n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | ISABELLE |
Devais-je être traitée de cette manière ? |
Acte 1, sc. 3, ISABELLE, phrase 3 |
2 | ISABELLE |
Je vous demande pardon, monsieur ; ce sont des vapeurs dont je suis attaquée, et je ne sais ce que je dis. |
Acte 1, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
3 | ISABELLE |
Oui, monsieur, je vous entends : vous pouvez vous en aller ; je vais accommoder tout cela. |
Acte 1, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
4 | ISABELLE |
Vous ne reconnaissez pas Isabelle ? |
Acte 1, sc. 5, ISABELLE, phrase 1 |
5 | CINTHIO |
Je ne vous connais point. |
Acte 1, sc. 5, CINTHIO, phrase 2 |
6 | ISABELLE |
Mais je saurai me venger. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
7 | PIERROT |
Votre frère a raison ; j'aime l'honneur, moi ; et je ne veux pas qu'une fille coure le guilledou. |
Acte 1, sc. 7, PIERROT, phrase 2 |
8 | MEZZETIN |
Parle donc ; dis-moi, quelle raison as-tu eue de sortir de la maison paternelle, carogne, carognissime ? |
Acte 1, sc. 7, MEZZETIN, phrase 1 |
9 | PIERROT |
Les filles sont des vaisseaux qui ne vont d'ordinaire que de ce vent-là. |
Acte 1, sc. 7, PIERROT, phrase 2 |
10 | COLOMBINE |
Je vous dirai, mon frère, que sitôt que vous fûtes parti, il vint un jeune cavalier, le plus civil du inonde, demander à loger dans notre hôtellerie : pour ne pas paraître moins civile que lui, je lui fis toutes les honnêtetés dont j'étais capable. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
11 | COLOMBINE |
Aussi pourquoi me laissez-vous seule ? |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
12 | COLOMBINE |
Sitôt qu'il fut arrivé, il me pria, mais le plus honnêtement du monde, de lui donner une chambre. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
13 | COLOMBINE |
Pour lui faire plaisir, je le menai moi-même, par civilité, dans la belle chambre qui est de plain-pied à la cour. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
14 | COLOMBINE |
Mais il ne voulut point y demeurer, appréhendant qu'elle ne fût malsaine, à cause de l'humidité. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
15 | MEZZETIN |
Il avait raison. |
Acte 1, sc. 7, MEZZETIN, phrase 1 |
16 | COLOMBINE |
Voyant qu'il faisait difficulté de rester dans cette chambre-là, et qu'il était si civil, je le conduisis dans une autre, qui donne sur la rue, au-dessus de l'écurie. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
17 | MEZZETIN |
Ouais ! |
Acte 1, sc. 7, MEZZETIN, phrase 1 |
18 | COLOMBINE |
Je trouvai qu'il n'avait pas mauvaise raison ; car quand on repose, comme vous savez, on n'est pas bien aise d'être interrompu. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
19 | COLOMBINE |
Est-ce que tu ne l'aurais pas fait à ma place, dis, Pierrot ? |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
20 | PIERROT |
Sans doute, et j'enragerais qu'un autre fût plus civil que moi. |
Acte 1, sc. 7, PIERROT, phrase 1 |
21 | COLOMBINE |
Je lui dis aussitôt que, puisque cet endroit lui plaisait, j'y ferais mettre un lit pour lui à côté du mien. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
22 | COLOMBINE |
Mais comme il est extrêmement honnête, il refusa l'offre que je lui faisais, de peur de m'incommoder, et dit qu'il ne souffrirait point que ma chambre fût embarrassée pour l'amour de lui, et qu'il coucherait plutôt dans l'écurie que de me causer la moindre incommodité. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
23 | COLOMBINE |
Son honnêteté me fendit le coeur : une fille n'est pas de bois ; et voyant que ma chambre lui plaisait si fort, je lui dis... |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
24 | COLOMBINE |
Mais vous allez vous fâcher. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
25 | COLOMBINE |
Je n'en fus pas la maîtresse : il ne voulut jamais permettre que je m'incommodasse pour l'amour de lui ; il dit qu'il serait au désespoir de m'avoir découchée, et... |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
26 | MEZZETIN |
Mais tu n'échapperas pas à ma vengeance, et... |
Acte 1, sc. 7, MEZZETIN, phrase 3 |
27 | MEZZETIN |
Entrez dans cette hôtellerie-là, et prenez garde de dire que vous me connaissez. |
Acte 1, sc. 7, MEZZETIN, phrase 1 |
28 | PIERROT |
Ma foi, je n'en saurais revenir : voilà une fille bien civile. |
Acte 1, sc. 8, PIERROT, phrase 1 |
29 | LE VALET |
Je crois que monsieur Croquignolet votre père et madame Croquignolet votre mère vont être bien surpris, quand ils verront arriver dans leur boutique monsieur Mathurin Blaise Croquignolet, leur fils l'avocat, qui vient de Flandre. |
Acte 1, sc. 9, LE VALET, phrase 1 |
30 | LE VALET |
Parbleu, monsieur, vous pouvez aller à toutes les occasions du monde comme à celle-là, je vous suis garant que vous n'y serez jamais blessé. |
Acte 1, sc. 9, LE VALET, phrase 2 |
31 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Il y faisait pourtant chaud. |
Acte 1, sc. 9, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 1 |
32 | LE VALET |
Cela est vrai ; mais vous preniez le frais sur le mont Pagnotte, à trois bonnes portées du canon. |
Acte 1, sc. 9, LE VALET, phrase 1 |
33 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Je n'y allais pas pour m'y faire tuer. |
Acte 1, sc. 9, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 1 |
34 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Quelque niais !... |
Acte 1, sc. 9, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 2 |
35 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Cela n'aurait pas été honnête à moi d'y mourir, et j'aurais enragé le reste de ma vie si j'étais mort là comme un sot. |
Acte 1, sc. 9, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 3 |
36 | LE VALET |
Vous avez raison. |
Acte 1, sc. 9, LE VALET, phrase 2 |
37 | LE VALET |
Mais, monsieur, gagnons pays, s'il vous plaît ; allons vite chez votre père, visiter son vin de Bourgogne ; car je sens que j'ai besoin de forces. |
Acte 1, sc. 9, LE VALET, phrase 3 |
38 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
On m'a mandé à l'armée que ma grande soeur Toinon avait la petite vérole, et je ne serais pas bien aise d'en être marqué. |
Acte 1, sc. 9, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 1 |
39 | LE VALET |
Monsieur, voilà une dondon qui me paraît assez résolue ; mais il me semble qu'elle vous saboule un peu. |
Acte 1, sc. 10, LE VALET, phrase 1 |
40 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Si tu voulais un peu, pour me délasser de mes exploits guerriers... |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 1 |
41 | ISABELLE |
Ce n'a jamais été ça qui m'a tentée : j'aime mieux un homme qui me plaît que tous les trésors du inonde ; et, si vous voulez que je vous parle franchement, j'aimerais mieux votre valet que vous. |
Acte 1, sc. 10, ISABELLE, phrase 3 |
42 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Sais-tu bien, petite scélérate, que je viens de l'armée ? |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 1 |
43 | ISABELLE |
Vous voilà plaisamment fagoté, avec votre habit noir ! |
Acte 1, sc. 10, ISABELLE, phrase 2 |
44 | ISABELLE |
C'était donc vous qui portiez les billets d'enterrement des Hollandais qu'on y a tués ? |
Acte 1, sc. 10, ISABELLE, phrase 3 |
45 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Si quelqu'un en doutait, je lui ferais bien voir ce que c'est que Mathurin Croquignolet, volontaire en pied, suivant l'armée. |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 2 |
46 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Je ne saurais la quitter. |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 2 |
47 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
En vertu que c'est mon plaisir. |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 2 |
48 | CINTHIO |
C'est votre plaisir ! |
Acte 1, sc. 10, CINTHIO, phrase 1 |
49 | CINTHIO |
Croyez-moi, mon petit visage botté, ne m'échauffez pas les oreilles ; car je pourrais prendre le mien à telle chose qui vous déplairait fort. |
Acte 1, sc. 10, CINTHIO, phrase 2 |
50 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
La cause fut appelée, qui dura plus de huit heures ; mais en vertu de bonnes pièces de canon, dont nous étions porteurs, nous fîmes bien vite déguerpir l'ennemi. |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 1 |
51 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Il voulut deux ou trois fois revenir par appel ; mais il fut toujours débouté de son opposition, et condamné en tous les dépens, dommages et intérêts, et aux frais, morbleu ! |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 2 |
52 | MONSIEUR CROQUIGNOLET |
Aux frais... |
Acte 1, sc. 10, MONSIEUR CROQUIGNOLET, phrase 3 |
53 | CINTHIO |
Voilà, je vous l'avoue, un plaisant récit de combat. |
Acte 1, sc. 10, CINTHIO, phrase 1 |
54 | LE VALET |
Je vais vous raconter cela bien mieux que mon maître ; car, entre nous, c'est un dadais. |
Acte 1, sc. 10, LE VALET, phrase 1 |
55 | LE VALET |
Je ne saurais vous dire le reste, car la fumée du canon m'empêcha de le voir. |
Acte 1, sc. 10, LE VALET, phrase 11 |
56 | CINTHIO |
Mais je vous prie, monsieur le vivandier, et vous, mon petit clerc de procureur, de passer votre chemin, et de ne pas regarder derrière vous : m'en tendez-vous ? |
Acte 1, sc. 10, CINTHIO, phrase 2 |
57 | CINTHIO |
Allez, mon petit ami, je ne daigne seulement pas vous répondre ; mais si vous jetez seulement les yeux sur cette fille-là, je vous ferai mourir sous le bâton. |
Acte 1, sc. 10, CINTHIO, phrase 1 |
58 | ISABELLE |
Me connais-tu présentement ? |
Acte 2, sc. 1, ISABELLE, phrase 2 |
59 | CINTHIO |
Je vous dis encore une fois que je ne vous connais point. |
Acte 2, sc. 1, CINTHIO, phrase 1 |
60 | ARLEQUIN |
On dirait que le diable emporte la maison. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
61 | CINTHIO |
Monsieur, c'est un petit différend que j'avais avec Claudine ; je lui demandais quelque ustensile dont j'avais besoin. |
Acte 2, sc. 2, CINTHIO, phrase 3 |
62 | ARLEQUIN |
Ouais ! |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
63 | ARLEQUIN |
Je ne l'avais prise que pour servir à la cuisine ; mais je vois bien que la friponne ne s'en tient pas là. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 5 |
64 | ISABELLE |
Ce beau monsieur-là est bien plaisant d'amener des filles dans notre hôtellerie pour le servir, et emporter tous nos profits ! |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
65 | ISABELLE |
Il ne passe point de monsieur dans l'hôtellerie dont je ne puisse bien être de même la soeur, si je voulais m'en donner la peine. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 4 |
66 | ARLEQUIN |
Claudine a raison, monsieur, cela ne se fait point : quand il y a une servante dans une hôtellerie, on ne doit se servir que d'elle ; et d'ailleurs Claudine est très habile in utroque, c'est-à-dire qu'elle fait aussi bien une chambre qu'un ragoût. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
67 | CINTHIO |
Je conviens, monsieur, qu'elle sait parfaitement bien son métier de fille ; mais c'est une petite imprudente, qui sert au premier venu ce qu'elle ne devrait servir qu'à moi seul. |
Acte 2, sc. 2, CINTHIO, phrase 1 |
68 | CINTHIO |
Je me serais fort bien contenté de la poularde ; je ne suis pas si grand mangeur : mais je sais qu'on la présente à tout venant ; on l'a déjà servie sur vingt tables différentes, et je ne suis pas homme à m'accommoder du reste de toute la terre. |
Acte 2, sc. 2, CINTHIO, phrase 3 |
69 | ARLEQUIN |
Parlez, a-t-on jamais vu manger ici la même poularde deux fois ? |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
70 | ISABELLE |
Jamais personne n'y avait touché ; c'était une volaille délicate que j'avais pris soin d'élever, et que je nourrissais à la brochette avec autant de plaisir que si c'eût été moi-même ; elle faisait envie de manger à tous ceux qui la voyaient, et cependant je ne la gardais qu'à monsieur. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 3 |
71 | CINTHIO |
Bardé, lardé, cela m'est indifférent : quand les choses sont bonnes, je les trouve telles ; je ne m'y laisse point attraper. |
Acte 2, sc. 2, CINTHIO, phrase 1 |
72 | ARLEQUIN |
Allons, taisez-vous ; que je ne vous entende pas souffler ; rentrez là-dedans. |
Acte 2, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
73 | COLOMBINE |
Ce gentilhomme, appelé Cinthio, qui vous aimait, qui vous jurait un amour éternel, m'en a dit tout autant ; et sans la connaissance que vous me donnez de son infidélité, je ne sais si dans la suite il ne m'aurait pas un peu écorné le coeur. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
74 | ISABELLE |
Non, je ne croirai jamais que les hommes soient infidèles jusqu'à ce point-là. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 2 |
75 | COLOMBINE |
Je ne sais qu'un secret pour n'en être point trompée ; c'est de les tromper les premiers. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
76 | COLOMBINE |
Je n'y croirai jamais. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
77 | ISABELLE |
Il fut obligé de me quitter pour un duel, où il tua son ennemi : l'amour me fit voler sur ses pas ; je suis venue à Paris ; je me suis déguisée sous l'habit d'une servante ; et sous le nom de Claudine, je suis venue demeurer dans cette hôtellerie, où je l'ai revu avec plaisir, dans le temps que je devais l'oublier pour toujours ; mais, hélas ! |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
78 | COLOMBINE |
Il faut le devenir ; on ne fait rien en amour autrement ; et la vertu la plus nécessaire à une femme, dans le siècle où nous sommes, c'est un peu d'inconstance, assaisonnée quelquefois de perfidie. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
79 | ISABELLE |
D'où vient donc, mademoiselle, qu'avec toutes vos connaissances, vous vous êtes laissé attraper comme une novice ? |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
80 | COLOMBINE |
J'avoue que je n'en ai pas été quitte à meilleur marché que vous ; mais je ne savais pas ce que je sais, et avec le temps je me rendrai encore plus connaisseuse. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 1 |
81 | COLOMBINE |
Cinthio est venu à la traverse pour prendre parti sous mes étendards ; et, si vous ne me l'aviez fait connaître pour un déserteur de profession, je ne sais si je ne l'aurais pas enrôlé. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
82 | ISABELLE |
Et que je serais contente si, pour me venger de mon infidèle, je le pouvais haïr autant qu'il le mérite ! |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 2 |
83 | ISABELLE |
Non, non ; je ne me croirais pas assez vengée de m'en rapporter à une autre. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
84 | ISABELLE |
Je ne l'aurais jamais cru. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 2 |
85 | ISABELLE |
Quand un Français dit qu'il vous aime, il vous le dit d'une manière si tendre et si passionnée, qu'il semble que son amour doive durer pour le moins vingt ans après sa mort. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 4 |
86 | COLOMBINE |
Aujourd'hui ils portent des perruques qui leur pendent jusqu'aux genoux, demain ils en auront d'autres qui ne leur passeront pas les oreilles ; ils sont quelquefois habillés le plus simplement du monde, deux jours après il faut les chercher dans leurs dentelles et leurs rubans ; tantôt ils sont serrés dans leurs habits et empaquetés comme des momies, et quelquefois une pièce de drap ne suffit pas pour leur faire une manche d'été : enfin, tout est girouette dans un Français, depuis les pieds jusqu'à la tête. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
87 | ISABELLE |
Cela peut être vrai pour l'ajustement et la manière de s'habiller ; mais pour le coeur, je ne les crois point si sujets au changement. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
88 | COLOMBINE |
Vous avez raison ; ce sont des miroirs de fidélité. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
89 | COLOMBINE |
Voulez-vous que je vous représente un Français qui veut surprendre la tendresse d'une jeune personne ? |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
90 | COLOMBINE |
Premièrement, je vous avertis que la braise n'est pas plus chaude. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 4 |
91 | COLOMBINE |
Les dieux ont-ils jamais rien fait d'aussi parfait que vous ? |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 9 |
92 | COLOMBINE |
Là-dessus, on pleure, on laisse échapper un gros soupir, on se donne de la tête contre un coin de la cheminée : il n'en faut pas davantage ; voilà une femme dans la nasse. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 14 |
93 | ISABELLE |
Mais vraiment, je le crois bien ; un homme qui s'explique de la sorte est fort aimable. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
94 | ISABELLE |
Je sens que j'ai le coeur français. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 4 |
95 | COLOMBINE |
Voilà qui est le plus joli du monde ; mais regardons le revers de la médaille. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 1 |
96 | COLOMBINE |
Je m'en vais vous faire voir un Français sur son retour de tendresse, c'est-à-dire huit jours après la déclaration. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
97 | COLOMBINE |
Mais, madame, cela ne peut pas toujours durer. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 6 |
98 | COLOMBINE |
Madame, je le croyais. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 8 |
99 | COLOMBINE |
Voilà mon Français parti. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 13 |
100 | ISABELLE |
Mais vraiment, mademoiselle, si cela est comme vous voulez me le faire entendre, un Français pour une femme n'est pas une meilleure pratique qu'un Italien. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
101 | ARLEQUIN |
Viens çà, Pierrot ; je vais à une grande expédition ; je te laisse maître en ma place : prends bien garde à la maison, et surtout qu'il ne se passe rien autour de nos filles. |
Acte 2, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
102 | PIERROT |
Mordi, laissez-moi faire ; si elles me trompent, elles seront bien fines. |
Acte 2, sc. 4, PIERROT, phrase 2 |
103 | PIERROT |
L'honneur est un joyau ; mais un joyau qui se gâte quand on le laisse exposé à l'air. |
Acte 2, sc. 6, PIERROT, phrase 2 |
104 | PIERROT |
Je suis à votre égard ce que la bride est à un cheval, un bâton à un aveugle, un gouvernail à un vaisseau : je suis la bride, et vous êtes le cheval ; je suis le bâton, vous êtes l'aveugle ; vous êtes le vaisseau, et moi le gouvernail : mais un gouvernail avec lequel j'empêcherai que vous n'alliez donner contre les rochers des garçons ; car ce monde est une mer, et les vents soufflent dans cette eau qui bouillonne... ce qui fait que la raison dans... cette mer... |
Acte 2, sc. 6, PIERROT, phrase 1 |
105 | PIERROT |
Que la raison, dis-je, la... |
Acte 2, sc. 6, PIERROT, phrase 1 |
106 | PIERROT |
Enfin, Arlequin m'a laissé dans la maison pour vous garder. |
Acte 2, sc. 6, PIERROT, phrase 2 |
107 | PIERROT |
Une petite carogne me pria de lui donner un baiser. |
Acte 2, sc. 6, PIERROT, phrase 3 |
108 | PIERROT |
Moi, il ne faut pas me le dire deux fois : 0je ne fus ni fou ni étourdi ; je m'approchai ; elle me donna un grand soufflet : depuis ce temps-là, j'ai bien juré que je n'en baiserais plus. |
Acte 2, sc. 6, PIERROT, phrase 5 |
109 | PIERROT |
Allons, point tant de raisonnements ; rentrez, et marchez devant moi. |
Acte 2, sc. 6, PIERROT, phrase 2 |
110 | PASQUARIEL |
Vous n'avez qu'à dire, mon capitaine ; je fais d'abord main basse. |
Acte 3, sc. 1, PASQUARIEL, phrase 1 |
111 | PASQUARIEL |
Il ne faut pas laisser refroidir cette ardeur-là : allons chercher Cinthio. |
Acte 3, sc. 1, PASQUARIEL, phrase 4 |
112 | CINTHIO |
Car vous me paraissez bien échauffé. |
Acte 3, sc. 2, CINTHIO, phrase 2 |
113 | ARLEQUIN |
Je voudrais le tenir pour cent pistoles. |
Acte 3, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
114 | ARLEQUIN |
Par ma foi, j'en suis bien aise. |
Acte 3, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
115 | ARLEQUIN |
Parbleu, nous verrons : vous la prendrez, quand je devrais vous la faire avaler dans une médecine. |
Acte 3, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
116 | ARLEQUIN |
Laissez-moi faire seulement. |
Acte 3, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
117 | CINTHIO |
Je me moque de vos menaces ; et pour vous faire voir que je ne vous crains, ni vous ni vos spadassins, je vais vous attendre dans cette hôtellerie-là. |
Acte 3, sc. 2, CINTHIO, phrase 1 |
118 | LE HOLLANDAIS |
Moi demandre excuse à monsir, si ne parlir pas bon français ; mais mon pensir l'être beaucoup plus meilleur que mon parlemente. |
Acte 3, sc. 4, LE HOLLANDAIS, phrase 1 |
119 | LE HOLLANDAIS |
Moi l'être un gentilhomme hollandais de Hollande, qui vient dans sti ville pour affaire de grand importement. |
Acte 3, sc. 4, LE HOLLANDAIS, phrase 1 |
120 | ARLEQUIN |
Vous verrez que c'est un de ces sots qui se sont laissé prendre. |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
121 | LE HOLLANDAIS |
Moi avoir toujours fait mon service sur la mer, et j'ai commandir un vaisseau de guerre des États dans le combat naval. |
Acte 3, sc. 4, LE HOLLANDAIS, phrase 1 |
122 | LE HOLLANDAIS |
Moi venir expressément de mon pays, de la part des États, pour demandir à la cour qu'on me rendre mon vaisseau, que sti tiaple de Français avoir fait griller comme du poudin. |
Acte 3, sc. 4, LE HOLLANDAIS, phrase 1 |
123 | ARLEQUIN |
Vous avez raison ; voilà de méchants diables que ces Français ! |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 2 |
124 | ARLEQUIN |
S'il fallait, à la cour, que l'on rendît à vos confrères les Hollandais tous les membres que les Français leur ont emportés cette année, il n'y aurait plus ni bras ni jambes en France. |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 2 |
125 | LE HOLLANDAIS |
Mais, monsir, comment faire pour servir ? |
Acte 3, sc. 4, LE HOLLANDAIS, phrase 1 |
126 | LE HOLLANDAIS |
Moi, n'avoir plus ni jambe, ni vaisseau. |
Acte 3, sc. 4, LE HOLLANDAIS, phrase 2 |
127 | ARLEQUIN |
À ce que je vois, monsieur le Hollandais, vous avez été un peu démâté, hé, hé, lié... |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 2 |
128 | ARLEQUIN |
Allons, dépêchons-nous vite ; tire ton écritoire, ferme la porte, chasse les chiens, prends une chaise, mouche ton nez, laisse de la marge, écris gros. |
Acte 3, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
129 | PIERROT |
Monsieur, faisons vite, s'il vous plaît ; j'ai un cours de ventre, comme vous savez, qui ne me permet pas d'être longtemps en place. |
Acte 3, sc. 5, PIERROT, phrase 1 |
130 | PIERROT |
Je le connais ; c'est un fripon. |
Acte 3, sc. 5, PIERROT, phrase 1 |
131 | ARLEQUIN |
Songe à ce que tu fais, animal ! |
Acte 3, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
132 | ARLEQUIN |
Connaissez-vous cette soi-disant fille-là ? |
Acte 3, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 3 |
133 | ARLEQUIN |
Et vous, la belle aux yeux escarbillards, connaissez-vous ce pèlerin-ci ? |
Acte 3, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
134 | ISABELLE |
Je ne le connais que trop ; c'est un ingrat qui m'a trompée avec une promesse de mariage. |
Acte 3, sc. 5, ISABELLE, phrase 2 |
135 | ARLEQUIN |
Si toutes les filles d'aujourd'hui avoient autant de maris que de promesses de mariage, elles en auraient assez pour en changer par saison. |
Acte 3, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
136 | ARLEQUIN |
Mais cela est-il bien vrai ? |
Acte 3, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
137 | PIERROT |
Moi, monsieur, vous savez bien que je n'ai jamais appris qu'à écrire. |
Acte 3, sc. 6, PIERROT, phrase 1 |
138 | ARLEQUIN |
Mon petit compagnon, vous voulez faire le plaisant ! |
Acte 3, sc. 6, ARLEQUIN, phrase 2 |
139 | CINTHIO |
J'avoue ma faute ; mais, monsieur le Commissaire, il faut pardonner à l'amour. |
Acte 3, sc. 6, CINTHIO, phrase 1 |
140 | CINTHIO |
Mais, monsieur le Commissaire, un peu de quartier ; je suis prêt à l'épouser. |
Acte 3, sc. 6, CINTHIO, phrase 1 |
141 | PIERROT |
Il a raison ; il vaut encore mieux être marié que pendu. |
Acte 3, sc. 6, PIERROT, phrase 1 |
142 | ISABELLE |
Je devrais vous haïr, et je sens que je ne le puis. |
Acte 3, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
143 |
LE CHOEUR |
Suivons, suivons l'amour ; laissons-nous enflammer. |
Acte 3, sc. 7, v. 1 |
144 |
MEZZETIN |
Car, dans sa saison, |
Acte 3, sc. 7, v. 7 |
145 |
LE CHOEUR |
Suivons, suivons l'amour ; laissons-nous enflammer. |
Acte 3, sc. 7, v. 10 |
146 |
LE CHOEUR |
Suivons, suivons l'amour ; laissons-nous enflammer. |
Acte 3, sc. 7, v. 18 |
147 |
ARLEQUIN, MEZZETIN, PASQUARIEL |
Mais l'on n'est pas de bois, |
Acte 3, sc. 7, v. 23 |
148 |
LE CHOEUR |
Suivons, suivons l'amour ; laissons-nous enflammer. |
Acte 3, sc. 7, v. 26 |