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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Je ne sais ( Messieurs ) quelle extravagance est aujourd'hui celle de mes Compagnons, mais elle est bien si grande, que je suis forc? de croire, que quelque charme leur d?robe la raison, et le pire que j'y vois, c'est, qu'ils t?chent de me la faire perdre, et ? vous autres aussi. |
Prologue, sc. 1, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 2 |
2 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Mais ce n'est point encore tout, leur folie va bien plus avant, car la pi?ce qu'ils repr?sentent, ne saurait durer qu'une heure et demie, mais ces insens?s assurent, qu'elle en dure vingt et quatre et ces esprits d?r?gl?s, appellent cela suivre les r?gles, mais s'ils ?taient v?ritables, vous devriez envoyer qu?rir ? d?ner, ? souper, et des lits ; jugez si vous ne seriez pas couch?s bien chaudement, de dormir dans un jeu de Paume : enfin leur manie m'oblige ? faire un voyage a Saint-Mathurin pour eux, o? je m'en vais et cependant (Messieurs) ne les croyez pas, quoiqu'ils puissent dire ; car je meure s'il y aura rien de v?ritable : mais il est bien tard pour partir et le Soleil s'abaisse fort, de sorte que puisque je suis contraint de remettre mon voyage ? demain, il faut n?cessairement que je m'accommode pour aujourd'hui, ? l'humeur de ces Passerellis ; car elle se peut vaincre par la douceur, et s'irrite par la r?sistance : et de peur de les mettre en mauvaise, ne dites mot je vous supplie : parce qu'?tant m?lancoliques, ils sont amateurs du silence. |
Prologue, sc. 1, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 4 |
3 | BELLE OMBRE |
Quoi que le personnage que je joue ? cette porte, ne soit pas le plus honorable, il est pourtant le plus utile, et comme il fait la part ? mes compagnons, je n'ai pas la m?moire si mauvaise, que j'oublie ? faire la mienne bonne ; mais le malheur est, que mon industrie ne trouve point o? agir pleinement, ? cause de l'humeur de ces habitants, plus froide que la saison o? nous sommes, de sorte que si ce d?sordre continue, BELLE OMBRE, je pense que le meilleur sera de nous y tenir, c'est ? dire, d'aller revoir les clochers de notre ville, et demeurer ? la maison clos et couvert de peur du h?le. Mais voici notre tambour et notre Arlequin revenus, et je pense puisque je ne vois venir personne, que le bruit qu'ils ont fait par les rues, n'aura pas ?t? plus persuasif, que les menteries de l'affiche. |
Acte 2, sc. 1, BELLE OMBRE, phrase 3 |
4 | ARLEQUIN |
Nous pouvons bien bander notre caisse, et notre tambour d?bander la sienne : car d?sormais je ne vois point d'apparence que nous fassions rien ici, il n'est grande ni petite rue, que nous n'ayons visit?e quatre fois, avec plus de soin, que si nous eussions eu ordre du Magistrat de faire la patrouille : mais le tout inutilement, et puissai-je ne souper d'aujourd'hui, ? voir le peu d'?motion que ma pr?sence leur apporte, si l'on ne dirait que je suis bourgeois comme eux, ou qu'ils font tous arlequins comme moi. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
5 | ARLEQUIN |
Il n'est pas jusqu'aux petits enfants, qui ne soient fols ? force d'?tre sages, et je puis dire sans vanit?, que jamais homme de ma condition ne se vit si mal accompagn?, j'ai m?me plus fait que ne porte ma commission, car ce que les affiches leur montrent par les yeux, j'ai t?ch? de le leur apprendre par les oreilles, et cette ville n'a point de carrefour, o? je n'ai fait le crieur public ; mais je pense qu'ils ont tous voyag? en Egypte, et que le bruit des cataractes du Nil, leur a d?rob? l'ou?e. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
6 | BEAU SOLEIL |
Voil? ? mon avis, le plus grand nombre de tes humanit?s, et de tes fleurs de rh?torique ?tal?, et pour peu qu'on te press?t encore, tu serais contraint de recourir, ? l'?loquence de ton pays, c'est ? dire aux phrases p?rigourdines. |
Acte 2, sc. 3, BEAU SOLEIL, phrase 1 |
7 | MADAME BEAU SOLEIL |
Le troisi?me prenant un ton plus haut, et trop fort pour son haleine, s'engage inconsid?r?ment, ? la censure des po?mes, que nous aurons repr?sent?s : l'un sera trop ennuyeux pour sa longueur, l'autre manque de jugement en sa conduite, celui-l? est plat et trop st?rile en pens?es, celui-l? au contraire ? force d'en avoir s'embarrasse, et parle Galimatias ; un est d?fectueux en ce qu'il ne s'attache pas aux r?gles des anciens, ce qui t?moigne ion ignorance ; l'autre pour les avoir trop religieusement observ?es, est froid, et presque du tout sans action ; celui-ci ne lie pas son discours, et fait des fautes au langage, celui-l? n'a pas la politesse de la Cour ; l'un manque des ornements de la po?sie ; l'autre est trop abondant en fables; ce qui sent plus le p?dant que l'honn?te homme, et plus l'huile que l'ambre gris ; enfin, il n'en ?chappe pas ? la langue de ce critique, qui faisant ainsi le proc?s ? tant de bons esprits, sans les ou?r en leurs d?fenses, montre qu'il est aussi mauvais juge en mati?re de vers, que le font en la connaissance de l'honn?tet? des femmes, ceux qui nous soup?onnent d'en manquer. |
Acte 2, sc. 3, MADAME BEAU SOLEIL, phrase 2 |
8 | BELLE FLEUR |
Je meure si elle n'habille ses raisons de bonne gr?ce ; et bien que cinq heures aient sonn?, depuis qu'elle parle, je m'?tais r?solu de ne l'interrompre point ; mais puisqu'une femme a pu s'imposer silence elle-m?me, faisons en autant, et, rentrons ; et bien que nous ayons accoutum? ailleurs d'avoir achev? ? cette heure, ne laisse pas Belle-Ombre, de te tenir encore quelque temps ? la porte ; car peut-?tre, ce que nous jugeons stupidit?, ne se trouvera que paresse, et le bien ne vient jamais tard, quand il arrive. |
Acte 2, sc. 3, BELLE FLEUR, phrase 1 |
9 | BELLE OMBRE |
Je crois que toute la ville est en d?votion aujourd'hui, et qu'on leur a ordonn? pour se mortifier, de ne venir point ? la com?die : enfin la patience m'?chappe ; mais silence, voici un oiseau qui a la mine de se venir jeter dans nos filets peut-?tre comme les canards, les autres feront le m?me ? son exemple. |
Acte 2, sc. 5, BELLE OMBRE, phrase 1 |
10 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Ha certes voil? une belle m?tamorphose, bien quelle ne soit pas dans Ovide, qui d'un Gentilhomme de bonne maison, a fait en toi un voleur. |
Acte 2, sc. 5, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 2 |
11 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
? mon ami ne jure point une chose qu'on ne peut croire ; les portiers ne sont pas re?us ? se purger par serment sur ce sujet l'occasion est trop belle, la tentation de l'argent trop puissante, et le larcin de cette nature, trop difficile ? prouver ; en un mot, le titre de voleur est une qualit? annex?e ? celle de portier de com?die : et un homme fid?le de cette profession, est comme la pierre philosophale, le mouvement perp?tuel, ou la quadrature du cercle ; c'est ? dire, une chose possible et non trouv?e. |
Acte 2, sc. 5, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 1 |
12 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Mais ce que je veux que tu fasses, est que tu te souviennes, que je loge ? la Pomme de Pin, et qu'? ce soir tu m'y conduise toute la troupe, pour venir souper avec moi : peut-?tre ma conversation ne leur sera pas inutile : Adieu. |
Acte 2, sc. 5, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 2 |
13 | BELLE OMBRE |
Jamais je ne me trouvai si emp?ch? de ma contenance ; mais puisque je ne fais plus rien ici, allons rejoindre nos messieurs, et leur rendre compte de mon aventure. |
Acte 2, sc. 5, BELLE OMBRE, phrase 2 |
14 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Monsieur de Bellerose, de Belleville, Beauchateau, Belleroche, Beaulieu, Beaupr?, Bellefleur, Belle-?pine, Beau-S?jour, Beau-Soleil, Belle-Ombre, en fin, eux seuls poss?dent, toutes les beaut?s de la nature. |
Acte 3, sc. 1, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 2 |
15 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Enfin, il faut que toutes ces parties soient encore accompagn?es d'une hardiesse modeste qui ne tenant rien de l'effront?, ni du timide, se maintienne dans un juste temp?rament, et pour conclusion, il faut, que les pleurs, le rire, l'amour, la haine, l'indiff?rence, le m?pris, la jalousie, la col?re, l'ambition, et bref que toutes les passions soient peintes sur son visage, chaque fois qu'il le voudra. |
Acte 3, sc. 1, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 3 |
16 |
ALCIDON |
Cherche ailleurs que dans l'eau, du secours et des armes, |
Acte 3, sc. 2, v. 30 |
17 |
ALCIDON |
Elle court en pleurant, apr?s un insensible ; |
Acte 3, sc. 2, v. 40 |
18 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Car il faudrait ?tre priv? de raison, pour m?priser une chose tant estimable : la COM?DIE, qui a ?t? en v?n?ration dans tous les si?cles, ou les sciences fleurissaient ! |
Acte 3, sc. 3, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 3 |
19 | MONSIEUR DE BLANDIMARE |
Je ne vous prie point de coucher ici, parce que vous serez plus commod?ment chez vous : mais pour ces Demoiselles, ? qui le serein pourrait faire mal en s'en allant, je leur offre, et ma chambre, et mon lit s'il leur agr?e. |
Acte 3, sc. 3, MONSIEUR DE BLANDIMARE, phrase 1 |