qu'autre chose que sa l?g?ret? ne pouvait jamais ?teindre. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 5 |
68 | PARTHÉNICE |
Deux ans ont vu le cours de cette affection ; mais comme la sienne naquit dans un moment, un moment aussi l'a vu mourir. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 9 |
69 | PARTHÉNICE |
Je ne sais si son feu ressemblait ? ceux qu'un peu de cire nourrit, et que la quantit? suffoque ; mais j'y trouve de l'apparence, puisqu'il ne m'a quitt?e que lorsque mes caresses plus ardentes lui ont donn? toutes les preuves d'amiti? qu'il pouvait exiger de ma vertu. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 10 |
70 | PARTHÉNICE |
Si son inconstance a touch? mon esprit, j'en laisse Juges ceux qui ont ?t? trahis comme moi ; tant y a que ce matin l'ayant surpris en son d?lit, et mes transports m'ayant fait en vain attenter contre sa vie, je suis rest?e sans rem?de, si votre piti? ne m'en laisse d?sormais esp?rer. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 11 |
71 | FLORIDAN |
Enfin ce qu'est l'Aurore ? ces petits feux qui brillent durant la nuit, on peut dire que C?linde l'est aux Dames de cette Cour, ce qu'elles ont d'?clat ne sert qu'? relever les traits de son visage ; dont le charme p?n?tre les coeurs avec la m?me facilit?, qu'on voit le Soleil faire jour ? ses rayons dans un bocage que l'Hiver a d?pouill?, et ? qui le Printemps n'a pas encor rendu toutes ses feuilles. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
72 | LUCIDOR |
Puisque le larcin est un crime, ? votre compte voil? deux coupables ensemble. |
Acte 2, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
73 | FLORIDAN |
Si vous donnez vos yeux ? Parth?nice, donnez votre coeur ? Floridan, ou pour le moins permettez qu'il s'approche de mes flammes, peut-?tre quelque ?tincelle le pourra toucher. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 2 |
74 | FLORIDAN |
Puisse le Ciel punir ma t?m?rit? des plus grands supplices qui furent jamais invent?s ? la ruine des criminels, si j'aspire ? d'autres faveurs que celle que l'honneur me prescrit ; les lois de mon amour se conforment ? celles de mon devoir, et quand j'oublierai le respect que je dois ? C?linde, je prie les Dieux qu'ils ?tent de ma m?moire le souvenir m?me de mon nom. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
75 | FLORIDAN |
Je veux dire, Madame, que ces preuves d'une m?diocre inclination, sont une r?compense due ? tous ceux dont l'?me desquels votre beaut? fera quelques blessures ; mais pour moi de qui la passion a paru dans une recherche, qui ayant ?t? re?ue, me promet un triomphe ?ternel, pardonnez-moi si je dis que la seule parole est une faveur petite, et qu'elle est peut-?tre moins une marque de votre flamme que de votre froideur. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
76 | AMINTOR |
Je n'en doute pas, mais je veux en ?tre moi-m?me t?moin, et les ?couter, si je puis sans ?tre aper?u. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 1 |
77 | CÉLINDE |
Et moi j'atteste les Dieux que j'honore Floridan jusqu'? un point, que l'accomplissement de ses d?sirs n'?tait retard? que par les obstacles de C?linde, une m?me heure nous verrait dans la jouissance de nos communs contentements. |
Acte 2, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
78 | CÉLINDE |
Et pl?t au Ciel que sans offenser mon devoir, je pusse lui en donner des preuves aussi fortes que je sais que ma passion est v?ritable, je pense que mes caresses pr?viendraient ses d?sirs : mais puisqu'en l'?tat o? je suis il faut qu'il se contente de ma parole, je veux pour la rendre plus inviolable, que Lucidor en soit irr?prochable t?moin. |
Acte 2, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
79 | AMINTOR |
? Dieu tout-puissant, ennemi des coupables, protecteur des innocents, et Juge de tous, Auteur de la Nature, sois-tu lou? de l'heureux succ?s qui accompagne les derni?res actions de ma vie. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 3 |
80 | AMINTOR |
Je les ai laiss?s qu'ils ?taient presque achev?s d'habiller, je pense qu'ils commenceront bient?t ; cependant prenons les si?ges les plus commodes pour les voir avecque attention : entre amis les plus petites c?r?monies sont un grand crime, mettez-vous o? vous croirez ?tre le mieux. |
Acte 3, sc. 1, AMINTOR, phrase 1 |
81 |
AKIOR |
Accomplira les voeux de son peuple et de moi. |
Acte V1, sc. S1, v. 78 |
82 |
GOTHOMEL |
Je vois le malheureux qui pour quelque p?ch? |
Acte V1, sc. 2, v. 85 |
83 |
HOLOFERNE |
Ces peuples p?riront je le puis, et je veux |
Acte V1, sc. 3, v. 109 |
84 |
HOLOFERNE |
D'un m?me coup d?truire Akior avecque eux |
Acte V1, sc. 3, v. 110 |
85 |
HOLOFERNE |
Et l'appareil pompeux de ses beaux monuments |
Acte V1, sc. 3, v. 117 |
86 | AMINTOR |
V?ritablement je n'ai jamais ou? mieux r?citer des vers, je crois que toutes les Gr?ces assist?rent ? la naissance de Floridan, car il ne fait pas une action qui ne plaise. |
Acte V1, sc. 3, AMINTOR, phrase 1 |
87 |
JUDITH |
M'en a depuis deux jours inspir? le dessein, |
Acte V2, sc. 1, v. 190 |
88 |
JUDITH |
Que vos yeux cependant me pr?tent quelques larmes |
Acte V2, sc. 1, v. 200 |
89 |
OSIAS |
Des coups injurieux d'un barbare qui veut |
Acte V2, sc. 1, v. 205 |
90 |
L'EUNUQUE |
O? le peuple assembl? fait des voeux chaque jour. |
Acte V2, sc. 2, v. 221 |
91 |
MOAB |
Vient soumettre ses traits ? ceux de ton m?rite, |
Acte V2, sc. 3, v. 224 |
92 |
MOAB |
Dans les lieux plus cach?s vont acqu?rir des coeurs, |
Acte V2, sc. 3, v. 226 |
93 |
JUDITH |
Mes yeux te les diront, ils en sont les t?moins : |
Acte V2, sc. 3, v. 230 |
94 |
HOLOFERNE |
Ceux de ton entretien, ou ceux de ton visage, |
Acte V2, sc. 3, v. 244 |
95 |
HOLOFERNE |
Car je jure tes yeux plus chers que ma Couronne : |
Acte V2, sc. 3, v. 252 |
96 | DORICE |
C?linde n'a pas tromp? mon esp?rance, ni Parth?nice aussi, toutes deux font des merveilles ; et si j'avais aupr?s d'elle quelque pouvoir, je les obligerais ? faire souvent cet exercice. |
Acte V2, sc. 3, DORICE, phrase 1 |
97 |
HOLOFERNE |
Ah comment pouvez-vous beaux yeux rois de nos ?mes |
Acte V3, sc. 1, v. 263 |
98 |
HOLOFERNE |
Beaux yeux Astres d'Amour, objet de ma victoire |
Acte V3, sc. 1, v. 267 |
99 |
JUDITH |
Allons, d?j? la nuit en faveur de de mes voeux |
Acte V3, sc. 3, v. 321 |
100 |
JUDITH |
Pr?te ? notre Climat la couleur que je veux, |
Acte V3, sc. 3, v. 322 |
101 |
JUDITH |
Allons, je veux unir contre cet inhumain |
Acte V3, sc. 3, v. 325 |
102 |
JUDITH |
Les ?clairs de mes yeux aux foudres de ma main. |
Acte V3, sc. 3, v. 326 |
103 |
HOLOFERNE |
Veux-tu me faire un bien qui n'ait point de pareil ? |
Acte V3, sc. 4, v. 329 |
104 |
HOLOFERNE |
Et vous Astres brillants petits feux cachez-vous, |
Acte V3, sc. 4, v. 333 |
105 |
HOLOFERNE |
Imitez le respect que les Dieux ont pour elle. |
Acte V3, sc. 4, v. 336 |
106 | FLORIDAN |
Ah Dieux je suis mort, ah C?linde. |
Acte V3, sc. 5, FLORIDAN, phrase 1 |
107 | PRÉVOT |
Il n'y a point de danger de s'assurer de tous les deux, qu'on les m?ne prisonniers, on ne saurait mieux r?pondre de leur personne. |
Acte V3, sc. 5, PRÉVOT, phrase 1 |
108 | AMINTOR |
Dorice, si ma pr?voyance a jamais soup?onn? ce funeste accident, je veux p?rir ? vos pieds, le succ?s fera toute ma justification, car je ne consens pas seulement qu'on agisse contre C?linde, mais je veux en ?tre moi-m?me le Bourreau. |
Acte V3, sc. 5, AMINTOR, phrase 1 |
109 | PARTHÉNICE |
Allons, mon ?me, allons apprendre ce que le Ciel a destin? de nous en la personne de Floridan ; allons consulter sa plaie, afin que si le coup est mortel, il nous puisse ?tre ? tous deux ?galement funeste. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
110 | PARTHÉNICE |
Qui d'un seul coup as pu commettre deux homicides, quelle main croirai-je qui t'a guid?e celle de C?linde, ou d'Alecton ? |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 6 |
111 | PARTHÉNICE |
Ah C?linde, que vous allumez un grand combat dans mon ?me entre l'Amour et l'Amiti?, et que ces deux puissances, bien que comprises sous une m?me passion, excitent en moi des mouvements contraires ; l'une me fait d?sirer votre ruine, comme vous avez d?truit mes plaisirs, et l'autre condamnant ce d?sir, rejette la principale cause de cet ?trange accident sur moi mis?rable, qui vous ai conjur?e de ne vouloir jamais ?pouser Floridan. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 11 |
112 | PARTHÉNICE |
Si cela est, pr?parez-vous mes mains ? d?chirer ce sein et ce visage, disposez-vous ? vous plonger dans les ondes de mes cheveux, pour m'en montrer la racine, imitant le p?cheur, qui pour laisser plus de libert? ? la ligne, arrache des bords d'une rivi?re jusqu'? la tige des roseaux. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 17 |
113 | FLORIDAN |
Ah Madame, n'en dites pas davantage, la faute de C?linde a ses raisons ; et je ne croirais pas mentir quand je dirais que les Dieux m?mes l'autorisent. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
114 | FLORIDAN |
Vous savez combien ils ont de haine pour les perfides, et si j'ai m?rit? ce titre envers Parth?nice (puisque je vous en ai quelquefois ouvert mon ?me) je n'en veux point d'autre Juge que vous. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 2 |
115 | FLORIDAN |
Jamais ils ne laissent nos offenses impunies, t?t ou tard le coupable se peut assurer que la col?re du Ciel le trouvera sous quelque Asile qu'il se cache ; et quand il couvrirais ses forfaits du silence et des t?n?bres, ils ne sont pas moins connus que s'ils avaient ?t? commis ? la vue de tout l'Univers : pour les uns ils ont introduit l'usage du tonnerre et des foudres, pour d'autres la peste et les poisons, et pour moi les feux et le fer ; les feux que j'ai rencontr?s dans les yeux de C?linde, et le fer dans la fureur de son bras. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 3 |
116 | DORICE |
Je vois bien o? tu veux tomber, si tu crois avoir fait quelque injure ? Parth?nice, je te donne la libert? de la r?parer ; uses-en discr?tement, et souviens toi que tu ne me trouveras plus ennemie de tes plaisirs : pense seulement ? gu?rir, Floridan. |
Acte 4, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
117 | PARTHÉNICE |
Que vous semble de ses coups, trouvez-vous qu'elle ait la main aussi douce que les yeux ? |
Acte 4, sc. 2, PARTHÉNICE, phrase 2 |
118 | FLORIDAN |
Vous me trouvez bien proche de ce moment, par lequel les Dieux semblent vouloir unir la mort ? la vie : mais croyez-moi, belle Parth?nice, l'outrage que j'ai re?u de C?linde en est moins cause que celui que je vous ai fait. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 2 |
119 | PARTHÉNICE |
Mais il me semble que vous feriez bien mieux d'obliger mon amour ? vous pardonner, que mon ressentiment ? vous punir. |
Acte 4, sc. 2, PARTHÉNICE, phrase 2 |
120 | FLORIDAN |
H?tez-vous, Madame, ma vigueur s'affaiblit : ah Dieux pourquoi ne me laissez-vous encore un moment de vie, pour ou?r l'arr?t de ma f?licit?. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 2 |
121 | LUCIDOR |
Noirs Cachots, tristes et sombres demeures, s?jour de la crainte et de l'horreur, s?pulcre des vivants, lieu plein d'effroi, o? les Dieux font habiter les pires remords qu'ils veulent inspirer dans les consciences : obscures prisons, qui ne diff?rez de l'Enfer qu'en ce qu'il est la demeure des coupables, et qu'aujourd'hui vous retenez un innocent, avouez d?sormais que ma condition n'a rien qui puisse ?tre envi? des plus mis?rables. |
Acte 4, sc. 3, LUCIDOR, phrase 1 |
122 | CÉLINDE |
Cessez, mes pens?e, de m'affliger par la m?moire d'un accident qui ne peut recevoir de rem?de, ou s'il faut que vous me fassiez souvenir de la mort de Floridan, que ce ne soit qu'afin de me faire songer aux moyens qui pourront mieux rendre connue l'innocence de Lucidor : mais il me semble que j'ai entrou? une voix qui se rapporte parfaitement ? la sienne : Dieux qu'un grand bien se m?lerait ? mes disgr?ces, si dans ma captivit? j'?tais au moins assez heureuse pour trouver la libert? de l'entretenir : si c'est lui je n'ai qu'? pr?ter l'oreille un peu attentivement, j'en serai bient?t hors de doute. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
123 | CÉLINDE |
Ah que tu me donnes un faux nom, puisque les Dieux sont impassibles, et que je souffre des maux capables de faire na?tre la piti? dans l'?me des plus barbares. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
124 | LUCIDOR |
Puisque je ne saurais ?tre captif sous d'autres fers que les v?tres ; vous n'avez qu'? consulter ce que vous ?tes pour savoir comme est faite ma prison : aussi ne doutez pas que si on vous fait quelque outrage je ne p?risse n?cessairement, comme ceux qui pour ?tre enferm?s dans une Tour, ne sauraient ?viter d'?tre ensevelis sous ses ruines. |
Acte 4, sc. 3, LUCIDOR, phrase 1 |
125 | CÉLINDE |
Que veux-tu que je te die ? |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
126 | CÉLINDE |
J'ai pris l'occasion aux cheveux, qui sans cela se f?t infailliblement ?chapp?e. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 2 |
127 | CÉLINDE |
Tu sais que le sujet de mes vers m'obligeait ? feindre seulement, mais quand j'ai eu le poignard pr?s de lui, et que je l'ai consid?r? come un voleur, qui, un moment apr?s, te devait ravir le prix de tes services, l'Amour, ou plut?t le d?sespoir, a donn? des forces ? ma r?solution : et bien que ma main, peu accoutum?e ? de semblables actions, trembl?t d'horreur, je n'ai pas laiss? d'achever mon entreprise, aimant bien mieux mourir, que tomber entre les mains de ce t?m?raire. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
128 | CÉLINDE |
Les Dieux savent si je m'y suis oppos?e pour l'amour de toi ; mais il s'est tellement offens? de ma r?sistance, qu'il a jur? de ne m'abandonner jamais qu'il n'en e?t eu le consentement. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 5 |
129 | CÉLINDE |
Ainsi ne pouvant me proposer d'exp?dient possible pour ?chapper de ce p?ril, ni par la fuite, ni par un pr?texte de maladie ni autrement, j'ai recouru ? cette derni?re violence, m'assurant bien qu'elle seule ?tait capable d'arr?ter un dessein si ruineux pour nous. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 6 |
130 | CÉLINDE |
Pour cela, cher ami, je serais bien aise de voir le tien : tous mes sens sont jaloux du privil?ge de mon ou?e, mais surtout il me semble que mes yeux sollicitent mon imagination, d'inventer un moyen de te voir : il y a longtemps que je fais des efforts pour cela, mais ces barreaux qui se h?rissent de pointes, semblent n'avoir de la duret? que pour r?sister mieux ? la violence de mes d?sirs ; et toi, cher Lucidor, es-tu dans la m?me contrainte que moi ? |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
131 | LUCIDOR |
Mais, cher ami, si tu veux m'obliger ? l'extr?me, tiens, voil? la clef de mon cabinet, tu y trouveras un grand miroir, prends la peine de l'apporter ici. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 2 |
132 | LUCIDOR |
Te voil? presque o? il faut, avance seulement un petit pas, et porte le miroir un peu sur ta main gauche ; ? que tu es bien, prends garde que nous ne soyons aper?us, et pardonne, je te prie ? nos amoureux mouvements. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
133 | CÉLINDE |
Non non, Lucidor, ne crains point que je manque de r?solution pour affronter la mort la plus horrible ; et si tu prends la peine de bien ?tudier les traits qui sont dans mes yeux, tu seras contraint d'avouer qu'il est peu de personnes qui puissent porter dans les mis?res un coeur plus assur? que le mien. |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 2 |
134 | LUCIDOR |
Je confesse, Madame, que j'ai eu tort de faire un si mauvais jugement de vous ; mais confessez aussi que j'ai raison d'admirer votre puissance, qui produit m?me dans cette glace des feux pour me consumer. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
135 | LUCIDOR |
Pourquoi ne peuvent mes d?sirs obtenir au moins cet avantage, que je pusse baiser une fois ce qui me blesse, afin que je trouvasse quelque rem?de au lieu m?me d'o? j'ai re?u tant de mal : Belle C?linde, je m'imagine que mon sort a quelque chose de semblable ? celui qui pour avoir vu son visage dans l'eau, devint amoureux d'une image, qui lui fit perdre la vie faute d'en pouvoir jamais jouir. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 4 |
136 | CÉLINDE |
En effet, cher Lucidor, ce que tu vois dans ce miroir c'est toi-m?me ; car si l'Amant se change en la personne aim?e, et si l'?me vit mieux o? elle aime qu'o? elle anime, il faut de n?cessit? que ce que tu vois dans cette glace soit Lucidor, et ce que j'y vois soit C?linde : ne t'?tonne pas de me voir si savante, tu m'as autrefois appris cette Philosophie d'Amour ; et qui sait si par un privil?ge de ce Dieu, ce miroir n'a point la m?me vertu de repr?senter les ?mes, qu'avaient autrefois cette fontaine, qui du temps des Druides fut enchant?e dans le Forez ? |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 1 |
137 | FLEURIMON |
Il faut que vous sachiez, Philindre ; mais je vois tourner ? ce coin de rue Amintor tout ?plor?, il vient ? notre rencontre, attendons qu'il soit ici, cela m'?pargnera la peine de le dire deux fois. |
Acte 4, sc. 5, FLEURIMON, phrase 1 |
138 | AMINTOR |
Qui voudra voir un portrait au vif de la plus sensible douleur qui puisse travailler une ?me, en vienne ? consid?rer les traits sur mon visage, ? qui ce jour malheureux a plus chang? le teint, que n'avait pu faire le cours de soixante-quatre ann?es. |
Acte 4, sc. 6, AMINTOR, phrase 1 |
139 | AMINTOR |
Si ma crainte est vraie, et que Floridan soit mort, qui me garantira de la honte que me pr?pare la Justice d'un Juge que nulle faveur ne corrompit jamais, je tremble ? la seule appr?hension de son supplice, mes cheveux se h?rissent, et mes pas chancelants sont les irr?prochables t?moins de la faiblesse o? je succombe ; ah C?linde ! |
Acte 4, sc. 6, AMINTOR, phrase 4 |
140 | FLEURIMON |
Sachez, sage Amintor, qu'un peu devant que Floridan expir?t, Parth?nice est arriv?e aussi ? propos, que si elle e?t ?t? appel?e pour lui fermer les yeux. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 1 |
141 | FLEURIMON |
Apr?s cela lui prenant la main toute froide et glac?e, et la portant tant?t ? sa bouche, tant?t ? ses yeux, ch?re main, a-t-elle dit, quelque insensible que tu sois, re?ois les discr?tes non pas les derni?res marques de mon amour, bient?t mon ressentiment t'en donnera d'autres ; et en attendant, souffre que je me revanche en quelque sorte apr?s ta mort des devoirs qui me furent rendus durant ta vie. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 3 |
142 | FLEURIMON |
Puis s'?lan?ant sur le lit o? Floridan gisait ?tendu de son long, et adressant sa parole ? Dorice, Madame, a-t-elle ajout?, votre tyrannie m'a autrefois ravi la possession de Floridan, mais aujourd'hui mon courage me la redonne : n'enviez, je vous supplie, ni son bonheur ni le mien, mais si la piti? trouve quelque place en votre ?me, agr?ez que ceux que vous verrez morts sur un m?me lit, soient enferm?s dans un m?me tombeau. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 4 |
143 | FLEURIMON |
? ce mot elle s'est saisie d'un poignard qu'elle avait cach?e dans ses habits, et apr?s avoir conjur? Floridan de n'aller point sans elle visiter les champs d'?lize, elle s'en est donn?e deux coups dans le sein. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 5 |
144 | FLEURIMON |
L'?tat o? ?tait Dorice, et le trouble o? ses discours me mettaient, ont ?t? cause que nous n'avons su emp?cher l'effet de cet ?trange dessein, de sorte que Parth?nice ayant rendu le dernier soupir, Dorice a mis ordre que sa derni?re volont? f?t ex?cut?e, et s'en est all?e de ce pas demander justice de ces deux homicides, perp?tr?s par C?linde en la personne de son fils. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 6 |
145 | AMINTOR |
? vieillard, sur qui la col?re du Ciel ?clate visiblement ; chers amis de gr?ce soutenez-moi, aidez ? ce faible corps qui succombe sous le faix de tant d'infortunes, et permettez que votre assistance m'accompagne sur mon lit, o? j'esp?re d'importuner les Dieux jusqu'? ce qu'ils aient permis que ma mort pr?vienne le dernier Acte de cette Trag?die. |
Acte 4, sc. 6, AMINTOR, phrase 3 |
146 | ALCANDRE |
N'en doutez pas, Dorice, la Justice est peinte les bras ouverts, et les yeux ferm?s, pour montrer qu'elle re?oit tout le monde ? la plainte, et qu'elle punit sans nulle acception. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 1 |
147 | ALCANDRE |
Ah si jamais j'eus quelque sujet de porter envie ? la condition de ceux qui vivaient durant l'innocence du premier ?ge, c'est depuis que la voix d'un peuple m'a ?lu souverain Magistrat pour pr?sider en ce tr?ne o? la Justice tient son empire, et pour y prononcer les D?crets des Dieux en faveur des innocents, ou ? la ruine des coupables ; car alors nulles actions ne pouvant porter le nom de crime, la n?cessit? de les punir n'avait pas introduit l'usage des Juges, et la malice des hommes n'avait point fait ?tablir de lois pour r?fr?ner les vices, puisque ces Monstres n'avaient pas encore vu le jour. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 3 |
148 | ALCANDRE |
Mais les voici, qui d'une contenance assur?e semblent d?fier le p?ril qui les menace : parlez Dorice, que demandez-vous ? ces deux prisonniers ? |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 5 |
149 | DORICE |
Sage et g?n?reux Alcandre, si je m'en plains jusqu'? d?sirer qu'une exemplaire punition expie son forfait, je fais ce que doit une m?re, de qui l'affliction est pr?te ? n'?tre born?e que des termes du d?sespoir, et mon int?r?t se m?le avecque celui de toute la Nature, qui pour s'emp?cher de p?rir, n'a point de meilleur rem?de que de faire punir les mauvaises actions. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 3 |
150 | DORICE |
Et quels Dieux ont jamais lanc? des foudres contre ceux qui ont ador? leurs Autels ? |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 9 |
151 | DORICE |
Cette m?moire me tue, Grand Alcandre, que votre justice ?gale ma douleur et l'offense de C?linde ; que ces deux victimes satisfassent les M?nes de mon fils : et parce que leur condition est assez consid?rable, pour faire un parti capable de les sauver des bras m?me de la mort, je demande que votre pr?sence dissipe cette crainte, et que votre autorit? s'oppose ? la faction de leurs conf?d?r?s. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 11 |
152 | CÉLINDE |
Ce n'est pas que je ne confesse d'avoir failli, et que je ne sois pr?te ? souffrir les supplices qui sont pr?par?s ? mon crime, mais quand je pense aux maux qui m'?taient in?vitables, et que je fais entre eux une comparaison, je ne puis que je ne pr?f?re un prompte mort, ? une douleur qui m'e?t fait mourir toutes les heures. |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 2 |
153 | LUCIDOR |
G?n?reux Alcandre, pardonnez au d?sespoir d'une fille, qui faute de savoir aimer la vie, s'expose trop librement ? la mort : et puisqu'il faut qu'un criminel soit immol? aux M?nes de Floridan, voici le seul sur qui doivent ?clater les traits de votre justice. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
154 | CÉLINDE |
Non non, c'est moi seule qui dois mourir ; quelle raison que pour se venger d'une seule mort, il fallut perdre deux vies ? |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 1 |
155 | LUCIDOR |
Oui si l'ombre de Floridan pouvait ?tre consult?e, elle dirait bient?t qui de C?linde et de moi, doit ?tre puni comme coupable, ou conserv? comme innocent, elle vous apprendrait, grand Alcandre, que puisqu'il ?tait fatal ? Floridan de mourir pour elle, il n'importait que ce f?t d'un coup de sa main ou de ses yeux ; mais que ma seule jalousie ayant tram?e cette trahison, on s'en doit prendre ? moi comme ? la premi?re cause : en effet on n'a pas accoutum? de rompre le fer qu'un assassin a tremp? dans le sang de son fr?re, on s'attaque au meurtrier ; ainsi on doit ?pargner C?linde, puisque contrainte de c?der ? la force de mes persuasions, elle n'a servi en cet homicide, que d'instrument ? ma cruaut?. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
156 | LUCIDOR |
Premi?rement, on ne lui peut faire un outrage sans offenser les Dieux, qui verraient en ce moment d?truire le plus parfait de leurs ouvrages et puis, ? le dire sainement, la seule affection qu'elle me porte a fait toute son offense ; de sorte que n'ayant tu? Floridan que pour l'amour de moi, il faut n?cessairement inf?rer que je suis la principale cause de cet homicide. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 2 |
157 | CÉLINDE |
Ne veux-tu jamais cesser de te noircir par tes impostures ? |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 3 |
158 | CÉLINDE |
Non non, g?n?reux Alcandre, je n'ai pas tu? Floridan pour l'amour de lui, comme il dit, mais pour l'amour de moi seulement, qui n'ai trouv? que ce moyen pour m'affranchir de sa possession, et de la tyrannie de mon p?re. |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 5 |
159 | CÉLINDE |
Et quand il all?gue que mon affection n'a ?t? produite que par la force des sortil?ges, il a raison, mais il sait bien aussi qu'il n'est point de charme dont il ait us? que celui de son m?rite et de sa discr?tion : voil? quelle est la Magie, et quels sont les caract?res qu'il a mis en usage ; que si tu ne veux perdre cher Lucidor, tout ce que ta pers?v?rance s'est acquis sur mon inclination, ne t'oppose plus au commandement que je te fais, de vivre aussi longtemps que le Ciel te le permettra. |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 6 |
160 | ALCANDRE |
Mettez fin ? vos amoureux diff?rents, et disposez-vous d'ou?r avec silence l'inviolable arr?t qu'un Dieu va prononcer par ma bouche. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 1 |
161 | ALCANDRE |
Par le pouvoir absolu que notre charge nous donne, et pour laisser ? nos Neveux un exemple qui leur puisse inspirer l'horreur qu'ils doivent avoir pour les crimes, Nous ordonnons que C?linde, atteinte et convaincue d'assassinat en la personne de Floridan, devant toutes choses satisfera selon nos coutumes les M?nes du mort : et pour ce, sera conduite devant le Tombeau o? repose son corps, pour y demander pardon de son injurieux attentat. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 2 |
162 | FLEURIMON |
Je meure si je n'ai bien eu de la peine ? me contenir, car j'ai cru deux fois ou trois fois qu'il ?tait sur le point de rendre l'?me. |
Acte 5, sc. 2, FLEURIMON, phrase 2 |
163 | CÉLINDE |
Sacr? Tombeau, o? reposent deux corps en faveur desquels la mort a eu plus de privil?ge que la vie, re?ois de C?linde pour une grande offense une bien petite satisfaction. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
164 | CÉLINDE |
L? je verrai Parth?nice et Floridan ins?parables, et quelque jour ces deux Ombres y verront couronner de Myrte la constance de C?linde, et la discr?tion de Lucidor. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 5 |
165 | FLORIDAN |
Oui je suis content, et si quelqu'un doit ?tre puni pour avoir attent? sur ma vie, j'am?ne les coupables, car voici les yeux de Parth?nice qui me font mourir d'amour. |
Acte 5, sc. 3, FLORIDAN, phrase 1 |
166 | FLORIDAN |
Eux seuls se peuvent vanter d'avoir fait en moi des blessures incurables, et j'ai d?j? oubli? les coups de C?linde, puisqu'? peine une journ?e m'en peut retarder la gu?rison. |
Acte 5, sc. 3, FLORIDAN, phrase 2 |
167 | FLORIDAN |
Et pour nous obliger tous d'une faveur commune, changez sa peine et celle de Lucidor, en un heureux mariage, qui rende leur fortune ?gale ? ma f?licit?. |
Acte 5, sc. 3, FLORIDAN, phrase 4 |
168 | DORICE |
Enfin ayant ?t? inform?e de ma r?solution, elle a re?ue deux grands contentements ensemble, celui de le retrouver en vie, et de savoir que je ne voulais plus apporter d'obstacle au dessein qu'il avait d?j? eu de l'?pouser. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 3 |
169 | ALCANDRE |
Tant mieux, je me vengerai sur lui de la frayeur que vous m'avez donn?e : qu'on l'aille qu?rir. |
Acte 5, sc. 3, ALCANDRE, phrase 1 |
170 | ALCANDRE |
P?re inhumain et barbare, sur qui les Dieux rejettent toute l'offense de C?linde, depuis quand for?ant les inclinations de ta fille, as-tu r?solu de faire revenir le si?cle des Tyrans ? |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 1 |
171 | ALCANDRE |
As-tu pu vivre tant d'ann?es, sans apprendre qu'il est impossible d'assembler deux contraires dans un m?me sujet ? |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 2 |
172 | AMINTOR |
Mais pour ne laisser apr?s moi aucune tache qui puisse noircir ma renomm?e j'atteste les Dieux que ce que vous nommez une tyrannie, n'a ?t? qu'un d?sir violent de procurer ? C?linde un avantage qu'elle ne m?ritait pas. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 2 |
173 | AMINTOR |
Et quant ? ce qui regarde l'int?r?t de Lucidor, je veux ?tre tenu pour le plus m?chant de tous les hommes, si j'en ai jamais rien su qu'apr?s que le mal a ?t? hors de toute esp?rance de rem?de. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 3 |
174 | AMINTOR |
? Dieux o? suis-je ? |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 1 |
175 | LUCIDOR |
Nullement, Parth?nice et Floridan vivent encore, et si vous ne voulez ?tre la cause de ma mort, je conjure votre pi?t? de recevoir la pri?re qu'Alcandre vous a faite en ma faveur, et de croire, g?n?reux Amintor, que je n'aspire ? la gloire d'?tre votre gendre, que pour avoir plus d'occasions de vous servir. |
Acte 5, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
176 | AMINTOR |
J'accepte votre alliance et la veux ch?rir comme la plus grande gr?ce que je pouvais recevoir du Ciel. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 1 |
177 | ALCANDRE |
Tant?t on vous entretiendra de tout ce que Dorice a fait pour cette heure donnez quelque tr?ve ? ces caresses, et puisque les Dieux par une voie si peu commune vous ont conduits au souverain degr? de vos contentements, allons faire fumer leurs Autels d'un nombre infini de Victimes. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 1 |
178 | ALCANDRE |
Allons en faveur de ces deux Mariages, opposer aux feux de la nuit ceux de votre amour et de votre joie, et faire graver sur l'Airain les merveilles de cette Histoire, afin qu'elle ?tonne ?galement, et qu'elle ravisse les yeux et les oreilles de la Post?rit?. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 2 |