CASSANDRE ASTROLOGUE

ou LE PRÉJUGÉ DE LA SYMPATHIE

COMÉDIE-PARADE, EN UN ACTE ET EN VAUDEVILLE.

Représentée pour la première fois, à Brunoy, devant MONSIEUR, frère du Roi, le jeudi 23 novembre 1780, et à Paris, le Mardi 5 décembre suivant, par les Comédiens Italiens Ordinaires de Sa Majesté.

M. DCC. LXXX. Avec Approbation et Permission.

À PARIS, Chez VENTE, Libraire des Menus Plaisirs du Roi, rue des Anglais, près celle des Noyers.

De l'Imprimerie de CHARDON, rue Galande.


Texte établi par Paul FIEVRE, janvier 2019.

Publié par Paul FIEVRE, février 2019.

© Théâtre classique - Version du texte du 28/02/2024 à 23:49:29.


PERSONNAGES, ACTEURS.

CASSANDRE, Tuteur d'Isabelle, et Astrologue, M. Rosiere.

ISABELLE, Pupille de Cassandre, Mlle Lescots.

LÉANDRE, amant d'Isabelle, M. Michu.

PIERROT, valet de Cassandre, M. Menier.

COLOMBINE, voisine et amie d'Isabelle, Madame Billioni,

La Scène est dans la maison de Cassandre.


CASSANDRE ASTROLOGUE

Le Théâtre représente un salon et un cabinet sur le devant de la scène, dispose de façon à laisser voir au public ce qui s'y passe.

SCÈNE PREMIÈRE.
Pierrot et Colombine.

PIERROT.

AIR : Pierrot dit à Magdeleine.

La voisine

Colombine

Aurait-elle du souci ?

COLOMBINE.

De crainte,

5   À parler sans feinte,

Pierrot, j'ai le coeur transi.

Ta Maitresse

À mon adresse

S'en rapporta ce matin ;

10   Loin de remettre

Sa lettre ,

Je l'ai perdue en chemin.

PIERROT.

AIR : Je ne suis plus dans l'ignorance.

Si bien donc que le beau Léandre

Manque un rendez-vous précieux ;

15   Car, tandis que Saturne aux Cieux

Fixe les yeux

Du vieux

Cassandre,

Vénus l'attendait en ces lieux.

COLOMBINE.

AIR : D'un mouvement de curiosité.

20   Léandre ici n'en doit pas moins se rendre ;

De vive-voix je l'ai sollicité :

J'avais, Pierrot, comme tu peux comprendre,

Lu ce billet presque décacheté.

Femme en ce cas ne saurait se défendre

25   D'un mouvement de curiosité.

PIERROT.

AIR : Babet, que t'es gentille !

Me voilà rassuré

Sur les feux d'Isabelle ;

Mais, tiens, c'est à mon gré,

S'occuper assez d'elle.

COLOMBINE.

30   Je te vois venir,

Veux-tu bien finir ? .

Trêve à la bagatelle.

PIERROT.

Tandis que mon maître est absent,

Profitons aussi du moment,

35   Pour nous jurer conjointement

Une ardeur éternelle.

COLOMBINE.

AIR : Jardinier, ne vois-tu pas ?

Zéphir leste et complaisant

Qui voles près des Belles,

Souviens-toi qu'en m'épousant

40   L'Hymen te rogne à présent

Les ailes.

COLOMBINE et PIERROT.

AIR : Tandis que tout sommeille ; (de l'AmantJaloux)

Oh ! Vous, oiseaux fidèles,

Qui sans aucun détour

Roucoulez nuit et jour,

45   Vigilants sentinelles,

Au bord des toits de ce séjour ;

Petites Tourterelles,

On vous prenait jusqu'à ce jour

Pour le symbole de l'Amour ;

50   Vous nous verrez : à votre tour

Vous aurez des modèles.

SCÈNE II.
Léandre, Pierrot et Colombine.

LÉANDRE.

AIR : C'est ici que Rose respire.

Est-ce ici chez Monsieur Cassandre ?

Il embrasse Colombine qu'il prend pour Isabelle.

C'est vous ? Moments délicieux !

PIERROT, avec jalousie.

Quel transport !

LÉANDRE.

55   J'ai pu me méprendre ;

Que fait Colombine en ces lieux ?

PIERROT.

Sans rabattre

COLOMBINE.

Sans rabattre

COLOMBINE et PIERROT.

Rien de nos feux,

60   Nous serons quatre

bis.

Au lieu d'être deux.

LÉANDRE.

AIR : Dans nos hameaux.

Jusques à quand la Beauté que j'adore

Tardera-t-elle à se montrer ici ?

PIERROT.

À sa parure elle s'occupe encore,

65   Et va bientôt bannir votre souci.

LÉANDRE.

Quand verrons-nous une amante inquiète,

Comme l'Amant qui lui fait les yeux doux,

Voler le temps qu'on perd à la toilette,

Pour allonger celui du rendez-vous ?

AIR : Dans ma cabane obscure.

70   Dis à mon Isabelle

Que je prétends la voir ;

L'ornement d'une Belle,

Est de n'en point avoir.

Quand on a sa figure,

75   A-t-on besoin de fard ?

C'est tricher la Nature

Que d'emprunter à l'art.

COLOMBINE.

AIR : Oh ! Mahomet, ton Paradis des femmes.

De ce délai qui cause vos alarmes,

Devriez-vous, Monsieur, être étonné ?

80   Contre vous tous nous employons nos charmes,

Comme un poltron au combat entraîné ;

Si fort qu'il soit dans le métier des armes,

Il est plus sûr quand il est plastronné.

LÉANDRE.

AIR : D'Isabelle et Gertrude.

Isabelle.

SCÈNE III.
Isabelle, coiffée ä l'enfant et habillée à la lévite, Léandre, Pierrot, Colombine.

ISABELLE.

85   Qui m'appelle ?...

LÉANDRE.

AIR : Ah ! vous dirai-je, maman ?

Quand le fer, cherche l'aimant,

L'aimant semble également

Courir afin de l'atteindre ; .

Vous deviez donc, pour me joindre,

90   Vous donner obligeamment

Un peu plus de mouvement.

ISABELLE.

AIR : Sans un petit brin d'amour.

Sans un petit brin d'atour,

Fut-elle belle comme le jour,

Sans un petit brin d'atour ?

95   Donne-t-on de l'amour ?

COLOMBINE.

Reconnaissez dans sa simple coiffure

Celle d'un Dieu toujours enfant.

PIERROT.

Voyez plus bas flotter cette ceinture,

C'est de Vénus un ornement.

ISABELLE, COLOMBINE et PIERROT.

100   Sans un petit brin d'atour,

Fût-on , etc.

LÉANDRE.

AIR : La béquille du p7re Barnaba.

À Cassandre, entre nous,

Par-là vous pouvez plaire ;

Aussi, j'en suis jaloux ,

105   Quand je vous considère.

Je crains que ce vieux drille,  [ 1 Drille : Aujourd'hui et familièrement. Un vieux drille, un soldat qui a vieilli dans le service ; et, figurément, un homme qui a vieilli dans la ruse, dans les mauvaises affaires, dans le libertinage. [L]]

Pour être votre époux ,

Oubliant sa béquille,

Ne vole à vos genoux.

ISABELLE.

AIR : L'Amour, la nuit et le jour.

110   Vraiment il a conçu

Cet espoir téméraire,

Mais il n'a jamais su

Trouver le temps de faire

L'amour,

115   La nuit ni le jour.

PIERROT.

AIR : Charmante Pastourelle.

Hélas ! Sans cesse il monte

Dans son maudit donjon ;

Des étoiles qu'il compte,

Il me dit chaque nom ;

120   Mais, quand par la fenêtre :

Mon oeil veut voyager,

Je ne puis reconnaître

Que celle du Berger.

COLOMBINE, montrant un grand Télescope.

Second Couplet.

C'est avec, ces lunettes

125   Qu'il prétend l'enseigner ?

LÉANDRE.

Eh ! Quoi, sont-elles faites

Exprès pour éloigner ?

Tourne-les donc, méchante,

Ou je vais me fâcher ;

130   Quand le spectacle enchante,

On doit le rapprocher.

ISABELLE.

Troisième Couplet.

Le matin il s'attache,

Aussitôt son réveil,

à trouver quelque tache

135   Sur le front du Soleil.

LÉANDRE.

S'il dirigeait son verre

Sur vos divins appas,

Je gagerais, ma Chère,

Qu'il n'en trouverait pas.

PIERROT.

AIR : De l'Horoscope accompli.

140   Quand à travers ses télescopes

Il a regardé bien longtemps ;

Pour tirer plusieurs horoscopes,

Il met à profit les instants.

Il en a même de sa plume,

145   Écrit un énorme volume,

Que ce réduit mystérieux

Dérobe à tous les curieux.

LÉANDRE.

AIR : La bonne aventure au gué.

Il ne revient que demain,

Forçons la serrure.

PIERROT.

150   J'ai fait en un tour de main

Sauter la ferrure.

LÉANDRE.

Trouves-tu ces papiers ?

PIERROT.

Oui.

LÉANDRE.

Cherche avant celle d'autrui,

Sa bonne aventure

155   À lui,

Sa bonne aventure.

PIERROT.

AIR : Lise demande son portrait.

Le début en est curieux ,

Et c'est pure sornette ;

Nous naissons, dit-il, deux à deux,

160   Sous la même planète.

LÉANDRE.

Contre ce système attrayant

Ne fais pas de sortie ;

Car nous devons, en les voyant,

Croire à la sympathie.

COLOMBINE.

Même air.

165   Je vois en tête du tableau,

Certain homme d'affaire ;

Et sous le même numéro,

La danseuse Glycère.  [ 2 Glycère : prénom d'une courtisane de'Athènes au IVème sicèle avant JC.]

À son étoile il est lié,

170   Tellement pour la vie,

Qu'un jour il lèvera le pied,

Le tout par sympathie.

Même air.

Par ordre, on a placé sous lui

Un Gascon parasite,

175   Dont l'Astre est soumis à celui

Du richard qui l'invite.

À la diète, quand ce dernier

Est mis pour maladie,

Le Gascon jeûne en son grenier,

180   Le tout par sympathie.

PIERROT.

AIR : De Joconde.

Par son nom chacun est placé »

Si je puis bien comprendre

LÉANDRE.

Cherche donc à la lettre C

L'article de Cassandre.

PIERROT.

185   Dans mon petit particulier,

Permettez-moi de rire,

D'un horoscope singulier,

Que je m'en vais vous dire.

AIR : Du pas redoublé de l'Infanterie.

C'est celui d'un célèbre auteur

190   De l'Opéra-Comique ,

Qui doublé d'un compositeur,

Fameux par sa musique,

Ne craint jamais de succomber,

Quand ce dernier sait plaire ;

195   Mais qui s'il venait à tomber,

Serait bientôt par terre.

LÉANDRE.

AIR : Chantons les matines de Cythère.

Encore un coup laisseras-tu, traître,

Tous ces inconnus mis deux à deux ?

Passe à l'horoscope de ton maître.

PIERROT.

200   Ma foi, je le tiens.

LÉANDRE.

Lis donc, si tu le peux.

PIERROT, lit.

HOROSCOPE DE MONSIEUR CASSANDRE, Tiré par lui-même.

AIR : Des Bossus.

Depuis longtemps je me suis aperçu

Que mon destin tient au sort d'un bossu ;

Lequel d'un oeil aussi ne voyant pas,

205   À chaque instant par le moindre faux-pas,

Peut avec lui m'entraîner au trépas.

     

Quand ce Bossu regorge de santé,

Je deviens gras aussi de mon côté ;

Si je maigris, c'est qu'il perd l'embonpoint ;

210   Et quoiqu'ainsi je le suive en tout point,

Pour mon malheur je ne le connais point.

     

LÉANDRE.

AIR : Non, non, je n'en dis pas davantage.

Puisqu'il croit que ses années,

Par l'effet

D'un pouvoir secret,

215   Dépendent des destinées

D'un inconnu

Borgne et bossu,

Reprenons tous deux courage ,

On peut tromper le barbon ;  [ 3 Barbon : Vieillard, avec une idée de dénigrement. [L]]

220   Et, non, non, non,

Je n'en dis pas davantage.

ISABELLE.

AIR : Je suis un bon Soldat, ti, ta, ta.

Mais, qu'est-ce qu'on entend ?

CASSANDRE, frappe.

Pata pan.

LÉANDRE.

Le Diable les emporte.

COLOMBINE.

225   On frappe insolemment !

CASSANDRE, redoublant.

Pata pan !

PIERROT.

Je m'en vais à la porte.

COLOMBINE.

AIR : Voici les Dragons.

Grands Dieux, c'est Monsieur Cassandre...

Craignons son courroux ;

230   Ne nous laissons pas surprendre ;

Moi par là, je vais descendre,

Vous, renfermez-vous...

SCÈNE IV.
Isabelle et Léandre, dans le cabinet, Cassandre et Pierrot.

CASSANDRE.

AIR : De la Catacoua.

Eh ! Quoi, pendant une heure entière,

Chez moi je frappe vainement.

PIERROT, d'un air embarrassé.

235   J'étais là-haut sur la gouttière,

À contempler le firmament.

CASSANDRE, voyant remuer la porte du cabinet.

Ouvre donc, pour me satisfaire,

Ces lieux où je soupçonne un amant.

PIERROT.

Plaît-il ? Comment !

240   La peur me prend !

Depuis que j'ai l'honneur d'être un savant,

Ce qui se passe sur la terre,

Ne m'intéresse aucunement.

CASSANDRE.

AIR : J'aime mieux ma mie.

Il a raison, sur ma foi ;

245   Ta frayeur m'éclaire,

Et la prudence est, je crois,

Ici nécessaire :

Décampe vite en secret ;

Et pour pincer ce muguet,

250   Joins un Commissaire

Au guet ,

Joins un Commissaire.

PIERROT, s'approchant du cabinet.

AIR : De la romance de Titon.

Comme à l'intelligence

Je joins la diligence,

255   Demeurez-là toujours,

Vous aurez du secours.

Pierrot sort, et Cassandre, sa petite épée à la main, se promène à grands pas dans le vestibule du salon.

LÉANDRE.

AIR : Des Trembleurs.

Si j'en croyais mon courage,

D'un grand coup dans le visage

Je lui ferais voir, je gage,

260   Mainte étoile en plein midi.

ISABELLE.

Mon ami, point de tapage :

Songez qu'une fille sage

A besoin qu'on la ménage ;

Ne faites point l'étourdi.

LÉANDRE.

AIR : Comment faire ?

265   Si jamais nous nous en tirons,

Et que Cassandre aux environs,

Aille encore lorgner sur la brune

Ces planètes dont il est fou,

N'oublions pas de faire un trou

270   À la lune.

ISABELLE.

AIR : Il était une fille.

Croyez-vous qu'une fille,

Une fille d'honneur ,

Puisse ainsi quitter son tuteur ?

CASSANDRE.

C'est fait de moi... je grille :

275   Mais enfin, Dieu merci,

Je crois que les voici.

PIERROT.

Oui.

SCÈNE V.
Colombine en Commissaire, Pierrot, Cassandre, Léandre, Isabelle.

CASSANDRE.

AIR : Tout roule aujourd'hui dans le monde.

Morbleu ! Monsieur le Commissaire,

Seul ici vous ne ferez rien :

280   Votre présence est nécessaire ;

Mais un peu d'aide eût fait grand bien

PIERROT.

Monsieur, pour faire sa capture,

A placé là-bas ses recors.  [ 4 Recors : Nom qu'on donne à des officiers subalternes de la justice, qui accompagnent les huissiers pour leur servir de témoins ou pour leur prêter main-forte dans l'exercice de leur fonction. [L]]

COLOMBINE, en se cachant le visage.

Soyez tranquille ; je vous jure

285   Qu'on vous en répond corps pour corps.

AIR : Jupin dès le matin.

Je pense qu'en effet,

Il faut établir avant tout, le forfait ;

Ce préliminaire étant fait,

Nous prendrons après le quidam sur le fait.

290   Est-ce un voleur tenté par quelqu'effet ?

CASSANDRE.

Et non, morbleu, je vais vous mettre au fait ;

C'est un galant apparemment bien fait,

Qu'incognito ma pupille aura fait.

J'ai trouvé ce billet,

295   Qu'elle avait fait ;

C'était un préjugé de leur méfait ;

Mais dans ce cabinet,

J'en ai le témoignage parfait.

COLOMBINE, repoussant Cassandre dans le fond du théâtre.

AIR : C'est Suson la camarde.

Faites l'arrière-garde,

300   Sans vous avancer.

D'ouvrir pour peu qu'on tarde,

Je vais enfoncer.

Elle entre dans le cabinet.

PIERROT.

Mais, Monsieur, mais prenez donc garde,

On peut vous percer.

CASSANDRE.

AIR : Je te casserai la gueule et la mâchoire.

305   Approchons donc à petits pas ?

PIERROT.

Et non, Monsieur, n'approchons pas ;

Craignez-vous qu'il ne se dérobe ?

CASSANDRE, retenu vigoureusement par Pierrot.

Pendant ce Couplet, Colombine passe sa robe dans les bras de Léandre, et Isabelle l'aide.

Ton homme a l'air d'être indulgent ;

Et je crains qu'en ce cas urgent,

310   En donnant

De l'argent,

On ne s'accommode

Avec sa robe.

LÉANDRE, en Commissaire.

AIR : Vaudeville des femmes vengées.

Parbleu, ce ne sont que deux femmes ;

315   Ouvrez les yeux, si vous en doutez.

COLOMBINE et ISABELLE.

Ah ! Fi, quels procédés infâmes !

Par où les avons-nous mérités ?

LÉANDRE.

La jalousie et le caprice

Ont bien pu vous rendre aveugle : mais

320   Avant d'appeler la Justice,

Il y faut regarder de près.

SCÈNE VI.
Cassandre, Isabelle, Colombine, Pierrot.

CASSANDRE.

AIR : Des billets doux.

Je ne reviens pas de cela ;

Mais le billet que je tiens là,

Voyons, que veut-il dire ?

COLOMBINE.

325   Ne s'adresse-t-il pas à moi ?

Pour mettre fin à votre effroi,

Daignez donc le relire.

CASSANDRE, lit.

AIR : Vous m'entendez bien.

Mon Tuteur s'absente aujourd'hui,

Venez, pour calmer mon ennui...

ISABELLE.

330   C'est tout ce que ma lettre

Contient :

COLOMBINE.

Avec j'ai l'honneur d'être,

Vous m'entendez bien.

CASSANDRE.

AIR : Tout au beau milieu des Ardennes.

Mais pourquoi forcer cette porte,

335   Et fuir ainsi devant votre Tuteur ?

ISABELLE.

Vous avez frappé d'une sorte,

Nous avons cru que c'était un voleur.

Dans la frayeur

Qui serra notre coeur,

340   Nous fîmes ce malheur ;

Encore même en-dedans avions-nous peur.

COLOMBINE.

AIR : Quoi, ma voisine, es-tu fâchée ?

Ma voisine, je suis fâchée

De ce tracas,

Car je vous suis fort attachée ;

345   Mais en tout cas

À Cassandre.

Vous devez à présent, bonhomme,

Baiser ses pas :

À Isabelle.

Et vous, plaignez un Astronome

Qui n'y voit pas.

SCÈNE VII.
Cassandre et Isabelle.

CASSANDRE.

AIR : De la Confession.

350   Je veux devant vous,

À deux genoux,

Demander grâce,

Et de mon soupçon

Attendre la punition.

ISABELLE.

355   Levez-vous ; cette fois je le passe,

Mais plus de menace.

CASSANDRE.

Oui, plus de transport,

Car je me mets à votre place :

C'est pis qu'une mort,

360   D'être grondé sans avoir tort.

AIR : Nous nous marierons Dimanche.

Pour sceller ma paix

Au fond je voudrais

Conclure notre hyménée ;

Mais fais-moi quartier

365   Pour Décembre entier,

Jusqu'à la nouvelle année.

Matthieu Lansberg, dont ma mémoire s'orne,  [ 5 L'Almanach de Mathieu Lansberg ou Almanach de Liège est une publication annuelle liégeoise qui connu un immense succès entre 1626 et 1792. Il contient des éléments ésotériques et des prédictions.]

Et dont la vogue est à Liège sans borne,

Dit qu'il n'est pas sain de se marier

370   Au signe du Capricorne.

ISABELLE.

AIR : De mon Berger volage.

Votre raison sans doute,

A quelque fondement ;

Mais loin que je la goûte,

J'en pleure amèrement ;

375   Car plus je vous écoute,

Et plus en ce moment

Je sens ce qu'il en coûte

D'attendre son Amant.

Pierrot paraît dans le fond de la scène, et fait signe à Isabelle que Léandre va venir.

Second couplet.

Mais comme à la science

380   J'ai livré mon esprit,

Dans mon impatience

L'avenir me sourit ;

De vos talents insignes

Je tiens l'art d'observer

385   Et je lis dans les Signes

Ce qui doit arriver.

SCÈNE VIII.
Pierrot, Cassandre, Isabelle.

PIERROT.

AIR : Un Cordelier d'une riche encolure.

Certain bossu qui voudrait vous connaître,

Demande, mon maître,

S'il pourrait avoir

390   Le bonheur de vous voir.

CASSANDRE.

Certain bossu ! Fais vite entrer, pécore.  [ 6 Pécore : Terme d'injure. Personne stupide. [L]]

PIERROT.

Il est borgne encore.

CASSANDRE, extasie.

Ah ! C'est mon destin

Qui me l'amène enfin.

SCÈNE IX.
Léandre bossu et borgne, Isabelle ; Cassandre et Pierrot.

LÉANDRE.

AIR : Moi de même, (de l'Amoureux de quinze ans.)

395   Votre serviteur ;

CASSANDRE.

Moi de même ;

LÉANDRE.

Moi de même ;

ISABELLE, à part.

Moi de même.

LÉANDRE.

J'éprouve une joie extrême ;

CASSANDRE.

400   Moi de même ;

ISABELLE, à part.

Moi de même.

LÉANDRE.

Quel bonheur

C'est de voir ce qu'on aime !

C'est de tout mon coeur ;

CASSANDRE et ISABELLE, à part.

405   Moi de même.

LÉANDRE.

Un instinct secret

M'y portait ;

CASSANDRE.

Moi de même.

LÉANDRE.

Je prends à vous grand intérêt ;

CASSANDRE.

410   Moi de même.

LÉANDRE.

Je suis enchanté;

CASSANDRE.

Et moi de même ;

LÉANDRE.

Je suis transporté ;

CASSANDRE.

Et moi de même ;

LÉANDRE.

415   Que j'ai de plaisir ;

CASSANDRE.

Moi de même ;

LÉANDRE.

De nous réunir ;

CASSANDRE et ISABELLE, à part.

Moi de même.

LÉANDRE.

AIR : J'aime une ingrate Beauté.

Je viens pour vous consulter,

420   Comme un fameux astrologue.

CASSANDRE.

Vraiment, sans trop me vanter,

J'ai toujours eu de la vogue ;

Mais avant d'agiter

Le point qui nous rassemble,

425   Il faut sans hésiter,

Que nous dînions ensemble.

PIERROT.

AIR : Nous quitterons-nous sans boire ?

Monsieur, je vais mettre la table.

LÉANDRE.

J'accepte votre offre agréable ;

Car ici petit à petit,

430   Je sens croître mon appétit.

AIR : Je suis Carmélite, moi.

Mais à propos, est-il vrai qu'on annonce

Une éclipse en ce mois ?

CASSANDRE.

Assurément, Monsieur, et je prononce

Que c'est pour le vingt-trois ;

435   Mais elle n'est, ma foi ,

Qu'orientale.

PIERROT, en cachant les deux amants à Cassandre, avec le dessus de la table.

Je la crois totale,

Moi,

Je la crois totale.

LÉANDRE.

AIR : Vantez vous-en.

440   Votre Valet est un compère.

CASSANDRE.

Mais, vraiment il connaît la sphère.

Bientôt il sera dans le cas

De composer des Almanachs.

PIERROT.

Oh ! ne vous embarrassez pas,

445   Car si je me mêlois d'en faire,

On n'y verrait que du beau temps,

Vantez vous-en.

CASSANDRE.

AIR : O gué lan la, lanlaire.

Pierrot, sers-nous, de grâce,

Diligemment.

PIERROT.

450   Monsieur, je me surpasse

En mouvement ;

Mais placez-vous en attendant.

CASSANDRE.

Passez.

LÉANDRE.

Non, vraiment.

CASSANDRE.

Après vous, morbleu.

455   C'est l'Étranger qu'on place

Dans le milieu.

LÉANDRE.

AIR : Du fleuve d'Oubli.

Ah ! L'excellent potage !

CASSANDRE, à part.

Il n'en a plus déjà,

Ah, ah, ah , ah !

LÉANDRE.

460   Donnez-m'en davantage.

CASSANDRE.

Cela vous gonflera.

LÉANDRE.

Ah, ah , ah, ah !

Mais si j'ai bonne mémoire,

Il fait semblant de sabler plusieurs bouteilles que Pierrot lui tend successivement.

Pour appuyer cela

465   Il faut boire.

L'Orchestre seul exécute l'air de la Fricassée, afin qu'on ait le tems de dîner.

CASSANDRE, à part.

AIR : De la Fricassée.

Ah ! Que cet homme est gourmand !

Que maudit soit l'affreux destin qui nous lie !

Ah ! Que cet homme est gourmand !

Ne saurait-il manger sobrement ?

LÉANDRE.

470   Passez-moi de l'entremets ?

CASSANDRE, à part.

Il ne finira jamais ;

C'est fait de moi désormais,

Pour peu qu'il expédie

Encor deux ou trois mets.

475   Ah ! Que cet homme est gourmand !

Comme à toute heure il expose ailleurs ma vie :

Ah ! Que cet homme est gourmand !

J'en pâtirai nécessairement.

LÉANDRE.

Passez-moi donc le rôti ?

CASSANDRE, à part.

480   Nous l'allons voir englouti,

Je demeure anéanti.

Faut-il me voir à sa planète

Assujetti ?

Haut.

Mais , Monsieur, par amitié,

485   Souffrez un peu qu'à l'instant je vous arrête.

LÉANDRE.

Ah ! Quelle injuste pitié !

Je n'ai, Monsieur, dîné qu'à moitié.

CASSANDRE.

Pierrot, tous deux de concert,

Otons vite le couvert.

LÉANDRE.

490   J'ai l'appétit trop ouvert,

Pour faire aucune grâce

À ces plats de dessert.

CASSANDRE, effrayé.

Vite il faut me desserrer :

Gargantua ne fut jamais si vorace,  [ 7 Gargantua : Personnage de roman de François Rabelais. Il avait beaucoup d'appétit ; "car grand tu as".]

495   Et je ne puis digérer

Ce que cet homme ose dévorer.

LÉANDRE.

AIR : Nous autres bons Villageois.

J'ai mangé trop goulument.

CASSANDRE.

Comme je partage ses craintes !

LÉANDRE.

Ouf, la colique me prend.

CASSANDRE.

500   J'en éprouve aussi des atteintes.

LÉANDRE.

Peut-être qu'un doigt de liqueur

Apaisera cette douleur :

Allons, c'est à votre santé.

CASSANDRE, avec humeur.

Vous avez bien de la bonté.

LÉANDRE.

AIR : Le tems passe.

505   Cela passe,

Quel merveilleux soulagement !

bis.

CASSANDRE.

Je suis guéri pareillement.

LÉANDRE.

Mais je voudrais bien, de grâce,

Vous consulter secrètement.

ISABELLE.

510   Quand je resterais, qu'importe ?

Monsieur, c'est fort mal fait à vous :

N'exigez pas que je sorte ;

bis.

J'aime à voir mon futur époux.

bis.

CASSANDRE, à Isabelle.

Allons, passe

515   Dans le prochain appartement,

Tu reviendras dans un moment.

SCÈNE X.
Léandre et Cassandre.

LÉANDRE, tirant Cassandre sur le bord de la Scene, avec un air de confidence.

AIR : V'là ce que c'est que d'aller au bois.

Tel que vous me voyez ici,

Je suis bien portant, Dieu merci ;

Mais je cours risque d'être occis ;

520   Car au fond de l'âme

J'adore une femme,

Qu'un certain amoureux transi

Se fait fort d'obtenir aussi.

Second Couplet.

Or, nous avons un rendez-vous...

525   Tout près d'ici.

CASSANDRE, pâlissant graduellement.

Que dites-vous ?

LÉANDRE.

La vérité : mais entre nous,

Avant ce désastre,

Lisez dans mon astre

530   Si je dois être son époux,

Ou bien si j'aurai le dessous.

CASSANDRE, tout troublé.

Troisième Couplet.

À quoi bon consulter les cieux ?

Ami, demeurez dans ces lieux.

LÉANDRE, tirant sa montre.

Nenni : le tems m'est précieux,

535   Cessez vos prières.

CASSANDRE.

Ces sortes d'affaires

N'ont jamais eu le sens commun ;

On y va deux, on n'en revient qu'un.

LÉANDRE.

AIR : De la Pierrefitoise.

Puisqu'enfin vous ne m'apprenez pas

540   Si je dois échapper au trépas,

C'en est fait; je vous quitte à grands pas,

Car je suis de tous vos hélas

Las.

CASSANDRE.

Quoi ! Vous sortiriez contre mon gré ?

LÉANDRE.

545   Oui, je partirai ,

Je m'y rendrai,

Je m'y battrai.

CASSANDRE.

Je suis mort : ah ! quel terrible assaut !

Vite, accourez tôt,

550   Ma chère Isabelle et Pierrot...

Isabelle et Pierrot accourent à l'instant.

Courez vite, attrapez mon bossu :

Pour se battre avec un inconnu,

À deux pas je le crois descendu.

Partez,

555   Et mettez

Le holà

Là.

Isabelle et Pierrot sortent en riant.

SCÈNE XI.

CASSANDRE, seul.

AIR : du Libera de la Bourbonnoise.

Quels traits le sort me darde !  [ 8 Darder : Frapper avec un dard ; épée, poignard... [L]]

Ce cartel me poignarde ;

bis.

560   Je sens ma vue hagarde :

Qu'est-ce que je vois-là ?

Ah, ah, ah !

Chacun d'eux se regarde

En tirant sa rouillarde,  [ 9 Rouillarde : Vieille épée rouillée.]

bis.

565   Et tous les deux en garde

bis.

À mes yeux les voilà.

Mais comme la fin tarde,

Si j'appelais la Garde...

bis.

Mais non, prenons-y garde,

570   Le Prévôt les pendra.

Ah, ah, ah !

Mon bossu goguenarde,

Mais l'autre se hasarde,

Et par tierce il le larde ;  [ 10 Larder : Familièrement. Larder quelqu'un de coups d'épée, le percer de plusieurs coups d'épée. [L]]

575   Le coup m'a percé-là,

Ah, ah, ah !...

Et par tierce il le larde,

bis.

Le coup m'a percé-là.

bis.

Cassandre parodie en chantant ce morceau, les gestes également ridicules et minutieux, que se permettent les Italiens dans leurs Récitatifs.

SCÈNE XII ET DERNIÈRE.
Cassandre, Léandre, blessé en apparence, Isabelle, Pierrot et Colombine en Médecin.

COLOMBINE soutenant Léandre.

AIR : Magdelon, qu'avez-vous donc ?

J'ai près d'ici vu ce blessé ;

580   Son état m'a fait peine :

Hors, avant tout je l'ai pansé,

Maintenant je l'amene.

LÉANDRE.

Ah, ah !

CASSANDRE.

Ah, ah !

COLOMBINE.

585   Asseyons-le là.

CASSANDRE.

Ciel ! que vois-je là ?

Il est blessé-là.

Croyez-vous qu'il en revienne ?

LÉANDRE.

Non, je n'en veux pas revenir,

590   Puisque j'ai perdu ma Belle.

CASSANDRE.

Pour vous empêcher de mourir,

S'il ne fallait qu'Isabelle ?

LÉANDRE.

Ah, ah !

CASSANDRE.

Passons-en par-là.

595   Tenez, la voilà,

Considérez-la :

Tâchez de l'obtenir d'elle.

ISABELLE.

Moi, vouloir d'un mari pareil !

Oh nenni, je vous le jure.

LÉANDRE.

600   Et bien j'arrache l'appareil

Qu'on a mis sur ma blessure.

CASSANDRE.

Ah, ah, ah, ...

Qu'il soit ton époux ;

Cassandre à genoux

605   Lui-même t'en conjure. .

ISABELLE.

AIR : Il a voulu, il n'a pas pu.

Vous m'étonnez,

bis.

Vous l'ordonnez,

Je cède à votre envie.

CASSANDRE.

Comment vous sentez-vous le coeur ?

LÉANDRE.

610   Il a recouvré sa vigueur.

ENSEMBLE.

Ha, quel bonheur !

PIERROT.

Je crois , Monsieur, que nous reprenons vie.

COLOMBINE.

AIR : Le briquet frappe la pierre.

Ainsi que vous tous, j'admire

Sans en trouver la raison,

615   Sa parfaite guérison.

Son teint commence à reluire ;

En regardant ce tendron

Voyez comme il a l'oeil bon.

bis.

Je conviens, Monsieur Cassandre,

620   Que son pouls dur comme un roc,

Fait encor toc, toc, toc, toc ,

Mais il suffira d'attendre.

Apaiser un si grand feu,

Pour l'Hymen ce n'est qu'un jeu.

LÉANDRE et ISABELLE.

DUO : Sur un air de danse.

625   Vive l'Amour, pour nous mieux secourir

Qu'un Médecin de science profonde ;

Si quelque tems il nous laisse souffrir,

Du moins ce Dieu finit par nous guérir.

     

Sur sa fourrure, Esculape se fonde,

630   Il parle haut pour mieux nous éblouir :

Mais Cupidon se fourrant à la ronde,

En parlant bas parvient à réussir.

     

Vive l'Amour, etc.

     

Sans le hasard, qui par fois la seconde,

635   La Faculté nous feroit tous périr.

Quoiqu'à tâtons l'Amour traite son monde,

On ne voit pas le malade en mourir.

     

Vive l'Amour , etc.

     

N'espérez pas qu'un Docteur vous réponde,

640   S'il ne croit pas avec vous s'enrichir :

Mais ennemi de l'intérêt qu'il fronde,

Le tendre Amour ne vend pas le plaisir.

     

Vive l'amour , etc.

     

CASSANDRE, à Isabelle.

AIR : Ton humeur est, Catherine.

Oh ça, je te recommande

645   D'avoir soin de sa santé.

ISABELLE.

Soit : mais tenez, j'appréhende

Que fâché de ce traité...

CASSANDRE.

S'il entre dans ma mémoire

De rompre des noeuds si beaux,

650   Je veux, sous l'Observatoire

Etre enfermé sans flambeaux.

VAUDEVILLE.

LÉANDRE, ôtant sa bosse postiche, et l'emplâtre qu'il avait sur l'oeil.

AIR : Du Vaudeville de Sancho.

Premier Couplet.

Pardon, Monsieur, si de vous on se gausse :

Le plus certain est d'éviter l'éclat.

En vous forçant à donner dans la bosse,

655   Il fallait bien qu'on vous désabusât.

L'Amour se masque avant la noce ;

Mais l'Hymen, quand vient le contrat,

Ennemi des métamorphoses,

Remet les choses

660   Dans leur état.

COLOMBINE, ôtant sa robe de Médecin.

Second Couplet.

En Commissaire, hélas ! Sans nul scrupule,

J'ai su tantôt seconder leur dessein ;

Je vous ai fait avaler la pilule

En empruntant l'habit de Médecin.

665   Mais il serait trop ridicule

Que Pierrot ainsi m'épousât ;

Remettons sans métamorphoses

Toutes les choses

Dans leur état.

PIERROT.

Troisième Couplet.

670   Oui, c'en est fait, Monsieur le Pédagogue,

Ici, de vous, j'exige mon congé :

Vous m'aviez pris pour garçon Astrologue ;

De ces travaux me voilà dégagé.

À quoi bon, dans un catalogue,

675   Calculer beau temps et frimas ?

Il prend la main de Colombine.

Pour moi, sans en prévoir les causes,

Je prends les choses

Dans leur état.

CASSANDRE.

Quatrième Couplet.

Esclave né du sexe portant jupe,

680   Comme on en est trompé quand on est vieux !

Du quatuor dont chacun d'eux s'occupe,

Je devrais bien rompre ici tous les noeuds ;

Mais je serais encore plus dupe,

Si j'abjurais le célibat.

685   De crainte des métamorphoses,

Portant la main à son front.

Laissons les choses

Dans leur état.

ISABELLE.

Cinquième Couplet.

Le Vaudeville a régné sur la scène,

Mais la Musique improuvant ses ébats,

690   À haute voix un jour en Souveraine,

Lui dit tout net de lui céder le pas

Mais si la gaîté le ramène,

Messieurs, servez-lui d'avocats,

Qu'il puisse deux fois par semaine

695   Rentrer sans peine

Dans ses états.

On reprend en choeur ce couplet.

 



Warning: Invalid argument supplied for foreach() in /htdocs/pages/programmes/edition.php on line 594

 

Notes

[1] Drille : Aujourd'hui et familièrement. Un vieux drille, un soldat qui a vieilli dans le service ; et, figurément, un homme qui a vieilli dans la ruse, dans les mauvaises affaires, dans le libertinage. [L]

[2] Glycère : prénom d'une courtisane de'Athènes au IVème sicèle avant JC.

[3] Barbon : Vieillard, avec une idée de dénigrement. [L]

[4] Recors : Nom qu'on donne à des officiers subalternes de la justice, qui accompagnent les huissiers pour leur servir de témoins ou pour leur prêter main-forte dans l'exercice de leur fonction. [L]

[5] L'Almanach de Mathieu Lansberg ou Almanach de Liège est une publication annuelle liégeoise qui connu un immense succès entre 1626 et 1792. Il contient des éléments ésotériques et des prédictions.

[6] Pécore : Terme d'injure. Personne stupide. [L]

[7] Gargantua : Personnage de roman de François Rabelais. Il avait beaucoup d'appétit ; "car grand tu as".

[8] Darder : Frapper avec un dard ; épée, poignard... [L]

[9] Rouillarde : Vieille épée rouillée.

[10] Larder : Familièrement. Larder quelqu'un de coups d'épée, le percer de plusieurs coups d'épée. [L]

 [PDF]  [TXT]  [XML] 

 

 Edition

 Répliques par acte

 Caractères par acte

 Présence par scène

 Caractères par acte

 Taille des scènes

 Répliques par scène

 Vers par acte

 Vers par scène

 Primo-locuteur

 

 Vocabulaire par acte

 Vocabulaire par perso.

 Long. mots par acte

 Long. mots par perso.

 

 Didascalies


Licence Creative Commons