n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | ARLEQUIN |
Les chemins sont diaboliques ; je croyais que je ne me tirerais jamais des ornières. |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
2 | ARLEQUIN |
Mais je crois que voilà ma femme qui arrive ! |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
3 | ARLEQUIN |
J'espérais que Neptune lui ferait boire rasade. |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 5 |
4 | ARLEQUIN |
Tu n'avais que faire de te donner tant de peine. |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
5 | ARLEQUIN |
Les méchantes femmes sont de liège, et ne vont jamais à fond. |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
6 | ARLEQUIN |
Cela a été un peu chaud ; mais est-ce qu'on vous a pris pour du train dans notre quartier ? |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
7 | COLOMBINE |
Non pas tout à fait ; mais on a jeté nos meubles par la fenêtre. |
Acte 1, sc. 1, COLOMBINE, phrase 1 |
8 | ARLEQUIN |
Mais rien ne peut m'arrêter quand la gloire m'appelle. |
Acte 1, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
9 | AMPHION |
Que cela ne vous arrive plus ; car je vous ferais chanter sur un diable de ton. |
Acte 1, sc. 1, AMPHION, phrase 2 |
10 | COLOMBINE |
Si tu voulais me laisser faire, je ferais de bonnes connaissances, et nous n'en serions pas plus mal. |
Acte 1, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
11 | COLOMBINE |
Autrefois, quand tu étais absent, je ne manquais de rien. |
Acte 1, sc. 2, COLOMBINE, phrase 2 |
12 | COLOMBINE |
Je compose une huile, que j'appelle élixir de patience, dont une goutte, appliquée sur le front d'un mari, le délivre pour jamais du mal de tête. |
Acte 1, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
13 | ARLEQUIN |
Mais je crois que tu gagnerais bien davantage si ton secret le délivrait de sa femme. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
14 | ARLEQUIN |
Mais peux-tu faire assez de cette poudre-là ? |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
15 | ARLEQUIN |
Qu'un homme ait une colique enragée, en un moment je la lui fais passer ; je le couche par terre, je fais chauffer une meule de moulin, et je la lui applique sur l'estomac : n'ayez pas peur qu'il ait jamais la colique. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
16 | ARLEQUIN |
Le malade meurt ordinairement ; mais s'il ne mourait pas, ce serait le plus beau secret du monde. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
17 | ARLEQUIN |
Tu sais bien que, quand je joue de ma lyre, je fais tout venir à moi. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
18 | COLOMBINE |
Fais-toi plutôt maître à chanter ; on te donnera deux louis d'or par mois, et tu trouveras peut-être quelque écolière à qui tu ne déplairas pas ; car voilà la grippe des femmes d'aujourd'hui. |
Acte 1, sc. 2, COLOMBINE, phrase 4 |
19 | COLOMBINE |
Je te dis qu'il n'y a pas une plus jolie vacation au monde ; on est de tous les bons repas ; jamais de promenades sans le maître à chanter : on se donne de petits airs de familiarité avec l'écolière ; on lui prend la main pour lui faire battre la mesure : le mari passe tout sur la foi de la musique, et il ne se doute pas, bien souvent, de la partie qu'on fait chanter à sa femme. |
Acte 1, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
20 | ARLEQUIN |
'Voilà de jolis profits ; mais aussi on a bien de la peine : c'est un rude métier : il faut quelquefois chanter quand on a envie de boire. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
21 | ARLEQUIN |
Mais n'importe, voilà qui est fait ; quand l'argent me manquera, je me jette dans la musique. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
22 | ARLEQUIN |
Adieu ; je m'en vais chercher Orphée ; il n'a qu'à se bien tenir ; je lui ferai manger son violon jusqu'au manche. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
23 | COLOMBINE |
Et moi, je vais travailler à ma poudre de bonne réputation. |
Acte 1, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
24 | COLOMBINE |
Pour les cacher à cette âme damnée de Jupiter, qui nous en a tué déjà deux, j'en ai fait un ballot, que j'ai porté à la douane ; et je vais voir s'il est arrivé, pour en payer les droits. |
Acte 1, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
25 | ARLEQUIN |
C'est l'amour qui en a été le tapissier ; et cela est si vrai que le mérite... votre mine, d'un côté... mais d'ailleurs. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
26 | ARLEQUIN |
Car vous me paraissez bien petite aujourd'hui. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 4 |
27 | ARLEQUIN |
Je vous reconnais à vos flamboyantes prunelles. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
28 | ARLEQUIN |
Si nous nous marions ensemble, jamais nos enfants n'entreront dans le régiment des gardes. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
29 | ARLEQUIN |
Que je serais heureux si je pouvais être le tailleur fortuné qui prendra la mesure d'une si aimable personne ! |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
30 | ARLEQUIN |
Mais je crains bien que les ciseaux de mon amour... |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
31 | ARLEQUIN |
Allons, la belle, dites la vérité ; n'est-il pas vrai que vous serez bien aise d'être ma moitié ? |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 3 |
32 | ISABELLE |
Ce sont de plaisantes marmousettes ! |
Acte 1, sc. 3, ISABELLE, phrase 2 |
33 | ARLEQUIN |
J'ai le derrière un peu gros, tirant même sur le porteur de chaise ; mais mon médecin m'a promis qu'il me ferait en aller cela ; il m'a ordonné de prendre du petit-lait. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
34 | ARLEQUIN |
Mais laissons cela, et parlons du plaisir que nous aurons. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
35 | ARLEQUIN |
Je suis doux, pacifique, aisé à vivre, l'humeur satinée, veloutée : j'ai vécu six ans avec ma première femme, sans avoir le moindre petit démêlé. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
36 | ARLEQUIN |
Une fois seulement, après avoir pris du tabac, je voulais éternuer, elle me fit manquer mon coup ; de dépit, je pris un chandelier, je lui cassai la tête, et elle mourut un quart_d_heure après. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
37 | ARLEQUIN |
Voilà le seul différend que nous ayons jamais eu ensemble, et qui ne dura pas longtemps, comme vous voyez. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
38 | ISABELLE |
Je n'ai jamais ouï parler de ces officiers-là. |
Acte 1, sc. 3, ISABELLE, phrase 2 |
39 | ARLEQUIN |
Tous ses confrères les médecins (car il avait pris ses licences dans leur école) disaient qu'il n'y avait jamais eu un homme aussi adroit, et qu'on ne voyait point de besogne faite comme la sienne : aussi l'avaient-ils fait recteur de la Faculté. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
40 | ARLEQUIN |
Je m'y sentais assez d'inclination ; mais vous savez qu'il faut qu'un gentilhomme voie le pays. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
41 | ARLEQUIN |
J'ai couru par toutes les sept parties du monde, et me voilà enfin à vos pieds, ma divine princesse, le coeur en braise, pour vous dire que je me pendrai assurément, si vous n'êtes unie avec moi par le lien conjugal. |
Acte 1, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
42 | ARLEQUIN |
Je le suis aussi ; mais il n'y a rien de si aisé que d'être veuf ; cinq sous de mort aux rats en font l'affaire. |
Acte 1, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 4 |
43 | ARLEQUIN |
Je vous ai déjà dit que c'était une carogne que je hais comme le diable. |
Acte 1, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 2 |
44 | ARLEQUIN |
Je voudrais qu'elle fût pendue. |
Acte 1, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 3 |
45 | ARLEQUIN |
Ne vois-tu pas bien que je disais cela pour rire ? |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
46 | COLOMBINE |
Je ne saurais parler, er, er, er. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 3 |
47 | COLOMBINE |
Non, je ne lui pardonnerai jamais. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
48 | ARLEQUIN |
Monsieur ou madame, car je ne sais si vous êtes mâle ou femelle, je ne vous vois que par derrière... |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 2 |
49 | ARLEQUIN |
Je n'y tâchais pas. |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
50 | L AUTEUR |
Je me promenais sur les bords du Cocyte, pour travailler plus en repos à ma harangue, et tu viens te jeter au travers de mes conceptions ! |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
51 | L AUTEUR |
Je sais bien que la plupart des académiciens, là-haut, ne se donnent pas cette peine-là, et que, pourvu qu'ils la sachent lire, on les reçoit tout d'une voix ; mais ce n'est pas de même ici ; et il ne suffit pas de savoir faire l'anatomie d'un mot, pour être l'interprète des mystères de notre diabolique Académie. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
52 | L AUTEUR |
Que j'en étais là-haut ! |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
53 | L AUTEUR |
Que j'en étais ! |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 2 |
54 | L AUTEUR |
Est-ce qu'on me recevrait ici, si j'en avais été ? |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 3 |
55 | L AUTEUR |
Il n'y eut jamais un meilleur naturel que le mien ; je rendais une comédie aussi facilement qu'un autre rend un lavement. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 2 |
56 | L AUTEUR |
C'est moi qui ai enrichi les comédiens français ; et il n'y avait point d'hiver que je ne leur donnasse sept ou huit pièces, tant sérieuses que comiques. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 3 |
57 | L AUTEUR |
Jamais qu'une fois ; mais aussi tout Paris venait se crever à la première représentation ; car personne ne voulait attendre la seconde, de peur de ne la point voir. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
58 | ARLEQUIN |
J'aurais cru que c'eût été là le moyen d'envoyer les comédiens à l'hôpital. |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
59 | L AUTEUR |
Ils ont raison, au bout du compte ; car, comme les bonnes choses aujourd'hui n'ont point de cours, pour peu qu'une méchante pièce puisse être représentée une fois, voilà les comédiens riches. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 4 |
60 | L AUTEUR |
De plus, je n'ai jamais voulu ôter au public l'usage récréatif des sifflets. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 2 |
61 | ARLEQUIN |
Et moi je voudrais que les sifflets fussent au diable. |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
62 | L AUTEUR |
Je m'étais, de mon vivant, abonné avec un marchand de sifflets, qui était, dans son métier, le premier homme du monde. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
63 | L AUTEUR |
Il en faisait pour la prose, pour les vers, pour les Français, pour les Italiens ; mais, ma foi, où il triomphait, c'était pour l'Opéra. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
64 | L AUTEUR |
Pour le mettre en crédit, j'avais fait un opéra, moi, qu'on allait jouer quand je mourus. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 2 |
65 | L AUTEUR |
Ce devait être la plus belle chose qu'on eût jamais vue sur le théâtre. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 3 |
66 | L AUTEUR |
Je ne l'avais pas pris de la métamorphose comme ces chardons du Parnasse ; fi ! |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 4 |
67 | L AUTEUR |
Cela sent le collège : je l'avais tiré tout entier de l'histoire de France ; il portait pour titre : les Aventures du Pont-Neuf. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 5 |
68 | ARLEQUIN |
Voilà un auteur échappé des Petites-Maisons des enfers. |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
69 | ARLEQUIN |
Et en français, la folie. |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
70 | L AUTEUR |
Mais vous me faites perdre bien du temps. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
71 | ARLEQUIN |
Je veux apprendre le chemin des enfers, et je vais y chercher ma femme. |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
72 | ARLEQUIN |
Le diable m'emporte si je ne vais la chercher. |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
73 | ARLEQUIN |
Avant que d'aller plus avant, je voudrais bien savoir une chose de vous ; car on dit que l'on est si savant quand on est mort ! |
Acte 1, sc. 7, ARLEQUIN, phrase 1 |
74 | L AUTEUR |
Oui-da, cela est bien aisé. |
Acte 1, sc. 7, L AUTEUR, phrase 1 |
75 | PLUTON |
C'est une chose étonnante, phlégétontique assemblée, que de voir l'affluence d'âmes qui tombent journellement par vos soins dans mon royaume : il faut désormais refuser l'entrée aux survenants, ou faire bâtir des appartements nouveaux ; et, pour cela, je crois qu'il sera bon de lever un droit sur le bois et le charbon qui se brûlent ici-bas : voilà le sujet pour lequel je vous assemble. |
Acte 1, sc. 8, PLUTON, phrase 1 |
76 | PROSERPINE |
Il ne faut plus recevoir de gens de robe ; l'enfer est déjà assez lugubre ; et surtout, point de greffiers, car ces gens-là mettent l'enfer en mauvais prédicament. |
Acte 1, sc. 8, PROSERPINE, phrase 1 |
77 | PLUTON |
Oui ; mais vous ne savez pas que, moi qui suis Pluton, je n'ai pas plus de droit en enfer que ces messieurs-là. |
Acte 1, sc. 8, PLUTON, phrase 1 |
78 | PLUTON |
Je suis si soûl des gens de chicane, que dernièrement je fis une querelle d'Allemand à un diable de qualité, qui revenait de Paris ; et je lui fis fermer la porte, parce qu'il avait hanté mauvaise compagnie là-haut, et qu'il sortait du corps d'un procureur. |
Acte 1, sc. 8, PLUTON, phrase 3 |
79 | PROSERPINE |
Vous avez eu raison ; ce serait le moyen de gâter bient8t tout ici. |
Acte 1, sc. 8, PROSERPINE, phrase 1 |
80 | PLUTON |
Voilà ce que je craignais ! |
Acte 1, sc. 9, PLUTON, phrase 2 |
81 | PLUTON |
Et pourquoi les laisse-t-on passer ? |
Acte 1, sc. 9, PLUTON, phrase 3 |
82 | PROSERPINE |
Il y a longtemps que je suis en ce pays-ci, mais je n'ai point encore vu une pareille ambassade. |
Acte 1, sc. 9, PROSERPINE, phrase 1 |
83 | ARLEQUIN |
S'il ne tient qu'à une chanson pour avoir sa femme, je vais en dire une nouvelle. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 1 |
84 | ISABELLE |
Pour moi, je ne suis point de celles qui regardent la séparation d'avec un mari comme la porte de leur félicité ; et j'avoue franchement que je suis d'assez mauvais goût pour trouver qu'il n'y a point de bonheur égal à celui de vivre avec un époux que l'on aime et dont on est tendrement aimé. |
Acte 1, sc. 10, ISABELLE, phrase 1 |
85 | ISABELLE |
Je sais que je ne suis pas du goût d'aujourd'hui, et que pour être présentement femme du bel air, il ne faut prendre un mari que comme un surtout de bienséance, et un paravent de réputation ; mais j'aime mieux n'être pas tout à fait à la mode, et être un peu plus dans la route de mon devoir. |
Acte 1, sc. 10, ISABELLE, phrase 1 |
86 | CARON |
Oui ; mais ils en appellent devant vous. |
Acte 1, sc. 10, CARON, phrase 1 |
87 | COLOMBINE |
Les femmes d'aujourd'hui sont si malheureuses, et l'empire des maris si absolu, que je ne m'étonne plus qu'il y ait tant de filles à marier, et qui regardent le mariage comme l'écueil de leurs plaisirs et le tombeau de leur liberté. |
Acte 1, sc. 10, COLOMBINE, phrase 1 |
88 |
ARLEQUIN |
Vous savez la raison pourquoi. |
Acte 1, sc. 10, v. 8 |
89 | COLOMBINE |
Pour moi, je vous déclare que, si heureusement mon mari était mort le premier, j'aurais crié ; je me serais couverte, jusqu'au bout des ongles, d'un deuil où le coeur n'aurait pas eu grande part ; mais loin de le venir trouver aux enfers, je me serais bien donné de garde de le chercher. |
Acte 1, sc. 10, COLOMBINE, phrase 1 |
90 | ARLEQUIN |
Ma petite femme, je n'ai jamais douté de votre affection. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 2 |
91 | COLOMBINE |
Ainsi, puisqu'il vient me chercher de si loin : c'est une marque qu'il ne saurait se passer de moi ; mais il ne m'aura que par le bon bout : je prétends avoir des conditions si avantageuses, qu'on ne puisse pas me reprocher d'avoir gâté le métier... |
Acte 1, sc. 10, COLOMBINE, phrase 1 |
92 | ARLEQUIN |
Si vous l'aviez une semaine, je courrais grand risque la suivante de ne pas entrer en exercice. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 1 |
93 | ARLEQUIN |
On n'est jamais bien servi par ces vieilles-là. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 2 |
94 | ARLEQUIN |
Il faut donc que vous retranchiez aussi les grands laquais. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 3 |
95 | ARLEQUIN |
Je sais bien qu'il y a partout assez de gens qui se mêlent de ces emplois-là. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 2 |
96 | ARLEQUIN |
Puisque je ne profite pas de votre mort, je prétends que vous me rendiez les frais du deuil et de l'enterrement que j'ai payés au crieur. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 4 |
97 | PLUTON |
Cela est juste ; mais il n'en coûte pas grand'chose gour faire enterrer une petite femme. |
Acte 1, sc. 10, PLUTON, phrase 1 |
98 | ARLEQUIN |
Je prétends à l'avenir que vous baissiez votre rayon d'un grand demi-pied au moins. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 1 |
99 | COLOMBINE |
Je me ferais plutôt couper la tête. |
Acte 1, sc. 10, COLOMBINE, phrase 2 |
100 | PROSERPINE |
Je le crois bien ; je m'en contenterais bien, moi qui suis Proserpine. |
Acte 1, sc. 10, PROSERPINE, phrase 2 |
101 | ARLEQUIN |
Je veux que vous soyez beaucoup plus sage que par le passé, et que vous promettiez de n'aimer désormais que moi. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 1 |
102 | ARLEQUIN |
Je veux que les enfants que j'aurai dans ln suite (car il faut recommencer sur nouveaux frais) soient élevés à ma fantaisie, et j'en disposerai comme de chose à moi appartenante. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 1 |
103 | ARLEQUIN |
Vous ne savez pas tout le manège de là-haut, monsieur Pluton : il y a tant de pères qui n'ont jamais eu d'enfants ! |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 2 |
104 | PLUTON |
Après avoir entendu les raisons des uns et des autres, pour vous défrayer des frais de votre voyage, moi Pluton, prince des ténèbres, souverain du Styx et du Phlégéton, gouverneur des pays-bas, président du sabbat, et correcteur né des arts, métiers et professions, je vous permets non seulement d'emmener chacun votre femme, mais toutes celles qui sont en enfer, sans même en excepter Proserpine. |
Acte 1, sc. 10, PLUTON, phrase 1 |
105 | ARLEQUIN |
Pour moi, je n'en ai que trop de celle-ci ; mais il y a bien des gens qui ne demanderont pas mieux que de troquer avec vous. |
Acte 1, sc. 10, ARLEQUIN, phrase 1 |