CONVERSATION
XIX.
XCVIII.
AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
PAR RENÉ BARY, Conseiller et Historiographe du Roi.
À PARIS, Chez CHARLES DE SERCY, au Palais, dans le salle Dauphine, à la Bonne-Foi couronnée.
Texte établi par Paul FIÈVRE, octobre 2023
Publié par Paul FIEVRE, novembre 2023
© Théâtre classique - Version du texte du 30/09/2024 à 21:19:56.
ACTEUR.
LYSIAS.
EGINE.
Texte extrait de "L'esprit de cour, ou Les conversations galantes, divisées en cent dialogues, dédiées au Roi.", René Bary, Paris : de C. de Sercy, 1662. pp 112-115.
DU COMPÉRAGE
Lysias tient un un enfant avec une fort belle fille.
LYSIAS.
J'ai sujet, Mademoiselle, de vanter mon bonheur ; la Fortune aujourd'hui m'en veut.
EGINE.
Quel avantage y a-t-il, Monsieur, d'entrer en communauté de soins avecque une Damoiselle qui n'a rien de considérable que ce que votre complaisance lui départ.
LYSIAS.
L'avantage que j'y trouve est si doux, qu'il n'y a point de bien au monde pour lequel je voulusse l'abandonner.
EGINE.
Si les enfants tiennent des parrains, celui que nous allons tenir, ne fera pas peu galant.
LYSIAS.
S'il vous ressemble, il sera fort modeste.
EGINE.
J'aurais mauvaise grâce de faire la vaine, j'estimerais beaucoup peu de chose.
LYSIAS.
J'ai de la peine à souffrir que votre bouche démente vos yeux, qu'elle prenne plaisir à mépriser ce que la Nature a pris plaisir à faire ; et je crois que je vous querellerais, si Monsieur le Curé qui avance à grands pas, ne m'obligeait de changer de discours, et de vous dire, Mademoiselle. que le temps de donner votre nom s'approche.
EGINE.
Les Hommes comme vous savez, Monsieur, portent le nom des hommes.
LYSIAS.
Pour peu qu'on use de retranchement du nom d'une fille, l'on en peut faire le nom d'un garçon.
EGINE.
» Vous userez, s'il vous plaît, l'expédient que vous apportez.
LYSIAS.
Je ne vous le propose qu'afin que vous vous en serviez.
EGINE.
La chose est à votre bienséance.
LYSIAS.
Tout l'honneur vous est dû.
EGINE.
Quoi, tout de bon, vous voulez que je parle ?
LYSIAS.
La résolution en cet prise.
EGINE.
J'obéirai, mais je donnerai à l'enfant le nom du parrain.
PRIVILÈGE DU ROI.
Louis par le Grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre : À nos âmés et Féaux conseillers les gens tenant nos cours de Parlement, requêtes de notre Hôtel et du Palais, Baillifs, sénéchaux, leurs lieutenants, et tous autres nos officiers et justiciers qu'il appartiendra, salut. Notre cher et bine aimé le sieur RENÉ BARY, nous a fait exposé qu'il a fait un livre intitulé, L'Esprit de Cour, ou les belles conversations, lequel il désirerait faire imprimer, s'il nous plaisait lui accorder nos lettres sur ce nécessaires. À ces causes, Nous lui avons permis et permettons par ces présentes, de faire imprimer, vendre et débiter en tous les lieux de notre Royaume, le susdit livre en tout ou en partie, en tels volumes, marges et caractères que bon lui semble, pendant sept années, à commencer du jours que chaque volume sera achevé d'imprimer pour le première fois, et à condition qu'il en sera mis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un ne celle de notre château du Louvre, vulgairement appelé le Cabinet des Livres, et un en celle de notre très cher et féal le Sieur Séguier Chancelier de France, avant de les exposer en vente ; et à faute de rapporter ès mains de notre âmé et féal Conseiller en nos conseils, Grand Audiencier de France, en quartier, un récépissé de notre Bibliothèque, et du sieur Cramoisy, commis par nous du chargement de la délivrance actuelle desdits exemplaires, Nous avons dès à présent déclaré ladite permission d'imprimer nulle, et avons enjoint au syndic de faire saisir tous les exemplaires qui auront été imprimés sans avoir satisfait les clauses portées par ces présentes. Défendons très expressément à toutes personnes, de quelque condition et qualité qu'elles soient, d'imprimer, faire imprimer, vendre ni débiter le susdit livre en aucun lieu de notre désobéissance durant ledit temps, sous quelque prétexte que ce soit, sans le consentement de l'exposant, à peine de confiscation de ces exemplaires, de quinze cent livres d'amende, et de touts dépends, dommages et intérêts. Voulons qu'aux copies des présentes collationnées par l'un de nos âmés et féaux conseillers et secrétaires du Roi, foi soit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huissier ou sergent sur ce requis, de faire pour l'exécution des présentes tous exploits nécessaires, sans demander autre permission ; Car tel est notre bon plaisir ; nonobstant oppositions ou appellations quelconques, Clameur de Haro, Charte Normande, et autres lettres à ce contraires. Donné à Paris le quinzième jour de décembre, l'an de grâce mille six cent soixante et un, et de Notre règne le dix-neuvième. signé, par le Roi en son conseil, MOUsTIER, et scellé du grand sceau de cire jaune.
Registré sur le livre de la Communauté le 10 , mars 1662, suivant l'arrêt de la Cour de Parlement du 8 avril 1653. signé DEBRAY, syndic.
Ledit sieur BARY a cédé et transporté son droit de privilège à Charles de Sercy Marchand Libraire à Paris, pour en jouir suivant l'accord fait entre eux.
Achevé d'imprimer pour la première foi le 24 jour de mars 1662. Les exemplaires ont été fournis
Warning: Invalid argument supplied for foreach() in /htdocs/pages/programmes/edition.php on line 606